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Bien-être (et bienveillance) à l'école
- Loys
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Que ne présente-t-il pas un modèle de règlement intérieur à visage humain ?La plupart des projets d’établissements et des règlements intérieurs sont des œuvres de tératologie : l’élève est un repoussoir, voire une sorte de phénomène anormal.
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- Loys
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Par ailleurs, qui reparle de la souffrance scolaire en France en ressortant les mêmes statistiques hilarantes ?Vous émettez l'hypothèse que le spleen français viendrait de notre système scolaire...
- C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe... Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite. Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité... Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.
La FCPE , à l'occasion de la publication des résultats PISA 2012 !
PISA : un argument de plus pour accélérer les réformes
La France s'enfonce dans le classement de l'enquête PISA 2012 publié aujourd'hui. C'est sur ce point que se focaliseront beaucoup de commentaires mais, pour la FCPE, ce n'est pas ce classement qui doit retenir l'attention mais bien l'aggravation des inégalités par notre système éducatif.
Cette année encore, l'enquête pointe le creusement de l'écart entre les élèves les plus « faibles » et les plus « forts ». Plus grave encore, l'étude montre le mal être des élèves les moins favorisés au sein de l'Ecole. Alors qu'en moyenne, dans les pays de l'OCDE, 78% des élèves issus d'un milieu défavorisé déclarent se sentir chez eux à l'école, en France, ils ne sont que 38%. Or, l'angoisse née de l'échec et de l'exclusion ne peut constituer une bonne base pour des apprentissages sereins.
Comme à chaque fois depuis sa première édition, PISA montre que les systèmes éducatifs qui réussissent le mieux sont ceux qui excluent le moins les élèves et ont le tronc commun le plus long, sans orientation précoce et sans redoublement.
Pour la FCPE, cette étude rappelle donc l'urgence de transformer l'Ecole en profondeur et d'aller vers un système tourné vers la réussite de tous les élèves, sans exclusion.
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- Loys
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Un expert de l'OCDE : "Directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE, Bernard Hugonnier milite au sein de "Conseils sans frontières", un think tank qui veut aider à la mise en place de politiques publiques"...
A lire dans le "Café pédagogique" du 10/01/14 : "Hugonnier : Les principales leçons de PISA 2012 pour la France".
Sur le sentiment d'appartenance des élèves français, j'ai trouvé conformation de ce chiffre dans ce résumé : www.oecd.org/pisa/keyfindings/PISA-2012-...lts-overview-FR.pdfParmi les missions de l’école figure celle de favoriser le développement social et émotionnel des élèves. Or, selon PISA, le pourcentage d’élèves, qui sont dans des écoles où l’importance de ce développement est reconnue, est de seulement 48% en France contre 70% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. De plus, si ce pourcentage est déjà très bas, il est aussi le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
Ce résultat peut être corrélé à une autre question de PISA adressée aux élèves qui révèle que le pourcentage de jeunes français percevant un sentiment d’appartenance à l’école est de seulement 47,4% contre une moyenne de 81,3% pour l’OCDE. C’est à nouveau le taux le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
La source citée est : OCDE, Base de données PISA 2012, tableau III. 2.3a : www.keepeek.com/Digital-Asset-Management...9264201170-en#page44
Après vérification, c'est toujours la même formulation en anglais qu'en 2003 :
Le tableau ne donne pas le détail par pays : dx.doi.org/10.1787/888932963806 :
Bref depuis 2003 la même erreur méthodologique grave est perpétuée par l'OCDE.
A noter que les questions ("agree or strongly agree"/"disagree or strongly disagree") sont posées dans les deux sens ("I feel like I belong at school"/"I feel awkward and out of place in my school"), ce qui corrobore peu ou prou les résultats.
...sauf pour la France dont les résultats à "L'école est un endroit où je me sens chez moi"/"je me sens mal à l'aise et pas à ma place" divergeaient totalement dès 2003 : 45% et 13% (au lieu des 55% attendus environ) !
