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L'actualité des concours de l'enseignement
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En France une autre solution est en préparation, plus économique et plus innovante pédagogiquement : l'EIST !L'Angleterre met la main à la poche pour trouver des professeurs de maths
Dans "EducaVox" du 15/05/14 : "L’EIST, l’interdisciplinarité scientifique au collège" .
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"4 de moyenne" (17/05/14)
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Mais pour Philippe Watrelot, ce n'est rien que de normal !“En France, on peut devenir prof des écoles avec 4,17/20 de moyenne”, c’est le titre d’un article de Pascal Riché, fondateur de Rue89 sur ce site et publié en début de semaine. Un autre article du Figaro avec quasiment le même titre est sorti ce samedi. Ces deux articles très proches s’alarment du fait que dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Pour Pascal Riché, c’est le signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.
Et tant pis si l'on observe une corrélation entre le faible nombre de candidats par poste et le seuil d'admission dans les académies déficitaires.Comme je l’ai fait sur les réseaux sociaux, il faut rappeler ici quelques éléments de réflexion pour nuancer cette analyse. Et d’abord qu’il Il n'y a pas un “4 absolu" ou un “12 intangible'" comme il existe un mètre étalon au Pavillon de Sèvres. Les études de la docimologie (trop peu connues) depuis les années 30 montrent la variabilité et la relativité de la note... Donc la note en elle même ne veut rien dire.
Précisément ces élèves deviennent étudiants et changent de système et d'exigences. Les candidats au CRPE sont confrontés aux mêmes exigences et le seuil d'admission a été divisé par deux depuis 2012 dans ces académies difficiles : mais tout ceci est à mettre sur le compte d'une arbitraire docimologie !D’autant plus que c'est un concours et donc ce qui importe ce n'est pas la note mais le classement. Ce phénomène n'est pas propre aux concours d'enseignement. Il suffit malheureusement d'aller observer aussi les pratiques de notation en classes prépas où d'excellents élèves de Terminale ayant eu de très bonnes notes au bac se retrouvent avec des 1 ou des 2 à leur entrée en prépa.
Admirez les guillemets ! Philippe Watrelot se garde bien néanmoins de nier la crise...Faut-il en conclure à une baisse de niveau ? C'est donc plus compliqué que cela...
Bien sûr, on peut voir, comme le fait Pascal Riché et plusieurs commentateurs avant lui, dans cette “crise” de recrutement...
Autant de raison ridicules, bien sûr. Philippe Watrelot n'exprime pas d'avis à ce sujet : c'est étrange....un manque d’attractivité du métier lié à sa difficulté, son manque de prestige et à sa faible rémunération (comparé à d’autres métiers et d’autres pays).
Un brin...Nous rappelions dans une précédente revue de presse que à la session 2014 exceptionnelle du Capes, la moitié des postes de profs de maths n'ont pas été pourvus. On constate des phénomènes similaires dans d’autres disciplines. Dans le premier degré, 875 postes sont non pourvus à l'issue des épreuves d'admission, soit 10 % des postes ouverts au concours. Ces chiffres peuvent en effet inquiéter...

Pas vraiment puisque la grande partie correspond à des stagiaires, et donc à des demi-postes (voir plus haut dans ce fil)... lorsqu’on sait que l'Etat compte recruter 58 000 postes d'ici 2017.
Il faut croire que non, selon les jurys...Nous rappelions qu’en 2013, il y a eu deux concours de recrutement. Celui dont on parle ici c’est ce le “2013-2” ou plutôt le “2014 avancé”. Ce 2ème concours a pu être ouvert à ceux qui avaient raté le premier. On peut donc se demander si tous les candidats étaient “au niveau” (dont on peut discuter...) ...
La question est plutôt : y a-t-il encore un vivier ?...et surtout si on a pas épuisé le “vivier” de candidats potentiels.
Mais ce n'est parce qu'il y a une cause qu'il y a un effet !Car si on recrute au niveau du master on a évidemment un potentiel de candidats moins important que si on recrute en licence.

