La réforme des programmes et du socle
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Et dans "Le Monde" du 10/10/13 : "Une réforme de la maternelle au collège"
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Révolution copernicienne. Le programme n'est plus un objectif de réussite, il devient même un obstacle à la réussite. Il convient donc non plus de hisser le niveau des élèves à celui des programmes mais d'adapter les programmes au niveau des élèves.Le ministre demande que les nouveaux programmes soient "plus favorables à la réussite de tous les élèves".
La barre est trop haute : favorisons la réussite au saut en hauteur en baissant la barre.

Le jargon utilisé en français serait donc une "évolution scientifique" ?Ils doivent "prendre en compte de manière réaliste le temps dont disposent les enseignants". Le ministre entend probablement des programmes moins chargés et donc qui laissent plus de liberté et de marge aux enseignants pour suivre les instructions. V Peillon veut aussi des programmes lisibles par les parents . Ce souhait avait été porté également par la droite mais il se heurte au fait que l'école ait évolué. Du coup les parents ne s'y retrouvent pus dans les termes grammaticaux ou dans la conception même de certaines disciplines qui ont beaucoup changé. Comment y remédier sans revenir sur les évolutions scientifiques ?

Un conseil : définir le socle en fonction du niveau des élèves peut favoriser la réussite scolaire.L'articulation avec le socle devient une obligation alors que jusque là le socle était très secondaire. Il appartient au CSP de définir le socle.

Toutes choses mises en place depuis vingt ans qui ont su montrer leur efficacité dans les résultats que l'on observe actuellement.Autre changement structurel, les programmes devront être conçus par cycles et faciliter l'interdisciplinaire.
L'évaluation va devenir une entrée essentielle des programmes. C'est qui pilotera le travail des enseignants. "Des niveaux d'attendus pourront être définis en cohérence avec les modalités d'évaluation que vous établirez", dit la lettre de V Peillon.

Heures en plus ou à la place des heures d'enseignement ?Au collège, le ministre souhaite "que des temps d'accompagnement pédagogique puissent être introduits au sein des enseignements que vous identifierez comme prioritaires... Un volant d'heurs professeurs sera alloué à chaque niveau pour donner aux équipes davantage d'autonomie".
C'est surtout une vision très anglo-saxonne et comme chacun sait nous avons toujours bien inspirés d'adopter les méthodes anglo-saxonnes. On voit d'ailleurs la réussite de cette vision plus haute dans les pays anglo-saxons.Une nouvelle conception des programmes ?
V Peillon souhaite encourager l'interdisciplinarité dans les programmes. La nomination de RF Gauthier au CSP devrait amener le CSP à réfléchir d'abord à l'écart entre programme et curriculum. "Le curriculum renverse la logique des programmes habituelle", nous avait dit A Boissinot. "C'est une vision plus haute qui décline les disciplines en partant du parcours d'apprentissage des élèves".
Les programmes à la française sont fragmentés, annuels, ils ne se justifient pas par rapport à un projet éducatif.

Bref le curriculum est un pavé dans la liberté pédagogique.Ils sont très limités, sans référence aux modes d’évaluation, aux outils pédagogiques à employer. Le curriculum c’est une prescription qui a un caractère systémique et qui inclut la formation des enseignants, la gestion de la classe etc.

Oui, l'évaluation standardisée est un grand progrès pour l'école, n'en doutons pas. Les tests et le bachotage dans le secondaire dans le système américain en témoignent assez.Avec le curriculum, la mise en œuvre du programme sort de l’implicite et devient le fruit d’un travail collectif dans l’établissement", nous disait Roger-François Gauthier , directeur d'un excellent numéro de la Revue de Sèvres sur le sujet. C'est cette vision incluant l'évaluation que l'on perçoit dans les instructions ministérielles.

