La réforme du collège 2016
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Affiches très drôles et percutantes, merci.archeboc dit: J'ai vu passer une série d'affiches syndicales sur cette réforme, détournant les tontons flingueurs.
www.lille.snes.edu/spip.php?page=imparticle&id_article=2925

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Les horaires disciplinaires seront donc bien rognés, à hauteur de 4h par semaine, pour 1h d'accompagnement personnalisé et 3h d'EPI (deux thèmes au moins par an). Mais ce qui sera fait dans ces EPI et cet accompagnement doit être comptabilisé dans l'horaire disciplinaire.

A noter des regroupement disciplinaires inquiétants...
Pour le reste, le principe de cette réforme pose problème par rapport à la loi.
Or :Cadrage législatif
La loi dispose, dans l’article L. 332-3 du code de l’éducation, que :
« Les collèges dispensent un enseignement commun, réparti sur quatre niveaux successifs. À chacun d’entre eux, des enseignements complémentaires peuvent être proposés afin de favoriser l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture et de faciliter l’élaboration du projet d’orientation mentionné à l’article L. 331-7.
- les EPI ne sont pas "complémentaires" par rapport aux horaires des disciplines
- Ces enseignement complémentaires "peuvent" être proposés : ils sont ici imposés.
- l'"enseignement commun" n'est plus vraiment "commun" 1) parce que les équipes définissent le contenu des EPI 2) parce que certaines classes/certains élèves (?) auront plus plus de cours disciplinaires que d'autres.
Édition du 31/03/15 : dans le nouveau projet d'arrêté , les EPI deviennent des "enseignements complémentaires". Mais on ne précise pas quel tronc commun ils complètent, et pour cause : celui-ci devient variable, à cause des EPI.
Bref, toujours pas convaincu de la conformité de cette réforme à la loi !

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Il est bien temps de se le demander...

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Mais non, la plupart de ces postes sont pris aux options... à propos de la disparition desquelles Philippe Meirieu ne dit mot.La réforme du collège dont les principes ont été annoncés la semaine dernière par la ministre et dont les modalités techniques sont aujourd’hui en discussion a fait naître beaucoup d’espoirs et, comme souvent, engendré de vives inquiétudes. Inquiétudes habituelles, mais légitimes, sur les moyens qui lui seront affectés, puisqu’il n’est pas certain que les 4000 postes annoncés suffisent ni que l’on puisse recruter facilement les enseignants pour les pourvoir.
Mais non, pour la FCPE, "il faut en finir avec une heure, un prof, une classe et oser initier d'autres pratiques pédagogiques pour favoriser, chez les jeunes, l'envie d'entreprendre et d'apprendre."Inquiétudes sur le travail en équipe nécessaire des enseignants et les conditions de sa mise en œuvre. Inquiétudes sur l’accompagnement et la formation de ces équipes. Inquiétudes, aussi, sur la fragmentation de la scolarité induite par la multiplication des dispositifs. Inquiétudes, enfin, sur la « confusion pédagogique » que risquent d’entraîner ces nouveaux dispositifs quand, explique-t-on, les élèves – et, en particulier, les plus fragiles – auraient besoin de plus de clarté et de rigueur…
C'est un reproche souvent adressé aux enseignants conservateurs : celui de rêver d'un élève idéal.Pour ma part, et en m’attachant plus spécifiquement à deux mesures dont j’approuve pleinement l’esprit – « l’accompagnement personnalisé » et « les entraînements pratiques interdisciplinaires » –, je voudrais m’interroger plutôt ici sur leurs conditions de réussite… Quitte à me laisser aller à rêver, in fine, d’un collège « idéal », un collège qui trouve enfin sa véritable identité pédagogique, ni « super école primaire », ni « petit lycée » !

M. Meirieu semble n'avoir pas compris que l'accompagnement éducatif serait pris... sur le temps d'enseignement.Donner corps aux dispositifs
On ne peut que se réjouir, tout d’abord, du développement des temps d’ « accompagnement pédagogique » au sein du collège et par les professeurs eux-mêmes. Il est temps, en effet, de mettre un terme à ce processus d’externalisation qui s’amplifie d’année en année et qui délègue cet accompagnement à des « acteurs » toujours plus éloignés du système scolaire, de manière souvent fort inégalitaire et aléatoire.

Il faut dire que cet intitulé est trompeur à dessein.
Il y a fort à parier que ces "marchands de réussite" prospèrent quand le temps d'enseignement est ainsi réduit.Certes, cet accompagnement est parfois effectué par des professionnels ou des bénévoles qui acceptent de s’y former ; certes, cet accompagnement peut avoir des effets positifs, tant sur l’intégration des connaissances que sur la confiance en soi… Mais son extension incessante laisse à penser que l’École est incapable de prendre cet accompagnement en charge. Les parents – on le sait – en tirent les conséquences : inquiets pour l’avenir de leurs enfants, ils succombent souvent aux sirènes des « marchands de réussite » qui spéculent honteusement sur les insuffisances de l’institution scolaire.
C'est plutôt le contraire que l'on peut craindre...Il faut donc se réjouir de cette « ré-internalisation » et espérer qu’elle réussisse. Il me semble que, pour cela, il faut réunir plusieurs conditions importantes. De toute évidence, l’existence du « socle commun » et de ses futures déclinaisons par cycles devrait pouvoir constituer un utile « tableau de bord » ; grâce à lui, l’accompagnement pourra porter sur des objectifs précis...
Rêvons un peu en effet...... et permettre, tout à la fois, un meilleur suivi des élèves et une objectivation du travail effectué dans ce cadre. Ce n’est pas là anecdotique : combien de dispositifs finissent par se « dissoudre » ou par disparaître dans le maquis des emplois du temps, faute d’objets de travail identifiés et d’outils élaborés pour les mettre en œuvre ? Il faut aussi, bien sûr, un responsable-référent de cet accompagnement : ce devrait être explicitement le rôle du professeur principal dont il conviendrait – enfin ! – qu’au moins pour les classes de sixième, il puisse bénéficier d’une décharge de service… et même – rêvons un peu ! – d’un bureau pour recevoir les élèves et leurs parents afin de faire le point régulièrement avec eux.

