L’orthographe à l'école

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10 Jan 2023 08:01 - 11 Jan 2023 11:42 #24264 par Loys
Dans "Le Monde" (abonnés) du 10/01/23 : "Pour rehausser le niveau des élèves en français, Pap Ndiaye ressort le totem de la dictée"


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Avec toujours le même relativisme de la part de ceux qui ont promu depuis des années des méthodes d'enseignement constructivistes inefficaces :

De plus, l’école elle-même a beaucoup changé, et on y apprend des choses qui n’étaient pas enseignées autrefois. « Les enfants de 1987 étaient meilleurs en orthographe, mais qu’en était-il de leur niveau d’anglais ?, se demande Johanna Cornou. A ce moment-là, il faut tout comparer : les compétences dans ces matières qui n’existaient pas, la prise en charge des enfants “dys” [dyslexiques, dysorthographiques], qui étaient considérés comme nuls en orthographe et souffraient, alors qu’aujourd’hui on va chercher des solutions pour éviter de les mettre en échec. »

Les solutions semblent très efficaces pour les faire progresser.

« L’orthographe française est l’une des plus difficiles au monde, en particulier l’orthographe grammaticale, rappelle Jean-Christophe Pellat.

C'est vrai qu'elle était moins difficile... en 1987. L'imparfait, par exemple, ce temps si complexe...
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13 Jan 2023 09:18 - 13 Jan 2023 09:23 #24272 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Dans le "Café pédagogique" du 13/01/23 : "Dominique Bucheton : « Le nouveau comité Théodule du ministre : en rire ou en pleurer ? »"

Dominique Bucheton écrit: Lire, écrire, compter sont des outils de la pensée est-il écrit. Certes ! Mais la formule est creuse, digne du café du commerce. Car il faut d’abord et avant tout penser pour apprendre à lire et en continuer les apprentissages jusqu’à l’âge adulte. Il faut avoir des choses compliquées, difficiles à expliquer, à communiquer pour s’aventurer dans une syntaxe complexe, des emplois compliqués des temps verbaux, des lexiques spécifiques. Les exercices de Bled n’ont jamais développé la créativité ! Probablement l’ont-ils en partie chosifiée.

Autrement dit, cette conception des « savoirs dits fondamentaux » est mortifère, mécaniste pour le développement de l’intelligence, de l’envie d’apprendre. L’obsession des fondamentaux est tout aussi délétère pour le développement sensible, corporel, social de l’enfant. Elle obère la perception et compréhension du monde qui entoure l’élève. Celle-ci nécessite l’ouverture à la biologie, la littérature, la géographie, la musique, la technologie, etc. Il faut laisser toute leur place à ces disciplines même si leur apprentissage est beaucoup plus difficile à évaluer. Leur enseignement risque dangereusement d’être minoré.

Dernière édition: 13 Jan 2023 09:23 par Loys.

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15 Jan 2023 15:09 - 15 Jan 2023 15:11 #24276 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Dans "Libération" (abonnés) du 14/01/23 : "A quoi ça sert une dictée, à part à faire des fautes ?" , tribune de Arnaud Hoedt.


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24 Jan 2023 23:15 - 24 Jan 2023 23:16 #24299 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Tribune dans "Le Monde" (abonnés) du 24/01/23 : "La dictée quotidienne ne saurait être la solution, si elle ne s’intègre pas dans de riches dispositifs d’enseignement de la langue" par Luc Baptiste (ex-Inspe)

Attention : Spoiler !
Dernière édition: 24 Jan 2023 23:16 par Loys.

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10 Mar 2023 13:18 - 10 Mar 2023 13:30 #24375 par Loys
Quatrième tribune du linguiste Christophe Benzitoun sur le site de L'Observatoire des inégalités du 21/02/23 : "Le temps est venu de moderniser et de démocratiser l’orthographe"


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18 Mar 2023 14:52 - 10 Avr 2023 12:15 #24397 par Loys
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25 Mar 2023 10:08 #24405 par Loys
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Visioconférence de coordination pour la correction de l'épreuve de HGGSP du bac :

"Nous sommes dans l'école inclusive et en effet nous ne sommes pas professeurs de français aussi il ne nous appartient pas de sanctionner une orthographe hasardeuse même si toutefois il faut valoriser une copie à la très bonne expression".

