La suppression du redoublement
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et : "Redoublement : Oser affronter les tensions"
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Ce qui solde en général par une décision du conseil de classe désavouée par le principal recevant les familles en fin d'année dans le secret de son bureau.Christine Mengin, principale du collège Louise Michel, a fait passer le taux de redoublement de 7 à 1% en fin de 3ème en travaillant sur les difficultés des élèves.
Mettre fin au redoublement, finalement c'est facile.

Au contraire : plus de tension puisque plus d'exigence de niveau requis.La première tension c'est que le redoublement est aussi une pratique de gestion de la classe. C'est aussi par la menace du redoublement que l'ordre scolaire, qui est indispensable à la réussite éducative, est maintenu. Si on supprime le redoublement sans prendre en compte cette dimension on déséquilibre le système éducatif, on rend le métier enseignant encore plus difficile et on aggrave notablement les tensions dans le système.

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L'étude : www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1512
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Car bien sûr les inégalités sont la conséquence du redoublement : elles ne peuvent en être la cause.Des inégalités qui donnent une mauvaise image du redoublement alors que son concept même est décrié.

Effectivement, ça tombe à pic !

Il ne reste plus qu'une chose à faire : créer le redoublement égalitaire ou bien supprimer le redoublement.

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www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...452409509657476.aspx
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Parce que le passage d'un élève qui n'a pas le niveau dans le niveau supérieur est difficile à comprendre ?le redoublement est, selon les études scientifiques, peu rentable et même, dans la majorité des cas, pédagogiquement néfaste. Alors pourquoi les conseils de classes proposent-ils parfois le redoublement contre l’avis des parents ?
Si le redoublement était néfaste, pourquoi les résultats ne sont-ils pas améliorés en proportion ?En 13 ans, le taux de redoublement a été divisé par deux en Troisième, par plus de quatre en Quatrième, presque par cinq en Sixième et Cinquième. C’est en Seconde GT que le taux est le plus élevé dans le second degré (7,9 % en 2013), suivi par la classe de Terminale (5,8 %). Néanmoins, même au lycée, les baisses sont frappantes : le taux de redoublement en fin de Seconde GT a été divisé par deux en 13 ans ; le taux de redoublement en Terminale a été quasiment divisé par trois.
Bah... on supprime, et après on verra. D'ailleurs au fond c'est tout vu.Pour le SNES-FSU, si la situation doit évoluer, il faut que l’institution propose des alternatives au redoublement.
Voilà...La baisse actuelle des taux est avant tout liée à une politique volontariste des académies, ayant pour objectif principal de faire de la place dans les classes, dans un contexte de hausse des effectifs, et de diminuer le coût de la scolarité (une année dans le second degré coûte environ 10 000 euros par élève).
C'est naïf de penser qu'elles pourront l'être.Les économies réalisées doivent être injectées dans la formation continue des enseignants et dans les dispositifs alternatifs.
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- archeboc
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On en revient encore et toujours à ma proposition : le redoublement devrait être réservé aux élèves qui n'ont pas trop sévèrement décroché par rapport au niveau attendu. Les élèves dont le niveau est très nettement en dessous des prérequis devraient sauter deux ou trois classes. Ce serait autant d'économisé, pour un résultat parfaitement équivalent.Loys dit:
Voilà...La baisse actuelle des taux est avant tout liée à une politique volontariste des académies, ayant pour objectif principal de faire de la place dans les classes, dans un contexte de hausse des effectifs, et de diminuer le coût de la scolarité (une année dans le second degré coûte environ 10 000 euros par élève).
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En pdf : www.oecd-ilibrary.org/les-eleves-defavor...60927&accessItemIds=
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- www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/09...cation-nationale.php
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Notez que vous pouvez m'aider à la recension systématique de la presse sur ce forum.

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Voir aussi : www.lexpress.fr/education/supprimer-le-r...ne-idee_1578680.html
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Pour Maryline Baumard, soutenir le redoublement c'est être de droite et vouloir son maintien c'est être de gauche (comprendre progressiste-réformiste).Une façon de ranimer le clivage droite gauche sur un sujet qui touche beaucoup de familles.
C'est donc une "décision" qui n'en est pas une...Le redoublement ne serait plus admis qu’à la suite d’« une rupture longue des apprentissages ». La décision de maintenir un élève dans sa classe ne pourrait être prise qu’avec l’accord écrit des parents.
Tout l'intérêt des cycles mis en place en 1990.Ce qui est déjà le cas à l’intérieur d’un même cycle d’études, mais ne l’était pas à la fin de chaque cycle d’apprentissage.
En l'occurrence le "consensus" s'assoit sur l'avis de la majorité des enseignants.Par ailleurs, le redoublement sera aussi le sujet d’une conférence de consensus...
Il est effectivement temps d'y penser maintenant qu'on a entrepris de le supprimer depuis un quart de siècle....mise en place par le CNESCO (conseil national de l’évaluation du système scolaire). Il s’agit de développer d’autres modes d’aide aux élèves...

