Où l'on apprend que le prochain test PISA sera pris en main par la "fondation Pearson", à but non-lucratif... pearson.com/news/media/new…
PISA 2015 - 2015 - 2018
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Renoncer au collège unique ?Bruno Suchaut dit: La valorisation des filières professionnelles nécessite une réforme structurelle en profondeur de l’enseignement secondaire. À cet égard, l’exemple allemand avec son système dual qui mixte un apprentissage pratique en entreprise et un enseignement académique théorique est une bonne solution

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Commentons :
Comprendre les enseignants conservateurs.La France, hermétique au « choc PISA »
Structurellement depuis 1959 et la loi Debré : mais à ce sujet, "Le Monde" est d'une discrétion de violette, tout comme il n'enquête pas sur les systèmes les plus égalitaires dans PISA : les Émirats Arabes Unis ou Shanghai par exemple.Editorial. Depuis le début de l’enquête comparative des systèmes scolaires de l’OCDE, en 2010, certains pays ont tiré des leçons et procédé à des réformes radicales. Pas la France, dont l’école reste l’une des plus inégalitaires du monde.
Quant aux "leçons" à tirer, bien malin qui peut le faire en un éditorial.
Un éditorial non signé.Editorial du « Monde ».
On parle des mêmes compétences de base depuis 2000 (dont certaines sont de niveau primaire) : quel rapport avec l'adaptation "aux exigences d’un monde qui évolue très vite" ?Tous les trois ans, le verdict tombe : l’enquête internationale PISA de l’OCDE, étude comparative des performances des systèmes scolaires des 72 Etats membres, désigne les bons et les mauvais élèves : les pays qui réussissent à progresser en adaptant leur système éducatif aux exigences d’un monde qui évolue très vite et ceux qui stagnent, ou régressent.

"Le Monde" ne rappelle pas que l'Allemagne a perdu 7 points (508 pts) et la Pologne (503 pts) a perdu 17 points en moyenne dans PISA 2015, ce qui rend l'écart avec la France (495 pts) peu significatif.Immuable, la France se situe entre les deux, dans le groupe des médiocres. Depuis le début de l’enquête de l’OCDE, en 2000, certains pays mal classés ont tiré du « choc PISA » des leçons salutaires. L’Allemagne, le Portugal, la Pologne, l’Estonie ont procédé à des réformes radicales et ont réussi à gravir les échelons dans les classements suivants.
Mais qui résiste, puisque la ministre (avec le soutien de l'OCDE) a déclaré que les réformes engagées allaient dans le bon sens ?La France, elle, résiste désespérément au « choc PISA ».
Pas besoin de PISA pour le savoir : certains (souvent qualifiés de déclinistes, comme dans "Le Monde" il y a encore peu) sonnent l'alerte depuis longtemps. En revanche, on peut relire cet article de Julie Chupin dans "Le Monde de l'Éducation" en 2003, quand il s'agissait de nier la baisse de niveau.Le système éducatif français reste caractérisé par sa capacité à former une – petite – élite : 8 % d’une classe d’âge se distingue, à 15 ans, par des résultats très performants en sciences. Son autre caractéristique, malheureusement, est son inégalité. En dépit des réformes successives et des alternances politiques, la France ne réussit pas à réduire son noyau dur d’élèves en échec scolaire. La part d’élèves faibles a même légèrement augmenté, d’un point, au cours des dix dernières années.

Selon PISA, dont la méthodologie n'est pas sans poser quelques problèmes .L’école française reste l’une des plus inégalitaires du monde.
Un comble quand toutes les réformes, sous la droite ou sous la gauche, se font contre les professeurs (et avec l'appui plus ou moins explicite du "Monde" : qu'on relise, à l'occasion de la mise en place des aberrants "rythmes scolaires", l'éditorial du "Monde" fustigeant "le triomphe du corporatisme" des enseignants en 2013).Associer les professeurs aux réformes
Parce que l'école est responsable du chômage ?Un pays qui revendique des valeurs progressistes et qui se heurte à un chômage persistant...

