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- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
Mon expérience est éducative... n'en déplaise à M. Guillou.Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?
Trois invectives dans la première phrase, voilà qui augure d'une réflexion posée et sereine. Mais pourquoi tant de fébrilité ?Le buzz incroyable né de cette lamentable affaire de professeur imposteur cynique...
C'est stupéfiant en effet : des personnes avec un sens critique et une pertinence d'analyse qui ne sont pas d'accord avec M. Guillou. Comment donc est-ce possible ?... — je ne vous mets pas les liens, vous chercherez tout seuls… — a eu au moins une conséquence heureuse, au-delà du très fort et étonnant clivage qui a séparé ceux qui trouvaient ça bien (dont, à ma grande stupéfaction, certains de ceux dont j’avais pris l’habitude d’apprécier le sens critique et la pertinence d’analyse, comme quoi…) et ceux qui, à raison, me semble-t-il, trouvaient ça consternant.
L'enseignement des lettres est une mission déjà bien ardue pour qu'on ne lui ajoute pas des missions superflues : de toute façon, qui sait lire Voltaire, Zola et d'autres auteurs peut sans difficulté affronter les médias numériques avec tout l'esprit critique nécessaire. Il est même curieux d'imaginer une "éducation" à l'esprit critique compartimentée, tournée seulement vers les "médias numériques".En effet, il y a, à l’évidence, comme un frémissement consensuel, d’un côté et de l’autre, pour réclamer que le système éducatif se préoccupe enfin d’éduquer aux médias et, en l’occurrence, car l’enjeu est de taille, aux médias numériques.
Chacun son militantisme. Le mien est tourné vers une culture, le vôtre vers un médium.Je ne m’y attendais pas. Ceux qui, comme moi, sont depuis très longtemps des militants acharnés de l’éducation aux médias numériques en sont fort heureusement surpris.
Vous vous trompez : http://www.missionfourgous-tice.fr/Il ne faut pas non plus montrer trop d’enthousiasme. En effet
- nous sommes sur ces médias entre nous et la gent politique, toute accaparée par le débat électoral, ne se préoccupe pas plus que ça, voire pas du tout, de ces enjeux-là ;
L'entrée du numérique à l'école en tant que telle n'est jamais questionnée. La seule question qui vaille est : quand le numérique va-t-il enfin prendre toute sa place (toute la place ?) à l'école ?- l’actualité n’effleure que de manière furtive l’interrogation et la réflexion des aréopages du système éducatif, préoccupés par d’autres contingences matérielles ou corporatistes ;
- les parents, avec qui l’on devrait partager ce chantier, ont aussi curieusement d’autres priorités — la suppression des devoirs à la maison est leur nouveau, mais pas très récent, combat ;
- le développement du numérique a pris, en France, un tel retard — se reporter, par exemple, à « Le numérique, ça devrait être obligatoire ! » — que l’éducation aux médias semble passer au second plan des préoccupations des acteurs, dont les élus des collectivités ;
Il y a pourtant quelques penseurs qui interrogent les dangers de la révolution numérique.
Heureusement qu'il y a M. Guillou. Et quand il y a un professeur qui se préoccupe de ces questions et les porte sur la place publique, il devient un "imposteur cynique".- les professeurs eux-mêmes, à de très rares exceptions près, ne se préoccupent que pas ou peu de ces problèmes-là, soit par paresse ou désintérêt, soit parce qu’ils ont décidé que ça ne les concernait pas ou que c’était l’affaire des parents, soit enfin, le plus souvent, parce qu’ils ont « le nez dans le guidon » avec les contingences quotidiennes de l’enseignement de leur discipline…

C'est évidemment une priorité pour l’Éducation nationale. La lecture ou l'écriture ne sont que secondaires (cf Copies non conformes ).Alors, à supposer que l’éducation aux médias numériques apparaisse, par miracle, comme un chantier prioritaire, qui va s’en occuper ?
Ou pour simplifier entre ceux qui savent lire et ceux qui ne savent pas...Il existe, dans le second degré, des professeurs dont c’est justement une des préoccupations, au cœur même de la mission qu’on leur a confiée. La Fédération des enseignants documentalistes de l’Éducation nationale ou FADBEN vient de tenir congrès. Dans une lettre aux candidats à la présidence de la République, ces professeurs réclament que « la mission enseignante des certifiés de documentation [soit] suffisamment définie à l’aune des besoins reconnus [et soit] mise à contribution à la hauteur de leur expertise et de leur ambition » :
« Si des politiques soutenues du développement des réseaux numériques, cette dernière décennie, ont concouru à démocratiser les accès aux ressources et les connexions en réduisant la fracture numérique, elles laissent cependant le fossé continuer à se creuser entre ceux qui savent tirer parti de ces outils et de ces ressources et ceux qui ne possèdent pas les rudiments de cette nouvelle culture de l’information et des médias.
Le concept de "culture informationnelle" est passionnant en soi, puisque, abusivement employé, il ne désigne pas une culture à proprement parler, mais un ensemble de techniques pour appréhender une culture qui est externe à nous.[…] Le développement d’une culture informationnelle à l’école représente donc un défi pour la formation de la jeunesse du XXIe siècle. Connaître le fonctionnement des médias, savoir estimer la valeur de l’information sur l’Internet, avoir une vision claire des intérêts économiques qui animent des ténors du web tels que Google, Facebook ou Amazon, s’intéresser à l’histoire des technologies qui accompagnent aujourd’hui tous nos actes dans les sphères privée, sociale et professionnelle, savoir maîtriser son identité numérique en étant conscient des traces laissées sur le web, pouvoir analyser et comprendre un monde complexe où le numérique a brouillé les repères dans l’usage et l’appréhension de l’environnement socio-technique, tout cela participe à ce que l’on appelle la culture informationnelle, ce qui représente un formidable et nouvel enjeu de société pour le monde de l’Éducation. »
N'oublions pas, pour rendre justice aux professeurs-documentalistes, que l'idée de ma supercherie m'a été soufflée par l'une d'entre elles.
C'est grave, en effet.Je suis pourtant d’avis, une fois ces principes réaffirmés, que l’avenir n’est pas rose. En effet seuls les jeunes professeurs documentalistes ont été formés à la littératie médiatique et à la culture informationnelle.
En faisant davantage de numérique à l'école, pardi !Par ailleurs, à supposer que tous ou presque soient formés, compétents et enthousiastes, le chantier est d’une telle importance qu’il sera nécessaire de partager ce travail en direction des élèves avec les autres enseignants et avec les parents. Comment faire ? Comment organiser les enseignements ?
Car j'ai "dérouté" mes élèves en mettant en doute ce qu'on peut trouver sur le web...Enfin, comment faire pour former les cadres administratifs, les inspecteurs, les chefs d’établissement, les professeurs eux-mêmes ? Comment leur faire acquérir le socle culturel numérique suffisant pour qu’ils puissent aider — et non dérouter — leurs élèves ?

Où l'on retrouve une vieille lune des nouvelles pédagogies, l'interdisciplinarité. Encore une fois ce débat sur le numérique que j'appelle institutionnel est hors sujet, du moins tant qu'il ignore la question du numérique sauvage.La FADBEN pose les bonnes questions aux hommes politiques : « Seriez-vous favorable à l’intégration de l’éducation aux médias, de l’enseignement info-documentaire et de la maîtrise des TIC dans le cadre d’une culture informationnelle globale ? Comment envisagez-vous la place de la culture informationnelle dans l’Éducation ? Seriez-vous favorable à la mise en place de ce nouvel enseignement à la culture de l’information et des médias (culture informationnelle) en interdisciplinarité, s’appuyant sur un curriculum et permettant au professeur documentaliste, dans le cadre d’un enseignement modulaire, de représenter les sciences de l’information communication ?
Allons plus loin : et si une grande partie de l'enseignement n'avait aucunement besoin de cette prétendue "culture informationnelle" ? Mes élèves, pour lire et comprendre un texte, n'avaient pas besoin de médias. Le média, comme son nom l'indique, vient même s'interposer entre l'élève et le texte à étudier. En l’occurrence, c'est le média, qui en se substituant à leur réflexion, les a empêchés de réfléchir et de comprendre le texte.
La littérature, les mathématiques, la philosophie et bien d'autres disciplines passionnantes ne font pas partie du "tout numérique", seul horizon d'attente de M. Guillou. Et c'est tant mieux.Comment pensez-vous maintenir l’accès égalitaire pour tous à la culture et au savoir au regard de nouveaux modèles économiques du tout numérique ? »
J'ai répondu à Yann Houry. Et je remercie M. Guillou pour son amabilité finale.Je vous renvoie pour terminer à cet article tout récemment paru de Yann Houry qui clôt, et de belle manière, le débat à propos du « pourrisseur du web ».
Voilà qui me fait penser à ses tweets sympathiques. C'est pas toujours joli joli le numérique :
- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
M. Guillou vient de publier aujourd'hui cet article qui en dit long sur sa pensée de l'école : "Numérique : ce qu’il va falloir casser pour que ça avance…"
Et pour casser, il faut casser : les murs et les meubles, les temps scolaires, les disciplines et les modes d’enseignement, l’évaluation et les examens, les postures et les discours, les missions, les relations avec les élèves, les parents…
- Loys
Pierre Travers - "Comment j'ai pourri les médias" (29/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
L'article est hébergé sur un serveur de Michel Guillou, dont nous avons déjà parlé ici .
- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
Je cite cette phrase qui me laisse rêveur :
Michel Guillou dit: est-il possible en 2012, d’enseigner les lettres, et, par exemple, la pratique de l’oral sans un engagement numérique ? Est-il possible, aujourd’hui, d’enseigner la géométrie sans utiliser les excellents logiciels qui permettent de le faire ? Est-il possible d’enseigner quelque matière que ce soit sans qu’à aucun moment, on ne se préoccupe de ce que le numérique peut apporter à l’enseignement soi-même et à la réussite des apprentissages ? Pour ma part, je ne le crois pas.
- archeboc
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
Ou bien ce monsieur pratique l'injure publique ? Et dans ce cas, une plainte de votre part est-elle en cours ?
A.
- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
Twitter brouille encore un peu plus les frontières entre vie privée et vie publique. C'est un réseau social public. Tout le monde à ce jour, à commencer par ses abonnés, a accès aux tweets de M. Guillou , au même titre qu'un blog : il ne tient qu'à lui d'assurer la confidentialité de ses tweets dans les paramètres de son profil Twitter : les insultes deviendront alors semi-publiques puisqu'elles ne seront diffusées qu'à ceux qu'il approuve pour les recevoir.archeboc dit: Je ne comprends pas bien, les tweet de Mr Guillou, ils sont privés et vous vous êtes introduits dans son système ?
Pour l'injure publique, je ne suis pas juriste et je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'un délit dans ce cas précis.
- Sephrenia
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique
J'aimerais dire à ce monsieur que, pour avoir été obligée d'avoir un ordinateur en cours depuis le collège, j'ai toujours préféré à cet outil l'odeur et le toucher des livres de la bibliothèque, heureusement bien fournie, de mes parents. Aucun logiciel ni aucun forum axé sur la littérature, ni encore moins les articles à propos d'un ouvrage, ne sont nécessaires à la compréhension des textes. Cela peut s'avérer un utile complément parfois, tout comme un danger, si utilisé sans discernement.
Loys, pour être très franche, je ne suis pas sûre d'approuver à 100% votre jolie farce. J'aurais été très tentée de faire la même, mais quelque chose me chiffonne dans le procédé. Il faudra en rediscuter à l'occasion. En revanche, je suis persuadée que si Internet est un réel atout pour enrichir une culture et un épanouissement intellectuel pour peu que ces derniers aient une bonne base solide en dehors de cet outil, il peut devenir un piège redoutable pour qui a un cerveau un poil paresseux.
Euh, j'ai la vague impression de débiter un tas d'évidences, là, non ?
- Loys
Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)
Catégorie : Les promoteurs institutionnels de l'école numérique

Le reste de l'année s'est passé de manière assez complice : et, maintenant qu'ils sont en Terminale, ils en reparlent toujours quand je les croise.

