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L'école du futur...

Tiens, pour moi, Lordi, c'est un sympathique groupe finlandais auteur d'aimables et délicates bluettes nordiques qui, dans un style certes quelque peu brutal, a réussi le tour de force d'insuffler un peu de vie, il y a quelques années, dans le concours de l'Eurovision.
En plus, ils connaissent bien le monde de l'éducation, comme en témoignent leurs titres:

Hard Rock Hallelujah : où les joies de l'ENT
Would You Love a Monsterman? : allons rencontrer le ministre
Devil Is a Loser : même lui a subi les pédagogies innovantes
It Snows in Hell : les profs vont être augmentées de 500 euros mensuels
Icon of Dominance : Après les IUFM, les EP and co
The Arockalypse : tous les profs doivent se soumettre à St Mérieux

_NG_ dit: Consternant, d'autant plus qu'on ne sait pas si le second degré est réellement voulu...

Le rythme est très lent. Cela donne l'impression que la série "Bref" est un tour de force technologique.

Le paperboard : avec LorDi, il ne pouvait pas faire plutôt une présentation powerpoint ?

Ah oui, effectivement, c'est grandiose : "J'ai Lordi, j'aurai mon Bac"...

Concernant l'accès à l'ENT en région Languedoc Roussillon des vidéos (qui ont dû coûter un max à la collectivité) à regarder : http://www.laregion.fr/3457-lordi.htm#.UVRZZ31BtCk

Consternant, d'autant plus qu'on ne sait pas si le second degré est réellement voulu...

L'étude est consultable ici mais reste tout aussi floue sur la "création de livres".

Quelques remarques.

Dans le cadre du Forum d’Avignon 2012, l’Atelier BNP Paribas a mené une enquête au niveau international pour évaluer la manière dont les jeunes générations utilisent les technologies numériques pour créer, s'approprier, partager et transmettre les contenus culturels.

Quel rapport entre BNP Paribas et la culture ?

Le compte-rendu précise que l’enquête "élaborée par l’Atelier avec le Forum d’Avignon et ses partenaires, [...] a été menée en ligne par le Cabinet GfK auprès de 507 jeunes de 15 à 25 ans d’un échantillon international composé de 100 jeunes issus des cinq grandes régions de France (Région parisienne, Nord- Est, Nord- Ouest, Sud-Est, Sud-Ouest), 102 jeunes issus des douze Länder d’Allemagne, 101 jeunes issus de 29 Etats des Etats-Unis, 102 jeunes issus des quatre principales régions d’Inde (Andhra Pradesh, Maharashtra, Tamil Nadu, UttarPradesh) et 102 jeunes issus, en Corée du Sud, de Seoul et de la province de Gyeonggi".

Il faut préciser que le cabinet GFK "offre les connaissances indispensables à l’industrie, aux distributeurs, aux sociétés de services et aux media dans leur prise de décisions sur les marchés" ( source ).

Accéder à la culture en ligne

Les jeunes estiment à 94% que sur Internet tout contenu culturel devrait être facilement accessible et pour 82% d'entre eux que ces contenus devraient être consutables gratuitement. Les trois principes relevés (exhaustivité, facilité et gratuité) ne sont pas forcément, selon les résultats de l'enquête, en contradiction avec le respect des droits d'auteur puisque plus de 70% des jeunes se sentent en effet concernés (positivement ou négativement) par cette problématique. Une majorité (60%) affirment en outre être satisfaite des systèmes actuels de gestion des droits même si l'étude signale une confusion chez certains entre droit d'auteur et copyright. Ainsi les systèmes de rémunération des auteurs les plus populaires auprès des jeunes sont ceux qui proposent la gratuité des contenus, ce qui semble s'accorder avec leurs usages.

Le modalisateur "semble" s'impose car j'ai l'impression - mais je me trompe peut-être - que la "gratuité" peut passer par d'autres moyens...

Créer des contenus culturels

La jeune génération des " digital natives" ne se borne pas uniquement selon l'enquête à une rôle purement consultatif et consommateur de biens culturels...

On est rassurés !

...puisque les applications mises à leur disposition " leur permettent de créer eux-mêmes la plupart des types de contenus culturels auxquels ils ont accès sur Internet" . Environ 85% d’entre eux déclarent en effet utiliser des applications qui permettent de créer des photos, plus de 58% des applications qui permettent de créer des vidéos...