Aucune source n'est citée ici. La vérité est considérée comme "scientifique" et donc incontestable, quel que soit l'élève : aucun redoublement n'est "scientifiquement" profitable. Pourtant, curieusement, parmi les pays obtenant les meilleurs résultats dans PISA, certains pratiquent massivement le redoublement, comme Macao....parce que si le redoublement permet un sursaut à l’élève l’année qu’il recommence, il en perd les avantages sur le long terme. Des études ont montré que cette pratique lui est même préjudiciable puisqu’il progresse globalement moins que des élèves de même niveau qu’on a envoyé dans la classe supérieure, avec une béquille.
En dépit de ces résultats de la science...
Que de précaution : c'est la décision du redoublement par le conseil de classe qui est supprimé. Les parents seuls peuvent juger de son opportunité....la France est championne d’Europe en matière de redoublement. Jusqu’en 2013, moment du vote de la loi Peillon, la loi était muette sur le sujet. Un pas a été franchi à cette date puisque, comme le rappelle le communiqué de Najat Vallaud Belkacem, « la loi du 8 juillet 2013 de refondation de l’École de la République (article 37) a fait du redoublement une procédure exceptionnelle. Le législateur n’a pas souhaité supprimer le redoublement mais le limiter à certaines circonstances particulières qui le justifient absolument.
A noter que le classement PISA des pays pratiquant le redoublement est très problématique puisqu'il ne concerne que les élèves scolarisés à 15-16 ans. Or de nombreux pays - contrairement à la France - ne scolarisent pas l'ensemble des élèves à cet âge. Or on peut suppose que les élèves non scolarisés sont peut-être ceux qui ont connu le plus de difficultés...
Bien sûr : en obligeant un élève à accomplir son cycle en un temps donné (le cycle) sans possibilité de prendre plus de temps (le redoublement), on défend "l’idée que chaque enfant doit prend le temps dont il a besoin".Le redoublement des classes de primaire aurait dû quasiment disparaître avec la loi d’orientation de Lionel Jospin, en 1989. La création des cycles qui défendent l’idée que chaque enfant doit prend le temps dont il a besoin pour atteindre des objectifs fixés sur trois années, aurait dû faire disparaître le redoublement du vocabulaire de l’école.

Si les parents pensent "à tort", en quoi leur laisser cette possibilité est-il scientifique ?Or, il est resté parce que les parents y sont attachés, pensant à tort que c’est une chance qu’on offre à leurs enfants.
C'est-à-dire tout le temps...Les enseignants aussi y trouvent leur compte. Pour ces derniers – sans vouloir caricaturer, l’attachement est double : lorsqu’ils manquent de moyens pour prendre en charge la difficulté scolaire...
Eh bien justement : la valeur pédagogique du redoublement (l'exigence d'un niveau requis pour le passage dans la classe supérieur) est supprimée depuis longtemps, notamment où sévit le plus l'échec scolaire. Maryline Baumard n'a visiblement jamais entendu parler du "passage-dégage".... ils n’ont que cette solution ; et puis l’arme du « si tu ne travailles pas bien tu vas redoubler » fait toujours ses preuves depuis des décennies.
Dans l'esprit des élèves, la suppression du redoublement est actée depuis longtemps malheureusement. Et le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes.
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Dans le "Café" du 15/10/14 : "Redoublement : Portez vous jury !"
Ne craignez vous pas que le décret de la ministre sur le redoublement mette à mal toute la réflexion collective que vous êtes en train de construire ?
Non, pas du tout. Ces deux actes vont être complémentaires. Du coté ministériel on agit dans une orientation politique générale.

