Journées de la refondation de l'Ecole de la République (2 et 3 mai 2016)

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05 Mai 2016 16:46 - 05 Mai 2016 23:32 #16371 par Loys
Dernière édition: 05 Mai 2016 23:32 par Loys.

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05 Mai 2016 17:04 - 06 Mai 2016 09:57 #16373 par Loys
3 mai 2016 "Les valeurs de la République" : un débat consternant, notamment dans les interventions d'Antoine Prost... :shock:

Antoine Prost (12'56) écrit: Le microcosme scolaire est à l'image de cette République imparfaite et le mode de fonctionnement de notre école n'est pas républicain. Et pour moi, c'est très grave, précisément parce que l'École est éducatrice, que les comportements qui ont usage dans l'École se reproduisent ensuite dans la société : l'école devrait être exemplaire des valeurs de la République. Or elle ne l'est pas même si elle n'est pas pire que le reste de la société : elle est même meilleure qu'un certain nombre d'îlots dans notre société mais elle n'est pas exemplaire : elle a donc beaucoup de progrès à faire. Et je vois des progrès à réaliser dans au moins trois domaines : dans le mode de gouvernance. On ne peut pas faire du commun avec les élèves si les professeurs sont incapables de faire du commun ensemble. Si chacun est maître chez soi, si le professeur est maître dans sa classe comme le capitaine à bord du vaisseau, il n'y a pas de commun : où est la République ? Où est le pouvoir démocratique ? Il y a le problème du respect de l'autre : quand j'entends un certain nombre d'interviews à la télévision, je trouve que le thème du "Ils nous méprisent" est quand même un thème qui revient trop souvent pour qu'on ne s'interroge pas. [...] Il y a quand même beaucoup d'élèves qui se sentent méprisés : alors ils ont probablement tort, leurs professeurs - j'en suis sûr - ne les méprisent pas mais c'est le problème de l'émetteur et du récepteur : les messages qui sont émis ne sont jamais reçus comme ils sont émis. Et puis vous avez le problème de l'égalité : il y a quand même des maîtres et des citoyens de seconde classe dans l'École. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les documents que vous avez mis sur le net, j'ai lu avec attention la charte de la laïcité et j'ai vu qu'on recommandait de la faire signer aux parents : je m'étonne qu'on n'ait pas proposé de la faire signer aux professeurs. Si vous avez des gens qui n'ont pas besoin de signer la charte, c'est qu'ils sont au dessus. alors si les professeurs sont au dessus des lois, très bien, mais il faut le dire. Et je ne sais pas où sont les valeurs de la République. (applaudissements)

Antoine Prost (19'00) écrit: Vous ne pouvez pas être professeur sans évaluer : vous n'êtes pas obligés d'évaluer l'apprentissage, vous feriez même mieux de ne pas évaluer l'apprentissage car ça revient à donner de bonnes notes à ceux qui n'ont pas besoin d'apprendre parce qu'ils savent déjà mais il y a un moment qui vient où vous êtes obligé d'évaluer, c'est-à-dire de donner de mauvaises notes : c'est pas facile de concilier l'administration d'une mauvaise note et le respect des élèves. L'élève qui reçoit une mauvaise note, il est humilié parce que vous ne pouvez pas rendre les mauvaises notes n'importe comment.

Antoine Prost (29'34) écrit: L'École n'enseigne pas au nom de l'État, ni au nom de la religion bien sûr, ni au nom du bon plaisir des enseignants : elle essaie d'enseigner au nom d'une vérité qui se cherche. [...] Moi, je suis extrêmement frappé par le néant des pratiques, du comportement - moi ce qui m'intéresse, c'est la façon dont fonctionne l'institution scolaire : au niveau de l'établissement, la délibération collective et le collectif n'existent pas : il y a un chef d'établissement, dont l'autorité est pédagogiquement contestée, il y a des conseils pédagogiques mais les professeurs ne sont même pas capables de se mettre d'accord en début d'année sur le calendrier des interrogations écrites et des devoirs sur table. Pour moi, ça fait partie du contrat pédagogique : ils devraient se mettre d'accord, au cours des quinze premiers jours de l'année sur le travail qu'ils donnent ensemble aux élèves parce qu'il y en a qui donnent des devoirs toutes les semaines et il y en a qui en donnent deux dans l'année, ce qui est quand même anormal. Ils devraient en discuter, se mettre d'accord et accepter qu'il y ait une autorité, un autorité qui dit : "Ben voilà, on se met d'accord ensemble", une autorité démocratique. Nous sommes dans une société à la fois anarchique et totalitaire : totalitaire parce qu'anarchique et anarchique parce que totalitaire. Je trouve que c'est le contraire de la République : la façon dont les professeurs enseignent n'est pas républicaine.

