@loysbonod @claudelelievre B. Apparu estime à ce propos que la réforme du collège est "assez aboutie".
"Une réforme de gauche ?"
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Article en Une de "Marianne" : www.marianne.net/agora-college-petite-ar...auche-100234235.html
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Article en Une de "Marianne" également : www.marianne.net/agora-reforme-du-colleg...aient-100235080.html
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Et le 16/12/15 Claude Lelièvre : "Les bombes éducatives de Juppé"Loys dit: Vous pouvez commenter ici l'article "Une réforme de gauche ?" du 4/06/15.
Interrogé sur la réforme du collège, Benoit Apparu la juge "assez aboutie" :
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Reste à savoir de quelle "gauche" il s'agit.#college2016 - Une réforme de gauche... Une réforme solidaire...
On ne sait pas qui M. Chartreux cite mais c'est ici volontaire : il s'agit de pratiquer l'amalgame.Cette réforme est - je cite - :
Avec un horaire amputé de 40% dans le meilleur de cas et des conditions d'existence devenues précaires : nul ne doute que les langues anciennes vont pourvoir "reprendre des couleurs" ! M. Chartreux oublie au passage que la réforme prévoyait d'abord de supprimer totalement les options, mais pour leur plus grand bien, bien sûr !- "responsable de la mort du Latin, du Grec et de l'Allemand", alors que Latin, Grec et Allemand sans la réforme auraient poursuivi l'entre-soi dans lequel ces options étaient confinées et leur inéluctable descente aux enfers par la réduction des effectifs concernés, chaque année un peu plus importante. Or, Latin, Grec et Allemand ont désormais tout pour « reprendre des couleurs » ;

Quant à "l'entre-soi", M. Chartreux poursuit son entreprise de dénigrement, en toute méconnaissance des publics latinistes (nombreux en éducation prioritaires et pour moitié constitués des deux catégories sociales les plus défavorisées).
Mais de quel "outils" M. Chartreux parle-t-il ? Pas de réponse précise à ce sujet...- "responsable de la haine de l'excellence et des bons élèves", alors que la réforme ne s' "attaque" pas aux bons élèves mais met à disposition des enseignants les outils nécessaires à la réduction des écarts entre les plus en difficultés et ceux n'en ayant aucune ou très peu;
L'accompagnement éducatif a été supprimé...
Eh oui : le latin qui ne sera pas du latin, pris sur le cours de français par exemple.- "responsable du nivellement par le bas", alors qu' un nombre d'élèves bien plus important qu'auparavant aura accès à ce qui, avant la réforme, lui était souvent interdit;

Ou la LV2 en 5e, avec des condition d'exposition dégradées, pour des élèves qui ne maîtrisent pas la langue française...
C'est-à-dire que la Loi de refondation de 2013 est très éloignée du contenu du décret et de l'arrêté de 2015 : rien sur les EPI ou l'PA pris sur les cours, sur la suppression des sections bilangues ou des options de langues anciennes, rien sur "l'autonomie" qui revient à faire du chef d'établissement un manager pédagogique etc.. D'où l'opposition logique des syndicats représentant 80% des enseignants et une intersyndicale jamais reçue par le ministère. Les "conférences de consensus" ou les "consultations" ont été des impostures. La réforme du collège a été refusée par l'immense majorité des syndicats au CSE. Le décret a été passé un jour de mobilisation nationale. Les programmes ont été rejetés au CSE.- "responsable de la désorganisation des établissements par la précipitation qui a présidé sa mise en application", alors que les débats ont commencé il y a des années. Souvenons-nous de l' Appel de Bobigny qui portait en germes tout ce que la réforme du collège met aujourd'hui en application. Cet appel fut présenté et approuvé par TOUS les syndicats d'enseignants le 20 octobre...2010. Avant l'élection de François Hollande, Vincent Peillon travaillait DEJA à la mise en place de cette réforme. Ce dernier, comme Benoit Hamon puis Najat Vallaud-Belkacem n'ont eu de de cesse d'impliquer des centaines de professionnels de l'éducation pour une construction préparée et concertée.
Une "construction préparée et concertée", en effet.

