Tout-petits - Bravo pour cet article polémique en défense des écrans : le mot "surexposition" n'est employé… aucune… twitter.com/i/web/status/9…
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Les troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans
- Loys
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Et citant les recommandations de la HAS, ce billet de François-Marie Caron (AFPA) du 14/05/18 : www.mpedia.fr/571-ecrans-danger.html
Ce billet quelque peu contradictoire appelle plusieurs commentaires : "Selon leur utilisation, les écrans peuvent présenter un danger pour nos enfants" : si "danger" possible il y a, il n'est donc pas irrationnel d'"avoir peur des écrans pour nos enfants"...
Si "beaucoup d'études sont en cours sur le sujet et nous ne savons pas encore déterminer complètement quels sont les effets néfastes des écrans sur les enfants et à quel âge", le principe de précaution pour les plus petits ne doit-il pas s'appliquer ? Un tel principe revient-il à "diaboliser les écrans en général et tomber dans la paranoïa", d'autant que "Les effets néfastes des écrans sur l’enfant et son développement, notamment en cas de surexpostition, sont bien réels et ont d’ailleurs été prouvés scientifiquement"...
Aucun médecin n'a soutenu que les écrans pouvaient provoque le développement de troubles épileptiques ou du spectre autistique : le collectif CoSE a évoqué des troubles pouvant être confondus avec ces derniers. Caricaturer les alertes est plus simple pour les réfuter...Non, aucun lien scientifique n’a été fait entre écrans et développement de troubles épileptiques. [...] Par ailleurs, concernant un des préjugés les plus véhiculés quant aux effets néfastes des écrans : il n’existe aucun lien de causalité scientifiquement prouvé aujourd'hui entre écrans et troubles du spectre autistique, une étude de 2018[5] réfute d'ailleurs ce lien.
On se doute que les écrans sont peu caloriques par eux-mêmes.. Mais on ne peut que s'étonner de la logique de M. Caron ici : c'est la sédentarité qui pose problème, et non l'utilisation massive des écrans occasionnant cette sédentarité...De même que l’obésité n’est pas due aux écrans, mais bel et bien à la sédentarité engendrée par leur utilisation massive et toutes les conséquences associées.
Ils le sont bien assez compte tenu des "effets néfastes des écrans sur l’enfant et son développement" qu'a évoqués M. Caron : "développement sensoriel et cognitif, surtout chez les plus jeunes (hyperstimulation, acquisition du langage, capacités attentionnelles, notion du temps qui passe,...), ou encore social et affectif (relations sociales, lien d’attachement,...). Dans le quotidien, l’utilisation des écrans a par ailleurs un impact sur le sommeil et peut mener l’enfant à la sédentarité." etc.En somme, il ne faut pas avoir peur des écrans, ils ne sont pas aussi nocifs que ce que l’on voudrait le faire croire.
"nécessaire" ? La formulation est très maladroite : la nécessité portant sur "raisonnée" et non sur "utilisation".Cependant, une utilisation raisonnée de ces derniers est nécessaire pour le bon développement de votre enfant.
Pour le reste, M. Caron recommande de limiter le temps d'écran sans jamais s'interroger sur la conception addictve des écrans et de leurs contenus...
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Quelques commentaires :
Curieuse présentation : le mot "surexposition" (cinq ou dix heures par jour) n'est pas mentionné une seule fois ! Laisser penser qu'une simple exposition les écrans pourrait provoquer de graves troubles (eux-mêmes au conditionnel) paraît dès lors aberrant. Mais c'est sans doute la meilleure défense des écrans qu'a pu trouver le "Café pédagogique", grand promoteur du numérique scolaire.A la suite de l'émission "envoyé spécial" du 18 janvier 2018, un débat, pas nouveau, a pris de l'ampleur : il concerne la place des écrans dans la petite enfance. La thèse portée par cette émission, ainsi que quelques autres reportages, est que l'on aurait affaire à des enfants (en bas âge) ayant des syndromes de type autistique et qu'en supprimant les écrans on résoudrait ce problème en un mois !
A noter que l'exemple - parlant - du petit Ryan dans l'émission n'est pas commenté par Bruno Devauchelle...
Un seul spécialiste, en réalité, et plus médiatique que praticien de terrain : Serge Tisseron, éternel marchand de doute et infatigable apôtre des écrans. Il est en effet plus facile de ne pas désigner de coupable quand les troubles eux-mêmes sont niés. Quant aux "références", nous verrons à quoi nous en tenir.Certains spécialistes se sont élevés contre cette approche qu'ils considèrent comme caricatural et même scientifiquement fausse (voir les références ci-dessous). Ils rappellent qu'il faut penser posture éducative avant de désigner quelque coupable que ce soit.
Belle mise en abîme par le "Café pédagogique". Et ce n'est qu'un début !Au-delà de cette querelle, il y a à nouveau une question récurrente : quid de la responsabilité des journalistes (médiateurs professionnels) dans la forme et le fond des contenus qu'ils proposent au public. Au moment où les "fausses nouvelles" font l'objet de multiples articles, débats, lois et autres propos, cette opposition assez radicale entre deux points de vue, dont l'un est particulièrement médiatisé, n'est pas très saine. Pour l'éducateur, l'enseignant de maternelle, le directeur d'école, le parent, comment recevoir ce premier message et éventuellement le second, si tant est qu'il soit aussi médiatisé (ce qui n'est bien sûr pas le cas) ?
Absolument pas l'Académie de médecine. Mais l'Académie des sciences, dans son avis de 2013 cosigné par un certain Tisseron Serge !L'académie de médecine relayée elle aussi par les médias et au travers des productions prolifiques de Serge Tisseron, avait popularisé le fameux 3 - 6 - 9 - 12 pour tenter d'indiquer les limites à donner à l'usage des écrans à la maison et à l'école.
Le Groupe de pédiatrie générale, en 2018, a rappelé que la "règle" du 3-6-9-12 de Serge Tisseron n'avait "de fondement dans aucune recherche scientifique ni dans les observations épidémiologiques" .
Une déformation grossière, une erreur grossière, une manque de prudence scientifique élémentaire... mais le "Café" donne dans le même article des leçons de déontologie journalistique !
Les écrans valent bien une messe.
La surexposition aux écrans des tout-petits ne semble pas être un problème pour M. Devauchelle, qui est davantage "rêveur" devant une solution que devant des troubles dont il conteste l'existence...En parallèle, des expérimentations de sevrage d'écrans ou même la médiatisation de l'attitude de parents, patrons de la Silicon Valley, ou encore la symbolique tentative d'interdiction des smartphones à l'école, toutes ces actions visent en fait à faire prendre conscience d'un problème plus vaste. Au travers des écrans, boucs-émissaires à fonction symbolique, il s'agit d'alerter plus globalement sur une question éducative comme le suggèrent les auteurs de la lettre ouverte citée précédemment (et signée par le même Serge Tisseron). Or le premier lieu d'observation institutionnel de ce genre de problème c'est l'école maternelle !
L'entrée dans la scolarité à partir de deux ans et demi, trois ans pour une bonne partie des enfants français, permet d'observer et d'analyser un phénomène dont on ne perçoit qu'un écho déformé, mais qui est bien réel : celui du recours éducatif par les parents à des moyens de substitution à leurs propres difficultés éducatrices/éducatives. Rythmes de travail difficiles à supporter, idéologie du bien être individuel, sentiment d'inconséquence voire incivilité ordinaire, beaucoup de jeunes parents sont confrontés à des choix difficiles à faire dans l'éducation de leurs enfants. La vulgarisation d'une certaine psychologie de l'éducation et sa médiatisation ont amené à des incompréhensions, voire à des dysfonctionnements éducatifs. L'exemple de cette émission du 18 janvier n'est pas fait pour arranger les choses. La médiatisation brutale d'une anomalie psychologique et surtout de sa solution "magique" : supprimer les écrans et en un mois le problème (autisme ?) sera résolu laisse rêveur.
Rappelons que les enfants de 4 ans visionnent en moyenne 3h04 de vidéos par jour en France (Harris Interactive Videokids 2017) .
Et que le "Café" contribue à mal poser...L'enjeu de fond est ailleurs : qu'en est-il de la conscience éducative des jeunes parents ? Comment la société et son évolution dans plusieurs domaines a transformé l'accès à cette conscience éducative ? Pourquoi les écrans sont-ils (après le cinéma, la télé, puis Internet, puis les smartphones) les seuls responsables médiatisés ? La recherche d'explications rationnelles et facilement repérables par tous permet de faire passer le message : images chocs, formules publicitaires et autres propos de spécialistes. Et pourtant, curieusement, cela ne marche pas si bien que ça. Il suffit pour s'en convaincre de constater la permanence des usages des écrans dans toutes les couches de la population. On peut aussi relire ce qui se disait et ce qui était préconisé à propos de la télévision dans les années 1980. Qui est alors concerné par ces campagnes ? Chacun se sent concerné, surtout pour les autres, mais le problème reste entier et perdure. C'est probablement parce qu'on trouve une cause qui n'en est pas une à un problème mal posé.
On a compris le propos de M. Duvauchelle : le problème (qui n'existe pas...) n'est pas technologique, mais uniquement parental.
Il serait malvenu, dans le "Café", de s'interroger sur toute ce qui fait que les parents ne s'inquiètent pas de mettre des écrans dans les mains de leurs enfants, y compris d'âge pré-scolaire :
- La valeur sociale qu'il faut accorder à ces objets numériques, encore forte malgré leur démocratisation. Avoir un iPhone (ou un ersatz d'iPhone, c'est accéder à une forme de réussite sociale).
- Les techniques psychologiques élaborées par les grands groupes technologiques pour rendre les consommateurs les plus dépendant possibles des écrans.
- Le marketing agressif des groupes technologiques (et leurs relais médiatiques comme le "Café", faux-nez de Microsoft en France ou encore "Ludomag" et bien d'autres), présentant ces objets dernier cri (tablettes, smartphones) comme des "outils" éducatifs", intelligemment interactifs, ludiques et modernes, préparant les enfants au monde de demain. Rhétorique des potentialités positives abondamment reprise par des courants pédagogiques ou des syndicats progressistes (comme le SE_Unsa dans le milieu enseignant) ou par l'Académie des sciences dans son sidérant Avis de 2013. L'école elle-même devient prescriptrice d'écrans, les nouveaux programmes de maternelle imposant l'utilisation d'outils numériques comme nouveaux attendus, fournissant même parfois des écrans à des enfants que leurs parents s'efforçaient de préserver.
- Le caractère addictif d'objets, devenus totalement nomades (sans limite d'espace, de temps, de contenus) et échappant donc à toute supervision parentale, dont les contenus sont conçus pour happer l'attention, notamment des plus petits mais également des adolescents.
- Le confort qu'ils procurent aux parents, les écrans jouant le rôle de baby-sitters en toutes circonstances pour les plus petits ou assurant, pour les parents des adolescents, le rôle d'un instrument de régulation et de contrôle (les écrans gardant les plus grands à la maison ou permettant de les joindre quand ils sont au dehors). L'augmentation du temps d'exposition aux écrans, de plus en plus précocement, montrent bien la réalité des usages.
"au front"/"perdus"/"évolutions" : les euphémismes de M. Devauchelle sont instructifs. On rappelle que, quelques lignes plus haut, M. Devauchelle doutait de la réalité des cette "évolution" et des troubles observés par des praticiens de terrain..Que faire alors ? Les enseignants d'école maternelle et primaire sont au front désormais. Ils se trouvent confrontés à des parents et des enfants qui sont parfois perdus face à ces évolutions.
Ceux qui nient le problème (et accusent de "fake news" ceux qui le dénoncent) réclament donc une prise de conscience : tout est logique !Il est urgent que l'on mène dans toutes les écoles une réflexion collective sur "l'agir éducationnel".
Et "l'équilibre" doit commencer... dès la maternelle. Avec des écrans scolaires s'ajoutant aux écrans familiaux. Et si "l'équilibre", c'était de mettre à distance ces "objets" commerciaux au lieu de les présenter comme des outils pédagogiques ?Pourquoi le faire dans les écoles ? Parce que les enseignants eux-mêmes sont aussi pris dans ces évolutions, surtout s'ils sont parents. Autant commencer par ses propres attitudes avant d'engager un vrai travail avec les familles et les enfants (ce qui se fait, mais rarement surtout avec les familles). Ensuite dans la place que l'on donne aux écrans dans le temps scolaire. Il ne s'agit ni de laisser faire ni d'interdire, il s'agit de faire émerger la pertinence. Cette pertinence est dans l'équilibre de la personne dans sa globalité. La fameuse "personne intégrale", décriée parce que portée par des congrégations religieuses depuis de nombreuses années, est pourtant une des clefs de compréhension les plus importantes. On n'oppose pas manuel, intellectuel, on n'oppose pas livres et écrans, parole et écrit, on essaie de valoriser l'équilibre, une forme de chemin vers une complétude de vie.
Pour le "Café pédagogique", l'équilibre... impose nécessairement les écrans.
Mais M. Devauchelle, dans sa profonde réflexion éducative, ne fournit aucune réflexion critique sur ces objets.Vis à vis des parents, il est aussi important d'apporter des éléments de coopération dans ce domaine. Ce fameux équilibre, cette forme d'écologie éducationnelle qu'il est nécessaire de travailler n'est pas un dictat ni une attitude politiquement correcte, c'est d'abord une manière d'aider à penser le monde et à penser sa propre vie. Or dans la famille, penser sa propre vie c'est bien sûr penser la place que l'on donne aux enfants dont on se sent responsable. Les écrans ne savent pas éduquer, ne remplacent pas l'accompagnement, ne sont pas des iles de la tranquillité parentale. Mais ils ne sont pas non plus ces objets au pouvoir démoniaque à tel point qu'ils seraient la cause des maux de "MON" enfant.
Une curieuse "mise à distance" et un curieux "travail d'analyse et de réflexion" : comme nous l'avons vu, il s'agirait plutôt de noyer le poisson ici.L'émission "d'Envoyé Spécial" ne rend pas service aux parents, aux enseignants aux éducateurs. Malheureusement il semble que nombre de "médiatiseurs" se sentent forts de leur posture et qu'ils en profitent pour diffuser leurs propres angoisses et leurs réponses à ces angoisses. Un médiateur, journaliste, enseignant, etc.…, c'est d'abord, ce devrait être d'abord, quelqu'un qui "met à distance"... Il y a du travail à faire dans plusieurs directions, nous avons essayé d'en esquisser quelques-unes en évitant de désigner un coupable trop facile qui aurait pour fonction d'éviter tout travail d'analyse et de réflexion personnelle d'abord, collectif ensuite.
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A partir du 29 janvier 2018, Estelle Ast, mère d'un enfant autiste, publie plusieurs vidéos prenant pour cible Anne-Lise Ducanda :
Une plainte est déposée devant l'Ordre des médecins par Estelle Ast et Nolwenn Darmon.
Le 2 février, un groupe Facebook imite la page du collectif CoSE : www.facebook.com/Collectif-Surexposition...%A9-162443014542719/
Le 15 février, un autre groupe Facebook (anonyme) et usurpant le nom de l'association "France Autisme", à l'initiative de Véronique Leturque, engage des actions ciblées contre Anne-Lise Ducanda : www.facebook.com/HashtagAutismeFrance
Le 9 mars 2018, une conciliation est tentée devant l'Ordre des médecins. Les convocations des plaignantes sont publiées sur les réseaux sociaux. A l'issue de la conciliation, une période de quinze jours est laissée à l'appréciation des deux parties .
- Le 10 mars 2018 une "pétition" est lancée à l'intention de l'Ordre des médecins : www.change.org/p/l-alerte-virale-sans-fo...dr-anne-lise-ducanda
Hashtag Autisme France a lancé cette pétition adressée à Conseil national de l'Ordre des médecins, Conseil national de l'Ordre des médecins et à 5 autres
Selon l’article L.4124-2 du Code de la Santé Publique : seuls le Ministre de la Santé, le Préfet, le Directeur Général de l’ARS, le Procureur de la République, les conseils national et départementaux de l’Ordre peuvent traduire devant la chambre disciplinaire un médecin chargé d’une mission de service public à l’occasion des actes de sa fonction publique.
Nous demandons donc à l'Ordre National et Départemental (91) des Médecins, à madame Agnès Buzyn (ministre de la santé), madame Josiane Chevalier (préfète de l'Essonne), Caroline Nisand (Procureur de la république de l'Essonne) et monsieur Christophe Devys (directeur de l'agence régionale de la santé d'Ile de France) de bien vouloir entamer les procédures qui s'imposent à l'encontre du docteur Anne-Lise DUCANDA concernant les faits suivants :
Rien de virtuel dans l'autisme !
Le terme « autisme virtuel » a fait l'effet d'une véritable bombe le jour où le Dr Anne-Lise Ducanda a utilisé ce terme pour désigner les enfants qui présentent un retard de développement suite à une surexposition aux écrans.
Tout à commencé par la publication d'une vidéo il y a un an sur Youtube où le Dr Ducanda ne cesse d'utiliser les termes « autisme », « autiste », « troubles du spectre autistique », « autisme virtuel »... pour désigner ces enfants : . Relayée par de nombreux médias depuis plusieurs mois, pas une seule vidéo, pas un seul article ou post Facebook n'échappent à présent à la vigilance des familles concernées qui somment le Dr Ducanda de cesser d'utiliser ces termes.
Le Docteur Anne-Lise Ducanda enfreint en toute impunité le code de déontologie médicale. Rappel de l'Article R4127-13 : « Lorsque le médecin participe à une action d'information du public de caractère éducatif et sanitaire, quel qu'en soit le moyen de diffusion, il doit ne faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public. Il doit se garder à cette occasion de toute attitude publicitaire, soit personnelle, soit en faveur des organismes où il exerce ou auxquels il prête son concours, soit en faveur d'une cause qui ne soit pas d'intérêt général ».
- « (...) il doit ne faire état que de données confirmées ». Nous posons donc la question :
- Où sont les preuves scientifiques lorsque Mme Ducanda affirme ? : « A 3/4 ans, l'exposition massive aux écrans entraîne chez de plus en plus d'enfants des troubles qui sont exactement identiques aux troubles autistiques ». Nous disposons à ce jour d'une cinquantaine d'études sur la nocivité de l'usage excessif des écrans et AUCUNE à ce jour ne fait état d'un quelconque lien entre les écrans et les TSA (HAS, Académie des Sciences). Les dernières recommandations de la HAS (Haute Autorité de la Santé) sont parues le 19 février 2018 et rappellent en page 96 qu'aucune étude à ce jour ne fait mention du moindre lien entre surexposition aux écrans et troubles du spectre de l'autisme.
- Où sont les preuves scientifiques lorsque Mme Ducanda affirme ? :
« l'augmentation exponentielle des troubles du spectre autistique touche tous les pays riches et uniquement les pays riches ». L'OMS communique pourtant sur la situation de l'autisme dans les pays pauvres et il ne faut pas chercher longtemps pour trouver de nombreux articles évoquant les ravages de la mauvaise prise en charge de l'autisme dans ces pays.
Deux récentes études suédoises et danoises datant de 2015 démontrent tout à fait autre chose. La majeure partie, sinon la totalité de cette augmentation serait attribuable à l’élargissement des critères diagnostiques et à leur application plus systématique à l’ensemble de la population : theconversation.com/peut-on-parler-dune-epidemie-dautisme-73261 . Doit-on rappeller que l'OMS estime que des dizaines de millions de personnes sont autistes en Afrique ?
- Où sont les preuves scientifiques lorsque Mme Ducanda affirme ? :
« Quand les parents parviennent à limiter les écrans à 1h par jour, seul ou avec une aide, les troubles et les signes autistiques disparaissent miraculeusement ou diminuent très fortement ».
- Où sont les preuves scientifiques lorsque Mme Ducanda affirme ? :
« impossible de faire la différence entre un vrai et un faux autiste ». Quelle formation a le Dr Ducanda concernant l'autisme ? Quel diplôme a t-elle justifiant d'une spécialisation en autisme ? Durant combien d'heures a t-elle étudié la question de l'autisme durant ses années de médecines ? Quel autre cursus diplômant a t-elle suivi sur ce sujet ?
« (...) faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public ». En faisant ainsi le lien entre autisme et surexposition aux écrans sans aucune preuve scientifique, est-ce que Mme Ducanda pense avoir fait preuve de prudence ? A t-elle mesuré les répercussions (nous dirions même les dommages collatéraux) que déclencheraient ses propos ? Voici ce que ça va entrainer et ce que nous constatons d'ores et déjà sur le terrain :
- Aggravation du phénomène de l'errance médicale déjà omniprésent dans le milieu de l'autisme.
- Aggravation de la méconnaissance de l'autisme en France : doit-on rappeler au Dr Ducanda, que la France accuse déjà un retard de 40 ans par rapport aux autres pays développés en matière de diagnostic, de prise en charge et de scolarisation ? 40 ans que les familles sont ballottées de professionnels en professionnels, culpabilisées (les « mères-frigidaires », « les mères trop fusionnelles »...). Et maintenant, les "mères-écrans" ?
- Culpabilisation, harcèlement des parents par les proches déjà souvent dans le déni.
- Culpabilisation, harcèlement des parents par les professionnels de santé, du corps enseignant etc...
- Retard de diagnostic (les délais actuels sont déjà inadmissibles)
Le docteur Ducanda mélange tout et fait de la désinformation ! Elle indique dans ses vidéos que les progrès de l'enfant sont d'autant plus flagrants après l'arrêt des écrans lorsque l'enfant est stimulé (joue avec ses parents ou des proches) : « En un mois déjà, les parents me disent qu’ils voient la différence. C’est comme si le développement s’était arrêté et il peut reprendre. Surtout avec des jeux et en parlant avec l’enfant. ». Doit-on préciser que la majorité des enfants autistes, à partir du moment où ils sont stimulés, font des progrès ? Est-ce pour autant qu'ils ne sont pas autistes ? Est-ce une raison pour ne pas rapidement poser un diagnostic ?
Le Docteur Ducanda donne clairement de faux espoirs aux familles concernées lorsqu'elle déclare : « Je vois des enfants qui sont diagnostiqués autistes par l'hôpital dont les troubles disparaissent miraculeusement un mois après l'arrêt des écrans ». Croyez-nous, les progrès d'un enfant autiste n'ont rien de "miraculeux"...
Nous recevons des témoignages de parents nous indiquant que des bilans à destination des MDPH pour l'obtention d'un(e) AVS mentionnent déjà des termes tels que "temps d'écrans important" ou "écrans-nounous"
Est-ce que le Dr Ducanda imagine les conséquences ? Sait-elle à quel point l'ordinateur portable est un outil précieux dans la scolarisation des enfants autistes, Dys, THA/H... ? Olivia Cattan, présidente de l'association SOS Autisme France, rapporte publiquement avoir croisé une Directrice d'Etablissement qui lui a demandé s'il ne vaudrait pas mieux retirer les ordinateurs aux enfants autistes de l'école qui l'utilisent pour une prise de notes parce que cela accentuerait leur autisme : www.facebook.com/olivia.cattanofficiel/p...69776896?pnref=story
La rumeur s'est propagée jusqu'en Belgique où une maman nous rapporte qu'un enseignant lui aurait dit que son fils n'était pas vraiment autiste et que c'était "la faute à la tablette".