A propos des réactions sur Twitter :

Antoine Prost (42'36) écrit: Qu'est-ce que vous pensez d'une institution éducative qui permet à tout le monde d'intervenir sans attendre la fin des raisonnements ? Est-ce que vous croyez que c'est comme ça qu'on construit l'exercice intellectuel ? (applaudissements)

Antoine Prost (42'54) écrit: Je pense en effet que le milieu associatif est plus républicain que l'école et que il y a un véritable apprentissage du rapport à l'autorité, qui est délibérée démocratiquement mais une fois que la délibération est faite, eh bien il faut bien que ça s’exécute. Ce qui n'est pas le cadre de notre vie politique actuellement où chacun, du moment qu'il a raison peut aller jusqu'au bout de son opposition même si tous les règlements, les lois, les consultations démocratiques ont eu lieu. [...]
Pourquoi ne vous posez-vous pas la question de ce que nous, nous pouvons faire, nous Éducation nationale ? [...] Vous êtes toujours préoccupé de ce qu'il faut faire faire aux élèves, comme si, d'une certaine manière, la solution était dans le faire des élèves et pour moi la solution est dans le comportement de l'institution. [...] Il faut que le métier de professeur change aussi.

Antoine Prost (1'08'10) écrit: Ne croyez pas que je sois partisan d'un type de pédagogie plutôt que d'un autre : vous avez des pédagogues archi-classiques qui réussissent très bien, j'en connais, mais ils respectent leurs élèves, ils n'ont pas un comportement autoritaire.

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Dernière édition: 06 Mai 2016 09:57 par Loys.

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06 Mai 2016 11:07 - 06 Mai 2016 11:34 #16382 par Loys
L'intervention du Président de la République le 2 mai 2016 : www.elysee.fr/videos/intervention-lors-d...le-de-la-republique/
Quelques extraits :

François Hollande écrit: Pourquoi était-il très important de faire la réforme du collège ? […] Quel était le constat en collège ? C’est que les savoirs fondamentaux en fin de 3e n’étaient pas véritablement partagés. Deuxièmement qu’il y avait beaucoup d’inégalités, entre collèges, parfois même au sein même du collège, qu’il y avait des filières qu’on connaissait bien pour aller dans les meilleures classes ou supposées les meilleures classes. Et qu'il ’ avait aussi une pédagogie qui devait se renouveler à la lumière de ce qu’on doit apprendre et notamment avec l’irruption du numérique.

Dans l’histoire de la République il a été assigné à l’École cette mission-là : de former des citoyens et de les forger aux valeurs de la république.

Ce que nous devons faire, c’est aussi, grâce à l’Université, conduire plus de lycéens vers l’Université.

Il y a quelques années, dans la fonction que j’occupe, il n’était pas si simple de dire qu’il fallait mettre notre système d’enseignement, l’Université, les filières professionnelles au service de l’économie.

Dernière édition: 06 Mai 2016 11:34 par Loys.

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06 Mai 2016 11:49 - 06 Mai 2016 11:50 #16384 par Beniamino Massimo
Vous aurez noté aussi ce passage :

François Hollande écrit: La refondation de l'école [...] c'était d'inscrire cette volonté d'une école de la réussite pour longtemps. Alors, vous allez me dire, il y a des alternances. D'abord, elles ne sont pas forcément acquises... [sourire]... c'est pas comme les connaissances [sourire]

C'est un vrai lapsus, quand on y pense.
Dernière édition: 06 Mai 2016 11:50 par Loys.

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07 Mai 2016 10:18 - 08 Mai 2016 15:37 #16397 par Loys

3 mai 2016 "Les valeurs de la République" : un débat consternant, notamment dans les interventions d'Antoine Prost... :shock:

Sur la polémique :
Dernière édition: 08 Mai 2016 15:37 par Loys.

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08 Mai 2016 15:38 - 08 Mai 2016 15:56 #16414 par Loys

  • Le bloc-note du 8/05/16 de Philippe Watrelot des "Cahiers pédagogiques"


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Passons sur les attaques personnelles...

