Bien-être (et bienveillance) à l'école

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15 Oct 2013 23:28 - 16 Oct 2013 10:08 #7982 par Loys
Autant aller directement à la conclusion pleine de fraîcheur de Gilbert Longhi :

La plupart des projets d’établissements et des règlements intérieurs sont des œuvres de tératologie : l’élève est un repoussoir, voire une sorte de phénomène anormal.

Que ne présente-t-il pas un modèle de règlement intérieur à visage humain ? :mrgreen:
Dernière édition: 16 Oct 2013 10:08 par Loys.

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03 Déc 2013 23:58 - 20 Mar 2017 13:41 #8684 par Loys
L'école est même responsable du climat pessimiste de la France. Dans le "Nouvel Obs" du 25/10/13 : "Pessimisme français : la faute à l’école ?" avec Claudia Senik.

Vous émettez l'hypothèse que le spleen français viendrait de notre système scolaire...
- C'est une interprétation possible. L'école est censée valoriser les compétences les plus diverses : le raisonnement logique, la créativité, la capacité à entreprendre, à travailler en équipe... Or, l'école française sélectionne sur un nombre très restreint de qualités - en gros, le français et les mathématiques. Elle sélectionne par l'échec une élite trop étroite. Et son système de notation est probablement plus sévère que chez nos voisins. Les petits Français devenus adultes n'ont guère développé l'estime d'eux-mêmes s'ils ont plafonné à 10 ou 12 durant toute leur scolarité... Quand un enfant échoue à une dictée, il ne faudrait pas se contenter de le sanctionner, mais lui faire refaire l'exercice. Pour qu'il perçoive qu'il peut progresser.

Par ailleurs, qui reparle de la souffrance scolaire en France en ressortant les mêmes statistiques hilarantes ?
La FCPE , à l'occasion de la publication des résultats PISA 2012 ! :cheers:

PISA : un argument de plus pour accélérer les réformes
La France s'enfonce dans le classement de l'enquête PISA 2012 publié aujourd'hui. C'est sur ce point que se focaliseront beaucoup de commentaires mais, pour la FCPE, ce n'est pas ce classement qui doit retenir l'attention mais bien l'aggravation des inégalités par notre système éducatif.
Cette année encore, l'enquête pointe le creusement de l'écart entre les élèves les plus « faibles » et les plus « forts ». Plus grave encore, l'étude montre le mal être des élèves les moins favorisés au sein de l'Ecole. Alors qu'en moyenne, dans les pays de l'OCDE, 78% des élèves issus d'un milieu défavorisé déclarent se sentir chez eux à l'école, en France, ils ne sont que 38%. Or, l'angoisse née de l'échec et de l'exclusion ne peut constituer une bonne base pour des apprentissages sereins.
Comme à chaque fois depuis sa première édition, PISA montre que les systèmes éducatifs qui réussissent le mieux sont ceux qui excluent le moins les élèves et ont le tronc commun le plus long, sans orientation précoce et sans redoublement.
Pour la FCPE, cette étude rappelle donc l'urgence de transformer l'Ecole en profondeur et d'aller vers un système tourné vers la réussite de tous les élèves, sans exclusion.

:transpi:
Dernière édition: 20 Mar 2017 13:41 par Loys.

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11 Jan 2014 00:28 - 19 Nov 2014 18:22 #9145 par Loys
Et qui reparle de la souffrance scolaire en France en ressortant les mêmes statistiques quelque peu problématiques dans broncher ?
Un expert de l'OCDE : "Directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE, Bernard Hugonnier milite au sein de "Conseils sans frontières", un think tank qui veut aider à la mise en place de politiques publiques"... :shock:
A lire dans le "Café pédagogique" du 10/01/14 : "Hugonnier : Les principales leçons de PISA 2012 pour la France".

