Les langues anciennes dans la ligne de mire
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Ce qui suscite ce commentaire avisé du "Café Pédagogique" :
Le Journal officiel du 25 avril publie la répartition des postes aux concours de recrutement du second degré. Dans une offre globalement en hausse, on observe des glissements selon les disciplines.
Ainsi au Capes où 7 414 postes sont proposés en 2014 contre 6135 en 2013, certaines disciplines augmentent fortement. C'est le cas en lettres classiques où on passe de 200 à 300 postes, ce qui devrait peut-être désamorcer la campagne plaidant contre la "suppression" de ce capes.
Le Ministère aurait même pu proposer 1000 postes, puisque de toute façon il n'y a plus de candidats. En 2012 il y avait 170 postes au concours, 92 admissibles et 75 admis. En 2013 200 postes et - à ce jour - 108 admissibles...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- archeboc
-
- Hors Ligne
- Modérateur
-
- Messages : 685
Loys dit: Les termes grec et latin de σχολή et d'otium
Le problème, Loys, c'est que cette façon de présenter les choses est totalement illisible aujourd'hui. Le sens des mots a changé. Les concepts qu'ils véhiculaient hier sont en état de décrépitude avancée. Par exemple lorsque tu écris :
Loys dit: L'enseignement est en ce sens fondamentalement libéral, au sens où il vise à la formation de l'esprit.
... tu utilises "libéral", dans le sens de "qui donne la liberté". Cela fait référence à un monde où le commun des hommes est enchaîné à son travail, que ce soit par des chaînes, par un statut servile ou par la pauvreté. La possibilité de faire des études est réservée à une minorité.
Tout un tas d'évolutions rendent aujourd'hui ce concept vide de sens. En particulier :
- Le cadre égalitariste de notre conception de la société répugne à penser qu'il y a une élite au dessus des masses laborieuses, et encore plus qu'il revient à l'école de former cette élite.
- Et surtout, le travail intellectuel est devenu un travail comme un autre. Il est toujours plus valorisant de travailler avec sa tête que de vivre du travail de ses mains, mais à cette supériorité n'est plus attachée l'idée de liberté.
S'accrocher à ce concept de liberté me semble gage d'inefficacité. Prenons acte que l'approche par compétence a gagné. L'apprentissage des langues anciennes, si il est mené sérieusement, améliore la compétence à mener des études difficiles, en donnant à l'élève la capacité de travailler sur une matière ardue pour un résultat très différé. La pratique des exercices scolaires traditionnels, version et thème, offre la mesure à la fois du sérieux de l'apprentissage et de sa difficulté.
Ensuite, on demandera : pourquoi le latin et pas le chinois ? Et là, je pense que la réponse est identitaire, et donc aujourd'hui plus difficile à argumenter. En tout cas, je n'ai pas de réponse.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597

Mon témoignage sur "France Culture" dans "Rue des écoles" : http://www.franceculture.fr/emission-ru ... 2013-04-27
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Le Capes de lettres classiques n'existe plus, M. Tresgots. Peu importe le nombre de postes offerts à l'option du nouveau Capes de lettres. Cette curieuse et soudaine augmentation du nombre de postes ne mange pas de pain puisque la filière a été éteinte et qu'il n'y a plus de candidats.
A lire également sur le site du SE-UNSA : "Options au collège : et si on essayait le latin pour tous ?"
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Du point de vue du travail le monde n'a pas tant changé que cela mais au moins cette possibilité d'une formation de l'esprit est-elle offerte à tous grâce à l'école obligatoire jusqu'à seize ans. 85% d'une classe d'âge atteint le niveau Bac (77,5% obtient le diplôme) et plus de la moitié d'une classe d'âge poursuit aujourd'hui des études supérieures : 38% obtient un diplôme du supérieur ( source ).archeboc dit: Les concepts qu'ils véhiculaient hier sont en état de décrépitude avancée. Par exemple lorsque tu écris :
... tu utilises "libéral", dans le sens de "qui donne la liberté". Cela fait référence à un monde où le commun des hommes est enchaîné à son travail, que ce soit par des chaînes, par un statut servile ou par la pauvreté. La possibilité de faire des études est réservée à une minorité.Loys dit: L'enseignement est en ce sens fondamentalement libéral, au sens où il vise à la formation de l'esprit.
