"L'enfant rom et la réussite éducative"

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16 Oct 2013 15:23 #7988 par Loys
Vous pouvez commenter ici l'article "L'enfant rom et la réussite éducative" du 16/10/13.

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16 Oct 2013 17:03 #7990 par archeboc
Aujourd'hui, Leonarda est privée de toit. Ce qui veut dire qu'elle en a eu un pendant cinq ans. Il y a aujourd'hui des milliers de concitoyens sans un toit pour se loger. Celui qui dans une semaine ou un mois occupera le toit dont Leonarda a bénéficié : n'avions nous pas le devoir de le lui offrir, donc d'en priver Leonarda ?
Que fallait-il faire, alors ? Ne pas expulser ? Sur quelle base, puisque l'expulsion était une décision de justice ?
Ou alors : il faut expulser, mais sans qu'on le voit ?
Sinon, le visuel est très bon, comme toujours avec ce que Loys produit.

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16 Oct 2013 18:44 - 21 Oct 2013 23:27 #7991 par Loys
A mon avis vous vous trompez en associant expulsion de logement et expulsion du territoire : ce sont - me semble-t-il - deux problèmes assez distincts. Des logements inoccupés, il en existe beaucoup sans qu'on ait besoin de déloger des familles sans-papiers.
Vous avez malgré tout raison sur le fond : l'expulsion est bien une décision de justice et l'indignation ponctuelle est facile.
Il n'empêche qu'on peut légitimement s'indigner de la loi telle qu'elle est rédigée ou bien telle qu' elle est appliquée, et pas seulement dans le cas de Leonarda. Vous en conviendrez, je pense.
Par ailleurs, vous serez d'accord que l'article n'offre aucunement une réflexion de fond sur qui doit être expulsé ou pas, débat qui me dépasse largement même si j'ai mes convictions propres et que je suis toujours choqué de voir de voir - dans la cour d'un tribunal - les sans-papiers jugés à égalité avec les délinquants, petits et grands. J'ai du mal à accepter qu'être né sur le mauvais sol ou avec le mauvais sang puisse constituer un délit.
Non, mon papier se contente de pointer la contradiction douloureuse entre deux discours, le même jour, dans le même gouvernement. Rien d'autre.
Dernière édition: 21 Oct 2013 23:27 par Loys.

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18 Oct 2013 07:19 - 18 Oct 2013 15:28 #8008 par archeboc
Pour une fois, je vais pratiquer la citation in extenso.

Loys écrit: A mon avis vous vous trompez en associant expulsion de logement et expulsion du territoire : ce sont - me semble-t-il - deux problèmes assez distincts. Des logements inoccupés, il en existe beaucoup sans qu'on ait besoin de déloger des familles sans-papier.

Des logements inoccupés, il n'y en a pas tant que cela. La crise du logement n'est pas un fantasme de journaliste.
Au demeurant, la question du toit n'était ici qu'une métonymie de la protection sociale en générale, protection sociale qui n'est pas extensible, et dont la limite de rupture n'est pas loin d'être atteinte.

Loys écrit: Vous avez malgré tout raison sur le fond : l'expulsion est bien une décision de justice et l'indignation ponctuelle est facile.

Allons plus loin : décision de justice, c'est-à-dire du ressort de la ministre Taubira.

Loys écrit: Il n'empêche qu'on peut légitimement s'indigner de la loi telle qu'elle est rédigée ou bien telle qu' elle est appliquée, et pas seulement dans le cas de Leonarda. Vous en conviendrez, je pense.

On peut toujours s'indigner. Stéphane Hessel faisait cela très bien, et il a fait des émules. La vraie question est : que peut-on faire d'autre ? Comme dans bien d'autres protestations portées par la gauche totalitaire, nous pouvons nous demander : où est le plan B ?

Loys écrit: Par ailleurs, vous serez d'accord que l'article n'offre aucunement une réflexion de fond sur qui doit être expulsé ou pas, débat qui me dépasse largement même si j'ai mes convictions propres et que je suis toujours choqué de voir de voir - dans la cour d'un tribunal - les sans-papiers jugés à égalité avec les délinquants, petits et grands.