- Diffusion d'informations graves et dangereuses : Sabine Duflo, Psychologue clinicienne et thérapeute familiale CMP infanto juvénile, membre du Collectif COSE – Surexposition écran, relaie sur son site internet la théorie scandaleuse de l'association Andaloussia (située en Algérie) qui affirme catégoriquement que ce sont les écrans qui causent l'autisme :
www.facebook.com/photo.php?fbid=19937354...92433&type=3&theater
www.facebook.com/permalink.php?story_fbi...9&id=588973241268413
Le Dr Ducanda, en faisant délibérément le lien entre l'autisme et la surexposition aux écrans, crée la peur et la panique, sème la confusion dans l'esprit des gens qui pour la plupart ne connaissent quasiment rien à l'autisme. Elle fait des raccourcis, crée l'amalgame.
Voici un exemple de ce que l'on voit circuler dans les école : www.facebook.com/photo.php?fbid=10211672...56208&type=3&theater
Dans sa vidéo youtube qui dure 21 minutes et qui comptabilise aujourd'hui 264 152 vues, elle utilise à 13 reprises (soit en moyenne 1 fois toutes les 2 minutes) les termes « autiste », « troubles du spectre autistique », « troubles autistiques », « triade de l'autisme », « retrait autistique », « trouble envahissant du développement ». Cette pratique, appelée « fearmongering » est une forme de publicité déguisée connue en marketing : la propagation de rumeurs effrayantes et exagérées d'un danger imminent ou l'habitude ou la tactique de susciter exprès et inutilement la peur du public sur un problème. Cela peut prendre la forme d'une manipulation psychologique qui utilise des tactiques basées sur la peur, y compris l'exagération et généralement la répétition pour influencer le public afin d'atteindre le résultat escompté.
Le Dr Ducanda et son collectif COSE insiste également à plusieurs reprises, dans plusieurs articles et vidéos, sur l'argument fallacieux du coût financier que représentent aujourd'hui ces « faux autistes » en terme de services dédiés, allocations handicap, AVS... Je cite : « Un défi en termes de santé publique, car les coûts associés au développement de ces troubles du comportement, qui peuvent ressembler à l'autisme, sont considérables (AVS à l'école, allocation enfant handicapé, services dédiés...) : www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/07/25/3...s-jeunes-enfants.php
Notre question est donc la suivante : combien d'élus vont alors être tentés de soutenir cette théorie ? Imaginez un peu l'aubaine ! : « faux autistes » = moins de diagnostics = moins de prise en charge à payer = moins d'AVS à rémunérer etc... Elle a d'ailleurs déjà le soutien de la députée Marie-France Lorho : www.facebook.com/photo.php?fbid=20082536...92433&type=3&theater
Nous insistons sur le fait que Mme Ducanda n'est absolument pas une spécialiste de l'autisme. Donc, en cas de suspicion d'autisme, il est de son devoir, en tant que médecin généraliste, d'adresser immédiatement ces enfants à des professionnels spécialisés dans ce domaine.
Le Dr Ducanda a délibérément enfreint le code de déontologie médical. Elle avait parfaitement conscience de ce qu'elle faisait lorsqu'elle a publié sa vidéo sur Youtube et tout ce qui s'en est suivi. Elle appelle ça « secouer les lignes »... Pour preuve : www.facebook.com/HashtagAutismeFrance/ph...1392/?type=3&theater
- « (...) il doit se garder à cette occasion de toute attitude publicitaire »
Voici quelques exemples de vidéos, reportages, interviews du Docteur Ducanda dans lesquels elle fait le lien entre « autisme » et « surexposition aux écrans » sans aucune preuve scientifique à l'appui :
- ENVOYÉ SPÉCIAL le 18/01/2018 : « L'addiction aux écrans :"héroïne numérique"
- Dr Ducanda invitée sur le plateau de CNEWS le 163/01/2018 : « Dossier : à 3 ans ils sont accros aux écrans »
- Dr Ducanda invitée sur RMC à l'émission de J. Jacques Bourdin le 10/01/2018 : « il faut absolument éloigner vos enfants des écrans ».
- Le COSE présent à l’émission 66 minutes de M6 le 14/01/2018
- Au JT de 20h sur TF1 le 06/09/2017 : « L'autisme virtuel ».
- Dans l'émission TELE-MATIN sur France 2 le 22/08/2017 : « Écrans chez les enfants : attention danger ! »
- A l'émission LA MAISON DES MATERNELLES sur Direct 5 le 23/05/2017 : « Trop d’écrans favoriserait-il l’autisme? »
Voici des articles médias web / papier qui relaient les propos du Docteur Ducanda dans lesquels elle fait le lien entre « autisme » et « surexposition aux écrans » sans aucune preuve scientifique à l'appui :
BFMTV le 10/01/2018 : « "Les enfants qui s'en sortiront le mieux dans la vie sont ceux qui ont le moins accès aux écrans".
FRANCE INFO le 19/01/2018 : « Avec les écrans interactifs, des enfants sont sacrifiés tous les jours".
20 MINUTES le 22/05/2017 : « Ecrans et troubles autistiques chez les enfants: Quels sont les vrais risques?
LE MONDE le 27/06/2017 : « Les conséquences des abus d’écrans dans une consultation de la PMI »
LE PARISIEN le 07/06/2017 : « Addiction aux écrans : de graves conséquences chez les enfants de 0 à 4 ans ».
LEFIGARO.FR le 13/10/2017 : « Comment des parents ont désintoxiqué leurs enfants, malades des écrans »
LCI.FR le 12/07/2017 : « Addiction aux écrans : des risques de retard de développement chez les plus jeunes ».
LADEPECHE.FR le 24/05/207 : « Surexposés aux écrans, les enfants deviennent-ils autistes ? »
Liste non exhaustive... → il suffit de taper sur Google « Anne-Lise Ducanda écrans » pour trouver 14 PAGES regroupant de multiples sites, médias, forums etc... relayant les propos du Dr Ducanda sur un supposé lien entre autisme et surexposition aux écrans.
- « (...) il doit se garder à cette occasion de toute attitude publicitaire, soit personnelle, soit en faveur des organismes où il exerce ou auxquels il prête son concours ». Hors, Mme Ducanda appartient et représente le Collectif COSE – Surexposition Ecrans sur lequel on voit apparaître sur la page d'accueil le terme « autisme virtuel ».
Lorsqu'on clique sur ce terme d' « autisme virtuel », on arrive sur une nouvelle page sur laquelle nous découvrons les nouveaux termes de « faux autismes », « faux autismes secondaires aux écrans », « autistes secondaires », « vrais autistes », « autistes primaires ». Du grand n'importe quoi... Des termes totalement inventés, qui ne sont présents dans aucune publication scientifique aujourd'hui.
Le Dr Anne-Lise Ducanda n'est pas une lanceuse d'alerte !
Tout à commencé le 1er Décembre 2013 où Marius Teodor Zamfir, coordinateur de la Fondation Centrul Sfântul Mihail pour enfants avec autisme en Roumanie publie un blog sur le site orthodoxe SACCSIV : sergetisseron.com/blog/autisme-virtuel-c...-epidemie-mediatique
SOYONS SERIEUX !
Vous trouverez ci-dessous, l'ensemble des articles parus à ce jour, démontrant tous les aspects fantaisistes, scandaleux voir dangereux des propos du Docteur Ducanda et de son collectif :
www.gynger.fr/autisme-virtuel-et-inconsequence-reelle/
www.gynger.fr/ecrans-et-autisme-des-chercheurs-reagissent/
drive.google.com/file/d/1iTzkRWZQ8Aqw_3cXkHm7RHZN9IBxzWMN/view
www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-c...le-d-un-medecin.html
www.huffingtonpost.fr/olivia-cattan/en-d...ake-news_a_23351132/
lebonusagedesecrans.fr/2018/03/06/ecrans...e-une-contre-verite/
mycore.core-cloud.net/index.php/s/9ToImlMf8T9dOIE#pdfviewer (page 57)
www.atlantico.fr/decryptage/large-etude-...spectre-3335905.html
A l'heure où la HAS à émis des recommandations insistant sur l'importance d'un diagnostic précoce et d'une prise en charge adaptée, les ravages occasionnés par cette rumeur relayée par des enseignants et des professionnels de la petite enfance sonnent le glas de l'inclusion des enfants autistes pourtant promise et mise en avant par notre gouvernement. Ce type de désinformation ne fera qu'accentuer le retard déjà accumulé dans le repérage des troubles des enfants avec TSA, Dys et TDAH.
ALORS MERCI DE BIEN VOULOIR SIGNER ET PARTAGER EN MASSE CETTE PETITION !
Nous suivre : www.facebook.com/HashtagAutismeFrance/
- Le 12 mars 2018, une "opération Twitter pour lutter contre la Fake News #Ducanda"
- Le 13 mars 2018, un appel à "dégommer Ducanda" au prochain Congrès de médecine générale de 2018
Les plaignantes sont proches de ce dernier groupe, dont elles commentent les publications, diffusent activement la pétition et soutiennent les actions.
Fait étonnant : ces groupes raillent toutes les accusations concernant les écrans.
- Deux conférences avec des mairies parisiennes (13e et 16e arrondissement) ont été annulées pour cause de pressions.
Sur Twitter, les interventions sont d'une grande violence.
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Le 23/03/18 sur le blog de Stéphanie de Vanssay, entretien avec Yann Leroux "psy et geek" : "Écrans et enfants, la présence d’un adulte est importante"
"Les écrans sont aussi dangereux que les livres…" sur le blog de @2vanssay. L'absurde analogie relativiste, aboliti… twitter.com/i/web/status/9…
Le 30/03/18, Stéphanie de Vanssay fait une nouvelle mise au point : "Les écrans, un bouc émissaire dangereux ?"
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]
Et le 4/04/18, de nouveau sur le blog de Stéphanie de Vanssay : "Paniques à propos des écrans, que peut-on en penser ?"
Aucune mention, dans ce dernier billet, des dernières recommandations de la Haute autorité de santé présentant les écrans comme délétères (voir plus haut) ou des recommandation du dernier livret de santé (voir ci dessous) en vigueur depuis le 1/04/18.
Les auteurs du hashtag ironique #Lézécrans montrent bien qu'au lieu de s'inquiéter de leur influence négative sur l… twitter.com/i/web/status/9…
Sur Twitter, les propos de Mme de Vanssay sur son compte personnel (et dupliqués sur un compte syndical au nom du SE-Unsa), sont beaucoup moins mesurés, amalgamant à dessein autisme et autisme virtuel, ou (plus récemment le collectif CoSE et la thérapie Andaloussia (niant l'existence de l'autisme), appelant à la censure du Dr Ducanda, soutenant une plainte contre elle de parents d'enfant autiste devant l'Ordre des médecins, dénonçant son "charlatanisme" etc.
Ses tweets sont trop nombreux pour pouvoir être recensés : ainsi, entre le 5/02/18 et le 10/04/18, Mme de Vanssay a mentionné le Dr Ducanda 90 fois , soit entre une et deux fois par jour (sans compter les RT et FAV).
Quelques exemples :
- Le 2/02/18 elle a approuvé la plainte déposée contre le docteur Ducanda et elle a appelé à la "Honte à tous ceux qui par opportunisme ignorance ou manque de prudence diffusent l'idée de l'exposition aux écrans provoquent [sic] l'autisme / des troubles ressemblant à l'autisme ! Cela ne repose sur aucune étude, aucune recherche, ce sont juste des témoignages donc sujets à caution même quand ils viennent de professionnels de santé ou de parents. Renseignez-vous un peu sérieusement et vous verrez que cela ne tient pas"
- Le 15/02/18 : "Je suis en train de regarder la dernière émission d'@arretsurimages avec Ducanda et Tisseron... Édifiant ! On voit tout de suite qui est crédible et qui ne l'est pas. #FinDuGame"
- Le 10/03/18 elle a dénoncé des "fake news" et appelé à signer une pétition dénonçant une "alerte virale scientifique sans fondement" d'un collectif anonyme
- Le 12/03/18 : "Si l'exposition massive aux écrans rendait autiste, alors je serai sûrement autiste... Or, jusqu'à preuve du contraire, je suis neurotypique ! #PreuveVivante #Ducanda dit n'importe quoi... #CrocodileScreen #Autisme @BFMTV"
- Le 23/03/18 : "Non, @mairiedu13 ne peut pas ainsi contribuer à diffuser des #FakeNews ?!
- Le 24/03/18 : "Dites @cnaf_actus autant j'ai apprécié votre colloque d'hier avec @Injep où les pratiques numériques des jeunes ont été analysées finement par des chercheurs autant diffuser les #FakeNews du Dr #Ducanda et son #AutismeVirtuel c'est...
- Le 27/03/18 : "Dites @acstrasbourg ça fait désordre de répandre la #FakeNews du Dr #Ducanda avec son #AutismeVirtuel sur un site de formation académique !"
- Le 31/03/18 : elle retweete des insultes ( "bande de pourris" ; "la malhonnêteté ne paie pas" ) adressées à des journalistes d'Arte ayant tourné une reportage critique sur l'école numérique
- Le 3/04/18 : "Sérieux avec comme invitée #Ducanda ? Vous faites dans la propagation de #FakeNews ?#Autisme #AutismeVirtuel"
- Le 5/04/18 : "Maintenant on attend de @s_cluzel des actions concrètes contre ces #FakeNews du Dr #Ducanda dont le message est diffusé sur le site @cnaf_actus et sur un site de @acstrasbourg !"
- Le 5/04/18 : elle amalgame l'alerte de CoSE avec celui d'une thérapeute algérienne niant l'existence même de l'autisme , le jour où le Dr Ducanda présente ses cas cliniques au Congrès de la médecine générale de France 2018.
- Le 8/04/18 : "Je dirais plutôt adresser à des confrères compétents les enfants présentant des troubles évoquant l'autisme sans perdre de temps avec du charlatanisme..."
- Le 8/04/18 : "Je suis d'accord mais dire que ces effets sont/ressemblent/s'apparentent à des TSA est irresponsable ! OK pour des études évidemment mais pas pour tout mélanger et faire le jeu des charlatans prétendant guérir l'autisme en arrêtant les écrans !"
- Le 8/04/18 : "@loysbonod est fondateur du collectif anti-écrans #Cose avec le Dr #Ducanda qui amalgame #Autisme et surexposition aux écrans et a des liens + que douteux avec des charlatans dangereux"
- Le 10/04/18 : "Vous avez oublié leur copine, la représentante de la miraculeuse thérapie #Andaloussia c'est dommage !"
- Le 11/04/18 : elle approuve le billet de Laurent Alexandre intitulé "Autisme : arrêtons les délires !" (cf infra)
- Le 14/04/18 Mme de Vanssay dénonce publiquement Anne-Lise Ducanda auprès de sa hiérarchie, transforme un dépôt de plainte par des particuliers en "poursuites auprès du conseil de l'Ordre" et fait pression à présent pour annuler une conférence à la mairie du 16e .
Etc.
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Pouvez-vous conclure de projections en laboratoires (à l'occasion d'expériences de différenciation linguistique ne… twitter.com/i/web/status/9…
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"Aujourd'hui il faut cesser les fausses idées, culpabilisantes pour les mères, sur soi-disant les écrans qui viendr… twitter.com/i/web/status/9…
Le nouveau carnet de santé 2018 : sept mises en garde (donc cinq alertes).
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Professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
Paris, le 27 mars 2018
J’ai regardé à plusieurs reprises la vidéo de Madame Ducanda et d’une consœur mise en ligne sur le site « You Tube » ainsi que ses différentes interventions auprès du public. Je me dois de dire que Mme Ducanda s’exprime avec modération et retenue décrivant minutieusement les manifestations particulières constatées chez de très jeunes enfants (moins de trois/quatre ans) qui regardent des écrans (de toute nature) plusieurs heures chaque jour. Mme Ducanda constate à la fois des signes de retard (langage, motricité fine, manipulation d’objet, etc.), des difficultés de relation et de communication avec les adultes et les autres enfants, des manifestations bruyantes d’agitation, d’agressivité et parfois d’angoisse lorsque ces enfants se voient privés de ces écrans, plus rarement des troubles moteurs discrets d’allure stéréotypique. Pour l’ensemble de ces manifestations, elle déclare qu’elles lui font parfois penser à des « signes d’allure autistique ». Mme Ducanda a constaté à plusieurs reprise qu’après l’arrêt des écrans, passé la période d’agitation et de protestation inquiète, un certain nombre d’enfants, pas tous, semblaient s’apaiser et les « symptômes d’allure autistique » s’atténuer, voire disparaitre… Elle souligne que la demande de rendez-vous dans le CRA de rattachement nécessite une attente de plusieurs mois et, en bonne clinicienne, plutôt que d’attendre passivement ce rendez-vous, elle propose ce « sevrage » des écrans.
Ces constations appellent des commentaires. D’une part, à ma connaissance, Mme Ducanda n’a jamais déclaré que ces enfants présentaient « un autisme typique », c’est à dire un tableau clinique où l’ensemble des signes de l’autisme est présent. Je rappelle que dans la classification DSM IV on rencontrait les catégories diagnostics « Trouble Envahissant du Développement caractérisé » (TED spécifique) mais aussi la catégorie « TED non spécifique » pour les enfants, plus nombreux souvent, qui ne présentaient pas la totalité des symptômes exigés pour le diagnostic de TED spécifique. Le DSM V a modifié assez profondément ces « catégories » pour ne retenir que « le TSA », le Trouble du Spectre Autistique », ensemble assez extensif comprenant des autismes typiques mais aussi des ensembles symptomatiques moins complets. Parler de « traits autistiques » ou de « symptômes d’allure autistique » ne signifie pas ipso facto qu’on se trouve devant un autisme caractérisé ! Là encore, à ma connaissance, Mme Ducanda n’a jamais parlé d’autisme caractérisé.
Il a aussi été reproché à Mme Ducanda d’opérer une confusion avec des situations abandonniques chez ces enfants regardant plusieurs heures chaque jour des écrans (temps pendant lesquels ils sont privés d’interactions humaines). Deux remarques : il y a assez souvent des « symptômes d’allure autistique » chez les enfants gravement carencé comme on a pu le voir chez les enfants élevés en pouponnière en Roumanie lors de la chute du régime communiste. D’autre part, ces symptômes s’arrêtent très souvent quand on prend ces enfants dans les bras ou qu’on s’approche d’eux. De plus ils n’ont pas ces réactions d’agressivité et d’agitation coléreuse qu’on observe lors de la privation d’écran. On ne peut donc assimiler les réactions constatées lors de l’excès d’écran à ce qu’on observe dans les situations de carence.
Enfin je voudrais faire quelques remarques sur les propos tenus par des parents d’enfant autiste ayant porté plainte contre Mme Ducanda auprès du conseil de l’ordre. J’ai pu lire ces courriers et je dois faire part de ma perplexité. Si je comprends l’intense souffrance de ces parents face à leur enfant autiste, si je comprends aussi leur légitime dépit, voire colère, devant les éventuelles carences du système de soin et de prise en charge, pour autant ces parents ne devraient pas se prévaloir de cette triste situation pour considérer que les termes « autisme » et à plus forte raison « symptôme d’allure autistique » sont des termes « réservés » et à usage privatif et qu’on ne doit les utiliser qu’avec leur assentiment, le corps médical étant ainsi assujetti à un contrôle et à une emprise sur son langage qui s’apparente à une censure inacceptable. Les médecins ont le droit, me semble-t-il, d’émettre des hypothèses cliniques qui certes nécessitent des études scientifiques critérisées et des cohortes appariées pour être confirmées mais la médecine a toujours avancé à partir de telles hypothèses vérifiées ou non ultérieurement. Les constations cliniques du Dr. Ducanda, corroborées par d’autres cliniciens, demandent à être confirmées par des études scientifiques rigoureuses, mais ce n’est pas en interdisant à Mme Ducanda de prononcer « autisme » dans ces propos qu’on pourra faire avancer les connaissances. Ce diktat en forme de censure sur les mots est proprement inadmissible…
Professeur Daniel Marcelli
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Un billet dans "L'Express" du 11/04/18 de Laurent Alexandre sobrement intitulé : "Vaccins, écrans et autisme : stop aux délires !"
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Voilà un article qui mérite une analyse détaillée. Rappelons d'abord que c'est le deuxième article à charge de Nolwenn Le Blevennec contre Anne-Lise Ducanda.
D'emblée plusieurs remarques s'imposent :Ecrans : les parents d'enfants autistes demandent au Dr Ducanda de s'arrêter
Deux mères d'enfants autistes ont déposé plainte devant le Conseil de l'Ordre du département de l'Essonne.
- "Deux mères" devient, dans le titre, "LES parents d'enfants autistes". Comme on le voit dans la suite de l'article, deux autres mères, en relation avec le docteur Ducanda, lui accordent leur confiance : mais ces mères-là sont présentées implicitement comme irresponsables, ainsi que nous le verrons.
- La "demande [...] de s'arrêter", très euphémistique, renvoie à une réalité beaucoup plus brutale : une plainte devant l'Ordre des médecins, un harcèlement personnel sur les réseaux sociaux (un groupe Facebook anonyme, auquel participent les deux plaignantes l'a prise pour cible), des pressions, des appels à la censure auprès de la CNAF, des académies, du congrès des médecins généralistes de France, des mairies : les conférences du collectif CoSE programmées dans les mairies du 13e et du 16e arrondissement de Paris ont été annulées.
Cet article, en concentrant ses attaques sur Anne-Lise Ducanda et en oubliant quelque peu qu'elle appartient à un collectif (mentionné une fois dans l'article, sans aucun lien), collectif soutenu lui-même par des milliers de signataires de la charte (dont de nombreux professionnels de la santé), participe d'une personnalisation détestable du débat.
En filigrane dans cette expression ("est devenue célèbre") un procès d'intention en recherche de notoriété : pour alerter les parents, Anne-Lise Ducanda a utilisé Internet comme on jette une bouteille à la mer.L'an dernier, le docteur Anne-Lise Ducanda est devenue célèbre en dénonçant, sur YouTube, les ravages de la surexposition des jeunes enfants aux écrans.
Une "thèse fantasmatique" ou "farfelue" comme disait Nolwenn Le Blevennec en 2017, mais les constats de terrain le sont-ils ? Et le soutien d'un des plus éminent spécialistes français de l'enfance et de l'adolescence en France, Daniel Marcelli, est-il également "farfelu" ?Si la vidéo, publiée au printemps 2017, est devenue virale, c'est parce qu'elle contient une thèse fantasmatique à ce stade. Selon le Dr Ducanda, médecin généraliste de la Protection maternelle et infantile (PMI) de l'Essonne, il existerait un lien entre l'exposition croissante des enfants aux écrans et l'explosion de l'autisme dans le monde occidental.
Les écrans feraient entrer dans la "case autiste" de jeunes enfants, qui seraient en quelque sorte lobotomisés. A l'écouter, ils ne seraient que des "faux positifs", des "autistes virtuels", qui auraient juste besoin d'une détox de tablette pour repartir du bon pied.
A vrai dire, ce soutien n'est pas même mentionné dans l'article, entièrement à charge.
Le raisonnement est ici curieux : qui peut se sentir "coupable" ou "avoir de l'espoir" à part des familles dont les enfants sont SURexposés aux écrans, c'est-à-dire plusieurs heures par jour depuis le plus jeune âge ?Pendant des mois, les parents d'autistes ont essayé d'ignorer l'incroyable phénomène médiatique qui a suivi la publication de cette vidéo. Cela leur pose pourtant des problèmes au quotidien : cette théorie les culpabilise, crée de faux espoirs et pousse certains soignants à retirer les outils numériques des mains de leurs enfants, "pour voir ce qu'il se passe".