En ne regardant que ce que l'on veut voir…...ne peut se satisfaire de ce constat ni de cette stagnation. Peut-être, pour que le choc se produise, faut-il regarder, au-delà de ce qui ne va pas chez nous, ce qui marche dans les pays qui progressent.
La Finlande un temps encensée par "Le Monde" . Sic gloria transit...A Singapour, qui détrône la Finlande dans l’ensemble des évaluations PISA...
Un problème d'"implication" des enseignants : nous y voilà......la qualité de la formation des enseignants et leur statut dans la société sont au cœur de la réussite scolaire. L’implication des professeurs et le lien qu’ils tissent avec leur classe, avec leurs élèves individuellement et avec leurs parents, sont un élément caractéristique des systèmes scolaires asiatiques.
La créativité, vertu cardinale d'un enseignement efficace !Une culture de l’évaluation, plus concrète et plus en prise sur la réalité que le système d’inspection à la française, permet de motiver les enseignants et de récompenser les plus créatifs.

Et si "Le Monde" enquêtait sur ce qui a dénaturé le métier des inspecteurs en France ?
Tout le contraire de collège 2016 ou des rythmes scolaires : des enseignants humiliés, dépouillés de leur lieu de travail ou d'une partie de leur liberté pédagogique.Dans les pays aux systèmes scolaires performants, les professeurs sont associés aux réformes, les établissements sont encouragés à formuler des projets. Ils se voient confier plus de responsabilités.
"Le Monde" devrait se pencher sur les concours nationaux et découvrir que c'est plutôt l'inverse, ce qui n'est pas nécessairement une bonne nouvelle quand la formation est moins pragmatique qu'idéologique.Utilisation du numérique insuffisante
En France, la formation des enseignants accorde une importance démesurée aux connaissances théoriques de leur discipline par rapport aux pratiques pédagogiques.
"le rapport passif maître-élève" : un éditorial qui copie-colle les propres mots d'Andreas Schleicher la veille de la publication des résultats de PISA...Notre modèle demeure dominé par l’approche verticale, le cours magistral et le rapport passif maître-élève, au détriment de pédagogies différenciées, plus adaptées aux difficultés et aux talents individuels des élèves.

Si "Le Monde" enquêtait, il se rendrait compte que les pays asiatiques ne pratiquent guère ces merveilleuses "pédagogies différenciées". Et que si la Finlande, assez peu progressiste du point de vue son enseignement, peut le différencier, c'est moins en vertu de choix pédagogiques modernes que de taux d'encadrement extraordinaires.
On notera l'élément de langage "talent des élèves", cher au pédagogisme.
Définition consternante de l'aspiration à l'égalité scolaire, qui suppose un traitement équitable en moyens...L’égalitarisme forcené, en vertu duquel tous les enfants sont censés être pareils...
Il est amusant de voir l'inconséquence du "Monde", qui fustige l'égalitarisme tout en applaudissant une réforme (pseudo-)égalitaire comme l'est collège 2016.

Et si les pédagogies dispersives qui ont les faveurs du "Monde" depuis des années en étaient responsables ?...aboutit en réalité à des résultats spectaculairement inégalitaires, compte tenu du déterminisme social.
Quel rapport ? Et de quelle "utilisation" parle-t-on ?Enfin, l’utilisation du numérique dans le système éducatif français reste largement insuffisante.

Tous les poncifs de la modernité sont bons : pour "Le Monde" "l'utilisation du numérique" est vertueuse en soi. "Le Monde" semble n'avoir lu que très superficiellement le rapport 2015 très critique de l'OCDE sur l'école numérique. Numérisme béat, quand tu nous tiens...
Quel rapport entre le lycée et PISA ?Un pays où l’on s’écharpe, dans un débat national, sur l’enseignement du latin, mais où la technologie est absente de l’enseignement général dans les trois dernières années du secondaire...

On notera l'admirable défense de l'enseignement des humanités dans un journal progressiste comme "Le Monde". Le latin qui éclaire nos arts, notre histoire, notre droit, notre langue ne peut pas être moderne. "Le Monde", comme Gilles Savary , préfère les iPads aux déclinaisons de "singes savants"...
Car l'insertion sur le marché du travail, dans l'esprit de l'OCDE, est bien l'insertion sur le marché du travail (relire Andreas Schleicher). Condorcet, la République, l'émancipation par l'école peuvent être oubliés....sans que personne trouve rien à y redire a du souci à se faire sur l’insertion de ses enfants dans le monde du travail du XXe siècle.
Répétant les mêmes éléments de langage, on notera que "Le Monde" veut faire entrer les élèves dans le "XXe siècle".