Parmi les missions de l’école figure celle de favoriser le développement social et émotionnel des élèves. Or, selon PISA, le pourcentage d’élèves, qui sont dans des écoles où l’importance de ce développement est reconnue, est de seulement 48% en France contre 70% pour l’ensemble des pays de l’OCDE. De plus, si ce pourcentage est déjà très bas, il est aussi le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
Ce résultat peut être corrélé à une autre question de PISA adressée aux élèves qui révèle que le pourcentage de jeunes français percevant un sentiment d’appartenance à l’école est de seulement 47,4% contre une moyenne de 81,3% pour l’OCDE. C’est à nouveau le taux le plus faible de tous les pays de l’OCDE.

Sur le sentiment d'appartenance des élèves français, j'ai trouvé conformation de ce chiffre dans ce résumé : www.oecd.org/pisa/keyfindings/PISA-2012-...lts-overview-FR.pdf‎
Attention : Spoiler !

Bref depuis 2003 la même erreur méthodologique grave est perpétuée par l'OCDE. :shock:
A noter que les questions ("agree or strongly agree"/"disagree or strongly disagree") sont posées dans les deux sens ("I feel like I belong at school"/"I feel awkward and out of place in my school"), ce qui corrobore peu ou prou les résultats.
...sauf pour la France dont les résultats à "L'école est un endroit où je me sens chez moi"/"je me sens mal à l'aise et pas à ma place" divergeaient totalement dès 2003 : 45% et 13% (au lieu des 55% attendus environ) ! :cheers:
Dernière édition: 19 Nov 2014 18:22 par Loys.

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11 Jan 2014 17:07 #9147 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "À l’école comme chez moi"
Et du coup nouvel article : "À l’école comme chez moi" (11 janvier 2014) :cheers:
[img

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22 Jan 2014 19:06 - 22 Jan 2014 19:08 #9303 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "À l’école comme chez moi"
Dans les vœux du ministre aujourd'hui :

La troisième priorité de Vincent Peillon pour 2014 est, quant à elle, arrivée comme la surprise du jour. Le ministre souhaite en effet s'atteler au sujet du "bien-être à l'école". "Cette bienveillance reste un enjeu pour nous", a-t-il souligné, rappelant qu'il fallait travailler sur la notation, le redoublement, la santé des élèves et le bien être des personnels. Un de ses souhaits étant "que la direction des ressources humaines intègre davantage le bien-être des personnels" a-t-il lancé après avoir souligné que cette année le rapprochement géographiques des couples avait été une préoccupation particulière lors des mutations des enseignants. La réflexion sur les notes devrait aussi trouver place. Et il y a fort à penser que le clan des Républicains fourbit déjà ses armes; le sujet étant propice à se prendre une jolie volée de bois vert...

A lire sur le blog "Peut mieux faire" du 22/01/14 : lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/01/22/...4-de-vincent-peillon
Dernière édition: 22 Jan 2014 19:08 par Loys.

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23 Jan 2014 10:35 - 23 Jan 2014 11:08 #9307 par archeboc
La souffrance scolaire est inscrite dans le nom même des écoles :
Endroit Cruel Où Les Elèves Souffrent
source : fr-fr.facebook.com/pages/ECOLES-Endroit-...uffrent/308345039546
Dernière édition: 23 Jan 2014 11:08 par Loys.

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23 Jan 2014 11:13 #9308 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "La souffrance scolaire, mythe utile"
Si vous trouvez que l'éducation est une souffrance, essayez l'ignorance...

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23 Jan 2014 11:27 - 23 Jan 2014 11:30 #9309 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "La souffrance scolaire, mythe utile"
A noter, pour en revenir à l'article, que la traduction en espagnol est encore très différente et surtout très discutable : "siento que pertenezco al grupo" (merci à Pedro Cordoba).
Appartenir au groupe, se sentir à sa place ou chez soi à l'école : c'est du pareil au même pour PISA. :shock:
Dernière édition: 23 Jan 2014 11:30 par Loys.