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Un élément de réponse ici : "Programmes : Peillon annonce 4000 postes supplémentaires pour le collège"Loys dit: Heures en plus ou à la place des heures d'enseignement ?
De source syndicale nous avons appris que ces 4000 postes seraient des équivalents temps plein, c'est à dire en fait des heures d'enseignement créées pour l'occasion. 4000 postes représentent 72 000 heures soit de 10 à 14 heures par collège si l'on tient compte ou pas des 1777 collèges privés sous contrat. C'est à dire fort peu pour chaque établissement par rapport aux ambitions ministérielles qui sont de mieux accompagner les élèves et de dégager du temps pour les équipes. On est donc amené à réfléchir plus loin.
La refonte des programmes pourrait permettre de dégager des volumes horaires disciplinaires comme cela avait été évoqué à un moment au moins pour la 6ème. Les heures d'enseignement attribuées aux établissements resteraient identiques mais le volume horaire disciplinaire pourrait diminuer pour inclure l'accompagnement des élèves. La lettre de mission donnée par V Peillon au Conseil supérieur des programmes appelle d'ailleurs à recalibrer les programmes pour les rendre réalistes. Reste ensuite le modèle pédagogique. On a connu dans le temps les 10% pédagogiques, les modules et encore d'autres formules comme l'accompagnement au lycée. Le volume horaire sera-t-il ciblé sur des catégories d'établissement ? Ces heures seront-elles débloquées sur projet pédagogique ? Le cabinet ne dit mot pour le moment.

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www.education.gouv.fr/cid75495/le-consei...rieur_des_programmes
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Mais nous retiendrons surtout cette conclusion, pertinente sur ce fil de discussion sur les futurs programmes :
Claude Lelièvre dit: Pour le secondaire, les discussions vont encore se poursuivre. Les mesures prises seront sans doute modestes dans l’immédiat. Mais de toutes façons, elle devraient être reprises à nouveau frais assez rapidement si l’on en juge par les projets annoncés du Conseil supérieur des programmes (avec notamment la nouvelle centration sur les »cycles » et une certaine adaptation des programmes et de leurs applications effectives pour chaque établissement, ce qui aurait pour effet de devoir travailler – et de s’organiser – »autrement » ).
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michel.delord.free.fr/refondons.html
Introduction
Refondons I - « Comment pouvoir bien tenir son crayon ? » (ou la question du mobilier scolaire) -20/09/2012
Refondons I bis - « Police, polissons et instruction » (ou Instruction / Contrôle social) - 06/10/2012 ici en pdf
Attention : Refondons I et I bis ne sont pas sur cette page où il n'y a que des extraits.
MD
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J'ajouterais que le numérique rend caduque l'instruction !MD dit: Les défenseurs de la « nouvelle refondation de l'école » considèrent que la fonction essentielle de l'école n'est pas l'instruction mais l'éducation : peu importe que les élèves ne sachent pas faire une division - où fassent dix fautes par ligne - c'est dépassé!! - pourvu qu'ils aient eu des leçons de morales et que l'on considère que le front principal à l'école est celui de la lutte contre les violences scolaires, sujets beaucoup plus faciles à traiter médiatiquement que la nécessité de savoir faire une division à la main

"Je google donc je sais"
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A consulter : www.education.gouv.fr/cid75495/le-consei...r%20des%20programmes
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Merci à @1prof2lettres.
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En vérité les "Cahiers" ont si peu "confiance" dans les "équipes" qu'ils suggèrent au président du Conseil supérieur des programmes - non sans un certain machiavélisme - d'imposer les nouvelles pédagogies (par exemple le renoncement à l'enseignement purement disciplinaire ou le travail obligatoire en équipes) par des moyens plus contraignants, en imposant par exemple des programmes en partie non-disciplinaires ou des épreuves d'examen non disciplinaires.pour une vraie refondation et une confiance faite aux équipes
C'est vrai que la "liste des contenus étudiés dans chaque discipline" ne permet pas de savoir ce qu'on attend d'un élève.Nous apportons notre soutien au projet du Conseil supérieur des Programmes (CSP) de repenser les programmes scolaires en termes de curriculum, c’est-à-dire en prenant en compte l’ensemble de l’expérience scolaire de chaque élève et non la seule liste des contenus étudiés dans chaque discipline.