Un vrai "travail d'équipe"...Ainsi, si les heures d’accompagnement doivent être « ventilées » entre plusieurs enseignants, il reviendra au professeur principal d’en coordonner l’utilisation et d’en harmoniser les pratiques.
On en revient toujours au manque de formation des professeurs. Rien sur l'entrée au collège d'élèves sachant à peine lire et écrire et que les professeurs de collège ne peuvent pas aider, même avec tous les "entretiens d'explicitation" du monde...Quant à ces pratiques, précisément, il conviendrait de permettre aux enseignants de les améliorer en se formant par exemple à « l’entretien d’explicitation ».
Tout ceci a l'air très simple. Pour qu'une usine à gaz fonctionne, il suffit de la rendre explicite !Faute d’une telle formation, il faudrait, au moins, que, dans chaque collège, les professeurs élaborent un protocole commun qui stabilise le déroulement de chaque heure : l’accueil des élèves, les consignes initiales, l’utilisation de l’outil affecté à cette activité (cahier de suivi, portfolio, etc.), les ressources mises à disposition (manuels, usuels, livres, logiciels, etc.), les propositions de regroupement (travail individuel, monitorat, travail de groupe, entretien avec le professeur, etc.), les scansions temporelles, le recueil et la transmission des informations importantes recueillies à cette occasion, etc. Rien de très original, dans tout cela, mais une manière de « donner corps » au dispositif, essentielle si l’on veut qu’il perdure, soit intégré pleinement dans la scolarité et remplisse vraiment sa fonction.

Les "enseignements pratiques interdisicplinaires"...Il en est de même pour les « entrainements pratiques interdisciplinaires ».
Car, même si l’on peut regretter une terminologie discutable (qui reprend l’opposition éculée et obsolète entre « théorie » et « pratique » et laisse supposer qu’on ne s’ « entraine » pas ailleurs), le principe de consacrer une partie du temps scolaire à des activités interdisciplinaires me semble particulièrement important : cela permet, en effet, de référer les approches disciplinaires aux objets qui, tout à la fois, les réunissent et les spécifient.

Philippe Meirieu devrait lire l'article de Véronique dans "La Vie moderne" à ce sujet...Car, contrairement à ce qu’une conception fâcheuse de l’interdisciplinarité laisse parfois entendre, les disciplines ne s’effacent pas quand on les met en œuvre sur un projet commun. Tout au contraire, le projet met en relief leur apport respectif et facilite leur appréhension réciproque : quand un professeur d’histoire, un professeur de mathématiques et un professeur de technologie font construire ensemble la maquette d’une ville romaine, ils sont amenés à expliciter, mieux encore que dans leur cours, ce dont ils sont porteurs et ce en quoi les connaissances de leur discipline font sens, sans rien renier de leur rigueur… et même, plus précisément, parce qu’elles ne renient rien de leur rigueur !
Il suppose ainsi que l'interdisciplinarité ne peut se pratiquer qu'en équipe...

Par ailleurs pratiquer, mettre en œuvre, ce n'est pas apprendre de façon structurée. Et la mise en pratique n'oblige en rien à une explicitation, au contraire elle peut même parfaitement s'en dispenser. Quant au "faire sens", le caractère totalement factice d'une interdisciplinarité artificielle discrédite cet argument : étudier la symétrie centrale en même temps que Narcisse au miroir, quel sens en effet !
En ce cas c'est absurde puisque ces activités ne sont pas pratiquées... en 6e !Et, justement, les « activités interdisciplinaires » doivent avoir une place importante au collège parce qu’entre l’école primaire et le lycée, le collège est le lieu de la découverte progressive des spécificités des épistémologies disciplinaires.

Et c'est plus simple quand leur identité propre est noyée dans des activités interdisciplinaires !Certes, cela a été engagé plus tôt, mais de manière implicite le pus souvent. Certes, cela sera renforcé plus tard, au lycée, mais, pour pouvoir choisir son orientation autrement que sur de vagues affinités ou des réussites aléatoires, il faut avoir appréhendé les identités des différentes disciplines, leur rapport au « réel », leurs méthodes d’investigation, leurs outils de démonstration, leurs modes de validation.

Drôle de "complémentarité" puisque des activités qui devraient constituer des compléments prennent sur les horaires disciplinaires.Et cette découverte doit se faire au collège, tout à la fois, par des « activités disciplinaires » et par des « activités interdisciplinaires », car c’est la complémentarité des unes et des autres, bien comprise et intégrée, qui est formatrice.
Ludiques... ou pas. En tout cas c'est une vraie question : comment l'école se mine elle-même en organisant le discrédit de sa propre philosophie de l'effort. L'école du jeu détruit l'école du travail.Or, c’est là, effectivement, que se pose le principal problème : comment éviter la juxtaposition entre un enseignement disciplinaire progressif et, le plus souvent, expositif, avec des « entrainements pratiques interdisciplinaires », centrés sur des tâches complexes, juxtaposant des approches empiriques, avec pour seul critère l’efficacité immédiate, et qui risquent d’apparaître aussi ludiques que les cours, à côté, apparaîtront ennuyeux ?
Comment éviter qu’au sein de ces activités, centrées sur un projet, ne s’investissent vraiment que les bons élèves, tandis que les autres se répartiront en exécutants, chômeurs… et perturbateurs ?