Quant au reste, l'improvisation est flagrante : les programmes rédigés ou les professeurs formés au pas de charge (ou pas formés d'ailleurs), les multiples revirements (sur l'évaluation, les langues anciennes ou le brevet par exemple), l'application erratique de la réforme selon les établissements)...
Pour le reste, les grands principes (économiques) de cette réforme sont effectivement anciens puisqu'ils sont... de droite.

L'échec scolaire commence bien avant le collège. Et il y a bien d'autres façons de le réformer.Tout cela en contradiction absolue avec la nécessité affirmée, y compris par les opposants les plus virulents, de réformer le collège, ce "maillon faible".
Parce que "l'accompagnement personnalisé" ne sera ni un "accompagnement" en plus des cours, ni "personnalisé" puisque pratiqué en demi-classe ou en classe entière ?Des opposants :
- attaquant très violemment l'Aide Personnalisée et les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) qui pourtant offrent la possibilité de croiser les disciplines (sans jamais les remettre en cause), en donnant du sens aux apprentissages jadis cloisonnés, en plaçant les élèves dans des situations de construction et de réalisation de projets ;
Les EPI "n'offrent" pas une possibilité : ils sont imposés, avec un thème, un horaire, une équipe, une pédagogie, une évaluation etc.
- mettant en doute les capacités des enseignants à travailler en équipe...

Ce serait plutôt la réforme qui mettrait cette capacité en doute puisqu'elle impose le travail en équipe.

Quelles études ?...voire en affirmant que tous les enseignants de collège travaillaient DEJA en équipe - ce qui est très rare et ne concerne que quelques collègues par équipe pédagogique. Ce travail en équipe est pourtant - toutes les études le démontrent...
Eh bien si, justement : contestés. L'exemple d'interdisciplinarité absurde fourni aux médias par le collège Clisthène est assez parlant....tous les établissements dits "innovants" travaillent ainsi depuis des années avec des résultats incontestables et incontestés...
Les mêmes qui célèbrent le travail en équipe ignorent les revendications de la majorité des collègues......une urgence dans un pays où, il est vrai, le travail en équipe est étranger à l’organisation historique du système éducatif très pyramidal.
On ne voit pas pourquoi... Cette urgence d'une réforme décidée en milieu de quinquennat est purement politicienne.- mettant en cause la simultaneité de la refondation des programmes ET de l'évaluation, alors que c'est à cette condition de simultanéité dans le temps que la réforme entre en cohérence avec ses attendus.
On ne voit pas pourquoi. Par contre, on voit bien la désorganisation actuelle : des élèves ayant suivi un programme désormais abandonné, ou des cursus de langues amputés en 4e et en 3e etc.Procéder par étapes successives eût amené les élèves du niveau 3e à attendre 2020 pour espérer être concernés, ce qui aurait entraîné des distorsions TRES désorganisatrices!
M. Chatreux (expert véritable lui-même ?) n'hésite pas à insulter copieusement sur les réseaux sociaux ses contradicteurs, voire même à lâcher "Mort aux cons" : j'en ai fait l'expérience, malgré ma retenue. Il bloque également courageusement ses contradicteurs sur Twitter : le travail en équipe, toujours...Tout cela soutenu par quelques "experts" véritables ou autoproclamés, chroniqueurs permanents et omniprésents, humoristes sans humour, philosophes trop heureux de se voir offrir des tribunes inespérées transformées en polémiques alimentant les réseaux sociaux de commentaires d'une indigne violence, plus inacceptable encore quand elle était l'oeuvre d'enseignants.
M. Chartreux préfère citer des éditorialistes que des collègues...Qui n'a pas entendu les Christophe Barbier, Natacha Polony, Nicole Ferroni, Alain Finkielkraut, Michel Onfray, Jacques Julliard, Jean-Paul Brighelli, et tous ceux que j'oublie car je préfère les oublier, ne s'en porte que mieux tant leurs diatribes, critiques outrées et outrancières, caricatures approximatives jusqu'aux mensonges, n'apportaient strictement rien au débat nécessaire que tous ceux-là n'ont contribué qu'à assécher, faute d'arguments et de propositions attendues.
M. Chartreux oublie de préciser que cette réforme "de gauche" a obtenu le soutien du MEDEF, de l'OCDE, de l'Institut Montaigne. A droite, MM. Juppé et Apparu s'en satisfont et M. Madelin s'en félicite.Mais faisons quelques rappels :
La réforme du collège, qui aurait pu aller plus loin, plus vite, plus fort - la Ministre l'aurait souhaité - a l'immense mérite d'exister ENFIN pour commencer à grandir.
C'est une réforme de gauche. Ce qui a déplu à certains, y compris à cette autoproclamée "vraie gauche" qui battait le pavé avec... le SNALC (Syndicat enseignant "marqué à droite" comme on dit).
M. Chartreux oublie étourdiment de citer ceux qui, à gauche, s'opposent à cette réforme : le PC, le MRC, le Parti de Gauche, la CGT, Sud, Attac etc.C'est est une réforme solidaire dans un pays qui vit, depuis plusieurs années, une crise des solidarités et des replis identitaires.
Il préfère l'amalgame le plus nauséeux, en parlant de "replis identitaires".
La réforme ne prévoit aucun moyen nouveau pour l'accueil des allophones et la réforme de l'éducation prioritaire se fait à l'économie. L'État continue en revanche à subventionner des établissements privés, dont certains sont privilégiés...Replis se manifestant par des exclusions aux visages multiples qui sont autant de négations de l'égalité des droits:
exclusion de ceux qui ont toujours moins;
exclusion des quartiers dits "difficiles";
exclusion de toutes les minorités;
exclusion des familles non francophones;
exclusion d'établissements à l'écart des métropoles, isolés en milieu rural;
exclusion des "étranges étrangers" et de tous ceux qui ne sont pas "nous";
exclusion des décrocheurs, "produits" non pas par le collège, mais par ses dysfonctionnements.
Les 60.000 postes de M. Hollande étant en grande partie imaginaires...Ceux-ci aggravés par des gouvernements de droite qui n'ont eu de cesse et n'auront de cesse - c'est annoncé dans les projets des candidats à la primaire en cours - d'appliquer des politiques de destruction d'emplois (300 000 dans la fonction publique! Fourchette basse!)...
Toujours l'amalgame : quel rapport avec la majorité des opposants à la réforme du collège ?...de sélection par l'échec, de refus du concept d'éducabilité condamnant, comme un Bruno Le Maire, un élève faible en CM2 sans lui laisser d'autre espoir qu'une orientation par l'échec, donc subie. A dix ans! Jamais je n'accepterai de dire à un enfant de 10 ans: "Tu dois désormais songer à une autre scolarité. Tu n'es plus éducable".
Mais l'Histoire lui donne déjà raison, avec Antoine Prost ou Claude Lelièvre !La réforme du collège a fait un choix, voulu et porté par Vincent Peillon, Benoit Hamon et surtout Najat Vallaud-Belkacem à laquelle l'Histoire donnera raison et rendra hommage.