- Loys
La fraude au bac
Catégorie : Cursus et examens
Extrait :
C’est le système même du type d’épreuves proposé au baccalauréat, comme d’ailleurs dans la très grande partie des évaluations ordinaires, des moments longs de restitution individuelle de connaissances, sur des journées prévues à cet effet, qui est un substrat favorable à l’utilisation de méthodes malhonnêtes et à « la triche ».
Et si on se préoccupait enfin de changer ce baccalauréat qui a bien vieilli ? Déjà, les pays scandinaves se sont penchés, eux, sur la mise en place d’épreuves différentes aux examens où les candidats peuvent accéder à des bases documentaires en ligne, non pour y copier-coller ce qu’on y trouve, mais pour utiliser ces savoirs disponibles à la résolution raisonnée de problèmes. C’est aussi ce qui se fait maintenant chez nous, de manière heureusement plus fréquente, dans bien des examens universitaires ou dans certaines épreuves de recrutement des professeurs, Capes ou agrégations. Peut-être serait-il possible enfin d’évaluer les compétences des candidats à la publication et au travail collectif collaboratif ?
Pourquoi ne pas y réfléchir, dès maintenant, pour ce qui concerne le bac 2013 ?
Le Dgesco a tenu à rappeler, à l’occasion d’une conférence de presse pour lancer le baccalauréat 2012, que la triche était une « faute morale ». Certes. Mais c’est, à mon avis, une bien plus grosse faute morale que de ne pas tenir compte, d’années en années, des évolutions de la société numérique, des modes nouveaux de transmission des connaissances et des savoirs, des pratiques numériques médiatiques des jeunes, tels qu’ils sont, tels que nous les avons faits.
Une faute morale contre la société et sa jeunesse.
- Loys
Les pratiques de lecture de la jeunesse
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
Bring your own device (BYOD)
Catégorie : Face aux écrans
- Loys
Article "Jeu de plage pour l'été : trouvez le plagiat !"
Catégorie : Les billets de LVM
Extrait ]4. Le plagiat : utilisation de logiciels de détection…
Je voudrais m’attarder un peu sur ce dernier point qui concerne surtout les professeurs d’université qui lisent et relisent des thèses ou mémoires partiellement voire intégralement plagiés. Je comprends la difficulté de leur mission et leur douleur, bien sûr. Mais n’est-il pas vraiment temps, comme d’ailleurs pour l’ensemble de l’évaluation continue et des examens, de réfléchir sereinement à d’autres formes d’évaluation des productions scolaires ou universitaires qui ne seraient que la reproduction ou la restitution de ce qui a été lu ou entendu ailleurs. Par ailleurs, quand les connaissances sont à ce point disponibles urbi et orbi, comment éviter la redite d’opinions ou d’idées déjà émises ailleurs sous une forme presque identique ? Ce billet n’est, lui-même, qu’un plagiat mal fichu de toutes mes lectures ou de tous mes échanges précédents avec tous ceux que j’ai rencontrés et m’ont tant appris…
Force est de constater que la raison, l’imagination et l’innovation ne sont pas au pouvoir quand l’école ou la société ne sont pas capables, pour répondre à un problème nouveau, d’autre chose que de trouver de misérables réponses techniques et, le plus souvent, exclusivement techniques, à des difficultés réelles.
Il n’y a pas de solution exclusivement technique à un problème sociétal ou citoyen nouveau.
Combien de temps faudra-t-il encore répéter un tel truisme ?
[/quote]
- Loys
"Les jeunes et les inégalités numériques" (ActuaLitté)
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
Colloque ADN "Les NOE : Nouveaux outils de l’Éducation"
Catégorie : Vers l'école numérifiée

Comme c'est gentil ! Avec le soutien de Free et GDF Suez...Avec les NOE, l’École de la République a aujourd’hui un rendez-vous décisif. Elle est toujours en partie celle de Jules Ferry, ayant connu des décennies de croissance sans que ses structures aient changé en conséquence. Le rapport de notre société au savoir et à son apprentissage s’en trouve remis en question. L’usage massif des NOE, plutôt que leur montée lente et accessoire, est-elle la clef d’une réforme de l’éducation mieux affranchie de contraintes matérielles, aux moyens démultipliés, davantage personnalisée, et redonnant toute leur importance aux missions pédagogiques ? Cette hypothèse est la raison d’être de ce colloque. L’ADN réunit les acteurs du monde éducatif avec les experts qui travaillent à l’élaboration des nouvelles méthodes comme des nouveaux usages.
Parmi les invités, aucun professeur du primaire ou du secondaire en exercice, bien entendu. Entre autres invités : Michel Guillou et Gilles Babinet dont nous avons déjà parlé sur ce forum.Le débat sera animé par Benjamin Chaminade, "expert international franco-australien, spécialisé en innovation sociale et managériale. Il assiste les PME et les grandes organisations françaises et internationales à faire évoluer leurs pratiques de gestion des talents, de management et de marketing liées aux nouveaux paradigmes de l'économie, des technologies et de l'éducation. Créateur du site generationy20. com, il est également l’auteur de 15 ouvrages dont Génération Y – Manuel à l'usage des responsables RH et des managers, Studyrama, 2008.
- Loys
Colloque ADN "Les NOE : Nouveaux outils de l’Éducation"
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
Colloque ADN "Les NOE : Nouveaux outils de l’Éducation"
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Pour ceux que, comme moi, s'interrogent sur l'apport pédagogique concret de l’utilisation du numérique, cette phrase édifiante de Michel Guillou :
Le moment n’est plus de s’interroger sur les éventuels bienfaits du numérique sur les apprentissages. Il faut avancer, ensemble et résolument.
Au moins c'est clair.

C'est donc bien l'outil qui doit façonner l'enseignement, et non plus l'inverse.Il reste beaucoup à faire pour banaliser l’usage et intégré du numérique dans les pratiques disciplinaires. Sans doute faut-il faire évoluer les programmes, changer les modes d’évaluation et agir sur la formation.

Les professeurs sont très nombreux à utiliser les outils numériques pour préparer leurs cours ou pour des usages administratifs. En revanche, à peine plus d’1 professeur sur 5 propose à ses élèves, au moins une fois par semaine, des activités en classe où les élèves peuvent manipuler des outils numériques.
Ils sont très rares à proposer des activités numériques qui favorisent le dialogue, le débat, l’échange et le travail collaboratif, avec ou entre les élèves, avec les parents.
Il y a encore loin entre les pratiques personnelles et les pratiques professionnelles. Le chemin est long pour changer les postures magistrales et permettre les échanges.
Peut-être parce qu'un adulte ne fait pas le même usage du numérique qu'un enfant, chose qui est valable pour beaucoup d'autres domaines de la vie d'ailleurs.

Si les jeunes sont massivement pourvus de téléphones mobiles — ils sont 93 % à en posséder un à 15 ans —, ils s’en servent rarement pour téléphoner, préférant l’utiliser pour envoyer des textos ou pour les réseaux sociaux. Plus d’1 téléphone mobile sur 2 est en effet maintenant un ordiphone connecté.
Les jeunes n’ont que très rarement, sur le lieu de leur scolarité, accès, de manière autonome ou encadrée, à des ressources numériques. Il y a encore beaucoup à faire pour ouvrir les murs clos de l’école à l’Internet et aux ressources numériques.
Suis-je le seul à noter une contradiction évidente entre les deux propositions précédentes ?

On apprend au passage qu'un smartphone s'appelle un "ordiphone".
Des chiffres qui montrent qu'il faut absolument coller davantage les élèves devant les écrans à l'école !En revanche, la plupart des enquêtes montrent que ces pratiques numériques sont parfois très gourmandes en temps : si les jeunes de 12 à 17 ans passent en moyenne 5 h par jour en ligne (ordinateur, tablette, smartphone voire télévision connectée), ils sont 1 sur 10 à y passer plus de 10 h par jour. Quand dorment-ils ?

Comme dit Michel Guillou en bonne logique ]Le téléphone est le terminal mobile que l’enfant a sur soi pour augmenter sa vie sociale et accéder à l’information. Pourquoi le bannir de l’école ?[/quote]
- Loys
"La twittclasse vire au clash" (OWNI)
Catégorie : Le réseautage
Extrait :
Que dire d’autre à propos de cette lamentable affaire qui met à mal l’innovation numérique ? Il reste à espérer que ce cauchemar cesse au plus vite, que la professeure haut-savoyarde en question puisse très vite recommencer à travailler avec Twitter
- Loys
Compte-rendu de la célébration de l'anniversaire des "Cahiers Pédagogiques" (Neoprofs)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Pour le regard critique sur l'école numérique, il y a de l'espoir, même au CRAP !

- Loys
"Pédagogie : le numérique peut-il casser des briques ?" (Luc Cédelle)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Pédagogie : le numérique peut-il casser des briques ?" (Luc Cédelle)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
Bien-être et bienveillance à l'école
Catégorie : Les pédagogies "nouvelles"
- Loys
"Pédagogie : le numérique peut-il casser des briques ?" (Luc Cédelle)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Un titre étonnant et qui suscite la curiosité.Pédagogie : le numérique peut-il casser des briques ?
Sans oublier les NOE, les Nouveaux Outils Éducatifs...Qu'en est-il du numérique « pédagogique »? Les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication), les TIC (idem, mais sans l'adjectif « nouvelles ») ou TICE (idem, mais avec le E de Enseignement) sont des acronymes plutôt casse-pieds – car découlant plus du vice des acronymes que d'une réelle nécessité.
Sauf que le numérique ne se résume pas à sa dimension éducative...C'est pourquoi je m'en tiendrai au « numérique », d'autant que les acronymes en question n'ont pratiquement pas été employés lors de l'événement récent qui m'inspire ce billet.

Mais non, c'est un très bon acronyme.Il s'agit de la célébration par les Cahiers pédagogiques (et par l'association éditrice, qui persiste, encore un problème d'acronyme, à s'appeler très déraisonnablement CRAP) du 500ème numéro de cette revue, parue pour la première fois en 1945.

Laissez-moi deviner...Signe important en matière de politique éducative, Vincent Peillon est venu prononcer un discours amical en ouverture de cette manifestation, qui s'est tenue le mardi 30 octobre à Paris dans les locaux de la MGEN à Montparnasse. Un compte rendu en a été fait sur le site des Cahiers.
Tâtonnement expérimental
Lors de cette journée, deux « tables rondes » (façon de parler) ont été consacrées à une réflexion sur l'information en matière d'éducation. J'ai participé à la seconde, sur le thème : les réseaux sociaux sont-ils un moyen efficace de diffuser, propager, étendre les réflexions et pratiques pédagogiques?
Nous connaissons bien Michel Guillou et Stéphanie de Vanssay .J'y étais en compagnie de Serge Pouts-Lajus, Stéphanie de Vanssay, Patrice Bride et le débat était animé par Christine Vallin. On me pardonnera (peut-être) de ne pas en donner ici une relation d'ensemble. J'arrive bien trop tard pour cela et d'autres comme Michel Guillou sur son blog se sont livrés à cet exercice très rapidement après l'événement.
Mais non, le numérique, c'est facile et intuitif. Il suffit de savoir tweeter.Etant facilement sujet au complexe d'imposture, je me suis évidemment demandé, avant cette réunion, ce que je pouvais bien avoir à dire, n'ayant pas lu les quinze livres indispensables en préalable à un tel débat et me trouvant encore, dans la pratique des outils numériques, au stade de ce que les enseignants Freinet appellent le tâtonnement expérimental. Comme la plupart de mes interlocuteurs ou collègues, j'aurais même le besoin, impossible à combler, d'être suivi pas à pas par un « conseiller numérique » personnel.
Aveu intéressant. Il faut former les élèves au numérique, mais personne n'en est capable "hormis quelques ultra-performants".En fait, je crois nécessaire, justement, d'affirmer et d'assumer cet état d'insuffisance ontologique où, hormis quelques ultra-performants, nous laissent les technologies numériques.
L'évolution technologique effrénée fait qu'on n'est jamais à la hauteur au mieux qu'à un instant donné.Assumer est le premier pas pour ne pas se laisser terroriser par le sentiment de ne pas être à la hauteur.
Rien de plus simple à mettre en place.Un coach numérique pour tous?
Eh oui, le numérique, à part dans ses formes dégradées de consommation, demande des connaissances exigeantes.Sentiment infiniment plus répandu qu'on ne le croit. Ayant toujours été plutôt en pointe, dans mon travail journalistique, sur l'engagement vers cette « nouvelle frontière » du multimédia, j'ai maintes fois vécu cette anecdote : ne sachant comment effectuer une opération précise (exemple au hasard : placer un « son » dans un billet de blog), je pose la question à un collègue, puis à des collègues que je croyais plus calés... pour m'apercevoir qu'ils ne sont pas plus avancés et finissent par m'avouer avec réticence qu'ils dépendent de l'intervention d'un spécialiste.
C'est bien vrai, pour le coup. Les groupes technologiques n'ont pas intérêt à former des esprits indépendants et critiques, mais à créer l'accoutumance et la dépendance à leurs produits.L'idée du coach ou du « conseiller numérique » ne relève donc pas de la pure boutade. Et l'univers numérique me semble souffrir depuis quasiment son origine d'un gigantesque défaut : celui de sa propre pédagogie. Défaut très paradoxal, puisqu'il atteint, dans un contexte hyper commercial, un stade où les producteurs eux-mêmes, par leur attitude, entravent le plein développement de leur propre marché en suscitant chez une grande partie des utilisateurs des réflexes de renoncement et de conservation.
On demandait « autrefois » (à l'ère numérique: synonyme d'avant-hier) : qui connaît et utilise toutes les potentialités de son ordinateur personnel ? On peut sans risque de se tromper dupliquer la question aujourd'hui à propos du smartphone, des tablettes et tout autre outil susceptible d'apparaître du jour au lendemain. Juxtaposer, avec une part aléatoire, les habiletés partielles n'est pas maîtriser l'outil.