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25 Jan 2014 10:25 #9327 par Loys
A lire dans "VousNousIls" du 24/01/14 : "Phobie scolaire : "ma fille a craqué face à la pression""

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25 Jan 2014 10:48 - 25 Jan 2014 11:02 #9328 par Loys

Dans le livre "Le jour où je n'ai pas pu aller au col­lège", Anne-Marie Rocco, jour­na­liste au maga­zine Challenges, et sa fille Justine Touchard, étudiante, racontent leur com­bat face à la pho­bie sco­laire, un mal méconnu qui touche de nom­breux élèves décro­cheurs.

Il y a des profils de décrocheurs bien différents et celui de Justine Touchard ne ressemble pas à ceux que j'ai pu connaître dans des établissements difficiles où ils sont les plus nombreux.

Pourquoi votre fille a-t-elle cessé un jour de se rendre au collège ?
Ce n'est pas une déci­sion ration­nelle. En 2007, au début de sa classe de 3e, Justine n'arrivait tout sim­ple­ment plus à aller au col­lège. Elle dor­mait très mal, fon­dait régu­liè­re­ment en larmes et par­tait chaque matin avec la boule au ventre. Début octobre, c'est devenu insur­mon­table. Plusieurs para­mètres se sont super­po­sés...

C'est un peu le problème. Avant de mettre en accusation l'école il faudrait démêler les causes de cette "phobie".

Justine avait eu quelques mésa­ven­tures avec des cama­rades qui se moquaient d'elle et puis la pres­sion sco­laire était trop impor­tante.

Voilà deux raisons totalement différentes par exemple.

A mon niveau, je me sou­viens notam­ment...

Il s'agit donc ici du point de vue de la mère.

...de la réunion parents-professeurs du début d'année : le pro­vi­seur et les pro­fes­seurs ont pré­senté le bre­vet comme un objec­tif majeur. Ils en par­laient comme d'un doc­to­rat, en créant un stress inutile.

C'est vrai que l'obtention du brevet est devenu un objectif presque impossible à atteindre. :transpi:
Si Mme Rocco n'était pas satisfaite de cet établissement privé particulier, elle avait toujours la possibilité d'en changer, contrairement à l'école publique. :scratch:

Comme ma fille man­quait de confiance en elle, elle a cra­qué et s'est retrou­vée dans une situa­tion de blo­cage à la fin du pre­mier trimestre.
Comment a réagi l'équipe éducative ?
Sur le moment, elle a été assez com­pré­hen­sive. L'établissement, un col­lège privé sous contrat, se ren­dait compte du mal-être de Justine et était dis­posé à ce qu'elle reste quelques jours à la mai­son. Mais pas trop long­temps, à cause du bre­vet...

Du brevet sans doute pas, mais de l'orientation sans doute. L'absentéisme prolongé dans une classe préparant à l'entrée en seconde est très problématique.

Son pro­fes­seur prin­ci­pal, très à l'écoute, a fait en sorte que Justine soit tenue infor­mée quo­ti­dien­ne­ment par ses cama­rades des tra­vaux effec­tués en classe. Problème : au bout de quelques semaines, Justine ne vou­lait tou­jours pas retour­ner en cours et le col­lège a com­mencé à s'impatienter.

A s'inquiéter, plutôt. :shock:

Nous avons donc dû faire un choix et nous avons coupé les ponts avec ce col­lège. J'ai cher­ché des établis­se­ments dif­fé­rents, des péda­go­gies alter­na­tives... Et je dois dire qu'entre les « boîtes à bac » hors contrat et les établis­se­ments cal­qués sur le modèle de l'Education natio­nale, c'est le désert.

Comprendre que le privé, c'est mauvais à cause du public... :fur

Justine a donc ter­miné son année avec le CNED, avant de décro­cher le bre­vet en can­di­dat libre.

Comme quoi c'est très possible. :P

Au bout de deux ans de cours par cor­res­pon­dance et après une psy­cho­thé­ra­pie, elle a consenti à retour­ner dans un lycée public à taille humaine, au sein d'une classe lit­té­raire en sous-effectif.