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A noter que la note de PISA sur "la Chine" fait mention du hukou :
Voir aussi : www.oecd.org/china/Education-in-China-a-snapshot.pdf
#PISA2015 : l'OCDE découvre enfin le problème du hukou en Chine…
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C'est à lire ici :
www.lepoint.fr/societe/andreas-schleiche...-2016-2088011_23.php
Guy Morel
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Oui j'avais commenté plus haut. .MOREL GUY dit: Ce qui a échappé aussi à beaucoup de commentateurs, c'est la hargne et même la morgue anti-française dont fait preuve le big chief de l'opération PISA.
C'est à lire ici : www.lepoint.fr/societe/andreas-schleiche...-2016-2088011_23.php

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Il y a deux questions dont on n'entend pas beaucoup parler en France et qui sont à mon avis majeures:l'OCDE sous-traite Pisa à une multinationale gigantesque, PEARSON-laquelle est en pleine conquête du marché mondial de l'enseignement (examens dans nombre d'Etas américains, au Royaume-Uni, écoles "low-cost" un peu partout etc...).Administrer les tests PISA est évidemment un élément conséquent de leur stratégie de conquête.
Deuxièmement,il est étonnant que ceux qui disent mesurer la performance des systèmes scolaires soient aussi ceux qui proposent les remèdes.
Comme le dit fort bien Svein Sjøberg de l'Université d'Oslo, en somme l'OCDE conseille à la Norvège de devenir un autre pays ,un pays qui donnerait à son école une orientation conforme à la vision OCDEenne des choses.
www.academia.edu/19645924/OECD_PISA_and_...gh_Issues._Routledge
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Notez que sur la Chine, les médias n'ont fait qu'entériner le fait qu'elle n'est plus tout à fait dans le haut du tableau. Je n'ai pas lu beaucoup d'articles d'investigation sur le "modèle" chinois.
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Reste que l'OCDE continue de parler des résultats de "la Chine" quand il ne s'agit que… de quatre provinces.
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If we dig deeper into the sampling, we come across another potential problem with the PISA testing: that the sampling done on mainland China (Beijing, Jiangsu, Guangdong and Shanghai) and other cities was not taken from a wide variety of schools. Rather, the very best schools were chosen and the very best students were cherry-picked from those schools. Ong Kian Ming, a lawmaker in Malaysia recently raised this issue concerning Malaysia’s PISA results, claiming the education ministry attempted to rig the sample size in order to boost the scores. Ong added that the biased sample of schools in favor of high-performing schools can also be seen in Pisa 2015’s own data on Malaysia. Ong claims a concerted effort to take more samples from higher-performing fully residential schools: "Out of a total sample of 8,861 students, 2,661 or 30% were from fully residential schools. This is clearly an over sampling of students from fully residential schools since they comprise less than 3% of the 15-year-old cohort in 2015."
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Aux Etats-Unis,ils ont la responsabilité des examens dans plusieurs états;ils forment des professeurs, des examinateurs,vendent des mallettes de cours en "prêt-à-manger."
Cela provoque des protestations ici et là;mais Pearson est très fort;on ne peut critiquer un sujet d'examen en le citant-car ce serait contrevenir au droit sur la propriété intellectuelle.
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www.oecd-ilibrary.org/education/collabor...-solving_cdae6d2e-en
Dans "Le Café" du 21/11/17 : "Première évaluation internationale des compétences collaboratives des élèves"
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www.education.gouv.fr/pid37635/pisa-prog...quis-des-eleves.html
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Premiers articles avant la publication des résultats le 3/12/19 :
- "Le Monde" (avec notre analyse) : "A l’école du « grand écart » : le niveau des élèves français est-il si mauvais ?"
- "Les Echos" : "Education : comment Pisa note les systèmes scolaires"
- "L'Express" : "Enquête Pisa: à quoi servent les comparaisons internationales?" avec Eric Charbonnier
- "Libé" : "Barême Pisa : pour les profs, «le test est froid et rationnel»"
- Le "JDD" : "L'inventeur du classement Pisa : "La France a besoin de rendre le métier d'enseignant plus attractif"
Quelques commentaires :
C'est vrai mais Andreas Schleicher ne formule aucune remarque sur un système éducatif qui institutionnalise la ségrégation scolaire. Ou sur la Chine qui ne présente que les provinces les plus favorisées et exclut de son système scolaire (et donc de l'enquête PISA) les enfants venus du reste de la Chine...Quand vous êtes un enfant d’immigrés ou de famille défavorisée, vous avez moins de chances de réussir que dans la plupart des autres Etats de l'OCDE. Pour un pays qui prône l'égalité, c'est très frappant!
Andreas Schleicher approuvait de même l'action des ministres précédents...Depuis son arrivée, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, multiplie les réformes. Vont-elles dans le bon sens?
Globalement oui.
"revaloriser le métier d'enseignant ?Revaloriser le métier d’enseignant, faire davantage pour les élèves les plus défavorisés ou insister sur les fondamentaux, c’est central.