Elle répugne à le penser mais elle ne répugne pas à le faire.Tout un tas d'évolutions rendent aujourd'hui ce concept vide de sens. En particulier :
- Le cadre égalitariste de notre conception de la société répugne à penser qu'il y a une élite au dessus des masses laborieuses, et encore plus qu'il revient à l'école de former cette élite.

La période de formation de l'esprit l'est encore, dans le cadre de la scolarité : nous devons en avoir conscience, même si cet acquis a perdu son prix à nos yeux habitués à ce que tout soit gratuit (au sens pécuniaire du terme). L'école offre cette occasion unique d'apprendre le latin ou le grec dans le secondaire : il faut la saisir et cette opportunité doit être offerte à tous.- Et surtout, le travail intellectuel est devenu un travail comme un autre. Il est toujours plus valorisant de travailler avec sa tête que de vivre du travail de ses mains, mais à cette supériorité n'est plus attachée l'idée de liberté.
Bien sûr que l'argument utilitaire a sa place pour défendre les langues anciennes, mais c'est une utilité plus diffuse que celle de compétences classées et identifiées. Cette utilité n'est pas nécessairement professionnelle d'ailleurs : la formation de l'esprit est utile en soi et pour soi.S'accrocher à ce concept de liberté me semble gage d'inefficacité. Prenons acte que l'approche par compétence a gagné. L'apprentissage des langues anciennes, si il est mené sérieusement, améliore la compétence à mener des études difficiles, en donnant à l'élève la capacité de travailler sur une matière ardue pour un résultat très différé.
L'un n'exclut pas l'autre.Ensuite, on demandera : pourquoi le latin et pas le chinois ? Et là, je pense que la réponse est identitaire, et donc aujourd'hui plus difficile à argumenter. En tout cas, je n'ai pas de réponse.

Et même une connaissance fine de sa propre langue est un bon moyen d'apprendre les langues étrangères. En Allemagne, les élèves du secondaire ont la possibilité de choisir une langue ancienne au même titre qu'une langue vivante et je ne crois pas que cette possibilité ait nui au commerce extérieur de l'Allemagne.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Et ce dossier du 27/04/13 : "La Métamorphose du Capes de Lettres Classiques" , toujours par Robert Delord et Marjorie Lévêque.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
L’arrêté du 19 avril 2013 fixant les modalités d’organisation des concours du CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire, recrutant les professeurs de collège et de lycée) supprime les deux CAPES distincts de lettres (« lettres classiques », recrutant des professeurs de français, latin et grec, et « lettres modernes », recrutant des professeurs de français), et instaure, à la place de ces deux qualifications, un CAPES de lettres unique, avec deux options « lettres classiques » et « lettres modernes ». Cette modification n’a rien d’une simplification administrative anodine qui ne concernerait que les professeurs, elle attente également aux droits des élèves : l’existence d’un CAPES spécifique de « lettres classiques » garantit la nomination d’enseignants de lettres anciennes, latin et grec, dans les collèges et les lycées, et assure aux élèves qui les fréquentent de pouvoir étudier chacune de ces options.
Ce projet de transformer le CAPES de lettres classiques en simple option du CAPES de lettres n’est pas nouveau, puisqu’en 2004, alors que Luc Ferry était ministre de l’Education Nationale, le Haut Comité de Suivi des Concours préconisait déjà cette fusion [1], et l’on peut regretter qu’un gouvernement de gauche réchauffe ainsi les restes de la droite au lieu de s’employer à défendre l’étude conjointe de langues et de cultures qui, issues du monde méditerranéen, ont fécondé tout l’espace européen [2], et à soutenir la filière « lettres classiques », pour laquelle des élèves, des parents, des professeurs, des inspecteurs, des associations se battent et proposent des solutions.