Les professeurs doivent "ressembler" aux jeunes qu'ils ont en face d'eux ? Que veut dire cette phrase ?Par ailleurs, dommage co-latéral de la masterisation, on écarte des métiers d'enseignants les jeunes issus des milieux populaires qui vont dans des proportions moindres jusqu'au master. Si l'on veut que les profs ressemblent aux jeunes qu'ils auront en face d'eux, il faut aussi se préoccuper de ça...

Allons plus loin : il faut des professeurs d'origine populaire pour faire classe à des élèves de milieu populaire ?

Précisément dans les académies de Créteil et Versailles le taux de réussite a crevé le plafond de l'histoire des concours au concours exceptionnel de 2014 avec 87% d'admis !Mais revenons aux notes des candidats au CAPES et au “niveau qui baisse”. Si les postes n’ont pas été pourvus cela ne veut pas dire forcément que les candidats n’étaient pas présents mais que les jurys ont estimé qu’ils n’avaient pas le niveau suffisant pour être admis.
Philippe Watrelot, pour faire oublier ces chiffres du CRPE 2014 exceptionnel (qu'il se garde bien de rappeler), évoque le Capes 2014 ou certains jurys ont maintenu des exigences, avec seulement 50% des postes pourvus en mathématiques par exemple. Ce qui s'appelle noyer le poisson.
Quel rapport avec la discussion présente ? Et pourquoi s'en prendre aux jurys d'examen, qui ne sont pas responsables de la baisse du nombre de candidats (et nécessairement du niveau moyen de ceux-ci) ? Et en quoi seraient plus "décalés par rapport aux réalités du terrain" que Philippe Watrelot ? Quelles sont ces réalités ?Bien sûr il est tout à fait légitime que les membres des jurys éliminent les candidats qui posent un vrai problème de compétences. Mais on peut aussi s'interroger sur le comportement de ces jurys qui recalent des candidats sur des motifs quelquefois flous et décalés par rapport aux réalités du terrain.
En somme les jurys, en acceptant de descendre à 4/20, sont encore trop exigeants... C'est la logique même !

Bien sûr...Les exemples de questions pièges où on interroge les candidats sur des “savoirs décoratifs” dignes de “Questions pour un champion” sont nombreux. Comme nous le disions plus haut, la note en elle même ne veut rien dire.
Où l'on retrouve le combat bourdieusien de Philippe Watrelot : les exigences des jurys d'examen sont destinées à permettre la reproduction sociale.Sauf que ceux qui mettent une très faible note ou distribuent des "zéro" à tire larigot en posant ce genre de questions marquent ainsi leur territoire et leur pouvoir...
Heureusement que Philippe Watrelot ne témoigne jamais de mépris lui-même !On aura beau faire des concours supposés plus "professionnels" avec plus de pédagogie, si certains membres de jurys de concours continuent à se comporter quelquefois comme des petits marquis hautains qui méprisent les personnes qu'ils interrogent, on n’aura pas fait avancer la conception du métier.
Il faudrait que Philippe Watrelot décide quelle est sa position : le niveau baisse ou pas ?On peut aussi faire remarquer que les candidats à ce deuxième concours ont du en même temps, préparer le concours, assurer des cours dans le cadre de leur contrat et suivre des cours et rendre des devoirs pour finir leur master. Ça fait beaucoup pour des gens de bonne volonté ! Il est beaucoup plus difficile pour les candidats de travailler sur deux fronts que de se concentrer sur un seul objectif.

Le concours peut donc être à la fois moins sélectif et plus difficile.

Avec des arguments percutants, effectivement.Le discours sur le niveau qui baisse et la "faible attractivité des concours" doivent donc être déconstruites et remises en perspective.
C'est curieux mais cette même analyse n'est pas faite par Philippe Watrelot lorsque "Le Monde" célèbre la fin de la crise de recrutement.L’analyse critique des médias, ça devrait être dans le socle commun ?