Rien de plus simple !Là encore plusieurs conditions pédagogiques sont nécessaires : il faut, d’abord, bien sûr, que la nature du projet soit définie par les enseignants concernés et qu’ils ajustent leurs enseignements « en cours » pour qu’ils s’articulent précisément à l’activité interdisciplinaire.

Philippe Meirieu nous avertit : l'échec éventuel à venir sera donc la faute des professeurs.Cela, simultanément, finalisera leurs cours et garantira la réussite du projet ; ce n’est, certes pas, évident à concevoir, mais pas du tout impossible : la « pédagogie par alternance » peut, à cet égard, offrir des pistes intéressantes à explorer…
Projet individuel donc, en plus du projet collectif.Il faut, ensuite, s’assurer de l’investissement de chaque élève dans le projet, de ses acquisitions, de sa capacité à les formaliser et à les transférer. C’est pourquoi, outre l’attention à apporter sur le mode de fonctionnement du groupe (la nécessaire rotation des tâches, par exemple), il me semble essentiel que chaque élève, au-delà du projet collectif, élabore, dans ce cadre, une « production » qu’il devra présenter, expliciter et soutenir pour attester de ses acquisitions.

On a vu en effet...Ce serait là une des formes de la « pédagogie du chef d’œuvre » que j’ai défendu avec bien d’autres et dont on a pu voir, avec les Travaux personnels encadrés par exemple, que, menée avec rigueur, elle permettait des acquisitions plus marquantes et durables que bien des « leçons ».
Non : le collège ne sait surtout pas comment s'occuper d'apprentissages manqués en primaire, et aggrave donc l'échec scolaire.Récapitulons :
- Le collège reste tiraillé entre le modèle de l’école primaire et celui du lycée : les bons élèves y sont scolarisés sur le modèle du lycée, les élèves en difficulté y sont regroupés dans des dispositifs qui singent l’école primaire.
Tout ceci est bien abstrait.Il conviendrait de lui donner enfin une véritable identité. Il conviendrait aussi que cette identité prenne en compte la spécificité de l’adolescence comme temps d’exploration des possibles, de socialisation intense et de construction de la personnalité.
Plus la discipline est niée, plus la "spécificité" de son "épistémologie" doit apparaître aux élèves !- Le collège doit permettre la découverte des épistémologies des différentes disciplines dans leurs spécificités : l’articulation rigoureuse d’activités disciplinaires et interdisciplinaires peut le permettre.
Ce problème est un faux problème, inventé récemment par ceux qui promeuvent une école fondamentale et économique, pédagogues et libéraux.- Les élèves qui entrent au collège peinent à avoir une représentation de l’institution qui les accueille, de ses principes et de ses exigences ; ils ne voient jamais leurs professeurs en même temps, ne sont que rarement accompagnés et suivis de manière globale ; leur scolarité est éclatée, faite de segments désarticulés dont seuls quelques-uns – et surtout quelques-unes – parviennent à reconstituer l’unité.
Il y a fort à parier que les élèves perçoivent moins "l'unité" de leur "scolarité" quand ils ne maîtrisent pas la lecture...

La suppression du redoublement va dans ce sens...C’est pourquoi la mise en place d’un accompagnement pédagogique est indispensable à condition qu’elle se fasse dans un cadre stabilisé, avec des interlocuteurs identifiés et des outils appropriés.
À cela rajoutons quelques rappels historiques et évidences pédagogiques :
- Le collège souffre, plus encore que l’école primaire et le lycée, du mythe de la classe homogène imposée par Guizot dans les années 1830, au moment de la fameuse « querelle des méthodes » et de l’adoption du « modèle simultané » contre le « modèle mutuel » : notre institution vit ainsi toujours, peu ou prou, avec la perspective qu’une « bonne classe » est un ensemble d’élèves du même âge et du même niveau qui font la même chose en même temps sous l’autorité du maître.

Belle vision idéale du travail en groupe...- Le collège ignore très largement, alors que l’adolescence est l’âge de la « socialisation secondaire », les vertus des interactions entre pairs et, plus encore, la formidable efficacité du monitorat entre élèves de niveaux différents. Il se prive ainsi d’un moteur et d’un outil essentiel de l’apprentissage.
La bivalence ou la polyvalence, la Cour des comptes et l'iFRAP en rêve comme Philippe Meirieu...Et, à partir de là, rêvons un peu et explicitons ce que j’avais proposé, jadis, sous le nom un peu barbare d’ « unité pédagogique fonctionnelle » et que je suggère volontiers de baptiser aujourd’hui « la classe verticale »… Ce ne serait surtout pas une « grande réforme nationale », juste un « appel à initiatives » aux collègues volontaires, que les chefs d’établissements devraient s’engager à faciliter et les rectorats à accompagner. Il suffirait de regrouper quatre classes de niveaux différents (une sixième, une cinquième, une quatrième, une troisième… ou deux sixièmes et deux cinquièmes, etc.) et de les considérer comme un « micro-collège » confié à une équipe de professeurs qui accepteraient d’y consacrer la plus grande part – ou, mieux encore, la totalité – de leur service. Dans ce cadre, et seulement s’ils le souhaitent, certains d’entre eux pourraient enseigner deux disciplines afin de constituer une équipe plus resserrée pouvant se consacrer entièrement aux quatre classes : une formation complémentaire devrait, bien sûr, leur être dispensée afin que cette bivalence soit réellement pertinente…