Et même quand c'est le cas, les praticiens qui alertent sur cette surexposition prennent bien la précaution de ne pas culpabiliser les familles : l'invasion des écrans de type tablettes ou smartphones est un phénomène récent.
Pas de contradiction ? Et la présence de Serge Tisseron ?Plaintes au Conseil de l'Ordre
Mi-janvier, l'émission "Envoyé spécial" a basculé. En prime time, sur France 2, le Dr Ducanda a déroulé ses idées pendant une demi-heure. Et si un médecin peut dire sur une chaîne du service public, sans réserve ni contradiction, que le retrait des tablettes entraîne la guérison spectaculaire d'enfants présentant un tableau autistique, cela veut dire qu'on ne peut plus rien croire. Qu'on peut éteindre toutes les lumières et s'en aller.
Pour le reste, la guérison n'est pas "spectaculaire" (au sens d'instantanée : comment pourrait-elle l'être quand les troubles sont si graves et les retards si grands ?), ce sont les premiers changements dans l'attitude de l'enfant qui le sont. Qui peut penser qu'il suffit d'"éteindre les lumières et de s'en aller" ? Cette remarque atterrante prépare le procès d'Anne-Lise Ducanda en sa qualité de médecin, comme on le verra par la suite...
Aucune étude à n'a été menée sur ce phénomène nouveau et récent : l'exposition massive d'enfants de 0 à 3 ans aux écrans. C'est précisément pour appeler de telles études (et bien d'autres) que le collectif CoSE s'est constitué : l'article ne donne… aucun lien vers son site.Car aucune étude sérieuse ne confirme cela.
"ses histoires d'écran" : l'expression montre bien à quel point les troubles constatés par le collectif CoSE ne sont pas pris au sérieux, lors même que la Haute autorité de santé a fait paraître en février 2018 des recommandations soulignant l'"influence délétère" des écrans : "Les études scientifiques disponibles montrent de manière quasi-unanime que cette tendance a des incidences négatives majeures sur le développement des fonctions cognitives, les champs particulièrement affectés étant la réussite scolaire, le langage, l’attention, le sommeil et l’agressivité" ( cf supra ).A la suite de cette émission, deux mères d'enfants autistes (au moins) ont porté plainte devant le Conseil de l'Ordre du département de l'Essonne. Ces deux femmes, en colère, disent la même chose : le diagnostic de l'autisme est une course contre la montre, et ses histoires d'écrans ralentissent le processus. Elles demandent qu'elle lâche le mot "autisme".
Aucune mention de ces recommandations dans l'article, ni des nombreux avertissements au sujet des écrans et des enfants dans le nouveau carnet de santé 2018.
Non : "ses histoires d'écran" ne peuvent être qu'une obsession ridicule d'un praticien de terrain à la thèse "farfelue".
Omission importante de Nolwenn Le Blevennec ici (qui a pourtant accompagné les plaignantes à la première étape de la procédure) : la conciliation et les compromis devant l'Ordre ont été refusés… par les plaignantes, qui, à rebours de toute procédure, ont ajouté de nouvelles exigences par mail après l'audience.Une tentative de conciliation entre elles et le Dr Anne-Lise Ducanda a eu lieu le vendredi 9 mars, mais elle n'a rien donné.
Au cours de l'entretien, le Dr Ducanda a consenti à faire, en vidéo, des excuses aux parents d'autistes pour la peine dans laquelle son analyse les plonge. Mais elle ne veut pas s'interdire de parler d'autisme.
Pas à "Rue89" mais à Nolwenn Le Blevennec, après son article de 2017 la mettant violemment en cause. Ce second article montre qu'elle avait raison de refuser de s'entretenir avec une journaliste dont le parti pris est criant.Le médecin de PMI refuse de parler à Rue89 depuis la publication d'un premier papier, au printemps dernier. Son avocat n'a pas voulu nous répondre non plus.
Le collectif CoSE, comme son nom l'indique n'est pas "anti-écrans" mais contre la "surexposition aux écrans". Autre étrangeté : personne du collectif n'a été "mandaté" pour répondre à Nolwenn Le Blevennec..."Mandatée" par le collectif anti-écrans cofondé par le Dr Ducanda, une pédopsychiatre nous a quand même appelés...
Daniel Marcelli, dont le témoignage est pourtant affiché sur le site de CoSE, ne dit pas autre chose : "Les constations cliniques du Dr. Ducanda, corroborées par d’autres cliniciens, demandent à être confirmées par des études scientifiques rigoureuses, mais ce n’est pas en interdisant à Mme Ducanda de prononcer « autisme » dans ces propos qu’on pourra faire avancer les connaissances. Ce diktat en forme de censure sur les mots est proprement inadmissible…"..pour nous expliquer pourquoi il n'y avait pas eu de conciliation : "Ces mères souhaitaient interdire au Dr Ducanda de prononcer le mot 'autisme'. Cela ne vous choque pas, vous, en tant que journaliste, qu'on lui interdise de prononcer des mots ? Ça rappelle une période de l'histoire qui n'était pas une bonne période."
Ou aucune sanction : curieux de l'oublier...Ce lundi 9 avril, les plaintes ont donc été transmises à la chambre disciplinaire de première instance de l'Ordre des médecins, qui va instruire le dossier, avant de rendre son verdict dans quelques semaines. La panoplie des sanctions possibles : avertissement, blâme, suspension temporaire du droit d'exercer (avec ou sans sursis), radiation.
L'article donne ici lieu à une curieuse biographie de complaisance, à laquelle Anne-Lise Ducanda n'a pas droit.Deux mères coriaces
Les deux mères qui ont porté plainte l'ont fait au nom des autres parents.
On notera que la représentativité de deux mères n'est ici pas questionnée...
Une vidéo d'une rare agressivité (avec tutoiement et déformation grossière des propos d'Anne-Lise Ducanda : "l'autisme n'a rien de virtuel").Elles y sont allées parce qu'elles sont particulièrement coriaces et combatives (elles sont entraînées par les complications de la vie).
Estelle, 43 ans, qui vit à Toulouse, est très connue dans le milieu des parents d'autistes. C'est la mère d'Allan, 13 ans. En mars 2014, elle est montée sur une grue pour protester contre le retrait arbitraire de son auxiliaire de vie scolaire (AVS). C'est un "personnage", avec ses longs cheveux bouclés et platine, ses yeux cerclés de noir, sa voix grave.
Dix jours après le sujet d'"Envoyé spécial", elle avait publié une vidéo humoristique s'adressant au Dr Ducanda.
Rappelons qu'Estelle Ast est l'auteur d' une application pour montre connectée .
On a ici un bon exemple de la déformation du message de CoSE :Nolwenn, 37 ans, ne dégage pas du tout les mêmes ondes. Elle n'a jamais milité. Elle porte des jeans, des baskets, et ses long cheveux noirs tombent. Elle habite en Seine-et-Marne. Son fils, Sacha, a 3 ans et demi. Depuis qu'il a été diagnostiqué, elle a arrêté de travailler (elle était danseuse) pour s'occuper de lui à plein temps. Elle a poussé les meubles du salon pour installer des parcours de motricité. Apprend à son fils à se cogner la tête contre les murs sans se faire trop mal. Et mange des pâtes.
Nolwenn s'est posé la question de l'autisme pour Sacha lorsqu'il avait 1 an. L'enfant ne ressentait aucune angoisse de séparation quand elle le laissait dans le chariot du supermarché, pour aller chercher des tomates.
"Le mal, c'est le temps perdu"
Nolwenn dit qu'elle est tombée immédiatement sur les bons intervenants, qu'ils ont été clairs et qu'elle a tout de suite été prête à affronter la situation. Sans flottement. "Moi, du fait de mon parcours de vie, j'étais prête à accueillir cet enfant- là", dit la jeune femme qui porte sur son décolleté un tatouage "Heureux sont les fêlés, car ils laisseront passer la lumière" (Michel Audiard).
"Mais qu'est-ce qu'il se serait passé si mon pédiatre avait été le Dr Ducanda ? Si elle m'avait dit : 'Oh, on va attendre un peu et commencer par retirer les écrans' ? Dans cette histoire, le mal qui est fait, c'est le temps perdu."
- On ne retire des écrans que s'il y a surexposition : aucune raison que cette mère se sente concernée par l'alerte. Mais il ne faudrait pas poser la question pour autant, quand d'autres enfants, de plus en plus nombreux, sont concernés ?
- Anne-Lise Ducanda ou les autres praticiens de CoSE n'ont jamais préconisé de perdre du temps dans les diagnostics de TSA. Les rendez-vous pour les diagnostics sont souvent très longs à obtenir : comme dit le professeur Daniel Marcelli, "la demande de rendez-vous dans le CRA de rattachement nécessite une attente de plusieurs mois et, en bonne clinicienne, plutôt que d’attendre passivement ce rendez-vous, elle propose ce « sevrage » des écrans". Et ce uniquement en cas de surexposition...
Tout le non-dit de ce récit très personnel est qu'Anne-Lise Ducanda n'aurait pas été un "bonne personne" et aurait empêché le bon diagnostic : il s'agit donc d'un procès d'intention...Sacha a pu obtenir une AVS 24 heures par semaine parce que, diagnostiqué très tôt, sa marge de progression a été jugée très bonne.
De son côté, Estelle a passé le plus dur avec son fils de 13 ans. Il l'appelle quarante mille fois par jour pour lui dire ce qu'il fait, mais il le fait tout seul. "Mon fils, je le kiffe trop comme il est. Il est zéro filtre, c'est un diamant pur." Estelle est elle aussi tombée sur les bonnes personnes :
"Le diagnostic a été fait en quinze jours et cela a changé l'avenir de mon fils. Tout se joue dans les premières années parce que le cerveau est malléable."
L'article devient diffamatoire : jamais Anne-Lise Ducanda n'a dit à cette mère (qu'elle a reçu deux fois gratuitement) qu'il ne fallait pas s'inquiéter, et, contrairement à ce qu'affirme la suite de l'article, jamais elle n'a dissuadé cette mère de demander un rendez-vous à Robert-Debré : c'est même Anne-Lise Ducanda qui lui avait conseillé de prendre rendez-vous."Je m'accroche à Ducanda"
Quelles conséquences peut avoir la théorie du Dr Ducanda sur le temps du diagnostic ? J'ai parlé à Madeleine*, une jeune maman dont l'enfant a été suivi par le Dr Anne-Lise Ducanda. Très tôt, son bébé a été beaucoup exposé aux écrans et à une arche lumineuse (le Dr Ducanda n'aime pas non plus les jouets électroniques). C'est le moyen qu'avait trouvé Madeleine pour l'occuper et pou- voir continuer à travailler de chez elle.
Au téléphone, elle me dit que son bébé pouvait rester des heures à regarder cette arche clignotante. C'est en soi une étrangeté : si des effets de lumière rendaient leur liberté aux parents, cela se saurait.
Ces derniers temps, Madeleine a remarqué que son enfant ne se développait pas normalement. Mais en consultation, après avoir écouté son histoire, le Dr Ducanda lui a dit de ne pas s'inquiéter : rien de grave, il faut simplement retirer tous les écrans. Et attendre.
Il n'est pas précisé si l'enfant était surexposé ou non au écrans et les éventuels changements (ou pas) à la suite du retrait des écrans. En tout cas, aucune perte de temps dans ce cas précis : Anne-Lise Ducanda a même permis d'en gagner en conseillant ce rendez-vous...Pas complètement convaincue, hésitante, Madeleine a obtenu un rendez- vous à l'hôpital Robert-Debré, où l'hypothèse des écrans a été balayée sans discussion. Après des examens, on lui a dit qu'il s'agissait de troubles du spectre autistique. Depuis, Madeleine me dit qu'elle est perdue, prise "entre deux versions".
"Ils sont cinq à Robert-Debré, et cinq à se planter, ça ferait quand même beaucoup... Mais je continue à m'accrocher à la théorie du Dr Ducanda, parce que je l'aime bien et qu'évidemment j'aimerais qu'elle ait raison et que le diagnostic soit finalement inversé."
Après les sous-entendus de charlatanisme, un intertitre toujours aussi mesuré...Esotérisme
Pourquoi ces deux mots ne sont-ils pas cités entre guillemets ? Les propos cités à proprement parler sont beaucoup plus évasifs :Au service pédopsychiatrique de l'hôpital Robert-Debré, cette histoire d'autisme "virtuel" exaspère les spécialistes. Le Pr Richard Delorme, chef de service, la trouve stupide et scandaleuse.
Rien à voir donc avec "la théorie du Dr Ducanda"."En France, la culture des sciences reste à faire. Vous allez dans une librairie aux Etats-Unis, vous trouvez des tas de livres consacrés à des sciences assez dures, expliquées au grand public. En France, au rayon sciences de la Fnac, il n'y a rien. Ou des trucs un peu ésotériques."
A propos de la théorie du Dr Ducanda :
"Il y a un patient autiste américain qui a montré que la courbe d'augmentation de la prévalence de l'autisme est exactement la même que celle de l'augmentation de la prévalence des colis chez FedEx. Cela ne veut pas dire que les deux sont liés...
Il faut donc des études scientifiques, que réclame le collectif CoSE dans sa charte depuis un an. Mais certains demandent "de s'arrêter"...La psychiatrie n'est pas extérieure aux sciences. Sans étude épidémiologique, sans aucune donnée scientifique, on ne peut pas dire que tel ou tel événement est à l'origine d'une maladie."
Au demeurant, la journaliste n'a pas interrogé Robert Delorme sur les cas cliniques très sérieusement présentés par Anne-Lise Ducanda au congrès des médecins généralistes de France, le 6 avril 2018, et où elle a été applaudie.
"morcellement de la société"Pour Richard Delorme, la thèse de Ducanda est facile à vendre dans les médias parce qu'elle raconte une histoire de morcellement de la société.

Curieuse façon de raisonner. Donc CoSE est proche de Zamfir qui est proche de mouvements orthodoxes : il faut donc en déduire que CoSE est un mouvement religieux orthodoxe contre l'avortement, ce qui explique très logiquement son engagement contre la surexposition aux écrans des tout-petits.L'expression "autisme virtuel" vient d'ailleurs d'un psychologue roumain, Marius Teodor Zamfir, proche des mouvements orthodoxes et régulièrement cité par Vita Bucarest (association anti-avortement) ou la Coalition pour la Famille.
Pas sûr que Laurent Alexandre, "business angel", défenseur d'un transhumanisme proche de l'eugénisme (les femmes intellectuelles appelées à faire plus d'enfants ou l'intelligence limitée à la naissance par la génétique), adepte qui plus est d'un certain numérisme, soit la meilleure défense contre l'alerte du collectif CoSE. Dans son billet (cf supra), à défaut d'offrir une réflexion de fond, il caricature le message de CoSE (sans jamais le citer : il affirme ainsi que les écrans génèreraient de l'autisme) et se livre à des analogies douteuses (la critique des écrans comparée au rejet des vaccins)…
Serge Tisseron, présent dans "Envoyé spécial". L'argument des fenêtres (comme celui des placards de Franck Ramus) laisse penser qu'une fenêtre ou un placard produisent le même effet sur un enfant qu'un écran…Serge Tisseron : "Avant les écrans, on mettait les enfants devant la fenêtre"
Curieusement, si les écrans n'ont aucune incidence particulière sur les enfants, pourquoi la dernière version du 3-6-9-12 de Serge Tisseron interdit-elle formellement l'exposition à la télévision avant 3 ans et donne-t-elle des précautions strictes pour l'usage des tablettes ("toujours accompagnées") ?
Rappelons que, en toute cohérence, Serge Tisseron a signé en 2013 l'Avis de l'Académie des sciences s'enthousiasmant pour les tablettes et ce à partir de l'âge de six mois...
"Vous ne comprenez rien"
Mi-mars, après avoir rencontré des parents d'enfants autistes à l'hôpital Robert-Debré, Sophie Cluzel, la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, a elle aussi considéré qu'il était temps d'arrêter de relayer ces "fake news". Son cabinet a reçu de nombreux appels de "familles désespérées".
Oui, la même secrétaire d'État qui disait qu'il fallait se référer aux recommandations de la Haute autorité de santé mais qui ne semble pas les avoir lues et parle de "soi-disant les écrans qui viendraient perturber les enfants".Fake news insupportable sur écran et #autisme, la nouvelle stratégie autisme investira sur la recherche.… twitter.com/i/web/status/9…
"Aujourd'hui il faut cesser les fausses idées, culpabilisantes pour les mères, sur soi-disant les écrans qui viendr… twitter.com/i/web/status/9…
Passage sidérant dans cet article à charge : non seulement les contradicteurs ne sont pas interrogés ou cités, mais leur message est caricaturé par la journaliste !Sur les réseaux sociaux, ceux qui soutiennent la théorie du Dr Ducanda répondent toujours de la même manière. Cela donne, en résumé :
"Rho mais vous ne comprenez rien ! Ce docteur ne dit pas que les écrans provoquent l'autisme, mais qu'ils entraînent des symptômes similaires ! C'est incroyable, vous êtes bêtes ou quoi !"
Où on retrouve le scepticisme sur les écrans ("peut-être des troubles (c'est à démontrer)") malgré les recommandations de la Haute autorité de santé. Avec contradiction interne, qui plus est : si ce n'est pas le cas, pourquoi l'exposition massive aux écrans ne serait pas "souhaitable" ?A cela, les parents d'enfants autistes répondent :
que c'est faux : les symptômes de l'autisme ressemblent aux symptômes de l'autisme ; qu'une exposition massive aux écrans n'est pas souhaitable (évidemment), empêche une bonne stimulation de l'enfant et provoque peut- être des troubles (c'est à démontrer), mais que le mot "autisme" n'a rien à voir avec le Schmilblick ;que si le mot est utilisé ici, c'est par pur opportunisme.
Il y a confiscation du mot "autisme" par les parents d'enfants autistes et tant pis si, dans les cas les plus graves d'exposition massive et précoce, des enfants diagnostiqués autistes ne le sont pas...
Toujours aucune référence aux cas cliniques exposés (des enfants diagnostiqués autistes par des CRA mais qui ne sont pas). L'erreur est possible tant que le diagnostic ne prend pas en compte le paramètre des écrans."Les enfants sont au liquide"
Les parents rappellent aussi que le Dr Ducanda ne parle pas d'une simple ressemblance entre les symptômes de l'autisme et de la surexposition aux écrans mais d'une convergence telle ("en tout point similaire") que même les plus grands services de pédopsychiatrie s'y tromperaient.
Une parenthèse étrangement journalistique, sur un sujet si grave.(Cela me fait penser au sketch de Coluche. Une couleur qui est "en tout point similaire" au blanc, est-ce autre chose que du blanc ?)
Le raisonnement est par ailleurs absurde : similaire du point de vue des symptôme ne veut pas dire similaire du point de vue des causes...
Pas de réfutation journalistique ?Ils ne comprennent pas pourquoi les médias relaient un discours aussi paranoïaque. Le 16 mars, lors d'une conférence de quartier, le Dr Ducanda disait, par exemple, devant des parents ébahis, que les écrans retardaient la propreté des enfants ou les empêchaient d'apprendre à mastiquer "puisqu'ils oublient leur corps".
"Si l'enfant a été mis trop tôt devant les écrans, il n'a même pas attrapé les jouets à la bouche, et il n'a même pas la mastication. J'ai de plus en plus d'enfants dans les écoles qui en sont encore au liquide ou à la purée."
Les changements sont de fait spectaculaires, comme le montre la suite."Le petit Rayan"
Et puis, revenons au reportage d'"Envoyé spécial". Le 18 janvier sur France 2, on voit le Dr Anne-Lise Ducanda monter dans sa voiture. Commentaire du journaliste :
"Depuis quelques temps, elle voit se multiplier des symptômes inquiétants ressemblant à l'autisme et elle est convaincue qu'il y a urgence."
Le médecin de PMI entre ensuite dans un appartement de Viry-Châtillon (Essonne), où vit Rayan, un enfant de 3 ans que le système scolaire a rejeté à cause de crises de nerfs. L'avant-veille du reportage, le Dr Ducanda a demandé à la mère de Rayan d'arrêter tous les écrans. Le journaliste contextualise :
"Il vient à peine d'être privé d'écrans, tout est encore très fragile..."
Ce n'est pas l'avis du Dr Ducanda, qui est déjà éblouie par ses progrès :
"Je suis très, très surprise parce que quand on s'est vus il y a deux jours, c'était pas du tout comme ça. C'est vraiment spectaculaire."
Visiblement, cette mère ne peut pas dire la vérité...Dans la vie d'avant, avec les écrans, Rayan ne répondait pas à son nom, ne disait pas "maman", courait partout et avait l'air de ne rien comprendre, raconte sa mère, face caméra...
Un mois devrait donc suffire, dans l'esprit de la journaliste, pour que l'enfant recouvre toutes ses capacités et rattrape des retards cognitifs graves.Tout ça va changer, Rayan va aller de "progrès en progrès". Elle en pleure :
"Moi, j'ai cru que jamais je ne pourrais avoir un travail ou une vie normale."
Un mois plus tard, quand les journalistes reviennent pour voir quels ont été les effets de la détox sur l'enfant, Rayan semble s'être effectivement détaché du téléphone de sa mère : il faut vraiment qu'on lui agite sous le nez pour qu'il l'attrape. Mais c'est tout ce qu'on peut dire, en fait.
Si elle se mord la lèvre (commentaire de la journaliste), c'est que la mère de Rayan ne croit pas ce qu'elle dit. Et de fait ce qu'elle dit contredit la journaliste : "Il y a déjà une amélioration et un changement"/"c'est tout ce qu'on peut dire, en fait"."Il y a déjà une amélioration et un changement, mais je sais que ça prend du temps", dit seulement la mère de Rayan en se mordant la lèvre.
Encore une contradiction..."Je n'ai pas de doutes"
"Cela prend du temps." C'est encore ce que nous dit Leïla* quand nous lui parlons au téléphone, en ce mois d'avril. Plusieurs mois après le reportage de France 2, la mère de Rayan croit encore à la théorie du Dr Ducanda, parce que son fils a fait des progrès :
"Mon fils est toujours nerveux, mais il est moins dans son monde. Il réagit à son prénom et il a arrêté de marcher sur la pointe des pieds, par exemple."
Encore une fois, tout laisse croire que ce rendez-vous aurait été pris contre l'avis d'Anne-Lise Ducanda : or, encore une fois, ce rendez-vous a été pris sur le conseil d'Anne-Lise Ducanda.Autre chose qui conforte, selon elle, la piste des écrans :
"Franchement, je n'ai pas de doutes qu'il est en bonne santé et que ses problèmes sont causés par les écrans, parce qu'il était bien à la naissance."
Et finalement :
"Disons que je suis sûre à 95% que ce sont les écrans, mais que j'ai quand même pris rendez-vous avec Robert-Debré pour confirmer. Mais Rayan ne passera pas avant la fin du mois d'août."
Au demeurant, le temps d'attente montre bien l'inanité de l'argument employé contre un diagnostic posant la question des écrans : il ne fait pas perdre de temps.
Les mères d'enfants avec ces graves troubles (tout simplement autistes si on en croit l'article) sont irrationnelles puisqu'elles font confiance à Anne-Lise Ducanda. Aucune raison donc d'en tenir compte dans le titre de l'article : "les parents d'enfants autistes demandent au Dr Ducanda de s'arrêter".