Tout laisse pourtant à penser que ce "choix" creusera encore les inégalités.Ce choix, c'est celui du refus d'un autre choix, souvent illustré par les travaux de François Dubet: "Le choix de l'inégalité" qui accompagne toujours les exclusions que nous venons d'énumérer.
La réforme prévoit l'abrogation de la loi Debré de 1959 ?Un refus motivé non pas par la volonté d' un égalitarisme utopique et dangereux, mais pour simplement respecter une valeur fondatrice de notre République: l'égalité, celle des droits et devoirs, l'égalité par le rééquilibrage des moyens, aussi: donner plus à ceux qui ont moins. C'est clair, simple et tellement évident!
On se demande bien de quels "codes scolaires" il s'agit... Et on notera l'allusion très vague : de qui M. Chartreux parle-t-il exactement ?L'Ecole est pourtant devenue, silencieusement et de manière chaque année de plus en plus prégnante, un terrain de jeu réservé à quelques-uns. A ces "quelques-uns" très au courant des codes scolaires obscurs à tant d'autres, ces "quelques-uns" culturellement armés pour accompagner leurs enfants vers la réussite.
Doit-on les en blâmer? Certainement pas!
Et le seront encore plus grâce à cette réforme "de gauche".En revanche, inquiétons nous de constater à quel point les exclus - toujours issus des mêmes catégories sociales - sont de plus en plus exclus.
Surtout lorsque ces "exclus" ne constituent plus - inconsciemment - un "terrain d'avenir" pour celles et ceux qui en ont la responsabilité pédagogique...