Il s'agit bien de primariser le collège : une seule classe, une seule équipe de professeurs. Curieux projet par ailleurs, quand on sait que dans la réalité, dans les établissements très difficiles, les classes sont sans cesse refondues et que les professeurs restent moins longtemps que les élèves. Ce projet est par ailleurs contradictoire avec le principe même des EPI ou de l'accompagnement, dont rien ne garantit qu'ils seront effectués par les professeurs des élèves !
Évaluer les apprentissages sous forme "d'unités de valeur", au fur et à mesure, c'est la meilleure façon de ne pas se confronter à la permanence des acquis que devrait vérifier un brevet des collèges digne de ce nom et donc de se prévaloir d'une réussite fictive.À partir de là, l’équipe responsable du « micro-collège » disposerait d’une grande liberté d’organisation pédagogique : certes, elle aurait pour référentiel le socle commun et devrait préparer à un « brevet des collèges » rénové, organisé sous forme d’un ensemble d’ « unité de valeurs » à acquérir ; certes, elle devrait effectuer, sur l’année scolaire, le nombre d’heures prévu pour chaque discipline ainsi que se soumettre aux cadres horaires quotidiens et hebdomadaires pour les élèves… mais il lui reviendrait d’articuler les différents temps de la scolarité en fonction des apprentissages à réaliser et des besoins des élèves pour les effectuer.
Ce qui n'est pas se passe en primaire ? Et néanmoins...L’équipe des enseignants responsable de cette « classe verticale » constituerait ainsi une référence forte pour tous les élèves, référence qui s’exprimerait aussi bien dans le cadre d’assemblées générales régulières où les professeurs, en commun, présenteraient les principes, contenus et exigences de l’enseignement que dans le cadre d’un tutorat institué : chaque élève aurait un « professeur principal » responsable de son suivi et de son accompagnement. Il s’agit là, en effet, d’un enjeu absolument essentiel : que l’École s’incarne et structure la scolarité concrètement, pour chaque élève, que l’ « institution » se donne à voir dans ses finalités comme dans ses modalités...

L'atteinte portée aux enseignements disciplinaires et la mise en place des EPI semblent au contraire plus propres que jamais à développer "la dispersion, la désinvolture, la juxtaposition et la débrouillardise"......que ceux qu’elle accueille ne soient par réduits à en deviner les codes et à en reconstituer mentalement l’unité, mais que tout cela soit ritualisé sous leurs yeux et présent quotidiennement dans leur esprit. Contre la dispersion, la désinvolture, la juxtaposition et la débrouillardise, il faut, en effet, promouvoir aujourd’hui « l’institution » : ce qui tient debout, clairement, fermement et symboliquement.
Une école qui n'aura jamais, au contraire, été moins encadrée !Dans ce qui serait alors un vrai « cadre », au sens psychologique et éducatif du terme...

Une équipe constituée séparément des autres équipes : drôle de culture d'établissement......(ce que ne sont guère certains collèges aujourd’hui), l’équipe des enseignants pourrait organiser un ensemble d’activités : groupes de suivi et d’accompagnement, groupe de niveaux par disciplines, groupes de besoins disciplinaires ou interdisciplinaires, groupes de projets, groupes de monitorat et d’entraide. Ils pourraient ainsi, pour une part, s’émanciper des « niveaux de classe » et organiser leur « classe verticale » comme un véritable ensemble de personnes solidaires...
...disposant de ressources communes, échangeant leurs richesses et productions réciproques, au service de la progression et de la réussite de chacune et de chacun. On pourrait y développer, de manière rigoureuse, la notion de « parcours », qui a fait son apparition dans les textes, mais risque de peiner à se mettre en place en raison du caractère tronçonné de la scolarité (parcours artistique et culturel, parcours citoyen, parcours de découverte des métiers).
Beaucoup de "parcours" pour, finalement, beaucoup de surplace.

Avec les EPI ce sera tout le contraire : les parents ne comprendront plus grand chose au collège de leurs enfants...Enfin, cette « unité pédagogique » constituerait aussi une référence pour les parents, un cadre pour leur permettre de découvrir le collège et d’avoir avec lui une interlocution régulière et constructive…
Au fond les "républicains" ne le seraient donc pas...J’ai conscience qu’en répétant, de manière quelque peu insistante, cette proposition, je risque de passer pour un obsessionnel – ce qui n’est pas très grave –, mais aussi de subir le tir croisé, d’un côté, de ceux qui considèrent que je ne fais que rappeler des évidences déjà mises en œuvres depuis longtemps dans le cadre de bien des initiatives pédagogiques, et, d’un autre côté, de ceux qui crieront à l’utopie libertaire et y verront une nouvelle étape dans la remise en cause de « l’école républicaine ». Je prends néanmoins le risque, convaincu que la « désinstitutionalisation » de bien des collèges est liée à la reproduction, sans véritable réflexion, d’une « forme scolaire » héritée du « modèle simultané » de J.-B. de La Salle et imposée par Guizot (qui, ni l’un ni l’autre, que je sache, étaient des « républicains » !)...

A vrai dire, on peut se demander quel rapport entre ce modèle (supposément) imposé par Guizot et Guizot lui-même, comme si le nom suffisait à discréditer le modèle.