Sujet souvent discuté ici même. Combien de ces natifs du numérique savent coder en simple programmation web ?Le clivage convenu et quelque peu trompeur entre digital natives et « vieux » contribue à dissimuler ce défaut de pédagogie. Les natives sont souvent bluffants, par leurs capacités à jongler intuitivement, mais restent majoritairement incapables d'expliquer pourquoi une chose a ou n'a pas marché.
Mais qui les domine et les rend dépendants.En cela, ils sont ultra dépendants d'une technologie qu'ils ne dominent pas.
Les "digital natives" aussi. Tout dépend de la volonté de suivre ou pas.Les « vieux » sont évidemment conscients que le numérique n'est pas une donnée naturelle comme l'air qu'on respire, mais se sentent facilement largués à chaque franchissement d'un nouveau cran technologique.
Que l'école, qui est lente par nature, ne peut en aucun cas suivre. On ne peut former qu'à ce qu'on a assimilé. Heureusement, la bonne nouvelle, c'est qu'une bonne culture générale permet d'entrer dans le numérique avec confiance.Et les crans technologiques se franchissent désormais à un rythme accéléré.
Il y a aussi beaucoup de personnes âgées qui s'y sont mises. Les professeurs les plus anciens saisissent leurs notes sur ordinateur et n'utilisent plus le stencil.Un désert explicatif
Pourtant, et c'est une autre critique du clivage générationnel dont beaucoup de commentateurs abusent, seules les « personnes âgées », voire très âgées, ont grandi dans un univers non numérique. Tous les autres ont été progressivement informatisés, d'abord dans leur vie strictement professionnelle, à partir des années 1980, puis dans leur vie sociale et privée.

Maîtriser un outil ne se limite pas à mes yeux à en maîtriser l'usage, mais à en comprendre la mécanique.Leur perte de maîtrise est liée à l'emballement de ces technologies et au désert explicatif que leurs fournisseurs, à chaque étape, ont cru bon de laisser s'installer (message implicite : « maintenant que tu n'as plus le choix, tu achètes et tu nous fiches la paix ») sous couvert de manuels ou modes d'emploi oulipiens en 15 langues et de hot lines au coût prohibitif.
Elle doit remplacer tous les modes d'emplois de tous les smartphones et autres tablettes ?Ce désert explicatif, probablement involontaire, place l'école face à une responsabilité nouvelle qui ne lui serait peut-être pas échue autrement : elle devient la seule force susceptible d'éclairer la masse des élèves sur les ressorts internes comme sur les enjeux de société des technologies numériques.

Et pour les éclairer, faut-il en promouvoir l'usage à l'école ? Le glissement me semble hasardeux.
J'en doute personnellement.Aucun automobiliste, fût-il le moins « mécano » dans l'âme, n'a jamais ignoré le principe du moteur à explosion.

Le parallélisme n'est pas recevable quand les enjeux sont ceux d'une culture. L'histoire est plus importante que la mécanique pour éclairer le futur citoyen.Peut-on en dire autant aujourd'hui du principe du codage numérique ?
Non il y a aussi les véhéments réactionnaires comme moi.Ou, sur un autre plan, du principe de la responsabilité éditoriale ? A ma connaissance, c'est exclusivement chez les pédagogues expérimentateurs que ce type de sujets est jusqu'à présent abordé.

Et auquel l'école insupportablement résiste.Aujourd'hui, particulièrement avec l'instauration récente du smartphone comme talisman et bâton magique multifonctions, le changement a pris une autre envergure. Le numérique ne concerne plus un secteur de notre vie sociale, ni même la juxtaposition d'une série de secteurs séparés (l'informatique professionnelle, l'informatique personnelle, celles de la Sécurité sociale, de la banque, du fisc, des voyagistes, etc). Il est devenu un état de fait sur toutes les facettes, désormais interconnectées, de la vie tout court.
Nous avons dit quelques mots de ce talent : www.laviemoderne.net/forum/viewtopic.php?f=3&t=268Banalités décomplexées
Lieu commun absolu, certes. Mais comment faire autrement ? Se confronter à cette réalité, vouloir y réfléchir, tenter d'avoir (ou d'imaginer) un peu de recul, c'est aussi accepter d'en passer par certains lieux communs. Il arrive même que des propos de prime abord éblouissants sur ce sujet se transforment vite en banalités, comme les fameux « Poucet » et « Poucette » de Michel Serres, dans son brillant discours sur les jeunes générations. Une façon talentueuse, et dans ce cas précis optimiste, d'illustrer l'idée d'une « rupture anthropologique », autrement dit d'un changement dont « on » - ce pronom incluant les grands penseurs - est bien en peine de mesurer les effets et les implications.
Le bon sens serait donc "lieu commun", "erreur", "flou" et "préjugé". La critique ne risque guère d'être virulente dans ces conditions et ce discours commence à tourner à l'apologie déguisée.Réfléchir sur le couple pédagogie / numérique, c'est donc aussi prendre pour point de départ les lieux communs généralistes, au risque de l'erreur, du flou, du préjugé, peut-être même du ridicule en cas d'erreur manifeste. Mais il faut bien partir de quelque chose. Alors, allons-y : déclinons sans complexes notre collection de banalités de premier rang et d'arrière-plan.

Si on suppose qu'une ressource, c'est ce qui est utile, pas seulement et loin de là.Dépendance et dévoration
Banalité number one : « le » numérique – comprendre toutes les possibilités qui nous sont offertes par la généralisation de ces technologies - est donc d'abord, dans l'enseignement comme dans les autres pans de l'activité humaine, une formidable ressource.
Des cas de violence scolaire apparaissent désormais, liés à des confiscation de téléphone portable. mais c'est sans doute un préjugé. N'importe quel parent responsable devrait consulter attentivement les heures auxquels les enfants envoient des SMS ou se connectent à Internet avec leur smartphones à partir des factures détaillées, et les comparer avec les horaires des cours...Mais en même temps qu'une multitude d'effets positifs, il déclenche trois phénomènes conjoints et préoccupants :
1) Un phénomène de dépendance qui s'accentue. Le stress lié aujourd'hui à la perte d'un téléphone portable ou à l'absence soudaine de connexion internet est sans commune mesure avec ce qu'il était il y a dix ans.
Exact. En moyenne 2500 SMS par mois et plus de 80 SMS par jour et par enfant d'après cette étude : www.laviemoderne.net/forum/viewtopic.php?f=3&t=2192) Un phénomène de « dévoration » (quantitative) et de déstructuration (qualitative) du temps par sollicitation permanente. Quel tweeteur impénitent ose seulement mesurer le temps qu'il passe entre les gazouillis qu'il scrute sur sa Time Line et ceux auxquels il réagit ?
Les réseaux ne sont pas sociaux mais commersociaux.3) Un phénomène de prise de contrôle des individus par des forces extérieures. Pas de théorie du complot dans cette remarque : ce type d'emprise existait de longue date, son expression caricaturale étant la ménagère et le feuilleton télé. Mais le feuilleton est désormais infini, la « télé » tient dans une main et les « cerveaux disponibles » appartiennent à toutes les classes sociales et les milieux professionnels.
Surtout que quand M. Cédelle pense "individu" (en référence à lui-même sans doute), je pense "enfant".Entre « infobésité » et décantation
Il en résulte, au niveau de chaque individu, une tension, ou une série de tensions constantes entre des pôles opposés.

Même chose.Entre l'investissement personnel que la jouissance de cette ressource réclame et la capacité à se protéger de l'emprise. Entre l'enthousiasme à s'emparer d'un formidable outil et la résistance à en devenir le jouet.
Temps de déconnexion qui est à l'origine de la nouvelle fracture du numérique entre les parents qui veillent à une utilisation raisonnable du Net par leurs enfants et les autres.Entre la saturation d'informations qui en découle (que certains désignent sous le néologisme « infobésité ») et l'exigence intellectuelle d'un espace-temps de décantation, de recul et de méditation. Entre le temps de connexion et le temps de déconnexion.
C'est bien ce que je pensais.Ces tensions se retrouvent dans mon métier, le journalisme...

Vive le numérique partout et tout le temps ! Et surtout bientôt à l'école....sous la forme d'une confrontation (le plus souvent muette, intérieure) entre les perspectives ainsi apportées par les outils nouveaux et le cauchemar du travail sans fin ni pause que leur existence fait se profiler.
N'est-ce pas la fonction de l'école de mettre à distance et de donner ce recul critique et cette sérénité de réflexion ?Un autre exemple de tension est celle qui s'installe entre de passionnantes approches nouvelles dans l'élaboration de l'information (par exemple le « crayon numérique », dont parlait Luc Bentz sur son blog) et l'accentuation de la dictature du live, du temps réel, de l'extrême immédiat au détriment de l'analyse et de la profondeur.
Une problématique qui n'est pas celle des élèves.On voit bien qu'à chaque pas, de formidables gains peuvent être réduits à néant par une mauvaise balance ou par un réglage contraint (par les impératifs de productivité), exigeant du professionnel un type de rendement irrespectueux de son autonomie professionnelle.
C'est très vrai. Le numérique peut offrir l'illusion d'un travail soigné et personnalisé, qui est en réalité totalement standardisé.On voit aussi que, chaque fois que l'on croit avoir trouvé, par le truchement d'une application ou d'un matériel nouveau, un raccourci dans la production d'information, on se trompe : le raccourci n'est qu'apparent. Il réside seulement dans l'alliage d'un procédé de diffusion et d'un certain type d'information, par exemple un tweet composé d'une phrase brève et d'une photo. Mais un « beau travail » numérique (par exemple un docuweb) prend finalement au moins autant de temps qu'un travail classique « anténumérique », et même l'hyper rapidité suppose une soigneuse préparation préalable.
Tout le monde, ou presque, parce que le numérique s'impose par la force d'un certain terrorisme intellectuel.Motifs de prudence
Ces tensions, ou des déclinaisons spécifiques de ces tensions se retrouvent évidemment dans le domaine de la pédagogie. Faut-il, selon un principe présenté partout comme l'évidence « faire entrer l'éducation dans l'ère numérique » ? Presque tout le monde, l'auteur de ces lignes compris, répond positivement.
Certains en appellent malgré tout à une réflexion nécessaire et critique dans le bon sens du terme.
Effectivement, ce peut être avisé...Il existe, cependant, différentes façons de répondre positivement. Et il peut être avisé de prendre en considération des motifs légitimes de prudence, de vigilance et de réserve.
Quelle injonction consternante : l'école doit entrer dans le numérique pour éviter la "ringardise" !Mais commençons par le positif.
Oui, l'école doit entrer de plain-pied dans l'ère numérique car elle ne gagnerait rien à se positionner aux yeux des élèves comme une instance définitivement ringarde et coupée de la vie.

Quant à "être coupée de la vie", elle ne l'est jamais. L'école, c'est la vie continuée, mais autrement. Et heureusement que par bien des aspects elle ne ressemble pas au quotidien des élèves.
On est dans l'image et la représentation, rien de plus.Oui, car le numérique, sa possession, sa mise à disposition sont aussi une question de prestige et que l'école, au sein du système social, a un rang à tenir : son inscription dans le dernier niveau technologique en date y contribue.

Les établissements scolaires sans téléphone, c'était il y a très longtemps, je pense...Aussi sûr qu'un établissement scolaire sans téléphone ou sans matériel de projection cinématographique était inimaginable il y a quelques dizaines d'années, on ne pourrait concevoir aujourd'hui une école a-numérique.

Il le sera ontologiquement toujours, pour des raisons de moyens et de retard technologique. On peut aussi concevoir cet univers comme celui du non-équipement : c'est un choix. Pour enseigner dans ma matière, je n'ai besoin que de ma voix, d'une craie et d'un tableau.Comment un élève pourrait-il admettre que l'univers scolaire soit, par rapport au reste de la société celui du sous-équipement ?
Mais l'apprentissage, est-il changé positivement par le numérique ? C'est la seule question qui importe puisque nous parlons de l'école.Qui plus est, dans les domaines qui le fascinent et changent aujourd'hui tous les aspects de la vie ?
Un jeu vidéo en ligne, un site de vidéos porno, un site de corrigé tout faits, des vidéos débiles, des réseaux sociaux pour échanger des devoirs ou publier des images de professeurs filmés , ce sont des ressources ?Oui, car le numérique – avec mes excuses pour la répétition du lieu commun numéro un - est une ressource.

Je considère pour ma part que c'est l'inverse. Ce sont les ressources scolaires qui donnent accès à Internet.Il est même en passe de devenir, chaque jour de manière de plus en plus marquée, la « ressource des ressources », celle qui donne accès à toutes les autres.
Au nom de sa mission : donner une culture aux élèves.Au nom de quoi l'école devrait-elle s'en priver ?
Ça fait peu pour du positif. D'autant que M. Cédelle semble avoir oublié quelques points négatifs majeurs, en plus d'oublier de considérer les élèves comme différents des adultes.
- Loys
"Pédagogie : le numérique peut-il casser des briques ?" (Luc Cédelle)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Aucune entreprise humaine ne peut échapper au numérique ?Pas plus que toute entreprise humaine, l'école ne peut s'en priver.