"Sans papiers" est un artifice de langage habilement introduit par les associations qui les défendent. Ils ont souvent plein de papiers, à défaut d'avoir ceux qu'ils voudraient avoir. Ils ne sont donc pas "sans papiers". Le terme exact serait-il plutôt "clandestins" ? Et bien non, ils ne sont pas tous clandestins. Alors comment les qualifier ? "Résidents illégaux" ? Oui, cela me semble le terme correct.
Le problème du terme "résidents illégaux", c'est que le passage devant le tribunal en devient d'un coup moins scandaleux.

Loys écrit: J'ai du mal à accepter qu'être né sur le mauvais sol ou avec le mauvais sang puisse constituer un délit.

Sur la forme, le séjour irrégulier n'est pas un délit, la justice européenne en a jugé ainsi. C'est donc sans doute une infraction, nuance qui empêche de détenir le contrevenant, mais qui n'empêche pas de le retenir, puis de l'expulser.
Vous avez du mal à l'accepter, mais c'est une règle universelle. Quel pays accepte la libre installation des étrangers sur son territoire ?
On notera cet argument du "mauvais sol" et du "mauvais sang" : il est du même tonneau que le terme de "sang papier". On y sent un même arrière goût, celui des combats généreux déconnectés de la réalité du terrain, combats dans lesquels s'est réfugiée notre vieille gauche extrême.

Loys écrit: Non, mon papier se contente de pointer la contradiction douloureuse entre deux discours, le même jour, dans le même gouvernement. Rien d'autre.

Douloureuse, oui.
La contradiction, elle, n'existe que si on considère que le budget de l'éducation nationale doit bénéficier à tous les enfants de la terre, ou au minimum à tous ceux qui arrivent à se payer un aller simple vers chez nous.

Là où vous dites "indignation", où vous parlez de vos "convictions propres", je préfère dire que la situation m'attriste, et que dans un monde idéal, on n'en serait pas contraint à ces décisions. Mais le monde n'est pas idéal, il y a plein de Leonarda qui ont envie d'habiter chez nous, nous ne pouvons pas en accueillir beaucoup. A vos "convictions propres" j'oppose la sale réalité, qui va nous faire d'autant plus mal que nous aurons persisté à la nier.
Dernière édition: 18 Oct 2013 15:28 par archeboc.

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18 Oct 2013 15:13 - 19 Oct 2013 10:25 #8009 par Loys
Loin de moi l'idée de nier l'existence d'une crise du logement. Je pense simplement qu'elle s'explique peut-être par des facteurs plus importants que la présence de familles en situation irrégulière et crois sincèrement que leur expulsion n'y changera pas grand-chose.
Sur la limite de rupture de la protection sociale, je vous donne évidemment raison. Je n'ai pas l'idéalisme que vous me supposez. En revanche, blâmer le ministère de la Justice me paraît aussi facile que de blâmer le ministère de l'Intérieur. La loi émane de la représentation nationale et d'elle seule.

On peut toujours s'indigner. Stéphane Hessel faisait cela très bien, et il a fait des émules. La vraie question est : que peut-on faire d'autre ? Comme dans bien d'autres protestations portées par la gauche totalitaire, nous pouvons nous demander : où est le plan B ?

Il n'y en a pas. Changer la loi ou la conserver en l'état, les deux options sont également mauvaises. L'une parce qu'irréaliste, l'autre parce que brutale. Le cas de ces enfants scolarisés en France constitue une aporie politique.
Mais puisque nous avons fait un choix politique, assumons-le au lieu de prétendre généreusement offrir à chaque enfant sa chance de réussite éducative. Mon article ne fait qu'essayer (modestement) de montrer la contradiction entre des principes généreux et des actes qui le sont moins, contradiction qu'on peut imputer autant à cette majorité qu'à la précédente. A la vérité c'est le concept même de "réussite éducative pour tous" qui vacille ici.
Une modification de la loi, telle qu'elle est annoncée (ne pas appréhender les enfants en présence irrégulière dans un contexte scolaire), n'est qu'une hypocrisie de plus. Je suis sûr que vous en conviendrez avec moi.

Sur la forme, le séjour irrégulier n'est pas un délit, la justice européenne en a jugé ainsi. C'est donc sans doute une infraction, nuance qui empêche de détenir le contrevenant, mais qui n'empêche pas de le retenir, puis de l'expulser.

