Les devoirs à la maison
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Rapport Dominique Glasman - Leslie Besson : "Le travail des élèves pour l'école en dehors de l'école" (2004)
Il ne s'agit pas d'une étude, mais d'une synthèse qui s'efforce de relativiser le résultat des études, comme on peut le voir ici :
Rapport de l'IGEN en 2008 : www.education.gouv.fr/le-travail-des-ele...ns-d-efficacite-4499
Dans le fil de discussion sur l'article "Copies non conformes", Jet a commencé à poser la question de la faute des parents , car ils ne veulent pas "refaire le travail des profs" à la maison. J'ai répondu que c'était normal puisque les parents n'ont pas tous les mêmes connaissances pour être capable d'aider son enfant.
Au bout de quelques messages, Loys a conseillé de traiter cela dans un sujet à part :
C'est donc chose faiteLoys dit: Un professeur ne donne pas à ses élèves des exercices hors de portée : l'exercice est le prolongement du cours, son application directe. Le travail à la maison constitue généralement la partie la plus simple et la plus répétitive de l'apprentissage. Les leçons bien apprises sont la première chose à laquelle doit veiller un parent : il doit assurer au fond, et quand c'est nécessaire seulement, un rôle de répétiteur.
Si l'élève rencontre un problème, celui-ci ne vient pas de la difficulté de l'exercice. Mais d'un défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées.
Notez par ailleurs que, même au collège, la complexité des nouveaux programmes depuis vingt ans (je songe principalement au français) rend beaucoup plus difficile l'aide parentale... Même pour les parents des milieux favorisés.
Lacunes accumulées, complexité des programmes : voici plutôt les problèmes auxquels il est urgent de s'attaquer. Mais, pour plus de clarté, vous devriez ouvrir un topic sur le travail à la maison, Frist.

Et donc la question reste la même, que faire dans le cas où l'élève fasse à un devoir réclame de l'aide ? Même si les causes peuvent être multiples, défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention occasionnel de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées, la difficulté de l'élève est réelle et doit être comblée.
De plus, la remarque de Jet :
illustre le fait que les devoirs à la maison peuvent être le seul moment (avant la conclusion d'un module devoir surveillé qui souvent note la compréhension de l'élève, mais ne sert pas souvent à revoir si besoin les enseignements pas compris) pour vérifier ces absences de, défaut d'explication occasionnel du professeur, d'un manque d'attention occasionnel de l'élève, ou le plus souvent de lacunes accumulées.A force de suppression de postes, on se retrouve avec des classes surchargées dès le plus jeune âge. Difficile, dans ces conditions, et malgré la meilleure volonté du monde, de pouvoir s’occuper de tous les élèves autant qu’il le faudrait. Et de réexpliquer à chacun, de manière différente s’il le faut, ce qu’il n’a pas compris. D’autant qu’un élève timide n’osera pas forcément manifester son incompréhension (peur des quolibets venant des camarades, …) qui ne sera pas facilement détectée à temps dans la masse des élèves.
Et donc, que doit-être la réponse du parent face à l'incompréhension de son enfant face à un devoir quelconque ? Doit-on retenir que ce n'est qu'un défaut occasionnel, qui sera remplacé le lendemain lors du prochain cours ? Mais en attendant, le travail doit être fait, n'est-ce pas ? L'élève ne doit pas rentrer en classe avec un travail non fait !
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Question difficile. Le parent ne peut de toute façon pas se substituer au professeur, ce qui n'est d'ailleurs - en apparence seulement - possible que jusqu'à un certain niveau du secondaire. En réalité, même ce qui paraît simple pour un parent, le bon geste pour apprendre à écrire par exemple, est la plupart du temps plus complexe qu'il n'y paraît et il est important que le parent n'interfère pas dans l'enseignement du professeur, sous peine au mieux de confusion au pire d'erreur. Enseigner est un métier.
Bref, il faut partir du principe que l'élève doit être autonome dans son travail. Le parent doit surtout veiller à ce que l'élève consacre le temps nécessaire au travail à la maison, ce qui est à la portée de tout le monde, même d'un parent qui ne parle pas la langue. Mieux : le parent peut jouer le rôle de répétiteur : c'est ce que je conseille le plus souvent.
Concrètement, si l'on excepte les problèmes occasionnels de défaut d'explication ou de manque d'attention, le problème principal est celui des lacunes à combler. Mon sentiment est que combler les lacunes revient souvent à combler un puits sans fond. Il faut prendre le problème à l'envers : une école qui fonctionne ne doit pas laisser un élève accumuler les lacunes.
Or, avec les cycles par exemple, c'est maintenant ce que fait l'école en permanence.
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- dans le "Café Pédagogique" du 2/10/12 : "Devoirs : Réorienter l’école, pour ne plus désorienter les parents ?" avec Séverine Kakpo.
- dans "Le Monde" du 9/10/12 : "Les Français opposés à la suppression des devoirs à la maison" (9/10/12)
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Et dans la foulée : "Mes gamins sur Internet? Jamais! Quoique..." (7/12/12)
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Certains de ses arguments sont relativement sensés. Mais c'est une question qui dépend beaucoup de l'âge des élèves.
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Allez, quelques commentaires :
M. Serrand n'a pas l'air des avoir que les enseignants ramènent aussi du travail à la maison. ET pourtant ils sont bien moins payés que certains chefs d'entreprise !Devoirs à la maison: "Comme un chef d'entreprise, mon fils ramène du boulot... après le boulot
Marc Serrand