Dédoubler c'est donc "parfois une condition nécessaire" mais finalement moins "important" que la qualité de l'enseignement : allez comprendre !Dédoubler les classes de CP-CE1 et bientôt les grandes sections de maternelle dans les écoles défavorisées, c’est un bon moyen pour réduire les inégalités?
C’est parfois une condition nécessaire. En Finlande, les professeurs ont 30% de temps en plus pour enseigner en petits groupes, et ça marche. Le succès n’est pourtant pas garanti. Car il faut aussi changer leurs comportements, leurs pratiques, et ça, c’est plus difficile. En réalité, la qualité de l’enseignement est plus importante que la taille des classes. La preuve : Singapour, avec quarante élèves en moyenne, a un système éducatif très performant.
Pour le reste, s'il s'agit de réduire les inégalités, c'est un très mauvais exemple que Singapour puisque selon PISA 2015 c'est l'un des pays les inégalitaires (voir notre billet note 3 )...

Le ministre n'oublie certainement pas "l'école numérique", comme en atteste son action depuis 2017... Pour le reste, on peut donc considérer que l'enseignement du français n'a peut-être plus de raison d'être une priorité "à l'ère du numérique"...Le ministre met l’accent sur le français et les mathématiques. À l’ère du numérique, n’y a-t-il pas d’autres priorités?
"s’adapter", "travailler en équipe" (et non en groupes) : la langue devient celle du management d'entreprise...Les élèves ont besoin aujourd’hui d’un large éventail de connaissances et de compétences : ils doivent savoir travailler en équipe, s’adapter, se tromper et réessayer.
On aimerait bien savoir sur quoi se fonde ce jugement de valeur lapidaire. A noter la contradiction immédiatement apportée...En France, on leur apprend surtout à connaître par cœur les bonnes réponses, pas trop à les chercher. Malgré tout, c’est important de leur donner des bases solides.
Andreas Schleicher applaudit donc la future réforme des concours 2022.La formation initiale est donc essentielle. L’étude Pisa montre qu’il faut privilégier la pratique plutôt que les connaissances académiques.
Selon la DEPP RERS 2019 p. 70) "depuis vingt ans, la quasi-totalité des enfants âgés de trois à cinq ans est scolarisée (98,9 % à la rentrée 2018) : l'instruction obligatoire à partir de trois ans n'est qu'une mesure symbolique. M. Schleicher connaît bien mal le système éducatif français pour prétendre lui donner ses ses conseils...Rendre l’école obligatoire à 3 ans, ça change vraiment la donne?
C’est important de tendre la main, très tôt, aux familles défavorisées. Mais ça ne suffit pas. La moitié des pays de l’OCDE ont des systèmes éducatifs intégrés entre 0 et 6 ans. Ce qui veut dire : un ministre de l’Éducation impliqué, des enseignants qualifiés et des objectifs pédagogiques fixés dès le plus jeune âge. La France devrait s’en inspirer.
Les moyens, c'est comme les effectifs : secondaire. La politique consistant à "attirer les meilleurs profs" n'a pas de sens dans le système français, où le recrutement n'est pas local. Le problème n'est pas d'"attirer les meilleurs profs", mais de faire en sorte que les professeurs nommés aspirent à rester en poste.Le gouvernement a prévu de revoir sa politique d’éducation prioritaire. Que faudrait-il faire?Les directeurs d'école appellent à l'aide : "On est sans cesse sur le front, sans reconnaissance ni avantage"
Ce dont les écoles défavorisées ont le plus besoin, c’est d’une expertise, de savoir comment attirer les meilleurs profs, plus que d’un gros chèque du ministère.