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Extrait :
Voir aussi :Crise du recrutement dans l'Education
Pour l'Enseignement scolaire, 8.781 créations nettes d'emploi étaient prévues dans la Loi de finances initiale, mais seuls 5.159 postes ont finalement été créés, soit 3.622 de moins qu'attendu.
En cause notamment, les concours de recrutement d'enseignants qui ne font pas le plein. Le Capes 2013 n'a par exemple compté que deux candidats par poste en anglais et en mathématiques, et à peine plus d'admissibles que de postes ouverts. Au CRPE exceptionnel 2014, quelque 10% des postes n'ont pas été pourvus.
www.lesechos.fr/economie-politique/franc...s-en-2013-674441.php
www.lexpress.fr/education/infographie-ed...impasse_1547670.html
www.ecoledeslettres.fr/blog/education/en...la-cour-des-comptes/
Le rapport de la CDC.
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Merci à Choup78 de Neoprofs.
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A noter la modalisation du "Café".Attractivité du métier d'enseignant retrouvée selon B Hamon
Intervenant le 11 juin dans un débat au Sénat sur les ESPE, les nouvelles écoles de formation des enseignants, Benoît Hamon a relevé la hausse des inscriptions concours d'enseignants. Il s'attend à une hausse de 15 à 20% en 2014. "Cela confirme l'attractivité plus grande du métier d'enseignant", a déclaré le ministre. "Je suis convaincu que l'existence des ESPE rend plus attractif le métier". Cette hausse des inscriptions permet de relever le niveau du recrutement. Le ministre a aussi promis que les nouveaux enseignants seraient mieux accueillis en établissement.

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Ce qui réduit d'autant le nombre de vrais admissibles : 1395 vrais admissibles (et non 1899) pour 1243 postes. Ça reste mieux que l'an passé, mais je ne parlerais peut-être pas de résorption de la pénurie.
A titre de comparaisons en 2013 il y avait 1326 admissibles pour 1210 postes. Résultat : 816 admis...
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Recrutement d'enseignants de primaire avec moins de 5 en mathématique ; examinateurs qui mettent 0, note éliminatoire, pour être sûr de ne pas voir entrer dans le métier des gens qui ne savent pas, que 1/10 est plus grand que 1/100 ; voilà quelques uns des "dysfonctionnements divers" que M. Lelièvre habille du doux euphémisme de "crise de croissance".Loys dit: A lire sur le blog de Claude Lelièvre du 19/06/14 :
[..]
Il y a donc bien une »crise de croissance », préoccupante à bien des égards ( et propre à créer des dysfonctionnements divers). [..]
Il n'y a donc pas de crise du recrutement. M. Lelièvre nous expliquera peut-être la prochaine fois que le niveau monte.
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Il est d'ailleurs impératif de voir ce qu'en dit djallas un peu plus haut dans ce fil .

