"Education: pour une culture du oui" (Emmanuel Davidenkoff, François Taddei, etc)

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13 Oct 2015 15:04 #14900 par Loys
Tribune dans "L'Express" du 13/10/15 : "Education: pour une culture du oui"

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13 Oct 2015 15:23 - 13 Oct 2015 19:16 #14901 par Loys

Education: pour une culture du oui

Presse : pour des slogans moins creux...
Tribune ambiguë, portant tantôt sur l’École en générale, tantôt sur l'université (des étudiants à "éduquer" ?), tantôt sur la société...

Et si, dans le monde de l'enseignement, on écoutait avant de dire non? C'est le sens de l'appel lancé ce lundi par Emmanuel Davidenkoff, Martin Hirsch, Guillaume Houzel, François Taddeï et Coline Vanneroy sur L'Express et Educpros.

Appel donc lancé par des personnalités qui n'enseignent ni n'ont jamais enseigné dans le secondaire ni même enseigné pour certaines.

Devons-nous nous résoudre à ce que notre système éducatif forme ce que Marc Bloch appelait des chiens savants, "dressés à donner, par quelques exercices choisis d'avance, l'illusion du savoir"?

Sympathique portrait de l'enseignement aujourd'hui...

En 1944, déjà, l'historien dénonçait la manie examinatrice du système éducatif français et ses conséquences sur les élèves: "la crainte de toute initiative; la négation de toute libre curiosité (...) là où devrait au contraire régner la libre joie d'entreprendre".
Un constat sévère qui reste pourtant largement d'actualité.

C'est vrai que l'école n'a absolument pas changé depuis les années 30... :santa:

Plus qu'ailleurs en Europe, les trajectoires des jeunes Français.es sont marquées par une pression à "se placer" socialement, le plus vite et le mieux possible, par la possession de diplômes.

"L'Etudiant" a même publié un palmarès des collèges ! Son rédacteur en chef? Un certain Emmanuel Davidenkoff...

Ce système a ses avantages - une forte désirabilité des études par exemple...

:roll:

- mais aussi ses effets pervers, car il crée de l'angoisse sur l'orientation et une vive compétition scolaire.

Une "compétition" terrible puisque jamais tant d'élèves n'ont eu le bac, n'ont eu tant de mentions etc.

Ce système laisse aussi peu de place à l'autonomie, à la recherche de soi, à l'expérimentation de projets et de trajectoires.

On parle toujours du secondaire ? :shock:

Des espaces de liberté et d'expérimentation
Aujourd'hui, consacrer ses heures à un projet civique ou solidaire vous attirera souvent un regard réprobateur de l'institution éducative, quand elle pourrait aménager votre emploi du temps pour vous permettre de concilier études et engagement.

Heureusement "l'engagement" va bientôt pouvoir entrer dans la compétition scolaire grâce à la réforme de l'évaluation. :santa:
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...798862260863386.aspx

Faire valoir une formation dans deux disciplines hors du cadre très malthusien des bi-licences est généralement impossible.

Mais "faire valoir", ce n'est pas entrer dans la compétition ?

Proposer de remplacer un cours en amphi par un Mooc (cours gratuit en ligne) suscitera quasiment toujours un refus a priori.

Alors que c'est tellement mieux (et économique) !

Prendre une année de césure après le bac vous empêchera de vous inscrire, à votre retour, dans les mêmes conditions qu'un bachelier de l'année.

Ce n'est pas grave : la compétition importe peu, non ?

Il n'est pas très surprenant, dans ces conditions, que 71% des jeunes Français.es estiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils et elles sont capables.

Et l'école et la société, c'est bien la même chose.

Pourtant, dans le monde actuel, nous avons besoin de personnes créatives et innovantes, qui savent travailler en collectif.

Et pour cela, rien de mieux que de quitter les cursus librement, suivre de smoocs et faire des "césures" ! :santa:

Il est urgent que les lieux d'enseignement comme les lieux de travail soient également des espaces de liberté et d'expérimentation, au sein desquels le premier réflexe n'est pas de dire "non" à tout ce qui sort du cadre.

Eh oui ! Le monde du travail doit se startupiser dans une disruption novatrice. Tout le monde sait que les startup sont des oasis du bonheur au travail.

Et si, à l'inverse, chacun.e dans nos sphères d'activité, nous disions "oui" par principe et non par exception?

"nous" s'adresse aux employés ou aux employeurs ?

Certains organismes promeuvent déjà cette posture avec succès. Plutôt que de demander aux porteurs.es de projet d'aligner préalablement les diplômes, ils leur font confiance et partent du principe que l'apprentissage par le faire, par la prise de risque, par la formulation d'idées neuves - fussent-elles un peu folles - est profitable aux individus comme à la société.

Par l'exemple l'école "42", qui, après une sélection drastique, donne leur chance à ceux qui sont déjà doués !

Ainsi, certaines entreprises réinventent le lien avec leurs salarié.e.s en se donnant les moyens de les associer à la résolution des défis auxquels elles font face. L'université Toulouse 3 expérimente l'enseignement par les pairs...

Qui a le mérite d'être économique !
Au fait cette université est une "entreprise" ?

...tandis que l'ESSEC implique les étudiant.e.s dans le choix et la construction de plusieurs cours. L'Institut de l'Engagement permet de valoriser un engagement au service des autres pour accéder à une formation supérieure, créer son activité ou entrer dans une entreprise.

"L'institut de l'engagement" donne des bonus pour mieux réussir dans la compétition scolaire !

Autant d'initiatives prometteuses. Mais encore si modestes au regard des énergies et des idées que pourraient libérer nos universités, nos écoles, nos administrations, nos entreprises, nos associations.

"nos écoles" ? :shock:

Promouvoir la "culture du oui", c'est privilégier les bénéfices possibles du "oui" aux effets indésirables du "non".

Tout est surtout dans l'évaluation des "bénéfices" et des "effets indésirables". Mais il est vrai qu'il faut renoncer à évaluer, par exemple l'efficacité de l'école numérique !

Cela commence par des principes d'action simples que nous pouvons toutes et tous mettre en œuvre:
Ecouter avant de dire non
Considérer toutes les idées, même celles qui sortent radicalement de l'ordinaire
Encourager la personne, même si on dit non au projet qu'elle présente
Ouvrir son carnet d'adresses pour faciliter la suite des démarches
Assumer ses responsabilités sans renvoyer, dès qu'on le peut, la décision au niveau supérieur

Tout ceci est très nébuleux : "les idées", "le projet"...

Dire "oui", faire confiance, est la meilleure manière de (re)bâtir un sens commun, un sens du "nous", un sens du "we". Alors, qu'attendons-nous?

Quel beau jeu de mot !
On se demande bien le rapport de tout ceci avec le "sens du nous"... Et le sens de cette tribune. :shock:
En tout cas, l'école qu'appelle cette tribune de ses vœux est bien une école de l'illusion du savoir.
Dernière édition: 13 Oct 2015 19:16 par Loys.

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