Le plan numérique pour l'école

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30 Nov 2013 11:50 - 06 Déc 2013 07:31 #8614 par Loys
A lire sur "EducaVox" du 30/11/13 : "Enseigner le numérique : j’ai changé d’avis" par Michel Guillou.


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Dernière édition: 06 Déc 2013 07:31 par Loys.

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30 Nov 2013 12:10 #8615 par Loys

Enseigner le numérique : j’ai changé d’avis

Un peu moins de numérisme ? :santa:

C’est vrai, il est encore possible de ne pas échapper au discours sur le sujet de quelques personnages plus médiatisés que médiatiques. C’est vrai aussi que les énormes bourdes qu’ils profèrent ont le mérite d’être rigolotes, de faire le buzz, comme on dit, de passer donc aisément à la postérité via les réseaux sociaux, contribuant ainsi à rendre ces détestables réactionnaires encore plus ridicules qu’ils ne l’étaient.

A qui et à quel discours Michel Guillou pense-t-il ? Autant ne pas le dire, c'est plus simple à réfuter.

C’est vrai encore que sur le sujet du numérique comme sur celui, plus étroit, du numérique éducatif, il est possible d’observer aujourd’hui d’étranges retournements de vestes…

Même chose : on restera dans l'allusion sibylline.

Comme quoi il reste un peu d’espoir.
La question d’enseigner avec le numérique ne se pose donc plus, car la question d’enseigner ne se pose pas.

Voilà qui est d'une limpidité limpidifiante.
Pourtant avec M. Guillou la question d'enseigner se pose parfois . :devil:

Notez qu’il n’est pas question pour l’école, à mon avis, d’intégrer le numérique, comme certains discours ou écrits officiels nous le serinent. Je n’aime pas ce mot d’intégration qui ne correspond pas à ce qui doit se passer. Non, il est juste question de mettre l’école en adéquation avec son temps et la société telle qu’elle est. Et donc l’enseignement et les manières d’enseigner. Et donc les contenus et les programmes.

Il est temps que l'enseignement, ses contenus, ses programmes se soumettent au tout-numérique ! :cheers:
Transposons le même discours avec l'invention de l'électricité ou de la télévision... :P

Je reviens sur ce point des programmes un peu plus loin dans ce billet car il est crucial, fondamental.
Si la question d’enseigner avec le numérique ne se pose plus...

Euh...

...celle d’enseigner le numérique continue de se poser et nombreux sont ceux qui apportent sur le sujet des réponses différentes. Que convient-il de faire exactement ?

Le numérique n'est plus un outil au service de l'enseignement mais devient lui-même un objet d'enseignement devant remplacer d'autres objets.

Certains, comme l’EPI et l’Académie des sciences et, à leur traîne, sans réfléchir une seconde, le Conseil national du numérique et certaines associations du libre, n’hésitent pas à proposer la création d’une nouvelle discipline scientifique informatique qui serait enseignée du premier degré à l’Université.

Car l'informatique est une science. :doc:

J’ai déjà dit combien cette démarche, en tentant de cloisonner mieux encore les champs disciplinaires quand tout aujourd’hui, avec le numérique justement, tend à les rapprocher...

L'idée même de champs disciplinaires est obsolète. Tout est dans tout.

...me semblait ressortir d’un néo-obscurantisme moderne. Il convient donc de la combattre. Ce ne sera pas trop compliqué tant elle est navrante.

A transmettre à qui de droit. :mrgreen:

J’ai, pour ma part, longtemps pensé — je crois même l’avoir écrit sur ce blogue — que l’urgence commandait de proposer, à côté des disciplines traditionnelles, un nouvel enseignement du numérique.

Michel Guillou aurait été un "néo-obscurantiste" convaincue d'une idée "navrante" ? On ne peut y croire. :mrgreen:

J’ai même imaginé, je crois bien, que cet enseignement soit pris en charge, dans leur emploi du temps, par des professeurs volontaires et compétents, à commencer par les professeurs documentalistes dont nombreux sont déjà formés à cet effet. Je crois avoir lu que certains m’appuyaient dans cette démarche. J’ai même proposé de réfléchir, l’été dernier, pour appuyer le travail d’OVEI, à un référentiel complet sur ce sujet de l’enseignement du numérique, intégrant l’éducation aux médias, l’éducation informationnelle, les littératies numériques et médiatiques, des éléments d’algorithmique, de programmation, des éléments juridiques, philosophiques, civiques, économiques… Et puis j’ai réfléchi.

Dommage que Michel Guillou n'ait pas réfléchi avant...

Et j’ai changé d’avis.
Si l’école doit réussir sa mutation et se mettre à l’heure numérique, il ne faut pas créer de nouvelle discipline. C’est inutile. En revanche, chaque discipline existante doit s’éclairer, s’enrichir, s’augmenter dirait-on aujourd’hui, de la dimension du numérique. C’est devenu nécessaire.

Cette dernière formule ("c'est nécessaire") suffira comme argumentaire. Le numérique ne peut qu'augmenter l'enseignement. Jamais lui porter préjudice de quelque façon que ce soit. Bonne définition du numérisme.

C’est tout l’enjeu de cette mission si importante de la refondation que Vincent Peillon a confiée à Alain Boissinot, le 10 octobre dernier. Ce dernier, nommé donc à la présidence du Conseil national des programmes, a déjà commencé, avec ses collègues et les experts qu’il a choisis, le travail de réécriture des programmes de l’école du socle, de la maternelle au collège.

Certains venaient à peine d'entrer en vigueur...

C’est là un chantier fondamental.

... et traité donc dans la précipitation.

J’ai pu rencontrer Alain Boissinot récemment. J’ai pu lui poser quelques questions et tout ça fait l’objet d’un reportage vidéo qui sera projeté bientôt sur l’événement des « Boussoles du numérique » à Cenon, près de Bordeaux, le 12 décembre prochain.
Attention, aguichage : vous verrez et lirez tout cela bientôt !

