La dévalorisation du baccalauréat

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07 Nov 2013 18:50 #8325 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
Encore un grand progrès pour le Bac : un bac de français en série technologique est désormais considéré comme équivalent à un bac de français en série générale (S et ES).
A lire dans le "Café pédagogique" du 7/11/13 : "Bac : Dispenses pour les redoublants"

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14 Mai 2014 11:51 - 14 Mai 2014 12:53 #10491 par archeboc
Sur son blog hébergé par "Le Monde" : Comment obtenir la moyenne au Bac quand on n’est pas prêts? (14/05/14)
L'auteur de ce blog défend généralement des positions pédagogisantes. Par exemple, comme on peut le voir ici, ce n'est pas un furieux du respect de l'orthographe. L'intérêt de ce poste est qu'il confirme la grande générosité de la notation du bac, du moins dans sa matière. J'attends avec impatience le billet promis sur l'influence de l'IPR.

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Dernière édition: 14 Mai 2014 12:53 par Loys.

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29 Mai 2014 14:47 - 09 Juil 2014 08:26 #10688 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
Vous pouvez commenter ici l'article "La grande illusion, ou l'école schizophrène" .
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Article repris dans "Marianne" du 01/06/14 : "La grande illusion ou l'école schizophrène" .
Pour mémoire :
- Dans les années 60 ou 70, l'obtention du bac était fixée à 12 de moyenne. On passait l'oral de contrôle si on avait entre 8 et 12 au 1er groupe d'épreuves et cet oral comportait quatre disciplines : deux au choix, déjà passées à l'écrit, et deux pas encore passées.
- à propos des options : au milieu des années 1990 les points obtenus aux options s'ajoutent désormais au total avant obtention ; jusque là, il fallait d'abord avoir obtenu son Bac pour que les points d'options soient ajoutés, pour conférer, éventuellement, une mention. Au début des années 2000, les points d'options sont désormais coefficientés : 2 pour la 1re option facultative passée (3 s'il s'agit du latin ou du grec). Dates à vérifier.
Dernière édition: 09 Juil 2014 08:26 par Loys.

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30 Mai 2014 23:19 #10691 par LeCancre
Simple citoyen pas prof mais assez diplômé pour filer des cours aux enfants de mes amis en terminale, cette histoire me fait réagir!
<beeeeh, beeeeh> le niveau du bac beeehsssse
<beeeeh, beeeeh>du temps du général de Gaulle, de Napoléon, de Clovis, le bac c'était autre chose
J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet. De mon temps, au bac on apprenait des trucs remâchés, on abordait les nouveautés qu'une fois en fac. Aujourd'hui, la science évolue si vite que les gamins les ont direct dans le bec. Chapeau les gosses et chapeau les profs!
Tant qu'on y est, j'invite le journaleux et ses potes à se taper le reste du programme. Que je rigole.
Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!
Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!
Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours? Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?
Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.
Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.
Combien d'élèves vont échouer pour ces économies forcées et ces classes surchargées? Quel sera le coût final sur le plan économique de ces économies de bout de chandelle? Et social aussi, dans la mesure où les enfants des plus riches auront toujours la possibilité de recevoir l'aide d'enseignants dans mon genre...

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01 Jui 2014 19:58 - 02 Jui 2014 12:12 #10732 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat

LeCancre écrit: J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet.

Je crois que vous êtes facilement abusé par l'ampleur et la complexité des programmes dans toutes les disciplines, une spécificité moderne... qu'il est prudent de distinguer de la réalité des exigences scolaires à l'examen par exemple. :mrgreen:
Un professeur de SVT membre de ce forum pourra peut-être nous éclairer à ce sujet.

Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!

Ce n'est visiblement pas le cas de l'élève que vous avez aidée ! :transpi:

Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!

Le contenu... des programmes. :doc:

Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours?

Alors que cette génération née avec Internet sait où trouver les informations. :doc:

Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?

Parce qu'ils ne savent pas - a contrario - accéder aux informations sur Internet. :doc:

Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.

Au contraire l'enseignement est devenu en partie "personnalisé" au lycée. :santa:

Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.

Comme vous l'avez vu dans l'article, pour rater son bac aujourd'hui, il faut le faire. En série générale 92% de réussite dont plus de la moitié avec mentions.
C'est d'ailleurs extraordinaire : plus d'élèves au bac, plus de mentions et des programmes beaucoup plus complexes !
Dernière édition: 02 Jui 2014 12:12 par Loys.