Alors qu'en France, les jeunes professeurs débutants n'exercent pas en éducation prioritaire : la méconnaissance du système éducatif français est décidément atterrante...Les exemples étrangers le montrent. Dans la province de Shanghai, par exemple, un enseignant ne peut pas faire carrière sans avoir exercé plusieurs années dans un établissement difficile.
Sur quoi se fonde ce nouveau jugement de valeur ? On ne le saura pas. Encore une politique de désinvestissement éducatif, avec l'apprentissage plutôt que l'enseignement professionnel.Les cours ne sont plus cantonnés aux établissements scolaires. C’est une bonne chose : dans ces filières, on apprend mieux au sein d’une entreprise que dans une salle de classe.
Mais, curieusement, M. Schleicher oublie de préciser que l'orientation valorisante dans la voie professionnelle se faitd ès onze ans en Allemagne par exemple...Le défi pour la France, c’est maintenant de "valoriser" la voie professionnelle. Les élèves issus de milieux défavorisés y sont encore surreprésentés. Contrairement à la Suisse ou à l’Allemagne, ça reste un choix par défaut.
De nouveau la langue du management : elle est ici obscène. Car c'est précisément la défausse des institutions scolaires sur les directeurs et directrices d'écoles qui expliquent le suicide de Christine Renon. Dans sa dernière lettre, elle ne demandait pas "une autonomie ou un leadership renforcés", "la possibilité de prendre des risques" etc...Une directrice d’école maternelle s'est récemment suicidée. Les chefs d’établissements sont-ils particulièrement mal lotis en France?
Diriger un établissement scolaire devient difficile, en France comme ailleurs. Mais les directeurs d’école ont ici beaucoup de responsabilités et… un pouvoir de décision très limité. Il faudrait décentraliser davantage, renforcer leur autonomie et leur leadership. Ils devraient avoir la possibilité de prendre des risques, de mobiliser de l'argent pour innover ou attirer des talents.
On voit mal en quoi l'embrigadement et la mise en concurrence de professeurs dont la formation serait donc moins académique pourraient rendre le métier "intellectuellement" plus attractif. Pour ce qui est de "financièrement", on voit encore une fois que ce point est secondaire malgré le très important écart des salaires des enseignants français, pas même évoqué ici.La France a besoin de rendre le métier d’enseignant plus attractif, financièrement mais surtout "intellectuellement". Il faut proposer aux profs des carrières plus attrayantes, leur donner la possibilité de travailler ensemble, de comparer leurs pratiques, de s’impliquer dans la recherche.
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T1 www.oecd-ilibrary.org/education/pisa-201...volume-i_5f07c754-en
T1 (français) www.oecd-ilibrary.org/education/resultat...volume-i_ec30bc50-fr
T2 www.oecd-ilibrary.org/education/pisa-201...btZK.ip-10-240-5-163
T3 www.oecd-ilibrary.org/education/pisa-201...lume-iii_acd78851-en
Note pour la France : www.oecd.org/pisa/publications/PISA2018_CN_FRA_FRE.pdf
Dans la presse :
6h15 www.lemonde.fr/education/article/2019/12...6021428_1473685.html
8h59 www.lesechos.fr/politique-societe/societ...ves-francais-1153200
9h00 www.leparisien.fr/societe/nouveau-classe...-12-2019-8208645.php
9h00 www.challenges.fr/education/pisa-l-ecole...-selon-l-ocde_687647
9h00 www.lexpress.fr/actualite/societe/enquet...litaire_2109679.html
9h01 www.liberation.fr/france/2019/12/03/pisa...mais-stables_1766933
9h06 www.francetvinfo.fr/societe/education/cl...te-pisa_3727845.html
9h17 www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/0...re_6021440_3224.html
11h12 www.lemonde.fr/education/article/2019/12...6021463_1473685.html
11h52 www.courrierinternational.com/article/ed...cruter-plus-de-profs
12h26 www.lepoint.fr/education/pisa-2018-la-fr...019-2351040_3584.php