Au delà du déni des progrès observés, ce "on lui dit" conclut très logiquement un article entièrement ad hominem : Anne-Lise Ducanda promet des guérisons instantanées. Or, trois mois après, les graves troubles cognitifs occasionnés par des années de surexposition aux écrans ne sont pas totalement résorbés : c'est la preuve que les écrans n'ont aucun rapport avec les troubles de cet enfant, que les écrans n'occasionnent pas de graves troubles dans les cas les plus graves, que l'alerte d'un collectif de praticiens n'a pas lieu d'être, que la pratique médicale d'Anne-Lise Ducanda ne peut relever que d'une forme d'"ésotérisme".A 3 ans et demi, l'enfant, en attente d'une AVS, n'est pas scolarisé. Il dit des petits mots comme "maman" et "gâteau". Et "parfois, il parle, et parfois il arrête". Mais Leïla garde confiance.
On lui a dit que cela prenait du temps de rattraper le retard provoqué par l'exposition aux écrans.
On a bien compris la position de Nolwenn Le Blevennec dans cette polémique : juge et partie. On ne peut que s'interroger sur ce manque criant d'objectivité journalistique.
C'est d'autant plus regrettable que le collectif CoSE est évidemment attaché à la cause de l'autisme et que son action vise précisément, par cette alerte et le déclenchement d'une prévention de grande ampleur, à servir la cause des enfants autistes en même temps que d'autres enfants dont les troubles pourraient très simplement être évités.
Car, à vrai dire, cette concurrence des souffrances, absurdement brutale, a quelque chose de désolant.
Édition du 18/04/18 :
L’enfant de "Madeleine" a également été vue par un pédiatre et une orthophoniste, qui constate les mêmes progrès qu'Anne-Lise Ducanda à l’arrêt des écrans et les mêmes questionnements sur les troubles d’allure autistique. La mère, qui avait accepté de "témoigner que dans notre cas on peut croire a la théorie des écrans", a contacté la journaliste pour protester : "Ce n'était pas honnête de ne pas avoir mentionné les progrès fulgurants de [Madeleine] suite à l’arrêt des écrans, (regards interaction surtout) progrès qui furent également remarqués par l'orthophoniste et la psychomotricienne". Nolwenn Le Blevennec s'est engagée à mentionner en ajout les progrès dans son article.
La mère de Rayan a déclaré que la journaliste ne lui a pas demandé la permission de faire un article sur elle. Celle-ci a demandé des nouvelles de Rayan avec insistance au téléphone et a même appelé son ancien propriétaire et son ex mari. La mère de Rayan envisage de porter plainte.Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
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www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/a...ux-etats-unis_857478
Une étude menée par les centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) des États-Unis montre une forte augmentation de la prévalence des troubles du spectre autistique (TSA). Les précédentes données, datant de 2014, montraient une prévalence de 1 enfant de 8 ans atteint sur 68. Ceux de ce dernier rapport signalent un enfant concerné sur 59.
Ce rapport se base sur les données recueillies pour 325 483 enfants qui avaient 8 ans en 2014, dans 11 sites des États-Unis (Arizona, Arkansas, Colorado, Géorgie, Maryland, Minnesota, Missouri, New Jersey, Caroline du Nord, Tennessee, Wisconsin). Les auteurs soulignent qu’elles ne peuvent être étendues à l’ensemble du pays car elles ne sont pas représentatives. Elles montrent cependant une tendance nette à l’augmentation.
[….] Les auteurs envisagent cette meilleure identification des TSA chez les enfants noirs et hispaniques (par rapport aux rapports précédents) comme une possible explication partielle de l’augmentation de la prévalence. Mais ils proposent aussi une prise de conscience de la pathologie et un meilleur dépistage comme facteurs de l'augmentation. Ils insistent par ailleurs sur la nécessité de mener des recherches sur les facteurs de risque non génétiques (et potentiellement environnementaux) de l’autisme.
www.nouvelobs.com/monde/20180427.OBS5846...publique-urgent.html
Etats-Unis : l'augmentation de l'autisme devient un problème de santé publique "urgent" [...]
Certains facteurs semblent augmenter les risques, comme être né de parents âgés de plus de 30 ans, une maladie de la mère pendant la grossesse, des mutations génétiques ou une naissance avant 37 semaines de gestation. Il s'agit là de "vraies influences" mais "elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l'autisme", selon Walter Zahorodny. Et d'ajouter : "Il y a encore des risques non définis liés à l'environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance, ou à la période pendant laquelle il est nouveau-né. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l'autisme."
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Et dans "Le Quotidien du médecin" : "Surexposition aux écrans"
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Un article qui mérite d'être commenté, compte tenu de sa partialité malgré sa prétention à tenir un discours équilibré ("c'est compliqué") comme nous allons le voir.
Voyons donc comment cet article offre des éléments de débat contradictoires permettant cette "réflexion".Une réflexion collective des parents et des enseignants sur la relation des enfants aux tablettes et aux smartphones serait sans doute plus efficace que n'importe quel discours anxiogène.
Il y a un autre marronnier : dire que ce n'est pas le cas. ^^C’est un marronnier qui fonctionne systématiquement: vos enfants risquent un grand danger avec les tablettes, les ordinateurs et les smartphones; les écrans les font courir à leur perte; cette génération va exploser en vol.
Précisément les effets du sucre et de la télévision sont bien connus. Quant au "rock'n'roll", quel rapport avec les enfants ? Comme d'habitude, l'éducation est abordée de manière très vague, confondant ensemble touts-petits, enfants, pré-adolescents, adolescents et jeunes adultes.Alimenter l’inquiétude, la culpabilité et l’angoisse éducative a toujours été un ressort efficace pour toucher le large public des parents. Pointer les dangers de l’époque pour les enfants est un vieux filon éditorial: vous pouvez très bien remplacer «écrans» par «sucre», «télévision» ou «rock’n'roll», suivant le moment et le lieu.
Il s'agit donc bien de relativiser. Espérons que, en "bonne foi", ces critiques et avertissements seront présentés de façon contradictoire.Il ne s’agit pas de tout relativiser: nourrir son enfant de sucreries et/ou passer sa vie devant la télévision n’est sûrement pas une bonne idée. Mais les critiques et les avertissements sont si excessifs que l'on peut questionner leur bien-fondé, leur efficacité et leur bonne foi.
Nous avons déjà traité cette question sur le forum (voir ce fil spécifique : "Quand les cadres hi-tech sont aussi des parents…" ).Le mauvais exemple des cadres de la Silicon Valley
Dans presque chaque débat sur les enfants et les écrans, on entend l'argument selon lequel les cadres de la Silicon Valley eux-mêmes interdisent les écrans à leurs enfants –Steve Jobs le premier– et les envoient dans des écoles où appareils électroniques et objets numériques sont bannis.
En France, la journaliste Guillemette Faure, qui a longtemps vécu aux États-Unis, en a fait le sujet d'un article publié en 2012 dans le supplément M du Monde, «Ces branchés qui débranchent».
Je lui ai demandé ce qu’elle pensait du succès de l'argument, et du fait qu’elle soit si souvent citée: «Je suis tellement contente que l'on me pose cette question! Cet article parlait d’une école, et d’une seule, de la Silicon Valley [la Waldorf School of the Peninsula]. Je soulignais qu'il s'agissait d'une exception. Il existe d'ailleurs aux États-Unis d’autres écoles Waldorf qui fonctionnent avec la même philosophie et dans lesquelles il n’y a pas d’écran, mais seule celle-là intéresse la presse!»
Même si elle est souvent montée en épingle, l'idée d’une enfance «zéro écran» n’est pas représentative des méthodes éducatives de tous les cadres de la tech de Palo Alto. «Les familles ont des attitudes très variées. En Californie, certains parents envoient leurs enfants à des cours de code proposés pendant l’été», poursuit Guillemette Faure. Comme quoi tous les professionnels du numérique ne diabolisent pas les écrans auprès de leur progéniture.
La question n'est pas de savoir si tous les cadres des entreprises technologiques tiennent un discours critiques sur les écrans, mais de s'interroger sur le paradoxe qu'une partie (importante ?) d'entre eux le font, à commencer par les plus hauts dirigeants des géants du secteur (comme Steve Jobs ou Bill Gates) alors qu'on pourrait les penser confiants dans les produits qu'ils commercialisent.
L'article ne fait d'ailleurs aucune mention des cadres de ces grandes entreprises qui ont multiplié les aveux publics et les repentirs spectaculaires depuis plusieurs mois : Justin Rosenstein, Chamath Palihapitiya, Roger McNamee, Tristan Harris, Marc Benioff, Sean Parker, Tony Fadell. Ni des prises de positions étonnantes de deux importants fonds d'investissement d'Apple...
Curieuse lutte, en somme, contre la culpabilisation des parents qui ne cherche pas à les informer de la façon dont ces objets sont conçus...
Pourquoi fixer un âge serait-il "inquiétant" ?Les injonctions paradoxales des messages de santé publique
Moins problématique, mais également symptomatique de la manière de conseiller les parents tout en les inquiétant, la règle proposée par le psychologue Serge Tisseron fixe un âge: «Pas d’écran avant 3 ans, ou tout au moins les éviter le plus possible. Parce que de nombreux travaux montrent que l’enfant de moins de 3 ans ne gagne rien à la fréquentation des écrans.»
Le vrai paradoxe est surtout que Serge Tisseron a promu les écrans dès l'âge de six mois dans l'Avis de l'Académie des sciences qu'il a cosigné en 2013...
Donc il s'agit d'exposer les enfants les plus jeunes parce qu'il y en a de moins jeunes qui sont plus exposés. Le raisonnement semble curieux ici : ces exigences (telles qu'elle sont exposées dans le nouveau carnet de santé 2018 dont l'article ne fait donc aucune mention, tout comme les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé) seraient problématiques à appliquer pour des parents ?La consigne paraît simple –du moins si vous n’avez pas d’enfant, ou un seul, ou pas d'écran chez vous. Car en 2018, il est bien compliqué d'éviter la vision d’un écran allumé avant 3 ans. Et de quel écran parle-t-on, celui du téléphone des parents?
Non : le principe d'une prévention rigoureuse pour les plus petits vise précisément à réduire l'exposition quotidienne le plus possible. Chez les touts petits, l'exposition peut, dans certains cas graves, dépasser plusieurs heures par jour sans d'ailleurs que les parents en aient totalement conscience : mais il ne s'agit visiblement pas de s'intéresser à ces cas dans cet article...La question du contenu reste aussi en suspens: si on regarde «La petite taupe» vingt minutes à un an et demi, est-ce si grave? L'expression «éviter le plus possible» montre d'ailleurs bien que s'abstenir d’écran est loin d'être chose aisée.
La question n'est pas tant de l'effet produit sur les femmes que de l'enjeu de santé pour les enfants. Soit cet enjeu est important, et la question ne se pose pas, soit il n'est pas important.La règle de Serge Tisseron est construite sur le modèle des discours de santé contemporains, celui consistant aussi à interdire la consommation de toute goutte d'alcool pendant la grossesse, sous peine de faire courir des risques à votre enfant –en somme, un argumentaire qui terrorise les femmes.
Avec cet exemple, l'article s'éloigne des enjeux sanitaires pour aborder le sujet de la difficulté d'être parent...Autre exemple: les fruits et légumes, c’est cinq par jour. On culpabilise de ne pas atteindre cet objectif, en oubliant que deux portions valent mieux que zéro, et que quatre valent mieux que deux. À force d’entendre des injonctions extrêmement ambitieuses, on en vient à se dire que l'on ne fait pas ce qu’il faut et qu'il ne sert à rien de courir après l’impossible.
Et tant pis pour les cas de surexposition graves...Il s'agit d'une forme d’«injonction paradoxale»: une recommandation excessive jouant sur la peur, alors qu’il n’est pas si grave de ne pas complètement la respecter –et qui, du coup, se vide de son sens.
Déformation grossière : il s'agit de constater des troubles pouvant être confondus avec ceux de l'autisme, comme l'indique Daniel Marcelli, référence de la pédopsychiatrie en France. Mais la déformation ne pourra pas être relevée par les lecteurs de l'article puisque "certains" (le collectif CoSE et sa charte signée par plusieurs milliers de professionnels de l'enfance) ne sont pas nommés, qu'aucun lien n'est donné...Une exploitation grossière de l'inquiétude des parents
Jouer sur la peur, c’est justement le ressort utilisé par certains quand ils associent abus d'écrans et risque d’autisme.
Quant aux cas d'enfants ayant de tels troubles, tels qu'ils sont rencontrés par des professionnels de santé sur le terrain, ils ne sont pas même évoqués. Sans doute des médecins qui veulent "jouer sur la peur"...
"qui racontait" ? Anne-Lise Ducanda, qui a présenté plusieurs cas précis au Congrès des médecins généralistes de France, affabulerait donc...L’idée, largement battue en brèche depuis, a été lancée l’année dernière par une médecin de protection maternelle et infantile, qui racontait avoir constaté des cas toujours plus nombreux de troubles du comportement, corrélés à une surconsommation d’écrans.
"une médecin" qui n'est donc pas nommée, aucun lien vers le collectif auquel elle appartient. Le seul lien donné est celui d'un article d'une autre journaliste ayant qualifiée de "farfelues" ses observations cliniques en 2017. Aucun lien vers la tribune récente de Daniel Marcelli qui sonne l'alerte dans "Le Monde" en 2018 : "Un faisceau d’arguments cliniques plaide en faveur de la description d’un trouble neuro-développemental nouveau : l’exposition précoce et excessive aux écrans (EPEE), lié à un perturbateur environnemental (l’écran sous toutes ses formes) qui interfère dans les besoins développementaux du tout-petit. Ce syndrome associe un retard de communication qui devient évident à partir de 2-3 ans, un intérêt devenant exclusif, une agitation et des troubles du comportement, une instabilité d’attention, etc. Il est susceptible de provoquer des confusions de diagnostic en particulier avec les troubles du spectre autistique (TSA) dont il doit être distingué."
Ou vers la tribune d'autres professionnels de santé parue la veille même de cet autre article dans "Le Monde" : "Bon nombre de professionnels de l'enfance s'inquiètent de la place des écrans et de leur impact, et ce dès le plus jeune âge".
De la panique irrationnelle, voyons !
L'article n'indique pas que cette tribune, à l'instigation de Serge Tisseron (qui avait donc promu l'usage des tablettes pour les tout-petits en 2013), répondait à une autre tribune dans "Le Monde", signée de Sabine Duflo, membre de CoSE (voir sur ce fil ). Non : il n'y a pas de débat !Cette thèse continue à faire son chemin, à tel point qu’un collectif de médecins a récemment tenu à mettre les choses au clair dans les colonnes du Monde. Dans la tribune «Enfants face aux écrans, “ne cédons pas à la démagogie”», ils soulignent «qu’une information à caractère sensationnel n’aidera pas à prévenir les risques associés aux nouvelles technologies».
Les cadres techniques d'entreprises des nouvelles technologies emploient eux-mêmes le mot de "drogue" pour décrire les techniques de séduction numériques qu'ils ont contribué à mettre au point. Les mêmes cadres dont l'article ne fait donc aucune mention. Le Dr Richard Freed, psychologue exerçant dans la Silicon Valley, a employé le même mot ainsi que celui d'addiction dans sa tribune . La question d'un éventuel symptôme d'addiction au jeu vidéo est également posée par l'OMS.L'article répondait également à un reportage d’«Envoyé spécial» comparant les écrans à de «l’héroïne numérique».
Encore une exploitation grossière de l'inquiétude des parents: même si Snapchat crée une accoutumance néfaste en maintenant les adolescents le plus de temps possible sur l’application, jusqu’à preuve du contraire, on ne meurt pas d’une overdose de Snapchat et le sevrage ne nécessite pas de soins médicaux.
Autant de voix contradictoires qui ne trouvent aucun écho dans cet article équilibré.
Visiblement pas en demandant d'en encadrer strictement l'usage (cf supra) !Les écrans sont une question d’éducation, non un poison violent que l'on doit interdire. Les enfants, eux, perçoivent très bien la différence: quand quelque chose est véritablement dangereux –l’eau de Javel, le feu ou le vide, l'alerte est formulée sans ambiguïté par les adultes et les petits comprennent bien qu’ils n’ont pas le droit de s’en approcher.
Les écrans nous placent dans une autre logique. Au lieu de les comparer à des drogues dures qui rendent autistes, il faudrait plutôt se demander comment aider les parents à en cadrer l’usage.
Curieux comme l'exemple donné montre surtout qu'il y a bien un problème ressemblant à une forme de dépendance ne supportant pas "la frustration"...Rester calme, un apprentissage à désassocier des écrans
Une professeure des écoles enseignant en maternelle dans un quartier populaire d’une grande ville de province me racontait qu'il était si difficile pour des parents de priver leur enfant de 4 ans de la tablette qu’il utilisait toute la journée que, croyant suivre les conseils de la maîtresse qui leur recommandait de lever sérieusement le pied, la mère avait raconté à l’enfant que la tablette était cassée. Pour la professeure, ce n’est pas tant l’écran qui est problématique que cette incapacité à dire non, à encadrer, à se confronter à la frustration de son enfant. Avouons-le, nous avons tous cette difficulté.
Mais le point de vue de l'auteur n'est au fond pas motivé par la réflexion générale sur de graves troubles de certains enfants et leurs conséquences scolaires mais par des considération plus personnelles : "nous avons tous cette difficulté".
Curieux qu'une journaliste s'autorise à définir une politique de prévention : il est vrai que le travail journalistique est très critiquable dans cet article.En termes de prévention, mieux vaudrait expliquer que les écrans ne doivent pas servir à calmer les enfants plutôt que d'insister sur leur interdiction. Un enfant peut apprendre à rester calme par lui-même –comme un adulte peut apprendre qu’un enfant, parce que c’est un enfant, n’est pas tout le temps calme. Et que l'on arrête de trouver normal qu'un enfant soit suspendu à un écran dès que l'on a besoin qu’il se tienne tranquille, comme dans cette vidéo:
"hypnotisés" : ne serait-ce pas "faire peur" ?Pour Véronique Decker, directrice d’école élémentaire à Bobigny, «les enfants ont l’air sages, mais ils sont hypnotisés. Les parents regardent leur smartphone, les enfants jouent avec leur tablette; chacun regarde sa propre télé, et les gens vivent côte à côte au lieu de vivre ensemble. Le plus inquiétant, c’est que le temps d’interaction avec les humains se réduit».
Deuxième témoignage de terrain de la part de professeurs des écoles et deuxième cause d'inquiétude, donc.
La question est donc celle de l'accès - de plus en plus précoce - à ces "ressources" (et donc de la possession d'un objet numérique connecté). La transition - en toute logique - avec la suite de l'article (le "BYOD") laisse dès lors pantois.L’école peut être l'un des lieux d’échange autour de cette grande question éducative, via le dialogue avec les enseignants ou des affiches de prévention. Mais Véronique Decker constate qu’il est difficile de sensibiliser les parents: «Les élèves accèdent trop jeunes à des ressources, sans aucun contrôle ni accompagnement de leurs parents. Aujourd’hui, avec les tablettes et les smartphones, ils sont confrontés très jeunes à des images violentes ou pornographiques. L'écran est une porte ouverte sur une société dont ils ne maîtrisent pas les règles. Nous avons mis dans les cahiers des élèves un message sur les règles à respecter à 3/6/9/12 ans, sauf que peu de gens les lisent et ont la disponibilité pour s’en préoccuper.»

Pourquoi cette "difficulté" particulière puisque les écrans n'ont rien de particulier ?BYOD à l'école et activités pédagogiques
Il existe malgré tout une attente des familles sur cette question, celle de réussir à limiter l'usage des écrans. C’est tout le sens du message que Jean-Michel Blanquer a envoyé aux parents en assurant que les téléphones portables seraient interdits à l’école –ce qui est déjà le cas dans de nombreux établissements, même si l’interdiction est difficile à faire respecter en l'absence d'autorisation des adultes à fouiller les sacs des élèves. Ce type de déclaration très rassurante plaît au public, car il répond au fond à une véritable difficulté éducative des parents.
On parle donc - sans transition - des collégiens. Les témoignages précédents étaient ceux de professeurs des écoles...À la question de l'éducation à la retenue se superpose celle de l’éducation au numérique. Le ministre de l'Éducation nationale n'est pas opposé à l'utilisation des écrans à des fins éducatives: il nuance souvent le propos de l’interdiction totale en précisant que des écrans peuvent être utilisés pour des activités pédagogiques.
Ce qui explique qu’un guide du BYOD ait récemment été publié par le ministère. Le BYOD, soit «Bring Your Own Device», consiste à apporter son smartphone en classe. On est très tenté d’être ironique en se demandant comment interdire un objet que l’école demande aux élèves d’apporter, mais la démarche peut se justifier.
Le BYOD, c'est un appel de l'institution scolaire aux parents pour qu'ils équipent leurs enfants avec des smartphones qu'il est donc impossible d'encadrer, puisque sans limites de temps, d'espace, de contenus.
"une utilisation autonome, responsable et éthique du numérique" parce que les élèves auront utilisé leur smartphone en classe ?Comme expliqué dans le guide, «dans ce cas, le choix du BYOD est principalement envisagé comme une solution permettant de simplifier les modalités d’utilisation numérique en classe grâce à la connaissance que l’élève a de son propre équipement, ce qui favorise une prise en main plus rapide. Cela permet également de capitaliser sur les pratiques existantes hors cadre scolaire (activités périscolaires, en compagnie des parents…) pour outiller les démarches pédagogiques et les projets éducatifs. Il s’agit également de sensibiliser plus largement les élèves à une utilisation autonome, responsable et éthique du numérique. Cela devrait être d’autant plus efficace quand les élèves utilisent leurs propres équipements».
La lecture assistée par tablette, rêve des pédagogues : qu'en pense Véronique Decker ?Le 1er février, lors d’une conférence sur le rôle de l’expérimentation dans le domaine éducatif, Stanislas Dehaene, le président du Conseil scientifique de l’Éducation nationale mis en place par Jean-Michel Blanquer, proposait une démonstration d’un jeu sur tablettes destiné à s’exercer à la lecture en classe. D’autres spécialistes de la pédagogie proposent des logiciels, comme Anagraph –créé par le chercheur Roland Goigoux– pour la lecture.
Où est-il prouvé que ces applications sont "utiles" ?Si ces applications éducatives pensées pour les classes sont utiles –le numérique permet une adaptation au niveau de chacun et introduit les nouvelles activités en fonction des compétences des élèves, elles supposent du matériel.
Pour le "matériel", on comprend donc qu'il faut que l'école ou les parents le fournissent : et le plus tôt possible, puisque c'est pour écrire !
Il faudrait savoir...Des devoirs au jeu en un clic
Les équipements des écoles ne dépendent pas du ministère de l’Éducation nationale, mais des communes, départements et régions. Au fil des plans numériques, certaines écoles ont doté leurs élèves d’ordinateurs ou de tablettes, avec des résultats contrastés.
"contrastés" ? Selon le rapport 2015 de lOCDE : "lorsque [les TIC] sont utilisées en classe, leur incidence sur la performance des élèves est mitigée, dans le meilleur des cas. En effet, selon les résultats de l’enquête PISA, les pays qui ont consenti d’importants investissements dans les TIC dans le domaine de l’éducation n’ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves"...
Témoignage pour "faire peur", certainement.En 2016, dans le cadre du plan numérique d'un milliard d'euros déployé sous François Hollande, la France a équipé un quart des élèves de cinquième de tablettes; à la rentrée prochaine, ce devrait être le cas de la totalité.