Ça tombe bien : son président est déjà d'accord avec les "Cahiers" ( voir plus haut dans ce fil ) !Toutefois, pour que la mise en œuvre de ce principe ait des chances sérieuses d’introduire dans les pratiques et les apprentissages les changements que les difficultés actuelles de notre école appellent, nous proposons un certain nombre de principes qui doivent être, selon nous, au cœur de la « charte des programmes » qui est prévue par le CSP.
Bref : pour imposer aux professeurs de travailler en équipe, avec réunions multiples pour fixer en permanence qui fait quoi, fournir des programmes non disciplinaires imposés à tous en plus des programmes disciplinaires. Quelle belle idée du travail en équipe ! Et une belle visibilité offerte aux élèves et aux enfants de ce que l'école attend d'eux.• Les programmes ne doivent pas exclusivement être rédigés discipline par discipline, mais être guidés par un référentiel fournissant des objectifs transversaux et pour ce qui est de la scolarité obligatoire articulés au socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Bref des compétences dont l'enseignement n'est dévolu à personne de précis.• Les programmes ne doivent pas déterminer de manière trop précise par exemple comment aborder la capacité « Savoir distinguer un argument rationnel d’un argument d’autorité » ou la connaissance « Influence de l’homme sur l’écosystème », mais laisser aux équipes pédagogiques une large autonomie pour ce qui concerne la manière de traiter ces compétences, à travers plusieurs disciplines et en tenant compte des besoins constatés et du contexte de l’établissement.
Tout est dans le "par ailleurs"...De même, l’étude des « grandes périodes de l’histoire de l’humanité » n’a pas forcément à être effectuée dans l’ordre chronologique : compte tenu du patrimoine local ou des événements de l’année, les enseignants d’une école peuvent parfaitement bouleverser cet ordre, à partir du moment où cette initiative s’accompagne d’une véritable réflexion sur les moyens de faire acquérir par ailleurs aux élèves la notion de chronologie.

Voilà qui est d'une limpidité cristalline.• Les programmes doivent mettre en avant les principaux attributs de l’acte d’apprendre, de manière à ce qu’ils deviennent aussi importants dans l’acte d’enseigner que les contenus à transmettre et compétences à développer.

Bref tout ce qui est inévaluable...Citons notamment la confiance en soi et le sentiment de compétence, le processus d’expression-création, la compréhension et le sens, la mémorisation et la répétition des acquis pour éviter leur oubli, l’organisation coopérative.
C'est vrai par ailleurs que "les contenus à transmettre et compétences à développer" ne supposent aucune compréhension ou mémorisation...

Notamment quand on leur impose le travail embrigadé.• Rompant avec une tradition qui multiplie les précisions et les conseils qui, sur le terrain, sont souvent interprétés comme des injonctions, les programmes refondés doivent être brefs, le référentiel de chaque cycle pluriannuel ne devant à notre sens pas dépasser quinze pages. C’est en effet la condition indispensable à la prise d’initiative des enseignants, qu’on considère trop souvent comme de simples exécutants.

Comprendre également que les programmes doivent cesser d'être normatifs (" interprétés comme des injonctions") pour devenir indicatifs. Vive l'éducation dénationalisée !