Et l'expression "se priver" n'est pas neutre : elle suppose une dimension uniquement positive du numérique.
Nous voilà tout de même rassurés...Entendons-nous bien : de même qu'un musicien pourra toujours se passer d'instruments électriques, de synthétiseurs et de logiciels de traitement du son pour jouer de la musique, un enseignement pourra toujours se faire sans le moindre recours aux technologies numériques. Sans ordinateur, sans wi-fi, sans écran, sans rien de tout cela… Sous réserve que la matière enseignée le permette, un enseignement peut (et selon toute probabilité pourra toujours) être dispensé avec des cahiers, des crayons, des livres, un simple tableau.
Je ne saurais dire mieux.D'une certaine façon, enseigner sans numérique à l'heure de la généralisation du numérique peut même être le vecteur d'un savoir particulier : la conscience des limites et du statut des technologies.
Le plus simple, pour ne pas avoir à les déconnecter, c'est peut-être de ne pas les connecter...On ne déconnectera pas les enfants
C'est vrai que c'est du même ordre qu'une vidéo ou un jeu sur une tablette...Allons encore plus loin : un enseignement, s'il est de qualité, peut se passer de tableau. Une convention, le tableau, pour ne pas dire une facilité !
Bof... à quoi bon puisque je google donc je sais .Un enseignement peut aussi, si l'on y réfléchit, s'effectuer sans prises de notes, ce qui aurait pour effet d'exercer la concentration et la mémoire.
Il existait même des livres.Sans livres, c'est un peu plus difficile, mais il existait bien des enseignements avant l'invention de l'imprimerie, non ?

Exactement. On se demande ce qu'ils attendent dans les pays sous-développés.Bon… Là où je veux en venir, c'est que l'on peut enseigner même sans école.
Où nous conduit ce discours relativiste ?Et que l'école n'est pas un enseignement, ni même une collection d'enseignements, mais une institution résultant du choix historique d'enseigner à travers un grand système public.

Elle me semble tout à fait légitime, au contraire.L'objection selon laquelle puisqu'on peut parfaitement enseigner sans numérique (ce qui, dans l'ensemble, est vrai) il serait illégitime de prôner le numérique à l'école n'est donc absolument pas fondée.

Il s'agit donc bien de numériser massivement l'école. Je ne savais pas que l'école était aux prises avec "toutes les activités présentes dans la société".La question ne porte pas sur la possibilité, ça et là, d'enseigner quelque chose sans recours au numérique. Elle porte sur la ligne de conduite que doit ou ne doit pas adopter cette institution de masse, l'école, aux prises avec toutes les disciplines, tous les pans du savoir, toutes les couches de la population et indirectement avec toutes les activités présentes dans la société.

C'est donc parce qu'on n'a pas le choix qu'il faut céder : en voilà un argument qui ne manque pas de convaincre. On pourrait l'appliquer à de nombreuses autres choses, avec des résultats intéressants.Le refus du numérique serait d'autant plus intenable rationnellement que l'idée d'un barrage protecteur est vaine.
On note au passage que contrôler le numérique est aussi vain que de vouloir le refuser, ce qui ne laisse pas d'inquiéter. Et on oublie au passage qu'il y en a qui refusent non pas le numérique mais les aspects problématiques du numérique.
Le numérique ne se résume pas à la connexion à Internet, loin de là. Quant à "déconnecter", c'est la même caricature qui accusent les anti-nucléaires de vouloir revenir à la bougie.Personne ne pourra « déconnecter l'école », comme le souhaite Alain Finkielkraut (mais le croit-il possible, ou est-ce une posture destinée à sacraliser un savoir transcendant les époques?).
Il y a une grande partie de la société qui n'est pas connectée et s'en porte très bien.Et surtout personne (sauf un grand bug mondial) ne pourra déconnecter la société.
Un instinct que l'école doit impérativement entretenir.Pas plus qu'on ne pourra, au sein de celle-ci, déconnecter les enfants, dont le premier et le plus vital réflexe est de se jeter sur ce qu'il y a de plus neuf.

L'âge moyen du premier portable en France est de onze ans. C'est la volonté des parents qui fixe cet âge : mais y a-t-il encore une quelconque autorité parentale qui s'exerce ? Là est la vraie question.
Oui, s'il vous plaît !Respecter les réticences

C'est l'un des degrés les plus dégradés de ce que l'on peut comprendre par "numérique"...« Le » numérique ne se réduit pas aux réseaux sociaux, même si ce concept de réseau social tend à contaminer tous nos usages informatiques (bientôt : « salut Luc, c’est ton marché Franprix, elles étaient bonnes, hein, les madeleines bio ? »).
Ce ne sont pas les dangers extrêmes qui inquiètent, c'est le réseau par lui-même et ses effets sur l'individu.Mais l'attitude consistant, au nom des risques de toutes sortes inhérents aux réseaux sociaux, à vouloir empêcher les enfants (ou les enfants en tant qu'élèves) d'y accéder est absurde.
En quoi ?Elle est, en fait, génératrice de risques supérieurs.

Cette comparaison inepte revient sans cesse dans les discours des numérolâtres...Métaphore urbaine : si traverser une rue est dangereux et si en interdire l'accès est impossible, alors la seule solution est d'apprendre les bonnes méthodes pour traverser. Paradoxalement, refuser de dispenser ce genre d'apprentissage équivaut à exposer les intéressés aux plus grands risques.
En tant que parent je ne peux que m'inscrire en faux : mes jeunes enfants ont interdiction de traverses une rue seuls et je ne crois pas que cette interdiction les expose à de plus grands risques, bien au contraire. Ils traverseront quand ils auront la maturité pour traverser seuls.
Et de ne pas en oublier en route, M. Cédelle.Il convient donc d'apprendre la technique pour la dominer. Ou bien, ce qui ne revient pas exactement au même, apprendre à dominer la technique. Cela suppose, à rebours de toute « technolâtrie », que soit prise en compte la réalité des risques qu'elle charrie et l'existence de ses aspects négatifs.
Un propos qui ne peut susciter que l'approbation. Sauf que M. Cédelle considère quand même tout refus du numérique comme "irrationnel"...Il est possible de vouloir l'entrée de l'école dans l'ère numérique sans pour autant tomber dans une niaise béatitude vis-à-vis des offres technologiques et commerciales dont nous sommes bombardés.
M. Cédelle a dû fréquenter Twitter...Et contrairement à une attitude en vogue consistant à se payer la tête des has been plus moins arriérés qui ne sont pas encore au top de la connexion non-stop, il importe de se garder de l'arrogance avant-gardiste, de se méfier des injonctions modernistes, souvent trop pesantes pour être honnêtes, et de respecter les réticences.

Ce qui est amusant, c'est que ceux qui s'estiment au top ne le sont pas toujours, loin de là. Un exemple pour s'en convaincre : celui de Mme Kochert qui fait la promotion active de Twitter en classe mais ne sait pas s'en servir elle-même...

Merci pour eux.Répétons-le autant de fois que nécessaire : les expériences positives et même ultra positives des enseignants « connectés » ne disqualifient en rien ceux qui continuent de pratiquer des modes d'enseignement traditionnels.
Et on les attend toujours, les résultats. M. Devauchelle a d'ailleurs annoncé la couleur : "D'un échec scolaire à une réussite éducative, il n'y a qu'un pas à faire, à condition de ne pas limiter la réussite scolaire à la réussite aux évaluations scolaires...."Seul les résultats comptent (les résultats au sens le plus large, pas au sens tableau de bord pour bureaucrate borné).
Des comparaisons assez éclairantes...Comme Freinet l'imprimerie scolaire
Dire que le numérique devient la « ressource des ressources », c'est bien sûr une projection. C'est se référer à une dynamique en cours, qui n'aboutira jamais à un monopole absolu. Aussi sûrement que le théâtre ou les commerces de proximité existent encore malgré la télévision et la grande distribution...
Et pour lire ?...il restera, pour ne prendre que l'exemple des accès documentaires, des démarches non-numériques pour se documenter.
C'est vrai que c'est la seule chose importante pour évaluer son efficacité.D'autre part, ce processus en est encore à ses débuts. Sur le plan strictement technique, l'école française est actuellement plutôt sous-connectée que sur-connectée.
Et si l'innovation et la modernité, c'était de mettre à distance la modernité qu'on nous impose comme modèle dominant ? Célestin Freinet aurait-il cautionné un tel renoncement à l'apprentissage ?Sur le plan des façons d'enseigner, le recours aux technologies numériques est encore largement minoritaire. Il est le fait soit d'enseignants « innovants » qui usent du numérique comme Célestin Freinet usait en son temps de l'imprimerie scolaire (la « rupture anthropologique » en moins, c'est la limite de cette image)...
On ne cesse de le dire ici. Il faudrait peut-être qu'on l'entende davantage....soit de décisions hiérarchiques ou politiques, comme celles qui a consisté, dans le département des Landes, à équiper il y a quelques années chaque collégien d'un ordinateur portable. Décision tapageuse dont le bilan n'a jamais été tapageusement tiré et pour cause : l'opération n'a en rien influé sur les résultats scolaires de la population d'élèves concernée.
Par définition.La réalité est donc que l'environnement de l'école devient de plus en plus « connecté », plus vite que l'école elle-même.

Curieux comme le numérique est réduit à la seule connexion.Comme l'ensemble de la population, mais peut-être un peu plus du fait de leur niveau culturel, les enseignants sont connectés (le terme devant ici être compris dans son sens maximal : internet + smart phone + réseaux sociaux), même s'ils n'en usent pas directement dans leur enseignement.
De fait.Leurs élèves aussi le sont, même dans les quartiers populaires.
La « fracture » s'est déplacée
Mais non voyons. Il n'y a aucun doute que les élèves seront responsables grâce à une formation adéquate à Twitter. Si Twitter, cet effet de mode, existe encore dans dix ans.A la table ronde des Cahiers pédagogiques je me suis fait reprendre (sur Twitter) pour une supposée erreur sociologique lorsque j'ai soutenu que la généralisation des smart phones remettait en cause les analyses des années passées sur la « fracture numérique ». Je maintiens : là encore, il faut considérer le processus. Tous, loin de là, n'ont pas, dans les « quartiers », un smart phone dernier cri. Mais pour savoir que, comme les coups de vent dans la météo marine, c'est « en cours ou imminent », une enquête sociologique n'est pas nécessaire. Le temps de la mener, et tout le monde sera équipé de son terminal universel.
La « fracture » se reconstitue sur une autre ligne : celle des usages. Twitter, par exemple peut aussi bien véhiculer les délicates notations poétiques d'un écrivain que des lol ou des MDRRRRR !!! à perte de vue sur la dernière émission de téléréalité.
Alleluia !L'école française n'est donc pas super-connectée. Est-ce à dire qu'elle est « en retard » ? Cette notion de retard, si avantageuse pour les fournisseurs et qu'on nous sert depuis l'origine d'Internet, est sérieusement à questionner.
Eh oui... En matière technologique, le retard est ontologique.Que signifie être « en retard » dans un domaine où la technologie change de six mois en six mois ?
Les bergers vont nous damer le pion ! Enfin... quand l'Afrique centrale et occidentale sera dotée d'infrastructures numériques et entrera en voie de développement.Le possesseur d'un Iphone 4 est-il « en retard » s'il ne s'est pas précipité sur le Iphone 5 dès que la quasi injonction lui en a été faite par des médias complaisants ? On pourrait tout aussi bien juger que le plus a priori « en retard », tel le berger peul (aujourd'hui équipé) par rapport au paysan breton, a la possibilité de se caler directement sur le dernier état de la technologie et d'être ainsi provisoirement « en avance ».
La réponse m'intéresse.La notion de retard technologique est donc d'autant plus relative que le seul moyen de ne pas être retardataire serait de se livrer à corps perdu dans la course au dernier modèle, à la dernière version... Pour quoi faire ?

Et le savoir scolaire a toujours besoin d'une mise à jour récente, comme on le sait. La langue, l'histoire, la littérature évoluent aussi vite qu'Android et iOS.Pour quel usage ? Pour répondre à quel besoin ? C'est seulement dans les réponses à ces questions que l'on peut sérieusement considérer être éventuellement « en retard ». En ce qui concerne l'enseignement, ces questions renvoient au fond, c'est-à-dire au rôle du professeur, à la médiation pédagogique, à ce qu'il veut ou à ce qu'il doit « faire passer ».
C'est pourtant ce marketing agressif qui dirige la réflexion sur le numérique à l'école : www.laviemoderne.net/forum/viewtopic.php?f=43&t=274Des entourloupes proliférantes
A lui, à l'enseignant (ou à l'équipe dont il fait partie), et non au service marketing d'une multinationale d'en décider.
Et à l'école d'arrêter une position à ce sujet. Parce que seul est aujourd'hui valorisé l'enseignant innovant et son cortège d'usages numériques à la mode.A lui d'être convaincu - ou non - par l'intelligence des exemples et des dispositifs popularisés par la mouvance des innovateurs férus de numérique. A lui d'apprécier si les avantages surpassent les inconvénients et si ces derniers peuvent être subvertis par un usage éclairé.
L'école doit elle faire entrer Facebook dans ses murs ? Voilà la question que je pose. Des professeurs créent des comptes avec des élèves qui n'ont pas encore l'âge autorisé pour se joindre à ce réseau, d'autres deviennent "amis" avec leurs élèves...Les inconvénients ? J'en ai déjà cité trois dans le précédent billet : dépendance, dévoration du temps et emprise sur l'individu. Ils n'annulent pas la formidable ressource évoquée au début, mais sont quand même dignes d'être pris en considération, non ? On peut y ajouter une forte tendance à la manipulation qui imprègne les réseaux sociaux où les données personnelles sont stockées et exploitées sans vergogne. Selon l'aphorisme trouvé par un internaute anonyme à propos de Facebook et de son apparente gratuité : « si vous ne voyez pas où est le produit, c'est que vous êtes le produit » (voir ici à ce propos, et ici aussi)
Eh oui... Les réseaux ne servent pas à grand chose.Exemple type : « on » m'annonce que mon « activité musicale est suivie par Machinette ». Heureusement, celle-ci a toute ma sympathie. Mais je n'ai rien demandé ! Et si mon vice du moment consiste à chanter vingt fois de suite avec Michel Sardou « ne m'appelez plus jamais France » ou à m'enivrer des Chœurs de l'Armée rouge, je n'ai pas besoin que cela soit proclamé urbi et orbi.
Et d'éviter...Et encore s'agit-il là d'une manipulation bénigne, dans un univers d'entourloupes proliférantes, qu'il faut être capable de repérer et de déjouer.
Cette vieille chose inutile ?Le mépris souverain de la langue
Autre point très négatif, particulièrement dans une problématique d'enseignement : le mépris souverain de la langue.
L'univers numérique, côté fournisseurs de matériels et d'applications, est littéralement hanté par des criminels linguistiques. Des spécialistes de l'injonction aussi pressante qu'incompréhensible, de la recommandation cryptée en martien, de la phrase au sens incertain et à la syntaxe malmenée. Cela peut parfois atteindre au sublime involontaire, la plupart du temps c'est juste bloquant et désespérant.
Un exemple de sublime involontaire, ce message récurrent de Firefox après chaque mise à jour: La Banque de mots de passe a détecté que Firefox a été désinstallé de cet ordinateur. Confirmez la demande de promotion suivante pour supprimer l'assistance de la Banque de mots de passe orpheline.

