"Le prédicat : la mort du COD et des COI ? (feat. les famarcies)" (Linguisticæ)

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17 Jan 2017 23:39 - 05 Fév 2020 12:22 #18212 par Loys
Dans "VNi" du 17/10/16 : "Prédicat : « Si nos CM1 ont mis 20 minutes à comprendre, cela ne devrait poser aucun problème à des enseignants »" où l'on retrouve "Charivari" alias Delphine Guichard.


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Un titre peu amène.
Amusant comme plusieurs contradictions se font jour dans ce soutien inconditionnel de Delphine Guichard à l'importation soudaine de cette notion grammaticale problématique dans les programmes (problématique par exemple parce qu'à deux semaines d'intervalle, et dans le même magazine "Télérama", des universitaires ont contredit l'analyse d'un inspecteur au cours d'une formation sur le simple repérage d'un prédicat...). Les exemples que les élèves de CM1 (qui au demeurant avaient appris le COD en CE2) sont sans doute plus simples !
Delphine Guichard explique que la fonction du verbe (dans "Camille chante") n'est pas d'être verbe mais prédicat. Problème : quelle est dès lors la fonction du verbe… dans "Camille chante une chanson" ? L'exemple délibérément choisi (avec un verbe sans complément) entretient de fait la confusion entre verbe et groupe verbal...
Delphine Guichard explique que le prédicat ne remplace pas le COD "mais le précède". Oui, en effet, le COD est désormais abordé… à partir de la 5e (et encore il n'est pas retenu dans la "terminologie utilisée"). Dans le même paragraphe, il nous est par ailleurs démontré que le COD n'est pas utile. Curieuse défense, en somme...
Le COD ou l'attribut ne sont pas "simples", explique Delphine Guichard (en se défendant de simplifier la grammaire néanmoins) : mais malheureusement il est nécessaire d'appréhender rapidement ces deux notions (désormais englobés de façon indistincte dans le prédicat) pour des raisons de sens (l'attribut complète le sujet, le COD complète le verbe) et d'orthographe (accord avec le sujet ou le COD antéposés). Comment faire comprendre le pronom personnel "le" ou le pronom relatif "que" sans la notion de COD ? Et de fait enseigner ces notions en primaire n'avait jamais semblé incongru depuis un siècle. Sans parler de l'importance de ces notions pour aborder d'autres langues (et pas seulement à déclinaison).
"Le mot prédicat n’est pas plus impressionnant pour les élèves que celui de complément circonstanciel", lequel n'est plus en vigueur dans les programmes de cycle 3 (mais qu'on retrouve dans les programmes de cycle 4 !).
On notera que pour Delphine, il n'y a qu'un sujet et qu'un prédicat dans une phrase. Elle s'extasie de la simplicité (" En deux semaines, c’était solide pour tous")... mais sans en montrer l'utilité.

Edit du 18/01/17 : mon commentaire sur "VousNousIls" a été supprimé à la demande de Delphine Guichard (pour qui je suis un "mufle" faisant preuve de "goujaterie") car j'ai osé indiquer le nom de "Delphine" dans mon commentaire. Delphine Guichard n'a pourtant pas fait mystère de son nom, de son lieu d'exercice, de sa photo ou de son blog "Charivari" dans de nombreuses interviews récentes ou même… sur son blog auquel l'interview renvoie complaisamment. Ce qui donne l'occasion à Caroline Tambareau de crier au scandale de façon assez amusante (cf infra).
La vraie question est de savoir pourquoi Delphine Guichard n'a pas assumé de donner ici son nom. Il est vrai que son discours est assez polémique puisqu'elle compare ceux qui critiquent le manque de clarté de la notion de prédicat à des élèves de CM1 ("Si nos CM1 ont mis 20 minutes à comprendre le prédicat, il me semble que cela ne devrait poser aucun problème à des titulaires du concours d’enseignant, avec un minimum de bonne volonté (ou alors le niveau a vraiment baissé… chez les profs !") ou les accuse de partialité ("L’article que vous citez est très partisan") comme si elle-même n'était pas partisane : elle ne renvoie évidemment pas vers des articles critiques comme ceux qui nous avons pu recenser plus haut dans ce fil. Rappelons que sur son blog Delphine Guichard défend aussi l'orthographe rectifiée , le numérique scolaire , les rythmes scolaires etc.
Delphine Guichard a demandé et obtenu que mon commentaire soit supprimé.