Marie* n’avait ni télé, ni console de jeux, simplement un ordinateur personnel. Ses deux enfants, de grands lecteurs, ont toujours été protégés des écrans. Le collège privé sous contrat où est scolarisé en cinquième son aîné lui a fourni une tablette.
Elle n’arrive plus à avoir le contrôle de l’objet, ne comprend pas l’intérêt éducatif à devenir dépendant d’une tablette, et ne sait pas quand son enfant joue ou travaille. Elle a l’impression que l’école «déséduque» son fils!

Ce n'est pas comme si certains avertissaient depuis des années...En réalité, l’école a totalement sous-estimé le problème de mettre des enfants de 12 ans dans des situations de travail sur tablettes, alors que tout le reste des activités ludiques possibles sont à portée de clic. Si nous avons le même problème adultes, comment est-il possible de penser que les enfants n’y soient pas confrontés?
Est-ce que le BYOD et l'utilisation éthique et raisonnée des smartphones ne constitue pas une solution à ce problème ?

La fameuse neutralité des objets techniques. Ce n'est pas comme si ces objets et ces applications étaient conçus pour produire des effets négatifs...Accompagner plutôt que paniquer
Bruno Devauchelle, spécialiste du numérique dans l’éducation, souligne à longueur de chroniques que le numérique n’est ni le bien, ni le mal...
L'injonction à l'accompagnement, s'agissant d'objets nomades échappant par définition à la supervision adulte, est particulièrement absurde.
Voilà qui est très concret et très éclairant....mais qu'il pose une grande question éducative, à laquelle l’école ne répond pas. «Les textes prescriptifs sont toujours à la marge de l'activité d'enseignement: tantôt facultatifs, tantôt incitatifs, mais jamais réellement formulés de manière forte, c'est-à-dire affirmant une responsabilité mise en actes.»

Rappelons quand même que Bruno Devauchelle milite pour "le numérique dans l'éducation" depuis... toujours ou presque. Il le fait d'ailleurs dans un média très pro-numérique scolaire, le "Café pédagogique" dont le partenaire a été jusque très récemment Microsoft.
Ces "activités" permettraient donc de résoudre les problèmes posés par les écrans ?Il existe pourtant bien des activités pédagogiques à développer. Certaines écoles ont par exemple mis en place des projets éducatifs autour de l’attention, à l'image du projet Atole, créé par le chercheur de l’Inserm Jean-Philippe Lachaud. Ce programme est disponible sur l’ensemble du territoire national, «en fonction de l’intérêt des enseignants et des académies».

Une conclusion tout aussi limpide que celle de Bruno Devauchelle : de grands mots vagues ("éducation numérique", "responsabilité", "encadrer", "bien guider")... et c'est tout.L'éducation numérique soulève des interrogations chez les parents comme chez les enseignants; au lieu de paniquer, les adultes devraient s’attacher à y répondre collectivement. Bien entendu, la responsabilité de l'école est énorme, compte tenu des fortes inégalités entre familles pour encadrer l’usage du numérique et bien guider les enfants.
A noter que tout regard critique est assimilé à une forme de "panique" irrationnelle. Les exemples donnés par l'article montrent pourtant que cette critique est bien fondée et relève de la raison, et non de la passion.
Il est assez symptomatique que l'Académie de médecin ait été ici confondue avec l'Académie des Sciences !Une perspective que l’Académie de médecine appelait de ses vœux dans un rapport intitulé «L’enfant et les écrans», paru en 2013 mais dont la sagesse ne semble pas avoir été entendue.
Il proposait une saine réflexion pour échapper à la panique numérique: «La croissance de l’intelligence, de la sensibilité, des capacités de relation de chaque enfant est à la fois robuste et infiniment fragile. Livré seul aux écrans, il dérivera dans la solitude, tandis qu’accompagné, il en fera des usages nouveaux que la génération de ses parents n’imagine pas. Prudence lucide et émerveillement attentif sont, en fin de compte, les meilleurs services que nous puissions rendre à cet enfant du siècle nouveau.»
On se souvient que cet avis (que nous avions longuement analysé ici en 2013 ), absolument pas scientifique, outrageusement pro-écrans (même Serge Tisseron le critique aujourd'hui) était loin d'être celui de "la sagesse" : "émerveillement attentif" certainement, "prudence lucide" aucunement.
Il a d'ailleurs, par son ample réception médiatique, constitué une porte grande ouverte pour le basculement des parents et des enfants dans un monde numérique non pensé...
En plus d'une partialité criante dans ses oublis (volontaires ?) et très parento-centré (l'angle étrange de la culpabilisation des parents), un article relativiste, particulièrement confus dans sa logique interne ou le choix de ses exemples, contradictoire puisqu'il mélange tout (les âges des enfants, les injonctions sanitaires, les usages personnels et les usages scolaires) et débouchant sur des conclusions contradictoires sur le numérique scolaire ou des recommandations particulièrement brouillées.
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Numérique : "Présence raisonnée" avant 7 ans
"Il nous faut être attentifs au fait que, selon de plus en plus d’études, l’addiction aux écrans peut être très négative pour les enfants, notamment entre zéro et sept ans. Nous devons délivrer en permanence ce message de santé publique, qui implique non pas l’absence de numérique avant sept ans, mais une présence très raisonnée de ces outils et la primauté de ceux qui, parmi eux, ne comportent pas d’écran", a affirmé le 15 mai JM Blanquer devant l'Assemblée nationale. "Car le numérique, ce ne sont pas seulement des écrans : ce sont aussi des robots et tout un ensemble d’interactions qui ne sont pas néfastes quand elles ne présentent pas ce risque d’addiction aux écrans". Le ministre semble toujours hésiter entre des discours hostiles au numérique et une certaine fascination. "Ces préventions étant rappelées, les technologies numériques comportent évidemment de très grands atouts pour l’acquisition des savoirs fondamentaux. Sur ces questions, je souhaite positionner le ministère de l’éducation nationale à l’avant-garde nationale, et même mondiale. Nous ouvrons d’ailleurs très prochainement un Lab de l’éducation nationale à cette fin".
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Boris Cyrulnik, psychiatre : "Pas d'écran du tout avant 3 ans !!! Les écrans modifient gravement le développement c… twitter.com/i/web/status/1…
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L’Organisation Mondiale de la Santé (#OMS) vient de créer une nouvelle catégorie d’#addiction : l’addiction aux… twitter.com/i/web/status/1…
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La théorie de l'autisme virtuel désigne une hypothèse non scientifique avec des éléments de pseudo-science, qui se base sur des obervations empiriques et non vérifiées pour postuler une conception originale des troubles du spectre de l'autisme (TSA). En effet, il est question d'inclure dans l'étiologie, la symptomatologie et l'épidémiologie de l'autisme, une sous-catégorie conceptualisée sous l'expression d'autisme virtuel, autisme secondaire ou autisme dû aux écrans. Cette découverte a été décrite par le psychologue roumain Marius Teodor Zamfir comme une nouvelle forme d'autisme, non génétique. Elle a été popularisée en France, notamment, par le collectif Surexposition Écrans (COSE), qui bénéficie d'une forte médiatisation depuis 2016, et a interpellé Brigitte Macron à ce sujet en novembre 20171.
La communauté scientifique réfute cette association, la littérature scientifique étant dépourvue de preuves d'association entre l'autisme et l'exposition aux écrans. Différents chercheurs soulignent la faiblesse des quelques études existantes à ce sujet, et l'instrumentalisation de la peur de l'autisme par différentes personnalités non-spécialistes du sujet, au détriment des parents d'enfants autistes et des personnes autistes elles-mêmes.
Sommaire
1 Origines : une corrélation entre autisme et pluviométrie aux Etats-Unis
1.1 Rumeur lancée en 2016 au sujet d'un personnage de série pour enfants
2 Conceptualisation en Roumanie
2.1 Étude de Marius Zamfir
3 Réapparition en France
3.1 Observations du docteur Ducanda dans sa vidéo
3.2 Réception par la communauté médicale et scientifique
3.3 Réactions de parents d'enfants autistes
4 Problématiques éducatives
4.1 Thèses psychanalytiques et de rupture du lien affectif
4.1.1 Psychanalystes médiatiques
4.1.2 Thérapie Andaloussia
4.2 Technoférence, asynchronie, transhumanisme
4.3 Syndrome de l'écran électronique
4.4 Screen-time shaming
5 Articles connexes
6 Liens externes
7 Notes et références
8 Bibliographie
Origines : une corrélation entre autisme et pluviométrie aux Etats-Unis
En octobre 2006, les économistes Michael Waldman, Sean Nicholson et Nodir Adilov ont publié une hypothèse selon laquelle une petite partie de la population serait susceptible de développer l'autisme à cause d'une biologie particulière, et suggère que le visionnage de la télévision pourrait constituer un facteur environnemental déclencheur2.
Les auteurs ont employé l'enquête américaine de l'usage du temps afin d'analyser les données des états de Californie, de l'Oregon et de Washington, trois états connus pour leur fort taux de précipitations, entre les années 70 et 80, postulant un lien entre précipitations et temps passé à la maison à regarder la télévision. Ces auteurs découvrent qu'un fort taux de précipitations est lié à un fort taux d'autisme3.
L'étude conclut à l'établissement d'un facteur déclencheur pour l'autisme, particulièrement chez l'enfant de moins de trois ans, lié au niveau de précipitations dans l'environnement de l'enfant. Il est également question d'un lien entre la hausse du taux d'autisme dans les états de Californie et de Pennsylvanie et le développement de la télévision par câble entre les années 1970 et 19804.
Rumeur lancée en 2016 au sujet d'un personnage de série pour enfants
Le 20 octobre 2016, le site web Morning News USA, se basant sur des études menées en 2012 par l'université de Harvard, lance la rumeur5 selon laquelle le visionnage de la série télévisée Peppa Pig provoquerait l'autisme chez les jeunes enfants, parce que le personnage inciterait les enfants à reproduire une attitude irrévérencieuse envers l'autorité. Le site NBC San Diego relève par la suite que l'étude aurait été inventée de toutes pièces5. En effet, aucune information n'est disponible sur l'identité du chef de recherche, Marc Wildenberg, et aucune donnée sur le personnage de Peppa Pig n'a été trouvée à l'université de Harvard6. Les parents sont mis en garde contre l'assimilation de l'autisme à l'émulation d'un comportement grossier ou à l'idée d'un enfant difficile ou mal élevé6.
Conceptualisation en Roumanie
En décembre 2013, le psychologue Marius Teodor Zamfir, coordinateur de la fondation Centrul Sfântul Mihail pour enfants avec autisme à Bucarest, publie un blog sur le site orthodoxe SACCSIV7. On y postule que le visionnage de la télévision pour les enfants de moins de trois ans produirait des symptômes tels que le retard de langage, les troubles oppositionnels, le TDAH et l'autisme. La causalité générale de l'autisme y est liée aux effets secondaires d'une vaccination excessive chez le jeune enfant ainsi qu'à un affaiblissement du système immunitaire.
À partir de novembre 2016, plusieurs interventions de Marius Zamfir sont relayées par la chaîne chrétienne Trinitas TV, dont une émission portant le titre Stop Autismul virtual ! ou Stop à l'autisme virtuel !7.
Étude de Marius Zamfir
En mars 2018, Marius Zamfir publie une étude sur ResearchGate, intitulée La consommation d'environnement virtuel plus que quatre heures par jour peut causer un syndrome similaire au trouble du spectre de l'autisme chez les enfants entre zéro et trois ans8. Il s'agit d'une recherche portant sur 110 enfants au sein des centres de soins pour l'autisme de Roumanie, réalisée de 2007 à 20178.
L'étude comporte un groupe contrôle composé d'enfants diagnostiqués avec un TSA, présentant une consommation d'environnement virtuel de moins de deux heures par jour, ainsi qu'un groupe écrans composé d'enfants diagnostiqués TSA, ayant révélé au cours de l'anamnèse une forte consommation d'environnement virtuel. Dans ces deux groupes, le diagnostic d'autisme a été confirmé à l'aide de l'ASRS, un test utilisé pour les enfants TSA en Roumanie, ainsi que le M-CHAT et le CARS8.
Un troisième groupe appelé groupe des enfants intégrés a été constitué au cours de l'étude, composé d'enfants issus des deux précédents groupes ayant montré des facultés d'intégration améliorées en milieu scolaire, ainsi qu'une progression dans les évaluations du WISC IV ainsi que de l'ASRS8.
L'étude s'accompagne de graphiques montrant la hausse de consommation d'environnement virtuel en Roumanie entre 2012 et 20178. L'auteur attribue cette hausse à la baisse du prix des tablettes et des téléphones Android, et à l'introduction de la technologie 4G permettant un accès illimité à Internet depuis des endroits divers8.
Le comportement des enfants soumis à un environnement virtuel important est lié à un développement plus faible des zones neuronales et à une inhibition des processus mentaux8. Les violents stimuli visuels et auditifs résulteraient en des agressions sur des cerveaux en plein développement8. La manipulation physique de l'environnement est considérée nécessaire à la formation des voies neuronales8.
L'auteur réalise une comparaison avec les études publiées par Michael Rutter (professeur de psychologie infantile au Royaume-Uni) en 1999 et 2001 au sujet du phénomène de quasi-autisme ou semi-autisme observé dans les orphelinats roumains8 (voir aussi hospitalisme). Il met en avant les similitudes symptômatologiques vérifiées dans le DSM IV, telles que l'intérêt pour un certain type de sensation, des maniérismes moteurs, ainsi que des intérêts étranges et obsessionnels8. Cependant, il souligne une différence, à savoir que les enfants ne recherchent pas d'eux-mêmes l'isolement, comme dans l'autisme classique8. À contrario, dans la forme d'autisme mentionnée, le comportement des enfants s'améliore lorsque ceux-ci sont placés dans un environnement favorable8. Cette comparaison lui permet de postuler l'existence d'une forme d'autisme alternative à l'action de facteurs génétiques, davantage influencée par des facteurs épigénétiques8.
L'étude se conclut sur l'idée que la consommation excessive d'environnement virtuel, cumulée à des prédispositions génétiques, produit une structure neurocognitive typique aux enfants TSA, causée par la privation sensori-motrice et socio-affective, résultant en un « taux important d'autisme, à un niveau national et international »8.
Réapparition en France
En mars 2017, le docteur Anne-Lise Ducanda, pédiatre en PMI dans l'Essone (Viry-Châtillon), diffuse une vidéo en ligne sur le site de vidéos en streaming YouTube9. Elle déclare constater la présence, selon ses termes, exponentielle de troubles du spectre autistique chez les enfants de trois à quatre ans de son cabinet, évoquant des temps d'exposition aux écrans allant de six à douze heures par jour9. Elle mentionne également les enseignants lui demandant des consultations pour des enfants présentant des retards de développement, des troubles du comportement et des troubles du spectre autistique9. L'expression de troubles du spectre autistique est utilisée dans la littérature psychiatrique depuis Lorna Wing qui a contribué à l'idée d'un continuum, puis d'un spectre, afin de prendre en compte un ensemble plus varié de profils cliniques, avant d'être officialisé dans la classification psychiatrique DSM V sous le terme de troubles du spectre de l'autisme. Ce choix de mots semble souligner l'apparent paradoxe consistant à déclarer, comme l'indique le site du Collectif Surexpositions Ecrans, que bien qu'ils considèrent s'occuper d'enfants autistes vrais, il ne disent pas que les écrans sont à l'origine de l'autisme10.
Observations du docteur Ducanda dans sa vidéo
Le docteur Ducanda se réfère à des signes cliniques appartenant typiquement au diagnostic de TSA : écholalies, enfants « inhibés » qui ne bougent pas, qui jouent toujours avec le même jouet (voir intérêts restreints dans l'autisme), qui regardent fixement une lumière (voir troubles sensoriels dans l'autisme), ou qui battent l'air avec leurs mains (voir stéréotypies)9. Un retard des facultés de langage en milieu éducatif est également mentionné. Elle associe ces symptômes avec la triade autistique (voir DSM IV et Triade de Wing) employée pour diagnostiquer l'autisme9.
Pour elle, le manque d'exploration induit par l'excès du temps passé devant les écrans provoque une altération de la formation normale des connexions neuronales9. Les sensations tactiles, visuelles et auditives dans un environnement physique s'opposent au stimulations visuelles ou auditives conçues comme des facteurs d'agression pour le cerveau des jeunes enfants en développement9. Elle évoque également des troubles du comportement, une intolérance à la frustration en particulier lors du retrait ou de l'arrêt des dispositifs technologiques, ainsi que des troubles de la relation conçus comme une incapacité à rentrer en contact avec l'environnement physique, humain et langagier9. C'est pourquoi elle conseille aux parents de limiter le temps passé par les enfants devant les écrans au profit d'activités relatives à l'imitation, comme le jeu de la ferme ou de la dînette9.
Anne-Lise Ducanda affirme qu'elle avait l'habitude d'aiguiller les parents vers une consultation en hôpital ou en CMP, dans lequel un TSA était souvent diagnostiqué, mais qu'à présent, elle préconise aux parents de modifier leur usage des écrans, ainsi que celui de leur enfant9. Elle évoque une disparation des symptômes observés après une réduction drastique du temps passé devant les écrans9. L'augmentation de l'offre en matière de produits numériques11 (programmes TV visant un public de très jeunes enfants ainsi que jeux éducatifs sur tablette) destinés aux tout-petits, ainsi que celle de la taille des écrans de télévision, aurait entraîné une mise à l'épreuve de la volonté parentale12, face à laquelle elle en appelle aux pouvoirs publics. Les parents moins disponibles à cause du temps passé devant les écrans seraient involontairement les acteurs d'une diminution des moments d'interaction primordiaux pour les enfants entre zéro et trois ans9. Le docteur Ducanda en appelle également à une diversification des offres en matière d'aide éducative pour les parents : technicienne d'intégration sociale et familiale (TISF), dispositif de réussite éducative, aide éducative à domicile, et met en avant l'utilité des SESSAD. Il est également question d'augmenter le degré de sensibilisation des parents et l'idée d'une école des parents est formulée9. La vidéo se conclut par des données issues du centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) concernant l'augmentation de la prévalence du TSA aux États-Unis, que le docteur Ducanda met en parallèle avec l'apparition de la télévision qui aurait eu lieu en 19759.
Réception par la communauté médicale et scientifique
Dans un article publié en mai 2017, le docteur Jean-Michel Pedespan, responsable de l’unité de neurologie pédiatrique du CHU de Bordeaux, rappelle la nécessité d'un processus de maturation des connexions cérébrales des jeunes enfants et soumet l'idée qu'une répétition précoce de stimuli visuels intenses pourrait susciter une invasion de certains circuits neuronaux initalement dévolus à d'autres fonctions, résultant en une réduction de l'espace cortical disponible13. Cette théorie se base sur l'observation d'une surabondance de synapses dans le cerveau des jeunes personnes TSA, ce qui entraîne l'idée d'un cerveau hyper-connecté14, cependant, l'idée relative à une invasion de synapses qui seraient superflues ou à un manque d'espace dans une partie du cerveau ne semble pas validée scientifiquement. A contrario, il souligne que l'usage de Skype pour communiquer avec des proches éloignés permet de resserrer les liens relationnels. Au sujet de la durée du sevrage des écrans mise en avant par le docteur Ducanda et estimée par celle-ci à un mois avant le retour à la normale, sauf pour ceux qui présentent réellement un profil autistique selon elle, le docteur Pedespan déclare que rien ne permet de conclure à l'installation de troubles irréversibles13.
En janvier 2018, le docteur Ducanda est l'invitée de la journaliste Élise Lucet dans un reportage intitulé Accro aux écrans, diffusé en prime-time pour l'émission Envoyé spécial sur la chaîne de télévision publique France 215. Dans un article paru en février 2018, le docteur Patrick Pelloux, qui travaille avec l'association SOS Autisme afin de faire évoluer les conditions d'accueil des enfants autistes aux urgences, mentionne une « fake news », du « charlatanisme », et de « l'information spectacle » pouvant avoir des conséquences sur la Santé publique et la vie des familles16. Yehezkel Ben-Ari, chercheur en neurobiologie dont la carrière a été récompensée par le Grand Prix de l'INSERM et qui travaille sur la conception de traitements biologiques pour l'autisme en partenariat avec le docteur Éric Lemonnier dans le cadre de l'institut Neurochlore, s'exprime également dans cet article en disant que cette théorie est incompatible avec une compréhension profonde des mécanismes du système nerveux16.
En février 2018, une tribune de professionnels du soin et de chercheurs en pédopsychatrie et en pédiatrie paraît dans le journal Le Monde et rappelle que l'addiction aux écrans n'est reconnue ni par l'Académie des sciences, ni par l'Académie nationale de médecine, ni par le DSM V, bien que l'OMS soit actuellement en pourparlers à ce sujet17. Ils évoquent la diffusion régulière d'émissions ayant pour sujet des enfants allant jusqu'à se lever la nuit pour utiliser le smartphone de leurs parents18, et mettent en garde contre l'amalgame réalisé par des émissions telles que le reportage d'Envoyé spécial qui assimile les écrans numériques à une drogue. Ils se demandent dans ce contexte comment une telle alerte pourrait ne pas culpabiliser les parents. Il est également question du risque de confusion dans les discours tenus pour parler de symptômes relatifs à la surexposition aux écrans, puisqu'il est rappelé que de nombreux enfants avec TSA sont particulièrement attirés par les technologies vidéo et du numérique. Les symptômes évoqués seraient dans ce cas réellement confondus avec les symptômes de l'autisme.
La revue Science et pseudo-sciences, de janvier à mars 2018, traite de la vidéo du docteur Ducanda avec comme invité Franck Ramus, psycho-linguiste et spécialiste en sciences cognitives19. Franck Ramus mentionne une corrélation entre le développement intellectuel des enfants et le temps passé devant des écrans, mais rappelle que de nombreux facteurs entrent en jeu, à savoir le niveau d’éducation des parents, les revenus de la famille, les interactions parent-enfant, et s'interroge sur la pertinence de postuler un lien cause-effet19. Il statue que les observations subjectives d'un médecin n'ont pas valeur de faits validés et ne permettent pas d'aboutir à des conclusions concernant les données épidémiologiques et les mécanismes causaux19. En outre, il mentionne le constat portant sur des syndromes pseudo-autistiques réalisé dans des orphelinats roumains à la chute de Ceaucescu, et souligne que ces syndromes résultaient d'une situation de carence extrême19. En écartant l'hypothèse d'un tel niveau de maltraitance, il est selon lui exclu de parler d'autisme pour évoquer les troubles relevés par le docteur Ducanda19.
En mars 2018, la Fédération Nationale des Orthophonistes (FNO) mobilise les chercheurs de l’ERU 4320, groupe de travail créé dans la foulée du quatrième plan autisme en vue de promouvoir la recherche, l'innovation et l'enseignement universitaire, afin d’effectuer une étude de la littérature scientifique sur le sujet de l'exposition des enfants aux outils numériques21. Ce rapport désigne les membres du Collectif Surexpositions Ecrans22 (dont fait partie le docteur Ducanda) comme introducteurs de la notion d'autisme virtuel, considéré comme un « faux autisme » ou « autisme secondaire » (consulter également 23 et 10) lié à la surexpositon aux écrans. Il est rappelé qu'a contrario, le DSM 5 ne fait état d'aucune sous-catégorie dans les TSA et que la Haute Autorité de santé (HAS) préconise l'intervention coordonnée de spécialistes de santé de deuxième voire de troisième ligne, avec des critères précis de diagnostic. Dans ce contexte, un professionnel tel qu'un médecin en pédiatrie travaillant dans une structure de santé de première ligne n'est pas habilité à établir de diagnostic en matière d'autisme. En outre, cette expertise cite plusieurs études montrant une amélioration des apprentissages chez les enfants avec TSA au niveau du développement linguistique et des particularités motrices et sensorielles, attribuée à l'usage de la tablette numérique, reconnue comme pouvant favoriser l'acquisition de compétences au niveau de la cognition non verbale. Cependant, d'autres études montrent que les individus (enfants et jeunes adultes) avec TSA ont une plus grande vulnérabilité face à l'usage compulsif d'Internet et de vidéos, tendance attribuée à un déficit des fonctions exécutives. Le rapport conclut sur le caractère confusionnant et dangereux de la notion d'autisme virtuel.