Amusante et significative, en tout cas, cette analogie récurrente entre l'enfant et l'adulte. Comme si le travail de l'un et de l'autre étaient de la même nature. Nous sommes en plein égalitisme.
Le travail scolaire à la maison, c'est vrai que c'est nouveau.Et si on s'en débarrassait des devoirs à la maison pour les écoliers? Notre contributeur Marc Serrand défend cette idée car, selon lui, les enfants sont "débordés".
Intéressante vision du travail à la maison, dites donc..."Allo? C'est Olga... Est-ce que je pourrais parler à Sami s'il vous plait M'sieur? C'est pour l'exo de maths." Ca y est, ça recommence et c'est reparti pour une heure!

Au moins. Un petit rappel ne fait jamais de mal :Depuis le début de l'année, on dirait que mon deuxième fils est au bagne.
M. Serrand juge d'après sa propre vision du monde, reprenant l'expression méprisante de la FCPE, celle d'une "sous-traitance" du travail de l'école faite par les parents : on voit qu'à ses yeux l'école n'a doit faire le travail et le parent en être déchargé. C'est plus le parent qui se plaint que l'enfant, au fond. La relation parent-enfant de la vie moderne est une relation de pur plaisir et de pure jouissance, qui ne doit pas être parasitée par le travail scolaire et d'autres choses désagréables. Un parent qui veille à ce que son enfant travaille est un mauvais parent.Un vrai chef d'entreprise qui ramène du boulot... après le boulot. Débordé! A croire que la maison est devenue une succursale de l'école, avec de la sous-traitance de rédaction, d'exercices, de tests... Et je ne parle pas des leçons!
En réalité, les parents n'ont pas à travailler à la place de l'enfant, ils ont simplement à les mettre au travail. Signer le carnet, assigner du temps à l'enfant pour ce travail, vérifier que le travail est fait, faire réciter une leçon ou une poésie. Le travail qui est donné à la maison est le prolongement naturel du travail en cours, que l'élève doit pouvoir accomplir seul.
La complexification des programmes y est sans doute pour quelque chose...A propos des devoirs, on entend souvent parler de "démission des familles", de "l'abandon de la question scolaire", faute d'intérêt ou faute d'y comprendre goutte.