Nous l'attendons avec impatience. :mrgreen:

J’espère bien trouver le temps de transcrire ses propos, soyez patients. Cela fera l’objet d’un nouveau billet ici et sur le site Éducavox dans les premiers jours de décembre.
Dans l’attente et sans déflorer les propos du président du CSP, ce dernier, qui présentera son plan d’action au Conseil supérieur de l’éducation le 6 décembre prochain, semble décidé à construire les nouveaux programmes de l’école du socle à l’éclairage de la dimension paradigmatique du numérique...

En voilà une nouvelle qu'elle est bonne. Quel cachottier, ce M. Boissinot !

...en toute conscience des conséquences sur la formation des maîtres, les postures, les modalités d’enseignement, les espaces, les temps et surtout l’évaluation.

Tout un programme.

Pas question pour lui donc d’une nouvelle discipline, ce sont bien les disciplines existantes qui doivent partager la prise en compte des littératies numériques et médiatiques.

Qu'est-ce que c'est exactement que les "littératies numériques" ? Et est-ce que la littératie tout court ce ne serait pas plus important ?

Un fort regret pour ma part : les programmes du lycée ne seront modifiés que plus tard. Quand ? Sauf accident tectonique, notre vieux baccalauréat inadapté est donc encore là pour quelques années encore.
C’est bien malheureux.

"Inadapté", mais on ne saura pas pourquoi. Le numérisme ne s'embarrasse pas d'explication : il n'est qu'injonction et célébration. Il est vrai que Michel Guillou, commentant mon expérience, n'a pas même compris ce qui se jouait dans un commentaire de texte au bac de français...

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03 Déc 2013 21:57 #8676 par Shane_Fenton
Quand j'ai lu le titre, j'ai cru qu'il s'agissait de quelqu'un qui avait milité pour l'introduction "du numérique" à l'école avant de comprendre son erreur et de faire machine arrière. Et puis en voyant le nom de l'auteur je me suis dit : non, pas vraiment.

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06 Déc 2013 07:30 - 08 Déc 2013 14:18 #8723 par Loys
Bientôt sur "EducaVox" : "Alain Boissinot : « Il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement »" par Michel Guillou , consultant et expert du numérique à l'école (5/12/13).

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Dernière édition: 08 Déc 2013 14:18 par Loys.

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08 Déc 2013 09:25 - 17 Aoû 2014 10:56 #8762 par Loys
Quelques commentaires sont nécessaires, passée la première partie très générale de l'entretien.

M. G. : Donc, parallèlement, si j’ai bien compris, seront menées des investigations sur les programmes des collèges…
Alain Boissinot : Tout à fait. Le socle commun couvre l’ensemble de la scolarité obligatoire et, en parallèle et en même temps, parce que l’objectif c’est justement d’articuler la définition du socle commun et les programmes d’enseignement, on va travailler dans les semaines qui viennent sur les programmes de l’école primaire et les programmes du collège.

Le socle commun sert désormais de référence pour la conception des programmes, et non plus l'inverse.

M. G. : Et plus tard viendra le lycée ?
Alain Boissinot : Et dans un deuxième temps, viendra le lycée mais, pour le moment, on a déjà fort à faire…
M. G. : Notre propos aujourd’hui est centré sur le numérique et la place importante qu’il prend maintenant dans la société et les pratiques des jeunes en particulier. L’école ne peut pas y échapper.

Ainsi les choses sont dites, comme avec Michel Serres : "On n'arrête pas le progrès" n'est plus un constat mais une injonction.
Subissons puisque nous ne pouvons que subir : toute une vision de l'éducation.

Puisque la question d’enseigner avec le numérique ne semble plus se poser...

Au moins pour Michel Guillou , qui, rappelons-le, n'est pas un enseignant. :xx:

...comment pensez-vous que les programmes puissent prendre en compte l’enseignement du numérique ? Certains pensent à une nouvelle discipline…

On se demande bien laquelle. :devil:

Alain Boissinot : Alors la question est vaste et il y a plusieurs facettes.
Première remarque : moi, j’ai une conviction, c’est qu’on arrive à un moment où, en effet, les pratiques du numérique se développent dans les classes...

Et malheureusement pas nécessairement pour le meilleur, mais ça, n'en parlons pas. Le numérique est toujours vertueux. :santa:

...et où on est en mesure de franchir un seuil, à condition d’en tirer toutes les conséquences. Et là, c’est la responsabilité de l’institution, c’est-à-dire qu’on ne peut plus laisser simplement les choses se faire empiriquement sur le terrain mais il faut qu’on voie comment on accompagne ce développement.

Subissons, mais en "accompagnant" ! :doc:
L'expression "laisser simplement les choses se faire empiriquement sur le terrain" renvoie uniquement au numérique institutionnel, force d'innovation forcément positive.

Alors ça pose un certain nombre de questions auxquelles la dernière loi de refondation de l’école tente d’apporter des éléments de réponses.
Premièrement, il faut coordonner ce développement du numérique, l’organiser, fournir des outils ou aider à ce que les outils se développent, c’est le rôle du service public du numérique éducatif qui est un enjeu, je crois, important sur lequel travaille mon amie et collègue Catherine Bizot et je crois que ça permettra de mettre en synergie beaucoup de choses qui, de fait, sont en train de se développer sur le terrain.

Vaste programme. J'aimerais bien savoir comment le numérique, anarchique ou commercial et majoritairement étranger (services et produits), pourrait se développer de manière coordonnée au sein de l’Éducation nationale française. :santa:

Mais on franchira un cran de plus et surtout l’institution pourra aider à ce développement.

A noter que ce développement est supposé nécessairement positif. A ce sujet pas le moindre début de commencement de réflexion, sur les retombées sur la lecture par exemple, sur le travail personnel, sur le coût...

