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Carte scolaire et mixité
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Quelques commentaires s'imposent :
"des effets positifs sur eux" : on va pouvoir constater pourquoi cette proclamation est aussi évasive.Mixité scolaire : Le brassage social des élèves au collège « a des effets positifs sur eux »
Comme c'est étonnant ! Julien Grenet (CNRS), auteur du rapport "Renforcer la mixité sociale dans les collèges parisiens" en 2016 et membre en 2017 du comité scientifique ministériel, conclut à la pertinence du dispositif.INTERVIEW Pour Julien Grenet, chercheur au CNRS, l’expérimentation de secteurs multi-collèges conduite à Paris depuis septembre 2017 est largement positive
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Personne ne s'interroge sur l'aberration pédagogique d'élèves partagés entre deux collèges, sur un secteur géographique par ailleurs deux fois plus grand...Depuis la rentrée 2017, Paris expérimente une méthode d’affectation des élèves aux collèges publics : les secteurs multi-collèges. Ce dispositif consiste à définir des secteurs communs à plusieurs collèges géographiquement proches, de manière à rééquilibrer leur recrutement social.
Incroyable : quand on renforce (brutalement) la mixité sociale, la mixité sociale est (brutalement) renforcée !Selon un rapport de l’Institut des politiques publiques publié ce jeudi, cette expérimentation est globalement une réussite, car elle a amélioré la mixité sociale dans les collèges et a permis de réduire l’échappée des élèves dans le privé.
C'est pourquoi une expérimentation ne concernant que le public et faisant fuir encore davantage davantage dans le privé est une excellente idée !La ségrégation scolaire a-t-elle beaucoup augmenté ces dernières années à Paris ?
Oui, car les collèges publics reproduisent la sociologie de leurs secteurs. Du coup, depuis une vingtaine d’années, on assiste à une lente augmentation des élèves qui quittent le public pour être scolarisés dans le privé, dans le but d’éviter les collèges « ghettos ». Alors qu’au début des années 2000, 29 % des collégiens étaient scolarisés dans le privé, ils sont 35 % aujourd’hui.
Car ces inégalités ne peuvent avoir aucun lien avec le fait que l'enseignement privé choisit ses élèves tout en restant financé par l’État !Or, les résultats de l’enquête internationale Pisa rappellent que la France est l’un des pays de l’OCDE où l’origine sociale des élèves détermine le plus fortement leurs performances scolaires à l’âge de 15 ans.
C’est donc en raison de ce constat que Najat Vallaud-Belkacem a lancé cette expérimentation de secteurs multi-collèges en 2017 alors qu’elle était ministre de l’Education ?
"Ces derniers devant rester dans leur collège jusqu’à la fin de la 3e" : on comprend le succès d'une mixité ainsi imposée. Peu d'élèves ont pu fuir dans le privé, en effet.Pour les collèges Coysevox et Berlioz (18e), distants d’à peine 600 mètres, la méthode retenue a été celle de la « montée alternée ». Elle consiste à affecter tous les élèves entrant en 6e dans un même secteur une année au collège Coysevox, et l’année d’après à Berlioz. Ces derniers devant rester dans leur collège jusqu’à la fin de la 3e.
Le choix entre deux collèges de très faible niveau scolaire...Une autre méthode a été utilisée, baptisée « le choix régulé », qui a concerné les secteurs des collèges Bergson-Pailleron (19e) et Curie-Philipe (19e). Là, les familles émettent des vœux pour l’un ou l’autre des deux collèges, et leur enfant est ensuite affecté en fonction des préférences des familles, en veillant à équilibrer la composition sociale des deux collèges.
Cette expérimentation a-t-elle été concluante ?
Pourquoi parler de "chacun" puisqu'il ne s'agit plus que d'un seul collège ? La réussite de l'expérimentation est prévisible : quand les élèves défavorisés sont affectés dans un autre collège, ils y sont affectés...Elle est globalement positive. Concernant la première méthode, dite de « montée alternée », alors qu’avant l’expérimentation, le collège Berlioz comptait 50 % d’élèves défavorisés et le collège Coysevox10 %, chacun accueille désormais environ 25 à 30 % d’élèves défavorisés. La mixité a bel et bien progressé.