Quelle curieuse façon de penser...Mais quand je regarde autour de moi, je me dis le contraire! On dirait même que certaines familles en rajoutent, surenchérissent... Et pas seulement dans les milieux "favorisés"! Chez les copains de mon fils de milieux plus "simples", ceux dont les parents font des boulots d'ouvriers non qualifiés, de secrétaire, de caissière... ou qui sont au chômage.
Une certains permanence dans les programmes aurait cette utilité de créer du lien scolaire avec les parents, au lieu de chercher l'innovation en permanence et de renouveler de fond en comble les programmes tous les cinq ans.C'est Mounir, par exemple, dont les parents donnent des devoirs supplémentaires. C'est Zoé, que ses parents obligent à refaire tous les exercices où elle n'a pas eu la moyenne. Et je vois bien aussi certains parents qui proposent à leurs enfants d'autres méthodes "qui ont fait leurs preuves puisque c'est comme ça qu'on nous a fait faire", comme ils disent, pour résoudre les tableaux de proportionnalité de la 5e! Les enfants finissent par en perdre leurs repères.
On voit que les exercices systématiques sont traités avec beaucoup de mépris... Pourtant M. Serrand devrait se méfier car les TPE au lycée, une sorte de parodie de travail universitaire, sont aussi très souvent le règne du copier-coller.On sonne à la porte: "Bonjour M'sieur". C'est Olkan, qui vient pour le TPE avec l'aîné, qui est au lycée. Là au moins on dirait qu'ils font vraiment du boulot ensemble, un truc qui semble un peu plus construit et un peu plus sensé que les exercices à trous ou les exercices de fractions du plus jeune.
Un Google Doc : il en faut pour émerveiller M. Serrand. AU fait, quel intérêt de partager des documents s'ils viennent l'un chez l'autre ?Ils se sont même mis à travailler sur des "documents partagés" et à utiliser des outils un peu moins connus et plus drôles que les suites bureautiques classiques. Ils m'ont montré ça l'autre jour et j'ai été "scotché"!

Si je suis la logique, pour ne pas "dégoûter de l'effort", il faudrait ne pas en faire ?Je discute parfois avec d'autres parents, qui souvent ont des enfants encore en primaire. Il y a ceux qui me racontent, offusqués, que leur fille fait plus d'une heure de devoirs le soir alors qu'elle est en CM1. Et puis il y a ceux qui pensent que "c'est bien", "que ça n'a jamais tué personne"... Mais combien cela en a-t-il dégoûté de l'école, de l'effort ?

Les élèves n'ont pas à être "aidés", mais simplement mis au travail. C'est très différent. D'ailleurs en général les parents qui croient aider leurs enfants ne leur rendent pas service.Une chose est certaine: pratiquement tous aident leur enfant, en primaire.
Et pas que les ingénieurs ou les enseignants, hein! Mais aussi les parents qui n'ont pratiquement pas fait d'études... La sociologue Séverine Kakpo rappelle dans un article du Monde que dès le CP, un élève est aidé par ses parents plus de 14 heures par mois!
Bien sûr. Il n'y a de contradiction que dans l'esprit de certains parents.Pourtant, on dit qu'"un bon devoir est celui que l'élève est capable de faire tout seul".
Eh bien non justement. Ce "totalement infaisable" montre bien le manque de confiance dans l'enseignant.Je repense à ce que me racontait un parent la semaine dernière, à propos d'un "enseignement d'exploration" confié aux bons soins des enfants, pour un travail personnel du week-end. Totalement infaisable en autonomie par les enfants! Un "enseignement d'exploration", c'est un peu pour aller "plus loin" que le cours, ailleurs, et ça demande forcément au professeur d'être présent, d'animer, d'expliquer.
A noter que ce sont les fédérations de parents d'élèves qui ont réclamé ce genre de nouveautés à l'école.

