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Internet au bac
- Loys
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Les deux termes sont quelque peu antinomiques : une "modification" ne peut pas être "radicale"...Une exigence : modifier radicalement le baccalauréat
Le problème en ce cas n'est pas le Baccalauréat par lui-même, mais le choix des sujets.Les critiques pleuvent de toutes parts à propos du baccalauréat sur les épreuves duquel planchent encore aujourd’hui nos grands lycéens de première et de terminale. La plupart sont justifiées, bien sûr : les épreuves seraient trop difficiles ou trop faciles, en tout cas inadaptées au programme et au travail fait en classe. Nombre de professeurs déconcertés s’en plaignent, ne sachant comment préparer au mieux leurs élèves.
M. Guillou se consacre tellement au Bien et au progrès de l'école qu'il n'a pas le temps d'enseigner.D’autres critiques émanent comme d’habitude de syndicats conservateurs — c’est un euphémisme — qui hurlent à la baisse du niveau ! On pourrait en rire… quoiqu’on ait souvent mieux à faire.
Il est vrai que la démocratisation scolaire s'est soldée par une réussite éclatante de tous les élèves, comme on peut le constater ici : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes
Ah... un examen scolaire doit être "en adéquation" avec le reste de la société. Curieux postulat qui suppose que l'élève ne doit jamais être confronté à l'altérité : il ne doit trouver dans l'école que le Même.Mais je n’ai vu ou lu jusqu’ici aucune critique fondamentale sur l’inadéquation totale de l’examen, celui-ci, le baccalauréat, comme d’autres, à l’état et l’avancée de la société...
C'est donc l'enfant qui doit modeler l'école, laquelle n'a plus vocation à élever l'élève mais à s'adapter à lui....et ce que sont devenus, profondément, viscéralement, joyeusement, les ados d’aujourd’hui. Personne ne s’est-il aperçu qu’ils avaient changé ?
Les questions de Michel Guillou sont toujours d'une éternelle actualité, il est d'ailleurs là pour le rappeler.Dans ce dernier billet ci-dessus en référence, je posais un certain nombre de questions qui restent d’actualité :
La littérature offre une ouverture sur le monde d'une autre profondeur que le surf sur le web à la recherche du Même.Peut-on continuer à interdire les outils numériques personnels des élèves quand chacun d’eux est un terminal ouvert sur le monde ?
Vision naïve et touchante d'Internet-outil rendant tout apprentissage inutile, si ce n'est de lui-même. Pas la peine d'apprendre la syntaxe du grec ancien, je dois apprendre à trouver une page où se trouve la syntaxe du grec ancien et je deviendrais plus vite et plus facilement savant en grec ancien qu'avec n'importe quelle grammaire grecque à ma disposition !
Il n'est pas venu à l'idée de M. Guillou, qui n'enseigne pas, que "l'autruche", en classe chaque jour face aux élèves, a peut-être quelques idées précises sur la question et que les usages numériques des élèves ne leur sont peut-être pas profitables ?On a vu le ridicule de cette institution qui, telle l’autruche, ne veut rien savoir des usages numériques des jeunes et installe (ou fait semblant d’installer, ce qui est pire !) dans les salles d’examen des détecteurs de téléphones portables, préférant résoudre par les seuls moyens techniques un problème hautement éducatif (la triche supposée).
Un exemple au hasard : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-web :mrgreen:
Il est vraie que cette expérience amusante m'avait valu d'être qualifiée de "blaireau", d'"imposteur cynique", de "gros con" auteur d'une "saloperie réactionnaire, méprisante et cynique" sur les réseaux dits "sociaux" par le même M. Guillou. Quel ardent défenseur du Bien !
Nous y voilà ! La fraude entre élèves n'existe pas dans le monde merveilleux du numérique, seulement du "travail collaboratif et coopératif" !Comment concilier le travail collaboratif et coopératif avec l’évaluation traditionnellement individuelle ?
Bref comment faire pour que l'école renonce enfin à être l'école !Comment faire évoluer les examens pour permettre l’évaluation des capacités à se saisir des connaissances disponibles en ligne et à se les approprier ?
J'irais même plus loin : qui pourrait les évaluer puisque les élèves en sont les meilleurs juges ?Aujourd’hui, j’ajouterais :
Qui se préoccupe de comment évaluer les nouvelles compétences sociales des élèves qui leur permettent d’accéder à une certaine forme de culture numérique et de publier et de s’exprimer massivement, comme jamais un élève n’avait eu, jusqu’ici, l’opportunité de le faire ?
A noter quand même les expressions nébuleuses de "forme de culture numérique" ou de "nouvelles compétences sociales" : que M. Guillou ne donne -t-il pas des exemples concrets et précis !
Car ce qu'ils connaissent, ce qu'ils savent faire avec leur propre intelligence ne compte évidemment pas. Ils sont comme des handicapés que l'on priverait ide leurs béquilles numériques : voilà le glorieux horizon numérique qu'appelle de ses vœux notre consultant préféré !Tout se passe comme si on demandait à ces élèves, à l’occasion de cet examen, de tout quitter, de tout laisser à l’entrée de la salle...