A chacun de savoir ce qu'il veut, nous pour nos élèves, eux pour leurs clients.D'où cela vient-il ? Peut-être d'un mélange fatal entre la légendaire incapacité à communiquer des informaticiens, l'ignorance ou le désintérêt envers les enjeux linguistiques, venant des techniciens qui élaborent les offres, et une ordinaire vulgarité commerciale. Cette désinvolture et cette vulgarité rencontrent le déclin du statut de l'orthographe et celui du niveau en français des diplômés, pour aboutir à un je-m'en-foutisme intégral en matière d'interfaces de communication, assez choquant de la part d'entreprises de taille mondiale.
Heu... sur Twitter ?Dernier (mais il ne serait pas très difficile d'en trouver d'autres) inconvénient, qui n'est pas le moindre : l'effet de nivellement. On nous avait prédit l'horizontalité des réseaux d'échanges entre pairs, au détriment de la verticalité hiérarchique des bureaucraties. Cette promesse-là s'est réalisée.
Voilà qui rappelle notre réflexion sur Wikipédia .L'information circule, les affinités s'établissent, les propositions se cristallisent et les hiérarchies rigides sont régulièrement malmenées par ces phénomènes sur lesquels elles ne parviennent quasiment jamais à reprendre le contrôle.
Le démagogue, le fanatique et le faussaire
Mais la contrepartie est là : sur Internet et sur les réseaux sociaux, la parole du démagogue, du fanatique ou du faussaire (trois catégories qui se complètent assez bien) vaut celle du sage ou du savant.
S'il était concurrent dans le bon sens du terme, nous n'aurions que des raisons de nous en réjouir.Zéro hiérarchisation, c’est la rançon de l’horizontalité. Là encore, devant cet effet de nivellement, il est légitime d'éprouver des réticences. On peut même comprendre que, dans l'esprit de nombreux enseignants, l'univers numérique soit perçu comme un vaste magma hostile à l'école et au savoir, concurrent et contradictoire avec leur propre enseignement.

Quelle idée, voyons.On peut comprendre qu'ils soient tentés de faire la part du feu, c'est-à-dire de s'accommoder à reculons de certains usages inévitables mais de refuser de faire entrer « le loup dans la bergerie » ou, s'ils sont d'une certaine gauche, le « cheval de Troie du néolibéralisme » dans l'école.
Voilà qui me rappelle quelque chose, avec une certaine Anne de Beaunais .Quitte à agacer, je reviens à Alain Finkielkraut, que j'avais interrogé sur ce thème en avril 2011 pour le supplément éducation du Monde et dont, sans adhérer à son propos, certains arguments m'avaient touché. Lorsqu'on demande un exposé à un élève, « il vous ressort ce qu'Internet lui a offert », disait-il.

Que dire de plus ?[question dans l'interview] Mais n'est-ce pas, en modèle réduit, la démarche que suit tout intellectuel ?
« Non, répondait-il. Il fut une époque où on allait en bibliothèque, on cherchait ainsi des choses qui ne vous étaient pas livrées à domicile toutes mâchées. On en arrive à réduire le monde de l'écrit à la documentation et l'information immédiatement disponibles. Et le problème qui se posera de plus en plus à notre école branchée est celui du plagiat. » (...)
Merci M. Finkielkraut.« Il n'est plus, soulignait-il aussi, aucun milieu social où la transmission du goût de lire ne soit devenue très difficile car l'enfant ou l'adolescent est tenté de passer toutes ses heures de loisir à l'écran avec ses copains. Or c'est seulement dans la solitude que peut s'épanouir la lecture. Et c'est précisément cela que l'Internet fait perdre.
Il faut que je note tout ça quelque part.[question] Ne peut-on reconstituer une solitude de réflexion tout en restant connecté ?
Sans doute, mais si l'on s'en tient au cas de l'élève, il lui faut, à un moment donné, s'abstraire du monde environnant, de son agitation, de son brouhaha, de sa fébrilité, pour se confronter à l'objet de culture silencieux et transcendant qu'il lui est proposé de comprendre. Ceux qu'on appelle les digital natives me semblent en très mauvaise posture. Parce qu'ils lisent, certes, mais plus de la même façon. Ils surfent, ils naviguent et, dans leur grande impatience, ils ont tendance à remplacer le savoir par l'accès au savoir. »

J'en parle longuement dans "Je google donc je sais" .Le sceau du doute
Voilà : « remplacer le savoir par l'accès au savoir » est évidemment une immense erreur à ne pas commettre.
Moi aussi mais elle ne peut être augmentée que par un usage critique et raisonné (et donc raisonnable) des outils numériques.Une ressource documentaire, et même un univers infini de ressources documentaires ne font pas un enseignement. Comme les profs « innovants », comme ces enseignants pionniers, exigeants, qui se lancent dans les usages pédagogiques d'internet, au-delà comme beaucoup de ceux qui voudraient voir l'école au sommet du prestige social, je tire de ces remarques justes des conclusions inverses à celle de Finkielkraut. Là où, comme d'autres, il entrevoit une école altérée, on peut imaginer au contraire une école «augmentée».
Sauf qu'une connexion peut-elle être maîtrisée ? Voir plus haut cette phrase : "l'idée d'un barrage protecteur est vaine"...Je crois que l'école doit être le lieu de la connexion maîtrisée et lucide (par opposition à la connexion compulsive et crédule).
Avec ou sans numérique. On peut très bien parler régulièrement du numérique avec ses élèves sans l'utiliser.Cette maîtrise et cette lucidité ne relèvent pas d'une génération spontanée, mais ne peuvent que découler d'un enseignement.
Confier nos élèves à "une nouveauté enveloppante et brumeuse, souvent déroutante" est quand même problématique. Pourquoi cette urgence et ce refus du temps et de la réflexion pour éventuellement transformer l'école ?Ce bon usage, cet usage éclairé passent aussi, sans doute, par un jeu d'alternance entre des temps de connexion et des temps de déconnexion (cette opposition entre deux modalités a donné lieu à un petit débat sur le blog de Michel Guillou).
Evidemment, tout ce qui précède est frappé du sceau du doute. Le « doute enthousiaste » avais-je dit lors de la table ronde des Cahiers pédagogiques. Avec la distance je doute aussi de cet oxymore. Comme tout le monde, j'essaie juste de réfléchir sur une nouveauté enveloppante et brumeuse, souvent déroutante.
A suivre donc. Je ne sais pas si le numérique peut casser des briques, mais à coup sûr il peut casser l'école.Et quand même enthousiasmante. Si j’ai proféré des bêtises, n’hésitez pas à me reprendre, je reste méchamment connecté.
- Loys
Bien-être et bienveillance à l'école
Catégorie : Les pédagogies "nouvelles"
C'est sûr que ce n'est pas comme si on avait mis l' "élève au centre du système" depuis 1989 , avec les brillants résultats que l'on constate aujourd'hui. Quand on va dans le mur, il faut accélérer...Et si on sollicitait enfin l’avis des élèves ?
Car ce n'est jamais le cas bien sûr.« C’est l’intérêt des élèves, de tous les élèves, qui doit être au cœur des réflexions et des réformes du système éducatif.
Et même en tant qu'adultes citoyens, osons-le...Cela implique de prendre en compte leurs besoins, leurs droits et leurs devoirs non seulement comme élèves, mais également en tant qu’enfants, pré-adolescents ou adolescents. »
Dommage pour les prolégomènes.Cette phrase est extraite du site du rapport sur la refondation de l’école, sous le titre de « Les élèves au cœur de la refondation ». Elle semble ne laisser aucun doute sur la haute importance que cette démarche estivale semblait accorder à éclairer la réflexion de tous les chantiers à l’aune des attendus de ces prolégomènes. Et pourtant…

Et pourtant les enfants ont beaucoup à nous apprendre en terme d'enseignement et de réflexion pédagogique, car leur préoccupation quotidienne est non seulement leur réussite éducative propre mais la réussite éducative de tous.Oui, et pourtant… À l’exception de la consultation formelle des syndicats étudiants, de la trilogie des syndicats lycéens, de quelques bien rares consultations des lycéens çà et là, élus sortants dans les CAVL¹ ou élus CVL², les élèves n’ont pas globalement été, à titre individuel ou de manière collective, concernés ni consultés sur la refondation de l’école qui s’adresse pourtant bien à eux, si l’on en croit les lignes supra, de manière prioritaire.

Répondre présent ne nous dit pas grand chose sur la nature de leurs idées.Et pourtant, disais-je, pour avoir travaillé pendant plusieurs années en appui du CNVL³, je peux témoigner que ce ne sont pas les idées qui leur manquent, aux lycéens ! Ils en auraient presque même trop, m’ont parfois dit les cadres du ministère qu’ils consultaient ou entendaient porter le dossier qu’ils avaient en charge. On pouvait leur demander leur avis sur l’orientation, sur les programmes, sur les rythmes scolaires, sur le numérique, sur la réussite, sur le handicap, sur la valorisation de l’enseignement professionnel, sur le baccalauréat, sur les discriminations, sur la valeur de l’engagement… ils répondaient et répondent toujours présents !
Et ça, ça vaut tout le reste. Pour M. Guillou, peu importe que quelque chose soit idiot pourvu que ce soit innovant.Oh ! Bien sûr, les idées présentées, voire les projets élaborés sur les chantiers ci-dessus, n’étaient pas toujours ni très raisonnables ni très aisément réalisables — ils restaient à discuter et à négocier, à adapter aux réalités aussi — mais ils avaient au moins le mérite de la rupture et de l’innovation.

Qui a subi vague de réforme sur vague de réformes.Une manière de rompre avec un certain dogme ronronnant, avec le coconnage très tendance mais bien réel de « la grande maison ».
Heu oui...Pourquoi les lycéens n’ont-ils pas été massivement consultés ? C’est vrai que la dernière grande consultation des lycéens sur la réforme du lycée, en novembre 2008, à l’initiative de Xavier Darcos, alors ministre, avait été un échec notoire, se terminant dans la fureur et l’agitation à l’École polytechnique à Palaiseau.
Était-ce une raison pour ne pas recommencer ?
Comme c'est noble, beau et généreux !Les lycéens des organes de la vie lycéenne, à tous niveaux, sont tous résolument engagés, de manière personnelle parfois, ou collective aussi dans des syndicats ou des partis politiques, mais leur engagement, concernant le moment qu’ils vivent dans l’école, est toujours au profit de l’innovation — j’insiste ! —, de la réussite de tous, de l’égalité, de la solidarité, dans une perspective d’accès pour tous à plus d’autonomie et de responsabilité enfin.
Un lycéen engagé est, le plus souvent, un lycéen responsable.