Quel rapport avec la réforme du collège ?...mais sont stigmatisés, transformés en "problèmes". Combien de fois ai-je entendu cette phrase lors des conseils de classe:
"Cet élève pose problème". Comprendre: "Cet élève EST un problème". Terrible!

Le promoteur du travail en équipe critique donc dans le même article ses collègues. Curieuse philosophie, non ?

Le terme "décrocheurs" est employé par les ministres qu'encensent M. Chartreux...Alors ceux-là ne sont plus des élèves. Ils se transforment en "décrocheurs", "absentéistes permanents", "intenables", "irrécupérables".

Difficile de suivre la pensée sinueuse de M. Chartreux ici : on en voit plus le rapport avec la réforme....En un mot ils deviennent responsables, coupables de leur malheur. Et coupables du malheur qu'ils infligent aux autres, "ceux qui suivent".

Mais décidé dans l'ombre et en partie empêché (et pas par M. Chartreux).Nous - les enseignants - touchons alors du doigt cette crise des solidarités. Comment aurions-nous pu - et les opposants à la réforme du collège auraient du s'interroger avant de crier à la fin de la civilisation par l'abandon du Latin et du Grec, abandon absolument jamais acté - participer à cet abandon des solidarités?
La porte est grande ouvert grâce à cette réforme inepte, parmi d'autres... Ainsi, la réforme des rythmes scolaires aboutit par exemple à une territorialisation de l'école et à l'abandon progressif de la gratuité : une vraie mesure de gauche, en effet.Comment pourrons-nous accepter de tenir grande ouverte la porte du triomphe à une droite dont l'objectif annoncé est de briser plus encore toute velléité solidaire à l'égard de celles et ceux que les dysfonctionnements de l'école - dysfonctionnements que cette droite à alimentés de manière continue - ont contribué à écarter?
En réalité, "l'autonomie" mise en place par la réforme du collège est une revendication de droite depuis bien longtemps.
Toujours l'amalgame...Je ne l'accepte pas et ne l'accepterai jamais! Voilà pourquoi j'ai soutenu cette réforme:
de gauche et solidaire, sans rien rabattre sur le "niveau" ni sur les "disciplines"; à l'opposé de l' "identitarisme" triomphant; sociale, bienveillante et lucide car consciente du danger réel des "communautarismes"; à contre-courant des "gauloiseries" sarkozystes, des excès zemmouriens ou de la "francité en danger" chère à Alain Finkielkraut.
M. Chartreux ne fera aucune mention des critiques de la gauche dans ce long article : bel aveu...Voilà pourquoi je soutiens Najat Vallaud-Belkacem dans son combat. Elle qui est devenue la cible privilégiée de la droite.
Des attaques justifiant à elles-seules le bien fondé de "Collège2016"...
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Le meilleur moyen de ne pas alimenter polémiques, rumeurs et débats médiocres, c'est de ne pas en parler...
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Son mot d'adieu , restant assez obscur sur cette fermeture, explique néanmoins bien des choses...