Edit du 19/01/16 : Delphine Guichard publie un nouveau billet sur le sujet, sous son nom, sur le site de "L'Express" : "Le prédicat va apprendre aux élèves à mieux rédiger" .
Allez comprendre... :rirej

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Caroline Tambareau

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Dernière édition: 05 Fév 2020 12:22 par Loys.

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18 Jan 2017 21:41 - 18 Jan 2017 21:42 #18218 par Loys
De nouveau dans "VousNousIls" du 18/01/17 un promoteur du prédicat : "Prédicat : « l’inquiétude des enseignants a servi à la diffusion de discours alarmistes » (CSP)"

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19 Jan 2017 18:12 - 21 Jan 2017 18:37 #18222 par Loys
Dans "Libération" du 19/01/17 : "L'introduction du prédicat va-t-elle vraiment appauvrir la grammaire française ?"

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19 Jan 2017 20:39 - 21 Jan 2017 09:02 #18224 par Loys
Et en Une du "Figaro" papier ce 19/01/17 (abonnés) : "Grammaire: «Le prédicat est une erreur fondamentale»" avec Alain Bentolila.

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20 Jan 2017 13:02 - 20 Jan 2017 13:03 #18229 par Loys
Mon grain de sel personnel dans "VousNousIls" (en lieu et place du commentaire que Delphine Guichard a fait supprimer) : "Prédicat : « les professeurs sont perplexes à propos d’une notion nébuleuse »"

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20 Jan 2017 18:18 - 21 Mai 2018 13:46 #18231 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "prédicat" etc.
[img


Dommage que cette définition ne corresponde pas à celle des programmes de 2016 : les "compléments de phrase" ne font pas partie du prédicat.

Plus drôle encore : la définition du Larousse. Dans "La sagesse appartient à Socrate", sagesse est prédicat !"
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20 Jan 2017 22:03 #18234 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "prédicat" etc.
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21 Jan 2017 12:57 #18238 par JCP
Réponse de JCP sur le sujet Le "prédicat" etc.
Le prédicat ne fait qu'ajouter une couche inutile à la grammaire de phrase classique et éprouvée.
Au mieux, il ne sert à rien. Au pire, il complexifie inutilement.
Mais les efforts consentis par certains pour sauver le soldat "prédicat" sont savoureux... :lol:

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23 Jan 2017 00:10 - 10 Fév 2024 13:16 #18249 par Loys
Le 18/01/17, Romain Filstroff (alias "Monté de Linguisticae") publie cette vidéo : "Le prédicat : la mort du COD et des COI ? (feat. les famarcies)".

Romain de Linguisticæ se revendique militant (comprendre contre la droite et l'extrême-droite : "je suis forcément du côté du social, des gens, du peuple" dit-il dans cet entretien ), réagissant à la récupération politique de la polémique, il s'offre une conscience de gauche à peu de frais ("il nous faut réagir"). "En politique il vaut mieux avoir tort avec ses amis que raison avec ses adversaires".
Malheureusement, du point de vue scientifique, les choses sont parfois un peu moins binaires et un peu plus compliquées : d'ailleurs ces programmes ont été rejetées à la majorité au Conseil supérieur de l'éducation en 2015...

Une réaction, comme nous allons le voir, assez cassante, mais pleine de contradictions grossières ou même d'informations fausses. Sa réaction est tout aussi "épidermique" que celles qu'il raille dans sa vidéo.