Et puis, la deuxième condition essentielle, c’est qu’effectivement il faut qu’on tire toutes les conséquences dans la définition des programmes et là on en vient aux missions du Conseil, des différents outils, des différentes pratiques que permet le numérique.

Le numérique est toujours conçu comme un "outil" et le propos reste très général et très vague.
Un couteau est un outil. Et un couteau a été défini, pensé, pour un usage précis par une personne précise. On ne met pas un couteau dans les mains d'un enfant. Bref, selon qui l'utilise et dans quelles circonstances, non seulement un couteau n'est pas nécessairement utile mais il peut être dangereux.
Ajoutons que l'immense majorité de ce que M. Boissinot appelle confusément "le numérique" n'est absolument pas conçu pour être utile à l'école : c'est même tout le contraire. :spider:

Et je crois qu’il faut insister sur le fait que le nouveau Conseil supérieur des programmes qui débute donc ses travaux a un champ d’activités que le ministre a souhaité large, de ce point de vue, puisque contrairement aux Conseils qui avaient existé dans le passé, son décret de création comme la loi d’ailleurs elle-même de refondation de l’école, prévoient explicitement que le Conseil est légitime pour s’intéresser non seulement aux programmes, au sens le plus traditionnel du terme, c’est-à-dire les contenus d’enseignement, disons, mais aussi aux pratiques pédagogiques mises en œuvre et notamment à tout ce que permettent les nouveaux outils comme le numérique...

L'expression "le numérique", avec tout ce qu'elle suppose d'indéfini (qu'est-ce que "le numérique" ?), est utilisée comme un mantra qui se suffit à lui-même. Elle est supposée moderniser n'importe quel discours. :shock:
Les programmes s'imposent aux enseignants. Mais qu'est-ce à dire ici ? Que les pratiques pédagogiques doivent aussi s'imposer aux enseignants, et notamment les pratiques numériques ? :shock:

...et de la même façon, le Conseil est invité à s’intéresser à l’évaluation, ce qui est point tout à fait essentiel, et à la formation des maîtres. Donc il s’agit de tenter de couvrir toute la chaîne, les contenus d’enseignement, certes, mais aussi la formation des enseignants qui est au moins aussi importante que la définition des programmes et puis les outils qu’ils mettent en œuvre.
Donc on va effectivement se poser le problème du numérique. De ce point de vue et par rapport à votre question, et en essayant d’aller à l’essentiel, il me semble que le sujet n’est pas d’enseigner le numérique en tant que tel ou de créer une nouvelle discipline — bon, on peut en débattre — mais ça n’est pas cela l’essentiel du problème.

Il serait surtout très intéressant de définir ce que signifie "enseigner le numérique". :P

Le problème, il est sur deux points. Il est comment revivifier l’ensemble des enseignements actuels dans les différents domaines disciplinaires par le numérique, puisque le numérique n’est pas simplement un outil....

Le numérique n'est pas seulement un "outil" (sic), c'est plus qu'un outil. :doc:

... et il ne s’agit pas simplement de passer du tableau noir au tableau interactif...

Ce qui constitue un indéniable progrès. :doc:

...ça n’est pas uniquement une modification au niveau de l’instrumentation de l’enseignement, ça met en cause les pratiques, les contenus d’enseignement mêmes, et ça, il faut qu’on s’interroge là-dessus.

Curieux "outil" qui commande aux usages et même aux finalités que l'école se donne. Comme si, pour bêcher la terre, on disposait d'un râteau et que finalement, pour s'adapter à l'outil, on ne faisait que ramasser des feuilles mortes. :santa:

Qu’est-ce que le développement du numérique fait bouger en français, en éducation morale et civique, en économie pour permettre d’une part de mieux enseigner ces différentes disciplines...

Ça, pour "faire bouger", ça fait bouger ! Reste à savoir dans quel sens. :fur
Et une réflexion sur ce que le numérique retire à ces enseignements ? Il n'y en aura pas... Bel exemple de numérisme...

...et d’autre part pour faire en sorte que ces disciplines contribuent à rendre les élèves plus experts,...

On l'a bien vu avec mon expérience : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-web

... à la fois en réception de tout ce qui relève de la communication par le numérique, mais aussi en matière de création ?

L'enseignement numérique doit donc servir à rendre "expert"... en numérique ! :cheers:

Ma collègue Catherine Bizot y insiste beaucoup et à juste titre : il faut que les apprentissages des élèves aillent dans les deux sens, non seulement des consommateurs de numérique mais aussi, dans un certain nombre de domaines, des créateurs d’informations, des diffuseurs d’informations.

"diffuseur" on peut comprendre mais qu'est-ce qu'un élève "créateur d'informations" ? :shock:

Donc il faut que tous les programmes de toutes les disciplines témoignent de cette réflexion-là et la prennent en compte.
Et puis il y a un deuxième axe : c’est que nous devons nous interroger sur tous les déplacements pédagogiques qu’induit le numérique c’est-à-dire sur le fait qu’il devient à la fois possible et nécessaire, grâce au numérique, d’enseigner autrement.

Ah "enseigner autrement", c'est nécessairement enseigner mieux. On le voit bien depuis que cette démarche s'applique à l'école française, les résultats sont éblouissants.
L'enseignement "grâce au numérique" est donc présenté officiellement comme une nécessité.

Le numérique, ça modifie les conditions d’accès à l’information.

Certainement. Et alors ?
Que le président du tout nouveau Conseil supérieur des programmes confonde lui-même instruction et information ou savoir et connaissances a quelque chose de saisissant. :|

Certains poussent alors assez loin le trait mais peut-être ont-ils raison d’ailleurs, en parlant de pédagogie inversée — je pense aux travaux de Michel Serres, je pense à beaucoup d’autres témoignages en ce sens — qui disent, par exemple, au fond, à l’origine le rôle du maître c’était d’apporter des informations, et puis ensuite les élèves se débrouillaient à partir de ce qu’on appelait le fameux travail personnel de l’élève, à l’école ou à la maison.