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L'analyse s'étend longuement sur l'aspect anecdotique (les annonces populistes et simplistes) mais beaucoup moins sur la philosophie de l'école partagée par l'opposition et l'actuelle majorité sur les points les plus essentiels : l'enseignement par compétences (venues du monde l'entreprise selon "une vision utilitariste de l’école" qui n'est pas propre à la droite) et l'autonomie des établissements : "Ce qui frappe et surprend dans l’ensemble, c’est que le panorama de l’école donné par les candidats est très homogène"... et pas seulement à droite.
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Devant les cadres de l'éducation nationale le 25/08/17 :Loys dit: Vous pouvez commenter ici l'article "La réforme du collège n'est pas “de gauche”" du 16 octobre 2016.
Jean-Michel Blanquer dit: L'esprit de la réforme du collège est bon, il doit être continué et approfondi.
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[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ][PERSO] NVB =JMB ? Cette équation fatale revient très régulièrement dans l'expression de nombreux enseignants avec une agressivité sans cesse renouvelée. Récemment, on la retrouve formulée dans le programme de Jean-Luc Mélenchon. Elle l'est aussi sous une forme à peine atténuée dans les positions de certains militants syndicaux. Je sais en publiant ce texte que je vais "agacer" certains de mes lecteurs qui préfèreraient me voir uniquement dans le rôle de chroniqueur de l'actualité éducative. Mais c'est oublier un peu vite que j'ai aussi des idées (d'où l'indication [PERSO] en haut de ce message) et que j'ai légitimement le droit de les exprimer pour susciter du débat.... Au delà des personnes (si on pouvait éviter les étiquettes de "fan" ou de "groupie" ce serait bien...) je pense que derrière cette équation il y a un vrai problème politique et pédagogique. Tracer un signe égal entre NVB et JMB est en effet un des clivages majeurs entre ce qu'on va appeler rapidement les "réformistes" et les "radicaux". Il y a plusieurs dimensions à ce postulat que pour ma part je conteste. La première est d'englober la politique éducative dans une critique globale du quinquennat Hollande avec la déchéance de nationalité, la loi travail et bien d'autres renoncements (pour lesquels je suis moi aussi très critique). Tout cela serait à mettre dans le même sac "néo-libéral" (qualificatif passe partout et bien commode). Or, pour ma part, je postule qu'il peut y avoir une autonomie des politiques menées. Et que la politique éducative menée par Peillon, Hamon (!) et Vallaud-Belkacem avait une cohérence et ne peut être réduite à une logique d'économies comme on peut encore le lire quelquefois (certains continuent à nier l'existence des 60 000 postes) Évidemment, il y a eu là aussi des renoncements découlant de la politique globale qui concernent les enseignants comme le maintien du gel du point d'indice (sauf deux ans). Il y a eu aussi l'autoritarisme de Valls qui a abouti à la publication du décret sur le collège le soir d'une manifestation. On ne peut le nier. La cristallisation autour de la réforme du collège est la deuxième dimension. Depuis cet épisode, NVB est accusée de mépris, d'autoritarisme, etc. Or, il faut rappeler que cette réforme a été votée au CSE et approuvée par plusieurs syndicats après toute une phase de négociations . Il y a donc une tentative de réécriture de l'histoire qui est à l'oeuvre chez ceux qui y voient une atteinte à la position supposément majoritaire. Elle tente de faire passer pour une réforme "néo-libérale" (encore ce qualificatif bien commode) qui n'était rien d'autre qu'une réforme visant à faire évoluer les pratiques pédagogiques et le mésusage des classes à projet pour contourner la mixité. Mais elle s'est heurtée à plusieurs écueils et notamment le fait que des enseignants ont pris pour eux-mêmes et comme une attaque personnelle "identitaire" (les profs de LCA) ou en termes de postes (les profs d'allemand) une critique qui s'adressait au système. Le contentieux reste très fort aujourd'hui. La troisième et dernière dimension découle de ce qui précède. Diaboliser NVB et l'accuser du même projet politique de destruction de l'école est un moyen pour ceux qui procèdent ainsi de gérer leur "dissonance cognitive". Il est toujours plus confortable de se positionner toujours en "contre" et on retrouve là le vieux clivage entre réformistes et radicaux. Mais derrière ce qui relève de la posture, il y a aussi un fond de conservatisme. Le maximalisme et l'accumulation des préalables (moyens, effectifs) est aussi une formidable justification de l'immobilisme. Toute la rhétorique autour de la "destruction de l'école" et donc de l'impératif de la "préserver" est aussi une manière de ne pas poser la question