Même si les "Cahiers" n'ont pas besoin de cette consultation pour donner leur avis, au cas où.Ils doivent être consultés lors de l’élaboration des programmes, sous des formes les plus diverses.
C'est beau de promouvoir paternellement "l'autonomie" des enseignants (en fin "dans le cadre des équipes"...) quand on assassine par ailleurs leur liberté pédagogique.Et ils doivent être encouragés à faire preuve d’autonomie sur ce point, dans le cadre des équipes dans lesquelles ils sont intégrés.
Le lien logique ("afin de") m'échappe quelque peu...Les documents d’accompagnement doivent bien être présentés comme des suggestions et des outils pour aider à la mise en oeuvre, mettant l’accent moins sur des conseils institutionnels que sur la présentation d’expériences réelles, variées, où un accent est mis sur les situations complexes et sur la nécessaire différenciation pédagogique. Et ceci afin de préserver aussi la part indispensable d’inventivité, de créativité et de responsabilité personnelles que l’acte pédagogique suppose à tous les niveaux de l’Education.
Et là il n'est plus question d'"autonomie".Une des conséquences sera de redéfinir les rôles des inspecteurs : ils devront s’engager pour que les enseignants se sentent autorisés et même encouragés, ils mettront à disposition des ressources abondantes, en particulier par la mutualisation des expériences menées par des collègues.
Laquelle, institutionnalisée depuis les années 90, a su faire ses preuves.• Tout cela implique une forte revalorisation de la formation continue , indispensable pour outiller et favoriser la prise d’initiative des équipes, en particulier pour développer l’interdisciplinarité.
Et donc, encore une fois, pour imposer des méthodes dont les enseignants ne veulent pas, procéder de manière machiavélique en supprimant les examens disciplinaires.• Enfin, une refondation des programmes n’aura de chances d’influencer véritablement l’enseignement au quotidien que si elle est intimement liée à la redéfinition des modalités de passage des examens, qui orientent véritablement la pédagogie en amont. L’interdisciplinarité sera un vain mot tant que la quasi-totalité des épreuves du baccalauréat et du brevet demeureront disciplinaires.
Encore une fois le lien, logique n'apparaît pas : même en supposant que les exercices des examens soient seulement des exercices de "restitution" (ce qui n'est évidemment pas le cas...), en quoi la "responsabilité pédagogique de l’enseignant" serait-elle "virtuelle" ?La responsabilité pédagogique de l’enseignant et l’adaptation de la pédagogie aux caractéristiques du public resteront virtuelles aussi longtemps qu’une grande partie des épreuves consisteront essentiellement en des exercices de restitution.

"totalement absents" ?Pour que des programmes ouverts confèrent une véritable responsabilité aux équipes pédagogiques, il faut développer les épreuves basées sur la présentation par les élèves de travaux individuels ou collectifs (sur le modèle par exemple des TPE ou de l’histoire des arts, insuffisamment valorisés) et sur des exercices interdisciplinaires, totalement absents des épreuves ponctuelles dans le système français malgré leur grand intérêt pédagogique.


Et de nouveau quel rapport entre la "responsabilité aux équipes pédagogiques" et ces "présentations" ?
A noter encore une fois que l'oral (la "présentation") doit avoir plus d'importance que l'écrit. Enfin non seulement on ne sait plus qui évalue quoi (interdisciplinarité) mais on ne sait plus qui a fait quoi et qui est évalué (travail et présentation "collective"). Avec les nouvelles pédagogies, vive la transparence !

Et ce qu'ils apprennent ici ou là peut bien varier, après tout.Notre école a l’étonnant pouvoir d’absorber les réformes en les adaptant à un système qui, dans les faits, ne change guère. Pour que la refondation des programmes ne soit pas, une fois de plus, un coup d’épée dans l’eau, pour qu’elle s’inscrive dans le cadre d’une école qui permette les progrès et la réussite de tous, il est essentiel :
• de responsabiliser davantage les équipes enseignantes en leur laissant une marge d’autonomie et en substituant à un contrôle tâtillon un pilotage de l’institution autour de grands objectifs à atteindre
• de concevoir les programmes comme des cadres souples, des ressources , l’essentiel étant la construction des compéténces des élèves, l’important étant toujours ce que les élèves apprennent et non ce que l’enseignant enseigne.