Merci de ce rappel salutaire. Il n'empêche que ces infractions sont jugées dans les mêmes tribunaux que les délits et que la nuance lexicale ne change pas grand chose à la réalité du traitement judiciaire de ces personnes qui - délit ou infraction - restent des "délinquants".

Vous avez du mal à l'accepter, mais c'est une règle universelle. Quel pays accepte la libre installation des étrangers sur son territoire ?

Détrompez-vous, je l'accepte volontiers. Mais acceptez une loi morale plus universelle encore : quel être humain accepterait des conditions de vie misérables quand il en pourrait trouver ailleurs de plus supportables ?
En vertu de quelle "justice" ou de quel "mérite" l'un aurait-il la chance de jouir de ce dont l'autre est privé ?

Là où vous dites "indignation", où vous parlez de vos "convictions propres", je préfère dire que la situation m'attriste, et que dans un monde idéal, on n'en serait pas contraint à ces décisions. Mais le monde n'est pas idéal, il y a plein de Leonarda qui ont envie d'habiter chez nous, nous ne pouvons pas en accueillir beaucoup. A vos "convictions propres" j'oppose la sale réalité, qui va nous faire d'autant plus mal que nous aurons persisté à la nier.

Je suis Antigone et vous êtes Créon (personnage pour qui j'ai par ailleurs beaucoup d'affection). :mrgreen:
Dernière édition: 19 Oct 2013 10:25 par Loys.

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19 Oct 2013 10:23 - 19 Oct 2013 10:24 #8029 par Loys
Visiblement, si Leonarda, sa mère et ses frères et sœurs n'avaient pas de papiers, c'est que leur père les en avaient privés...
Ces papiers viennent de réapparaître : www.lefigaro.fr/politique/2013/10/18/010...blige-de-dire-ok.php
On aurait donc expulsé en dehors de l'UE des ressortissants de l'UE, et le pire c'est qu'on l'aurait fait pour ne pas séparer une famille alors que le père est violent et s'avère être celui qui a privé ses enfants de leurs droits.
"L'intérêt de l'enfant" en prend quand même un coup.
Dernière édition: 19 Oct 2013 10:24 par Loys.

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19 Oct 2013 14:26 - 19 Oct 2013 14:26 #8031 par Loys
"Leonarda autorisée à revenir en France, mais seule" : www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/1...da_3499488_3224.html
:shock:
1) Si la loi a été respectée, pourquoi revenir sur la décision de justice et l'expulsion ?
2) Pourquoi revenir sur la décision seulement concernant Leonarda ?
3) En quoi une ressortissante de l'UE aurait-elle besoin d'une "autorisation" ?
:shock:
Dernière édition: 19 Oct 2013 14:26 par Loys.

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21 Oct 2013 16:44 #8054 par Loys
Bon visiblement la question de la nationalité de ces enfants n'intéresse personne. Changement de séquence médiatique...
A lire quand même sur la page Facebook de la ministre déléguée à la réussite éducative cette déclaration acrobatique :

Je tiens à saluer la déclaration du président de la République qui a réaffirmé la force de la loi conditionnelle de l'existence d'un pays de droit et qui dans le même temps a créé les conditions d'une application humaine de cette loi. Ainsi doit s'achever une querelle qui aura montrer la solidité de nos institutions et la lucidité de ceux qui en sont responsable. Le président de la République a également démontré la place éminente que tient l'école dans l'attachement à la République.

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21 Oct 2013 22:19 #8066 par archeboc

Loys écrit: Loin de moi l'idée de nier l'existence d'une crise du logement. Je pense simplement qu'elle s'explique peut-être par des facteurs plus importants que la présence de familles en situation irrégulières et crois sincèrement que leur expulsion n'y changera pas grand-chose.

Je suis désolé d'avoir perdu la référence de cette citation : un représentant du mouvement HLM qui disait que la seule solution de la crise du logement, c'était un strict contrôle démographique.

Loys écrit: Sur la limite de rupture de la protection sociale, je vous donne évidemment raison. Je n'ai l'idéalisme que vous me supposez. En revanche, blâmer le ministère de la Justice me paraît aussi facile que de blâmer le ministère de l'Intérieur.