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02 Jui 2014 03:07 #10736 par N°6
Réponse de N°6 sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
A le lire, le programme de TS en SVT peut, en effet, faire illusion. En fait, tout dépend ce que le professeur va mettre derrière les mots du programme, et comment la compréhension de ce dernier sera testée. C'est là que la belle façade se lézarde. :devil:
Ce même programme est en effet celui de l'agrégation de SVT. On y retrouve les même thèmes. Inutile de dire, pourtant, qu'on attend davantage d'un candidat à ce concours que d'un lycéen. Pourtant, le programme est le même...
Dans les faits, à quoi se réduit ce programme, en immunologie ? Le lycéen va revoir des notions abordées en troisième, en complétant l'échelon moléculaire et en étoffant ses connaissances au niveau cellulaire. C'est tout (et ce serait déjà pas mal).
Le plus souvent, on se contente de présenter les défenses innées, rapidement, puis les défenses adaptatives avec une brève présentation des mécanismes moléculaires. On mâche le travail en présentant quelques exercices sur des expériences "arrangées" pour la circonstance, où ce qu'il faut déduire, ou observer, est fortement souligné. On montre succinctement le rôle de certaines molécules, mais les parties les plus complexes (sélection clonale et origine de la diversité des Ac) sont juste abordées, et souvent au moyens de termes dont les élèves ignorent le sens, mais qu'ils vont se contenter de répéter (et que l'on se gardera bien de leur demander de définir).
Deux exemples de ce décalage entre le niveau affiné et le niveau réel:
Dans le programme, au niveau "capacités", il est noté "Observer et comparer une coupe histologique ou des documents en microscopie avant et lors d'une réaction inflammatoire aiguë." Dans les faits, on ne fait pas observer une lame (les pauvres petits sauraient ils se servir du microscope utilisé lors de l'examen ? :xx: ) mais on distribue un document intitulé "réaction inflammatoire aiguë" avec deux microphotographies de coupes de peau saine et enflammée, et on pose des questions "Doresques" du genre "que montre le document ?" - recopier le titre donne les points; et "montrer les différences entre les deux documents" - il suffit de jouer aux jeu des sept erreurs; et montrer juste les différences évidentes suffit à obtenir la majorité des points. On ne se risquera pas à demander l'origine des différences observées, se ce n'est en fin d'examen, pour quelques points accessoires.
"Concevoir et réaliser une expérience permettant de caractériser la spécificité des molécules intervenant dans l'immunité adaptative" est aussi demandé. Dans les faits, il s'agit de mélanger deux gouttes de sang de groupes différents et d'observer la formation de "grumeaux" liés aux réactions antigène-anticorps. Un titre ronflant qui recouvre...pas grand chose!
Il en est ainsi pour l'ensemble du programme: si les mécanismes sous-jacents aux phénomènes étudiés sont, certes, issus de recherches récentes, ce ne sont pas eux qui sont enseignés: bien qu'un professeur exigeant puisse demander beaucoup à ses classes en s'appuyant sur les programmes, il est cependant retenu de le faire par le peu de temps disponible, les limites bien mentionnées dans le programme et, surtout, par les aptitudes scientifiques très limitées de la majorité des élèves et le fossé entre ses attentes personnelles et le niveau de connaissances qui sera évalué à l'examen.
Un dernier exemple, le programme stipule "les cellules de l'immunité adaptative, d'une grande diversité, sont produites aléatoirement par des mécanismes génétiques complexes qui permettent potentiellement de répondre à une multitude de molécules." Fort bien, mais il nous fixe les limites suivantes :"Limites : la description des mécanismes génétiques à l'origine de la diversité du répertoire immunologique. On en reste donc à évoquer des "mécanismes complexes", comme un deus ex machina... :doc:
Il ne faut pas oublier aussi que, très souvent, le programme n'est tout simplement pas couvert: au collège, lors qu'il n'y a pas de "nécessité" liée à un examen final, seul les ⅔ environ du programme peuvent être réalisés, le temps nécessaire au dernier tiers étant consommé par les activées péri-para-pata-scolaires qui enlèvent bien trop souvent les élèves des classes...

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02 Jui 2014 13:03 - 02 Jui 2014 13:03 #10740 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
Merci beaucoup pour cette analyse de cas très détaillée. Le sujet de physique en série S l'an passé était assez "doresque", si je me souviens bien : je crois que je vais faire mien votre concept. :P
A relire, sur le même thème, notre article : "Miri est contente" .

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Dernière édition: 02 Jui 2014 13:03 par Loys.

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05 Jui 2014 18:58 - 13 Jui 2016 12:53 #10781 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
Après Philippe Tournier affirmant que la proportion de bacheliers dans une génération a diminué, le "Café pédagogique" monte au créneau... avec des chiffres faux ! :xx:
"Le bac donné à tout le monde ?" (05/06/14)

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Dernière édition: 13 Jui 2016 12:53 par Loys.

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05 Jui 2014 19:11 - 13 Jui 2016 12:54 #10783 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat

A vrai dire, le taux de succès au bac a toujours été élevé.

Le taux de réussite, en progression constante, était de 65% pour les séries générales en 1983 et... 92% en 2013. :santa:

Cela tient à deux raisons. La première c'est que cet examen sanctionne un niveau moyen de fin d'étude. Ce n'est pas un concours. On peut attendre du système éducatif qu'il assure 80% de réussite comme il assure 90% pour les compétences en maths ou français en fin de primaire ou de collège.

Et si on n'atteint pas ce qu'on attend, il reste des moyens d'action. :mrgreen:

Ce taux est d'autant plus facile à atteindre qu'en fait la sélection a lieu avant le bac.

J'ai du mal à voir le rapport entre l'un et l'autre. :scratch:

Ce taux de 80% cache le fait que seulement 66% d'une génération (à l'exception de 2012) obtient le bac.

François Jarraud est bien renseigné. Citons plutôt la DEPP :
2011 : 71%
2012 : 76,7%
2013 : 73,7%
...

Un jeune sur trois quitte l'école sans le bac.

Il s'agirait plutôt d'un jeune sur quatre : il n'y en a jamais eu si peu mais il suffit de laisser penser le contraire.

Ce taux de réussite n'est pas seulement faible. Il est stable depuis 1995 où déjà on atteignait 63%

Repostons notre graphique pour étudier la "stabilité" de ces dernières années :
Dernière édition: 13 Jui 2016 12:54 par Loys.

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07 Jui 2014 08:25 - 07 Jui 2014 08:36 #10803 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet La dévalorisation du baccalauréat
Nouvelle montée au créneau de Claude Lelièvre, spécialiste en déminage relativiste, dans "L'Express" du 4/06/14 : L'histoire du bac, entre controverse, "massification" et baisse de niveau"

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Dernière édition: 07 Jui 2014 08:36 par Loys.

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