Pour résumer, l'idéal des "Cahiers" : qu'on ne sache plus qui enseigne quoi (les enseignants se partageant et se répartissant au gré de multiples réunions les enseignements transdiciplinaires en adaptant à leur public des programmes devenus indicatifs, et non plus normatifs) ni qui est évalué (les élèves travaillant collaborativement) ni sur quels critère (en prenant en compte les nouveaux "attributs de l'acte d'apprendre" quelque peu flous : "confiance en soi", "sentiment de compétence", "processus d’expression-création", "organisation coopérative" et en valorisant l'expression orale plutôt que l'écrit, bien entendu).
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La charte : www.education.gouv.fr/cid78644/la-charte...-des-programmes.html
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Il est toujours temps effectivement de se poser la question après avoir réalisé la "démocratisation" du secondaire.Que doivent savoir tous les élèves ?
Pourquoi le réécrire ? Le précédent ne convenait pas ?Deuxième baptême du feu pour le ministre de l'éducation. Pas encore sorti des rythmes scolaires, Benoît Hamon va devoir arbitrer un débat qui nécessite une vraie vision de l'école : comment réécrire le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ce bagage pour la vie que tous les enfants de France devraient maîtriser à 16 ans ?

Puisque les trois quarts d'une génération ont le Bac aujourd'hui, le système produit donc soit des bacheliers, soit des illettrés !La question est cruciale, alors que le système laisse un jeune sur cinq quasi illettré après ses dix années de scolarité obligatoire et plus de 8 000 heures de cours.

Et comme 85% d'une classe d'âge atteint le niveau Terminale, cela signifie qu'un quart des illettrés se présente au Bac...
Comme c'est objectivement présenté !Elle est redoutable pour M. Hamon parce qu'elle oppose le camp des réformateurs aux tenants de l'immobilisme, et que la synthèse s'annonce difficile.

Mais au fait, vouloir que les élèves ne soient plus illettrés au sortir de l'école, c'est être réformateur, non ?
Car évidemment le socle a une grande incidence sur la réussite des élèves.Le précédent ministre de l'éducation, Vincent Peillon, avait demandé au Conseil supérieur des programmes (CSP) d'inventer une nouvelle version de ce socle qui permette de rendre l'école plus efficace.

En tout cas pas l'unanimité au sens où "Le Monde" la comprend : celle des "réformateurs" progressistes.Il reste deux journées de travail, les 15 et 22 mai, au CSP, avant de remettre sa copie au ministre. Le Monde s'est procuré le document mis en discussion le 15 mai, fruit de six mois de réflexions au sein du CSP. Ces 19 pages sortiront amendées à l'issue des deux journées de travail et des rencontres avec les syndicats, mais ne seront pas réécrites puisqu'elles reflètent déjà la ligne dominante du CSP. Or cette proposition est loin de faire l'unanimité.

Euh... le présupposé de cette réflexion de Maryline Baumard, c'est donc que le collège doit permettre de lutter plus efficacement contre l'illettrisme.Pour caricaturer, ceux qui veulent garder un collège calqué sur le lycée sont satisfaits ; ceux qui veulent une scolarité obligatoire plus cohérente de la maternelle à la classe de 3e sont déçus.

Son nom ?« Le nouveau texte tue le socle commun parce qu'il est trop vague. On en reste à l'énonciation d'un idéal. On attendait qu'il définisse comment former toute une génération. Il devait expliciter les modalités d'évaluation permettant à tous les élèves de progresser. Franchement, on est loin du compte », regrette un partisan d'un collège repensé.
Savoir lire deviendrait donc une compétence du collège !Son camp souhaite un socle donnant un cadre fort, pour que l'enseignant ne coure plus après l'application des programmes mais puisse travailler en profondeur les connaissances et compétences que chaque élève doit, à l'arrivée, maîtriser.
Et en quoi les programmes ne constituent-ils pas un "cadre fort" ?

Si les programmes obligent à aller trop vite, ce n'est pas leur principe qui est en cause mais leur (éventuelle) surcharge (ou plus probablement le fait que les élèves sont de moins en moins prêts à les affronter). Mais si : il faut renoncer aux programmes au profit de la magique logique curriculaire !