Et symétriquement, blâmer le ministère de l'Intérieur est aussi facile que de blâmer le ministère de la Justice. Nous sommes d'accord là-dessus.

Loys écrit:

On peut toujours s'indigner. Stéphane Hessel faisait cela très bien, et il a fait des émules. La vraie question est : que peut-on faire d'autre ? Comme dans bien d'autres protestations portées par la gauche totalitaire, nous pouvons nous demander : où est le plan B ?

Il n'y en a pas. Changer la loi ou la conserver en l'état, les deux options sont également mauvaises. L'une parce qu'irréaliste, l'autre parce que brutale. Le cas de ces enfants scolarisés en France constitue une aporie politique.

Non. On dissout l'aporie en assumant la brutalité, comme sont prêts à le faire les français, à une écrasante majorité. Et comme vous êtes prêt à le faire vous même. La seule différence, c'est qu'il vous faut des gants blancs :

Loys écrit: Mais puisque nous avons fait un choix politique, assumons-le au lieu de prétendre généreusement offrir à chaque enfant sa chance de réussite éducative.

Le discours d'Antigone, mais sans fâcher Créon.

Loys écrit: Mon article ne fait qu'essayer (modestement) de montrer la contradiction entre des principes généreux et des actes qui le sont moins, contradiction qu'on peut imputer autant à cette majorité qu'à la précédente.

J'ai eu l'occasion dans le précédent message, de dire qu'il n'y a contradiction que si les ayant droit du système éducatif français sont tous les enfants de la terre sans limitation. C'est trop exorbitant pour être sérieusement soutenu.

Loys écrit: A la vérité c'est le concept même de "réussite éducative pour tous" qui vacille ici.

Je crains ici un gros malentendu. Vous avez fait une belle animation pour faire vaciller une utopie pédago. Tous les gens qui vont faire tourner votre animation ne vont rien voir de cet axe. Ils sont dans cette utopie, incapable de la remettre en cause, et s'appuyant sur elle, ils ne vont voir chez vous qu'une attaque contre l'action du gouvernement.
Je ne suis pas sûr, par exemple, que la correction que vous apportez ici serait bien acceptée même sur un forum acquis à vos vues comme néoprofs. Je ne suis pas sûr non plus que vous soyez très pressé de les éclairer.
Edit : je reviens de neoprofs. Et bien si, vous l'avez dit. Et vous l'avez dit à vos élèves. J'aimerais que tous les enseignants d'éducation civique fussent taillés sur ce patron (séquence basse flatterie).

Loys écrit: Une modification de la loi, telle qu'elle est annoncée (ne pas appréhender les enfants en présence irrégulière dans un contexte scolaire), n'est qu'une hypocrisie de plus. Je suis sûr que vous en conviendrez avec moi.

Oui et non. Si à chaque interpellation on bloque 20 lycées, c'est un peu ballot. Si on n'a pas la force d'éviter cela (au moyen par exemple de 15 jours de gnoufs pour les bloqueurs, habilement placés sur les congés) il faut esquiver le problème. Evidemment, cela peut se faire par voie de circulaire, et le passage par la loi est simplement ridicule. Evidemment aussi, la technique de l'esquive, répétée ad libitum, manifeste au yeux de tous l'inquiétante impuissance de l'Etat.

Loys écrit:

Sur la forme, le séjour irrégulier n'est pas un délit, la justice européenne en a jugé ainsi. C'est donc sans doute une infraction, nuance qui empêche de détenir le contrevenant, mais qui n'empêche pas de le retenir, puis de l'expulser.

Merci de ce rappel salutaire. Il n'empêche que ces infractions sont jugées dans les mêmes tribunaux que les délits et que la nuance lexicale ne change pas grand chose à la réalité du traitement judiciaire de ces personnes.

Vous avez raison ! Il faut faire des tribunaux spéciaux, plus humains, pour les illégaux. Délicatement adossés aux centres de rétention, pour épargner à leurs usagers des trajets fatigants.

Loys écrit:

Vous avez du mal à l'accepter, mais c'est une règle universelle. Quel pays accepte la libre installation des étrangers sur son territoire ?

Détrompez-vous, je l'accepte volontiers.