Cette modification du CAPES intervient alors que les politiques ministérielles sont depuis longtemps déjà très défavorables aux lettres anciennes. En effet, les collèges et lycées, depuis 2000, sont soumis au système de la Dotation Horaire Globale (DHG), qui finance en priorité les enseignements obligatoires, et les options (langues vivantes « 3 », arts, latin et grec) seulement en fonction du reste de la dotation ; or les DHG sont en baisse constante depuis plusieurs années, ce qui fragilise considérablement les options telles que le latin et le grec. Les textes officiels qui les règlementent sont ainsi foulés aux pieds : dans nombre d’établissements, les effectifs de collège sont systématiquement minorés, les horaires en lycée arbitrairement diminués, les niveaux regroupés, ce qui provoque des situations pédagogiques ingérables, et dans le pire des cas les sections sont directement supprimées par les rectorats [3]. Souvent des professeurs de lettres anciennes en congé maladie ou maternité ne sont pas remplacés. Depuis de nombreuses années, une logique purement comptable vise, en dépit de la demande sociale [4] et du profond renouvellement des programmes et des méthodes, à décourager les élèves et leurs familles de choisir d’étudier le latin ou le grec, et les professeurs de se battre pour continuer à les enseigner. La difficulté d’identification de leurs professeurs, par effacement des repères dans leur recrutement au CAPES, viendrait encore compliquer la donne.
Avec la dilution du CAPES de lettres classiques, l’existence même de postes de professeurs de lettres classiques est en effet menacée : l’arrêté précise que les deux options (moderne et classique) de ce nouveau CAPES de lettres feront l’objet de deux classements distincts, mais sans indiquer s’il existera un nombre de postes correspondant aux deux filières, comme c’est le cas actuellement, et satisfaisant aux besoins des établissements. Certes, l’option du concours « latin pour lettres modernes » pourra peut-être préserver un certain enseignement de cette discipline : mais cela dépendra d’un pur hasard, et surtout, l’option « grec » ne sera plus assurée, entraînant ainsi une disparition du grec de l’enseignement secondaire, alors que l’étude de la langue et de la pensée grecques au collège ou au lycée offre la possibilité aux élèves d’avoir accès à toute l’étymologie du langage savant international, aux fondements de la réflexion philosophique, politique et scientifique, aux textes fondateurs de l’épopée, de la tragédie, de l’histoire. En outre, alors que les Romains eux-mêmes ont reconnu l’apport qu’a constitué pour eux la rencontre avec la langue et la culture grecques, les professeurs formés aux deux langues anciennes seront réduits à une proportion minuscule, ce qui est un non-sens total sur les plans historique, archéologique, linguistique et littéraire.
On peut en outre être inquiet quant au nombre d’étudiants qui choisiront l’option « lettres classiques » : cette filière est exigeante sur le plan intellectuel, mais l’existence d’un débouché professionnel stable et accessible tel que le CAPES de lettres classiques assorti d’un nombre de postes fixé est un argument qui peut inciter des étudiants à s’orienter dans cette voie et les rassurer.
La boucle est bouclée : comment susciter le désir d’enseigner le latin et le grec, quand la formation secondaire est délibérément sacrifiée ? Comment inciter des étudiants à passer un concours, si tout est fait ensuite pour les empêcher d’enseigner les disciplines qui sont au cœur des études qu’ils ont choisies, et d’être nommés sur des postes correspondant à leur qualification ?
Le latin et le grec survivront certes encore dans quelques collèges et lycées, là où des chefs d’établissement soucieux d’égalité républicaine aideront des professeurs opiniâtres, et où des familles averties les choisiront comme options, mais il y a fort à parier que cela ne concernera que quelques établissements culturellement privilégiés, ou l’enseignement privé qui a déjà trouvé là un bon argument de vente. Cette raréfaction renforcera donc encore l’inégalité sociale et géographique : seul le maintien de professeurs de lettres classiques dans tous les établissements secondaires peut assurer un choix d’options égalitaire pour tous les élèves.