Faut-il vraiment répondre à tout cela ? :shock: Je renvoie à mon analyse des "travaux" malveillants à l'égard de l'école de Michel Serres , inspiré par sa grande expérience pédagogique dans une université d'élite américaine..
C'est vrai qu'un professeur de mathématiques ne fait qu'"apporter des informations". La construction du raisonnement déductif en est un bon exemple... De même apprendre à lire ou à rédiger en français, à comprendre une phrase dans une langue vivante etc.. Tout ceci relève uniquement de l'"information". Instruire, c'est informer. :doc:

Eh bien au fond, est-ce qu’on n’est pas en train de vivre par rapport à ça une révolution copernicienne ? L’apport d’information se fait maintenant autrement que par le maître, très largement...

Avant, pour ce qui est de l'information, manuels, dictionnaires, encyclopédies etc. n'existaient pas. :doc:

...et donc le rôle du maître doit se repositionner, aux côtés de l’élève pour l’aider à maîtriser cette masse d’informations, pour l’aider à construire à partir de là des compétences et des connaissances.

A partir de quelles "informations" exactement construit-on une résolution d'équation ?
On retrouve (nouvelles technologies, nouvelles pédagogies) le même constructivisme qui a fait tant de bien à nos écoles, avec par exemple l'observation réfléchie de la langue.

Et ça, ça déplace aussi évidemment les programmes, puisque les programmes traditionnels définissaient d’abord historiquement une somme de compétences qu’on était supposé décerner aux élèves, eh bien là il faut aussi que les programmes tirent aussi les conséquences de cette évolution rendue possible par le numérique...

Une "évolution" forcément positive : pourquoi enseigner à commenter un texte quand des commentaires de textes sont disponibles en ligne ? :santa:

...et définissent sans doute davantage des progressions permettant aux élèves de construire progressivement leurs connaissances et leurs compétences. C’est tout ce champ qui est devant nous, il faut qu’on essaie de tenir à la fois toutes les pièces du puzzle pour, comme je le disais tout à l’heure, au fond, franchir ce point critique auquel nous arrivons actuellement.

Avec un numérique en constante évolution, bon courage ! :P

M. G. : Deux autres points, si vous le voulez bien. Vous avez peut-être entendu parler de François Taddéi, qui est enseignant-chercheur en biologie à Paris-Descartes, qui a créé et dirige depuis 2005 un Centre de recherches interdisciplinaires qui fait se croiser, se rencontrer les disciplines. Ce à quoi il croît, c’est que le numérique, justement, permet des échanges, des passerelles nombreuses entre ces dernières. Comment les programmes, qui seront peut-être définis discipline par discipline, peuvent-ils permettre ces passerelles ? Les champs disciplinaires sont-ils définitivement cloisonnés ou pourra-t-on ouvrir des espaces communs ou de la transversalité ?
Alain Boissinot : Cette question du cloisonnement, des champs disciplinaires est une question qui, au demeurant, se posait avant le numérique. Il y a longtemps que de bons esprits s’interrogent sur les limites du cloisonnement excessif des disciplines et sur le risque de segmentation et de saupoudrage des savoirs.

Les bons esprits qui ont créé les PEGC par exemple. Le décloisonnement a du bon aussi dans la gestion des personnels. :doc:
Le décloisonnement est à l’œuvre à l'école depuis les nouveaux programmes des années 1990 et depuis les élèves n'ont pas du tout l'impression d'un saupoudrage des enseignements, bien sûr ! :twisted:

Il y a des expériences, je pense à l’enseignement intégré des sciences et de la technologie au collège, qui cherchent déjà à remédier à ça.

Un professeur de technologie peut bien enseigner les mathématiques, et inversement. :doc:

Bien évidemment, c’est une des questions qui est devant nous et qui a déjà été rencontrée aussi à propos de la définition du socle commun.

Cette belle réussite démocratique.

Lorsqu’on s’interroge sur les compétences que les élèves doivent acquérir pendant la scolarité obligatoire, on rencontre un certain nombre de compétences transversales, comme on dit, qui relèvent de différents champs disciplinaires et pas simplement d’une matière parmi d’autres. Donc on est amené à se reposer la question de ces acquisitions transversales, de ces relations interdisciplinaires et, sans doute — alors, au niveau de l’école primaire, c’est une idée qui est en général bien acceptée puisqu’elle relève de la polyvalence du maître, au niveau du collège, c’est plus difficile — il faudra sans doute essayer de travailler sur cette notion de transversalité plus grande des apprentissages.

Et primariser le collège en rendant les professeurs polyvalents ! :doc:

Et c’est vrai que là, le numérique devrait être un facilitateur dans cette approche, parce que, en mettant à disposition des élèves, d’une part des connaissances très nombreuses et très diverses....

N'importe quel manuel met déjà à disposition des élèves des connaissances trop nombreuses pour être assimilées en un temps donné. Alors le web...
Sans compter qu'un manuel offre des connaissances sélectionnées, validées, triées et organisées, adaptées à un niveau. Tout le contraire du web en somme. Un manuel permet l'élaboration progressive d'une culture personnelle permettant ensuite d'appréhender n'importe quelle ressource numérique et de juger de sa qualité.
Il est amusant de constater que les nouveaux pédagogues célébrant le web renoncent ainsi aux bases les plus élémentaires de la pédagogie.

...et, d’autre part, des outils et des pratiques qui, par définition, sont transversales, qui ne sont pas propres à telle ou telle discipline, le numérique aide à construire des démarches complexes, à mettre l’élève face à un projet global, face à une problématique globale, et à aller chercher des ressources dans tel ou tel domaine disciplinaire.

C'est effectivement très pertinent de proposer aux élèves d'aujourd'hui, qui sont perdus même pour les compétences les plus simples comme lire et écrire, même en fin de scolarité obligatoire , des "démarches complexes".
Pédagogie de projet donc et enseignement par compétence : le numérique est la bouée de secours des nouvelles pédagogies !