Réactions de parents d'enfants autistes
À la suite de l'émission Envoyé spécial de janvier 2018, deux mères d'enfants autistes ont porté plainte24 au Conseil départemental de l'Ordre des médecins de l’Essonne contre le docteur Ducanda, pour faute déontologique. Elles dénoncent une culpabilisation des mères, de faux espoirs donnés aux familles, et l'injonction par des accompagnants ou des professionnels de santé de stopper l'exposition aux écrans, voire de retirer aux enfants l'usage des outils numériques. Ces deux mères insistent sur la nécessité d'une prise en charge rapide et d'un diagnostic sérieux, avec l'interventions d'accompagnants en milieu scolaire (auxilliaires de vie scolaire ou AVS) et s'inquiètent de l'idée d'un retrait des écrans comme remède à l'autisme. Dans l'émission du magazine Arrêt sur images de février 2018, le docteur Ducanda mettait en question l'emploi des dispositifs numériques comme instruments éducatifs, et évoquait également l'éventualité d'un surdiagnostic des enfants autistes, ainsi qu'un nombre d'AVS surestimé par rapport aux besoins réels25.
Problématiques éducatives
Thèses psychanalytiques et de rupture du lien affectif
Psychanalystes médiatiques
Daniel Marcelli, pédopsychiatre auteur de plusieurs livres traitant de l'éducation, a soutenu le docteur Ducanda dans son usage des termes autisme et symptômes d'allure autistique pour qualifier les enfants surexposés aux écrans26. Il se réfère pour cela à une distinction entre l'autisme typique (voir autisme infantile) et le reste des conditions sous la catégorie de troubles envahissants du développement (TED) dans le DSM IV. Pour lui, l'autisme doit se comprendre dans une problématique relationnelle27, c'est pourquoi il compare l'enfant autiste à un sac de pommes de terre incapable de calquer son tonus sur celui du parent qui le porte. Il souligne cependant que l'autisme est comparable à un cancer, et qu'il existe des cancers tout à fait bénins, selon son expression, qu'il est possible d'opérer, mettant en avant la nécessité d'un diagnostic et d'une prise en charge précoce.
Pierre Delion, dans son ouvrage de 2014 L'Enfant difficile, mentionne les écrans comme un équivalent technologique de la relation parentale pathogène28. Les écrans deviennent un facteur de rupture dans le développement sensori-moteur de l'enfant, dans le développement affectif et relationnel précoce, car pour lui, la mère captée par l'écran ne peut mettre en place le dialogue narratif nécessaire à l'enfant.
Boris Cyrulnik, interrogé par le magazine Marie-Claire29 en 2008, dénonce une altération des capacités d'empathie induites par l'utilisation des outils de haute technologie, dans les couples, chez les adolescents et dans la relation entre parents et enfants. A partir de l'exemple donné des adolescents qui restent devant la porte dans le métro, il développe la thèse d'un acte de perversion quotidienne dans la génération high-tech. Il lie ce phénomène avec des difficultés à constituer un couple, ainsi qu'un moindre désir de vivre à deux. La techno-culture imposée par l'occident à l'Afrique, puis à l'Asie, génère la pathologie du futur, à savoir la perversion narcissique.
Invité par la radio France Culture30 en juin 2018, il lance la formule « pas d'écran du tout avant trois ans ». Le Smartphone est pointé du doigt comme hypnotisant les enfants, altérant le développement cérébral. L'absence d'interaction humaine avec la machine est dénoncée, entraînant une incapacité pour l'enfant de se synchroniser avec les gestes et mimiques de l'autre. En résultent des adolescents avec des troubles de l'empathie et soumis à leurs pulsions.
Thérapie Andaloussia
Il a été question, d'après une interview parue dans le Journal International de Médecine, de la relation entre certains membres du collectif Surexpositions Ecrans et la Thérapie Andaloussia pour anéantir l'autisme31, conçue par la thérapeute algérienne Rima « Andaloussia » Dodi Driouèche, qui conçoit l'autisme comme une maladie de la relation d'attachement maternelle dont la prévalence aurait brutalement augmenté à cause de l'accessibilité croissante des dispositifs vidéo et numériques, avec de nombreuses références à la psychanalyse32.
Technoférence, asynchronie, transhumanisme
Le docteur et chercheuse Linda Pagani, professeur en psychoéducation à l'Université de Montréal juge qu'en favorisant l'interaction avec les écrans, on commence à avantager certains types de comportements qui se rapprochent de l'autisme. Elle mentionne également le caractère asynchrone du mode de communication consistant à communiquer par messages texte interposé, sur un téléphone portable33.
La chercheuse Françoise Morange-Majoux mentionne34 l'importance de la synchronie dans le développement de l'enfant, permettant le développement de la marche, du langage, de la lecture, et évoque les mères qui promènent leur bébé en poussette en parlant en même temps au téléphone. Le bébé entend leur mère parler, mais elle ne s'adresse pas à eux.
Au sujet d'une étude publiée en mai 2017 dans la revue The Child Development, mesurant la quantité de troubles du comportement manifestée par des enfants de trois ans auprès de 170 familles dans lesquelles de nombreux parents déclaraient avoir un usage problématique des smartphones, avec de nombreuses technoférences quotidiennes, le pédopsychiatre Bruno Falissard mentionne un problème d'interaction parent-enfant lorsque les parents s'interrompent pour regarder souvent leur téléphone ou leur tablette34.
Selon Cris Rowan, thérapeute occupationnelle en pédiatrie en Colombie Britannique, auteure d'une tribune35 sur le Huffington Post en faveur de l'interdiction pour les moins de douze ans de tous dispositifs électroniques portables (téléphones, tablettes, jeux vidéo), le désir exprimé par les jeunes de vivre à l'intérieur d'un jeu vidéo, de devenir la télévision, ou d'être pourvus de Google Glass en permanence serait le signe d'une volonté de devenir transhumains, en raison de la difficulté d'établir des contacts avec le monde réel. Il est question de s'accomplir dans un monde dénué de toucher, de mouvement, de nature et d'attachement, pour des enfants dont la surexposition aux technologies du virtuel ne peut que résulter de négligences parentales36.
Syndrome de l'écran électronique
Dans son livre intitulé Reset your child's brain, Victoria Dunckley, praticienne de la psychiatrie intégrative infantile en Californie, caractérise le syndrome de l'écran électronique (electronic screen syndrome) comme un trouble de la dérégulation des mécanismes du cerveau, dans lequel le système nerveux est l'objet d'un phénomène d'hyper-stimulation chronique. Les caractéristiques principales de ce syndrome sont les problèmes de concentration, l'irritabilité et le comportement oppositionnel et désorganisé37.
Un enfant n'a pas besoin d'être sous l'emprise d'une addiction pour être concerné, puisqu'il suffit d'une courte exposition régulière à des technologies telles que l'Ipad[Quoi ?]. La dérégulation de la mélatonine est susceptible de déranger l'horloge biologique et de provoquer des troubles du sommeil. L'exposition régulière à des taux élevés de stress induits par les écrans est accusée de causer des dérangements hormonaux et d'induire une prise de poids ainsi qu'une haute pression sanguine37.
Le stress chronique, qui inclut le stress électronique, est accusé de provoquer une dérégulation du flux sanguin dans le lobe frontal. La fonction du lobe frontal étant de gouverner la régulation émotionnelle, l'attention, le contrôle des impulsions ainsi que la compétence sociale, un dysfonctionnement peut résulter en une imitation des symptômes d'autres conditions neurodéveloppementales telles que le trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) ou la bipolarité (voir trouble bipolaire pédiatrique)37.
La hausse du taux de dopamine durant les périodes de temps-écran est quant à elle liée à une hyper-sensibilisation à ce neurotransmetteur, en même temps qu'une désensibilisation sur le long terme. Un taux trop élevé de dopamine à certains moments peut occasionner des phénomènes de troubles compulsifs ou de tics nerveux, tandis qu'un taux trop bas peut induire des périodes de dépression ou une difficulté à se concentrer37.
Victoria Dunckley évoque des cas de chronicisation de l'usage des écrans entraînant une dérégulation régulée par le temps-écran contre laquelle des mesures de protection doivent être prises. Sont mentionnés l'exercice physique, le temps passé en compagnie d'un parent, des horaires de coucher réguliers et les tâches ménagères quotidiennes37. L'usage des produits de hautes technologies doit être considéré comme un privilège et non un droit, et peut être retiré à tout moment : la santé des fonctions exécutives du cerveau des jeunes doit être contrôlée, puisque celle-ci détermine la capacité à planifier, à obtenir de bons résultats à l'école et à réaliser des tâches professionnelles complexes. Elle mentionne aussi l'adolescence comme une période critique du développement du lobe frontal, pendant laquelle les connexions cérébrales superflues sont abandonnées37.
Le jeûne électronique apparaît comme le meilleur moyen de résoudre les troubles en question, et les outils technologiques doivent être réintroduits en prêtant attention aux signes de dérégulation : chutes des résultats scolaires, comportement irrespecteux, inaptitude à suivre des directives37.
Victoria Dunckley mentionne la phrase « le médium c'est le message » (the medium is the message) issue du philosophe des médias Marshall Mac-Luhan, faisant référence à la distinction élaborée par celui-ci notamment dans son ouvrage Pour comprendre les médias entre médias « chauds » et « froids » (hot et cool). Chez Mac Luhan, il était en effet question des médias froids comme étant de plus basse définition et nécessitant davantage de participation et d'interaction de la part du spectateur, de l'auditeur ou de l'utilisateur38. Pour Dunckley, peu importe le contenu véhiculé par le média. Il est question pour elle de l'influence de l'industrie de la technologie, qui a intérêt à fabriquer des écrans interactifs, augmenter la vitesse d'interaction, amplifier les stimuli auditifs et visuels destinés à captiver l'utilisateur, ainsi qu'influencer les circuits de la récompense dans le cerveau37.
Screen-time shaming
Melissa Morgenlander, détentrice d'un PhD en études cognitives du Teachers College de Columbia University, et chercheuse spécialisée dans les usages de la télévision, des jeux vidéo et des technologies mobiles au service du développement intellectuel et social des enfants, se refuse à définir une période de temps-écran fixée par jour, ainsi qu'un âge en-dessous duquel leur usage serait déconseillé39. Elle dénonce ce qu'elle appelle le screen-time shaming, qui est un jugement porté de la part de certains parents sur d'autres parents ou leurs enfants. Pour elle, le rôle éducatif d'un parent relativement à l'exposition de son enfant aux écrans dépend d'abord du type de contenu et de la possibilité de partager une interaction sociale avec l'enfant dans le cadre d'un visionnage partagé ou co-viewing39. Elle prend l'exemple de son propre enfant autiste et indique que l'usage de technologies numériques permet de faciliter certaines démarches d'autonomisation par la mise en place de routines, comme le visionnage de l'application Google street view pour parcourir les rues avant de s'y rendre (voir aussi communication améliorée et alternative au sujet de l'usage d'outils technologiques pour améliorer les compétences de communication dans l'autisme)39. Dans ce contexte, il existe une différence entre la considération du temps passé devant les écrans aux Etats-Unis et en France, lorsqu'il est question d'un enfant autiste : là il est question d'employer les technologies comme moyen d'autonomisation, ici il est question d'adopter une démarche pédagogique afin de réguler l'accessibilité39. On notera tout de même que cette dernière vision est soutenue par l'Association américaine de pédiatrie à travers l'élaboration du Plan familial d'usage des médias.
Articles connexes
Éducation aux médias et à l'information
Captologie
Nomophobie
Pseudo-science
Autisme en psychanalyse
Hospitalisme
Trouble réactionnel de l'attachement de l'enfance
Technophobie
Fake news
Liens externes
Collectif Surexposition Ecrans [archive] (COSE)
Plan familial d'usage des médias [archive]
Screen time (version anglophone de Wikipédia)
Notes et références
↑ « 4 membres du Collectif reçus à l’Elysée » [archive], Collectif Surexposition Ecrans, 8 janvier 2018.
↑ Waldman, Nicholson et Adilov 2006, p. 1.
↑ Waldman, Nicholson et Adilov 2006, p. 3.
↑ Waldman, Nicholson et Adilov 2006, p. 2.
↑ a et b « Non, Peppa Pig ne provoque pas l'autisme », Fredzone, 21 février 2018 (lire en ligne [archive])
↑ a et b (en-US) « New “Harvard Study” Links This Popular Kids Activity to Autism! Here’s the Full Truth | World Of Moms » [archive], sur World Of Moms (consulté le 17 juin 2018)
↑ a et b « Autisme virtuel, chronologie d’une épidémie médiatique - Serge Tisseron », Serge Tisseron, 5 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n et o Zamfir 2018.
↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n Docteur Ducanda et Dr Terrasse PMI, « les écrans : un danger pour les enfants de 0 à 4 ans / Screens: danger for the 0 to 4 year olds » [archive], 1er mars 2017 (consulté le 10 juin 2018).
↑ a et b « L'autisme virtuel - CoSE - Collectif surexposition écrans », CoSE - Collectif surexposition écrans, 6 septembre 2017 (lire en ligne [archive])
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↑ « Ecrans et autisme: un médecin de PMI lance l’alerte – Gynger » [archive], sur www.gynger.fr (consulté le 10 juin 2018).
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↑ Émissions telles que : RMC, « Les enfants qui s'en sortiront le mieux dans la vie sont ceux qui ont le moins accès aux écrans » [archive], sur RMC (consulté le 10 juin 2018).
↑ a, b, c, d et e « Enfants de moins de quatre ans, écrans et troubles du comportement - Afis - Association française pour l'information scientifique » [archive], sur www.pseudo-sciences.org (consulté le 10 juin 2018)
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↑ www.fno.fr/wp-content/uploads/2018/03/ex...es-5-mars-2018-1.pdf [archive]
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↑ « Ecrans : les parents d'enfants autistes demandent au Dr Ducanda de s'arrêter », L'Obs, 14 avril 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Danger des écrans pour les tout-petits : "Jusqu'où caricaturer pour alerter ?" par La rédaction | Arrêt sur images », Magazine Arrêt sur images, 9 février 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ « Le soutien du Professeur Marcelli - CoSE - Collectif surexposition écrans », CoSE - Collectif surexposition écrans, 27 mars 2018 (lire en ligne [archive]).
↑ France 3 Poitou-Charentes, « Entretien avec le Professeur Daniel Marcelli » [archive], 28 mars 2014 (consulté le 11 juin 2018).
↑ Jean-Marie Tremblay, « Pierre Delion, L'ENFANT DIFFICILE » [archive], sur classiques.uqac.ca, 2 février 2005 (consulté le 11 juin 2018).
↑ « Les dangers des nouvelles technologies pour le couple », Marie Claire, 2008 (lire en ligne [archive])
↑ (en-US) « Boris Cyrulnik rappelle avec fermeté pourquoi les enfants doivent rester loin des écrans. (VIDÉO) », POSITIVR, 22 juin 2018 (lire en ligne [archive])
↑ Aurélie Haroche, « Autisme virtuel : écran de fumée », Journal International de Médecine, 26 février 2018 (lire en ligne [archive]). Voir la copie de l'article sur le site de Pro Aid Autisme : « Autisme virtuel : écran de fumée ( Aurélie Haroche, Journal International de Médecine) » [archive], sur proaidautisme.org, 26 février 2018 (consulté le 11 juin 2018).
↑ LA THERAPIE ANDALOUSSIA POUR ANEANTIR L'AUTISME, « LA MATERNITÉ : Enregistrement N°2 » [archive], 8 avril 2017 (consulté le 11 juin 2018).
↑ ICI Radio-Canada Première - Radio-Canada.ca, « Les écrans, source de problèmes mentaux chez les enfants? | La sphère », La sphère | ICI Radio-Canada.ca Première, 2 septembre 2017 (lire en ligne [archive]).
↑ a et b « Ecrans, la grande déconnexion parents-bébés », Le Monde Sciences et Médecine, 28 juin 2017.
↑ (en-US) Cris Rowan, « 10 Reasons Why Handheld Devices Should Be Banned for Children Under the Age of 12 » [archive], sur Huffington Post, 6 mars 2014 (consulté le 17 juin 2018)
↑ (en-US) « "Mommy, Pretend I'm Playing a Game on my iPad!" » [archive], sur Psychology Today (consulté le 17 juin 2018)
↑ a, b, c, d, e, f, g et h (en-US) « The Dangers of Too Much Screen Time — A Talk with Victoria Dunckley, Author of Reset Your Child's Brain » [archive], sur www.newworldlibrary.com (consulté le 9 juillet 2018)
↑ (en) « Library and archives Canada » [archive]
↑ a, b, c et d « Usages des écrans, autisme et théorie du screen-time shaming », Celluloid | Video | Education | Digital Humanities, 21-23 mars 2018 (lire en ligne [archive])
Bibliographie
[Waldman, Nicholson et Adilov 2006] (en) Michael Waldman, Sean Nicholson et Nodir Adilov, « Does Watching Television Trigger Autism? » [archive], sur www.nber.org , octobre 2006 (consulté le 9 juin 2018)
[Zamfir 2018] Marius Teodor Zamfir, « The consumption of virtual environment more than 4 hours/day, in the children between 0-3 years old, can cause a syndrome similar with the autism spectrum disorder » [archive], Journal of Literary Studies, mars 2018
Elle mérite de notre part quelques commentaires.
1. Un contributeur de bonne foi... ou un militant engagé ?
(Lien)
Le reste est le fait d'un autre contributeur non anonyme, Amélie Tsaag Varlen*.
"Copper Lebrun" (alias Valentin) s'est présenté sur sa page Wikipédia quelques jours avant la création de l'article : sa première présentation ( assez étrange et dans laquelle il se dit "[travailler] actuellement avec une équipe pour traduire des articles sur les troubles physiques et mentaux et le Spectre de l'Autisme élargi" sans autre précision) ayant été retoquée, il a proposé une seconde présentation, plus factuelle, dans laquelle il se présente entre autres comme pouvant apporter à Wikipédia des "informations sur la problématique relativement nouvelle de l'"écranisme" (imputer tous les fléaux de la société moderne au technologies vidéo et à la télématique (les NTIC)) et celle de "l'autisme virtuel" (idéologie attribuant la responsabilité de la hausse de la prévalence de l'autisme à la hausse de consommation des technologies du "virtuel") ". Bref, derrière l'apparente neutralité des "informations", on voit poindre le militant dénonçant ce sur quoi il informe.
De fait, il oublie de présenter la notion d'"autisme virtuel" comme faisant l'objet d'une vive controverse (voir plus haut sur ce fil) et s'accompagnant d'une violente campagne en ligne dans laquelle il s'est lui-même engagé. Il a ainsi signé une pétition contre le docteur Anne-Lise Ducanda , s'est montré particulièrement actif sur les sites d'information ou sur les réseaux sociaux au sujet de cette notion, participant par exemple groupe Facebook "COSE la vérité" ou encore
"Hashtag France Autisme" (groupe imitant le nom de l'association "Autisme France" et presque entièrement tournée vers la mise en cause personnelle du docteur Ducanda, appelant par exemple le 13 mars 2018, à "dégommer Ducanda" au Congrès de médecine générale de 2018). C'est ce dernier groupe d'ailleurs qui promeut l'article Wikipédia de "Copper Lebrun" peu après sa publication :
L'article "Autisme virtuel" Wikipédia est nouveau-né ! Bien développé déjà, bien que néanmoins, par un auteur-écran… twitter.com/i/web/status/1…
Dans une moindre mesure, le second contributeur de l'article, Amélie Tsaag Varlen a pu évoquer "le ducandisme" sur Facebook (en s'adressant au premier groupe cité plus haut) ou "l'inepte Ducanda" sur Twitter.
Mais il y a plus grave : non seulement "Copper Lebrun" a rédigé l'essentiel de l'article mais il a demandé à le faire traduire en anglais pour une diffusion sur Wikipédia anglophone.
@AtkinsonCentre would someone please translate this article, first entry on Wikipedia for this subject ; theme intr… twitter.com/i/web/status/1…
Plus grave encore : sur plusieurs réseaux sociaux, dont Twitter ( @Quivientdubruit ), "Copper Lebrun" milite auprès de nombreux journalistes en citant (sans le dire) l'article qu'il a lui-même créé !). Un exemple parmi d'autres :
Pourquoi de telles pressions : parce que les familles d'enfant autiste, très militantes d'une manière générale (et souvent pour de bonnes raisons), n'acceptent pas que les symptômes présentés par certains tout-petits puissent évoquer voire être confondus avec ceux de l'autisme dans les cas de surexposition aux écrans les plus graves
Comment un militant si actif contre cette notion peut-il prétendre en donner sur Wikipédia une définition et une synthèse respectant la "neutralité de point de vue", principe revendiqué par Wikipédia ? "les articles doivent être écrits de façon à ne pas prendre parti pour un point de vue plutôt qu'un autre"...
Membre du collectif CoSE (jusqu'en 2019), il ne me viendrait pas à l'idée d'instrumentaliser Wikipédia pour défendre les positions de ce collectif. Je dois d'ailleurs préciser qu'à titre personnel l'expression "autisme virtuel" m'a toujours paru mal choisie précisément parce que pouvant être dénaturée de la façon que nous allons maintenant étudier.
2. Une définition fausse et contradictoire
Cette définition en tête de l'article Wikipédia montre assez que son but est de discréditer cette hypothèse."La théorie de l'autisme virtuel désigne une hypothèse non scientifique avec des éléments de pseudo-science, qui se base sur des observations empiriques et non vérifiées pour postuler une conception originale des troubles du spectre de l'autisme (TSA)"
D'abord et avant tout parce qu'elle est tout simplement fausse puisque le collectif CoSE a bien précisé sur son site : "nous ne disons jamais que les écrans sont à l’origine de l’autisme [...] Dans certains cas, on peut confondre ces enfants avec des enfants autistes car leurs symptômes se ressemblent".
Dès lors, "Copper Lebrun" peut s'étonner de "l'apparent paradoxe consistant à déclarer [...] qu'il ne disent pas que les écrans sont à l'origine de l'autisme". Un paradoxe qui n'en est un que si la définition de l'autisme virtuel est dénaturée. De fait l'article fait comme si l'adjectif "virtuel" n'existait pas : il distingue pourtant ce qui relève de l'autisme et ce qui peut être confondu avec lui.
A partir d'une si grave confusion, entretenue à dessein par les militants comme "Copper Lebrun", tous les amalgames sont possibles, comme nous le verrons. Cette hypothèse étant ainsi dénaturée ("les écrans cause d''autisme"), elle peut ensuite être facilement réfutée comme "fake news" par les spécialistes auxquels elle est présentée telle quelle (Patrick Pelloux, Franck Ramus etc.). Un débat que la page Wikipédia "Autisme virtuel" contribue donc plus à obscurcir qu'à éclairer en toute bonne foi.
