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Bien-être (et bienveillance) à l'école
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Les plus optimistes peuvent lire dans cette première sortie la continuation du ministère Peillon qui avait effectivement prévu de se pencher sur la vie dans les établissements. La lutte contre le harcèlement est un sujet important. Il s'inscrit dans une thématique plus large de la prise en compte de l'élève qui n'est pas le fort de l'école française, comme le révèle la dernière évaluation PISA (faite par l'OCDE en décembre 2012). En partant, le ministre sortant a d'ailleurs laissé en héritage un dossier sur l'évaluation bienveillante, bouclé, quasi prêt à l'usage.

A noter le lien logique avec "l'évaluation bienveillante".
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www.franceculture.fr/emission-rue-des-ec...apprendre-2014-04-09
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Et dans "Le Monde" du 23/09/14 : "Près de la moitié des ados français en état de « souffrance psychologique », selon l'Unicef"
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A mettre en relation avec un autre rapport de l'Unicef : "Bien-être des enfants dans les pays riches : des progrès en péril ?" (10/04/13)
Communiqué du MEN :
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- Le taux de scolarisation en maternelle est considéré comme un facteur de bien-être des enfants. Comprendre que les enfants finlandais qui ne vont pas à la maternelle sont les plus malheureux... De même pour le taux de mortalité infantile.

- Le taux de participation à l’enseignement secondaire correspond au pourcentage des jeunes âgés de 15 à 19 ans inscrits dans l’enseignement secondaire (84% en France). Le lycée se terminant en principe à l'âge de 18 ans, les jeunes inscrits à l'université à 19 ans ou avant sont donc réputés malheureux... A l'inverse en Finlande on entre dans le secondaire supérieur à 16 ans pour en sortir à 19 ans...

- La réussite scolaire ne s'évalue que par les évaluation non scolaires PISA...
- Dans le rapport le score PISA de la Finlande est supérieur à 540... alors qu'il était inférieur à 530 en 2012. Après vérification : le rapport d'origine (p. 26) s'appuie sur PISA 2009.
- En revanche le bien être des enfants ne prend pas en compte le taux de suicide chez les adolescents, un indicateur plus significatif que certains qui sont pourtant retenus. Pour les 15-19 ans (selon WHO) :
Sources :
data.euro.who.int/dmdb/
www.childsafetyeurope.org/archives/news/...info/ciir-report.pdf
Rappelons également les chiffres du sentiment d'appartenance à l'école des élèves selon PISA 2012 :
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Quelques observations sur les remarques concernant l'école.Loys dit: Le rapport est à consulter ici : "Adolescents en France : le grand malaise" (22/09/14)
Culture du classement et de la compétition en primaire ou au collège unique ?L’école remplit sa mission pour 9 enfants sur 10...
Le cadre scolaire ne semble pas oppressant pour la grande majorité des répondants : 86 % s’y sentent en sécurité. L’école semble aussi être le lieu de l’apprentissage de la cordialité dans les échanges : 93 % disent y apprendre à respecter leurs camarades et les adultes. On serait donc tenté de dire que l’école remplit parfaitement sa mission pour neuf enfants sur dix. En revanche, certaines conditions sont sources de pénibilité pour une frange non négligeable d’entre eux. Ils sont, par exemple, 72 % à avouer que leur journée est trop longue et qu’ils sont fatigués dans l’après-midi. 30 % signalent qu’ils mettent plus d’une demi-
heure pour se rendre à l’école le matin. 71 % pratiquent régulièrement une activité sportive encadrée en dehors des cours et 51 % une activité culturelle ou artistique.
… mais elle est un lieu de peur et de harcèlement.
Des résultats sont aussi assez préoccupants : 39 % des répondants disent qu’ils peuvent être harcelés ou ennuyés par d’autres enfants ou jeunes et 27 % avouent que des adultes leur font peur. On peut aussi estimer faible la proportion de 52 % des répondants qui disent pouvoir confier leurs ressentis et raconter leur problème à une adulte qu’ils apprécient au sein de leur établissement scolaire, tant ce recours semble devoir être une garantie minimale pour chacun. Enfin, 69 % des répondants disent qu’il leur arrive quelquefois d’être angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école, ce qui traduit cette culture du classement et de la compétition scolaire que les spécialistes jugent trop répandue en France comparativement à d’autres pays2.
2 Voir sur ce point Christian Baudelot et Roger Establet, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, Paris, Seuil/La République des idées, 2009.