Le collectif Sauver les lettres réclame par conséquent que le CAPES option « lettres classiques » soit un CAPES à part entière, c’est-à-dire assorti d’un nombre de postes publié qui assure la pérennisation et le développement des sections existantes et la présence dans chaque établissement d’au moins un professeur de lettres classiques. Cela doit donc impérativement s’accompagner en amont d’une politique ambitieuse de soutien aux sections de latin et de grec au collège et au lycée, seule capable de garantir à tous les élèves cette offre d’ouverture linguistique et culturelle qui les aide puissamment, par le recul historique unique qu’elle leur donne, à se doter d’outils propres à mieux se situer dans la complexité du monde et donc à éclairer leur jugement.
Collectif Sauver les lettres
Notes
[1] Voir ici
[2] Lire là
[3] Le rapport de l’Inspection Générale de 2011 (Rapport n° 2011-098) met en évidence cette situation désastreuse, et signale la « marginalisation » du latin et du grec qu’elle entraîne.
[4] 20 % des élèves de collège étudient le latin (de la 5e à la 3e) ou le grec (qui débute en 3e) cf. www.sauv.net/effectifsla2011.php .
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Où on apprend que la maquette du concours a encore été retouchée en défaveur des optionnaires de lettres classiques.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
MOTION sur le CAPES de lettres
Le Comité de l'Association des Professeurs de Lettres a pris connaissance du nouveau CAPES de lettres élaboré par le ministère. Outre les critiques déjà formulées par l'Assemblée générale sur la maquette générale du CAPES, qui ne permet plus d'évaluer la maîtrise disciplinaire des candidats, le Comité exprime ses plus vives inquiétudes quant à la disparition de fait du CAPES de lettres classiques, incorporé dans un concours à options dont les finalités et la pertinence lui échappent.
Peut-être le ministère a-t-il trouvé là le moyen d'abandonner plus facilement dans un avenir plus ou moins proche le recrutement de professeurs de lettres classiques (alors même que le latin est, après l'anglais, la langue la plus étudiée au collège). Si telle n'est pas son intention, cette formule ne saurait remédier à la diminution constante du nombre de candidats en lettres classiques et risque au contraire de transférer aux optionnaires de lettres modernes les postes qui n’auront pas été pourvus par ceux de lettres classiques.
La seule façon de justifier l'institution d'un CAPES de lettres unique serait que l'épreuve de latin y soit obligatoire et exigeante ; le grec pourrait alors constituer une option, au même titre que les autres spécialisations proposées dans le nouveau Capes de Lettres.
Cette solution permettrait de redynamiser les sections de latin à l’Université et d'instaurer l’heure obligatoire de langue latine intégrée au cours de français demandée par l'APL pour tous les élèves de sixième.
Encore faudrait-il alors que l'évaluation des candidats au concours tienne compte, en français, de la spécificité méthodologique des deux cursus à l'Université.
Le Comité de l'Association des Professeurs de Lettres tient en outre à souligner que l'effondrement des effectifs de latinistes et d'hellénistes à l'entrée au lycée ne sera résolu qu'à la condition qu'au collège il soit mis un terme aux aberrations pédagogiques rédhibitoires (séquence didactique, intégrisme inductif, dogme du « texte authentique » prématuré) et qu'au lycée cesse la concurrence inepte et déloyale des enseignements d'exploration.
Paris, le dimanche 2 juin 2013
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Nouveau CAPES de lettres : nouvelle étape vers la disparition de l’enseignement des langues anciennes ?
13 juin 2013
La nouvelle maquette du CAPES de lettres, qui n’a fait l’objet d’aucune discussion avec les organisations syndicales avant publication, suscite un grand émoi au sein de la profession.
Elle fusionne les deux CAPES (lettres modernes et lettres classiques) en un seul, avec deux options au choix (classique ou modernes). Les langues anciennes sont visées au premier chef car rien ne dit qu’un contingent de postes sera spécifiquement affecté, comme auparavant, aux lettres classiques et aux lettres modernes.