Donc, là encore, le travail, de mon point de vue, c’est de tenter de mettre en synergie les perspectives qu’on se donne en matière d’acquisition de connaissances, une démarche […] des savoirs et la mise en œuvre d’outils qui, effectivement, permettent de développer des pratiques nouvelles et, elles-mêmes, moins cloisonnées que les pratiques antérieures.

Décloisonnement et interdisciplinarité vont retrouver un nouveau souffle à l'école : réjouissons-nous.
A noter qu'aucun exemple concret n'est donné de toutes ces merveilleuses possibilités. J'en proposerais un que nous avons commenté ici, pour mettre intelligemment en relation les SVT et la grammaire .

Au fond, tout ça doit relever d’évolutions non pas en parallèle, mais d’une même évolution globale et qui, à certains égards, est un peu un changement de paradigme au sein du système éducatif.

"changement de paradigme", voilà une expression qui impressionne.

C’est une nouvelle logique qui est en train de se développer qui devrait d’ailleurs aussi permettre d’aborder différemment la question du temps scolaire, la différence entre le travail que l’élève fait pendant la classe, le travail qu’il fait dans ce qu’on appelait les CDI et le travail qu’il fait à la maison, cette différence, elle s’estompe par rapport au cadre traditionnel.

Ce qui est bien, c'est qu'avec ce "changement de paradigme", l'élève peut travailler tout le temps.
A noter pour les professeurs-documentalistes que les CDI ne s'appellent officiellement plus les CDI. :doc:

De même, le temps de la classe et le temps que l’élève va passer devant son ordinateur...

Dores et déjà plus que face à ses professeurs.

....et on sait qu’il devient de plus en plus important, ces temps-là, ils vont se rencontrer, ils vont se croiser au moins partiellement.

Toujours pour le meilleur, bien sûr.

Donc les cadres traditionnels de l’enseignement, le temps, l’espace, le cadre de la classe, tout ça est remis en cause à travers ces évolutions...

Précisons : ces évolutions subies, et en dehors de la classe.

... et le problème, c’est de tenter de faire en sorte que ça ne donne pas le sentiment d’une crise des apprentissages traditionnels ou d’une dispersion des élèves mais que ça débouche sur de nouvelles démarches cohérentes.

C'est comme si c'était fait ! Ne craignez pas la moindre crise des apprentissages traditionnels ou la moindre dispersion des élèves : tout ceci n'est qu'un "sentiment".

Et les nouveaux programmes, tels que nous avons, me semble-t-il, à les penser, doivent intégrer toutes ces dimensions-là.

Les programmes vont donc inclure le temps hors-scolaire ?

C’est vraiment cela l’enjeu qui est devant nous.
M. G. : Si vous me permettez un prolongement, M. le président, est-ce que la formation des maîtres n’est pas là un enjeu très important de ce décloisonnement, de cette ouverture-là ? Il y a quand même un certain nombre de barrières historiques, dans ces instituts de formation des maîtres, appelées aujourd’hui ESPE…

Eh oui, des consultants brillants et experts autoproclamés du numérique n'y sont pas reconnus à leur juste valeur, par exemple.

Alain Boissinot : Oui, tous les rapports montrent, et d’une certaine manière, c’est évident, que la formation des maîtres est au moins aussi importante que l’élaboration des programmes à proprement parler. On peut faire les meilleurs programmes que l’on veut, que l’on souhaite, si ils ne sont pas acceptés par des maîtres qu’on a aidés à les mettre en œuvre, ils ne serviront pas à grand-chose. La formation des maîtres est un enjeu essentiel, le Conseil supérieur des programmes, de par son décret de création, est d’ailleurs invité à faire des suggestions en ce sens, et je crois que c’est en effet très important que la réflexion sur les programmes et la réflexion sur la formation des maîtres se rebouclent et ne soient pas menées en parallèle.

Une bonne formation des maître, tout le monde sera d'accord sur ce point. Reste à savoir ce qu'est une bonne formation. :devil:

Donc bien évidemment, il faudra que ces questions-là soient traitées dès la formation des maîtres. Je suis peut-être trop optimiste mais, malgré tout, ceux qui sont actuellement recrutés, les jeunes qui sont recrutés actuellement, pour devenir enseignants sont tous des jeunes de la génération du numérique et ils ont, de ce point de vue-là une culture qui est probablement plus proche de celle des élèves que de la culture de leurs aînés....

C'est vrai que les aînés sont totalement coupés du numérique. Comme ils sont nés à une époque où les ordinateurs n'existaient pas, ils ne savent pas les utiliser. :doc:

... donc on peut penser qu’ils entreront assez volontiers dans ces logiques-là...

Entendre : ils seront suffisamment malléables.

....et il faut qu’on se donne les moyens de les aider en termes de production d’outils et aussi en termes de perspectives pédagogiques, de définition des épreuves d’examens.

Qu'est-ce à dire, la "définition des épreuves d’examens" ? Quel rapport avec la formation ? :scratch:
Faut-il s'attendre à ce que le bac soit enfin connecté ?

Par exemple, à l’heure du numérique...

Une expression qui ne présage jamais une pensée critique. :mrgreen:

...les procédures d’évaluation que l’institution prévoit dans les différents examens doivent, me semble-t-il, évoluer.

Encore une fois l'outil devient la fin. Après les programmes, ce sont les examens qui doivent se conformer à la tyrannie du numérique.

On n’évalue pas l’orthographe de la même manière à l’époque du correcteur d’orthographe...

C'est surtout qu'il devient inutile de l'enseigner, non ? :devil:
Et comment l'évalue-t-on, précisément ?

...on n’évalue pas la géographie de la même manière quand Google permet de repérer tous les sites du monde et de les regarder en relief sur l’écran de l’ordinateur.