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La note d'information : cache.media.education.gouv.fr/file/2014/...ospective_334537.pdf
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Toute la question est de savoir si nous sommes face à une simple crise de recrutement, ou face à une crise des vocations : les deux choses sont bien différentes.L'attractivité des concours de recrutement des enseignants du second degré public : une étude rétrospective
La problématique du manque d’attractivité de la profession enseignante n’est pas nouvelle.
Je n'ai pas les chiffres pour l'ensemble des concours du secondaire mais ceux des Capes qui recrutent le plus, mathématiques et lettres modernes. On constate effectivement des postes vacantes, liés à une chute brutale du nombre de candidats à partir de 1975, suivant la diminution drastique du nombre de postes mis au concours entre 1974 et 1980 (-87%). En 1980 il n'y avait que 170 postes mis au concours.Ainsi, entre 1987 et 1996, deux à trois postes offerts sur dix sont restés vacants à l’issue des concours de recrutement des enseignants du secondaire.
Le délai est beaucoup plus long en mathématiques : la hausse du nombre de postes mis au concours commence en 1981 et la hausse du nombre de candidats commence en 1988, avant de s'envoler en 1992 pour atteindre un record en 1997 avec 8202 candidats.L’une des réponses a consisté dans l’augmentation du nombre de postes offerts aux concours, qui a doublé entre 1987 et 1992 générant une hausse du nombre de candidats, avec cependant un décalage de trois à quatre ans.
Ce que ne dit pas cette note, c'est que la chute continue du nombre de candidats sur la période 1997-2011 (-82% en mathématiques), atteignant le faible nombre de 1987, ne suit pas, comme dans les années 80, une chute similaire du nombre de postes. Il y a eu une forte baisse en 1995-2000 puis une hausse du nombre de postes, avec pour la période 1997-2011 un nombre de postes variant entre 800 et 1300. Soit beaucoup plus qu'en 1980.
Bref la chute du nombre de candidats semble, pour la dernière période que nous connaissons, motivée par d'autres facteurs que le seul nombre de postes, facteurs que nous connaissons bien. Pour cette raison on peut espérer une reprise à la hausse du nombre de candidats à moyen terme, mais il y a fort à craindre qu'on ne retrouve pas des chiffres satisfaisants en terme de nombre de candidats par poste.
L'analogie laisse croire que la pénurie, liée à une simple corrélation en décalage de phase avec le nombre de postes mis aux concours, peut se résorber à court terme. Nous avons vu que ce ne pouvait pas être le cas.Les pénuries disparaissent entre 2000 et 2010 dans la plupart des disciplines.
Cette analyse ne mentionne pas non plus que l'annonce d'un recrutement massif a été faite par le candidat Hollande en 2011, élu en 2012.
A diminuer de manière radicale : au CRPE, cette "diminution" revient à diviser par trois ou quatre le nombre de candidats...Note de lecture : le nombre de candidats présents aux concours s’adapte à l’évolution du nombre de postes, avec un retard d’environ trois années. Entre 1992 et 1995, alors que le nombre de postes offerts se stabilise à 21 200 après une période de forte hausse, le nombre de candidats continue d’augmenter fortement, passant de 46 400 à 90 000. Les effectifs de candidats présents ne commenceront à diminuer qu’à partir de 1998.
Et inversement la baisse très relative du nombre de postes depuis est corrélée avec une baisse bien plus conséquente du nombre de candidats.Parallèlement à cet effet retard, on observe une sur-réaction du nombre de candidats présents par rapport au nombre de postes offerts : les années de 1987 à 1993 sont caractérisées par une augmentation moyenne de 115 % du nombre de postes. La hausse consécutive du nombre de candidats présents est de l’ordre de 195 % entre 1987 et 1998, en tenant compte des délais d’adaptation.