Mais il est également à noter que,, dans l'empressement à jeter le discrédit, cette définition est également contradictoire dans ses propres termes.
Il est affirmé, en effet, que "l'hypothèse" selon laquelle une surexposition des très jeunes enfants aux écrans pourraient produire des troubles pouvant être confondus avec ceux de l'autisme est "non scientifique" sans autre justification qu'en renvoyant à "des éléments de pseudo-science" (non développés par la suite dans l'article) ou à des observations "non vérifiées" : par définition, une hypothèse demande précisément à être vérifiée...
Une définition fausse et contradictoire se trouve donc, par la vertu de Wikipédia, propulsée en deux mois dans les tous premiers résultats Google sur le sujet.
3. Des amalgames et des digressions sans lien avec l'autisme virtuel
- avec la thérapie Andaloussia ("anéantir l'autisme") qui nie la réalité même de l'autisme (quand les membres du collectif CoSE expliquent : "La grande particularité de ces faux autismes c’est que leurs symptômes s’améliorent rapidement après l’arrêt des écrans, ce qui n’est pas le cas avec des autistes typiques")
- avec "la rumeur selon laquelle le visionnage de la série télévisée Peppa Pig provoquerait l'autisme chez les jeunes enfants" : sans commentaire....
De même les nébuleuses digressions de l'article (Boris Cyrulnik, Pierre Delio, les parties "Technoférence, asynchronie, transhumanisme" ou "Syndrome de l'écran électronique" ou encore "Screen-time shaming"), portent sur certain effets des écrans ou leur réception en général : la question spécifique de l'autisme virtuel, sujet de l'article, est quelque peu oubliée...
4. Contradictions internes et omissions
De fait, il est vrai que la Haute autorité de santé, dans son argumentaire sur les TSA de février 2018 , indique qu'"il n’y a pas d’éléments dans la littérature au sujet d’un quelconque rapprochement entre exposition aux écrans et TSA. Dans la littérature, les études identifiées concernant l’évaluation d’une association entre exposition aux écrans et survenue d’un TSA sont d’un niveau moins que faible".
Mais précisément, s'agissant d'une hypothèse face à un phénomène récent (avec notamment les nouveaux écrans nomades), les preuves ne peuvent que manquer : le collectif CoSE milite précisément, comme l'indique sa charte (non citée par "Copper Lebrun") pour "obtenir des études françaises à l’instar des pays anglophones, de type épidémiologique, des recherches fondamentales et des recherches cliniques en association avec des praticiens, menées par des professionnels qui déclarent leur absence de conflit d’intérêt avec l’industrie du numérique" et "obtenir des données cliniques et chiffrées de la part des professionnels de la santé et de l’éducation.
Pour le dire autrement, ce n'est parce que cette hypothèse n'a pas (encore ?) été validée par la recherche scientifique qu'elle n'est pas valide ou "non scientifique". Le groupe Facebook "Hashtag France Autisme" milite d'ailleurs pour empêcher les interventions publiques du docteur Ducanda et empêcher que des études puissent être menées. Comme le dit le professeur Marcelli en soutien au collectif CoSE : "Les médecins ont le droit, me semble-t-il, d’émettre des hypothèses cliniques qui certes nécessitent des études scientifiques critérisées et des cohortes appariées pour être confirmées mais la médecine a toujours avancé à partir de telles hypothèses vérifiées ou non ultérieurement. Les constations cliniques du Dr. Ducanda, corroborées par d’autres cliniciens, demandent à être confirmées par des études scientifiques rigoureuses, mais ce n’est pas en interdisant à Mme Ducanda de prononcer « autisme » dans ces propos qu’on pourra faire avancer les connaissances. Ce diktat en forme de censure sur les mots est proprement inadmissible…"
Les spécialistes les plus prudents à l'égard de cette hypothèse reconnaissent eux-mêmes la nécessité d'études scientifiques sans jamais nier la réalité des cas observés dans cet article de "L'Express" en 2017 par exemple :
- "Les écrans peuvent en effet créer ces faux positifs" (Catherine Barthélémy est professeure émérite à l'université de Tours, physiologiste et pédopsychiatre, spécialiste de l'autisme)
- "affirmer qu'il existe une corrélation n'est pas sérieux, tout comme ne pas prendre en compte cette alerte [...] "C'est un problème que nous découvrons peut-être, mais sans études rigoureuses il est impossible d'affirmer que la surconsommation d'écrans crée de l'autisme" (Pierre Foucaud, chef du service de Pédiatrie du CHU de Versailles et président de la Société Française de Pédiatrie ) : et il n'est pas ici question d'autisme virtuel...
S'agissant de la réfutation de "la communauté scientifique" présentée donc comme unanime, l'article de "Copper Lebrun" est quelque peu contradictoire puisqu'il mentionne le soutien au collectif pluridiscinaire CoSE d'une personnalité importante, le Dr Marcelli : il est vrai que l'article ne le présente pas comme professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent ou président de la Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent mais comme un "psychanalyste médiatique" (avec confusion donc psychiatrie/psychanalyse...). "Copper Lebrun" s'efforce de le discréditer en général sur la question de l'autisme. A noter, mais ce serait encore un autre sujet, que "Copper Lebrun a récemment modifié la page Wikipédia du professeur Marcelli , son soutien au collectif CoSE lui valant par exemple... d'en devenir membre !
Le collectif pluridisciplinaire CoSE est composé essentiellement de professionnels de santé et sa charte a été signée par des centaines de professionnels de santé ou de l'enfance. Une tribune collective, non mentionnée dans l'article, a été publiée dans "Le Monde" du 31/05/2017 : "La surexposition des jeunes enfants aux écrans est un enjeu majeur de santé publique" .
"Copper Lebrun" a également oublié de préciser que le docteur Ducanda a pu, malgré les pressions de militants comme lui sur les réseaux sociaux, présenter publiquement son hypothèse au Congrès de médecine générale en 2018.
Sur un sujet un peu différent de celui de l'autisme virtuel, "Copper Lebrun" affirme que "l'addiction aux écrans n'est reconnue ni par l'Académie des sciences, ni par l'Académie nationale de médecine [sic], ni par le DSM V, bien que l'OMS soit actuellement en pourparlers à ce sujet" : l'article aurait mérité d'être actualisé car l’addiction aux jeux vidéo a été reconnue comme une maladie par l'OMS en juin 2018.
Citant plusieurs tribunes de presse, "Copper Lebrun" en oublie d'autres :
- la tribune collective du 14 février 2018 dans "Le Monde" (à l'initiative de Serge Tisseron) contre le collectif CoSE a été publié en même temps qu'une tribune de Sabine Duflo, membre du collectif CoSE : "Ne livrons pas nos enfants à une économie milliardaire"
- l'entretien de Daniel Marcelli dans "Le Monde" du 30 avril 2018 : "L’exposition précoce aux écrans est un nouveau trouble neuro-développemental"
Raillant "l'écranisme" (sic) dans sa présentation de contributeur (cf 1), "Copper Lebrun" oublie étourdiment de mentionner les avertissements répétés à l'égard des écrans sur le nouveau carnet de santé 2018 ou encore la mise en garde en 2018 de la Haute autorité de santé : "Durant ces dernières années, le temps passé devant les écrans (télévision, consoles de jeux, smartphones et ordinateurs) a augmenté. Les écrans ont une influence délétère quand ils apportent à l’enfant des stimulations cognitives, physiques ou sociales plus pauvres que celles potentiellement contenues dans son environnement physique (temps volé). Les études scientifiques disponibles montrent de manière quasi-unanime que cette tendance a des incidences négatives majeures sur le développement des fonctions cognitives, les champs particulièrement affectés étant la réussite scolaire, le langage, l’attention, le sommeil et l’agressivité."
L'article n'évoque pas non plus les conflits d'intérêt ou le revirement récent de Serge Tisseron, qui a signé en 2013 l'Avis de l'académie des sciences évoquant les bénéfices des tablettes pour les tout-petits.
5. Partialité et diffamation
Une hypothèse pas encore vérifiée serait donc "non scientifique" mais une simple plainte déposée par des non professionels de santé aurait valeur de preuve...
Très grave enfin : l'article de "Copper Lebrun" pratique tout simplement, sur un site de notoriété publique comme Wikipédia, la diffamation à l'égard du docteur Ducanda en l'accusant (sans aucune preuve) de délaissement de patients :
Anne-Lise Ducanda affirme qu'elle avait l'habitude d'aiguiller les parents vers une consultation en hôpital ou en CMP, dans lequel un TSA était souvent diagnostiqué, mais qu'à présent, elle préconise aux parents de modifier leur usage des écrans, ainsi que celui de leur enfant
Le docteur Ducanda n'a jamais cessé d'orienter ses patients vers une consultation en hôpital ou en CMP.
Conclusion
Le modèle de Wikipédia, comme nous l'avions étudié longuement , est toujours aussi problématique. Moralité : avec ces groupes de pression investissant discrètement ses pages, le pire "vandalisme" pratiqué sur l'encyclopédie libre n'est pas forcément celui qu'on croit.
@EvpokPadding Même sourcé, un article peut être biaisé comme le montre l'exemple qui nous occupe ("autisme virtuel"… twitter.com/i/web/status/1…
Édition du 6/08/18 : cette analyse a été réfutée d'un tweet par Stéphanie de Vanssay (SE-Unsa) avec une argumentation quelque peu sommaire : "Dites amis Wikipédiens de ma TL c'est normal ça ? Le pourrisseur qui se vante de faire modifier Wikipédia si ça l'arrange avec un débunkage qui n'en est pas un !?" . Curieusement, l'instrumentalisation de Wikipédia pour promouvoir ses propres convictions dérange moins la responsable du SE-Unsa.
Édition du 25/08/18 : un nouvel article a été créé le 11/08/18 par les deux mêmes contributeurs, de facture un peu plus neutre mais où les biais apparaissent de façon assez évidente, avec la mise en valeur de Yann Leroux : "Surexposition aux écrans chez les jeunes" .
Édition du 20/06/20 : les diverses plaintes ont été déboutées en janvier et février 2020 : aucune mention dans l'article en juin 2020. Une étude scientifique importante publiée dans "JAMA Pediatrics" en avril 2020 ( cf infra ) a corroboré la thèse de l'autisme virtuel à partir d'une cohorte de plus de 2000 enfants : aucune mention dans l'article Wikipédia deux mois plus tard.
Édition du 17/07/20 : *Amélie Tsaag Varlen n'est pas "prof' à la Sorbonne nouvelle" (contrairement à sa présentation sur Twitter) et ne mène pas d'activités de recherches scientifiques (contrairement à sa présentation Wikipédia).
La wikipédienne Amélie Tsaag Valren 1) se présente sur twitter comme «prof' à la Sorbonne Nouvelle (Paris III) 2) s… twitter.com/i/web/status/1…
Édition du 14/02/21 : Copper Lebrun demande le retrait du bandeau "Controverse de neutralité".
Édition du 22/07/22 : quatre ans après la création de la page et deux ans après le rejet des plaintes, toujours aucune mention de ce rejet dans cet article "encyclopédique".
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Une curieuse affirmation qui se base sur des applications qui seraient en quelque sorte intelligentes sans considérer la réalité des usages, celle d'applications qui ne le sont certainement pas.
Mais il y a plus amusant encore. Sans rappeler que la télévision a pu être en son temps présentée comme un vecteur de progrès pour l'éducation, on peut s'étonner de l'observation de Nawal Abboub :
En réalité, la célèbre règle autour des écrans et des enfants, avec ce fameux “pas d’écrans avant 2 ans” a été publiée en 1999 par l’académie des pédiatres américains (American Academy of Pediatrics, 1999). Ces recommandations sont surtout basées sur les études chez les jeunes enfants regardant passivement des vidéos sur écran notamment la télévision ou les DVD. En effet, un enfant qui est exposé à un écran, de ce type là, n’est pas exposé à une interaction sociale naturelle, qui elle contient plein d’indices nécessaires et cruciaux pour un apprentissage de qualité ! Un enfant exposé à un écran comme la télévision, est particulièrement passif, il y a peu d’attention partagée (quelqu’un qui va diriger son attention sur quelque chose de précis), peu d’engagement (peu d’action pour soutenir son exploration) et ainsi peu de retour d’information sur les actions (par une personne tierce avec des explication précises). Or sans ces mécanismes engagés, nous l’avons vu, nous apprenons peu, voire pas du tout. Et à un âge où les premiers mois, voire années sont critiques pour le développement du cerveau et du développement de ses capacités cognitives, ce contexte de passivité induit par la télévision n’est en effet, pas du tout recommandable!
Pour résumer, le problème de ces écrans passifs serait le déficit d'interaction sociale : on pourrait donc aussi bien rétorquer que bien accompagnés ces écrans passifs deviendraient donc positifs pour les enfants. La réalité des usages montre évidemment la vanité d'une telle préconisation : les enfants sont livrés aux écrans précisément pour dispenser les parents de ces interactions.
Or un tel constat est d'autant plus amusant que les écrans interactifs (on notera au passage le glissement de l'interaction sociale à l'interaction logicielle) sont présentés par Nawal Abboub comme nécessitant les mêmes interactions !
En effet, l'application la plus évoquée par Nawal Abboub est en effet le "chat vidéo" (constituant donc une interaction sociale). Pour les autres, l'interaction sociale peut être artificielle :
Mais qu’en est-il des médias interactifs sans “être-humain”, comme par exemple les applications sur smartphone ? On pourrait penser que comme c’est très différent de l’interaction naturelle et que tout est virtuel, aucun effet d’apprentissage ne pourrait être trouvé ! Est ce-vraiment le cas ?
Des études récentes nous montrent que même si ce sont des agents virtuels qui apparaissent à l’écran, les enfants peuvent apprendre efficacement, notamment de nouveaux mots ! D’ailleurs ces effets sont présents surtout si ces agents réagissent à la direction du regard de l’enfant, par exemple en se tournant vers lui, ou encore s’ils appuyent sur un endroit spécifique sur la tablette pour que le programme progresse !
Avec cette restriction amusante néanmoins :
Par ailleurs, ces effet positifs ne se retrouvent pas non plus dans toutes les conditions: certaines fonctionnalités des applications interactives sur écran peuvent gêner et entraver l’apprentissage notamment en réduisant l’interaction naturelle avec les personnes qui sont avec les enfants lors de l’utilisation de ces écrans. Mais justement, comment mêler les deux pour un combo réussi ?
La solution est dès lors consternante :
L’un des moyens d’accroître le succès de l’apprentissage à partir de médias intéractifs, vous l’avez compris, consiste à faire intervernir les parents lors du visionnage ! De larges différences sont retrouvées entre un jeune enfant interagissant seul avec l’écran versus accompagné par quelqu’un! En effet, les adultes qui visionnent avec les enfants un support média peuvent améliorer l’expérience du visionnement grâce à trois canaux: ils peuvent concentrer l’attention des enfants sur les aspects pertinents de l’écran, apporter un soutien cognitif en posant des questions et établissant des liens avec le regard et le sourire ! Souvenez-vous, ce sont des élements indispensables à l’apprentissage chez les enfants !
En somme, les nouveaux écrans interactifs sont positifs aux même conditions que les écrans passifs ! Et si Nawal Abboub n'évoque pas les effets de ces écrans en l'absence de cette interaction sociale, elle se garde également bien d'oublier la réalité des usages : comme les écrans passifs, ces nouveaux écrans interactifs sont majoritairement utilisés par les parents pour de dispenser de cette interaction...
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08/2018 : "Attachment Disorder and Early Media Exposure: Neurobehavioral symptoms mimicking autism spectrum disorder" par Yurika Numata-Uematsu1 , Hiroyuki Yokoyama2 , Hiroki Satoa, Wakaba Endo1 , Mitsugu Uematsu1, Chieko Nara1, and Shigeo Kure1.
"Early electronic screen exposure and autistic-like symptoms [...] We made a study aiming at revealing the impact of early exposure of electronic screen on language development and autistic-like behavior"
"Neurobehavioral symptoms mimicking autism spectrum disorder... like children with ASD" mais pour Yann Leroux :
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Cinquième article en moins de deux ans contre A.-L. Ducanda par Nolwenn Le Blevennec...
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« Pourquoi ne veut-on pas entendre les messages d’alerte concernant la surexposition des enfants aux écrans ? » — v… twitter.com/i/web/status/1…
Dans "Le Monde" (abonnés) du 17/01/19, cette tribune : "Exposition aux écrans : « Qui défend-on, les enfants ou l’industrie du numérique ? »"
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]L'ID du tweet fournit n'est pas valide
[Thread] Le collectif #Cose dans une tribune de @lemondefr continue d'accuser #Lézécrans de tous les maux, avec de nouveaux arguments aussi inadmissibles que l' #AutismeVirtuel...
Commençons par la fin, cette tribune n'est signée par aucun membre de l'éducation nationale... vu les arguments qui y sont avancés ce n'est pas surprenant par contre ce serait honnête que ceux ayant participé à #Cose et pris leurs distances, expliquent pourquoi... #Lézécrans
La tribune de #Cose rompt ENFIN avec la notion d' #AutismeVirtuel : il n'est pas fait mention d'autisme, de TSA, de troubles ressemblant à l'autisme ou autre allusion dans cette tribune... #Lézécrans
En même brandir l'autisme, fut-il virtuel, vaut actuellement au Dr Ducanda des poursuites devant l'Ordre des Médecins, l'abandon de cet argument faux médicalement et éthiquement indigne était inévitable. Cela vient tard mais c'est une bonne chose, dont acte ! #Lézécrans
Le nouvel argument mis en première ligne est plus subtil mais tout aussi éthiquement problématique : c'est "l’explosion des troubles intellectuels et cognitifs" chez les enfants scolarisés, il y a même le terme "épidémie" ! #Lézécrans
On pourrait se réjouir que l'école soit plus inclusive en accueillant des enfants qui en étaient auparavant écartés et que les diagnostiques des troubles cognitifs soient plus nombreux, mais pour #Cose... NON ! #Lézécrans
En effet beaucoup d'enfants qualifiés autrefois de "cancres", "paresseux", "lents"... sont aujourd'hui reconnus en situation de handicap et bénéficient d'aides adaptées. Élever le niveau scolaire d'une population est à ce prix, vouloir revenir dessus est indigne ! #Lézécrans
Certes accueillir et accompagner ces enfants à l'école, avec les autres, en leur apportant l'aide et les soins nécessaires est difficile, les enseignants notamment manquent de formation et les moyens alloués ne sont pas à la hauteur du défi à relever ! #Lézécrans
Le collectif #Cose nous propose donc une explication simple et unique, qui demande peu de moyens et rend les familles responsables des troubles. Un enfant a des difficultés à l'école ? C'est à cause de #Lézécrans, il suffit de les arrêter, problème réglé à peu de frais !
Le temps qu'on se rende compte que c'est plus compliqué que ça, que ça ne marche pas, que ça ne suffit pas... on aura gagné du temps et de l'argent et tant pis pour les enfants et les familles qui vont trinquer, c'est GRAVE ! #Lézécrans
Mais continuons notre lecture... Évidemment personne ne nie que #Lézécrans utilisés de façon massive pour des jeunes enfants est mauvais, mais ce qui est en cause ce ne sont pas tant #Lézécrans que le manque d'interactions avec les adultes ! Confusion corrélation/causalité
Nous arrivons au point complot/victimisation des membres du collectif #Cose : ils ne sont pas crédibles, se sont fourvoyés avec un #AutismeVirtuel qui n'existe pas, ont produit un livre ridicule... ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes ! #Lézécrans
Voilà, je vous renvoie au dossier "#Lézécrans en questions" sur le blog d' @ecolededemain pour trouver des éléments de réflexion posés, pesés, appuyés sur la science : ecolededemain.wordpress.com/tag/les-ecrans-en-questions/
Dans "Libération" du 19/01/19 : "L'«autisme virtuel», lié aux écrans, existe-t-il ?"
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Le @CollectifCoSE a publié dans le journal Le Monde un article qui alerte sur les dangers des écrans.… twitter.com/i/web/status/1…
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Le @CollectifCoSE a publié dans le journal Le Monde un article qui alerte sur les dangers des écrans. www.surexpositionecrans.org/alerte-sur-u...troubles-du-langage/ … Malheuresmenet le constat fait repose sur des erreurs d'interprétation voire de fausses allégations #Thread
La tribune du #CoSE fait état d’une “épidémie des troubles mentaux” chez les écoliers en faisant état d'une hausse de 24% des troubles intellectuels et cognitifs, de 54% pour les troubles psychiques et de 94% pour les troubles de la parole et du langage;
Pour le #CoSE cette augmentation n'est pas liée a l'application de la loi de 2005 sur l'inclusion scolaire pourtant mais cette affirmation n'est pas étayée. C'est donc tout simplement une opinion non fondée
Le #CoSE affirme aussi qu aucune étude à ce jour ne montre un effet bénéfique de l’exposition aux écrans sur le développement” alors même que des études citées par le collectif disent le contraire (Anderson et Subrahmanyam, 2017; Anderson et al., 2017)
Le #CoSE fait un compte-rendu très partiel des études sur lequel il s’appuie. par exemple une étude citée montre que pour chaque heure devant la télévision, les enfants ont 16.99 points de moins sur une échelle de développement.
Mais cette même étude montre AUSSI que pour les enfants plus grands aucune relation n’est trouvée entre la télévision et les scores à la Peabody (Zimmerman et al., 2007)
En ce qui concerne la télévision, ii y a un consensus sur les éléments suivants : il y a une relation négative pour les JEUNES ENFANTS (< 2a)entre un TEMPS IMPORTANT de TV et le développement du langage.
Pour les enfants plus grands, les choses sont plus compliquées; Une autre étude citée par le #CoSE montre que l'impact cognitif du temps passé avec la télé dépend du temps, du programme et du contexte social. Anderson et Subrahmanyam (2017)
Le problème est moins les écrans que l'absence d'interactions langagières avec les parents On sait en effet qu'en présence de la TV les interactions des parents baissent quantitativement et qualitativement.
On sait aussi - l'étude est citée par le #CoSE - que les maisons ou les enfants regardent le plus la TV sont celles ou les mères sont déprimées, ou la famille appartient a un minorité, ou la mère regarde BEAUCOUP la TV (Dutch et al., 2013).
L'étude précédente montre que moins d'écrans n'est pas la solution. Ce qu'il faut c'est une intervention psychosociale et une politique sociale d'aide aux familles pour que les parents puissent être disponibles à leurs enfants
Ce que montrent les chercheurs, c'est que ce sont les enfants qui ont des troubles du développement qui se retrouvent devant les écrans, et non les écrans qui créent des TD (Radesky et al., 2016)
La relation entre la télévisons et les problèmes attentionnels n'est pas directe. On la retrouve pour les enfants de moins de trois ans qui ont regardé des programmes de divertissement mais pas pour ceux qui ont regardé des programmes éducatifs. (Zimmerman et al., 2007)
Par ailleurs cette relation est "modeste" (Ka et al., 2018 qui ont travaillé sur la relation entre le TDAH et la télévision notent qu'ils qu'ils ne se sont pas donnés les moyens de faire véritablement un diagnostic de TDHA.
Cette étude est un bon exemple des biais que l'on peut rencontrer. Les auteurs donc corrélé un usage important des écrans avec quelque chose qui ressemble à un TDAH mais qui peut être autre chose.