Romain nous annonce d'emblée que COI et COD n'ont pas disparu des programmes : il ne les a sans doute pas lus. Le COI n'est nulle part et pour le COD une mention seulement (p. 241) pour l'accord du participe passé en cycle 4 : il n'est pas retenu dans la terminologie utilisée et, s'il ne disparaît pas, se trouve bien effacé. D'ailleurs la première version des programmes (9 avril 2015) prévoyait la disparition pure et simple du COD et du COI.

"un copule"


:scratch:
Exemple maladroit : "arriver" est donné en modèle de verbe intransitif par Romain. Et "J'arrive à travailler" ? :scratch:

"le complément circonstanciel, tu le reconnais au fait que tu puisses le supprimer : eh bien c'est pas tout à fait vrai"

C'est malheureusement ce qu'indiquent les programmes de 2016 ("des compléments de phrase facultatifs" p. 118 ; "les compléments de phrase (supprimables, déplaçables et non pronominalisables" p. 120), programmes qui d'ailleurs évoquent en cycle 4 du "complément de phrase ou circonstanciel" (p. 245) après avoir évoqué en cycle 3 des "compléments de phrase"...

Romain parle de "réforme entre guillemets" et accuse Lucie Martin : "elle déplore même ce qu'est - a priori - le nouvel intitulé des linguistes [...] c'est un peu affolant de le décrire comme ça parce qu'en fait le prédicat c'est pas du tout quelque chose de nouveau". Non, Lucie Martin évoque "un nouvel intitulé est apparu, issu du travail des linguistes" : et c'est bien un nouveau terme dans les programmes. La référence à Aristote est d'autant plus consternante qu'elle ne renvoie pas à une fonction grammaticale...

Romain raille la "mauvaise foi de cette personne" qui n'a pas compris pour quoi il était "nécessaire" de remplacer les compléments circonstanciels par les compléments de phrases : il n'a donc pas vu que les programmes évoquent indistinctement les deux notions. Il suppose également que le complément circonstanciel n'est pas nécessairement supprimable, ce qui justifie à son sens le changement terminologique : or les compléments de phrases sont présentés comme supprimables dans les programmes que décidément il n'a pas lus !

Sans même parler du fait que le complément de phrase n'est pas du tout un complément circonstanciel...

Plus grave encore : Romain explique que l'argument de l'accord du participe passé n'est pas valide puisque "cette règle n'a pas lieu d'être à la base" avec les rectifications orthographiques. :shock:
Intéressant : Romain s'étonne que personne ne parle de l'attribut du sujet : c'est que les programmes définissent le prédicat ainsi : "le prédicat de la phrase, c’est-à-dire ce qu’on dit du sujet (très souvent un groupe verbal formé du verbe et des compléments du verbe s’il en a)" (p. 118). Au passage, on notera la nouveauté terminologique également des "compléments de verbe".
Il réfute ensuite l'argument de "la continuité intergénérationnelle" : "si on était obligés d'apprendre ce que nos parents ont eux-mêmes appris, la science et la pédagogie n'avanceraient pas du tout". Il faudrait d'abord démontrer que le prédicat est un progrès dans la pédagogie du primaire. Pour le reste, Bachelard avait donc tort : "Dans l’œuvre de la science seulement on peut aimer ce qu'on détruit, on peut continuer le passé en le niant " ! :xx:
On parle de savoirs fondamentaux de l'école primaire, pas des avancées de la science...

Romain parle de "désinformation massive" : "le prédicat ne remplace pas le COD et le COI : ça existe encore". Eh bien plus en cycle 3 et en cycle 4 pour le COI : il suffit de lire les programmes. Ni l'un ni l'autre ne sont dans la "terminologie utilisée". Il finit par reconnaître que le prédicat sera enseigné au cycle 3 (et au cycle 2 : c'est confirmé, Romain n'a pas lu les programmes) et qu'il précède l'étude du COD, du COI et de l'attribut "au cycle 4 c'est-à-dire en 6e et en 5e" (sic) ! Au demeurant l'attribut est mentionné au cycle 3, encore une erreur...
Il finit donc par reconnaître que le prédicat va "préparer le terrain" et donc remplacer les trois notions jusqu'en 6e comprise. C'est donc bien une disparition en primaire et en 6e, que Romain justifie par la difficulté pour comprendre la transitivité des verbes : il ne semble pas savoir que ces notions ont toujours été abordées en primaire. Sujet et prédicat permettent d'identifier "qui fait l'action" et "qui la subit, c'est-à-dire le prédicat", définition qui ne correspond pas à l'attribut (sur lequel il insiste pourtant), à la voix passive ou à de nombreux exemples où le sujet ne fait pas l'action au sens logique : "L'esclave a reçu des coups de fouets". Confusion (comme chez d'autres défenseurs du prédicat) sur la notion de prédicat, qui dans les programmes est un élément d'analyse grammaticale, et non logique.
"On parle de grammaire simplifiée, de tout fout le camp etc." mais il justifie lui-même cette simplification par l'illisibilité des verbes transitifs !