16h21 www.slate.fr/story/184872/classement-pis...ference-fait-opinion
17h15 www.lesechos.fr/politique-societe/societ...ure-scolaire-1153371
18h22 www.lesechos.fr/politique-societe/societ...nt-ameliores-1153400
18h33 www.la-croix.com/Famille/Education/Etude...019-12-03-1201064279
20h41 www.liberation.fr/france/2019/12/03/rapp...t-tintamarre_1767100
www.lefigaro.fr/vox/societe/la-pedagogie...-francaises-20191206
Stabilité des résultats de nos élèves (de 15 ans) dans #PISA2018 La France un peu au-dessus de la moyenne des pays… twitter.com/i/web/status/1…
Communiqué du MEN : www.education.gouv.fr/cid147361/enquete-...ncais-de-15-ans.html
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Enquête PISA 2018 : stabilité des résultats des élèves français de 15 ans
Communiqué de presse - Jean-Michel Blanquer - 03/12/2019
Les résultats de l'enquête Pisa 2018 ont été communiqués par l'OCDE mardi 3 décembre. L'enquête PISA est menée dans 79 pays auprès de 600 000 élèves. 6 300 élèves français de 15 ans scolarisés dans 252 collèges et lycées français ont été testés. Ces élèves sont entrés au CP en 2008.
Tous les trois ans, Pisa évalue la capacité des élèves à utiliser des connaissances académiques (en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences) dans la vie courante. Une compétence majeure est testée à chaque fois à tour de rôle. En 2018, la majeure porte sur la compréhension à l’écrit comme en 2009 qui constitue donc le point de référence.
Après un fort décrochage entre 2000 et 2006, la France stabilise ses résultats en 2018 :
En compréhension de l’écrit, le score moyen des élèves français est stable à 493 (496 en 2009) et nettement au-dessus de la moyenne de l’OCDE (487 points). Les élèves français sont au niveau de l’Allemagne ou encore de la Belgique entre le 20 et 26e rang des pays de l’OCDE.
En mathématiques, le score moyen est de 495, légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE (489 points en 2018 contre 490 en 2015). 11% des élèves sont très performants contre 37 % à Singapour.
Le poids des déterminismes socio-économiques est encore très fort mais ne s’accroit plus : 107 points d’écart (moyenne de l’OCDE 88) contre 110 points en 2009.
L’écart entre les résultats des filles et des garçons en compréhension de l’écrit est plus faible en France (25 points) que dans la moyenne des pays de l’OCDE (40 points). Cet écart se réduit car il s’élevait à 40 points en 2009.
L’enquête note que les pays qui ont le plus progressé ont agi à la fois sur l’organisation de leur système scolaire et sur les méthodes pédagogiques. Les méthodes explicites, systématiques et dont les résultats sont mesurés par des évaluations sont les leviers essentiels des progrès des systèmes éducatifs.
Ces constats viennent conforter le diagnostic posé il y a deux ans et demi à l’origine de la politique d’élévation du niveau et de justice sociale déployée. Afin d’attaquer à la racine la difficulté scolaire, la priorité a été mise sur l’école primaire : instruction à 3 ans, dédoublement des classes de CP et de CE1 en zone d’éducation prioritaire au profit de 300 000 élèves, dédoublement à venir des grandes sections de maternelle en zone d’éducation prioritaire, 8 000 postes créés depuis 2017, évaluations nationales pour permettre aux professeurs de mieux répondre aux besoins des élèves, renforcement des méthodes de lecture et de mathématiques, transformation de la formation continue des professeurs.
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La "Chine" revient au sommet du classement dans PISA 2018, avec une progression miraculeuse. J'ai édité mon billet sur la Chine dans PISA 2015 :