Comprendre : les immobilistes.USINE A GAZ
En face, les tenants d'un enseignement secondaire qui reste structuré par les disciplines et par l'idéal des programmes applaudissent le texte du CSP.
Ainsi, le 30 avril, la co-secrétaire générale du SNES-FSU (le principal syndicat d'enseignant des collèges et lycées), Frédérique Rolet, se félicitait du « bon travail fait par le CSP sur le socle », au cours d'une réunion à la direction de l'enseignement scolaire, Rue de Grenelle. Pour elle, « le texte va dans le bon sens parce qu'il correspond à des objectifs ambitieux et propose une vraie culture commune aux jeunes du XXIe siècle. Après, il restera à voir si les programmes seront à la hauteur… », explique-t-elle au Monde.
Ça tombe bien : tous les élèves ou presque vont au lycée aujourd'hui, dont une majorité au lycée général !Comme le rappellent les deux historiens de l'éducation Antoine Prost et Claude Lelièvre, notre collège a été construit sur le modèle d'un petit lycée.

Résumons un peu le raisonnement de nos deux historiens : la démocratisation aurait dû tenir compte du fait que certains élèves ne pouvaient pas "suivre". C'est donc une curieuse "démocratisation" du secondaire qu'ils réclament a posteriori, une démocratisation avec une baisse des exigences.
Qu'ils suivent ou pas importe peu puisqu'il y a des cycles et bientôt l'orientation choisie surtout.L'enseignement y est pensé pour l'élève qui intégrera le lycée général, peu importe que tous ne suivent pas…

Mais de toute façon, n'est-ce pas l'école primaire qui est supposée enseigner la lecture ?

Heureusement le socle, concurrent inutile des programmes inspiré des exigences de PISA et de la logique des compétences, va bientôt les remplacer !En 2005, François Fillon, alors ministre de l'éducation, a le premier écrit dans la loi que la France devait à tous ses jeunes un socle non négociable. Cette petite révolution n'a pourtant pas trouvé sa place. Le collège est resté prisonnier de programmes trop lourds pour permettre à tous de suivre.
Encore une fois : pourquoi les programmes sont-ils subitement trop "lourds" ?
Généralisons d'urgence l'usine à gaz !Le livret d'évaluation qui aurait dû mesurer les compétences acquises par chaque enfant a vite fait figure d'usine à gaz et est entré en conflit avec les classiques notes.

C'est d'une logique imparable, en effet ! Pour avancer, le mieux est en effet de reculer !L'école et le collège ont continué à s'adresser aux premiers de la classe. Alors qu'une école guidée par le socle devrait faire avancer tout le monde.
Ce qui serait bien serait de définir ce qui doit être maîtrisé par tous à l'issue de l'école primaire... mais non : c'est une mauvaise idée !« RÉDUIRE LES INÉGALITÉS »
Alain Boissinot, le président du CSP, est très conscient de ces enjeux. Il rappelait récemment que « l'objectif de la réécriture du socle commun est bien de donner du sens et de la cohérence à la scolarité commune de tous les enfants ; d'arrêter de se référer à un absolu, un programme idéal, mais définir ce qui doit être maîtrisé par tous ».
Bizarre que ça nait pas marché depuis que le socle a été mis en place.La version qui sera discutée le 15 mai stipule bien que « l'acquisition du socle est indispensable pour réduire les inégalités et permettre l'accès au savoir à ceux qui n'ont, pour l'essentiel, que l'école pour apprendre ».

Si c'est pas honteux. Si ça se trouve, l'humanisme est encore mentionné dans le socle.Pourtant, c'est un socle frileux qui y est présenté. Le terme « connaissances » y écrase les « compétences »...

Bon en même temps, quand un des piliers devient "apprendre à apprendre", il ne semble pas que les connaissances "écrase les compétences".

Dépasser, c'est supprimer ?...alors que le président du CSP avait promis que la version définitive dépasserait le débat entre ces deux termes et inclurait un versant évaluation.

Dualité idiote mise en place par l'institution elle-même.Il y a quelque temps, M. Boissinot insistait aussi sur son souhait de « mettre fin à la dualité de l'évaluation d'un côté par le diplôme national du brevet, de l'autre par le livret de compétences »...