"Le prédicat est parfaitement courant quand on fait du latin et du grec".

Du coup Romain montre (en voulant défendre l'enseignement des langues anciennes qui "créent des inégalités en terme d'égalités des chances") que c'est un enseignement élitiste, ce qui est doublement contradictoire puisque le prédicat n'a en réalité rien à voir avec l'enseignement des langues anciennes (d'ailleurs Romain ne donne pas la moindre preuve dans les programmes de ce qu'il avance : et pour cause !) et qu'il s'agirait donc bien d'une simplification. L'argument est d'autant plus irrecevable qu'en latin on ne peut pas se passer du COD...

"Il y a quelque chose qui me perturbe, c'est que tous ces articles aient relayé des informations qui étaient donc fausses, c'est de la désinformation, sur quelque chose qui est pourtant très vérifiable puisque ce sont des programmes scolaires tout ce qu'il y a de plus officiels. La source est quand même très facile à trouver"...

Sauf que Romain ne les a pas lus lui-même...

"Il y a un autre truc qui me perturbe assez, c'est que des professeurs en viennent à vouloir lutter contre cette simplification."

Mais Romain disait qu'il n'y avait pas de simplification ! :santa:

"J'ai lu des témoignages de profs qui disaient qu'ils allaient continuer les tableaux de conjugaisons et les dictées à outrance alors qu'on sait que ça ne marche plus."

Quel rapport avec le prédicat ? On se le demande. :scratch:
Les collègues ont déclaré qu'ils continueraient à enseigner COD, COI etc. C'est une bonne chose puisqu'il n'y a pas de simplification, non ?
En réalité Romain, sans avoir jamais enseigné, se fait ici pédagogue averti contre toutes ces enseignants ignorants qui prétendent connaître leur métier...

Son mépris (ou plutôt sa rancœur) contre l'Éducation nationale semble trouver son origine dans son expérience personnelle ( "Moi, par exemple, j’étais irrécupérable aux yeux de l’Éducation nationale. Ma prof de français m’avait dit que je finirais balayeur." )

"Le prédicat, c'est quelque chose qu'on enseigne déjà au Québec".

Romain ne fait ici que répéter ici des arguments entendus ailleurs. C'est enseigné au Québec, nous dit-on : et alors ?

"Les Québécois, ils savent pas mieux écrire que les autres. Peut-être ils savent mieux, je ne sais pas...."

Si on ne sait pas, mieux vaut se taire. Et même si c'était vrai, ce serait peut-être un peu rapide d'imputer au prédicat un tel succès...

"Ça rajoute quelque chose donc on n'est pas du tout dans la simplification."

Romain expliquait plus haut qu'il fallait simplifier des notions trop complexes.

J'ai lu dans certains articles qu'on cherche à complexifier et donc les élèves seraient beaucoup trop cons pour comprendre le prédicat...

C'est exactement l'argument avancé plus haut par Romain...

En réalité, c'est la notion même de prédicat qui est trop complexe puisqu'il y a confusion (dont Romain lui-même est victime) entre prédicat logique et prédicat grammatical.
Romain donne d'ailleurs rapidement une idée de l'estime dans laquelle il tient son public :

"Combien parmi vous arrivent à identifier à chaque fois l'attribut du sujet, du COD, du COI, du CC ? Et maintenant combien par contre savent identifier un sujet ?"