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Une baisse du redoublement accompagnée d’une meilleure réussite des élèves
On a longtemps pensé que le redoublement permettait d’offrir à l’élève une chance supplémentaire de maîtriser les compétences attendues. Pour apprécier les effets produits par la baisse du redoublement, on doit s’interroger sur son impact, en particulier sur les itinéraires des élèves qui auraient redoublé en l’absence de cette politique. Comment les parcours des élèves « à l’heure », nettement plus nombreux qu’avant du fait de cette diminution, ont-ils évolué ? Si l’on étudie la réussite aux examens, on s’aperçoit que le pourcentage d’élèves « à l’heure » reçus au diplôme national du brevet (DNB) est resté constant sur les six dernières années, de l’ordre de 92 %, et que le taux de mentions obtenues par ces élèves est également stable. Sur la même période, le passage en seconde générale et technologique des élèves de troisième « à l’heure » a légèrement progressé, passant de 79,8 % en 2008 à 81,9 % en 2013. De plus, la proportion d’élèves de seconde « à l’heure » obtenant le baccalauréat « à l’heure » a connu une importante progression. Alors qu’elle était de 67 % pour la session de juin 2006, elle s’est élevée à 77,4 % à la session 2013. Enfin, le taux de réussite au baccalauréat général et technologique, quel que soit l’âge des candidats, est en constante progression (FIGURE 7). Ainsi, il apparaît que la politique de diminution du redoublement a permis d’atteindre une meilleure fluidité des parcours, sans affecter la réussite des élèves qui a globalement progressé.
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La différence entre les courbes rouge et orange me fait dire que leur hausse n'a rien à voir avec le nombre de redoublements : si la baisse du nombre de redoublement était la cause (directe ou non) de l'augmentation des difficultés en calcul et en lecture, alors les deux courbes auraient augmenté de la même manière. Dans les faits, on n'observe pas d'augmentation des difficultés en lecture durant les années 87 à 97 (passer de 10 à 11%, bof), alors que le taux de difficulté en calcul a déjà doublé, à un niveau très proche du niveau final de 32%. Et quand le taux de difficultés en lecture double, l'augmentation des difficultés en calcul stagne approximativement. Donc, si c'est un argument pour critiquer l'étude de la DEPP, celui-ci est bien faible.
Mais la courbe concernant les résultats en calcul cela m'a rappelé les propos de Brissiaud, et notamment l'effet de l'introduction du comptage-numérotage dans les programmes de mathématiques des années 90. Il me semble que c'est une courbe plus détaillée qui est utilisée dans l'argumentation de Brissiaud, ce qui permet de mieux situer le point d'inflexion de la courbe, autour des années 1990 (de mémoire c'est 1989, à confirmer).
Je serais près à parier qu'il existe un effet similaire pour la lecture : si ça se trouve, le point d'inflexion de la courbe en lecture commence en 2002 ou quelques années après (les fameux programmes de 2002...).
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C'est un postulat qui est parfaitement contestable.Si la baisse du nombre de redoublement était la cause (directe ou non) de l'augmentation des difficultés en calcul et en lecture, alors les deux courbes auraient augmenté de la même manière.
Vous réfutez mon analyse en supposant que je veux démontrer une causalité (au moins partielle) entre suppression des redoublements et hausse des difficultés. Or, même si je penche pour cette causalité partielle, je suis très prudent dans ma conclusion ("De ces chiffres on peut sans doute tirer des conclusions bien différentes sur la pertinence de la suppression du redoublement"). En revanche vous l'êtes beaucoup moins en affirmant que "leur hausse n'a rien à voir avec le nombre de redoublements".
En tout cas, une chose est sûre : quand on constate la suppression du redoublement, on ne constate pas une meilleure "réussite" des élèves, contrairement à ce qu'affirme la DEPP dans sa dernière note d'information.
Avec seulement trois évaluations en vingt ans, il est difficile de déterminer la forme exacte de la courbe, dans l'intervalle et hors de l'intervalle.
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- archeboc
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Nous n'avons que trois évaluations en vingt ans. La DEPP, elle, a des remontées annuelles. Il y a des hétérogénéités dans l'outil de mesure, mais ils ont tous les outils pour compenser.Loys dit: Avec seulement trois évaluations en vingt ans, il est difficile de déterminer la forme exacte de la courbe, dans l'intervalle et hors de l'intervalle.
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Présenté ainsi, c'est tout réfléchi !Or, l’inefficacité pédagogique du redoublement qui fait consensus dans une recherche de qualité, sa nocivité psychologique pour les élèves, ses effets à très long terme jusque dans l’insertion professionnelle des jeunes adultes qui ont redoublé font du redoublement un sujet sur lequel l’école française doit réfléchir de façon approfondie.

Il est temps d'y songer en effet, maintenant que la suppression du redoublement est généralisée.Le débat ne porte pas seulement sur le recul ou la suppression du redoublement mais aussi, pour les praticiens et les parents, sur les solutions alternatives au redoublement.

Mais rien voyons : c'est le redoublement qui est la cause de l'échec scolaire (voir ci-dessus ou l'étude de la DEPP).Si on ne fait pas redoubler les élèves, que faut-il faire pour prévenir l’échec scolaire ?
Beaucoup plus en fait...Le Cnesco et l’Ifé ont aussi choisi ce sujet car il nous a semblé « mûr » : même si le niveau du redoublement demeure en France très élevé, les statistiques les plus récentes mettent en évidence son recul depuis dix ans.

Sûr que la communauté éducative a eu son mot à dire dans cette "politique volontariste"...Cela montre que cette réflexion est déjà entamée dans la communauté éducative...