Bon à vrai dire il y a dualité entre les notes et le livret de compétences. Les examens n'ont pas grand chose à voir avec des compétences acquises quand elles sont acquises (et définitivement bien sûr).
C'est le côté sadique des enseignants. Mais en l'occurrence ils n'ont jamais demandé une double évaluation !...et ajoutait qu'« il faut qu'il y ait une seule procédure ». Elle ne figure pas dans le texte remanié par le président du CSP lui-même et mis à la discussion le 15 mai. Ce qui le rend inopérant dans une école qui adore évaluer.

C'est vrai qu'une "compétence en cours d'acquisition", c'est très précis.Le sociologue François Dubet le résume : « Pour avancer aujourd'hui, il faudrait que le nouveau socle précise ce que la Nation exige que tout élève sache, et qu'il annonce ce que cela signifie en fin de primaire ou en milieu de collège et en fin de 3e. Il faudrait un cadrage très serré pour que ce soit suivi d'effets. »

Mais c'est immobiliste de vouloir tirer les élèves vers le haut : ne l'oublions pas !M. HAMON VA DEVOIR SORTIR DU BOIS
En fait, le SNES-FSU n'a jamais digéré le concept de socle commun et lui préfère celui de culture commune. Ce terme permettant à ses yeux de conserver un enseignement très disciplinaire et un modèle de collège calqué sur le lycée.
Chez les méchants immobilistes, bien sûr.Derrière ce débat censé opposer deux philosophies de l'école, percent des intérêts corporatistes.
Une preuve de la démocratisation réussie : on y enseignerait au collège ce qu'on enseignait en primaire !Le SNES, majoritaire dans le second degré, se sent délégitimé par ce concept qui, poussé à ses limites, conduirait à créer une « école du socle » – un continuum entre école et collège.
Et ce n'est pas corporatiste pour ces deux syndicats minoritaires que d'y trouver son compte syndical.Cela casserait son champ de syndicalisation qui couvre le collège et le lycée. En face, le SE-UNSA et le SGEN-CFDT, tous deux favorables à un socle fort, syndiquent de la maternelle au bac et n'ont donc pas ce problème.

La collusion du "Monde" avec les syndicats dits "réformistes" est chaque jour un peu plus voyante.
Bon, en suivant la logique, pourquoi l'école du socle, qui sauvera l'école, ne s'étend-elle pas jusqu'au lycée ? Et qu'enseigner au collège si le collège n'est plus régi par les disciplines ?
Bref enseignement disciplinaire = immobilisme. C'est curieux que des promoteurs des compétences prônent l'incompétence dans l'école.Même si Alain Boissinot s'efforce de parvenir à une version acceptable par les deux camps, Benoît Hamon, lui, va devoir sortir du bois. Soit il donne des gages à un syndicat (le SNES) dont il est philosophiquement proche par son positionnement à la gauche du PS, au risque de se voir reprocher son immobilisme face à la lutte contre l'échec scolaire.
C'est sûr qu'en baissant les exigences scolaires les inégalités vont reculer d'un coup !Soit il prend le risque politique de pousser pour un socle rénové, doté d'un dispositif d'évaluation structurant, pour dépasser le discours incantatoire de lutte contre les inégalités.
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- "Socle de compétences : les cinq domaines que les élèves devront maîtriser"
- "Enseignement : « Ce n’est pas parce qu'une culture est commune qu’elle est de faible niveau »" avec François Dubet.
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Une grande réussite de "l'un des meilleurs spécialistes du collège", comme tout le monde peut le constater.Enseignement : « Ce n’est pas parce qu'une culture est commune qu’elle est de faible niveau »
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), François Dubet est l'un des meilleurs spécialistes du collège. En 1999, il a dirigé le rapport « Le Collège de l'an 2000 » qui a servi de base à la réforme du collège orchestrée par Ségolène Royal, alors qu'elle était ministre de l'éducation, en 1998.