Je suis d'accord : il faut cesser de faire semblant, il faut cesser tout court de jouer à la démocratie. L'école n'est pas un lieu démocratique, où la parole de l'enfant vaut celle de l'adulte.Au-delà des promesses de l’engagement individuel, c’est toute l’école, au sens large, qui tire profit de la vie lycéenne. Il est d’ailleurs bien temps, en 2012, de cesser de considérer les élèves comme de seuls acteurs subsidiaires dont on prend l’avis de temps en temps, pour faire semblant de jouer à la démocratie.
Autoriser les téléphones portables en classe par exemple ?Les missions assignées aux différents niveaux de la représentation lycéenne, délégués de classe, maisons des lycéens, élus CVL, CAVL et CNVL, doivent être notablement et profondément renforcées et élargies. Les élèves, et je pense d’abord bien sûr, aux plus grands d’entre eux, doivent être maintenant en situation de pouvoir décider d’un certain nombre de choses qui les concernent au premier chef. Certains éléments du règlement intérieur doivent pouvoir aisément être discutés et négociés avec eux, sans contredire la loi bien sûr, de telle manière à adapter les pratiques citoyennes, dans le lycée, à la réalité de leurs usages personnels.
Que disais-je ?Je pense en particulier aux pratiques sociales et numériques, personnelles ou en classe, qui doivent aussi pouvoir trouver toute leur place dans l’école.
A ce sujet, pour avoir une idée de la responsabilité et de l'engagement citoyen des élèves, je propose un petit tour sur ce topic de LVM : "Une utilisation sympathique des smartphones en classe" .
Comme si la dernière réforme du lycée, obéissant à une telle idée, n'avait pas été de ce point de vue catastrophique, avec les enseignements d'exploration en seconde (choisis et aussi vite abandonnés), la mise en place des TPE et récemment l'accompagnement personnalisé qui n'a de personnalisé que le nom et supprime des heures d'enseignement disciplinaires.Les modalités mêmes d’enseignement, programmes, horaires, rythmes, contenus, lieux doivent pouvoir être aussi discutées, si besoin, pour les rendre plus souples, à l’éclairage de l’avis des lycéens.
Aujourd'hui le fonctionnement du lycée est rendu chaotique par cette multiplication de ces usines à gaz.
L'école n'a pas à s'adapter aux élèves, ce sont les élèves qui doivent s'adapter à l'école et à des règles de vie collective. Voilà le véritable apprentissage de la citoyenneté.Il est temps de sortir des carcans d’un enseignement dont les principaux ressorts sont plus que centenaires pour adapter l’école à la société et aux jeunes tels qu’ils sont.
Quel mépris de la tradition scolaire !
Quel mépris et quel démagogie pour tous les enseignants de la part de M. Guillou , "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques".Soyons très clairs : il n’y a pas grand chose à attendre d’une consultation de seuls notables et entités conservatrices.
L'innovation est un terme commercial, non éducatif.Il va falloir chercher du côté des jeunes, lycéens et aussi collégiens, l’enthousiasme, l’initiative, l’innovation, la modernité nécessaires à la refondation de l’école.
Place au jeune, place au numérique.Et, pour compléter un propos récent qui me fait passer pour un extrémiste, cette refondation sera pédagogique, numérique et nourrie de l’imagination des élèves ou ne sera pas. Voilà, c’est dit à nouveau.
Même chose hors de l'école : les enfants devraient pouvoir assister aux rendez-vous bancaires et aux entretiens professionnels de leurs parents. Il est temps qu'ils aient leur mot à dire. Même chose pour le droit de vote.Mes propositions pour un élargissement conséquent de la démocratie lycéenne, à définir en concertation avec la prochaine mandature d’élus, doivent s’accompagner de propositions identiques pour les plus jeunes des élèves.
Au collège, il doit être possible d’organiser, sur le modèle des aînés, un dispositif de vie collégienne continue qui fasse réellement participer des élus à la vie du collège, décider — pourquoi pas ? — de ce qui les concerne directement ou donner leur avis sur les dispositions qui touchent la collectivité ou les enseignements au-delà de la présence symbolique au Conseil d’administration.
Depuis quand être responsable, c'est décider ?À l’école du premier degré, Célestin Freinet doit se retourner dans sa tombe à observer ce que sont devenues ses théories sur la responsabilisation du jeune écolier dans la coopérative scolaire ou le journal d’école.

Quel mépris, encore une fois. On voit bien que M. Guillou n'a subi aucune violence scolaire dans un établissement difficile.Il n’en reste plus grand chose, sous la pression des programmes disciplinaires et d’une hiérarchie franchement réactionnaire.
M. Guillou enseigne encore ?Tout est à recommencer (à refonder ?).
Je lis à l’instant, pour clore ce billet, que notre ministre présente son dispositif de lutte contre les violences scolaires.
On apprend l’installation d’une délégation ministérielle et d’un comité scientifique pour « prendre en compte la pluralité des phénomènes de violence et la complexité des réponses à lui apporter ». Gageons que ce dispositif n’aura de vraie légitimité et d’efficacité que s’il comprend en son sein, et autrement que par une représentation symbolique, un nombre suffisamment importants d’élèves, élus ou pas, ayant été confrontés au problème. Je sais, pour avoir mis des contributeurs lycéens à plancher sur ce sujet, qu’ils peuvent être très efficaces et proposer des solutions adaptées et réalistes.
- Loys
"Refondation : une nouvelle ambition pour le numérique ?" (Educavox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
Et la réaction du SE-UNSA : http://www.se-unsa.org/spip.php?article5293
- Loys
""Le numérique bouleverse complètement la posture du maître" (A bonne école)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
Les promoteurs du numérique à l'école
Catégorie : Le marché de l'école numérique
Lyclic se présente comme un "réseau scolaire" (idée curieuse à l'heure des réseaux privés des élèves) et comme une bibliothèques de ressources libres et gratuites pour lycéens, enseignants et parents.
La vidéo :
La présentation du site :
La dernière phrase est éclairante sur la philosophie de Lyclic, qui n'invite pas à l'esprit critique vis à vis du numérique :"Nous sommes convaincus que l'Ecole a tout à gagner à faire siens les horizons ouverts par le web : plus d'échanges et plus de ressources pour favoriser la créativité, la personnalité, et la réussite de chacun."
Évidemment on ne saura qui compose la "Team Lyclic" et ses fondateurs, mus par un si généreux projet, qu'après une recherche WhoIs : le site a été fondée par Christophe Herlory, membre de Lyclic, qui se présente comme "professeur". Pourtant, d'après LinkedIn , Christophe Herlory n'a enseigné que pendant deux ans à peine, de 2009 à 2011, dans un IUT mais surtout sa formation ne fait mention ne fait mention d'aucun diplôme enseignant (HEC Montréal - gestion, ESCP Europe Grandes écoles). Depuis mars 2011, son activité professionnelle est celle de "président" de Lyclic.
Rien n'indique non plus quel est le modèle de fonctionnement de Lyclic : qu'est-ce qui permet d'assurer sa gratuité par exemple et en même temps l'activité professionnelle de Christophe Herlory ? pourquoi le statut de "société par actions simplifiée" si Lyclic est une association dédiée à la "réussite de chacun" ?
Christophe Herlory n'hésite pas, sur Twitter ou sur Lyclic, à fustiger l'édition traditionnelle et promouvoir le modèle qui est celui de Lyclic, en reproduisant par exemple ce billet de Michel Guillou : "Sans ressources, qu'est-ce qu'il reste du numérique ?" (9/12/2011)
- Loys
Les réseaux sociaux et la loi française
Catégorie : Les réseaux commersociaux
À propos de la publication récente, sur Twitter, de messages utilisant des mots-clés ou des contenus supposément racistes ou homophobes, notre ministre des droits des femmes, porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, se laisse aller, dans cet article en ligne, à de curieuses considérations… Elle rappelle que la liberté d’expression est « une de nos valeurs les plus précieuses », qu’elle « ne peut être impunément utilisée pour déverser, aux yeux de tous et sur quelques-uns, une charge haineuse aussi violente qu’inacceptable ». Fort bien ! Le diagnostic est juste. Ce sont les solutions qu’elle propose qui sont alors une atteinte de fait à ce droit.
En effet, à plusieurs reprises, à commencer par ce titre inadmissible « Twitter doit respecter les valeurs de la République », elle exhorte ce média à « prévenir la commission de tels délits » et à « agir pour supprimer les tweets manifestement illicites et, à tout le moins, en rendre l’accès impossible ». C’est juste dommage. C’est de plus attentatoire à la liberté d’expression, en incitant un média étranger à censurer, de sa propre volonté, les contenus supposés illicites qu’il transporte et affiche. Il n’y a qu’une seule et unique solution aux transgressions supposées de ces libertés : la justice. Il existe en France des moyens simples et rapides pour qu’un juge puisse dire le droit et demander si besoin, avant autres éventuelles poursuites, le retrait de ces publications.
On est bien mal défendu.
Michel Guillou, autoproclamé "expert du numérique", ignorerait-il qu'il existe sur Internet, sur les sites d'information, sur les blogs, sur les forums, des formes de modération ?

Un autre billet, en réponse, sur le blog de Luc Bentz : "Éduquer à la maîtrise de l’expression publique (Michel Guillou)" .
Ou comment justifier l'absence de modération sur Twitter par... la lutte contre la dictature dans le monde. On ne s'étonnera pas de cette prise de position sur un blog intitulé "Le Gazouilleur".

- Loys
"Éduquer à la maîtrise de l’expression publique" (Michel Guillou)
Catégorie : Le réseautage
- Loys
"Éduquer à la maîtrise de l’expression publique" (Michel Guillou)
Catégorie : Le réseautage
Beau résumé de l'essence du numérique :Éduquer à la maîtrise de l’expression publique
Internet a cette propriété, nouvelle dans l’histoire, de permettre à chaque citoyen de porter sa parole, son opinion, son simple avis à l’autre bout du monde. C’est évidemment une propriété strictement fonctionnelle qui ne garantit nullement que cette parole soit lue ou entendue. Il n’empêche ! Aucun des grands créateurs ou penseurs des siècles passés n’avait pu bénéficier, de manière immédiate, d’une telle possibilité d’audience…
- Le numérique séduit pas sa seule potentialité de publicité.
- Celui qui s'exprime est comparé, en mieux par sa possible publicité, aux "grands créateurs ou penseurs des siècles passé" car tout le monde a du talent.
- L'acte de création ou de pensée est subordonnée à sa publicité
- Loys
"Un chantier prioritaire : former au numérique" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Un chantier prioritaire : former au numérique" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
M. Guillou n'étant pas enseignant depuis longtemps (s'il l'a jamais été), il sait naturellement ce qui est prioritaire dans l'éducation nationale aujourd'hui : le numérique, qu'il promet sans ménagement.Un chantier prioritaire : former au numérique
"bannis et honnis du monde de l'école" et en même temps "une grande ambition pour le numérique" ministérielle : M. Guillou n'a pas peur de la contradiction....Ainsi commence le juste constat fait, sur le site du ministère consacré à la refondation à venir, qui engage à donner à l’école « une grande ambition pour le numérique ». Force est d’observer pourtant que, si les tablettes tactiles commencent maintenant à trouver peu à peu place dans les salles de classe, plus rarement dans les cartables, si de rares élèves ont pu utiliser Twitter en classe, de ci, de là, dans le cadre de certaines activités ou de certains apprentissages fondamentaux, si encore certains professeurs documentalistes ont pu, parfois, accompagner certains élèves à utiliser Wikipédia, encore plus rarement à y contribuer, les autres outils, massivement utilisées par les élèves, sont généralement honnis et bannis — une bonne censure technique permet d’éviter d’y réfléchir — pour de bon du monde de l’école.
Allez, un petit film pour observer à quel point le numérique est banni et honni du monde de l'école :
www.dailymotion.com/video/xtlzyo_marronniers-numeriques_tech
Quant à l'entrée du numérique ) l'école et à ses implications non désirées, a-t-on bien pris le temps d'y réfléchir ?

Pourtant - de tout temps - l'école s'est adapté aux usages personnels des jeunes. Souvenez-vous de l'époque où les programmes tournaient autour des billes, des chansons des 2B3 ou des collections de cartes Panini.L’école, les enseignements, les apprentissages, les programmes, les disciplines, les professeurs sont déjà largement à la traîne de la société, à la remorque aussi des usages personnels des jeunes.
Cette mission numérique n'est écrite nulle part.L’école est pourtant, c’est sa mission, censée préparer, ce qui nécessite une anticipation, ses élèves à trouver leur place dans une société résolument engagée dans le numérique.
Toute critique ne peut procéder que de l'incompréhension, pas d'une réflexion ou d'une expérience.De toute façon, le temps que les élèves y soient préparés et cette société numérique aura déjà changé plusieurs fois.
Comment faire ? Les enjeux sont considérables, à cause du temps perdu, certes, mais aussi à cause du décalage et de l’incompréhension qui ne cessent de grandir.
Le slogan est beau mais le problème est que personne ne sait à quoi quoi ressemblera la société dans laquelle les jeunes vont vivre.Vincent Peillon déclarait à Ludovia, fin août dernier :
[Il faut] « préparer les jeunes, travailleurs de demain, citoyens de demain, hommes et femmes complets de demain, à la société dans laquelle ils vont vivre, qui est considérablement modifiée et qui peut être considérablement améliorée, du point de vue même des valeurs républicaines, par le numérique et par l’internet »

A titre d'exemple, il y a quatre ans, presque aucun jeune n'était inscrit sur des réseaux sociaux.
M. Guillou a tellement envie de tout casser qu'il insulte même ceux qui lui portent la contradiction.Il est donc nécessaire, je l’ai déjà dit, de changer — j’ai utilisé le mot « casser » dans un autre billet, mot qui m’a été reproché mais me paraissait plus adéquat — un grand nombre de choses : l’architecture et le mobilier, les temps d’enseignement, les modalités de ce dernier, les programmes, les champs interdisciplinaires et transdisciplinaires, l’évaluation, les examens, les postures…
Ce serait dommage de s'attarder en effet sur un véritable problème. L'absence de ressources a été reconnue même par le Ministre lui-même le 13/12/12. Je cite : ""Il manque en France une production pédagogique de logiciels numériques".Quand il s’agit de s’interroger sur l’échec patent du numérique et les retards accumulés, on avance souvent trois raisons :
l’absence de matériel ;
l’absence de ressources ;
l’absence de formation.
Je ne vais pas m’attarder aujourd’hui à expliquer ici pourquoi les deux premiers points sont faux pour l’essentiel, différemment l’un de l’autre d’ailleurs.
Parce qu'ils en voient moyennement l'utilité ?Mais l’enjeu majeur est, sans aucun doute, de réussir la formation au numérique.
Les professeurs sont, selon l’enquête Profetic, 97 % à penser que le numérique est un facteur d’amélioration de leur enseignement. Pourquoi n’utilisent-ils pas alors plus souvent les outils ou démarches numériques en classe ?
Heu...La formation des professeurs est-elle insuffisante ?
Ces derniers constituent un des groupes socio-professionnels les plus outillés, à domicile, en matériel numérique et les plus avertis sur leurs usages. Leurs pratiques personnelles sont variées et souvent excellentes. Ils sont très nombreux à préparer leurs cours en utilisant des outils numériques et Internet. Ils savent se servir des sites professionnels d’échange et d’entraide et utilisent les moteurs de recherche et Wikipédia plus et mieux que leurs élèves.