Cette stabilité ne s'est pas accompagnée d'une stabilité du nombre de candidats...L'essentiel
Entre 1987 et 1993, le nombre de postes offerts au recrutement des enseignants fait plus que doubler, passant de 9 860 à 21 200. Après deux années de stabilité en 1994 et 1995, il décroît en douze ans de près de 19 600 en 1996 à 8 200 en 2008, soit une diminution de 58 %. Entre 2008 et 2012, l’offre de postes est marquée par une relative stabilité, avec environ 8 300 postes offerts annuellement.
Cette hausse a déjà commencé en 2011 dans le Capes de mathématiques, celui qui recrute le plus.L’année 2013 marque le retour à la hausse du nombre de postes offerts.
C'est la thèse - relativiste et rassurante du MEN - mais on ne peut y souscrire.L’attractivité des concours d’enseignants fluctue avec l’augmentation ou la diminution du nombre de postes offerts, avec un décalage dans le temps et une réaction plus que proportionnelle du nombre de candidats.
Pour retrouver de tels ratios...Ainsi, entre 1992 et 1997, le nombre de postes stagne suite à une période de hausse, mais l’inertie continue de faire augmenter le nombre de candidats : le ratio du nombre de candidats présents pour un poste offert croît de 2,2 à 6,7 et les concours deviennent plus sélectifs.
Ce qui démontre que le nombre de postes n'est pas un facteur explicatif suffisant.Inversement, la baisse régulière du nombre de postes observée à partir de 1996 s’atténue en fin de période pour laisser place à une stabilité à partir de 2008 : le nombre de candidats continue néanmoins de baisser et le ratio de candidatures pour un poste diminue de 6,6 à 3,4 entre 2008 et 2012.
Comme le souligne archeboc, un autre facteur doit être pris en compte : la qualité du recrutement lui-même.Le faible taux de candidature peut expliquer en partie les pénuries d’enseignants observées durant certaines périodes. En 1987, on compte 6 900 admis pour 9 860 postes, soit 30 % de postes non pourvus à l’issue des concours. Ce taux de pénurie oscille entre 20 et 30 % de 1987 à 1996, puis diminue fortement de 1997 à 1999. À cette date, on compte 13 360 admis pour 13 700 postes offerts ; le taux de pénurie n’est plus que de 3 %. Par la suite, ce taux reste stable durant plus de dix années, jusqu’au retour des pénuries en 2011, année durant laquelle 12 % des postes ne sont pas pourvus à l’issue des cinq concours de recrutement.
Et expliquent en partie la crise des vocations : des études plus longues, sanctionnées à la fin par un concours hasardeux, pour un métier moins bien rémunéré depuis quinze ans.La mastérisation
Elle instaure le recrutement des enseignants au niveau master 2 ou en cours de validation du diplôme. L’objectif est d’améliorer la formation des futurs enseignants et de leur faire acquérir une plus grande qualification professionnelle. Ces nouvelles conditions de recrutement permettent en outre de rapprocher le système français de recrutement du cadre européen.
Ajoutons la déconsidération générale pour le métier, la pénibilité des publics scolaires (sensible dans les différences de recrutement des académies au CRPE) et un facteur nouveau et décourageant : la gestion décentralisée depuis 1998 dans le secondaire.
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En 2014, il est plus pragmatique. A lire dans le "Café" du 30/06/14 : "Les assistants d'éducation transformés en professeur remplaçants"
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Je viens de calculer que seuls 68,7% de l'ensemble des postes ont été pourvus. Voici notamment les résultats pour les quatre Capes offrant le plus de postes :
- mathématiques : 799 postes non pourvus sur 1592 mis au concours (49,8% des postes pourvus)
- anglais : 437 sur 1260 (65,3%)
- lettres modernes : 238 sur 1160 (79,5%)
- histoire-géographie : 203 sur 750 (72,9%)
Dans les bizarreries, on notera le bond du nombre de candidats présents (+55%), s'expliquant par les nombreux doublons. A ce sujet on peut se demander s'il n'y aura pas des doublons dans les admis eux-mêmes !