La "peur" et le "harcèlement" sont associés à "l'angoisse de ne pas réussir". La référence citée en dit long sur la conclusion, plus idéologique qu'autre chose. D'ailleurs l'angoisse n'est éprouvée que "quelquefois" : pourquoi avoir ajouté cet adverbe qui modifie la question et sa réponse ?

On passe sans difficulté du sentiment de discrimination à la discrimination. On retrouve plus loin comme facteur renforçant le risque de consommation d'alcool : "Les adolescents discriminés à l’école par les adultes".Parmi les répondants, 3,5 % se sentent discriminés à l’école par les adultes et 8,1 % par les autres enfants et adolescents (Tableau 8). [...] la discrimination touche proportionnellement davantage les répondants vivant dans une famille monoparentale, ceux qui connaissent déjà la privation et dont le quartier de résidence est insécurisant.

Dans la partie en gras le glissement est saisissant : harcèlement par les autres élèves > insécurité dans l'établissement > peur des adultes > angoissés de ne pas réussir assez bien > système élitiste. Ce qui pourrait donc s'analyser comme des problèmes de discipline devient un problème d'élitisme scolaire.L’école source de difficultés relationnelles et d’angoisse
L’école est également un lieu où une frange importante d’enfants et d’adolescents éprouve des difficultés relationnelles. Certains s’y sentent discriminés. La proportion de ceux qui disent pouvoir être harcelés ou ennuyés par d’autres enfants ou adolescents atteint plus d’un tiers d’entre eux. Près d’un quart des répondants se sentent en insécurité à l’école. Ils ont peur de certains adultes. Rappelons aussi que 45,1 % de ces jeunes se sentent angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école, proportion qui augmente de façon sensible pour les enfants et adolescents défavorisés. Comment ne pas mettre ce résultat en relation avec le caractère méritocratique et élitiste du système d’éducation français qui, loin de corriger les inégalités, en réalité les amplifie ? Les enfants et les adolescents issus de milieux précaires ont un risque beaucoup plus élevé que les autres de connaître, non seulement des difficultés d’apprentissage des savoirs, mais aussi de faire l’expérience de souffrances directement liées à des problèmes d’adaptation et d’intégration sociale à l’école, ce que confirment, par ailleurs, plusieurs études sur le décrochage scolaire11. L’école est donc trop souvent un lieu de tensions et de mal-être pour les enfants et les adolescents, en particulier les moins économiquement favorisés. La souffrance relationnelle qui traverse l’institution scolaire devient un défi que l’on ne pourra vraiment relever que si l’on y implante des lieux ou des temps d’écoute pour être attentifs à ce que les enfants et les adolescents ont à dire.
De même peu après : "difficultés d’apprentissage des savoirs" > "L’école est donc trop souvent un lieu de tensions et de mal-être pour les enfants et les adolescents".
A noter que les adverbes des questions posées disparaissent totalement dans les conclusions :
- "Il m'arrive quelquefois d'être angoissé de ne pas réussir assez bien à l'école" > "45,1 % de ces jeunes se sentent angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école" dans la synthèse de l'étude > "45 % des 6-18 ans interrogés « se sentent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l’école »" dans la présentation de l'étude sur la page de l'Unicef > dans "Le Monde" : "Près de la moitié des sondés (45%) se sentent angoissés à l’idée de ne pas réussir."
- "A l'école, il y a parfois des adultes qui me font peur" (sens du mot "peur" ici ?) > "Ils ont peur de certains adultes" (dans "Le Monde", nouveau glissement : "près d'un quart (24 %) s'y sentent en insécurité par rapport à des adultes.")
Une école plus heureuse serait une école où les élèves pourraient dire qu'ils n'ont pas peur des adultes : voilà qui fait réfléchir...
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CRÉPUSCULE
L'étang mystérieux, suaire* aux blanches moires*
Frissonne ; au fond du bois la clairière apparaît ;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
Avez-vous vu Vénus* à travers la forêt ?
Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants ?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines* ;
L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres* dormants.
Que dit-il, le brin d'herbe ? et que répond la tombe ?
Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs*.
Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe ;
Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.
Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez ! faites envie,
Ô couples qui passez sous le vert coudrier*.
Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
On emporta d'amour, on l'emploie à prier.
Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles.
Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau.
Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles*
Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.
La forme d'un toit noir dessine une chaumière;
On entend dans les prés le pas lourd du faucheur ;
L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière,
Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.
Aimez-vous ! c'est le mois où les fraises sont mûres.
L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
Les prières des morts aux baisers des vivants.
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La moitié du rapport est consacré à la bienveillance scolaire :
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L'anxiété en mathématiques des élèves français (Figure III.4.11) est dépassée par celle des Coréens et des Japonais, pourtant en tête du classement PISA. S'y ajoute le manque de persévérance.FCPE dit: En outre, alors que l'étude PISA de 2012 montrait que les élèves français étaient parmi les plus « perdus » et angoissés face à un problème par rapport à la moyenne des élèves de l'OCDE, les résultats du questionnaire effectué auprès des élèves du collège sans notes de l'académie de Poitiers montrent que 86% d'entre eux aiment être au collège et que 63% d'entre eux ne considérent pas comme stressant d'être évalués. Et cerise sur le gâteau... 60% d'entre eux estiment qu'ils discutent plus facilement avec leur parents autour de la remise de leur bulletin. Un mieux vers les relations familles-école ? Dorénavant, les parents ne demanderont plus fébrilement à leurs enfants, dès qu'ils rentreront de l'école ou du collège, « au fait, quelle note as-tu-eu à ton dernier contrôle de français ? »
Mais étrangement, dans la Note PISA 2012 de la France :
Par ailleurs nous avons montré que le sentiment d'appartenance des élèves français à leur école est très bon...PISA 2012 dit: Même si prendre du plaisir à l’école n’est pas systématiquement un gage de réussite – ainsi dans certains pays comme le Japon, on peut réussir en prenant moins de plaisir que dans la moyenne des pays de l’OCDE – ce facteur est un élément important pour permettre aux élèves de s’épanouir, mais aussi d’avoir envie d’apprendre, et parfois compenser certaines lacunes de départ. Les différentes études PISA ont d’ailleurs montré que les élèves français prennent en général plus de plaisir que la moyenne des pays de l’OCDE dans l’apprentissage des matières. Dans PISA 2012, 65 % des élèves de 15 ans en France déclarent s’intéresser aux choses qu’ils apprennent en mathématiques (contre 53 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE) et 42 % déclarent faire des mathématiques parce qu’ils aiment cela, contre 38 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (figure III.3.9).
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Standard Error ? Mais comment est-ce calculé ?
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- Kustolovic
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=> www.irdp.ch/edumetrie/lexique/erreur_standard_mesure.htm
C'est plus ou moins calculé mais si on n'a pas les données pour le calculer, on a généralement recours au système standardisé de pifométrie, plus généralement celles listées au chapitre 4.3
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La plage et le dormeur, effectivement tout un symbole !Imaginez
Imaginez – une école qui ne ressemblerait pas à un jour de pluie, mais à un lever de soleil, qui réchauffe le dormeur sur la plage.
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.