Pourquoi "aujourd'hui"......« forme scolaire » aujourd’hui, largement inadaptée à la transmission des savoirs…

Le socle commun, dans sa philosophie, est pourtant bien plus "libéral" que l'idéal émancipateur de l'école républicaine....convaincu aussi que les « expérimentations » exemplaires engagées ici ou là l’ont été, le plus souvent, dans la difficulté, avec une multitude d’obstacles institutionnels à franchir et une suspicion systématique que seule une dépense d’énergie considérable peut contribuer à dépasser… Je le fais, bien évidemment, en étant conscient que cette proposition suppose un suivi rigoureux qui, par exemple, pourrait être confié, sous l’autorité de l’Éducation nationale, à des chercheurs… Je le fais en étant convaincu de la force de « contagion » qu’auront les collègues qui s’engageront dans cette aventure… Et je le fais, enfin, parce que je crois qu’il est temps de comprendre qu’il faut basculer d’un système jacobin sur les modalités et totalement libéral sur les finalités...
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Flash-back :Loys dit: Dans le "Café" du 20/03/15 : "Philippe Meirieu : « Instituer » le collège et lui donner une véritable identité : il est grand temps !"
ENNA-IUFM de Villeneuve d'Asq, 1990-1991 : Philippe Meirieu déjà, avec les mêmes mantras : pédagogie de projet, interdisciplinarité, mise en activité des élèves, travail de groupe et production concrète de quelque chose, admonestations aux enseignants, etc.
Comme une chanson du temps passé...

Le vocabulaire a été à peine rajeuni avec les progrès de la novlangue pédagogique, mais les incantations n'ont pas bougé d'un iota...
Voilà un homme fidèle à lui -même...

Il y a 25 ans, ce socio-constructivisme pédagogique avait les séductions de la nouveauté. Aujourd'hui, ses charmes sont un peu défraîchis...
Si les idées de Philippe Meirieu n'ont guère pris dans l'Éducation Nationale en 25 ans, malgré le militantisme indéfectible dont il fit preuve, c'est peut-être que son paradigme éducatif, séduisant en théorie, ne s'avérait guère performant dans la pratique...

Les enseignants sont pragmatiques : si ça marche, ils adoptent ; si ça ne marche pas, ils regimbent.
C'est pourquoi on a laissé dépérir sans regret les maths modernes, l'apprentissage de la lecture par la méthode idéo-visuelle, les laboratoires de langue, le technicisme et la linguistique à l'excès en Français, etc.
Saluons la ténacité de Philippe Meirieu, sa foi inébranlable, son esprit de mission... Car malgré son insuccès, il persévère admirablement, nous resservant ses clichés galvaudés sur le collège qui exclut... Rêvant sans faiblir son collège idéal et illusoire dès lors que le réel se rappelle à nous.
Au fond, j'aime bien Philippe Meirieu : il me rappelle ma jeunesse disparue... Comme "Saga Africa" de Yannick Noah, la scie musicale de l'été 1990. Une ritournelle horripilante, mais qui a le parfum désuet des années enfuies...

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26/03/15
"Café" : "Collège : Le ministère avance de nouvelles grilles horaires"
27/03/15
"Café" : "Collège : La réforme se précise, les opinions s'opposent "
31/03/15 : "Refondation : Déjà la fin de partie ?"
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Un syndicat enseignant, avec un compte Twitter curieusement appelé @collège_2016, assure le service-après-vente de la communication gouvernementale.
Avec au passage de jolies contradictions, comme celle-ci :
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Les exemples de nouvelles pratiques présentées sur le site du MEN sont édifiants par eux-mêmes.
Le commentaire est presque superflu...

Néanmoins, la réalité de ces dispositifs imaginée in concreto les rend encore plus savoureux...

On ne doute pas que ce sera beaucoup mieux en vrai puisque d'éminents spécialistes et thuriféraires des EPI le proclament... Sauf qu'il y a déjà eu les IDE, les PPCP, les TPE, les EDE... Et que ces munificents dispositifs ne convainquent guère les enseignants de terrain... Foutue réalité !

Pour être sûr que ça marche, il convient résolument de s'abstraire du réel !

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L'enseignement est sa propre parodie. Instructif, pour les profs, sinon pour les élèves.

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Communiqué du SE-Unsa : "Troisième multilatérale : vers la finalisation de la réforme du collège" (31/03/15)
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- de François Dubet, "Défendons la réforme du collège contre tous les conservatismes"
- de Florence Dupont, "Les humanités sont indispensables à toute éducation démocratique"
Florence Dupont est historienne, spécialiste des études anciennes, université Paris-VII-Diderot. Je ne présente pas François Dubet.
Ces deux papiers ne semblent pas disponibles, en tout cas à 'heure actuelle, sur le site du Monde.
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Réforme des collèges : ce qui va changer
Plus de suivi, décloisonnement des cours ou encore développement des langues étrangères. France 2 s'est rendu dans un collège qui a adopté le nouveau dispositif pour ses élèves.
Descriptif du reportage ci-dessous :
Le projet de réforme des collèges a été présenté ce mercredi 11 mars en conseil des ministres. Il prévoit un développement de l'apprentissage des langues étrangères avec une deuxième langue dès la cinquième. Le renforcement du suivi personnalisé et le mélange des disciplines. Ces mesures seront mises en place à la rentrée 2016. France 2 est allé dans un collège des Clayes-sous-Bois dans les Yvelines qui pratique ce nouveau dispositif.
Jeu de société, musique, petit déjeuner, l'établissement accueille ses élèves et a décidé de briser les codes du collège classique. Finis les cours à l'ancienne.
Les matières sont mélangées comme le Français et l'éducation physique, avec deux professeurs et plusieurs groupes.
L'objectif de leur cours est par exemple de faire une vidéo pour convaincre les jeunes de s'inscrire au handball. Ce qui permet par exemple de noter les textes.
Une réforme qui plait aux élèves. Depuis deux ans, le collège teste sur trois classes les cours décloisonnés suivis d'une heure d'étude obligatoire. Il y a aussi un accompagnement personnalisé.
Et le reportage lui-même :
www.francetvinfo.fr/societe/education/re...-changer_846311.html
Alors, que se passe-t-il donc de génial dans ce collège innovant ?