Ajoutons cette statistique glaçante pour la dernière session de ce concours :
- lettres classiques : 207 postes non pourvus sur 300 (31%)
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Les résultats manquent encore dans quatre disciplines, mais d'ores et déjà de nombreux postes ne seront pas pourvus au Capes rénové 2014. Même l'agrégation de mathématiques n'a pas fait le plein : 275 postes pourvus sur 395 à pourvoir.Dans le "Café" du 8/07/14 : "Concours : Les premiers résultats feraient presque oublier la crise du recrutement" .
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Seules six disciplines sont déficitaires (six autres proposant au contraire des listes complémentaires) mais elles comptent parmi elles les disciplines qui recrutent le plus :
- lettres modernes (82,8% des postes pourvus)
- mathématiques (67,3%)
Les progrès par rapport à la session exceptionnelle s'expliquent en partie par le nombre de postes plus réduit (6062 contre 7414 soit 18% de moins).
En lettres classiques, devenues une simple option du Capes de lettres (même si l'intitulé de Publinet laisse penser le contraire) : 99 postes pourvus sur 200.
Autre chose vérifier : les doublons, pas seulement dans le nombre de présents, mais dans le nombre d'admis, entre les différents concours. Les listes complémentaires, notamment en histoire-géographie (252 personnes), visent à palier ce problème.
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Dans "Le Monde" du 16/07/14 : "La création de 60 000 postes, un pari en passe d'être tenu"
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Dont de nombreux doublons avec la sessions exceptionnelle.Le MEN dit: Dans l’ensemble, tous les résultats sont en nette amélioration grâce à une forte augmentation du nombre de candidats.
Nul doute que cet argument décisif a déterminé de nombreux candidats !Ce regain d’intérêt pour la fonction enseignante s’explique par la priorité du gouvernement en faveur de l’éducation, et notamment par la remise en place d’une véritable formation initiale en alternance dans les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE).
Sélectivité bien difficile à déterminer avec des doublons...Dans le premier degré, la quasi-totalité des postes ont été pourvus. Sur 8 342 postes ouverts, 8 284 ont été pourvus alors qu’en 2013, 290 postes étaient restés vacants. Ce très bon résultat est dû à la forte hausse du nombre de candidats (63 878 candidats en 2014, contre 41 327 en 2013) et à la grande qualité des candidats admissibles (13 642 admissibles en 2014 contre 12 281 en 2013), liée à une plus forte sélectivité.
Nationalement peut-être mais pas nécessairement académiquement...La qualité des concours a, de plus, permis aux jurys de constituer des listes complémentaires (775 lauréats ) qui permettront de compenser sans difficulté les 744 postes restés vacants lors du concours exceptionnel 2014.
Sachant que l'académie offrait 1050 postes elle sera donc déficitaires.Le ministre se réjouit que ces bons résultats concernent toutes les académies, y compris celles qui étaient traditionnellement les moins attractives. Pour la première fois, l’académie de Créteil dépasse le millier de lauréats (1 020 lauréats et 17 candidats sur liste complémentaire)...
Évidemment ces chiffres suppose qu'il n'y a pas de doublons entre les admis à la session exceptionnelle et à la session rénovée.
Effectivement pas de communiqué ministériel sur le concours exceptionnel.Dans le second degré, le nombre de lauréats au concours rénové 2014 (9 477) s’approche, avec l’aide des listes complémentaires (809), du total des 10 800 postes ouverts. Ce résultat est particulièrement encourageant pour les années à venir, en particulier après deux concours plus compliqués : le concours 2013 et le concours 2014 exceptionnel, avec respectivement 1 527 et 3 323 postes restés vacants.

A noter que le communiqué ministériel de l'an passé sur le concours 2013 "compliqué" était beaucoup plus victorieux.
Avec de nombreux doublons...La reprise des recrutements s’explique là aussi par la nette augmentation du nombre de candidats (85 685 inscrits au concours 2014 rénové, contre 74 180 en 2013).
C'est vrai sauf que les disciplines déficitaires et sans liste complémentaire sont aussi... celles qui recrutent le plus (mathématiques, anglais, lettres modernes).Si trois disciplines restent encore en difficulté (les mathématiques, les lettres classiques et l’allemand), la plupart des concours ont pu faire le plein, voire ont permis d’établir des listes complémentaires.
"il existe encore des raisons d'y croire" = "un pari en passe d'être tenu" ?Le Monde dit: Planifier 60 000 créations de postes dans l'éducation sur le quinquennat en pleine période de crise de recrutement d'enseignants avait tout d'un coup de poker. Il est trop tôt pour dire si l'engagement pris par François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012 sera tenu, mais les résultats des concours 2014, publiés progressivement jusqu'au 13 juillet, montrent qu'il existe encore des raisons d'y croire.