On peut mettre en doute ce chiffre : la méthodologie n'est d'ailleurs pas détaillée.Et le taux d’évitement vers le privé est passé de 24 % en 2016 à 16 % en 2019.
C'est-à-dire... avant même la mise en œuvre de l'expérimentation !La méthode du « choix régulé » a aussi porté ses fruits. Surtout pour les collèges Henri Bergson et Édouard Pailleron. Alors qu’au cours de la période 2011-2016, entre 35 et 40 % des parents domiciliés dans ce secteur faisaient le choix du privé à l’entrée en 6e, cette proportion est tombée à 25 % à la rentrée 2017.
Ce chiffre serait par ailleurs à vérifier.
Quand on affecte les élèves sur deux collèges, les élèves sont affectés sur deux collèges : la conclusion est imparable !La part des élèves très favorisés s’est aussi rééquilibrée : en 2016, elle était de 19 % à Pailleron, contre 28 % à Bergson ; en 2019, elle était de 26 % dans les deux collèges.
Encore à vérifier pour l'évitement vers le privé.Dans le secteur Curie-Philipe, le dispositif a eu des effets plus modestes, mais il a entraîné une diminution de l’évitement vers le privé, qui est passé de 35 % en 2016 à 28 % en 2019. Même effets en demi-teinte sur la mixité sociale. Notamment parce que les deux collèges n’ont pas la même offre pédagogique. Le collège Curie dispose en effet d’une classe à horaires aménagés de musique (CHAM) qui permet d’attirer des enfants de CSP +, contrairement au collège Philippe. Malgré cela, la composition sociale de ces deux collèges a commencé à se rééquilibrer à partir de 2019.
Il est très difficile d'obtenir une place avant même l'entrée en 6e, alors après la sixième...Les parents ont-ils continué à jouer le jeu après la 6e, ou ont-ils enlevé leur enfant en 5e pour le mettre dans le privé ?
De fait, on peut très rationnellement faire l'hypothèse que les stratégies d'évitement ont anticipé les secteurs multi-collège et commencé bien avant avec des inscriptions plus nombreuses en primaire dans le privé... et donc un taux d'évitement plus faible en fin de primaire, mais seulement de façon artificielle. De fait, les effectifs des collèges privés avoisinants n'ont pas diminué...
Ce phénomène est d'ailleurs confirmé : dans deux écoles élémentaires privilégiées du quartier, trois classes ont fermé. Comme le dit un parent d'élève : "Les enfants quittent l’école publique DES LE CE 2 ou CM1 pour s’assurer une place en 6e dans le privé. Il reste en CM2 ceux qui ont choisi de rester ds le public." ( source )
Rien d'étonnant ici : un cursus commencé est difficilement interrompu, surtout pour les parents qui - faute d'anticipation - ont dû jouer le jeu...La mixité sociale observée à l’entrée en 6e est restée remarquablement stable à mesure que les élèves ont progressé dans les niveaux supérieurs. Car si ce type de dispositif créé des réticences au début, les parents qui ont joué le jeu ont été rassurés ensuite.
Nulle part n'est interrogée la ségrégation résidentielle, premier facteur (bien avant l'école) de ségrégation sociale et scolaire.Pourquoi Jean-Michel Blanquer n’a-t-il pas étendu cette expérimentation à d’autres collèges, comme Najat Vallaud-Belkacem l’avait prévu ?
Le ministre de l’Education ne s’est pas beaucoup exprimé sur la mixité des établissements et a préféré renforcer les moyens pédagogiques en primaire dans l’éducation prioritaire, avec le dédoublement des CP et CE1. Il faut dire aussi que les maires sont réticents à ce type d’expérimentation, car ils savent que cela peut représenter un coût politique, les parents CSP + y étant hostiles au départ.
Le ministre a quand même laissé cette expérimentation se poursuivre. C’est dommage qu’elle n’ait pas été étendue, car en améliorant la mixité dans les collèges, on pourrait réduire fortement le nombre d’établissements Rep dans les grandes villes. Et aujourd’hui encore, beaucoup trop de collèges sont des ghettos.
Par ailleurs, comme le signale un parent d'élèves concerné : "Prétendre que le but est de faire baisser le nombre de collèges REP est démagogique et absurde. Il reste autant d’élèves en difficulté scolaire et sociale, mais le « mélange » permet de faire sortir de REP, en les privant des moyens REP, ces établissements".