Ah... Prendre en photo ou filmer ses copains, c'est créer des "contenus culturels". Bon bah...

Plus précisément, l'étude indique que " près de 59% des jeunes [du] panel déclarent créer eux-mêmes des images et des photos, plus de 37% des films et des vidéos, près de 37% [...] de la musique, plus de 30% des jeux et près de 30% des livres".

30% des jeunes créent des jeux et des livres ?

J'ai répondu au questionnaire : http://ec.europa.eu/yourvoice/ipm/forms ... pEducation

Les questions non traduites demandent parfois beaucoup d'effort.

Opening up education : consultation publique

Jusqu'au 13 novembre 2012

On aurait des choses à dire, mais sont-ce bien celles qui veulent être entendues ?

La Commission européenne, direction générale éducation et culture, prépare une nouvelle initiative « Opening up Education » qui doit être lancée mi-2013.

Avec un tel slogan publicitaire, le succès est assuré...

Son but est de développer l'usage des TICE et des ressources éducatives libres afin de moderniser les systèmes éducatifs et de formation par le biais de politiques éducatives innovantes.

"Modernisation", "innovation" mais rien sur l'efficacité pédagogique ? On note au passage que l'innovation passe nécessairement par les TICE.

Déterminer les besoins d'actions de promotion des TICE

La Commission européenne a ouvert une consultation publique afin de déterminer les besoins d'actions de promotion de l'usage des TICE.

On est bien dans une perspective promotionnelle.

Les principaux acteurs de l'éducation et de la formation (particuliers, associations, organisations et parties intéressées) sont invités à y participer, avant le 13 novembre 2012 "Opening up Education - a proposal for a European Initiative to enhance education and skills development through new technologies"

Le questionnaire est en anglais, mais on peut y répondre en français

Curieuse conception du respect des cultures nationales que celle qui impose l'anglais... Voilà qui promet des résultats non biaisés.

Le questionnaire interroge sur le bien-fondé d'une initiative européenne visant à promouvoir l'accès aux ressources libres et à établir à quel niveau de l'éducation ce soutien serait le plus bénéfique. A l'heure actuelle, en Europe, l'utilisation de ressources libres et d'une manière générale de ressources numériques sont très variables d'un État membre à l'autre.

Si c'est sur le bien-fondé, voilà qui change tout. En même temps la question est biaisée puisqu'elle porte sur les "ressources libres" : qui pourrait s'y opposer ?

Évidemment la question se pose : que faut-il entendre par "ressources libres" ?

Les thèmes de l'enquête

Freins et leviers

Parmi les freins et les leviers à une utilisation plus répandue quels sont ceux qui pourraient justifier une intervention européenne ?

Le fait que les TICE coûtent trop chers pour un apport pédagogique plus que discutable, voire contestable ?

L'enquête propose d'évaluer le degré de pertinence de justifications parmi lesquelles:

- La mise en place d'un cadre légal clair applicable à toute l'Europe qui encadrerait les problèmes de droits de la propriété intellectuelle, de copyright et d'édition,
- L'absence de standards de qualité qui rend difficile l'identification de ressources fiables,

Ce point me paraît intéressant.

- Le potentiel de ces ressources pour accroitre la motivation des élèves et lutter contre le décrochage scolaire,

Un nouveau mythe moderne : la lutte contre le décrochage grâce aux TICE .

- La possibilité d'attirer des adultes ou apprenants ayant quitté le système scolaire ou éloignés des établissements d'enseignement,
- La réduction du coût de l'éducation grâce à la possibilité de choix entre manuels scolaires et ressources libres,

Une "réduction du coût" qui laisse plutôt sceptique.

- L'ouverture à de nouvelles pratiques pédagogiques innovantes...

L'innovation est un terme commercial, pas éducatif.

Des boites de dialogue invitent les participants à suggérer d'autres pistes de réflexion.

Actions proposées

L'enquête soumet à évaluation des actions proposées à l'échelon européen et regroupées en 4 priorités :

- Accès, inclusion et équité,

L’obsession de la fracture numérique : mais si celle-ci n'était pas là où on croit ?

- Qualité, efficacité et internationalisation,

Efficacité pédagogique, j'espère.

Le concept même d'identité numérique ne laisse pas d'interroger.