FINALEMENT, ce qu'affirme le #CoSE est platement faux. 1) il n'y a pas d'EPIDEMIE des troubles du développement mais davantage d'enfants qui relèvent du handicap qui sont à l'école. 2) les effets des écrans ne sont pas massivement et uniformément négatifs.
La tribune du #CoSE le positionne comme un entrepreneur moral qui alimente la panique morale autour des écrans. Cette position est à combattre parce qu'elle donne une vision erronée de la situation
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- Loys
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Olivier Houdé dit: ...on exagère par manque de raisonnement scientifique les effets négatifs des écrans
video.lefigaro.fr/figaro/video/les-troub...houde/6002074851001/
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Loys dit: L'analogie est assez parlante, en effet. Cette défense systématique devient absurde quand Yann Leroux défend les jeux vidéos PEGI-16/18 face à une tribune qui s'intéresse aux tout-petits et n'aborde pas la question des jeux vidéos. Tu auras noté que M. Guillaud ne veut pas me répondre sur ce point !
On est d'accord, et il y a beaucoup à dire sur la confusion entre ce qui est "bon pour les enfants" et ce qui est "bon pour la société" tout entière... Sans parler de la confusion qu'on fait souvent entre "les écrans" et "les jeux vidéo", qui n'en sont qu'un aspect, et qui poussent certains défenseurs de ces derniers à voler aussi au secours des smartphones ou des tablettes

Pour prendre un exemple issu d'un autre medium : un de mes films préférés est Les Damnés de Visconti. Je le recommanderais volontiers à mon entourage. Mais surtout pas à des enfants, sauf si on veut les traumatiser à vie.
Loys dit: Je partage assez ton analyse s'agissant de M. Ferguson et j'ai bien conscience que ses recherches sont validées scientifiquement (ce qui n'en fait pas des dogmes pour autant : toute recherche, dans un sens comme dans l'autre, peut faire l'objet de critique).
Là encore, on est d'accord, et j'aurais pu te le préciser beaucoup plus tôt. Je ne prends pas pour argent comptant ce que raconte Ferguson, sous prétexte qu'il serait "de mon bord". Sa recherche est critiquable au même titre que celle de Craig Anderson ou de Brad Bushman. Mais il est dans le même cas qu'eux, à savoir qu'il y a de la matière à critiquer.
En ce qui concerne ce que je pense personnellement de Christopher Ferguson et de "toute la bande" (Patrick Markey, Andrew Przybylski, Malte Elson, Amy Orben, Joe Hilgard...) : disons que je suis content qu'ils existent et qu'ils fassent contrepoids à la "bande" de Craig Anderson, Douglas Gentile, Brad Bushman, etc (je trouve en effet que ces derniers ont longtemps manqué de contradicteurs solides, et que leur manière de présenter leurs travaux de recherche a été pour le moins problématique).
Toutefois, ça ne va pas au-delà d'une sympathie de principe. Beaucoup de prises de position de Ferguson sur Twitter me font grincer des dents, et pas seulement quand il se mêle de politique.
Loys dit: Mais l'engagement polémique me semble contraire à l'éthique scientifique.
J'aimerais abonder dans ton sens, mais à mon avis c'est peine perdue depuis longtemps. La recherche sur les effets des jeux violents a pris son envol juste après une tuerie de masse (Columbine, 20 ans déjà...), et elle a été exploitée dès le début à des fins polémiques : demande de législation, voire d'interdiction, déclarations médiatiques fracassantes... Merci Dave Grossman. Merci Jack Thompson. Merci Thomas Radecki, à qui l'on doit cette confusion délétère entre recherche scientifique et polémique médiatique.
Et si on veut en savoir plus sur le degré d'animosité qui existe entre les deux camps (Ferguson & cie d'un côté, Anderson & cie de l'autre), petit retour sur une affaire d'article rétracté et de doctorat révoqué :
retractionwatch.com/?s=bushman
www.vice.com/en_us/article/8xb89b/two-re...-hit-for-being-right
Pour en revenir au sujet : j'ai décidément du mal à voir en quoi les écrans de toute sorte peuvent être d'une quelconque utilité pour des tout-petits. Et j'ai encore plus de mal à voir en quoi le fait de concevoir qu'ils puissent être dangereux pour les tout-petits implique quoi que ce soit pour les adultes, ou même les enfants plus âgés.
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Stéphanie de Vanssay, promotrice des écrans à l'école et qui a montré sur les réseaux sociaux son parti pris outrancier à l'égard du collectif CoSE (harcèlement en ligne du docteur Ducanda, retweets d'injures, diffamation, pressions diverses mais constantes pour empêcher toute expression de la part du collectif CoSE), vient d'intervenir à la journée d'étude "Les dossiers de l'écran : controverses, paniques morales et usages éducatifs des écrans" du 5 juin 2019 à l'EHESS, avec une présentation intitulée ; "L'autisme virtuel provoqué par la surexposition à #Lézécrans relève-t-il d'une panique morale ?"
Les expressions "panique morale" ou "#Lézécrans" trahissent assez le parti pris polémique de cette journée d'étude, tout comme celui de cette présentation : toute critique des écrans ne peut que relever de la "panique" et n'être par conséquent qu'irrationnelle. Sur le même principe, Mme de Vanssay a pris l'habitude de qualifier tout contradicteur de "troll" (au point même de publier un livre sur la manière de "dompter les trolls"). De fait, un précédent billet publié par Stéphanie de Vanssay le 4 avril 2018 et intitulé "Panique à propos des écrans, que peut-on en penser ?" constitue déjà un étrange plaidoyer pro-écrans mêlant indistinctement tous les âges, ne faisant aucune mention - ce qui est grave de la part d'un ex-éducatrice et enseignante exerçant des responsabilités syndicales nationales - ni des recommandations de la Haute autorité de santé de 2018 ("Les écrans ont une influence délétère [...] des incidences négatives majeures sur le développement des fonctions cognitives") ni de celles du carnet de santé 2018. A l'évidence, de telles mises en garde, notamment concernant les plus petits, relève du "fearmongering", de la "diabolisation de #Lézécrans" et de la "panique morale"...
Une version Twitter de la présentation permet d'en étudier les aspects les plus intéressants.
Pas de légitimité... et un conflit d'intérêt
Mme de Vanssay commence avec une déclaration de non-neutralité sur la question de l'autisme virtuel : c'est en effet la moindre des choses compte tenu de la virulence de son engagement contre le collectif CoSE (sa participation par exemple au collectif "Hashtag France Autisme" qui a notamment appelé à "dégommer le docteur Ducanda"). Cette absence de neutralité interroge par conséquent sur la neutralité de la journée d'étude elle-même, aucun contradicteur n'étant invité pour porter la contradiction à Mme de Vanssay, dont la participation a été retenue par le comité scientifique de cette journée d'études. Mme de Vanssay, seule intervenante à ne pas s'exprimer à titre universitaire mais syndical (au nom de l'UNSA-Education), justifie sa compétence à faire cette présentation : "j'ai travaillé avec des enfants autistes". De fait, Mme de Vanssay n'a plus aucun contact professionnel avec des élèves ou des enfants depuis presque dix ans.
Cette absence de légitimité universitaire, médicale ou scientifique n'empêche pas Mme de Vanssay d'accuser publiquement sur les réseaux sociaux des professionnels de la médecine de "charlatanisme" (sic) .
De même concernant la déclaration d'absence d'intérêt de Mme de Vanssay : "je travaille au quotidien sur les questions numérique & éducation mais n'ai aucun lien ni intérêt financier avec des entreprises du numérique éducatif, ou du numérique en général" déclare Mme de Vanssay : la décharge syndicale totale d'une professeur des écoles devenue "conseillère nationale pédagogie et numérique à l'école" justifie pourtant pleinement l'activisme de Mme de Vanssay, dont l'intérêt professionnel et personnel est bien de défendre et promouvoir sans relâche les écrans, et ce dès la maternelle...
Des alertes scientifiques tournées en dérision
Mme de Vanssay présente d'abord le "contexte médiatique actuel autour des écrans" avec la caricature de toute critique : "#Lézécrans c’est le MAL un “diable folklorique”". Sans donner aucun lien, elle mêle alors des titres d'articles de presse de qualité diverse alertant sur les effets des écrans pour ridiculiser et disqualifier, par un effet d'accumulation censé ne pouvoir correspondre à aucune réalité, tout discours critique sur les écrans.
Si l'on se penche sur la réalité de ces articles, on trouve pourtant d'inquiétantes et bien réelles études scientifiques démontrant la nocivité des écrans.
Ainsi, pour prendre deux exemples au hasard, le court reportage "Les écrans rendent aveugles" sur "France 2" du 23/08/2018 renvoie bien à une étude scientifique sur une démonstration de la dégénérescence maculaire publiée dans la revue "Nature" le 5/07/18. Autre exemple : l'article "Réseaux sociaux et dépression à l'adolescence" de "LCI" du 07/01/19 renvoie également à une étude scientifique publiée le 4/01/19 : "Social Media Use and Adolescent Mental Health: Findings From the UK Millennium Cohort Study" .
Ces études médicales et scientifiques relèvent-elles de la "panique morale" ?
Tout comme elle occulte systématiquement les avertissements de la Haute autorité de santé ou du Carnet de santé, Mme de Vanssay, qui prend soin de ne jamais renvoyer à des études scientifiques, encourt ici le risque grave de les ridiculiser au mépris de toute considération sanitaire. Rappelons que la présentation de Mme de Vanssay à l'occasion de cette journée d'étude ne se fonde sur aucune légitimité universitaire, médicale ou scientifique.
La perpétuation volontaire d'un amalgame grossier
L'archéologie de l'expression "autisme virtuel" conduit Mme de Vanssay à se référer, par amalgame, aux travaux de trois économistes américains en 2006 faisant le lien entre télévision et autisme : elle donne enfin un lien. Mais l'autisme virtuel, tel qu'il a été défini par le collectif CoSE et comme son nom l'indique, se distingue précisément de l'autisme (cf infra). Il est vrai que Mme de Vanssay entretient continuellement et dans un dessein polémique la confusion entre autisme et autisme virtuel. Un exemple assez étonnant par ailleurs par sa logique propre :
Elle continue d'ailleurs dans sa présentation. Ainsi Mme de Vanssay a beau jeu de dénoncer une "fake news"... qu'elle contribue largement à diffuser.
Une cible unique : le collectif CoSE
Mme de Vanssay s'en prend ensuite au collectif CoSE, véritable cible de sa présentation
Rappelons ici que j'ai participé à la fondation de ce collectif. J'ai cessé d'y participer non pas parce que je pense depuis longtemps que l'expression "autisme virtuel" est inadaptée, certains enfants surexposés très jeunes chaque jour des heures et des heures aux écrans pouvant présenter des symptômes graves rappelant ceux de l'autisme et pouvant même être diagnostiqués autistes à tort, mais parce que j'ai considéré le choix de cette expression comme malheureux vis à vis des enfants autistes et de leurs parents : il explique une grande partie des réactions d'une agressivité sidérante témoignée par certains parents d'enfant autiste (refusant par ailleurs toute critique éventuelle des écrans, comme Mme de Vanssay). A mon sens, en parlant d'un "nouveau trouble neuro-développemental" , le professeur Marcelli évite cet écueil tout en alertant sur leur gravité.
Mme de Vanssay attaque le collectif CoSE sans jamais le présenter. Il est vrai que la légitimité de terrain de ses membres ne souffre pas de comparaison avec celle d'une représentante syndicale déchargée de cours depuis presque une décennie : ce collectif regroupe pédiatres, médecins spécialistes de la petite enfance, psychologues, pédopsychiatres etc. Elle ne précise évidemment pas que la charte de CoSE a été signée par des centaines et des centaines d'autres professionnels de l'enfance inquiets de ce qu'ils peuvent observer sur le terrain.
Mme de Vanssay cite ensuite, sur le site de CoSE, la page de mise au point sur l'autisme virtuel et la surexposition qui n'est effectivement plus accessible (sans doute en raison de la refonte du site) : Mme de Vanssay, dans le souci d'entretenir l'amalgame, ne va pas jusqu'à citer cette page qui précisément distingue autisme et autisme virtuel : "nous ne disons jamais que les écrans sont à l’origine de l’autisme [...] Dans certains cas, on peut confondre ces enfants avec des enfants autistes car leurs symptômes se ressemblent".
Les seules références intellectuelles à l'appui de la présentation de Mme de Vanssay sont celles relatives à la notion de "panique morale", qu'elle dénonce vis à vis des écrans. Or on a vu que cette dénonciation occulte volontairement toutes les alerte, fussent-elles scientifiques ou médicales...
Dans son élan, Mme de Vanssay critique d'ailleurs les membres de CoSE en ces termes très étonnants :
Faut-il penser que Mme de Vanssay se mobilise en faveur de la surexposition des enfants aux écrans ? Qu'elle ignore délibérément que les troubles sont constatés par les institutions médicales françaises (cf supra) ?
Dans la suite de sa présentation, elle s'efforce ensuite de réduire la mobilisation de professionnels de l'enfance engagés sur le terrain à une posture psychologisante (une volonté d"'héroïsation" des "lanceurs d'alerte").
La dénonciation d'enseignants inquiets
La fin de la présentation est assez décousue : Mme de Vanssay s'efforce de discréditer le collectif en citant des documents disparates (un message Facebook citant "une" directrice d'école) et donnant dans l'ensemble raison au collectif : un message d'une enseignante, des mots d'enseignants inquiets à propos des écrans et délivrant aux parents des recommandations proches de celles de la Haute autorité de santé ou le Carnet de santé. Ce sont de telles recommandations de collègues que Mme de Vanssay, représentante syndicale, entend donc dénoncer !
Mme de Vanssay s'indigne que partout en France, à l'initiative du collectif CoSE, des conférences sur les dangers des écrans soient organisées pouvant véhiculer "des idées relevant davantage de l’alerte dramatisée que d’informations scientifiques" : on a vu que la dimension "scientifique" des informations véhiculées par Mme de Vanssay était quasiment nulle. De fait, la seule caution scientifique de Mme de Vanssay est Serge Tisseron... qui a promu, dans l'Avis de l'académie des sciences rendu en 2013 les tablettes à l'usage des enfants de six mois !
Mme de Vanssay termine d'ailleurs en généralisant étonnamment sa défense des écrans : "Par ailleurs, il semble légitime de s’interroger sur la validité des autres maux imputés aux écrans qui pourraient, eux aussi, relever de paniques morales."
Nous pouvons pour notre part conclure :
- qu'il est scandaleux qu'un comité scientifique ait accordé un temps de parole à une personne sans compétence particulière et revendiquant une partialité que confirme toute sa "présentation"
- qu'il est atterrant qu'une personne déchargée de cours depuis presque dix ans et rémunérée pour défendre les conditions de travail des enseignants puisse nier leur expérience de terrain et dénoncer leur mobilisation dans l'intérêt des élèves
- qu'il est grave qu'une personne disposant d'une parole publique puisse occulter délibérément des messages de prévention sanitaires à l'intention des enfants.
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Findings
In this cross-sectional study of 47 healthy prekindergarten children, screen use greater than that recommended by the American Academy of Pediatrics guidelines was associated with (1) lower measures of microstructural organization and myelination of brain white matter tracts that support language and emergent literacy skills and (2) corresponding cognitive assessments.
siecledigital.fr/2019/11/06/selon-cette-...cerveau-des-enfants/
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Il ne ressort d’aucun document que le Dr Ducanda ait jamais dit ou écrit que l’autisme pourrait être provoquée par la surexposition aux écrans, ni promis la guérison de l’autisme par l’éloignement des écrans. Le Dr Ducanda, fait valoir qu’elle a constaté au cours de ces consultations de médecin de PMI de l’Essonne, que de plus en plus d’enfants âgés de 0 à 4 ans présentaient des troubles identiques aux Troubles du Spectre Autistique, qu’elle a fait le lien entre ces troubles et la surexposition aux écrans à laquelle ces enfants étaient confrontés et a décidé de mener une action d’information sur ce point…; que le devoir du médecin étant de prévenir de la survenue d’un risque lié à un comportement, même si ce risque n’a pas encore été du point de vue scientifique clairement établi. Il ne saurait être reproché au Dr Ducanda d’avoir tenté d’alerter la communauté médicale afin que des études et recherches scientifiques soient entreprises concernant ces constatations, et d’enrichir le débat.
Comme disait Mme de Vanssay du SE-Unsa le 29 mars 2018 en s'efforçant de faire annuler ensuite toutes les conférences auxquelles Mme Ducanda était conviée : "Ce n'est pas pour rien que le conseil de l'ordre des médecins est saisi !".
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Question
What is the association between screen use and children’s language skills across the extant literature?
Findings
In this systematic review and meta-analysis of data from 42 studies, greater quantity of screen use (ie, hours per day/week) was negatively associated with child language, while better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills.
Une méta-analyse prudente et mesurée donc, mais néanmoins immédiatement rejetée - pardon "décryptée" sur le blog de Franck Ramus du 9/04/20 par Coralie Chevallier, chercheuse à l'Inserm : "Les écrans et l’enfant: décryptage de la nouvelle méta-analyse"
Ce "décryptage" appelle lui-même quelques commentaires.
Coralie Chevallier aura mal lu le résumé qui dit exactement le contraire : "... while better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills.". Caricaturer une étude pour la critiquer n'est pas très efficace.Dans un article récent paru dans JAMA1, ces précautions intellectuelles sont en partie mises de coté pour "montrer" ce que tout le monde se tue à répéter : les écrans, c'est mal. [...] Les écrans ont un impact négatif sur le développement du langage
Le "décryptage" de Coralie Chevallier part ensuite dans tous les sens : elle met en cause la méta-analyse dans son principe même (à partir de petites études ou de mauvaises études, sans faire aucune démonstration à ce sujet) ; elle critique la causalité tirée d'une corrélation... alors que le titre de l'étude explicite bien qu'il s'agit d'une corrélation ("Associations Between Screen Use and Child Language Skills") et que le pluriel montre que cette association peut être négative ou positive selon l'usage. Elle critique en général les études qui ignorent d'autres facteurs possibles (notamment sociaux), sans désigner précisément les études qui seraient dans ce cas et en ajoutant étrangement : "Même si le niveau socioéconomique est souvent inclus dans les modèles statistiques, il est impossible de contrôler l'ensemble des facteurs (souvent appelés "inobservables") qui peuvent influencer la corrélation entre écrans et développement cognitif."
Ou en limitant l'accès ou le temps d'écran...Pour ne citer que quelques exemples, les familles où les enfants regardent le plus les écrans sont en moyenne plus pauvres et moins éduquées. Et on a de bonnes raisons de penser que le niveau d'éducation des parents et leur niveau de ressources peuvent influencer le langage des enfants, indépendamment de la consommation d'écrans.
Coralie Chevallier récuse également les questionnaires auto-déclarants des parents sans en apporter la moindre preuve :
On peut ainsi imaginer que les familles éduquées soient davantage influencées par la norme du "pas d'écran" que les familles moins éduquées. Si c'est le cas, cela pourrait conduire les familles les plus éduquées à davantage sous-déclarer le temps d'écran que les familles moins éduquées, créant ainsi une association statistique artéfactuelle.
Pour toutes ces raisons, d'une assez grande faiblesse argumentative, Coralie Chevallier conclut que la méta-analyse n'aurait pas dû conclure :
Il faudrait donc même rejeter le principe de précaution pour cette curieuse raison "éthique" ?Mais alors, ne faut-il pas dans ce cas adopter le "principe de précaution" ? Que risque t-on à être trop prudents ? On risque tout simplement de nuire, en particulier aux populations les plus défavorisées. Tout d'abord, la recommandation de ne pas utiliser les écrans est stigmatisante pour les familles qui consomment beaucoup d'écran. En résumé, on est en train de leur dire que les loisirs qu'ils choisissent pour leurs enfants sont en réalité toxiques. Si c'est le cas, il faut bien sûr le dire. Mais si ce n'est pas le cas, cette stigmatisation n'est pas éthique.
Voilà une considération sur le langage des familles "très peu éduquées" qui est très "éthique", en revanche...Ensuite, il n'est pas impossible que la recommandation ait un effet néfaste sur certaines populations. On peut par exemple imaginer que les enfants qui grandissent dans des familles très peu éduquées bénéficient d'opportunités langagières supérieures en regardant la télé : vocabulaire plus diversifié, syntaxe correcte, narrations, etc.
Si l'on lit bien Coralie Chevallier, le principe de précaution voudrait donc... qu'on encourage à augmenter le temps d'écran, surtout dans les familles très peu éduquées !
Mais la suite du "décryptage" est encore plus étonnante encore.
Alors que la méta-analyse publiée dans "Jama" porte sur le langage et exclut les enfants de plus de 12 ans, Coralie Chevallier entend lui apporter la contradiction en se fondant sur une étude à laquelle elle participe et qui porte sur...20 000 collégiens. Plus amusant encore : à travers cette étude (hors sujet donc et qu'il est de toute façon difficile d'étudier puisqu'elle n'a pas été publiée...), elle entend démontrer qu'un programme éducatif améliore les performances scolaires : ce serait démontrer donc... ce que la méta-analyse affirme pour les enfants plus jeunes : "better quality of screen use (ie, educational programs and co-viewing with caregivers) were positively associated with child language skills"...
Coralie Chevallier célèbre donc ce paradoxe : "les élèves bénéficiaires déclarent passer plus de temps (oui, plus, pas moins) à regarder des écrans"... en oubliant de préciser qu'il s'agit d'un usage qualitatif ("un programme éducatif").
Même glissement en supprimant la condition nécessaire à ce "plus d'écrans" : "plus d'écrans" éducatifs (ici dans un cadre scolaire). Car à défaut, et donc à en croire Coralie Chevallier, jouer à Fortnite toute la journée, ce serait "faire moins d'activités qui nuisent à la réussite scolaire"...Comment peut-on expliquer ce résultat sachant que les notes de ces mêmes élèves s'améliorent ? Notre étude ne permet pas de répondre à cette question, mais une possibilité est que regarder plus d'écrans, c'est faire moins d'activités qui nuisent à la réussite scolaire (être dehors sur un banc à découvrir les joies du tabac, par exemple).
Un tel glissement n'est évidemment pas innocent sur un blog prenant la défense systématique "des écrans" en général : il est surtout grave sur le blog d'un membre du Conseil scientifique de l'Éducation nationale.
Addendum 1 : le discours sur les écrans éducatifs est bien entré dans les mentalités, comme on peut le voir avec le témoignage d'une professeur des écoles en éducation prioritaire se rendant chez un élève qui ne veut pas revenir en classe : www.huffingtonpost.fr/entry/pour-un-de-m...8675c5b69c333237d569
« Qu’est-ce que tu fais de tes journées, J.? — Je joue. — À quoi? — À la console. — Toute la journée? — Non, dit Maman. — Si, corrige J. — À quel jeu est-ce que tu joues? — À Fortnite, dit J., fier. Dans deux jours, il y a un nouveau niveau, je sens que je vais le réussir lui aussi.“ Maman reprend la parole. “Mais il construit aussi dans ce jeu, c’est pédagogique.”. J. la coupe. “Non, je ne construis pas Maman, je tue.”. »
Addendum 2
Non seulement l'illustration (très souriante) du billet de Coralie Chevalier entre en totale contradiction avec son propos (puisqu'elle recommande une régulation stricte des écrans et d'autres activités), mais elle fournit une citation très partielle des recommandations 2018 de la Haute autorité de santé (p.96). Et pour cause !
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