Elle a pourtant bien changé et impose une certification C2i2e.La formation initiale qui a été fournie, depuis des années, aux jeunes professeurs est très insuffisante de ce point de vue.
Des contraintes futiles et sans intérêt...Il suffit de demander à ceux d’entre eux qui entraient dans le métier pour en être convaincus. Pressés par les programmes et les contingences pédagogiques générales, coincés dans les carcans disciplinaires...
Si Michel Guillou reconnaît lui-même que cette validation est d'un ridicule achevé, à l'image du B2i pour les élèves... Un bon exemple du décalage entre l’Éducation Nationale et les pratiques des jeunes qui les font bien rire....les formateurs universitaires n’ont que très rarement abordé l’intégration du numérique en classe, reproduisant en cela la formation qu’il avaient eux-mêmes subie quelques années auparavant. Pire, ils ont validé à la volée de supposées compétences acquises à travers la délivrance complaisante d’un C2i bâclé !
C'est vrai que compte tenu des problèmes actuels de l'école ces formations doivent être prioritaires.La formation académique continue qui leur a été proposée ensuite a manqué, ces dernières années, à la fois de bras et de moyens financiers et d’adéquation aux besoins. Si la situation est très différente d’une académie à l’autre du point de vue des moyens engagés pour accompagner l’effort des collectivités à déployer du matériel, il est possible pourtant d’observer des constantes :
une formation transversale à l’usage des outils trop technique et pas assez pédagogique (il est vrai que la tâche n’est guère aisée quand il s’agit de transversal) ;
une formation disciplinaire dépassée par les enjeux, conduite par des formateurs exclusivement technophiles (j’avais déjà évoqué le clientélisme de ces stages et la fascination pour la technique dans ce billet) ;
La formation en ligne, nouveau modèle, qu'il faudrait d'ailleurs appliquer aux élèves.une absence quasi généralisée de massification de la formation en ligne, pourtant la seule à même de répondre à la demande (les raisons sont très nombreuses qui vont de la rigidité de la tutelle d’encadrement à l’absence d’expérience de certains formateurs académiques).
Parce qu'il ne sert pas à grand chose.Je reviens donc à ma question initiale : pourquoi ces professeurs, si mal et peu formés mais pourtant si bien avertis, n’intègrent-ils pas plus le numérique dans leur enseignement ?
Ce n'est plus la même question...Qui peut les y inciter ?
Quel rapport avec l'utilité de l'intégration du numérique dans l'enseignement ?Sans doute, les premiers à le faire sont leurs propres élèves qui les incitent à utiliser les téléphones, à écrire en ligne, à utiliser Wikipédia, à publier… Il n’est pas un projet de conseil de la vie lycéenne, par exemple, qui n’intègre un volet numérique. Les collègues peuvent être aussi un fort levier d’encouragement aux usages numériques dans le cadre de projets collaboratifs ou simplement collectifs. Les parents, parfois, peuvent être aussi porteurs d’innovation numérique partagée.
A vrai dire ils le constatent et moi avec. J'ai beaucoup d'exemples à donner à ce sujet.De manière assez générale, les chefs d’établissement ont eux, par rapport au numérique, une attitude plutôt neutre. Plongés dans les contingences d’une informatique administrative sclérosante, ils sont nombreux à penser que le numérique pose plus de problèmes qu’il n’en résout.

C'est exactement ça : le "facteur valorisant", la vitrine... Il est plus facile de montrer un classe avec des tablettes qu'un bon cours.Mais, conscients du facteur innovant et valorisant du numérique pédagogique, ils se laissent aller parfois à accompagner voir favoriser l’émergence des projets.
Mais en général l'équipement numérique ne procède pas d'une demande des enseignants : il est imposé par le haut, la direction ou le Conseil général ou régional, sans lien aucun avec les besoins des enseignants. Un magnifique gâchis dont les collectivités locales commencent à prendre conscience.
Bref, ce qui fait l'échec de l'intégration du numérique à l'école, son imposition aux enseignants, M. Guillou veut le voir renforcé. Le numérique doit devenir obligatoire.Où sont alors les freins ?
Là encore, je ne fais que répéter et préciser des observations déjà faites par d’autres et des arguments avancés dans certains de mes billets ici-même. Les principales causes de l’échec du numérique pédagogique sont, à mon avis, à chercher du côté de l’encadrement, non seulement frileux et désengagé mais aussi souvent franchement hostile ou réfractaire. Sans impulsion de la hiérarchie, sans incitation ou encouragement à avancer, pourquoi se risquer ?
Il faut récompenser les professeurs innovants qui créent des projets extraordinaires comme acheter des tablettes ou ouvrir des comptes Twitter pour leur classe.Tant que faire une leçon avec des tablettes numériques ou un tableau interactif sera mal vu en inspection, on ne risque pas d’avancer.
Pourtant le Ministre ne s'est-il pas invité au Forum des enseignants innovants l'an passé ?Je tiens à la disposition de ceux qui croient que j’exagère ou caricature les témoignages de collègues à qui c’est arrivé.

Il faut virer tous ces rétrogrades !Les exemples sont foison d’inspecteurs du second degré qui freinent des quatre fers pour intégrer la compétence 4, la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication, comme d’autres compétences transversales d’ailleurs, aux enseignements disciplinaires du collège, qui tardent aussi à mettre en place les dispositifs de formation en ligne des nouveaux et jeunes professeurs, leur préférant des réunions en grands groupes inutiles et ennuyeuses, qui s’avèrent incapables enfin d’animer en ligne un groupe d’enseignants comme une réflexion sur le sujet du numérique.
Ah... la "stratégie numérique globale" de Vincent Peillon, ce n'est pas une "politique numérique institutionnelle volontariste" ?À la décharge des corps d’inspection, il est vrai qu’ils n’ont jamais reçu eux-mêmes des injonctions à mettre en œuvre une quelconque politique numérique institutionnelle volontariste.
Pour être formé par un Michel Guillou, non merci...De même, ils n’ont que rarement, et encore cela concernait-il peu d’entre eux, pu être conviés à des moments de formation initiale ou continue sur le thème du numérique, à l’ESEN ou en académie.

Si l'"acte pédagogique traditionnel" (quel mépris pour la tradition scolaire de nos prédécesseurs à l'école) est plus efficace, qui les en blâmerait ?Pourquoi les professeurs feraient-ils des efforts si personne, du haut en bas de la hiérarchie, ne les incite à les faire ? Pourquoi innoveraient-ils quand se conformer à l’acte pédagogique traditionnel est toujours valorisé ?
Le numérique doit rentrer dans l'école à la schlag. Quant à la liberté pédagogique, Michel Guillou s'assoit dessus.Il va de soi que ce que je décris là souffre de nombreuses exceptions. Mais justement, ce sont des exceptions…
La priorité est donc, dans un premier temps, à la formation massive et systématique de l’encadrement, à tous les niveaux, des formateurs des masters universitaires, des chefs d’établissement et des inspecteurs du premier degré à l’inspection générale.
Même s'il n'a rien à apporter à une discipline, à part une dévastation comme en lettres...Le numérique doit être, comme il l’est déjà dans de nombreux pays du nord de l’Europe, une constante de l’acte pédagogique, toutes disciplines confondues.
Des gens prêts à occuper toutes les responsabilités qu'il faudra.Il y a maintenant, en France, dans les académies et les Universités, suffisamment d’experts et de spécialistes de l’enseignement, de la formation, de l’accompagnement et de l’animation d’apprenants en ligne — je peux donner des noms, si besoin — pour prendre en charge la responsabilité partagée d’une plateforme complète, de répondre au cahier des charges de la formation en scénarisant des parcours adaptés, des premiers pas à l’évaluation.

La notion de "connaissances" étant dépassée.Et puis il faut aussi diversifier et élargir l’offre de formation et former de nouveaux tuteurs…
Peut-être convient-il alors d’alterner les moments de formation théorique en ligne et les séances en présence d’un formateur, où il est possible de faire des exercices pratiques. Peut-être convient-il aussi, dans ces parcours, d’encourager les apprenants à la co-production et à la co-construction des savoirs à partager… Mais il convient assurément de travailler davantage au changement des attitudes et des postures qu’à l’acquisition de connaissances.
... que préconise pourtant Michel Guillou, qui n'est pas à une contradiction près.Pour l’encadrement, l’enjeu est de taille : changer complètement les vieilles méthodes de pilotage vertical...
Quel révolutionnaire visionnaire, ce M. Guillou. Le Copernic des TIC....acquérir des compétences d’animateur de communauté en ligne, impulser l’innovation pédagogique, modifier profondément les méthodes d’évaluation.
Ben voyons. La déconnexion de la réalité joue des tours à M. Guillou.Pour tous et pour les enseignants en particulier, il s’agit de même de comprendre que le maître n’est plus le seul possesseur du savoir...

Voire en dessous.... que sa posture frontale a vécu, que sa place est maintenant aux côtés de l’élève...
Un grand progrès social, donc....pendant et hors le temps scolaire
Rare grâce aux écrans... qu'il faudrait donc multiplier à l'école....que l’attention de l’élève est devenue une denrée rare qu’il faut préserver.

M. Guillou regarde trop, de films de science-fiction.Il s’agit aussi de comprendre que la reproduction, génération après génération, des actes et postures d’enseignement traditionnels n’a plus cours...
On peut très bien enseigner sans numérique à l'époque du numérique.... que l’obligation d’innover et le changement sont consubstantiels d’une pédagogie moderne, en adéquation avec son temps.
Voilà le nouveau mérite professionnel, vu par M. Guillou, qui jamais dans sa tribune, n'évoque les difficultés concrètes des élèves, comme le quasi-illettrisme de certains d'entre eux en fin de scolarité obligatoire .Enfin, et ce n’est pas le plus simple, il convient de répondre à ces enjeux formidables en valorisant l’engagement dans la formation, tant pour l’encadrement pédagogique que pour les professeurs, de la manière qui conviendra au ministre.
A la schlag, on vous dit. En parlant de mon expérience, M. Guillou parlait de "saloperie réactionnaire".Mais, là encore, l’incitation doit être très forte. Il n’est pas possible de laisser de côté des personnels de l’administration, des inspecteurs, des professeurs réactionnaires ou simplement peu enthousiastes.
Sans savoir où, mais peu importe.De même — j’ai déjà évoqué cet aspect dans ce billet — il paraît possible de labelliser les écoles, collèges ou lycées vertueux et de modéliser et encourager ainsi les bonnes pratiques.
L’engagement de l’institution scolaire doit ainsi être complet et ne peut souffrir un quelconque retard. Avançons !
- Loys
"Sortez vos ordiphones" (Michel Guillou)
Catégorie : Face aux écrans
Depuis l’an dernier, les Cahiers pédagogiques demandent chaque mois à un blogueur s’il veut bien leur écrire un billet. Mila Saint Anne, Ticeman, Frédéric Davignon, Amériquébécoise, Delphine Regnard, Guillaume Caron, Bernard Desclaux et Michel Guillou ont déjà répondu notre invitation.
Avez-vous lu "Vieilles pies" de la trublionne Mila Saint Anne ? Ou bien "Puisqu’on vous dit qu’il y a pas de recette !" du caustique Ticeman ? Bon, pour avoir les autres ici, il faudra réclamer très fort !
Mais voici déjà celui de Michel Guillou, dans le numéro 502 "Par ici les sorties".
- Loys
"Sortez vos ordiphones" (Michel Guillou)
Catégorie : Face aux écrans
- Loys
"Numérique : si c’était à refaire…" (Educavox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
"Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
"Innovation et numérique : des questions inappropriées" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Innovation et numérique : des questions inappropriées" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Ajoutons : et si commerciale. N'est-ce pas, EducaVox ?Innovation et numérique : des questions inappropriées
J’ai pris beaucoup de plaisir, l’an dernier, à assister en 2012, à l’Unesco, aux Journées de l’innovation. Cet événement, qui rassemblait des témoins prestigieux, fut aussi l’occasion, renouvelée cette année, de rassembler dans un même lieu tous ceux, moins connus, qui, en France, mettaient au cœur de leur action pédagogique, de manière plus discrète mais si efficace, la dimension si moderne et réjouissante de l’innovation.
Bien entendu.C’est donc aussi l’occasion de rencontres, d’échanges, de partages, d’enrichissements mutuels. Et puis, disons-le tout net, je me réjouis tout particulièrement que cette dimension de l’innovation soit prise en charge de manière officielle et institutionnelle, en toute indépendance des pressions économiques.
Comment pourrait-on se passer de Michel Guillou ?C’est donc avec grand plaisir que je me rendrai, les 27 et 28 mars prochains, à la Maison de l’Unesco à Paris, aux prochaines Journées, si on veut bien de moi.
C'est curieux parce que depuis plus de vingt ans on a beaucoup innové dans l’Éducation. Et c'est vrai que les résultats sont quelque peu décevants.Tout au long de ces journées, sur le thème « Innover pour refonder » — curieux titre ! comment refonder sans innover ? comment faire l’un sans l’autre, l’un avant l’autre ? —, se succéderont conférences, tables rondes, ateliers.

