La suppression des notes

Dans le "Café" du 21/05/14 : "Evaluer positivement dans la classe : La méthode PIPADI " .

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Commentaires à venir.

Dans "La Croix" du 23/05/14 : "École, le gouvernement ouvre le chantier de la notation" .

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Commentaires à venir

Dans "VousNousIls" du 23/05/14 : "Les notes sont un outil de pouvoir des enseignants sur les élèves" , entretien avec Philippe Tournier du SNPDEN, syndicat national des personnels de direction.

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

La technique des promoteurs des nouvelles "pédagogies" : faire croire que nous vivons toujours à l'époque des Héritiers (1964) de Bourdieu.

"Les notes sont un outil de pouvoir des enseignants sur les élèves"

Ce genre d'accusation est toujours sympathique. Venant de l'autorité hiérarchique c'est assez croquignolet.

Le col­loque "Evaluation et démo­cra­tie"...

...s'est tenu la semaine der­nière à Besançon. L'occasion d'analyser le sys­tème de nota­tion actuel des élèves et de réflé­chir à son ave­nir.

Ce système "actuel" est très récent, il est vrai. Dommage que le SNPDEN ne s'intéresse pas à certaines autres réformes, pour le coup plus récentes.

Le point avec Philippe Tournier, secré­taire géné­ral du syn­di­cat SNPDEN-UNSA.

Un fervent partisan en 2012 de la notation pédagogique... des enseignants par les chefs d'établissement !

Que pensez-vous de l'évaluation pra­ti­quée actuel­le­ment en France ?
Notre sys­tème d'évaluation sur 20 n'est pas satis­fai­sant. Avoir son bac avec 10 de moyenne signi­fie que l'on a obtenu que des 10 par exemple, ou alors des notes très dif­fé­rentes, comme un 3 et un 17. Ce n'est pas la même chose !

Effectivement mais où est le problème ? Que faudrait-il ? Que les élèves obtiennent tous la même chose ?

Le concept même de moyenne pose pro­blème. Lorsqu'un élève obtient son année à 10, cela cer­ti­fie qu'il a acquis seule­ment la moi­tié des savoirs...

Une évaluation serait nécessairement une évaluation des "savoirs" ?

Le but de notre sys­tème n'est pas de vali­der ce que les élèves savent, mais de les ran­ger. Il s'agit juste de déter­mi­ner si l'élève A est devant l'élève B.

C'est tout à fait l'esprit de nos examens, en effet.

Quels sont les pro­blèmes de ce modèle ?
L'évaluation est aca­dé­mique, donc nous tri­ons les élèves sur des cri­tères aca­dé­miques comme la dis­ser­ta­tion ou le pro­blème mathé­ma­tique.

C'est effectivement scandaleux. Et pourquoi pas le niveau scolaire, tant que nous y sommes ?

Les démarches auprès de la col­lec­ti­vité, l'engagement, l'humanitaire, les com­pé­tences sociales ou en tra­vaux manuels, ne sont pas valo­ri­sés dans ce sys­tème.

Je serais curieux de savoir comment on évalue "l'engagement" (c-est-à-dire ?) ou mieux une "compétence sociale", ce qui au passage constitue une vision bien triste de la relation avec autrui, réduite à une "compétence" dans la plus pure tradition managériale. Ne parlons pas de "l'humanitaire" (sic) qu'il faudrait donc évaluer. Et de quels "travaux manuels" parle-t-on ?
Tout ceci est censément très généreux, mais surtout très flou et très fumeux.

Autre pro­blème : les élèves consi­dèrent leurs notes comme le salaire de leur savoir, pas comme une vali­da­tion. Une fois qu'ils connaissent leur résul­tat, ils ne s'intéressent pas du tout à la cor­rec­tion du sujet.

Ah bon... M. Tournier et moi ne devons pas avoir les mêmes élèves, en ce cas.

Les notes sont égale­ment un outil de pou­voir des ensei­gnants sur les élèves. Face à trente ado­les­cents, ce genre d'outil est bien­venu pour aider l'enseignant à main­te­nir son lea­der­ship.

Le "leadership", ça sonne mieux que l'autorité professorale.
C'est vrai que c'est un problème qu'un professeur puisse exercer la moindre autorité professorale. A ce sujet, d'ailleurs, qu'il ne compte pas sur le chef d'établissement.

Si cette évalua­tion dis­pa­rais­sait, il fau­drait bien la rem­pla­cer par quelque chose.

Pourquoi, après tout ?

Comment faire pour le changer ?
Il y a eu des pré­cé­dents. A la fin des années soixante on a voulu rem­pla­cer l'évaluation sur 20 par un sys­tème ABCDE.