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10 Jui 2023 10:48 - 13 Juil 2023 10:03 #24533 par Loys
Les "linguistes atterrés" sont aussi, semble-t-il, des pédagogues atterrants.

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« Il y a que la France qui fait des dictées ! C’est une sorte de délire national » ✍️ @neveux_julie , membre du collectif « Les Linguistes atterrées », remet les points sur les i chez #Quotidien

Ce message contient des informations confidentielles
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09 Juil 2023 22:29 - 12 Juil 2023 16:20 #24596 par Loys
Dans "Le Progrès" du 09/07/23 : "Bac : Pap Ndiaye veut pénaliser les élèves qui font trop de fautes d'orthographe"

Le ministre de l'Éducation nationale souhaite que les fautes de français soient notées plus sévèrement lors de l'examen du baccalauréat. Selon lui, les copies des lycéens sont aujourd'hui truffées d'erreurs d'orthographe.

Le ministre de l'Éducation nationale part à la chasse aux fautes d'orthographe. Pap Ndiaye s'est dit favorable ce dimanche à une prise en compte des fautes de français dans la notation des copies du bac dans les années à venir.

Évoquant des copies du baccalauréat souvent truffées de fautes, il souhaite « l'introduction de critères formels dans les épreuves à propos du niveau de français », lors d'une interview sur Radio J. « A partir d'un certain niveau de langue trop problématique », quelle que soit la qualité de la copie, celle-ci ne pourrait ainsi ne pas dépasser une certaine note.

Concrètement, il s'agirait de « points en moins si on fait des fautes de français ». « Mais ça n'est possible que si on a travaillé à ce que les élèves ne fassent plus de fautes », a dit Pap Ndiaye, annonçant un « immense chantier qui va de l'école primaire jusqu'au bac pour qu'ils écrivent correctement ».


Mais éternel relativisme orthographique des commentateurs, universitaires compris :

Christian Delporte écrit: J’ai connu des étudiants maîtrisant l’orthographe mais incapables de raisonner et des étudiants multipliant les fautes mais se distinguant par la puissance de leur raisonnement.

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Dernière édition: 12 Juil 2023 16:20 par Loys.

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12 Juil 2023 13:15 - 02 Oct 2023 13:51 #24601 par Loys
Cinquième intervention depuis janvier 2022 de Christophe Benzitoun, dans "Libération" du 11/07/23 : "Sanctionner les fautes au bac : «Le niveau en langue française ne se résume pas à l’orthographe»"


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Commençons par rappeler que M. Benzitoun, maitre de conférences en linguistique française, ne corrige pas de copies de baccalauréat et n'enseigne pas dans le secondaire.

Commentons donc sa réflexion idéologique, bien éloignée de toute connaissance du niveau de nos élèves.

Sanctionner les fautes au bac : «Le niveau en langue française ne se résume pas à l’orthographe»

Le niveau en langue française ne se résume pas à l'orthographe, mais difficile de nier que l'orthographe lexicale et grammaticale en constitue la plus grande part...

On voit bien le sophisme tendu ici : personne ne propose, en effet, de "résumer" l'évaluation au baccalauréat à l'orthographe, ni même d'évaluer le niveau de langue française au baccalauréat : il s'agit de les prendre en compte puisqu'ils ne le sont pas. On se souvient des consignes en spécialité HGGSP 2023 (cf supra dans ce fil) : "Nous sommes dans l'école inclusive et en effet nous ne sommes pas professeurs de français aussi il ne nous appartient pas de sanctionner une orthographe hasardeuse").

Le niveau de langue ou l'orthographe ne sont pas même pris en compte au bac de français qui, selon les consignes 2022, doit pénaliser la logique défaillante plutôt que l'orthographe défaillante et s'attacher finalement à "l'intelligibilité" des copies (sic) !

Bref, affirmer que le niveau en langue française "ne se résume pas à l'orthographe"... c'est donc refuser que l'orthographe soit prise en compte dans l'évaluation au baccalauréat.

Souvenons-nous également que M. Benzitoun plaide pour que les erreurs orthographiques soient considérées comme des "variations" (cf sa première tribune).