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A lire sur le blog "Peut mieux faire" du 22/01/14 : lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/01/22/...4-de-vincent-peillonLa troisième priorité de Vincent Peillon pour 2014 est, quant à elle, arrivée comme la surprise du jour. Le ministre souhaite en effet s'atteler au sujet du "bien-être à l'école". "Cette bienveillance reste un enjeu pour nous", a-t-il souligné, rappelant qu'il fallait travailler sur la notation, le redoublement, la santé des élèves et le bien être des personnels. Un de ses souhaits étant "que la direction des ressources humaines intègre davantage le bien-être des personnels" a-t-il lancé après avoir souligné que cette année le rapprochement géographiques des couples avait été une préoccupation particulière lors des mutations des enseignants. La réflexion sur les notes devrait aussi trouver place. Et il y a fort à penser que le clan des Républicains fourbit déjà ses armes; le sujet étant propice à se prendre une jolie volée de bois vert...
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Endroit Cruel Où Les Elèves Souffrent
source : fr-fr.facebook.com/pages/ECOLES-Endroit-...uffrent/308345039546
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Appartenir au groupe, se sentir à sa place ou chez soi à l'école : c'est du pareil au même pour PISA.
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Il y a des profils de décrocheurs bien différents et celui de Justine Touchard ne ressemble pas à ceux que j'ai pu connaître dans des établissements difficiles où ils sont les plus nombreux.Dans le livre "Le jour où je n'ai pas pu aller au collège", Anne-Marie Rocco, journaliste au magazine Challenges, et sa fille Justine Touchard, étudiante, racontent leur combat face à la phobie scolaire, un mal méconnu qui touche de nombreux élèves décrocheurs.
C'est un peu le problème. Avant de mettre en accusation l'école il faudrait démêler les causes de cette "phobie".Pourquoi votre fille a-t-elle cessé un jour de se rendre au collège ?
Ce n'est pas une décision rationnelle. En 2007, au début de sa classe de 3e, Justine n'arrivait tout simplement plus à aller au collège. Elle dormait très mal, fondait régulièrement en larmes et partait chaque matin avec la boule au ventre. Début octobre, c'est devenu insurmontable. Plusieurs paramètres se sont superposés...
Voilà deux raisons totalement différentes par exemple.Justine avait eu quelques mésaventures avec des camarades qui se moquaient d'elle et puis la pression scolaire était trop importante.
Il s'agit donc ici du point de vue de la mère.A mon niveau, je me souviens notamment...
C'est vrai que l'obtention du brevet est devenu un objectif presque impossible à atteindre....de la réunion parents-professeurs du début d'année : le proviseur et les professeurs ont présenté le brevet comme un objectif majeur. Ils en parlaient comme d'un doctorat, en créant un stress inutile.
Si Mme Rocco n'était pas satisfaite de cet établissement privé particulier, elle avait toujours la possibilité d'en changer, contrairement à l'école publique.
Du brevet sans doute pas, mais de l'orientation sans doute. L'absentéisme prolongé dans une classe préparant à l'entrée en seconde est très problématique.Comme ma fille manquait de confiance en elle, elle a craqué et s'est retrouvée dans une situation de blocage à la fin du premier trimestre.
Comment a réagi l'équipe éducative ?
Sur le moment, elle a été assez compréhensive. L'établissement, un collège privé sous contrat, se rendait compte du mal-être de Justine et était disposé à ce qu'elle reste quelques jours à la maison. Mais pas trop longtemps, à cause du brevet...
A s'inquiéter, plutôt.Son professeur principal, très à l'écoute, a fait en sorte que Justine soit tenue informée quotidiennement par ses camarades des travaux effectués en classe. Problème : au bout de quelques semaines, Justine ne voulait toujours pas retourner en cours et le collège a commencé à s'impatienter.