Si c'est rare, pourquoi en parler dans une réflexion générale ?Le donner à faire aux enfants un vendredi soir pour le lundi, c'est les mettre à peu près tous en situation d'échec. C'est insensé! (et heureusement rare).
Mais n'était-ce pas M. Serrand qui s'émerveillait des outils de communication et de partage utilisés par son fils ?De mon côté, j'essaie de limiter la tension et la pression sur mes fils, en expliquant ce que j'attends... et ce que je n'attends pas. En leur disant que je ne rêve pas en permanence qu'ils soient premiers dans toutes les matières, ni dans une seule... Mais en leur disant aussi qu'il y a un "métier d'élèves" à exercer. Sans oublier le précieux métier de vivre, la joie de rire, de songer, de lire pour le plaisir... de jouer, d'avoir des copains et pas seulement des "collègues de travail"!
On a bien compris que M. Serrand, comme la FCPE, milite pour la suppression des devoirs à la maison. La maison doit être un lieu de bonheur familial pur et non troublé.
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- Loys
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Il y a des études qui ont étés faites sur l’efficacité des devoirs, dont un premier aperçu est disponible ici : www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/pu...ons/Avis/50-0467.pdf , page 20.
Alors, certes, il semble que ces études comprennent quelques biais, dont la grosse majorité a tendance à biaiser les résultats en faveur des devoirs. Mais on peut clairement retenir que l'efficacité des devoirs est clairement inobservée au primaire.
D'ailleurs, l'article parle clairement des devoirs au primaire, et pas ailleurs, preuve que l’élément efficacité semble être plus à l'origine des débats "récents" sur le sujet que la motivation ou les inégalités (qui ne sont pas à oublier, non plus).
Dommage que ces recherches n'abordent pas le contenu des devoirs, qui a surement une grande influence : la majorité des devoirs actuels sont des taches de répétition de maintien, pas de répétition d'élaboration (cf, pédagogie multi-épisodique d'Alain Lieury) ou de répétition de rappel (testing effect). Dommage aussi que les professeurs n'aient pas de formation là-dessus...
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Toute la question est de savoir si ce qui pose problème est le travail à la maison par lui-même ou pas.Lycée : Le travail à la maison ne paye pas
L'étude montre surtout que le travail à la maison, par sa qualité comme par sa quantité, varie beaucoup selon les lycéens.Et si le travail que vous donnez aux élèves ne servait à rien ? La question est posée dans une étude de Christophe Michaut publiée par le CREN (Université de Nantes). Basée sur les témoignages de plus de 1600 lycéens, l'étude montre que l'efficacité du travail à la maison varie beaucoup selon les lycéens.
Sans rire ? A noter l'expression "concurrence", comme si les problèmes posés par les "outils" numériques (du type sites de corrigés ou échange des devoirs sur les réseaux sociaux) était à mettre sur le même plan qu'un véritable travail scolaire.Elle met en évidence la concurrence exercée par le numérique sur le travail scolaire.
Oui, car c'est bien le fond du problème. Les nouveaux pédagogistes voudraient bien étendre cette interdiction du primaire à l'ensemble de la scolarité, pour des raison d'égalité scolaire, bien sûr (avec les résultats que l'on constate effectivement).En nous faisant pénétrer dans l'intimité des lycéens, ce travail pionnier interroge finalement les pratiques des enseignants. Faut-il continuer à donner du travail à la maison ?
En renonçant en grande partie à ce qu'on leur demande de faire... A vrai dire l'étude n'aborde pas cet aspect.De quel type ? Comment intégrer le numérique dans le travail à la maison ?
Une demi-heure par jour au lycée ?Une heure par jour
En moyenne, les lycéens sacrifient une heure par jour au travail scolaire à la maison, estime l'étude réalisée par Christophe Michaut, publiée par le CREN. La moyenne s'établit à 7h15 par semaine, sachant que le travail est un peu plus long le week end. Cette moyenne cache de grandes différences. Un élève sur trois ne dépasse pas la demi-heure quotidienne quand 10% travaillent plus de deux heures par jour.

Le problème n'est donc pas le "travail à la maison" par lui-même mais le manque de "travail à la maison".

Lycéen ? Brevet ? De quel travail scolaire parle-t-on ? Au collège ou au lycée ?Les filles travaillent plus que les garçons : en moyenne elles travaillent deux heures de plus par semaine et surtout les trois quarts travaillent tous les jours, quand ce n'est qu'un garçon sur deux.
Mais pour quel résultat ?
Tout ce temps consacré au travail scolaire est peu rentable, affirme Christophe Michaut. "Toutes choses égales par ailleurs un lycéen qui a obtenu un point de plus au brevet travaille 7 minutes de plus par semaine". La corrélation est donc très faible.