Comment l'évalue-t-on alors ? Qu'est-ce qui change si fondamentalement ?

Donc il faut intégrer dans les contenus d’enseignement, dans les pratiques d’enseignement, dans les méthodes d’évaluation…

Visiblement il faut beaucoup plus que l'"intégrer"... :fur

Là encore, ce sont des déplacements professionnels. On a déjà connu ça, d’une certaine manière, quand les mathématiciens ont dû prendre en compte les effets de la présence des calculatrices entre les mains des élèves et dans les salles de classe, ça les a amenés à redéfinir ce qu’était, par exemple, l’évaluation en mathématiques et, évidemment, les épreuves de mathématiques maintenant ne sont plus de même nature que ce qu’elles étaient autrefois.

Effectivement, et il n'a guère de quoi se réjouir. On peut même donner à l'épreuve de mathématiques dans la série scientifique des QCM sans justification.

Je crois que, toutes choses égales d’ailleurs, il faudra aider les enseignants à imaginer des pratiques professionnelles, des pratiques d’évaluation qui tiennent compte des nouveaux outils.

Les sites de corrigés en ligne ou les réseaux sociaux permettant les échanges de devoirs doivent être reconnus comme des outils. :doc:

M. G. : Ma dernière question porte, de manière plus pratique, sur les conseils que vous pourriez donner aux enseignants qui sont confrontés aujourd’hui à des difficultés. Les corrections des devoirs sont maintenant disponibles en ligne, sur des sites où l’élève paie un ou deux euros pour y avoir accès, sans d’ailleurs que le maître le sache et sans qu’il puisse vérifier les sources des travaux personnels faits à la maison. Comment faire ?

Ah quand même ! La possibilité que le numérique puisse poser quelques petits problèmes est évoqué. Par contre aucune réponse ne sera apportée à la question posée...

Alain Boissinot : Je ne sais pas si j’ai des conseils à donner mais je peux comme tous les enseignants réfléchir sur les évolutions qui vont se mettre en place.

Et des renoncements surtout.

Je crois qu’il y a des facettes traditionnelles du métier qui vont, effectivement, perdre de leur importance. Il est clair que la notion de contrôle de connaissances n’a plus la même signification lorsque les connaissances sont, à condition de savoir un tout petit peu s'y prendre, aisément disponibles en ligne.

C'est vrai qu'un commentaire de texte ou une résolution d'équation, ce sont finalement de bêtes "contrôles de connaissances". Et effectivement il y a cette restriction amusante, qui s'applique à un élève comme à un adulte : "à condition de savoir un tout petit peu s'y prendre"... :P

C’est ce que raconte quelqu’un comme Michel Serres qui dit « Autrefois, quand je commençais un cours devant mes étudiants, je me demandais : “qu’est-ce qu’ils ne savent pas et que je dois leur apprendre ?” et maintenant je me demande : “mais qu’est-ce qu’ils savent déjà et que je ne dois surtout pas répéter parce que je vais les ennuyer ?” ».

Car les élèves du primaire ou du collège à Gennevilliers, comme les étudiants brillants (et souvent fortunés) de Stanford, savent déjà tout. :doc:

Alors ça, c’est vrai pour tout le monde, c’est-à-dire un enseignement conçu d’abord comme transmission de connaissances puis ensuite comme contrôle de l’acquisition de ces connaissances, il est effectivement remis en cause par les nouveaux outils.

Car des connaissances qui sont en ligne sont des connaissances acquises : "je google donc je sais" . :doc:

Mais je ne crois pas qu’il faille le regretter...

L'avenir le dira bien assez tôt. :devil:

... je crois que ça déblaie le terrain précisément pour des activités professionnelles qui seront d’autant plus intéressantes. L’exemple de l’enseignement du français : on prendra peut-être moins de temps pour vérifier la notice biographique de tel ou tel écrivain, et je ne suis pas sûr qu’il faille le regretter, en revanche on aura davantage de temps, par exemple, pour accompagner les élèves dans des travaux de production de textes, des travaux d’écriture.

L'exemple est bien choisi. :shock:

On peut, grâce au traitement de texte, grâce au numérique, faire des choses extrêmement intéressantes en matière de suivi des corrections d’un texte, d’élaboration progressive d’un texte plus achevé, voilà, de nouvelles pratiques deviennent possibles qui, effectivement, vont occuper un espace, un temps qui sont libérés par rapport aux pratiques anciennes.

Évaluer un texte élaboré est déjà un travail important, alors évaluer son élaboration pour chaque élève... :santa:

Alors tout cela modifiera sans doute les facettes de nos disciplines, je ne crois pas que ça soit du tout un déclin, je crois qu’au contraire, ça leur permet d’aller au cœur de pratiques plus intéressantes et plus riches que les pratiques traditionnelles.

Il suffit de le dire pour s'en convaincre. En tout cas il faut retenir que les nouveaux programmes seront fondés sur cette "croyance" qui correspond bien à ce que j'appelle le numérisme.

En tout cas, c’est notre responsabilité que d’essayer d’imaginer ces nouvelles pratiques d’enseignement.

Imaginons-les, expérimentons-les, évaluons-les et éventuellement ensuite appliquons-les. :evil:

M. G. : Je termine, M. le président. Il y a pourtant, me semble-t-il, une sorte de collision entre les programmes, tels qu’ils sont, et ces nouvelles pratiques qui commencent à se développer. Il y a un vrai hiatus, de vraies difficultés que vivent au jour le jour les professeurs…

C'est vrai que les programmes constituent un poids insupportable pour ces "nouvelles pratiques" (qui encore une fois ne sont guère détaillées).

Alain Boissinot : Alors il y a sans doute en effet un hiatus entre la logique ancienne qui continue à fonctionner y compris, c’est vrai, dans la lettre des programmes, même si ils ont cherché à évoluer, et puis les pratiques qui se développent quotidiennement dans les classes.
Alors je crois qu’à ça il faut répondre de deux manières : d’abord il faut en effet que nous ayons une réflexion pour faire évoluer les programmes et nous allons le faire et c’est bien le sens des missions qui ont été confiées au Conseil supérieur des programmes.