Il faudra m'expliquer en quoi un tel système permet de contrevenir aux "problèmes" évoqués précédemment...

Mais au final cela fait plus de trente ans que l'on essaie de sup­pri­mer ce sys­tème tout en y reve­nant, inexo­ra­ble­ment.

Comment se fait-ce ?
Heureusement, avec l'orientation choisie (comme avec l'accessibilité des examens), tout sera vite résolu !

Le blo­cage vient du minis­tère, pas des ensei­gnants. Il y a un vrai double dis­cours : le minis­tère nous dit qu'il faut chan­ger l'évaluation des élèves tout en main­te­nant le statu quo. On vante les méthodes alter­na­tives de nota­tion mais on fait le contraire, c'est de l'hypocrisie. Changer l'évaluation des élèves en France c'est chan­ger les exa­mens type bac­ca­lau­réat et brevet.

Pour évaluer "les démarches auprès de la col­lec­ti­vité, l'engagement, l'humanitaire, les com­pé­tences sociales ou en tra­vaux manuels" !

Quelles sont les pers­pec­tives d'évolution demain ?
Pour le futur, tout est ima­gi­nable !

Mais aucune réponse claire n'est donnée...

La ques­tion est plus de déter­mi­ner com­ment mettre en œuvre les trans­for­ma­tions.

Ben non : la question est plutôt de déterminer quelles transformations pour l'instant...

Très peu de gens tra­vaillent sur la pros­pec­tive après trente ans d'immobilisme.

C'est vrai que depuis trente ans rien n'a changé dans l'école... Rien que le nombre de bacheliers a été multiplié par trois !

Tout le monde est très pru­dent, les notes sur­vivent après 50 ans de cri­tique, ce n'est pas sans rai­sons ! A l'heure actuelle, per­sonne ne pense qu'il va y avoir une évolu­tion de la nota­tion dans les années à venir. Le futur qu'on défi­nis­sait il y a trente ans est tou­jours là, rien n'a changé.

Le problème est surtout que ce "futur" n'était pas "défini"...

Le sys­tème actuel est tout à fait en har­mo­nie avec ce qui est attendu de lui : le tri des élites sociales. Savez-vous que de 1995 à 2010, le taux d'accès au bac s'est arrêté alors qu'il pro­gres­sait constam­ment ? Il y a moins de bache­liers aujourd'hui qu'en 1995.

Ah... L'année 1995 était une très bonne année, avec 62,7% (58,9% en 1994) d'une génération obtenant le Baccalauréat. A comparer avec une bonne année récente, 2012 et son taux de 76,7%...

La machine a été offi­ciel­le­ment relan­cée depuis 2010 avec les bac pro mais, pour les bac géné­raux, il y a une panne depuis plus de vingt ans.

Encore une fois l'année 1995 n'a pas été choisie au hasard puisque c'est la seule année où la proportion d'une génération a atteint 37% pour le bac général. Mais il y a vingt ans, ce taux était de 32% contre 37% en 2012. Pour le reste...

Source : www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF07252

Le sys­tème est para­lysé. La situa­tion ne cesse de se dégra­der et ce n'est pas le recul de la ren­trée qui va chan­ger quelque chose.

Ou plutôt son avancement puisque c'était une grande innovation...

Dans le "Café" du 05/06/14 : "L'évaluation nouveau chantier ministériel"

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

Dans "L'Humanité" du 10/06/14 : "Les notes précipitent-elles les élèves dans l’échec scolaire ?"

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.

A lire ici : www.laviemoderne.net/veille/les-nouvelle...socle?start=60#10938

Le CSP pré­co­nise la mise en place d'une "évalua­tion posi­tive per­met­tant de valo­ri­ser dif­fé­rents niveau de réus­site". L'idée n'est pas nou­velle, qu'est-ce que cela signifie ?
En cohé­rence avec la loi de refon­da­tion de l'école, l'évaluation est faite par cycle et non pas par classe. Il s'agit donc de mettre en place des indi­ca­teurs pour appré­cier ce que les élèves ont appris à l'issue de cha­cun des cycles, même si les ensei­gnants auront sans doute besoin de guides pour mesu­rer année après année les acquis de l'élève. La logique de la moyenne et de la com­pen­sa­tion n'existe plus. Nous pro­po­sons une échelle de vali­da­tion, avec un niveau mini­mum requis, comme cela se pra­tique déjà dans bon nombre de pays européens.

Dans "Sciences humaines" du 15/06/14 : "Pourquoi noter les élèves ?"

Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.