Parce qu'entre le travail au lycée et les résultats du Brevet, la corrélation de cause à effet risque d'être faible.
Nihil novi sub sole...En fait C. Michaut divise les lycéens en 4 catégories à peu près équivalentes en nombre. Il y a les productifs, issus de familles favorisées, qui travaillent beaucoup mais engrangent des résultats, les laborieux qui passent beaucoup d'heures à travailler sans grand résultat, les dilettantes qui travaillent peu et obtiennent de bons résultats et les oisifs qui travaillent peu et ont des résultats médiocres.
Ajoutons quand même pour relativiser que tous ou presque ont désormais le Brevet ou le Bac. Les "résultats médiocres" sont finalement suffisants.
En travaillant peu, au moins ils sont conséquents.Ceux-là n'attendent pas grand chose de l'école. Ils sont souvent issus de milieu populaire.

C'est qu'au lycée le par cœur est une manière de travailler totalement inadaptée...Et pour quoi faire ?
C'est que les lycéens ont des méthodes de travail très différentes. Les trois principales manières de réviser sont la relecture des cours, l'apprentissage par cœur et la réalisation d'exercices. La conception de synthèses est plus rare. Ces manières de faire impactent les résultats. Ainsi le par cœur est un signe des "laborieux".
Sans rire !?Le numérique perturbe le travail scolaire
L'étude de C Michaut a son origine dans une recherche sur les usages du numérique par les lycéens. Il montre que les usages sont surtout récréatifs.

On parle ici de "perturbation" et non plus de "concurrence" : il y a du progrès...
Il faut venir sur LVM plus souvent...Les lycéens passent 1h15 par jour en moyenne sur les réseaux sociaux, 1h23 à regarder des vidéos ou écouter de la musique et 47 minutes à faire des recherches. " On a été surpris par le temps passé par les lycéens sur le numérique", nous a confié C Michaut.
M. Michaut nous connaît mal...Pourquoi autant de travail ?
On peut se demander pourquoi les enseignants prescrivent aussi lourdement. "Je fais l'hypothèse que les enseignants pensent que ça fait progresser les élèves", nous a confié C. Michaut. "Ca peut aider des élèves moyens. Ce que les enseignants connaissent mal c'est les élèves laborieux qui prennent beaucoup de temps sans améliorer les résultats.
Et pourquoi employer l'expression "autant de travail" ? Qu'est-ce que trop de travail ? L'étude citée n'aborde pas du tout ce point, totalement inventé par François Jarraud.

Bref nous ne connaissons pas grand chose.Ils ne connaissent pas non plus ceux qui travaillent très vite".

Sauf que les résultats PISA à quinze ans évaluent moins les résultats du lycée que ceux de la scolarité antérieure.Un sujet pionnier
L'étude de C. Michaut est quasi orpheline. C'est que les études sur le travail à la maison des lycéens sont très rares. Il y a de bonnes études sur le travail au primaire comme celle de Rayou ou de Kakpo. " On a des recherches sur des activités de loisir ou professionnelles des lycéens mais pas sur le travail scolaire", nous a déclaré C Michaut. Avant lui, Denis Meuret, travaillant sur les résultats de Pisa, avait déjà mis en évidence la faible efficacité du travail à la maison.