Une autre grande réussite.Un rapport également repris dans la réforme de Jack Lang et utilisé pour l’écriture du premier socle commun lorsque François Fillon se trouvait rue de Grenelle.

A quand l'analyse des blocages de François Dubet par François Dubet (ou à défaut par "Le Monde") ?Il analyse les blocages anciens et récents, de la communauté éducative autour de ce concept, que Benoît Hamon va devoir prochainement réviser.
Et voilà : les adversaires du socle sont nécessairement des adversaires de la démocratisation !Le Monde : pourquoi le socle commun a-t-il autant de mal à s’imposer en France alors que les pays nordiques se le sont approprié ?
François Dubet : Il faut remonter aux années 1990 pour comprendre l'origine de ce blocage. Au début, le concept de « socle » est venu occuper un terrain bien plus mouvant qu’aujourd’hui. Souvenons-nous qu’à ce moment-là, la majorité des enseignants n’étaient pas favorables au collège unique.
Et surtout les premiers tests PISA en 2000...On a quand même parcouru du chemin depuis ! C’est la Commission Thélot, maître-d’œuvre d’un débat national sur l’avenir de l’école qui s’est déroulé de la mi-2003 à la fin 2004, qui a largement popularisé la notion de culture commune.
Une garantie qui a bien fonctionné, comme on peut le constater depuis dix ans ! Maryline Baumard relève elle-même qu'un cinquième des élèves sont illettrés en sortant de l'école...Avec deux objectifs : celui, explicite, de garantir à tous les élèves — y compris les plus faibles — le minimum auquel il a droit ;
C'est toujours intéressant d'apprendre qu'il y avait un "but implicite" : la démocratisation de l'école, mais si possible sans le dire aux enseignants, ces vils réactionnaires !...un but implicite, qui était de décrocher le collège du modèle du lycée sur lequel il avait été calqué à sa conception dans les années 1970.
A partir du moment où la référence n'est plus les programmes mais "le minimum", on peu effectivement le craindre. Mais le mieux, c'est d'essayer pour s'en convaincre !Certains enseignants pensent en toute bonne fois que le niveau va baisser si le socle de connaissances fait vraiment loi au collège et à l’école… Quel est votre point de vue ?

Car c'est bien le but.Je pense que c’est un argument fallacieux. Si tous les enfants de France maîtrisaient le socle commun tel qu’il est défini aujourd’hui, la France dépasserait la Finlande et le Japon dans les classements internationaux.

En sachant qu'un classement comme PISA ne dit rien sur le niveau scolaire des élèves : il n'évalue même pas l'écrit !
Et vive le minimalisme mortifère !Il faut en finir avec cette vision misérabiliste. Ce n’est pas parce qu'une culture est commune qu’elle est de faible niveau. Sortons de notre élitisme mortifère !

Un autre argument circule pour discréditer le socle : celui qu'il dévalorise le métier d'enseignant. Qu’en pensez-vous ?
Certaines organisations représentant les enseignants portent effectivement cette vision. En faisant cela, elles défendent très habilement un imaginaire qui veut que l’enseignant appartienne au monde des « savants ».




L'estime de François Dubet pour les enseignants est admirable. Finalement un enseignant "de collège"n'a pas besoin de savoir grand chose... Encore quelques efforts et François Dubet va résoudre la crise de recrutement en proposant qu'il soit ouvert au niveau Bac !C’est séduisant, mais tellement loin de la réalité des cours d’un professeur de collège qui se bat chaque jour pour faire acquérir des connaissances de base à ses élèves…
Oh la jolie phrase qui ne veut rien dire !Ce qui est très dommage dans notre système politique, c’est qu’un ministre, quel qu’il soit, prend des décisions en respectant un équilibre des forces, alors que, sur le terrain, l’école tient grâce à des gens formidables dans les classes qui, eux, sont à mille lieux des débats théologiques sur le sujet et voudraient d’abord que l’institution les aide à mieux enseigner à tous.
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Et à relire :
UNSA : "Apprendre à apprendre : la compétence qui manque" (27/11/13)
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