"Schneider: The Strange Case of ‘China’ and Its Top PISA Rankings — How Cherry-Picking Regions to Take Part Skews Its High Scores" (10 décembre 2019)
Réponse d'Andreas Schleicher sur son blog du 12/12/19 : "Beyond borders: What really matters when comparing student performance across countries"
Donc pour M. Schleicher, les critiques seraient celles de mauvais perdants, les systèmes éducatifs occidentaux étant surclassés par les quatre provinces chinoises. Il reconnaît néanmoins que "l'OCDE insiste dans ses rapports sur le fait que les résultats [des quatre provinces] ne devaient pas être interprétées comme représentant l'ensemble de la Chine". Il affirmait pourtant en 2010 que les résultats de 12 provinces de Chine testées par PISA (mais dont les résultats n'étaient pas publiés) montraient que "même dans certaines des régions les plus pauvres on obtient des performances proches de la moyenne de l'OCDE".
L'argumentaire de M. Schleicher s'appuie ensuite sur d'autres exemples de participations partielles, "en raison de considérations techniques, administratives ou politiques" (sic), pour justifier l'étrange exception chinoise dans PISA : certaines régions de la Belgique ou du Royaume-Uni dans le IEA, la province canadienne d'Alberta dans TALIS, ou la Flandre belge, Jakarta au lieu de l'Indonésie et l'Angleterre avec l'Irlande du Nord dans PIAAC. M. Schleicher, qui ne recule davant aucun paradoxe, va jusqu'à louer ces participations partielles comme permettant de mieux comprendre les politiques éducatives.
Au delà du fait de considérer l'Angleterre comme l'équivalent d'une province chinoise, aucun exemple de M. Schleicher n'est pris dans PISA, qui classe donc indifféremment des villes, des régions et des pays, et aucune réponse n'est apportée sur le fait que, de surcroît, la "Chine" dans PISA n'est jamais représentée par le même panel de provinces depuis 2012 (avec les variations de performance gigantesques que l'on constate) : on voit donc mal en quoi cette approche - non seulement partielle mais variable - serait plus fine...
M. Schleicher ne fait évidemment aucune mention, en évoquant les leçons à prendre des provinces chinoises, du scandaleux hukou qui y sévit : les Chinois, nous dit M. Schleicher, ne se sentent pas "menacés par d'autres façons de penser" et sont "ouverts au reste du monde". Tellement ouverts que les Chinois choisissent soigneusement quels résultats de quelles provinces l'OCDE peut publier et quels élèves peuvent être évalués !
Toute critique est ainsi écartée (sans réponse aux objections) comme relevant de la mauvaise foi : M. Schleicher sait "ce qui compte vraiment quand on compare les performances des élèves d'un pays à l'autre" !
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- Loys
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Accuser le redoublement (devenu résiduel !) ou mieux la compétition pour les grandes écoles (à quinze ans !) et ne pas mentionner une seule fois les conditions d'enseignement (ce qui explique peut-être la moindre disponibilité des enseignants...) ou la ségrégation institutionnelle du privé et du public en France... Il y a des sociologues qui pratiquent une sociologie étonnante ! Une bonne nouvelle cependant : Mme Duru-Bellat, qui avait fondé ses analyses passées sur une erreur de traduction ( en 2008 par exemple ), n'évoque plus le sentiment d'appartenance.
Autre tribune d'un "expert international" : "Roger-François Gauthier : « PISA nous révèle une école rigide, qui formate comme elle est formatée »"
Accuser les notes ou la formation trop disciplinaires des enseignants "tellement formatés" et enseignant eux-mêmes des savoirs "formatés" : PISA a cette vertu que les experts internationaux comme M. Gauthier ont l'occasion de promouvoir à nouveau publiquement leurs convictions souvent très idéologiques. Pour un "expert", confondre la pédagogie et l'éducation...
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- Loys
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« Pour être mieux classés dans les tests PISA [Programme international pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE], les autorités éducatives ne cherchent qu’à renforcer les mathématiques et l’anglais, au détriment des LV2. Parmi elles, le français est la plus frappée par le décret car c’est la plus étudiée », souligne Purificación Gomez, présidente de Madrigalia.
www.lemonde.fr/international/article/202...re_6070067_3210.html
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