Bref, pour résumer, comme le travail à la maison est devenu problématique pour des raisons externe, nul doute que supprimer le travail à la maison résoudra les problèmes des élèves.
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Bref, difficile de mesurer précisément le temps de travail scolaire.En réalité, la quantité de travail personnel déclarée par les jeunes ne reflète pas seulement leur niveau d’engagement dans les études. Le temps déclaré peut effectivement correspondre à la durée consacrée réellement et exclusivement aux devoirs. Mais, ce temps peut aussi être entrecoupé d’activités non scolaires qui augmentent artificiellement le temps comme rêvasser, écrire des texto, consulter sa messagerie ou encore flâner sur Internet.
D'après le graphique p. 2 59% des lycéens travaillent 1h par jour en moyenne et 29% moins d’une demi-heure.
Rien sur l'utilisation des réseaux sociaux ?Il existe une différence significative dans le temps de travail personnel entre les lycéens professionnels et les lycéens technologiques et généraux. Les premiers consacrent, par semaine, 3h15mn de moins que les seconds. […] Cette prise de distance avec le travail scolaire s’accompagne de certains comportements « déviants » plus fréquents chez les lycéens professionnels : ils envoient et/ou lisent souvent des texto durant les cours (22,5% vs 10% pour les lycéens généraux) et consultent plus Internet pendant les enseignements. Ils vont également plus souvent plagier des sites Internet pour réaliser un devoir à rendre (mais moins récupérer des corrigés) et davantage frauder lors des devoirs sur table avec leur téléphone (mais moins avec leur calculatrice) (Michaut, 2013).
Tout dépend de ce que l'on entend par "réalisation des devoirs" : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-webL’ordinateur occupe désormais une place importante dans la réalisation des devoirs.
Est-ce que la fréquentation d'un site de corrigé, d'un forum parascolaire ou des réseaux sociaux pour échanger les devoirs est considérée comme de la "recherche d'information" ?Si les lycéens sont encore peu nombreux (4,5%) à taper leurs cours, beaucoup l’utilisent pour rechercher des informations sur Internet (73,2%). Cela étant, ils utilisent surtout l’ordinateur pour un usage récréatif (jeux en ligne, musique, vidéos) ou pour communiquer avec leurs amis sur les réseaux sociaux. Alors qu’ils déclarent consacrer en moyenne une heure par jour aux devoirs, ils passent 1h15/jour sur les réseaux sociaux, 1h23 à regarder des vidéos ou écouter de la musique sur Internet, et 47 mn à faire des recherches sur Internet.

C'est une possibilité très intéressante pour développer la connaissance d'une langue (même si c'est surtout l'anglais qui est ainsi développé, soyons lucides). Mais peut-on considérer le visionnage de séries comme du travail scolaire à proprement parler et surtout en réalité combien d'élèves privilégient la version originale des films et séries ?Il convient toutefois de relativiser cette césure entre des outils dont l’usage est strictement scolaire et des applications exclusivement récréative. Certains élèves préfèreront visionner des films sous-titrés pour apprendre les langues qu’employer les logiciels recommandés par les enseignants (Guichon, 2012).
Mais l’étude indique pourtant qu’ils ont obtenu leur brevet en moyenne avec 11,2 de moyenne… Bref, dans notre merveilleuse école moderne, même les élèves "les plus éloignés des exigences scolaires" réussissent sans travail.La dernière catégorie (« les oisifs ») rassemble les élèves qui travaillent très peu et semblent les plus éloignés des exigences scolaires : ils communiquent rarement avec les enseignants et utilisent moins fréquemment les manuels scolaires. Provenant le plus souvent de milieux défavorisés, massivement inscrits dans les filières professionnelles, ils ont connu par le passé de profondes difficultés scolaires. Les loisirs numériques occupent une place majeure dans leurs activités extrascolaires, notamment les jeux sur Internet, les réseaux sociaux et les texto.
Deux remarques : le temps de travail (on l'a vu, difficile à mesurer) n'est qu'un facteur parmi bien d'autres. C'est davantage la qualité du travail qui compte : régularité, organisation, concentration, autonomie, méthodologie etc.Cela étant, suffit-il de travailler pour réussir ? Si cette recherche ne permet pas d’y répondre directement, les travaux de Denis Meuret et Claire Bonnard (2010), à partir des enquêtes PISA, révèlent l’absence de corrélation entre temps de travail (personnel et en classe) et performances scolaires (en mathématiques et en sciences) et soulignent que « l’école récompense le travail beaucoup moins qu’elle ne prétend le faire » (p. 814).
Cette étude est prudente en tout cas ("l’école récompense le travail beaucoup moins qu’elle ne prétend le faire") : elle ne conclut pas, comme le "Café Pédagogique" que "le travail à la maison ne paye pas". Les élèves "laborieux" réussissent mieux que les élèves "oisifs".
Et si "l’école récompense le travail beaucoup moins qu’elle ne prétend le faire", c'est peut-être parce qu'elle récompense d'une certaine manière, par sa complaisance généralisée, l'absence de travail.