de sa nécessaire évolution. Au risque de me répéter, il y a donc un habillage avec un lexique très radical voire révolutionnaire d'une position qui au final est très conservatrice (j'ai parlé à plusieurs reprises de "gaucho-conservatisme"). On ne pourra pas avancer dans le domaine de l'éducation et accessoirement de l'unité à gauche tant qu'on continuera à "rejouer le match"et qu'on n'aura pas fait un aggiornamento sur cette question. Ce signe "égal" peut être lu au mieux comme le signe d'un profond malaise au sein de l'éducation nationale.. Il est aussi et surtout injuste au regard de l'histoire de l'éducation. Que des partis politiques ou des syndicats continuent à perpétuer cette opinion et à surfer sur un malaise et du ressenti au lieu de construire des propositions rationnelles relève de la démagogie. Cela rend, en tout cas pour moi, problématique un vote en faveur d'une organisation qui continuerait à développer un tel discours.
Quelques commentaire s'imposent.
Pour le formuler autrement, défendre Najat Vallaud-Belkacem, c'est être "réformiste" et la critiquer au même titre que son successeur, c'est être "radical". Voilà qui n'est pas manichéen.Tracer un signe égal entre NVB et JMB est en effet un des clivages majeurs entre ce qu'on va appeler rapidement les "réformistes" et les "radicaux".
Mais pas l'école.Il y a plusieurs dimensions à ce postulat que pour ma part je conteste. La première est d'englober la politique éducative dans une critique globale du quinquennat Hollande avec la déchéance de nationalité, la loi travail et bien d'autres renoncements (pour lesquels je suis moi aussi très critique).
Il est vrai que la politique de recrutement de François Hollande se distingue nettement de la politique de redistribution des postes d'Emmanuel Macron, mais l'effort reste néanmoins à relativiser. Si l'on consulte RERS 2013 et 2018, il y a bien augmentation nette du nombre d'enseignants mais dans cette augmentation il faut compter 30.105 contractuels supplémentaires (+72%) et inclure plus de 27.000 enseignants stagiaires, qui correspondent à des postes supplémentaires fictifs.Tout cela serait à mettre dans le même sac "néo-libéral" (qualificatif passe partout et bien commode). Or, pour ma part, je postule qu'il peut y avoir une autonomie des politiques menées. Et que la politique éducative menée par Peillon, Hamon (!) et Vallaud-Belkacem avait une cohérence et ne peut être réduite à une logique d'économies comme on peut encore le lire quelquefois (certains continuent à nier l'existence des 60 000 postes).
Le même renoncement que les gouvernements de droite précédent et suivant, mais c'est un détail.Évidemment, il y a eu là aussi des renoncements découlant de la politique globale qui concernent les enseignants comme le maintien du gel du point d'indice (sauf deux ans).
Au passage, le point d'indice n'a pas été dégelé deux ans, mais un an (six mois en 2016 et six mois en 2017, à l'approche des élections).
Il s'agit à chaque fois, pour Philippe Watrelot, de dédouaner Najat Vallaud-Belkacem, qui n'était pas responsable d'une politique plus générale... mais qui n'a pourtant pas démissionné. Quant à accuser "l'autoritarisme" du premier ministre, c'est laisser penser que l'opposition générale des enseignants était sur la forme, et pas sur la fond de la réforme du collège.Il y a eu aussi l'autoritarisme de Valls qui a abouti à la publication du décret sur le collège le soir d'une manifestation. On ne peut le nier.
Il est vrai que Najat Vallaud-Belkacem a eu l'heur de savoir reconnaître et distinguer les mérites de Philippe Watrelot...
Pas seulement : les absurdes rythmes scolaires imposés par Vincent Peillon expliquent également la défiance des enseignants à l'égard du parti socialiste. Pour le reste, les enseignants se souviennent avec amertume du mépris témoigné par Najat Vallaud-Belkacem à l'égard des opposants à sa réforme.La cristallisation autour de la réforme du collège est la deuxième dimension. Depuis cet épisode, NVB est accusée de mépris, d'autoritarisme, etc.
On note avec amusement l'imprécision de Philippe Watrelot : "par plusieurs syndicats". Car, de fait, si la réforme a été approuvée par le CSE, elle a été rejeté massivement par les syndicats enseignants majoritaires et approuvée par deux syndicats minoritaires seulement, le Sgen-CFDT et le SE-UNSA. La réforme des programmes, l'année suivante, a été rejetée par le CSE.Or, il faut rappeler que cette réforme a été votée au CSE et approuvée par plusieurs syndicats après toute une phase de négociations.
On voit bien où se situe la "réécriture de l'histoire", en effet : un soutien massif des enseignants à la réforme du collège !Il y a donc une tentative de réécriture de l'histoire qui est à l’œuvre chez ceux qui y voient une atteinte à la position supposément majoritaire.