Pour Christophe Benzitoun, spécialiste de la langue française et membre de l’association Tract des linguistes, sanctionner les copies des élèves qui commettent des fautes, comme a dit le vouloir le ministre de l’Education nationale dimanche, n’est pas la solution. Il appelle à une refonte de l’enseignement de la langue.

Il ne s'agit donc pas d'améliorer l'enseignement de la langue, mais de le refondre !

Pour Christophe Benzitoun, maître de conférences en linguistique française à l’université de Lorraine et représentant de l’association Tract des linguistes – qui regroupe plusieurs spécialistes de la langue française –, opter pour la répression plutôt que pour la prévention n’est pas la solution.


Considérer que l'évaluation relève de la "répression", c'est déjà revendiquer une forme d'idéologie scolaire.

Dans un communiqué, le collectif juge illusoire de penser que «les causes multiples de la baisse des performances en orthographe pourraient trouver une solution facile et rapide».


Personne ne l'a pensé. Le ministre a d'ailleurs évoqué un travail depuis l'école primaire...

Les "causes multiples" ne sont pas indiquées.

«Il est inutile de faire croire qu’on peut revenir au temps où on consacrait une large part du temps scolaire uniquement à l’orthographe», pointent les signataires.

Il s'agit donc bien de renoncer à enseigner la langue.

Sanctionner les fautes d’orthographe dans les copies du baccalauréat est-elle une bonne solution ?

C’est contre-productif et inutile. Ce type de mesures ne permettent en aucun cas de résoudre la baisse de niveau en orthographe. On ne sanctionne pas un jeune pour le pousser à apprendre.


Un examen ne vise pas à apprendre mais à évaluer ce qui a été appris. Dans toutes les disciplines, d'ailleurs, les erreurs sont sanctionnées, pardon : réprimées...

Au reste, annoncer explicitement les attendus permettrait aux élèves d'être davantage attentifs à leur orthographe. Le renoncement institutionnel, dans toutes les disciplines au bac (cf supra) ou au brevet, y compris en français, a joué le rôle exactement contraire.

On lui donne d’abord les bons outils afin de pouvoir maîtriser l’orthographe, ce que les élèves n’ont pas aujourd’hui pour des raisons structurelles.


L'analyse est toujours aussi évasive.

Si l’objectif est d’améliorer ce point, le ministre de l’Education doit d’abord repenser en profondeur la manière dont la langue française est enseignée en accordant par exemple des heures à l’histoire du français, plutôt que de vouloir réinstaurer les dictées, qui ne présentent aucune utilité et qui n’ont jamais disparu.

"des heures à l'histoire du français" ? Les enseignants expliquent régulièrement tel ou tel point utile de l'histoire de la langue (par l'étymologie, par exemple) mais faire d'une spécialité universitaire une discipline scolaire à part entière ne pouvait naître que dans un esprit hors sol. Au reste, on verra par la suite combien cette curieuse proposition est contradictoire.

Les dictées sont accusées d'exister encore mais, fustigeant sans argument leur absence d'utilité, M. Benzitoun oublie qu'elles étaient très pratiquées quand l'orthographe était mieux maîtrisée...

Le constat est réel, la maîtrise de l’orthographe s’est dégradée ces dernières années…


C'est ce qu'affirme "Libération" mais, dans sa première tribune de 2022, M. Benzitoun dénonçait "un des épouvantails des débats sur l’école" et affirmait à propos de l'orthographe : "aucune recherche n’a jamais démontré l’existence d’une époque où une majorité de Français en faisait un usage virtuose, ce qui n’est guère étonnant eu égard à son extrême difficulté." Bref, que, par conséquent, la baisse était imaginaire.

Depuis, il semble avoir viré sa cuti :

Le niveau des élèves est conforme aux heures qui peuvent être consacrées à l’enseignement de l’orthographe.

C'est l'un des éléments explicatifs, mais pas seulement, hélas.

A noter que M. Benzitoun dénonce le faible nombre d'heures mais propose... de le réduire ! :santa:

Certes, la baisse en orthographe est communément admise : si l’on parle seulement de dictées, le niveau d’un élève aujourd’hui en CM2 correspond au niveau d’un élève en CE2 en 1987.


Communément admise... non sans réticence, comme on l'a vu dans les tribunes précédentes.