Conclusion secondaire, plus habituelle : beaucoup de biais de lecture dans ce compte-rendu de lecture du "Café Pédagogique", pris en flagrant délit de contradiction : si le numérique est si utile, pourquoi son utilisation à la maison pose-t-elle problème ?
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- Loys
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En ce sens, soit utilisé pour éviter le travail scolaire ou s'en distraire, soit cause de sa disparition partielle, le numérique participe bien des difficultés scolaires croissantes des élèves, notamment les plus faibles.
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- mewtow
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- 60% relisent leur cours ;
- 39 % apprennent par cœur certains détails.
- trop peu réexpliquent eux-même leurs cours (faire des fiches, si c'est bien fait) ;
- et trop peu élaborent en faisant des recherches complémentaires.
Et les autres techniques efficaces, comme la re-catégorisation, le test par un pair, ou l'auto-test, ne sont même pas mentionnées.
Et évidemment, les méthodes choisies par les élèves sont corrélées au temps de travail à la maison : une méthode prendra plus de temps, ce qui biaise les résultats, empêchant de conclure à toute efficacité sur le temps de travail sur la performance.
Cela me conforte encore plus dans mon idée : au lieu de débattre du temps de travail à la maison (après tout, on peut compenser des méthodes pourries par encore plus de temps de travail...), on ferait mieux de promouvoir les bonnes pratiques concernant le contenu des devoirs et les méthodes de travail des élèves. Cela permettrait aux élèves de travailler moins, et de réussir mieux, ce qui satisferait tout le monde.
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- Loys
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Pour le reste, bien d'accord avec vous : je suggère d'ailleurs souvent aux élèves des pistes comme celles que vous indiquez. Une chose m'échappe : la "re-catégorisation" : vous m'expliquerez ?
Autre article sur la question (SE-UNSA) : ecolededemain.wordpress.com/2013/12/09/u...rnet-dapprentissage/
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- mewtow
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Pour le faire, on peut notamment créer des cartes mentales qui possèdent certaines propriétés : elles ont notamment une forme d'arbre. Et le mieux est de le faire à froid : sans relire son cours préalablement, sans se référer au cours.
Visiblement, ça marche assez bien et cela prend relativement peu de temps. Après, il faut évidemment compléter cette technique avec d'autres méthodes complémentaires.
Pour la culture générale, l'origine de cette technique vient des premiers modèles de la mémoire sémantique (celui de Quillian et al., ainsi que celui de Rosh à base de prototypes). Dans ceux-ci, la mémoire est simplement composée de catégories (des concepts). Ces catégories sont ensuite reliées entre elles via des relations taxonomiques. D'après cette théorie, les informations classées dans une hiérarchie taxonomique seraient mieux retenues.
Et c'est confirmé par l'expérience. En 1969, Bower a demandé à deux groupes d'étudiants d'apprendre une liste de 120 mots. Le premier groupe avait droit simplement à une liste non-organisée. L'autre avait une liste organisée hiérarchiquement dans une taxonomie, composée de groupes de 3/4 mots (pour respecter les limites de la mémoire de travail).
Bilan : le groupe hiérarchique retenait 3,5 fois plus de mots que l'autre groupe après une seule lecture de la liste. Et il lui fallait seulement trois répétitions pour retenir totalement la liste.
Ce conseil est toujours valable dans les modèles connexionnistes plus récents, qui se contentent de changer la méthode de stockage des concepts, et ajoutent des associations autres que taxonomiques entre concepts, ainsi qu'un processus de récupération en mémoire (l'activation diffusante). Rajouter des associations hiérarchiques en plus permet de structurer un peu plus la mémoire sémantique, ce qui ne peut faire que du bien.
Petit détail : je n'aurais pas besoin de cette technique si le professeur donnait directement cette taxonomie aux élèves, sous la forme de schémas.