Bref bouger... mais vers rien en terme d'alternative. L'important c'est d'y réfléchir activement....et qu’elle est donc prête à bouger dans ses représentations et ses pratiques. Mais les solutions alternatives notamment institutionnelles manquent en France et les praticiens de terrain peuvent avoir l’impression d’être démunis.
Etudions, étudions.D’où l’idée de commencer par cette thématique sur laquelle la conférence de consensus peut apportera une analyse scientifique des effets du redoublement et une étude des solutions alternatives qui peut aider à faire bouger les acteurs de terrain.
C'est peu de le dire.Comment peut-on expliquer une certaine persistance du recours au redoublement de la part des équipes pédagogiques, mais aussi de la part des familles ?
Nos interviews de praticiens – enseignants, chefs d’établissement…- nous montrent que le thème est bien débattu dans les établissements scolaires, dans les salles des profs, il existe d’ailleurs des injonctions institutionnelles fortes pour faire reculer le redoublement.

Mais non : la communauté éducative a réfléchi.
Quasi-éteinte à vrai dire...Mais si la pratique, bien qu’en recul persiste...
Au moins les choses sont dites....c’est parce qu’il n’y a pas d’alternatives ou peu d’alternatives efficaces au traitement de la difficulté scolaire. Il existe des initiatives locales qui sont conduites par des établissements mais le soutien institutionnel aux politiques locales de prévention de l’échec scolaire demeure faible, à l’exception des quelques dispositifs d’accompagnement personnalisé ou autres aides individualisées qui se développent aux marges des classes et dont l’efficacité est encore à démontrer.
Quelle mauvais idée, aussi !Et puis il faut savoir que le redoublement a aussi des fonctions que les sociologues appellent « latentes » et qui sont tout aussi centrales. Le redoublement, par l’incitation au travail scolaire qu’il induit implicitement, sert aussi à réguler la discipline dans les classes ou à dynamiser le travail scolaire.
Mais purement théoriques, donc.D’ailleurs, c’est pour cette raison que certains pays, les USA par exemple, après avoir considéré la suppression du redoublement ont seulement mis en place des politiques visant à le faire reculer mais sans l’interdire.
Et du côté parents, l’attachement n’est pas moins fort.
Les sondages montrent à la fois de façon récurrente un attachement fort au redoublement par près des 2/3 des parents, avec des différences selon les catégories socio-professionnelles. Mais les mêmes sondages montrent aussi que les parents soutiennent dans des proportions tout aussi importantes les solutions alternatives qui seraient apportées...
...le suivi plus individualisé des élèves notamment.

La proie pour l'ombre, en somme.Donc pour résumer, quand on demande aux parents dans les sondages s’ils veulent changer la forme scolaire traditionnelle qu’ils ont connu enfants, ils répondent négativement mais si on leur propose d’autres solutions ils y adhèrent tout autant.
Comprendre que les élèves redoublants devraient aller dans les voies technologiques ou professionnelles.L’attachement des parents au redoublement pose cependant une question qui est centrale : la faiblesse de l’information sur les formations et les métiers et le manque de valorisation des voies technologiques et professionnelles. Nombre d’entre eux continuent, notamment en 3ème ou en 2nde à exiger le redoublement, qui est un droit dans les classes d’orientation faute d’informations approfondies sur la poursuite d’études au lycée.
Même quand le redoublement est voulu par les familles, il est donc considéré comme problématique.

Peut-on espérer réduire davantage voire supprimer les redoublements dans un système éducatif par ailleurs inchangé ?
Le sujet du redoublement est complexe car il pose tout autant la question de la prévention de l’échec scolaire...
C'est peu de le dire. Le redoublement a été rendu en grande partie inefficace par l'échec scolaire massif, pour l'essentiel un échec artificiel d'ailleurs. Mais là il faudrait une certaine lucidité.
Comprendre : il existe sûrement des solutions, puissions-nous les découvrir !... du rythme des apprentissages, des pédagogies différenciées et de l’information sur l’orientation. Sur les deux jours de séances publiques de la conférence de consensus, après une journée entière dédiée à l’analyse du redoublement – l’ampleur de cette pratique, ces effets sur les apprentissages… -, la seconde journée sera consacrée aux alternatives au redoublement, à la fois à l’étranger mais aussi en France. Je profite, d’ailleurs de cet entretien pour vous annoncer que le Cnesco et l’IFE vont lancer un appel à témoignage en direction des établissements qui ont mené des politiques pédagogiques d’accompagnement des élèves ou d’orientation qui ont conduit à un recul du redoublement dans ces établissements. Il se passe beaucoup de choses dans les établissements que nous ne connaissons pas et que nous souhaitons valoriser.
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