Dont seulement la moitié grosso modo en plus du recrutement normal, donc seulement 5 000 de plus qu'en 2013. Il ne reste plus qu'à en trouver 55 000 !Cette année, exceptionnellement, deux capes ont été organisés pour relancer la machine : une première session, dont les écrits ont eu lieu en 2013 et les oraux en 2014, et une seconde, entre avril et juillet. Au total, ces deux vagues devraient permettre à l'éducation nationale de recruter plus de 10 000 professeurs certifiés de collège et lycée, quand la droite, en 2011, ne parvenait pas à en recruter moitié moins.
Plus que "structurellement déficitaires", des disciplines qui recrutent plus que les autres.« DOUBLONS »
L'objectif n'est pas atteint pour autant. Un peu plus de 30 % des postes n'ont pas été pourvus au premier concours, et 15 % des postes au second. Les difficultés se concentrent dans des disciplines structurellement déficitaires : les lettres classiques (la moitié des postes non pourvus au second concours), les mathématiques (33 %), l'allemand (35 %) et, dans une moindre mesure, les lettres modernes (17 %), l'anglais (8 %) et l'éducation musicale (5 %).
C'est effectivement ce qui s'est produit, à la marge dans certaines disciplines, plus significativement dans d'autres.A l'agrégation, 91 % des places ont trouvé preneur. Là encore, ce sont principalement les mathématiques qui tirent le chiffre des recrutements vers le bas. Enfin, le concours de professeur des écoles a pratiquement fait le plein (8 405 des 8 500 postes sont occupés, selon le SNUipp-FSU).
Reste une inconnue avant d'établir un bilan définitif : une partie des candidats se sont présentés aux deux sessions à la fois pour doubler leurs chances. S'ils sont deux fois admis, ils laisseront l'une de leurs deux places vide et gonfleront le nombre de postes vacants.
Il y a à vrai dire peu de chances qu'il le fasse.Le ministère de l'éducation nationale n'a pas, pour l'heure, communiqué le nombre de ces « doublons ».
Dans six disciplines seulement. A noter que les candidats se désistent même à l'agrégation en 2014.Dans certaines disciplines, il pourra avoir recours aux listes complémentaires, des listes d'attente qui servent à remplacer les lauréats qui se désistent.
Pas tant que ça puisque plus de trois mille postes sont restés vacants en 2014 dans les deux seuls Capes. Pour savoir si la crise est vraiment terminée, il faudra consulter les chiffres d'une année avec un seul concours : 2015.APPEL D'AIR CHEZ LES ÉTUDIANTS
Quoi qu'il en soit, la Rue de Grenelle pourra se targuer d'avoir réussi à infléchir une courbe que l'on croyait immuable : celle des candidats aux concours, qui était en chute libre depuis 1997. Pas la peine d'aller chercher très loin les raisons de cet attrait retrouvé pour le métier : il tient pour l'essentiel à la relance des recrutements. Le slogan des « 60 000 créations de postes » a créé un appel d'air chez les étudiants. Le message leur a été envoyé que le professorat offrait des débouchés et, dans un contexte de chômage, il est particulièrement incitatif.
C'est vrai mais une des caractéristiques de la crise récente - comme nous l'avons vu sur ce fil - c'est le peu de candidats malgré un nombre de postes élevé.C'est une constante dans l'histoire : peu de postes aux concours, peu de candidats, et vice versa.
Voir notre analyse plus haut.Selon les périodes, les étudiants ont donc affaire à des concours plus ou moins sélectifs. « A cet égard, on ne peut qu'admirer la régularité des mouvements : hausse de 1960 à 1974, baisse de 1975 à 1981, hausse de 1982 à 1993, baisse de 1994 à 2011… », rappelle Pierre Arnoux, professeur à la faculté de sciences de l'université d'Aix-Marseille.
Il n'y a qu'à reculer indéfiniment l'âge du départ à la retraite !Reste à savoir quand interviendra le prochain coup d'accordéon. Si la probable baisse du nombre de départs à la retraite dans les prochaines années venait à se confirmer, il y aurait moins de besoins de recrutement. Le ministère pourrait alors décider de mettre moins de postes aux concours, donc il y aurait moins de candidats… puis dans dix ans, une nouvelle explosion des besoins !