De quelles compétences sociales et citoyennes s'agit-il ? Les insultes homophobes ou racistes sur Twitter ?...les compétences sociales et citoyennes qu’ils ont acquises,
Le Bac évalue bien autre chose que des connaissances ponctuelles. résoudre un problème de physique n'a rien d'une recherche documentaire. M. Guilou fait partie de ceux qui croient que le Bac ressemble à "Question pour un champion"......les dispositifs techniques qui leur permettent de les mettre en œuvre et d’accéder à l’essentiel des connaissances disponibles,
...de renier ce qu’ils sont profondément, des internautes digiborigènes aguerris comme dit Yann Leroux...
Et n'oublions que l'école a maintenant pour vocation de développer le numérique. L'outil (ou réputé tel) devient la fin.... « Le baccalauréat est-il est frein au développement du numérique ? » demande opportunément Claude Tran dans Educavox, la réponse est oui, bien sûr.
Alors qu'on voit que la réflexion de M. Guillou est beaucoup plus avancée : renonçons à la pensée complexe et numérifions les examens de demain.À la différence qu’un frein empêche partiellement une progression alors que l’absence totale — je répète : totale — de réflexion ou d’idées de nos élites sur le sujet du baccalauréat ou des autres examens du second degré dans les propositions avancées pour construire l’école numérique condamne définitivement ces dernières. Définitivement.
Heureusement qu'il y a des visionnaires et des prophètes pour comprendre quels seront les lendemains qui chantent !C’est humain et tout naturel : pourquoi les pratiques en classe changeraient-elles quand tout ou presque est construit, de la maternelle à la terminale, pour préparer les élèves à réussir ce sacro-saint baccalauréat, tel qu’il est, guère différent de ce qu’il était au milieu du siècle dernier...
On aurait pu tenir le même discours au moment de l'apparition de l'électricité ou de la télévision...... aujourd’hui déconnecté de la société et des pratiques des élèves, demain déconnecté des possibles et heureuses évolutions numériques en classe ?
On verra quand on les verra, ces "heureuses évolutions numériques en classes" : pour l'instant, à part quelques utilisations ponctuelles dans certaines disciplines par le professeur lui-même, c'est assez peu concluant.
Numérifions le Bac pour mieux numérifier l'école !Si rien ne change dans ses modalités, radicalement, rien non plus ne changera au quotidien, dans la classe.
Que les instances scolaires les plus hautes se le tiennent pour dit ! Michel Guillou a parlé.C’est par là qu’il faut commencer, procéder dès 2014, à un changement radical des modalités d’évaluation des compétences scolaires des élèves...
On ne saura toujours pas lesquelles....sans oublier les autres, acquises hors de l’école...
On ne dit plus copier-coller ou plagier, mais "s'approprier et réutiliser" : voilà qui intéressera Jea-Noël Darde du site "Archéologie du copier-coller" et spécialiste du plagiat universitaire....sans oublier non plus de vérifier que ces apprentis étudiants savent, comme on le fait maintenant de plus en plus à l’Université, s’approprier et réutiliser de nouvelles connaissances plutôt que de réciter celles qu’ils ont apprises par cœur.
Quelle grandeur d'âme !C’est possible même en gardant les mêmes programmes et les mêmes contenus d’enseignement.
Mais en interdisant toute communication, ce qui est totalement contraire à l'esprit "collaboratif et coopératif".Le Danemark et d’autres pays après lui, au nord de l’Europe, ont déjà fait évoluer ces examens de fin de cycle, apparemment sans problème majeur, en permettant aux bacheliers d’utiliser pendant les épreuves des terminaux d’accès à l’Internet.
A noter que l'expression "sans problème majeur" vaut progrès pédagogique.
Mais taisons-nous : si le Danemark l'a fait, nous devons le faire. Le raisonnement est puissant.
Quelle bonté d'âme encore ! Dans sa générosité toute numérique M. Guillou est prêt à des concessions.Introduisons, pour éviter le stupide bachotage actuel, une dose d’évaluation continue, en première et en terminale, mais s’il s’agit, pour garantir l’égalité républlcaine, de conserver l’examen terminal du lycée...
Ah... ça devient finalement des "réussites" : où sont donc les études qui en attestent ?...comme barrière à franchir pour accéder à des études universitaires, modifions le radicalement en prenant exemple des réussites nordiques...
Quel beau mouvement républicain : adapter l'école à ce que l'élève sait faire !...en adaptant les exigences de l’école à celle de la société et aux compétences réelles des élèves.
Il manquait cet argument imparable : ne réfléchissons surtout pas et fonçons tête baissée, il en s'agit après tout que de l'éducation de nos enfants.C’est un défi pour tout de suite, il ne faut pas attendre.
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Replay : www.wat.tv/video/lci-est-vous-mag-intern...ac-6bokd_2exyh_.html
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Afin d'éviter les fraudes à l'équivalent local du baccalauréat, le Danemark fait plancher, depuis 2010, les candidats avec accès illimité à Internet. Explication d'un responsable danois ("01.net", 5/5) : "Pour les épreuves de langues, il ne s'agit pas de traduire un texte mais de trouver la traduction avec le moins de fautes parmi les différents services en ligne, en justifiant son choix."
Pour les anciens pédagogues, une vraie paire de clics !
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- Loys
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Dans "L'Etudiant" : "Et si Internet était autorisé aux épreuves du bac ?"
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