Donc, les résultats scolaires - les plus importants à vrai dire car cela sert à peu de chose à un élèves défavorisé de côtoyer des élèves favorisés si l'échec est le même pour lui en fin de parcours scolaire - ne sont pas encore connus. Les "effets positifs" n'ont, à proprement parler, rien de scolaire. De fait, la mixité scolaire (dont la mixité sociale n'est que l'émanation), n'est mentionnée nulle part dans ce bilan.Avez-vous pu mesurer si la mixité jouait sur la réussite des élèves ?
Si les collégiens passent le brevet cette année, on va pouvoir comparer leurs résultats avec ceux de leurs camarades ayant connu le système d’affectation précédent. Il faudra ensuite attendre quelques années pour observer les effets des secteurs multi-collèges sur les trajectoires scolaires : cette mixité a-t-elle permis aux élèves défavorisés d’élargir les champs des possibles en matière d’orientation ?
Par ailleurs, comme nous l'avons déjà constaté, avec l'inflation des résultats au brevet, ceux-ci ne veulent plus dire grand chose.
Un bilan à l'image de l'expérimentation : purement idéologique.
Peut-être mais, avec si peu d'exigence (des élèves qui se comportent à peu près normalement), ce n'est bien qu'une illusion de réussite scolaire.Les retours des équipes pédagogiques nous font déjà part des effets positifs sur les aspects comportementaux : les élèves relégués dans des ghettos ont tendance à avoir moins confiance en eux, sont davantage exposés à des comportements déviants et expriment souvent un rapport résigné à leur orientation. Si on les affecte dans un établissement plus mixte, ils gagnent confiance en eux, sont exposés à d’autres normes et sont moins souvent enclins au fatalisme social.
Rappelons que "les équipes pédagogiques" ont été déchirées par la brutalité de l'expérimentation.
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Une remarque sur un point :
Victoire. Sauf que, si l'on se fonde sur les statistiques du brevet pour les extrapoler, les chiffres d'élèves scolarisés dans le privé ont progressé de 10% dans l'arrondissement, quand ceux du public ont diminué sur la période 2017-2021 (et plus encore sur la période 2014-2021 : +40% !)."l’évitement vers le privé est passé de 24 % en 2016 à 16 % en 2019."
Comment expliquer ce mystère. Simple ! Tout est dans la définition et le calcul de "l'évitement". En se fondant sur le nombre d'élèves scolarisés dans le primaire public poursuivent dans un collège public, on ne tient pas compte de la fuite de plus en plus précoce des publics vers le privé, dès le primaire (avec des fermetures de classes dans le public). Dès lors les chiffres triomphants sont plus que trompeurs !
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Avec évidente confusion mixité scolaire et sociale...
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De 50% à 63% de réussite au brevet : des chiffres censés attester de la réussite du dispositif mais qui sont très flous...
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[Mes enfants] sont aujourd'hui scolarisés dans un établissement privé qui est sous contrat et, donc, qui remplit une mission de service public et ils étaient scolarisés avant en REP+. Il y a des moment qui, dans le développement de l'enfant, peuvent être compliqués. C4est le choix des parents d'enfants pour lesquels, à un moment, les conditions d'une scolarité sereine et heureuse n'étaient plus réunies.
Edit du 18/01/23 : www.laviemoderne.net/veille/vers-la-libe...ublic-le-monde/24281
Nos comparaisons montrent que les mêmes écarts sont systématiquement constatés à effectifs égaux. L’offre de spécialités et de sections linguistiques (très étoffée dans le public à Paris) ne justifie pas non plus des différentiels qui dépassent parfois la centaine d’heures. C’est le cas, entre autres, pour l’Ecole alsacienne, établissement privé laïque du 6e arrondissement – les enfants du ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, y sont scolarisés au collège –, qui disposait en 2021 d’environ cent vingt heures de plus que Lavoisier, lycée public du 5e arrondissement, pour un même nombre d’élèves autour de 570. Sans compter que le privé, subventionné à 73 % par de l’argent public (Etat et collectivités), dispose de fonds propres qui lui permettent de financer des options supplémentaires.
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