Les professeurs qui font tweeter leurs élèves en classe pour réviser le bac de français , ces pionniers et ces martyrs du numérique à l'école, peuvent d'ores et déjà se réjouir. :cheers:

Mais il y a un autre niveau de réponse. Je crois que, de même que nous sommes sortis d’un certain nombre de pratiques traditionnelles, nous sommes aussi sortis d’une logique où l’institution pouvait prétendre fixer depuis la rue de Grenelle, en ayant consulté quelques experts, si compétents soient-ils, l’ensemble des pratiques pédagogiques que devaient mettre en œuvre tous les enseignants de France.

Voilà qui dit à peu près l'inverse de ce qui a été dit plus haut sur l'accompagnement et la coordination du développement du numérique ou la formation des maîtres. :scratch:

Je crois qu’il faut apprendre à être, certes clairs sur les grands objectifs parce que tout le monde en a besoin, mais en même temps un peu plus modestes sur le détail de leur mise en œuvre, et il faut apprendre, et ça aussi les nouveaux outils y insistent, à faire confiance à un travail plus horizontal comme on dit quelquefois, plus en réseau, à laisser un espace de créativité aux enseignants, un espace d’adaptation par rapport aux objectifs qu’on leur propose et, au fond, permettre au système de s’adapter, de se réguler lui-même davantage au niveau des pratiques professionnelles des équipes pédagogiques.

C'est la partie la plus rassurante finalement : il faut d'urgence ne rien faire. :P

Je crois que c’est aussi un enjeu qui est devant nous. L’époque où le ministre pouvait décider du jour et de l’heure à laquelle tous les élèves de France feraient leur dictée, elle est décidément bien terminée...

C'est surtout la dictée qui est terminée... :santa:

...et c’est là aussi une nouvelle logique sur laquelle nous réfléchissons beaucoup au début de nos travaux, au Conseil supérieur des programmes...

Plus de logique top-down mais bottom-up, comme on dit dans les milieux techno-pédagogues autorisés. Pourquoi un Conseil "supérieur" en ce cas ? :mrgreen:

...comment trouver le bon équilibre entre ce qui doit être défini au niveau national parce que c’est l’expression d’une volonté collective, parce que c’est un facteur d’unité auquel tout le monde est attaché, et ce qui doit être laissé à l’initiative des équipes pour permettre une adaptation suffisamment fluide, suffisamment rapide aux évolutions des mœurs, des idées et des techniques.

Il est caractéristique du numérisme (comme tout technicisme d'ailleurs) de concevoir "l'évolution des mœurs" sur le mode de l'évolution technique : l'homme 2.0 ne peut aller que vers un progrès lumineux et des lendemains qui chantent ! :santa:

M. G. : Je vous remercie, M. le président.

On a connu un Michel Guillou moins affable . :transpi:
Article évidemment republié tel quel dans "LudoMag" : www.ludovia.com/2013/12/il-devient-la-fo...enseigner-autrement/
Dernière édition: 17 Aoû 2014 10:56 par Loys.

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12 Déc 2013 13:01 - 12 Déc 2013 13:02 #8799 par Loys
Nouvel article de Michel Guillou dans "EducaVox" du 12/12/13 à l'intention des collègues innovants... mais pas assez :P : "Mensonges, sexe, MOOC et tablettes tactiles".

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Dernière édition: 12 Déc 2013 13:02 par Loys.

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27 Déc 2013 22:53 - 28 Aoû 2014 11:05 #8980 par Loys
... Mais ça ne veut pas dire qu'il faut revoir les priorités ! Au contraire même... :spider:
A l'occasion d' une interview exclusive du ministre de l’Éducation nationale accordée à Elizabeth Martichoux pour le compte de la MGEN et publiée le 18/12/13, cet échange à propos de l'école numérique :

Elizabeth Martichoux. - Sur le numérique, c'est pas le plus important mais quand même c'est une curiosité à l'heure où tous nos enfants dès l'âge de deux ans vivent à travers les tablettes par exemple, ça a un sens encore aujourd'hui les livres scolaires, la pédagogie un peu à l'ancienne ? Est-ce qu'on est pas un peu en retard dans la remise en cause des techniques même de pédagogie ?
Vincent Peillon. - C'est un enjeu considérable pour les années qui viennent. Ce sont des pédagogies par le numérique : il ne faut pas croire que l'outil ou l'instrument - et donc avoir une illusion presque techniciste - va résoudre les problèmes pédagogiques. Si vous avez une tablette et que personne ne sait vous apprendre à vous en servir d'un point de vue pédagogique, ça ne sert à rien. Donc il faut accompagner d'ailleurs la France en a fait l'expérience car les régions, les conseils généraux ont fortement équipé à un moment donné leurs écoles, leurs collèges, leurs lycées mais comme on ne formait pas en même temps les professeurs, qu'on n'avait pas de logiciels pédagogiques, qu'on n'avait pas de nouvelles pédagogies adaptées à ces enseignements, ça n'a rien donné. Et donc il faut comprendre que le numérique doit être pensé d'un point de vue éducatif et pédagogique. [...] Vous savez, en France, beaucoup d'élèves prennent des cours particuliers quand les parents ont les moyens de le faire. Je me suis servi là par exemple - c'est le premier service du numérique - pour faire un tutorat individualisé pour des élèves en 6e - 30 000 - en zone d'éducation prioritaire et qui depuis quinze jours ont enfin la possibilité quand ils rentrent chez eux - sur trois matières fondamentales - d'avoir un accompagnement. Il y a un travail qui est fait au collège, il y a quand même un présentiel, un tutorat, une personne et puis il y a un travail qui est fait avec le Centre national d'enseignement à distance. Et le soir ils peuvent réviser leurs leçons et avoir quelqu'un, derrière l'écran, qui leur répond, qui les guide, qui les aide à faire leurs travaux. Ce sont des élèves qui n'ont pas les moyens d'être aidés à la maison, qui n'ont pas les moyens d'avoir des cours particuliers : ça s'appelle un service public. Le Président de la République avait dit - et je tenais beaucoup à cette idée, parce qu'on a construit la République au XIXe siècle avec - si vous voulez - une école dans chaque village- , qu'on inscrive la République dans les territoires du numérique et c'est ce que nous essayons de faire. C'est un travail qui va prendre un certain temps mais nous avons démarré. Donc nous créons, là, dans quelques jours, le service public du numérique éducatif.