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Pour le dire autrement plus d'un quart des postes n'ont pas été pourvus.
Je n'ai pas le nombre de postes exacts pourvus mais je sais qu'il est inférieur à 10 000, ce qui n'est déjà pas si mal (on retrouve des chiffres comparables à la première moitié des années 1990... avec un seul concours, il est vrai). On peut néanmoins difficilement en tirer des conclusions. Il faudrait par exemple connaître le nombre sincère de candidats, hors doublons. Cette année étant exceptionnelle, on aura une meilleure idée de la tendance en 2015.
Quelques chiffres (doublons pris en compte et sous réserve d'erreur) les deux Capes confondus :
- anglais : 727 postes non pourvus sur 2260 à pourvoir (67,8% des postes pourvus)
- LM : 451 postes non pourvus sur 2230 (79,8% des postes pourvus)
- LC : 329 postes non pourvus sur 500 (34,2% des postes pourvus)
- Mathématiques : 1227 postes non pourvus sur 2835 (56,7% des postes pourvus)
- Allemand : 232 postes non pourvus sur 640 (63,8% des postes pourvus)
Pour résumer ces deux concours ont été calamiteux... mais il y avait au moins deux concours.

Presque dix-mille professeurs recrutés au Capes la même année, c'est une (relativement) bonne nouvelle malgré le nombre impressionnant de postes non pourvus. Reste à savoir dans quelles conditions ces professeurs l'ont été : or, avec les multiples doublons dans les inscriptions, impossible d'évaluer la sélectivité des concours 2014.
Rappelons que la sélectivité (nombre d'admis par rapport au nombre de présents) du Capes était de 20,4% en 2009 et... de 34,7% en 2013 (avec des chutes vertigineuses dans certaines disciplines qui recrutent beaucoup comme les lettres modernes ou les mathématiques, avec 1,51 candidats présents et 1,36 candidats présents pour chaque poste mis au concours. La moitié et les deux tiers des candidats présents ont ainsi été recrutés dans ces deux disciplines).
Reste aussi à savoir si ce chiffre pourra être reconduit avec un seul concours l'an prochain.
Il y a peu de chances que les objectifs de recrutement fixés pendant le quinquennat soient atteints.
Bonus : une petite synthèse regroupant les années par deux, puisque le Capes exceptionnel est à mi-chemin entre 2013 et 2014 :
2001-2002 : 0%
2003-2004 : 0%
2005-2006 : 0%
2007-2008 : 0%
2009-2010 : 0%
2011-2012 : 15,7%
2013-2014 : 22,9% au moins (il reste peut-être quelques doublons dans certaines disciplines que je n'ai pas vérifiées)
Edit du 28 août 2014 : une synthèse syndicale : www.snes.edu/Resultats-d-admission-aux-concours.html
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Nous devenons des bêtes rares mais au lieu d'améliorer nos conditions. cette pénurie risque de les rendre pires, et de faire encore plus fuir, si c'est possible : un cauchemar de cercle vicieux. Nous aurons des classes encore plus chargées, des horaire encore plus effilochés, des demandes encore accrues, des missions de plus en plus impossibles à remplir, un secteur public qui n'accueillera que les élèves dont les parents n'ont les moyens de se payer le privé, le décalage entre le discours et la réalité va encore enfler, c'est très préoccupant, surtout quand la retraite est si loin.

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