Mais il faut considérer les choses dans leur ensemble : en 2023, un élève a davantage de matières à travailler qui sont tout aussi importantes que l’orthographe, par exemple les langues étrangères, et moins d’heures consacrées à la langue française. Ainsi, il faut assumer ses choix politiques et ne pas blâmer les élèves.

L'apprentissage de l'anglais en primaire serait aussi important que celui du français ? Où conduit le relativisme...

C'est d'autant plus amusant que l'orthographe lexicale anglaise est beaucoup plus complexe que l'orthographe lexicale française mais ce détail ne semble pas préoccuper M. Benzitoun, qui n'appelle pas à la simplification de la langue anglaise.

Par ailleurs, le niveau en langue française ne se résume pas qu’à l’orthographe, contrairement aux idées reçues. On constate par exemple une nette progression des élèves en rédaction.


L'opposition sophistique entre orthographe et rédaction - encore une fois relativiste - laisse particulièrement perplexe. La rédaction implique de savoir rédiger, et l'orthographe lexicale... en fait partie ! La syntaxe en fait également partie, mais elle suppose également la maîtrise de l'orthographe grammaticale (les accords dans la phrase, par exemple, ou ne pas confondre l'imparfait, l'infinitif et le participe passé, ou ne pas confondre les homophones etc.).

Ainsi dans les attendus de fin de cycle en français : "En rédaction de textes dans des contextes variés, maitriser les accords dans le groupe nominal (déterminant, nom, adjectif), entre le verbe et son sujet dans des cas simples (sujet placé avant le verbe et proche de lui, sujet composé d’un groupe nominal comportant au plus un adjectif ou un complément du nom ou sujet composé de deux noms, sujet inversé suivant le verbe) ainsi que l’accord de l’attribut avec le sujet" (cycle 2) ; "Mobiliser les connaissances orthographiques, syntaxiques et lexicales en rédaction de texte dans des contextes variés" (cycle 4)

Au reste, non seulement une compétence de rédaction n'impliquant pas la maîtrise de la langue n'a aucun sens, mais l'affirmation "On constate par exemple une nette progression des élèves en rédaction" n'est étayée par rien.

Or, savoir rédiger est une chose bien plus essentielle à mon sens que la maîtrise de l’orthographe bête et méchante.

Comme on vient de le voir, savoir rédiger sans savoir orthographier (orthographe lexicale et grammaticale) n'a aucun sens...

Comment expliquez-vous cette obsession pour l’orthographe ?

C’est un fait de société. Depuis les dernières réformes de l’orthographe en 1878, l’Education nationale lui accorde une grande importance.


M. Benzitoun n'a pas connaissance des évolutions récentes...

Curieux de transformer, par ailleurs, une exigence somme toute banale en "obsession" comme le fait "Libération" : c'est d'emblée discréditer cette exigence.

Historiquement, cet apprentissage ne profitait qu’à un petit groupe de personnes très aisées. Depuis, l’école s’est démocratisée...

Depuis un certain temps, quand même...

...mais l’exigence envers l’orthographe est restée identique. Résultat : les entreprises, les grandes écoles, les concours académiques… évaluent encore l’intelligence d’un élève à partir de son orthographe, ce qui est un contre-sens absolu.

Encore un sophisme : personne n'évalue l'intelligence d'un élève à partir de son orthographe, mais l'orthographe fait - assez logiquement - partie de ce qui permet d'évaluer le niveau scolaire (et dans certains cas l'intelligence : les accords dans la phrase, par exemple). Dans le supérieur ou le monde du travail, les compétences de rédaction sont évidemment importantes...

Au lieu de changer cette vision, le ministère préfère continuer de mettre le paquet, à coups de sanctions, sur l’orthographe, espérant ainsi que le jeune puisse s’insérer professionnellement et sans difficulté. Une politique injuste puisque les jeunes n’ont pas tous les mêmes chances pour s’approprier les règles d’orthographe.

Ce qui est vrai pour l'orthographe est vrai pour tout : l'anglais, les mathématiques, l'histoire, etc.

Au nom de bons sentiments, M. Benzitoun théorise ici le renoncement, qui d'ailleurs est déjà à l’œuvre depuis longtemps dans l'Éducation nationale, avec, pour ce faux progressisme scolaire, des résultats particulièrement injustes.