Comprendre donc que c'est un enseignement inutile ? :scratch:

Moi, je n'ai pas d'avis par rapport à tout ça, je ne suis pas pédagogue...

De l'art de la prétérition...
Il accuse ensuite notre collège d'"idée réactionnaire, d'idée conservatrice [...] un sursaut identitaire"...

Et donc j'aimerais juste inviter les gens à prendre du recul par rapport à tout ça et ne pas partager [...] des informations qui n'en sont pas.

:roll:

Et je vous invite également à vous poser la question simple de ce qu'un enfant de huit ans peut comprendre de la langue et de ce qu'il ne peut pas comprendre [...] c'est très abstrait.

Mais ce n'est pas "prendre les élèves pour des cons"... Ni nous puisque "Ça rajoute quelque chose donc on n'est pas du tout dans la simplification."
A écouter Romain, tous les programmes antérieurs n'auraient donc pas compris ce que peuvent comprendre les enfants : le COD ne peut se comprendre qu'à douze ans...
Pour le reste, bien sûr que les principes de l'analyse grammaticale sont "abstraits" : c'est même, comme les mathématiques, leur principale vertu : entrer dans l'abstraction.

Romain fait ensuite le lien, de lui-même, avec les "rectififications" orthographiques, qu'il avait défendues... avec autant de pertinence.

"Les gens ne comprennent rien le prédicat ce n'est pas de l'orthographe, c'est de la grammaire."

Ce sont bien les mêmes programmes, c'est bien la même simplification. Et la grammaire, c'est aussi au service de l'orthographe.
Le plus amusant est que Romain, étudiant en linguistique, critique la "mauvaise foi" d'un billet qui était… ironique. Sa critique est de plus contradictoire : il nie qu'on veuille imposer l'orthographe simplifiée "farmacie" ou "analfabète" (ce que le billet ne prétendait pas, c'était une plaisanterie) puis justifie ensuite cette orthographe simplifiée...

Résumons : Romain n' a pas lu les programmes puisqu'il pense :
- que les "compléments de phrase" ne sont pas déplaçables,
- que les compléments circonstanciels ne sont plus mentionnés,
- que l'attribut n'est pas abordé en cycle 3,
- que le COD est retenu dans la terminologie utilisée en cycle 4,
- que le COI est mentionné quelque part dans les programmes
- que le cycle 4 concerne... les 6e et les 5e.

Sur le fond, il prétend que le prédicat, c'est tout simplement le groupe verbal, ce qui n'est pas une fonction (ou alors le groupe nominal est une fonction aussi...). D'autres affirment que c'est la fonction du groupe verbal (ce qui est problématique, un groupe verbal pouvant être sujet). Sans parler de confusions avec le prédicat logique ou sémantique (ce qu'on dit sur le sujet). Ajoutons enfin qu'il se contredit quelque peu en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une simplification de la grammaire scolaire tout en défendant… la nécessité d'une telle simplification. Bref, pas très informé, pas très rigoureux, mais assez péremptoire. ;-)
A noter que les principaux arguments contre le prédicat n'ont pas été réfutés...

Est-ce que penser qu'un enfant de moins de douze ans ne peut pas comprendre ce qu'est un COD est vraiment de gauche ?

Version vidéo de cette analyse : www.dailymotion.com/video/x59k3mb
Dernière édition: 10 Fév 2024 13:16 par Loys.

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23 Jan 2017 22:01 - 30 Jan 2017 17:18 #18254 par Loys
Dans "La lettre de l'éducation" du 23/01/17 encore Sylvie Plane : "Sylvie Plane : « Il est plus important de comprendre le sens d’une phrase que de mettre des étiquettes »"

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Dans le "JDD" du 22/01/17 : "Nouveaux programmes de grammaire : l'avis de Pivot, Finkielkraut, Rouart et Lussault"

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Dernière édition: 30 Jan 2017 17:18 par Loys.

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