Philippe Watrelot écrit: On peut aussi se demander si la difficulté ne vient pas justement du fait que M. Prost nous tend un miroir que nous ne voulons pas voir. [...] Par ailleurs, au risque de me répéter, il y a une vraie difficulté à admettre pour les enseignants que le fonctionnement de l’École soit inégalitaire et peu démocratique. Ils ont le sentiment d’y faire leur travail du mieux qu’ils peuvent. [...] Comment critiquer un système qui vous a fait "réussir" et qui vous fait vivre ? La tentation est forte de prendre alors "pour soi", dans une hyper-susceptibilité corporatiste, ce qui est avant tout une critique de l’institution. On est rarement le meilleur juge de soi même. Mais encore faut-il être capable d’accepter la critique et la confrontation avec un regard extérieur ou du moins en surplomb.

Eh oui ! Les propos d'Antoine Prost ne concernait que... l'institution scolaire ! :santa:
Relisons malgré tout le verbatim que nous avons fait l'effort de retranscrire :

Antoine Prost écrit: On ne peut pas faire du commun avec les élèves si les professeurs sont incapables de faire du commun ensemble.
[...] Si vous avez des gens qui n'ont pas besoin de signer la charte, c'est qu'ils sont au dessus. Alors si les professeurs sont au dessus des lois, très bien, mais il faut le dire. Et je ne sais pas où sont les valeurs de la République. (applaudissements)
[...] L'École n'enseigne pas au nom de l'État, ni au nom de la religion bien sûr, ni au nom du bon plaisir des enseignants
[...] Moi, je suis extrêmement frappé par le néant des pratiques, du comportement - moi ce qui m'intéresse, c'est la façon dont fonctionne l'institution scolaire : au niveau de l'établissement, la délibération collective et le collectif n'existent pas : il y a un chef d'établissement, dont l'autorité est pédagogiquement contestée, il y a des conseils pédagogiques mais les professeurs ne sont même pas capables de se mettre d'accord en début d'année sur le calendrier des interrogations écrites et des devoirs sur table. Nous sommes dans une société à la fois anarchique et totalitaire : totalitaire parce qu'anarchique et anarchique parce que totalitaire. Je trouve que c'est le contraire de la République : la façon dont les professeurs enseignent n'est pas républicaine.
[...] Je pense en effet que le milieu associatif est plus républicain que l'école et que il y a un véritable apprentissage du rapport à l'autorité, qui est délibérée démocratiquement mais une fois que la délibération est faite, eh bien il faut bien que ça s’exécute.
[...] Ne croyez pas que je sois partisan d'un type de pédagogie plutôt que d'un autre : vous avez des pédagogues archi-classiques qui réussissent très bien, j'en connais, mais ils respectent leurs élèves, ils n'ont pas un comportement autoritaire.

Pour le reste, les termes "totalitarisme" ou "anarchie" employés par l'historien sont comme oubliés par Philippe Watrelot.
Dernière édition: 08 Mai 2016 15:56 par Loys.

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09 Mai 2016 15:53 - 09 Mai 2016 15:55 #16424 par Loys
Toujours à propos de l'intervention d'Antoine Prost, ce témoignage de Claude Baudoin sur "ToutEduc" (rapporté par OZP) : "Le travail collectif, un des angles forts des journées de la refondation de l’Ecole"

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Dernière édition: 09 Mai 2016 15:55 par Loys.

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09 Mai 2016 16:18 - 09 Mai 2016 17:24 #16425 par Loys

L’un des angles fort des journées de la refondation de l’école de la République, en atelier comme en plénière, a été de rendre visible le lien nécessaire entre la "refondation" du système de formation et la dimension collective du travail.

Ce n'était absolument l'objet du débat, qui devait porter sur "les valeurs de la République" à l'école. Ce n'est que ce qu'Antoine Prost en a fait car il y avait bien d'autres sujets plus cruciaux à aborder. :xx:

Tout a commencé par une vigoureuse interpellation de l’historien Antoine Prost...

"vigoureuse", ou méprisante, c'est selon.

"Je suis frappé par ’le néant’ de la délibération collective et du collectif dans l’établissement. Le collectif enseignant n’existe pas. Par exemple les professeurs ne se mettent pas d’accord sur le calendrier des contrôles dans l’année. Nous sommes dans un fonctionnement à la fois anarchique et totalitaire, anarchique parce que totalitaire et totalitaire parce qu’anarchique. Le mode de fonctionnement de l’Ecole n’est pas républicain. L’Ecole devrait être exemplaire, mais elle ne l’est pas. Il y a un primat du respect de l’élève d’où la priorité à l’organisation du travail des élèves.