D'abord, on commence la journée par un accueil fort sympathique : petit-déjeuner et jeux de société.
Nutella et petits chevaux, ça met en forme de bon matin !

Des esprits chagrins ne manqueront pas de faire remarquer que c'est peut-être davantage aux parents de faire déjeuner les enfants, avant l'école ; et que les enfants ayant souvent l'esprit plus dispos en début qu'en fin de journée, il serait peut-être judicieux d'en profiter pour enseigner à ce moment-là, plutôt que de jouer au Monopoly (il y a des études de chronobiologistes à ce sujet).
Mais bon, si l'EN promeut l'excellence de la pédagogie Nutella, je veux bien m'y investir... Avec mon BAFA et mon passé d'animateur de colo, je suis assuré de mes compétences professionnelles en la matière. Et puis, qui sait, c'est peut-être l'occasion rêvée d'obtenir l'agrégation sur liste d'aptitudes... Avec mes savoir-faire, je serais sans nul doute un brillant agrégé d'animation de goûters...

Convenons en outre que cet accueil récréatif permet aux apprenants de développer leurs compétences psycho-sociales : ils jouent, ils se parlent, etc. Il y a donc là matière à valider plein de compétences transversales : "apprendre le travail en équipe et l'expression orale" par exemple, afin de bâtir un "collège de l'épanouissement"...
Après le petit-déjeuner, si l'on ne tombe pas dans une somnolence digestive liée à l'excès de Nutella, on passe avec entrain aux cours décloisonnés pluridisciplinaires.
En l'occurrence, nous avons droit à Français et EPS joyeusement mixés.
Notons au passage l'harmonie vestimentaire qui règne entre les deux enseignants, puisque la prof de Lettres en fuseau moulant est au diapason de son collègue de sport : à ce niveau d'intégration, on peut parler d'interdisciplinarité fusionnelle...

Les élèves sont placés en situation d'activité, constructive et collaborative, puisqu'ils sont chargés de créer une capsule vidéo destinée à inciter leurs camarades à s'inscrire au club de Handball. La prof qui écrit au tableau pendant que les élèves s'escriment à suivre, cette prof has-been est résolument bannie du collège du futur. Haro sur la ringarde !

Dans une approche socio-constructiviste very fashionable, les élèves bâtissent ensemble leurs savoirs et savoir-faire en fabriquant leur film publicitaire.
Alors rebelote avec les cases à cocher. En effet, le prof de sport parle d'évaluation. Étant innovant, on peut supposer qu'il ne parle pas de bêtes notes névrosantes. Donc il évalue probablement à coups de compétences acquises ou en cours d'acquisition, ce qui revient à cocher des cases ; à moins que le collègue ne soit un adepte de la gommette...


Bien, bien, bien !

On notera quand même que dans ce mixte Français-EPS, il n'y a ni lecture/écriture ni activité sportive... D'ailleurs, le reportage montre trois gamins à la moue boudeuse qui préféreraient sans doute faire du sport en EPS, plutôt que de regarder un écran avec leur prof...

Si c'est à ça que doivent ressembler les futurs EPI, des activités interdisciplinaires sans vraie pratique disciplinaire, ça promet d'être drôle, et surtout très éducatif !

Certes, les élèves travaillent la communication orale (publicitaire). Mais les cours de Français ne doivent-ils pas permettre davantage ? Quand les élèves étudient-ils des textes littéraires qui les élèvent en les confrontant à la culture ?... On l'ignore.

Certes, les élèves développent les compétences numériques de demain en se filmant à la tablette ou au smartphone... Sauf qu'il savent déjà le faire très bien sans nous, tant ces ustensiles 2.0 sont intuitifs. Ils ne requièrent aucun apprentissage qu'un élève Lambda ne sache faire tout seul, ou en "mutualisant ses compétences" avec ses copains de récré ! Ajoutons que le constructivisme revigoré par le numérique a ses limites : quand les élèves auront produit à foison des vidéos ou des Powtoons et autres joyeusetés 2.0, ils s'en lasseront tout autant que des activités scolaires plus traditionnelles. La nouveauté séduit au début ; ensuite, on s'habitue et ça rentre dans les moeurs. Lorsque le magnétoscope est apparu en classe, au début des années 1990, les élèves étaient ravis de voir un film en cours. Aujourd'hui, repus d'écran, ils s'avachissent et s'endorment devant un film qu'ils sont censés étudier...
Quant au sport, après tout, les élèves ont des clubs pour en faire... Au demeurant, ce serait peut-être bien qu'ils en fassent un peu, car l'excès de Nutella n'est pas bon pour la ligne ! Hormis la tenue sexy des deux profs co-animateurs de la séance, il n'y a guère de sport dans cette séance Français-EPS !

Est-ce bien là l'école émancipatrice dont rêvait Victor Hugo ?... Le doute me tarabuste.

Ensuite, le reportage nous parle de tutorat individuel. Enfin une bonne idée !