Le peu d’ambition de ce concours, qui ne donnera aux candidats ni les moyens ni le temps de se former à la recherche, a aussi de quoi inquiéter.
Le concours risque d’être réduit à un simple bachotage à partir des programmes scolaires actuels. Les candidats choisissant l’option lettres classiques passeront deux épreuves de langues anciennes mais l’évaluation de leur niveau en grammaire restera très superficielle, alors qu’ils sont pourtant destinés à devenir professeurs de français.
Les autres candidats devront choisir, pour l’oral, d’être évalués en littérature française ou français langue étrangère ou théâtre ou cinéma ou même « latin pour lettres modernes ».
Quelles seront les conséquences pour l’avenir des langues anciennes et pour la qualité des enseignements, en lettres classiques comme en lettres modernes ?
Pourra-t-on un jour demander à tout professeur de lettres d’enseigner le latin, le français langue étrangère, le théâtre ou le cinéma, qui sont autant de domaines spécifiques, actuellement objets de certifications complémentaires, au prétexte qu’il est titulaire d’un CAPES de lettres ?
Loin de répondre aux difficultés actuelles de recrutement en lettres classiques, ce CAPES unifié risque de conduire à la disparition de l’enseignement des langues anciennes et au tarissement définitif du vivier.
Plutôt que de mener la réflexion avec les organisations syndicales et les associations et de chercher les moyens de renforcer la discipline, déjà bien mise à mal dans les universités, le ministère aurait-il choisi d’en précipiter la fin ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Les Lettres classiques méritent mieux !
Le SNALC-FGAF tient à rappeler qu'il avait déjà, le 22 avril dernier, signalé les sérieux problèmes qu'allait causer la réunion des lettres modernes et des lettres classiques en un seul CAPES disposant de deux options. Il avait à ce moment demandé que les postes étiquetés « lettres classiques » continuent d'exister selon les modalités actuelles.
Le SNALC-FGAF est donc en partie rassuré par la déclaration du ministère qui dit clairement que les postes seront « fléchés » comme auparavant, par option. Néanmoins, selon le célèbre principe que les paroles s'envolent et que seuls les écrits restent, nous demandons que cette déclaration soit actée dans un texte de loi. Nous continuons également à ne pas voir l'intérêt de la fusion des deux concours : cette action est très mal perçue par l'ensemble des collègues de lettres classiques qui y voient une dévalorisation de leur discipline, d'autant qu'ils ne disposent pas du panel de choix de l'option « lettres modernes » à l'oral. Il n'est pas encore trop tard pour faire machine arrière et pour revenir sur cette fusion qui n'en est dans les faits pas une : le ministère aurait tout à y gagner et éteindrait de cette manière un incendie qu'il n'aurait pas dû allumer.
Le SNALC-FGAF tient également à ce que, dans le cadre de la rénovation du collège, les langues anciennes trouvent toute leur place et ne soient plus l'objet de petits arrangements et de chantages au niveau local. Nous demandons un texte de cadrage national imposant que tous les collèges de France proposent l'option latin en 5e à partir du moment où des familles en font la demande, et que cette option puisse être combinée avec les différents dispositifs et sections existant dans les établissements scolaires, y compris le grec là où il est enseigné. Nous demandons également le respect dans tous les établissements des horaires nationaux et que ces cours soient le plus souvent possible placés à des heures décentes.
Le SNALC-FGAF rappelle enfin que les langues anciennes sont des disciplines disposant de leur cohérence propre et dont l'un des objectifs majeurs est l'apprentissage construit et progressif d'une langue. Elles ne peuvent donc être diluées et instrumentalisées dans des parcours interdisciplinaires en tant que vague supplément d'âme culturel ou qu'outil pour mieux écrire le français. Elles doivent être enseignées pour ce qu'elles sont : un développement de l'esprit, un accès au savoir, à notre patrimoine et à nos racines.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Merci à thrasybule pour le lien.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Le SNALC défend le latin
Le SNALC-FGAF affirme avec la plus grande force la nécessité de maintenir au collège les options de langues anciennes et de langues régionales sous leur forme actuelle. Reçu en compagnie des autres organisations syndicales par la Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire hier, le SNALC-FGAF a eu la surprise de découvrir qu'il était le seul syndicat à soutenir un enseignement optionnel disciplinaire du latin au collège.