C'est-à-dire quelque chose de facile à réaliser à grande échelle. Mes classes atteignent 37 élèves...

Justine a eu des moments dif­fi­ciles mais son retour en classe s'est fait en dou­ceur.

Pourquoi accuser l'école, en ce cas ? :scratch:

Aujourd'hui, elle pré­pare un BTS en com­mu­ni­ca­tion. Elle va mieux mais ses pro­blèmes ne sont pas encore réglés.
N'est-ce pas un effet de mode de par­ler de « pho­bie sco­laire » ? Que sait-on de cette pathologie ?
Le phé­no­mène, qui recouvre plu­sieurs types de patho­lo­gies, reste encore flou. Mais ce n'est pas un effet de mode ! Notre livre le prouve : il est le pre­mier et le seul témoi­gnage per­son­nel. Il existe un autre ouvrage sur le sujet, coécrit par deux femmes méde­cins de l'hôpital Robert Debré, beau­coup plus médi­cal. Par ailleurs, je consi­dère que je fais par­tie des parents très bien infor­més et je n'avais jamais entendu par­ler de pho­bie sco­laire avant qu'un psy­chiatre n'emploie l'expression pour qua­li­fier la situa­tion de Justine.

Les enseignants en revanche en entendent très souvent parler. :santa:

J'ai alors com­pris que nous n'étions pas seuls : beau­coup d'autres familles sont confron­tées au phénomène.

Combien, environ ? C'est en effet nécessaire pour savoir si ce problème est un cas isolé ou pas...

Comment dis­tin­guer les ados qui n'ont pas envie d'aller à l'école par fai­néan­tise et ceux qui souffrent vraiment ?
Certaines per­sonnes pré­fèrent par­ler de « refus sco­laire » plu­tôt que de pho­bie. Selon moi, ce sont deux choses dis­tinctes. En ce qui nous concerne, il ne s'agissait pas juste d'un coup de blues mais d'une véri­table dépres­sion.

La dépression est un problème grave qui peut trouver sa source dans bien d'autres choses.

Quelle est la part de res­pon­sa­bi­lité des ensei­gnants dans ces situa­tions de blo­cage vis-à-vis de l'école ? Ont-ils les moyens d'agir ?
En France, les méthodes éduca­tives sont trop rigides.

On passe donc d'un cas particulier d'élève, pour des raisons bien peu circonscrites (harcèlement ou manque de confiance en soi), dans un établissement privé à un jugement sur l'ensemble d'un système éducatif.

L'éducation se concentre sur les connais­sances, au détri­ment du déve­lop­pe­ment per­son­nel et sans cher­cher à ren­for­cer la confiance en soi.

Les chiffres de l'OCDE montrent que les enfants français font partie des plus heureux à l'école : 80,4% des élèves français déclarent "tout se passe très bien dans leur école" dans l'enquête PISA 2012 contre seulement 61,1% pour la moyenne de l'OCDE.

Les parents sont cen­sés assu­mer ce rôle mais ça ne suf­fit pas ! J'ai constaté égale­ment que les ensei­gnants n'ont pas de consigne claire sur la manière dont ils doivent réagir face à des cas de pho­bie sco­laire. Il leur manque un cadre. Le sujet reste tabou. Pour que cela change, il fau­drait une recon­nais­sance de la pho­bie sco­laire et une vraie réflexion sur les solu­tions à pro­po­ser à ces ado­les­cents en souffrance.

Pour qu'il y ait reconnaissance, il faudrait déjà identifier des causes claires et déterminées. Dans les propos de Mme Rocco, seule la réunion en début d'année à laquelle elle était présente est donnée comme exemple de "pression" à l'école.
La taille non "humaine" des classes n'est par ailleurs pas une décision des professeurs.
Dernière édition: 25 Jan 2014 11:02 par Loys.

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