De nombreux travaux montrent qu’il existe de grandes inégalités culturelles concernant l’orthographe. Dans un cadre familial où le livre a une place importante, l’apprentissage de l’orthographe posera moins de problèmes que pour un enfant où le seul lien avec l’écrit surveillé se fait à l’école.

Il faut aussi renoncer à faire lire les enfants ?

Pour réduire ces inégalités, quelles sont les solutions ?

Il faut apporter une nouvelle vision à la fois plus juste et plus proche de la réalité des élèves, en faisant le choix de rationaliser l’orthographe.


M. Benzitoun, par son discours universitaire et surtout idéologique hors sol, est très éloigné de la réalité des élèves. Les difficultés des élèves sont tout aussi grandes en orthographe lexicale qu'en orthographe grammaticale, les élèves confondant 'son' et 'sont' par exemple.

Mais surtout il ne s'agit donc plus - en contradiction avec ce qui avait été affirmé plus haut - de refondre l'enseignement, mais de refondre la langue elle-même, désignée comme le problème des élèves. C'est l'objet des toutes les tribunes de M. Benzitoun depuis 2022. Imaginons le même raisonnement appliqué à d'autres disciplines...

Aucune explication sur le fait que la même langue faisait l'objet d'une acquisition beaucoup plus réussie et démocratique, dès l'école primaire, il y a encore quelques décennies. L'analyse des causes n'étant pas faite, la solution est donc absurde.

A noter que ce qui est présenté comme une "rationalisation" (quasi scientifique) de la langue ne relève en réalité que de choix arbitraires (ci-dessous ceux d'une association, alors qu'il en existe bien d'autres militant pour la simplification du français avec des choix différents) et souvent absurdes quand on s'y penche un tant soit peu.

C’est-à-dire : rendre l’orthographe plus intelligible, appropriable, ludique et accessible à tous, comme le propose le dictionnaire de l’association Erofa.


EROFA = Études pour une Rationalisation de l’Ortografe Française d’Aujourd’hui
erofa.free.fr/

Prenons un exemple : 'ortografe'. On ne voit pas pourquoi la disparition des racines grecques orthos (droit) et graphè (écriture) rendraient l'orthographe "plus intelligible". C'est même créer une confusion avec 'horticulture' (de hortus le jardin) logiquement simplifié en 'orticulture', tout en perdant le réseau lexical avec tous les composés de ortho- ou de -graphe.

Avec une telle disparition des racines grecques par exemple, quel sens aurait de consacrer "des heures à l'histoire du français" ? :scratch:

On ne voit pas non plus pourquoi "ortografe" serait plus "ludique". On voit bien qu'il ne s'agit ici que d'éléments de langage.

Et pourquoi garder le -e muet final ? Ce serait pourtant rendre la graphie "plus accessible" à tous, et d'autres réformateurs proposent d'écrire 'ortograf'. La "rationalisation" est toujours un choix arbitraire, en plus d'être discutable.

L’orthographe doit être décomplexée et non une marque de réussite. D’autant plus qu’avec le développement des correcteurs automatiques, elle ne présente plus les mêmes enjeux. Il faut apprendre à vivre avec son temps et tenir compte des outils technologiques dans l’apprentissage de l’orthographe, et ainsi dégager du temps pour réfléchir véritablement au fonctionnement de la langue française.


En quoi l'apprentissage de l'orthographe ne permettrait-il pas de "réfléchir véritablement au fonctionnement de la langue française" ? Nous en avons vu l'exemple avec le mot "orthographe". Mépris ici pour les enseignants qui seraient incapables d'enseigner l'orthographe, s'ajoutant au mépris des élèves actuels qui - pour on ne sait quelle raison - ne seraient plus capables de l'apprendre.

Ce dernier argument relativiste du correcteur automatique, en plus d'être faible, est un dernier renoncement qui contredit de façon amusante toute l'argumentation de M. Benzitoun sur la difficulté de la langue française : pourquoi rationaliser la langue si la machine peut suppléer à nos difficultés ?

Bref, bien des sophismes et des incohérences mais tous au service du relativisme, et du renoncement.
Dernière édition: 02 Oct 2023 13:51 par Loys.

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