Le SNALC-FGAF ne comprend pas le positionnement des autres organisations, qui pour certaines proposent des solutions faisant fi des réalités du terrain quant au nombre de professeurs de lettres classiques (le latin pour tous), pour d'autres défendent des parcours interdisciplinaires à coloration culturelle dans lesquels le professeur de lettres classiques n'est qu'un intervenant parmi d'autres qui n'enseigne plus sa discipline de façon structurée et progressive, et pour d'autres encore refusent tout simplement d'exprimer un avis sur la question et de prendre fermement position pour défendre l'enseignement des collègues.
Le SNALC-FGAF rappelle donc que les professeurs de lettres classiques sont des personnels formés à des enseignements disciplinaires progressifs associant culture et apprentissage de la langue : le latin est une matière et non un gadget. Les professeurs de lettres classiques méritent mieux que la casse de leurs disciplines, la démagogie ou l'indifférence. Le SNALC-FGAF invite donc le ministère, qui n'a pour le moment pas pris position sur le sujet, à conforter les enseignements optionnels au collège, qui sont sources d'enrichissement et permettent une diversification des parcours. Ces enseignements ne sont pas réservés à une élite ou à une catégorie sociale définie, mais doivent être proposés à tous, partout et dans de bonnes conditions, sans sélection à l'entrée.
Le SNALC-FGAF invite donc les autres organisations syndicales à se reprendre et à le rejoindre dans sa défense des options au collège, qu'il s'agisse des langues anciennes ou des langues régionales.
Contact : Jean-Rémi GIRARD, Secrétaire national à la pédagogie du SNALC
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
www.education.gouv.fr/cid4589/postes-offerts-aux-capes.html
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597

A lire sur le blog "Histoires d'universités" du Formations : "j’en perds mon latin" (7/11/13)
Merci à barèges pour l'information.
Màj : je n'ai pas suivi l'information. Le 19/03/15 un cursus est toujours proposé : www.u-grenoble3.fr/version-francaise/for...lassiques-65724.kjsp
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
C'est acté : il n'y a plus qu'une licence de "lettres".Loys dit: La suite logique, la disparition programmée du cursus spécifique de lettres classiques à l'université.
www.letudiant.fr/educpros/actualite/univ...nd-forme.html#ancre1
Ajoutons que la banque d'épreuves littéraires après la khâgne est de plus en plus prisé.
Sur la BEL voici ce que dit l'ENS : www.ens.fr/spip.php?rubrique94
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
A cela s'ajoute la réforme des masters :
master arts, lettres, langues mention lettres spécialité lettres classiques
master professionnel arts, lettres, langues mention enseignement spécialité lettres classiques et modernes
www.campusfrance.org/fria/lm/master.html
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Edit du 08/03/14 : rumeurs confirmées par une source du Cned.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Et comme le rappelle une collègue :Le Prix Jacqueline de Romilly a connu un tel enthousiasme qu'il a été supprimé au bout de deux éditions.
L'adresse de ce prix était :
eduscol.education.fr/prix-jacqueline-de-romilly
On y trouve désormais :
On rappellera que ce concours devait "avoir valeur d'exemple pour l'ensemble des enseignants et des élèves en langues anciennes".404 Not Found
nginx/1.2.0
media.eduscol.education.fr/file/agenda_2...s_charges_199572.pdf
On peut avancer sans conteste que l'objectif de ce concours a été atteint au-delà des espérances. L'exemple donné par ce concours a été pleinement suivi, puisque qu'enseignants et élèves en langues anciennes sont, eux aussi, bien souvent "not found" - en particulier aux concours de recrutement.