"Faire évoluer les pratiques" dans le sens d'un abandon d'exigences disciplinaires nationales, de l'éclatement des disciplines et du pilotage local des moyens par la hiérarchie visant à opposer les disciplines entre elles (la gestion de la marge, chaque année plus réduite) : une "autonomie des établissements" rêvée par la droite, la Cour des comptes, le MEDEF (qui a approuvé la réforme au CSE).Elle tente de faire passer pour une réforme "néo-libérale" (encore ce qualificatif bien commode) qui n'était rien d'autre qu'une réforme visant à faire évoluer les pratiques pédagogiques et le mésusage des classes à projet pour contourner la mixité.
Au passage, s'il y a bien un domaine dans lequel on peut "tracer un signe égal entre NVB et JMB", c'est dans la suppression des options de langues anciennes.
Les options de langues anciennes étant purement et simplement supprimées dans la réforme initialement présentée à la presse le 9 mars 2015, on pouvait en effet y voir une attaque de leur discipline ("identitaire" dit Philippe Watrelot, le mot désignant l'extrême-droite actuelle). Mais surtout l'application d'un programme économique : les professeurs de lettres classiques devenant de facto des professeurs de lettres modernes, ce qui faisait d'une pierre deux coups : ne plus financer des centaines de milliers d'heures d'options, ne pas recruter des milliers de professeurs de lettres modernes supplémentaires.Mais elle s'est heurtée à plusieurs écueils et notamment le fait que des enseignants ont pris pour eux-mêmes et comme une attaque personnelle "identitaire" (les profs de LCA) ou en termes de postes (les profs d'allemand) une critique qui s'adressait au système.
La réduction de la critique la plus factuelle et la plus rationnelle à un problème psychologique est un classique de l'incapacité à argumenter. Et si la "dissonance cognitive" était chez celui qui a soutenu une politique libérale continuée dans les grandes lignes malgré le changement de majorité ?Le contentieux reste très fort aujourd'hui. La troisième et dernière dimension découle de ce qui précède. Diaboliser NVB et l'accuser du même projet politique de destruction de l'école est un moyen pour ceux qui procèdent ainsi de gérer leur "dissonance cognitive".
"L'esprit de la réforme du collège est bon, il doit être continué et approfondi" a déclaré Jean-Michel Blanquer en 2017.
Il est confortable de se positionner en faveur des politiques menées : la critique du ministère de Jean-Michel Blanquer par Philippe Watrelot est simplement pour la forme. L'ex-président des "Cahiers pédagogiques" en est parfois l'inspirateur sur le fond, comme on a pu le voir pour la réforme du lycée ou la réforme des concours de l'enseignement.Il est toujours plus confortable de se positionner toujours en "contre" et on retrouve là le vieux clivage entre réformistes et radicaux.
Il est d'ailleurs amusant que Philippe Watrelot critique le refus du réformisme à l'heure des réformes actuelles...
Le réformisme n'est hélas pas toujours le progressisme que laisse croire Philippe Watrelot.Mais derrière ce qui relève de la posture, il y a aussi un fond de conservatisme. Le maximalisme et l'accumulation des préalables (moyens, effectifs) est aussi une formidable justification de l'immobilisme.
Conserver une école publique efficace, ce serait pourtant une bonne chose.Toute la rhétorique autour de la "destruction de l'école" et donc de l'impératif de la "préserver" est aussi une manière de ne pas poser la question de sa nécessaire évolution. Au risque de me répéter, il y a donc un habillage avec un lexique très radical voire révolutionnaire d'une position qui au final est très conservatrice (j'ai parlé à plusieurs reprises de "gaucho-conservatisme").
Le malaise est surtout celui de Philippe Watrelot.On ne pourra pas avancer dans le domaine de l'éducation et accessoirement de l'unité à gauche tant qu'on continuera à "rejouer le match"et qu'on n'aura pas fait un aggiornamento sur cette question. Ce signe "égal" peut être lu au mieux comme le signe d'un profond malaise au sein de l'éducation nationale..
L'échec politique du PS en 2017 a été historique mais on n'a guère observé d'aggiornamento scolaire au PS.
Il ne peut y avoir qu'une gauche "réformiste" en somme : celle qui approuve les réformes scolaires du quinquennat précédent et les réformes scolaires du quinquennat actuel.Il est aussi et surtout injuste au regard de l'histoire de l'éducation. Que des partis politiques ou des syndicats continuent à perpétuer cette opinion et à surfer sur un malaise et du ressenti au lieu de construire des propositions rationnelles relève de la démagogie. Cela rend, en tout cas pour moi, problématique un vote en faveur d'une organisation qui continuerait à développer un tel discours.
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