En l'occurrence, il s'agit même de préceptorat : une élève et une professeur, avec un suivi qu'on suppute régulier. C'est un vrai bonheur d'écouter la jeune élève dire combien ce dispositif l'a aidée à surnager et progresser à l'école.
Question : de quelle débauche de moyens dispose ce collège innovant pour mettre en place un tel dispositif ? En effet, dans le cours décloisonné interdisciplinaire, on ne voit pas combien il y a d'élèves, mais on présume qu'ils ne sont pas 30 à faire de la captation vidéo, sinon le manque de place et le niveau sonore seraient insupportables... Donc on a une poignée d'élèves et deux professeurs !
De même, le suivi individuel nécessite de nombreux enseignants si beaucoup d'élèves en difficulté le requièrent. Enfin, le petit-déjeuner Nutella étant animé ou surveillé par un prof, cela se fait au détriment des cours ; tout comme l'heure d'étude du soir, qui conclut cette délicieuse journée au collège de demain...

Résumons donc : une pléthore de profs, des heures de cours forcément réduites pour faire place à des activités plus épanouissantes, des séances interdisciplinaires où on n'apprend pas grand chose, et avec ça des élèves qui réussissent aussi bien que les autres. C'est la conclusion du reportage : au brevet, les élèves du collège innovant font aussi bien que les autres. Pas mieux, aussi bien...

Alors, à quoi bon ?...

Et comment les choses se passeront-elles dans les collèges 2016 qui ne disposeront pas de cette débauche de moyens enseignants ?
Car on nous montre toujours des expérimentations qui marchent avec des groupes de moins de 15 élèves, jamais avec des classes de 30 gamins entassés dans une salle trop étroite...

C'est facile, et cette facilité est sophistique donc trompeuse.
À moins qu'il n'y ait des embauches massives d'enseignants pour travailler à plusieurs, individualiser le suivi des élèves et animer jeux et goûters, le collège 2016 ne ressemblera même pas à celui que l'on voit dans le reportage.
Pourtant, on pourrait rêver d'un réservoir d'heures qui permettent de tutorer individuellement les élèves en difficulté. Ainsi que l'écrivait Alain, c'est Montaigne qui est le précurseur de "l'éducation par l'intérêt", contre "l'éducation par l'effort". Ce paradigme éducatif peut marcher, évidemment, à coup d'empathie et d'encouragements. Sauf que Montaigne ne pensait qu'au préceptorat, jamais à une classe d'adolescents turbulents aux intérêts disparates. De même pour l'Émile de Rousseau...

Pour conclure sur ce reportage édifiant, j'ai hâte d'être à demain.

Je cours faire provision de Nutella pour 2016 !

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- school40
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- Candide
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Votre commentaire est très intéressant à lire.
Nos anciens faisaient des maisons carrées ou rectangulaires. Ils avaient raison, la preuve, elles sont, pour la plupart, encore là ! j'ai appris de façon traditionnelle ! et ils avaient aussi raison : répétition des tables de multiplication (que je connais encore à mon âge 44 ans), des règles de conjugaison et de grammaire (j'ai la prétention de croire que je ne fais pas trop de fautes). J'ai aussi porté l'uniforme dans les Dom-Tom, je n'en garde aucun traumatisme mais plutôt le sentiment d'avoir fait partie d'un ensemble, d'un groupe, mon collège.
Aujourd'hui, j'essaie d'être vigilante. A la maison, mes filles regardent en premier dans un dictionnaire et dans les livres. Ensuite et à condition de croiser les sources, elles utilisent internet. Pas de téléphone portable, pas d'ordinateur dans les chambres. L'une a seize de moyenne générale et l'autre treize. Je ne me plains pas.
Nos politiques se perdent dans les innovations et la course à la pédagogie, nos enfants se perdent tout simplement.
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Et un dossier de l'IFE qui tombe à pic : "Éduquer au-delà des frontières disciplinaires" (mars 2015).Loys dit: Un article d'un professeur de lettres en collège, nouvel invité sur LVM, Véronique : "La haine de la discipline - Le non-dit de la réforme du collège" (11/03/15)
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- Loys
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Compléments :
- "Cahiers pédagogiques" : www.cahiers-pedagogiques.com/La-reforme-...ous-avons-a-y-gagner
- SE-UNSA : ecolededemain.wordpress.com/2015/04/07/l...-pourquoi-comment-1/
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- Loys
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9/04/15
www.lemonde.fr/education/article/2015/04...4612615_1473685.html
10/04/15
"Réforme du collège : Première ou dernière bataille au CSE aujourd'hui ?" (Café)
www.lexpress.fr/education/pour-ou-contre...college_1669485.html
www.lexpress.fr/education/la-reforme-du-...ucation_1670002.html
www.ecoledeslettres.fr/blog/education/le...e-a-la-rentree-2016/
13/04/15
www.lemonde.fr/societe/article/2015/04/1...ge_4614854_3224.html
14/04/15
www.lemonde.fr/campus/article/2015/04/14...4615156_4401467.html
16/04/15
www.lemonde.fr/campus/article/2015/04/14...4615156_4401467.html
www.lexpress.fr/actualite/pourquoi-il-fa...college_1671919.html
www.lexpress.fr/education/programmes-sco...college_1670817.html
18/04/15
blogs.lexpress.fr/le-mammouthologue/2015...ailles-dune-reforme/
20/04/15
www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-co...015-1922773_2134.php
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- Loys
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Merci JC !