Je vous cite : "J'ai du mal à accepter qu'être né sur le mauvais sol ou avec le mauvais sang puisse constituer un délit".
Note : il y a deux fois le verbe "accepter" dans mon précédent message ("Vous avez du mal à l'accepter" et "Quel pays accepte". Je suppose que vous répondiez au premier, car vous n'êtes pas un pays à vous tout seul. Et puis c'est le premier qui fait sens avec votre réponse

Loys écrit: Mais acceptez une loi morale plus universelle encore : quel être humain peut accepter des conditions de vie misérables quand il peut en trouver de plus supportables ailleurs ? En vertu de quelle justice ou de quel mérite l'un aurait-il la chance de jouir de ce dont l'autre est privé ?

Les deux questions ne sont pas équivalentes. A la première, on répondra qu'évidemment, les parents de Leonarda ont très envie d'habiter chez nous, envie que nous ne partageons pas. A la seconde, on répondra qu'il ne s'agit ni de justice, ni de mérite, ni même de vertu.
Soyons littéraire : si vous êtes obligé d'user de ces deux questions toute rhétoriques, c'est qu'une approche directe laisserait voir la trame du raisonnement, et que cette "loi morale plus universelle" manque de quelques contenus. On pourrait mettre en doute sa dimension morale, et montrer que sa dimension universelle est totalement illusoire.

Loys écrit:

Là où vous dites "indignation", où vous parlez de vos "convictions propres", je préfère dire que la situation m'attriste, et que dans un monde idéal, on n'en serait pas contraint à ces décisions. Mais le monde n'est pas idéal, il y a plein de Leonarda qui ont envie d'habiter chez nous, nous ne pouvons pas en accueillir beaucoup. A vos "convictions propres" j'oppose la sale réalité, qui va nous faire d'autant plus mal que nous aurons persisté à la nier.

Je suis Antigone et vous êtes Créon. :mrgreen:

Oui, c'est l'intertexte évident.
Ariane, Iphigénie : il y a des mythes grecs dont la fin tragique a été commué en happy end. Vous noterez que pour Antigone, aucun auteur n'a eu l'impudence de finir sur un mariage heureux et six enfants. Dans cette histoire comme dans quelques autres, le désordre démographique se résout dans la guerre civile, et semble ne pouvoir se résoudre autrement.

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21 Oct 2013 23:01 - 22 Oct 2013 09:50 #8069 par Loys
Merci pour cette longue réponse, archeboc.
Nous nous rencontrons sur de nombreux points et je reviendrai seulement sur quelques-uns :

...'il n'y a contradiction que si les ayant droit du système éducatif français sont tous les enfants de la terre sans limitation.

Entendons-nous : pour aller au bout de la logique et "assumer" sans "gants blancs" il faut tout simplement ne plus accueillir les enfants sans-papiers dans l'école française...

Vous avez raison ! Il faut faire des tribunaux spéciaux, plus humains, pour les illégaux. Délicatement adossés aux centres de rétention, pour épargner à leurs usagers des trajets fatigants.

Votre ironie est cruelle. Organiser des sessions judiciaires pour les sans-papiers, même en comparution immédiate, ne serait pas très compliqué et - symboliquement - la justice en sortirait grandie.
Je ne demande pas une haie d'honneurs pour les sans-papiers. Dans le cas qui nous occupe, M. Dibrani, le cas n'est pas tout à fait celui d'un simple sans-papiers. :twisted:

archeboc écrit:

Loys écrit: Mais acceptez une loi morale plus universelle encore : quel être humain peut accepter des conditions de vie misérables quand il peut en trouver de plus supportables ailleurs ? En vertu de quelle justice ou de quel mérite l'un aurait-il la chance de jouir de ce dont l'autre est privé ?

Les deux questions ne sont pas équivalentes. A la première, on répondra qu'évidemment, les parents de Leonarda ont très envie d'habiter chez nous, envie que nous ne partageons pas. A la seconde, on répondra qu'il ne s'agit ni de justice, ni de mérite, ni même de vertu.

Je suis heureux de vous l'entendre dire car certains n'en sont pas convaincus. Créon sait qu'il a un sale boulot à faire et -au moins - il n'insulte pas Antigone.
Dernière édition: 22 Oct 2013 09:50 par Loys.

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