C'est vrai que notre école a peur du genre humain...Imaginez – une école qui n'aurait pas peur du genre humain, croirait au contraire dans les vertus infinies de son intelligence.
Visiblement Léon Bellevalle ne sait pas que les élèves français se sentent bien dans leur école (voir plus haut dans ce fil).Imaginez – une école qui n'effraierait aucun élève, pas même celui qui joue au dur pour cacher ses terreurs nocturnes.

La Renaissance, temps barbare ?Cette utopie s'appelle Thélème. Elle est l'oeuvre d'un certain Rabelais, qui savait rire de tout, en ces temps reculés que l'on imagine barbareS.

L'abbaye de Thélème est... une abbaye. En aucun cas une école. D'ailleurs "Ils étaient tant noblement instruits qu'il n'y avait parmi eux personne qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d'instruments harmonieux, parler cinq à six langues et en celles-ci composer, tant en vers qu'en prose." Bref, à relire d'urgence en effet...Elle n'était pas encore possible, mais envisageable – car, arrêtez-moi si je me trompe, un homme l'a bel et bien couché sur le papier. Alors, à tous les désenchantés, relisez vos classiques !
Et où tous ceux qui voudraient devenir médecins pourraient le devenir !Imaginez – une école où, dans une parfaite égalité de traitement, chacun pourrait suivre la voix qui l'appelle.

Imaginez – une école où on ne parlerait plus de salle de cours mais de cours du temps et d'espace de vie.

Imaginez – une école où le temps ne ressemblerait pas à un piano désaccordé, qu'on s'acharne quand même à utiliser, mais à un accordéon se déployant au gré des besoins mélodiques du jour.

La poésie, le rire, des compétences du socle : ça fait rêver, effectivement.Imaginez – une école où le rire, la poésie, la musique, le romantisme seraient des compétences à acquérir plutôt qu'à dissimuler des regards du prof sous ses cahiers, sa table ou sa bonne pomme écrasée d'ennui.