A noter que l'interview initialement publiée de 37'19 a été raccourcie le lendemain à 13'45. Le passage que nous citons à 8'57 n'est plus disponible.

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Dernière édition: 28 Aoû 2014 11:05 par Loys.

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28 Déc 2013 00:20 - 28 Aoû 2014 11:05 #8981 par Loys

Elizabeth Martichoux. - Sur le numérique, c'est pas le plus important mais quand même c'est une curiosité à l'heure où tous nos enfants dès l'âge de deux ans vivent à travers les tablettes par exemple...

Ah bon... :shock:

...ça a un sens encore aujourd'hui les livres scolaires, la pédagogie un peu à l'ancienne ?

En voilà une question intégriste à laquelle il va être difficile de répondre sans apparaître comme un modéré ! :cheers:

Est-ce qu'on est pas un peu en retard dans la remise en cause des techniques même de pédagogie ?

Et ça, le retard, c'est important. Plus que l'efficacité de ces "techniques" (sic) par exemple.

Vincent Peillon. - C'est un enjeu considérable pour les années qui viennent. Ce sont des pédagogies par le numérique : il ne faut pas croire que l'outil ou l'instrument - et donc avoir une illusion presque techniciste - va résoudre les problèmes pédagogiques.

Propos assez sain que le ministre a déjà tenu. Malheureusement les actes sont en totale contradiction puisque la refondation doit passer par la "stratégie globale pour le numérique" (sic).

Si vous avez une tablette et que personne ne sait vous apprendre à vous en servir d'un point de vue pédagogique, ça ne sert à rien.

Peut-être qu'une tablette a peu d'intérêt du point de vue pédagogique, et même qu'elle peut constituer une nuisance pédagogique : c'est une autre hypothèse. :P

Donc il faut accompagner d'ailleurs la France en a fait l'expérience car les régions, les conseils généraux ont fortement équipé à un moment donné leurs écoles, leurs collèges, leurs lycées mais comme on ne formait pas en même temps les professeurs, qu'on n'avait pas de logiciels pédagogiques, qu'on n'avait pas de nouvelles pédagogies adaptées à ces enseignements, ça n'a rien donné.

Voilà un aveu qui a le mérite de la franchise et qui couronne le travail qui est celui de ce forum depuis presque deux ans. Mais un aveu qui oublie malencontreusement que certain président de conseil régional, sans doute victime de "l'illusion techniciste", a équipé en iPads les collégiens de son département ... :xx:
Voir ce fil de discussion : www.laviemoderne.net/veille/ecrans/1559-...sages-varies-eduscol
Coût estimé de la gabegie pour ce petit département, souvent présenté comme le plus endetté de France : plusieurs millions d'euros.

Et donc il faut comprendre que le numérique doit être pensé d'un point de vue éducatif et pédagogique. [...]

Sans doute mais pour l'essentiel des objets numériques, ce n'est pas le cas.

Vous savez, en France, beaucoup d'élèves prennent des cours particuliers quand les parents ont les moyens de le faire. Je me suis servi là par exemple - c'est le premier service du numérique - pour faire un tutorat individualisé pour des élèves en 6e - 30 000 - en zone d'éducation prioritaire et qui depuis quinze jours ont enfin la possibilité quand ils rentrent chez eux - sur trois matières fondamentales - d'avoir un accompagnement.

Référence à l'initiative D'Col.
Dernière édition: 28 Aoû 2014 11:05 par Loys.

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10 Jan 2014 23:55 - 03 Déc 2015 00:16 #9137 par Loys
A lire dans "VousNousIls" du 10/01/14 : "Numérique, décrochage, éducation prioritaire... 5 questions à Vincent Peillon" .
La vidéo : videos.gouv.fr/player-embed/video/12157
Extrait :

"On ne doit pas man­quer le tour­nant du numé­rique" (9 jan­vier)
Si l'école fran­çaise rate le tour­nant du numé­rique, Vincent Peillon estime qu'elle se retrou­vera en très grande dif­fi­culté : "il n'y aura pas de rap­port entre la vie des enfants et la vie des élèves, (...) entre ce qu'on leur apprend à l'école et les métiers de demain", souligne-t-il. Les pro­jets lan­cés sont nom­breux : rac­cor­der les écoles au très haut débit, pro­duire des logi­ciels péda­go­giques, for­mer les pro­fes­seurs aux nou­velles tech­no­lo­gies via des modules spé­cia­li­sés dans les ESPE... Le CNDP a aussi été chargé de pro­duire des res­sources numé­riques à l'usage des ensei­gnants, mais aussi des parents, afin qu'ils com­prennent mieux ce que font leurs enfants à l'école.

Bonus :
Clé utilisateur/ secrète de la configuration non valide
Dernière édition: 03 Déc 2015 00:16 par Loys.

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06 Mar 2014 12:51 - 11 Nov 2014 14:57 #9789 par Loys

Vincent Peillon écrit: la capacité à travailler avec les ressources du numérique est une clé de réussite pour demain

A lire dans le "Café pédagogique" du 06/03/14 :
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...296861461700648.aspx
Dernière édition: 11 Nov 2014 14:57 par Loys.

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