Association le Latin dans les Littératures Européennes
Lycée Henri IV -
Prix Jacqueline de Romilly : l'imposture (Cécilia Suzzoni)
Je suis un peu scandalisée de l'indécence du Ministère de l'Education nationale à s'arroger le droit et davantage encore la bonne conscience d'organiser et délivrer un Prix Jacqueline de Romilly censé récompenser les zélateurs des études classiques dans leurs classes, à un moment où ces études classiques sont délibérément sacrifiées, à toutes les étapes du cursus littéraire.
Je rappelle solennellement que, lors de sa dernière et magnifique intervention publique dans la salle des conférences du lycée Louis le Grand – nous y étions très nombreux et très émus –, Jacqueline de Romilly a déclaré avec beaucoup de force, une force dictée par la conviction de dire vrai : « Nos ennemis ne sont pas à l'extérieur, mais bien à l'intérieur de l'Institution »,
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- archeboc
-
- Hors Ligne
- Modérateur
-
- Messages : 685
Tel que présenté sur Neoprofs, cela ressemble plutôt à une erreur de manipulation.Loys dit: D'après John de Neoprofs :
Le Prix Jacqueline de Romilly
On y trouve désormais :404 Not Found
nginx/1.2.0
Il y a malheureusement ceci :
www.arretetonchar.fr/r-i-p-bis-le-prix-j...romilly-deprogramme/
C'est tellement stupide qu'on pourrait en faire un blason.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
A lire sur ce fil :Loys dit: Ajoutons que la banque d'épreuves littéraires après la khâgne est de plus en plus prisé.
Et à la filière littéraire d'exister de moins en moins...Marc Mézard (ENS Ulm) dit: Pendant longtemps, les candidats recalés au concours de l’ENS [soit 95,4% des khâgnes !, ndlr] devaient obligatoirement aller à l’université. La création de la banque d’épreuves BEL a ouvert de nombreuses autres portes. En fonction de leurs résultats à l’écrit de l’ENS, les élèves de khâgne peuvent se présenter à l’oral d'HEC, de l’ESSEC, mais aussi postuler à Dauphine, au CELSA, etc.
Aujourd’hui, 25% des étudiants de khâgne obtiennent un concours. Ce qui permet à la classe préparatoire littéraire d’être beaucoup plus attractive

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
« Pour trouver un emploi, mieux vaut obtenir un BTS qu'un master de lettres ou d'anthropologie, constate Oliver Galland, sociologue au CNRS. C'est regrettable et il s'agit d'une spécificité française, car ces disciplines peuvent apporter de vraies compétences professionnelles, de rédaction, d'analyse, d'ailleurs valorisées dans d'autres pays. Les cursus de lettres et sciences humaines de l'université ont été conçus pour les emplois de la fonction publique, notamment l'enseignement, mais ils manquent aujourd'hui de crédibilité et de qualité, en particulier pédagogique. »
Cette tendance se traduit dans l'évolution des effectifs des universités : les filières lettres, sciences humaines et sociales sont délaissées et ont, entre 2004 et 2012, perdu 10 % d'étudiants en première année ; les cursus de sciences ont connu une baisse d'effectifs de 9 %. En revanche, sur la même période, les écoles de commerce, quasiment toutes privées, ont vu leurs effectifs globaux augmenter de 57 %, les formations paramédicales de 9 %, et les BTS, formations courtes et professionnalisantes de 10 %. Les seuls cursus universitaires encore attractifs sont le droit (+ 22,7 %) et les études de santé (+ 28,6 %) : sans ces quasi-monopoles, les universités perdraient du monde.
A rebours de l'idée utilitariste des études, les écoles d'arts publiques ou privées se multiplient et font le plein, avec 16 % d'étudiants en plus entre 2004 et 2012.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17597
Il y a donc moins de 400 élèves hellénistes en Terminale à Paris (privé compris). Dans mes candidats, un sur deux vient de Henri-IV ou Louis-le-grand.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.