Repris dans "Marianne" : www.marianne.net/agora-reforme-colleges-...tella-100232948.html
A ajouter, ce reportage du 12/03/15 sur "France 2" : www.francetvinfo.fr/france/un-college-a-...belkacem_846637.html
Ou encore celui-ci de "France 3" le 9/06/15 : api.dmcloud.net/player/pubpage/4f3d114d9...omeless=0&autoplay=1
Encore un reportage sidérant, sur "France 3" le 10/10/2015 :
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- archeboc
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Loys dit: Petit décryptage de deux reportages de la télévision publique vantant par l'exemple la réforme du collège 2016, par Jean-Christophe : "La pédagogie Nutella".
Merci JC !
Une petite note sur un petit détail de l'article de JC :
Dans le reportage de Libé consacré à ce collège apparaissent un prof de français et un prof d'EPS qui font ensemble du transdisciplinaire au collège, et qui sont en couple en dehors. "Interdisciplinarité fusionnelle",En l’occurrence, nous avons droit à français et EPS joyeusement mixés.
Notons au passage l’harmonie vestimentaire qui règne entre les deux enseignants, puisque la prof de français en fuseau moulant est au diapason de son collègue de sport au tee-shirt à virgule : à ce niveau d'intégration, ne pourrait-on pas parler d’interdisciplinarité fusionnelle ?
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- Hervé
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Tout ce que j'ai lu jusqu'à présent est partiel et j'aimerais bien en prendre connaissance moi-même.
Merci
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- archeboc
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Tu les trouveras ici :Hervé dit: Est-ce que quelqu'un a un lien vers le projet de nouveaux programmes ?
Tout ce que j'ai lu jusqu'à présent est partiel et j'aimerais bien en prendre connaissance moi-même.
Merci
www.neoprofs.org/t88699p20-francais-nouv...liens-en-p-2#3013004
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- Hervé
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J'essaierai peut-être de faire un truc sur les programmes d'HG. On s'attendait au pire, on n'a pas été déçu...
Sinon, si l'on a beaucoup parlé du latin-grec, y compris ici, la situation de l'Allemand a été moins évoquée. Pourtant elle fait réagir
Angela n'est pas contente
Non seulement ma fille fait du latin, mais en plus elle fait de l'Allemand, d'abord dans une classe bilangue puis l'année prochaine, si ça existe encore, en classe euro.
Dans l'article cité ci-dessus la réponse de la ministre est d'une grande hypocrisie (qui a dit : "comme d'habitude" ?) : il est évident que la langue apprise en primaire sera l'anglais et que la suppression des bilangues anglais-allemands jointe à la LV2 en 5e favorisera l'espagnol et l'italien.
Manquerait plus qu'une langue aussi compliquée et pas fun que l'Allemand soit favorisée...
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- _NG_
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Il faut dire qu'il y a un tel écart entre la façon dont est organisé le fonctionnement du collège et ce qui est nécessaire au "mode projet" que c'est l'éternel dialogue de sourd entre le sommet et la base. C'est à la fois une problématique de moyens et de pratique/culture professionnelle.La pédagogie de projet, qu’on l’appelle EPI, IDD, PPCP, TPE, ce n’est que le retour de vieilles lunes éducatives qui trouvent leurs origines chez Freinet, Piaget, Vygotski, Meirieu, etc. Elle n’a guère fait ses preuves, elle n’a pas convaincu - doux euphémisme - la plupart des enseignants de terrain, mais ses zélateurs ont l’oreille des ministres de l’Éducation ou de leurs conseillers...
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- Loys
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En tout cas l'expression "pédagogie Nutella" fait florès !
Régis Debray : www.dailymotion.com/video/x2o8o48_regis-...nner-les-moyens_news
Mara Goyet : maragoyet.blog.lemonde.fr/2015/04/29/reg...ait-rien-au-nutella/
"Le Devoir" (Québec) : www.ledevoir.com/international/europe/438932/l-ecole-nutella
Une réponse ici, de la part d'Anna di Martino, une enseignante d'un des collèges concernés par les reportages de "France 2" : lewebpedagogique.com/anniedimartino/2015...settes-de-lecureuil/
A noter qu'Anna di Martino est membre du CNIRE : laviemoderne.net/forum/les-nouvelles-ped...cole?start=160#12379
Extrait :
Vous n’avez pas tort : il faut des efforts et des moyens. Les adultes engagés dans Neo Alta, onze professeurs de disciplines, la C.P.E. et la professeure- documentaliste font des efforts, beaucoup, en particulier celui de travailler en équipe et de réfléchir ensemble aux moyens de mener un groupe d’enfants et de jeunes sur une voie de la réussite scolaire et personnelle. Sans abdiquer d’aucune exigence disciplinaire ni d’exigences tout court. C’est d’ailleurs un point important de la présentation de la structure aux parents et aux élèves intéressés pour y venir. S’inscrire à Neo Alta, c’est savoir et accepter que les professeurs seront très exigeants, vis-à-vis des jeunes, vis-à-vis des familles.
Les classes sont constituées du même nombre d’élèves que les autres sections du même niveau. 27 en 4ème par exemple. Si vous ne les avez pas tous vus lors du reportage d’1 minute trente de France2, c’est qu’au même moment, certains étaient dans le couloir, d’autres dans la salle du café où je corrigeais mes copies.
Neo Alta n’est pas une structure très coûteuse. Les professeurs sont rémunérés par des demis voire des quarts d’heures supplémentaires lorsqu’ils interviennent en accueil, en tutorat ou en concertation. Le L.A.B.O., les co-interventions interdisciplinaires, est pris sur le temps hebdomadaire d’enseignement. Ainsi, en Histoire-Géographie-Education civique, je suis intervenue 18 heures en LABO et j’enseigne 2 h 30 par semaine au lieu de 3 h. Le compte y est, l’écureuil a bien toutes ses noisettes.
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