Le respect de l'élève se limiterait donc à l'organisation de son travail ? :shock:
Visiblement, les mots "totalitaire" ou "anarchique" n'ont rien à voir avec le respect des enseignants.

Mais cette organisation ne peut-être que collective.

Postulat absurde pour quiconque enseigne. Comment des collègues d'autre matières pourraient-ils participer au "calendrier des contrôles" d'une matière enseignée par un collègue, sauf à ne pas tenir compte des besoins des élèves ? Et surtout le travail des élèves ne se résume heureusement pas aux "contrôles". C'en est tellement aberrant qu'on ne sait quoi dire.
Les seuls contrôles concernés par le travail sont les contrôles communs et ils font précisément l'objet d'un travail en équipe.

Les professeurs doivent se réunir et trouver des solutions. Il faut que les valeurs de la République imprègnent le collectif des enseignants, que ’ça aille de soi’ et que le mode de gouvernance organise du commun entre les professeurs."

Heureusement que le commun ne se résume pas aux contrôles communs...

Travailler, enseigner, apprendre ensemble
L’atelier "Travailler, enseigner, apprendre ensemble » piloté par Ghislaine Desbuissons, IGEN, proposait quelques minutes plus tôt des exemples où étaient corrélés le collectif de travail des élèves et le collectif professionnel, ainsi que l’accompagnement et la formation des enseignants. Anne-Marie Sanchez, professeur de mathématiques à Trappes, Marie-Astrid Chauviré Deweerdt, professeur d’histoire géographie à Créteil, exposaient leur cheminement vers des pédagogies de travail coopératif des élèves.

Des collègues enrôlés dans ce procès des enseignants, donc...

Le "tsunami numérique" avait fait prendre conscience que "l’enseignement ne peut plus être une transmission descendante de connaissances". Pédagogie de projet, problèmes ouverts, classes inversées, prise en compte d’élèves en décrochage, élèves solidaires davantage acteurs et contributeurs, le tout conduisant à des résultats scolaires supérieurs aux autres classes sans qu’aucun élève ne soit délaissé.

La magie du "tsunami" en somme ! :santa:
Ici, tout est mêlé, sans aucun rapport avec le sujet abordé : numérisme, nouvelles pédagogies... Leur mention ici sert à laisser croire que des professeurs pourraient applaudir les graves accusations d'Antoine Prost.

Un professeur d’EPS ajoutait que dans sa discipline, le collectif de travail n’est pas une forme de travail, mais un contenu, comme en sports collectifs.

Quelle découverte ! :cheers:
C'est vrai que la réflexion personnelle ne peut pas être vertueuse dans la vie moderne : à quand la dissertation en équipe ?

Un professeur de philosophie s’interrogeait : quelles sont les instances pour permettre aux enseignants de travailler en équipe ? Un professeur de SVT parle des échanges de pratiques au sein des CRAP.

Travail en équipe, contrôle de commun, échanges de pratiques : autant de choses qui n'ont pas de rapport entre elles.

Pour Frédérique Hannequin, IA-IPR histoire géographie académie de Lyon, il y a "un changement de paradigme, d’écosystème, avec une relation où l’on restaure la confiance en la créativité des élèves et où ceux-ci sont partie prenante de la construction du savoir.

Le constructivisme comme dogme. :shock:

Mais il faut sécuriser les professeurs.

C'est réussi avec Antoine Prost ! :P
Formule infantilisante, s'il en est.

Leur place est tout aussi légitime mais s’est déplacée vers de nouvelles professionnalités."

Formule creuse, corollaire de ce regain effrayant du contructivisme pédagogique.

En plénière Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Versailles, insiste : "Enseigner est un métier qui s’apprend et il faut reconnaître que c’est un métier complexe, difficile et qui évolue. Pour cela il faut apprendre aux enseignants le principe absolu d’éducabilité...

Quelle formule infantilisante, encore une fois. :shock:

...et pour ce faire à travailler en équipe ainsi qu’avec les autres partenaires

Quel rapport logique ? :shock:

...avec une compétence essentielle : s’intéresser constamment à la recherche en éducation.

Formule creuse. On pourrait surtout s'intéresser aux résultats des réformes déjà engagées.