Autre détail : avec un cours parfait, cette hiérarchie servirait à créer le plan directement, et je n'aurais pas besoin de re-catégoriser. Mais peu de professeurs construisent un plan autour de hiérarchies du genre : la majorité me semble plutôt utiliser des progressions linéaires, assez différentes. Alors certes, il n'est pas toujours possible d'utiliser un plan hiérarchique. Mais j'ai déjà eu à adapter les plans de certains de mes tutoriels pour les faire rentrer dans ces taxonomies, et le résultat était là. C'est un truc utile à savoir.
Voilà, désolé pour la digression.
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Extrait d'introduction :
Les qualificatifs critiques ne manquent pas pour questionner la jeunesse actuelle. Mais que savons-nous réellement de l’investissement de nos lycéens dans leur travail scolaire ? Une passionnante étude du Cren, basée sur une enquête conduite en 2012 auprès de 1 618 lycéens, vient tordre le cou à bien des a priori.
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L'étude commentée par le "Café", un brin agacé, semble lucide.
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Il en ressort qu'en vingt ans (1993-2013) les élèves travaillent en moyenne deux fois moins à la maison :
L'étude établit une corrélation avec la baisse du contrôle parental, au moins au collège. Les élèves sont également moins sérieux : "en 1993, 87 % des élèves déclarent « chercher à s’avancer » dans leur travail scolaire. En 2013, ils ne sont plus que 51 % des lycéens à ne pas faire leurs devoirs au dernier moment."6e-5e : de 6-8h en 1993 à 3-5h en 2013
4e-3e : de 8-10h en 1993 à 4-6h en 2013
Lycée : de 10-15h en 1993 à 6-8h en 2013
Mais je retiens surtout cette partie de la conclusion des auteurs de l'étude :
La culpabilisation des enseignants sur le thème de l'école inégalitaire ne fait donc qu'accroître les inégalités. On s'en doutait un peu.L’élève 2013 est plutôt bien installé pour faire ses devoirs. Il dispose d’une chambre individuelle et d’un bureau, d’un accès à Internet et peut profiter d’une aide familiale pour son travail. Ce confort environnemental ne l’incite pas pour autant à y consacrer davantage de temps, bien au contraire. Le contrôle parental allant en diminuant, l’élève en profite pour faire juste le nécessaire (exercices demandés, leçons) et pour réaliser le tout au dernier moment.
Au-delà des comportements individuels de nos élèves, l’ampleur de la baisse du temps que ces derniers consacrent à leur travail scolaire interroge notre système éducatif. Le discours récurrent sur l’école qui ne joue plus son rôle d’ascenseur social mais, au contraire, renforce les situations inégalitaires peut conduire bon nombre d’enseignants à limiter le travail de leurs élèves hors temps de cours.
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L'étude PISA : www.oecd-ilibrary.org/docserver/download...7DD252677E5004C06735
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- Loys
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Ce ne sont donc pas les devoirs qui sont "un facteur d'accroissement des inégalités sociales de réussite scolaire" (sic) mais les inégalités dans l'accompagnement parental des élèves !Les devoirs donnés à la maison sont bien un facteur d'accroissement des inégalités sociales de réussite scolaire, souligne l'OCDE dans un Pisa à la loupe.
" Les devoirs représentent une possibilité supplémentaire d’apprentissage ; toutefois, ils sont susceptibles de creuser les inégalités socio-économiques dans les résultats des élèves. Les établissements d’enseignement et les enseignants devraient trouver les moyens d’encourager les élèves en difficulté et défavorisés à faire leurs devoirs. Ils pourraient, par exemple, proposer d’aider les parents à motiver leurs enfants pour qu’ils fassent leurs devoirs et offrir aux élèves défavorisés la possibilité de faire leurs devoirs dans un endroit calme lorsqu’ils n’y ont pas accès à la maison", déclare l'OCDE.

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- Desbois
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Mais leur conclusion est somptueuse : ne donnons pas de travail personnel à faire, ainsi tout le monde est au même niveau.
Fallait oser. Au lieu de chercher à motiver les réfractaires au travail personnel, on encourage tout le monde è ne rien faire, ça s'appelle du nivellement par le bas, c'est très tendance depuis quelques décennies, les résultats sont à la hauteur de la méthode : catastrophiques.
Dire qu'il va falloir encore supporter ces conneries une vingtaine d'années avant le retraite !

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Voir aussi : www.leparisien.fr/societe/et-si-on-faisa...-10-2016-6169801.php
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