Comprendre que le privé, c'est mauvais à cause du public...Nous avons donc dû faire un choix et nous avons coupé les ponts avec ce collège. J'ai cherché des établissements différents, des pédagogies alternatives... Et je dois dire qu'entre les « boîtes à bac » hors contrat et les établissements calqués sur le modèle de l'Education nationale, c'est le désert.
Comme quoi c'est très possible.Justine a donc terminé son année avec le CNED, avant de décrocher le brevet en candidat libre.
C'est-à-dire quelque chose de facile à réaliser à grande échelle. Mes classes atteignent 37 élèves...Au bout de deux ans de cours par correspondance et après une psychothérapie, elle a consenti à retourner dans un lycée public à taille humaine, au sein d'une classe littéraire en sous-effectif.
Pourquoi accuser l'école, en ce cas ?Justine a eu des moments difficiles mais son retour en classe s'est fait en douceur.
Les enseignants en revanche en entendent très souvent parler.Aujourd'hui, elle prépare un BTS en communication. Elle va mieux mais ses problèmes ne sont pas encore réglés.
N'est-ce pas un effet de mode de parler de « phobie scolaire » ? Que sait-on de cette pathologie ?
Le phénomène, qui recouvre plusieurs types de pathologies, reste encore flou. Mais ce n'est pas un effet de mode ! Notre livre le prouve : il est le premier et le seul témoignage personnel. Il existe un autre ouvrage sur le sujet, coécrit par deux femmes médecins de l'hôpital Robert Debré, beaucoup plus médical. Par ailleurs, je considère que je fais partie des parents très bien informés et je n'avais jamais entendu parler de phobie scolaire avant qu'un psychiatre n'emploie l'expression pour qualifier la situation de Justine.
Combien, environ ? C'est en effet nécessaire pour savoir si ce problème est un cas isolé ou pas...J'ai alors compris que nous n'étions pas seuls : beaucoup d'autres familles sont confrontées au phénomène.
La dépression est un problème grave qui peut trouver sa source dans bien d'autres choses.Comment distinguer les ados qui n'ont pas envie d'aller à l'école par fainéantise et ceux qui souffrent vraiment ?
Certaines personnes préfèrent parler de « refus scolaire » plutôt que de phobie. Selon moi, ce sont deux choses distinctes. En ce qui nous concerne, il ne s'agissait pas juste d'un coup de blues mais d'une véritable dépression.
On passe donc d'un cas particulier d'élève, pour des raisons bien peu circonscrites (harcèlement ou manque de confiance en soi), dans un établissement privé à un jugement sur l'ensemble d'un système éducatif.Quelle est la part de responsabilité des enseignants dans ces situations de blocage vis-à-vis de l'école ? Ont-ils les moyens d'agir ?
En France, les méthodes éducatives sont trop rigides.
Les chiffres de l'OCDE montrent que les enfants français font partie des plus heureux à l'école : 80,4% des élèves français déclarent "tout se passe très bien dans leur école" dans l'enquête PISA 2012 contre seulement 61,1% pour la moyenne de l'OCDE.L'éducation se concentre sur les connaissances, au détriment du développement personnel et sans chercher à renforcer la confiance en soi.
Pour qu'il y ait reconnaissance, il faudrait déjà identifier des causes claires et déterminées. Dans les propos de Mme Rocco, seule la réunion en début d'année à laquelle elle était présente est donnée comme exemple de "pression" à l'école.Les parents sont censés assumer ce rôle mais ça ne suffit pas ! J'ai constaté également que les enseignants n'ont pas de consigne claire sur la manière dont ils doivent réagir face à des cas de phobie scolaire. Il leur manque un cadre. Le sujet reste tabou. Pour que cela change, il faudrait une reconnaissance de la phobie scolaire et une vraie réflexion sur les solutions à proposer à ces adolescents en souffrance.
La taille non "humaine" des classes n'est par ailleurs pas une décision des professeurs.
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