Car l'école, c'est le mal !Si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous devez au mieux me penser un doux rêveur, au pire un détestable anarchiste – mais l'un comme l'autre, je peux l'être ou pas, c'est une question de circonstances. Pour vous en convaincre, méditez sur cet adage vieux comme l'harmonie, qu'on ne peut répondre au mal que par le mal. Ou alors, faites, puisque vous ne savez pas vraiment ce que vous faites : "restaurez l'ordre et la discipline !" et puis enfin, rappelez-moi quand vous aurez accédé à vos jours heureux.

Ce serait plus simple de ne pas imposer d'école du tout.Imaginez – une école où on n'imposerait pas aux nerveux les lymphatiques, aux contemplatifs les sanguins, où les profs pourraient choisir leurs élèves et les élèves leurs profs.

Imaginez – une école où il n'y aurait plus ni violence, ni harcèlement, ni discrimination, car on laisserait libres de monter leur club les amateurs de boxe, leur tabloïd les contempteurs de méchancetés, les professeurs de nationalisme leurs partis politiques.

Un monde où l'infinitif pourrait s'écrire au pluriel.Imaginez – une école où personne n'aurait totalement raison, seulement plus ou moins d'expériences, de savoir-faires...

Car la responsabilité actuelle des enseignants par exemple est illégitime....d'où découleraient plus ou moins de responsabilités légitimes.

Bref, une école lieu de vie...Imaginez, enfin – une école qui ne serait plus une école mais la vie seulement...
Heureusement que la vie ne se résume pas à des bulletins...... cette vie que tous les gamins de France, Navarre et Outre-Mer ne demandent qu'à saisir – alors même qu'avec leurs bulletins, on leur laisse à penser qu'elle est presque inaccessible.
Donc ceux qui ne s'accordent pas avec cette vision néo-pédagogique libertaire n'aiment pas leur métier ?Bonne nouvelle – mauvaise pour tous les tristes sires de la Terre – elle existe, cette école, on ne l'aide pas mais elle existe, partout où les profs aiment leur métier, protégés par des cadres responsables et humanistes.