En France et ailleurs
Précisément, Luc Ria, professeur Chaire UNESCO à l’IFE, choisit l’angle comparatif : "En France, on est dans une culture de la critique, de la défiance, qui met tout le monde en défaut. D’où l’importance de créer des collectifs. Je suis sidéré par l’inertie et le conservatisme en France. Le projet d’éducabilité pour tous est généralement admis ailleurs, alors qu’en France, une forme centrale pédagogique est très forte et les formes de travail émergentes encore limitées.

Quel rapport avec l'éducabilité pour tous ? :shock:

En France on est en retard sur le co-travail, surtout dans le 2nd degré." Il ajoute "Une nouvelle professionnalité s’impose.

"s'impose" est le bon mot si l'on écoute Antoine Prost.

Un des grands enjeux de la refondation est de responsabiliser les enseignants." Mais il se préoccupe tout autant du comment : "Il y a trop de situations où les co-interventions ne sont pas assez professionnalisées. Comment construire des situations confortables, robustes, pour faire reculer la dimension anxiogène et sécuriser les profs ?

Toujours ce lexique infantilisant.

D’où l’importance de collectifs pour reprendre la main sur son travail, avec une culture d’établissement...

Dans les établissements où le taux de rotation est de un ou deux ans ?

où les professeurs s’emparent de ces pratiques de manière intergénérationnelle. Mais on manque de lieu, d’espace-temps pour que les enseignants réfléchissent collectivement à leur travail. On est en retard sur beaucoup de pays."

Le "retard" n'est pas un argument intellectuel, mais communicationnel...

Sylvie Freyermuth se définit comme une principale heureuse, à Metz-Nancy en collège REP+ préfigurateur avec plus de 40 nationalités : "Pour mettre en œuvre le travail collectif, il faut dédramatiser, rassurer, avec l’appui des corps d’inspection (IPR et IEN). L’autonomie des établissements n’est pas toujours bien comprise : il s’agit d’être au plus près des besoins des élèves.

Oui, c'est bizarre comme définition, en effet.

Les enseignants sont force de proposition, d’où l’importance du conseil pédagogique, des conseils d’enseignement, du conseil école-collège.

"Force de proposition", formule creuse pour dire qu'il n'ont pas de pouvoir. On l'observe d'ores et déjà dans le fonctionnement des EPI de collège 2016.

Les médias scolaires pour un travail collectif
D’autres augmentent la valeur des collectifs de travail par le partenariat avec les associations complémentaires de l’enseignement public, la mise en œuvre d’un plan de formation à l’échelle de l’établissement, la coéducation avec les parents qui semble maintenant admise ou, comme Jean-Marc Merriaux, directeur général de Canopé, la création d’un média scolaire dans chaque établissement qui permette un travail collectif et donne une dimension pratique aux valeurs de la République.

Un "média scolaire" qui va changer beaucoup de choses, n'en doutons pas ! :doc:

Si Manuel Valls, Premier ministre, rappelait dans son discours de clôture qu’aucun problème ne peut trouver de solution sans être abordé collectivement...

D'où le brutal décret du 19 mai 2015 et le refus de donner audience depuis à l'intersyndicale des enseignants.

...Eric Favey, Inspecteur général, membre du Conseil supérieur des programmes, précisait peu avant qu’il s’agit d’ "inverser un modèle qui a 2 ou 300 ans",

Quelle hauteur de vue ! C'est beau d'inverser des modèles !

...que c’est "une question culturelle", et que si "la laïcité permet de combiner la diversité des composantes et ce qui nous lie dans un destin commun", "aujourd’hui c’est plus difficile de comprendre le destin commun".

Que vient faire la laïcité ici ? :scratch:

Sans doute une ultime justification pour une refondation appuyée sur des collectifs de travail.

Cet article est en définitive un contre-feu bien médiocre.
Dernière édition: 09 Mai 2016 17:24 par Loys.

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09 Mai 2016 18:17 #16426 par Beniamino Massimo

Il y a trop de situations où les co-interventions ne sont pas assez professionnalisées. Comment construire des situations confortables, robustes, pour faire reculer la dimension anxiogène et sécuriser les profs ? D’où l’importance de collectifs pour reprendre la main sur son travail, avec une culture d’établissement où les professeurs s’emparent de ces pratiques de manière intergénérationnelle. Mais on manque de lieu, d’espace-temps pour que les enseignants réfléchissent collectivement à leur travail. On est en retard sur beaucoup de pays

Oui, c'est ce que nous nous disons tous après une journée de cours : « Rhaa, on manque d'espace-temps ! Il nous faut des situations robustes ! »
Verbiage, verbiage, verbiage.

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