C'est tout à fait l'école : merci, M. Bellevalle !Imaginez seulement deux secondes qu'on lui donne les moyens d'être dans toute sa splendeur. Non, ce ne sera pas la fin des problèmes, quel ennui, mais quand même, ça tombe sous le sens, ce sera mieux qu'un Monde régi par l'ignorance et la peur.
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La nécessité d'obéir, à l'école comme en d'autres endroits, procède de son équilibre économique : pour permettre à coût serré d'instruire le maximum d'enfants, on les entasse à quelques dizaines dans une classe sousLoys dit:
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.
On peut ensuite rêver toutes les thélèmes et tous les clistènes, pour le moment, on ne sait pas faire mieux, à grande échelle que le modèle standard. Et le modèle standard ne fonctionne que si tout le monde apprend à obéir. Cette obéissance est d'ailleurs une compétence utile à la société. Sortie de l'école, elle concourra au respect de la loi, à la discipline militaire, au civisme fiscal, etc.
Quoi qu'il en soit, ce refus des vertus de l'obéissance est l'axe de cet article, et sa faiblesse de principe.
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"L'école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir", c'est "Libres enfants de Summer Hill" d'A.S. Neill. Utopie généreuse qui a connu des (in)fortunes variées pour ne pas dire douteuses... Laissons Thélème à Rabelais, il y a prescription. Quant au collège Clisthène, tant mieux pour ceux qui s'y épanouissent...archeboc dit:
La nécessité d'obéir, à l'école comme en d'autres endroits, procède de son équilibre économique : pour permettre à coût serré d'instruire le maximum d'enfants, on les entasse à quelques dizaines dans une classe sousLoys dit:
Imaginez – une école où on apprendrait d'abord la liberté de vivre, avant la nécessité d'obéir.
l'autoritéla responsabilité d'un seul adulte. Cela ne peut fonctionner que si tout le monde marche d'un même pas.
On peut ensuite rêver toutes les thélèmes et tous les clisthènes, pour le moment, on ne sait pas faire mieux, à grande échelle que le modèle standard. Et le modèle standard ne fonctionne que si tout le monde apprend à obéir. Cette obéissance est d'ailleurs une compétence utile à la société. Sortie de l'école, elle concourra au respect de la loi, à la discipline militaire, au civisme fiscal, etc.
Quoi qu'il en soit, ce refus des vertus de l'obéissance est l'axe de cet article, et sa faiblesse de principe.
Cela dit, je serais curieux de voir un dispositif Clisthène en action dans ces établissements scolaires où selon le vers d'Hugo, repris en titre dans l'excellent roman de Jonquet, "ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte"... Parenthèse.
L'éducation en milieu scolaire exige le respect de règles de vie commune pour que l'enseignement se passe dans de bonnes conditions. Cela donne lieu à des frictions souvent, car les élèves veulent faire entendre leurs différences, , leurs individualités, leurs rébellions. Mais même les plus rebelles savent en leur for intérieur que l'éducation ne peut se faire dans le chaos. Qu'ils acceptent plus ou moins le contrat scolaire qui brime leurs pulsions, c'est un fait. Qu'on propose un fonctionnement éducatif différent qui vise leur adhésion en est un autre.
En effet, il me semble que l'école traditionnelle respecte le for intérieur de l'élève : tu te plies à des règles de sociabilité nécessaire, mais tu penses ce que tu veux. En revanche, une école qui voudrait absolument faire adhérer totalement un élève à son projet me semble beaucoup plus pernicieuse, intrusive, malsaine.
Au risque de passer pour un paranoïaque, cela me rappelle les institutions scolaires soviétiques et fascistes : propagande, manipulation mentale, "brainwashing", vision totalitaire de l'éducation...
Bref, d'un point de vue philosophique, ça pue... Question à approfondir.
PS : n'est pas forcément anar celui qui le proclame à tue-tête. Proudhon pensait que l'éducation à la liberté exigeait de la rigueur et des efforts, pas un joyeux laisser-aller vitaliste !
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- Hervé
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Cette organisation n'est pas un dressage au sens de Foucault, un moyen pour les classes supérieures de faire obéir et faire produire. En réalité, comme Loys l'a dit dans son échange sur Twitter, l'école est émancipation, non par son organisation mais par le but même de son organisation : l'élévation de l'élève hors de sa condition. Là où il n'y a pas école, il n'y a pas émancipation, mille exemples historique et géographique le montrent. Je n'aime pas tout, loin de là, chez Finkielkraut mais j'aime cette phrase (de mémoire) : "l'école est là pour enseigner les belles choses". Et l'on chercher en vain dans la prose de notre poète blogueur cité par Loys un peu de cette ambition.
D'accord, et mille fois même d'accord, avec le fait que l'école laisse à l'élève la liberté de l'esprit en ne cherchant pas à le faire adhérer à tout prix, au contraire de ce que certaines pédagogies "nouvelles"donnent l'impression de prôner. De ce point de vue, la peur de l'ennui est le symptôme d'une école qui se donne pour unique objectif d'occuper les élèves.
Lorsque l'on a revu le règlement intérieur de mon lycée, j'y ai fait intégrer, dans la rubrique "droits et devoirs de l'élève" que le droit premier de l'enfant à l'école est de recevoir une éducation en conformité avec ses besoins, tels que définis par la Nation (je cite de mémoire). Affirmer cela - qui n'était dit nulle part - est à mon sens important et je ne suis pas peu fier de l'avoir fait.
C'est une chose qui m'a toujours frappé, en tant que professeur d'ECJS, en faisant le cours traditionnel sur l'école laïque, gratuite et OBLIGATOIRE, L'école étant obligatoire, assimilée à un devoir, les enfants (ou leurs parents, ou ceux qui parlent en leurs noms) réclament en contrepartie des droits, au motif que droits et devoirs doivent en démocratie s'équilibrer. En gros : "puisque je fais déjà l'effort de venir, j'ai rempli ma partie du contrat et vous devez en échange me donner des droits". Et l'institution de s'échiner à (faire semblant de) donner des droits qui, dans la réalité, ne peuvent guère s'exercer (ex. les droits des délégués en conseil de classe) et qui ne génèrent que des frustrations. On le voit avec les impasses des "machins" genre CVL qui, de fait ne servent à rien.
Car c'est bien évidemment l'inverse qui est vrai. L'école est un droit pour l'élève qui, en contrepartie, doit accepter des devoirs (assiduité, respect de règles, etc.). Cela figure en toute lettre dans le Code l'éducation mais curieusement, bien rares sont les textes applicatifs, les règlements intérieurs, les cahiers d'éducation civique, etc., qui le rappellent. Curieusement, en n'assumant plus l'obligation, l'école semble avoir honte d'elle-même.

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