Naturellement.Naturellement, un des axes proposés à la réflexion de tous est celui du numérique...
C'est vrai, quoi, "la dimension paradigmatique et révolutionnaire du numérique" est ailleurs....sous la proposition suivante : « Faire entrer l’école dans l’ère du numérique : les usages numériques au service des apprentissages de tous les élèves et des personnels de l’éducation ».
Je vous avoue être pour le moins lassé des clichés véhiculés çà et là à propos du numérique mais il en est un qui me lasse plus que d’autres, c’est cette volonté de réduire la dimension paradigmatique et révolutionnaire du numérique à la seule dimension de ses usages.
Mince ! Il y en a qui vont être déçus !Cette question du sens à donner à « numérique » m’a souvent été posée par tous ceux qui, depuis vingt ans, ont été accoutumés à entendre parler d’informatique, de multimédia et de Tice. C’est vrai qu’il n’est pas simple de définir précisément une mutation si complexe et si globale, qui touche tous les pans de la société, de l’économique au citoyen, mais, en tout état de cause, le numérique éducatif ne peut se résumer au simple trépied habituel du matériel, des ressources et des usages. Le changement de modèle est si radical que l’empreinte du numérique dans l’école ne peut se comprendre à la seule observation, si gratifiante soit-elle, d’usages rénovés ou innovants. J’y reviens.
Et puis il y a cette sempiternelle question des apprentissages qui laisse accroire qu’il suffit de former les professeurs pour qu’ils puissent, d’un coup de baguette magique, s’épanouir dans l’innovation numérique. Terrible illusion, bien évidemment !
On aimerait bien savoir en quoi.Être innovant, c’est résolument changer de posture ce qui n’est pas sans risque quand il s’agit de numérique, car ce dernier modifie profondément l’accès aux savoirs et les processus de transmission de ces derniers.
Au passage il serait bon de ne plus confondre savoir et connaissances.
J'ai été enseigné, tu as été enseigné, il a été enseigné...Ce n’est donc pas donné à tout le monde, ça demande certes une solide formation initiale — on est loin du compte ! — mais aussi beaucoup d’humilité pour admettre qu’il sera impossible d’enseigner comme on l’a été soi-même.

Bon, ce n'est pas donné à toute le monde : heureusement Michel Guillou est là pour indiquer la voix à tous ces béotiens qui n'ont rien compris à l'enseignement alors qu'ils enseignent.
Joli, c'est le mot.Jetons un œil au programme proposé ] www.educavox.fr/local/cache-vignettes/L4..._inlinc417-2eca3.jpg [/img]
Il y a sans doute d’excellents choses à aller voir sur les ateliers où j’aurai plaisir à retrouver et saluer des têtes connues et amies. Il y aura sans doute à aller voir aussi de près ce qu’on peut faire de beau avec « La pédagogie inversée à l’école élémentaire » — quel joli titre !
Oui, en fin il faudrait déjà faire la preuve que c'est un outil...pourquoi n’a-t-il pas été choisi à la place de ce vilain, racoleur et inadéquat « les tice, ça marche » ?
Il faudra aussi être attentif aux arguments développés sur la table ronde qui pose les bonnes questions : « Le numérique : des outils, des usages… et après ? ». Bon, on pourrait s’étonner, une fois de plus, de cette volonté de réduire sans cesse le numérique à la seule dimension de l’outil et de ce qu’on peut bien en faire, mais le « et après » est prometteur quoique anachronique. Il convient, en effet, d’aller davantage plus loin ou au-delà que de s’interroger sur l’« après ».
C'est vrai quoi : quelle idée de poser cette question !Mais comment comprendre l’incroyable question posée à deux experts : « Peut-on vraiment apprendre avec les Tice ? Comment ? ».
L'école doit être le lieu de la foi, de la croyance inconditionnelle.Passons, une fois de plus, sur la facile synecdoque habituelle qui confond les techniques, les Tice, avec le paradigme du numérique. Mais comment, en 2013, oser poser cette question de la possibilité, de l’incertitude, de la peur, du doute permanent et bloquant ?
Il faut identifier au plus vite la brebis galeuse qui a osé poser cette question hérétique !« Peut-on vraiment apprendre avec le numérique ? », quelle pantalonnade !
Avec un peu de chance, ils pousseront la politesse jusqu'à oublier la question.J’espère que les deux experts en question ne vont pas répondre à la question dans son sens le plus strict faute de quoi on en sera revenu au niveau zéro de l’innovation !
Mais d'un doute qui ne doit pas être exprimé...L’innovation pédagogique doit se nourrir du doute, certes, du questionnement permanent...

Ou qui recule. Tout dépend du point de vue adopté : évidemment, dans une perspective technologique, après l'ipad 1 vient l'iPad 2 puis l'iPad 3....mais elle doit aussi s’éclairer de la confiance, être en empathie avec la société qui avance...
Car le progrès ne se réduit qu'à la seule dimension technologique, bien sûr.... avec ses jeunes qui la poussent, avec la modernité et le progrès.
Faisons taire l'esprit critique !Et puis, surtout, elle ne peut plus traîner en route…
Mais qui peut le comprendre ?C’est à cette seule condition de comprendre que numérique rime avec innovation...

Tout ceci reste bien vaseux, comme d'habitude....que la nécessaire refondation de l’école prendra tout son sens. Avec ce qu’elle implique de modifications en profondeur, des attitudes plus que des compétences, des interactions systémiques et organisationnelles, des modes de pilotage et d’impulsion, de la pédagogie enfin.
- Loys
"Il y a des indignations qui se perdent…" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
A lire sur ""Educavox" du 28/02/13 : "Il y a des indignations qui se perdent…"
- Loys
"Il y a des indignations qui se perdent…" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Et on va vite comprendre pourquoi.Il y a des indignations qui se perdent…

Enfin les objectifs de Michel Guillou, qui n'ont pas grand chose à voir avec l'enseignement.Comment, en effet, ne pas être indigné par le fait que des officines subventionnées et labellisées continuent à distiller, sur le registre de la peur, dans nos collèges et lycées, un insidieux discours en contradiction complète avec les objectifs assignés à l’éducation aux médias ?
Une petite couche de millénarisme et de l'enfant Jésus. "Prendre en compte, tels qu'ils sont, les élèves", ce ne serait pas exactement le contraire d'éduquer ?Comment ne pas être indigné encore par l’incapacité de l’école à prendre en compte, tels qu’ils sont, les élèves du nouveau millénaire...

Oh les méchant professeurs qui confisquent les téléphones portables... pardon, les "outils de socialisation ou d’accès aux savoirs". C'est vrai que question "pratiques sociales", Michel Guillou utilise Twitter pour insulter ceux qui ne pensent pas comme lui ....stigmatisant leurs pratiques sociales et numériques, interdisant ou confisquant leurs outils de socialisation ou d’accès aux savoirs ?
Alors qu'ils n'ont qu'une envie, les jeunes : rédiger des chartes !Comment ne pas être indigné par le peu de confiance que l’école accorde à ses élèves, ne leur accordant de responsabilités qu’avec parcimonie, leur refusant la possibilité de décider de quoi que ce soit, même dans les domaines de leur vie collégienne ou lycéenne qui les concernent directement, ne les consultant que rarement pour rédiger les chartes éthiques propres aux nouveaux usages numériques ?

Il ne faut plus accorder les responsabilités "avec parcimonie", mais toutes leur confier et faire d'eux des décideurs à part entière. Allons plus loin : indignons-nous contre la république qui leur interdit le droit de vote !
C'est vrai qu'avec des heures et des heures d'écran en moyenne par jour pour chacun d'eux, comment pourraient-ils survivre sans écran et sans zapping pendant une heure ?Comment ne pas être indigné par le fait que, de jour en jour plus nombreux, les élèves n’aiment pas l’école et s’y ennuient ?
Au fait, pourquoi Michel Guillou n'enseigne-t-il pas pour sauver les élèves de l'ennui que distillent ces professeurs méprisables et méprisés par lui ?
La carrière de Michel Guillou, "consultant, expert du numérique éducatif et des médias numériques", a bien évolué en revanche.Comment enfin n’être pas indigné par le fait que l’école et ses maîtres semblent s’accommoder de tout cela et ne pas sembler vouloir évoluer et se transformer radicalement ?

Il en aurait sûrement été ravi, le pauvre.C’était ma manière à moi de rendre hommage à M. Stéphane Hessel.

- Loys
"Faire du numérique une chance pour la jeunesse ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Faire du numérique une chance pour la jeunesse ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Cinq nouvelles idées soumises au ministre pour refonder mieux" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Cinq nouvelles idées soumises au ministre pour refonder mieux" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Michel Guillou est déçu par la "stratégie globale pour le numérique" du ministre ?Cinq nouvelles idées soumises au ministre pour refonder mieux
Maintenant que la feuille de route gouvernementale est connue, que son volet éducatif, censé appuyer la refondation, est connu, il faut bien convenir qu’on va de déceptions en désillusions.
Quelles propositions choc ! "Oublier les antiennes pour évaluer mieux", ça, c'est une vraie proposition pour l'éducation ! et une "nétiquette éducative", c'est vraiment la priorité pour refonder l'école.J’avais déjà, tout récemment, proposé cinq idées que j’avais soumises à notre ministre dont il ne semble pas — laissons-lui le temps d’y réfléchir encore — qu’elles aient été reprises dans les propositions récentes. Dommage !
Je vous les rappelle pour mémoire :
1. Élaborer une nétiquette éducative
2. Labelliser les écoles et établissements
3. Marier l’innovation et le numérique
4. Résister aux lobbys
5. Oublier les antiennes pour évaluer mieux
Pour résister aux lobbys, quoi de mieux que de publier sur EducaVox !

Plutôt d'une évaluation concrète du bénéfice pédagogique de ces pratiques, ce qu'on n'observe jamais : allez savoir pourquoi.Bon, je n’ai pas entendu parler de nouvelles modalités d’évaluation des pratiques récentes innovantes...
Quel est le problème, alors ?...on n’est toujours pas au bout de nos surprises à propos de la nocivité grandissante des lobbys de tout poil, on sait que le numérique n’est pas encore la tasse de thé de l’innovation, le label numérique ne semble pas au programme et, enfin, le Conseil national de la vie lycéenne vient de se terminer sans qu’on sollicite aucun de ses élus sur le sujet d’une netiquette pour l’éducation.
Mais bon, je m’emporte, je m’échauffe, il faut que je sois plus patient. Tout viendra en son temps.

"une modernité incontournable et rédemptrice"...J’ai envie de continuer l’exercice. Et puisque le chantier de la refondation semble un peu s’éterniser en s’attardant sur des difficultés conjoncturelles, j’ai envie de rappeler au ministre que la mise en œuvre du numérique est l’occasion rêvée de bousculer un certain nombre de choses l’air de rien, sans crier gare, au nom de l’exigence d’une modernité incontournable et rédemptrice.

On voit que l'idéal de M. Guillou n'est pas la concertation ou même la consultation des enseignants (il n'est pas enseignant lui-même) mais d'imposer des réformes numériques en bousculant "l’air de rien, sans crier gare"... Sympathique projet.
Réponse ici, avec un argumentaire et pas seulement des incantations : "Bac to the future : les examens de demain" .Allez, Refondons donc, en 5 propositions à nouveau, en forme de décisions qui pourraient être prises maintenant ou à court terme :
1. Après la généralisation de l’accès libre et égal au numérique et aux ressources de l’Internet pendant tous les examens universitaires dès la rentrée 2013, le baccalauréat 2014 proposera les mêmes dispositifs pour certaines disciplines, par exemple, l’histoire-géographie, les sciences de la vie et de la Terre, les sciences économiques et sociales, en attendant de les généraliser à toutes, En 2015, c’est le diplôme national du brevet qui sera concerné.
J'ai bien lu ?2. Le B2i sera supprimé dès la rentrée de septembre 2014, comme la compétence 4 du Socle commun. Les compétences nécessaires seront intégrées naturellement aux enseignements disciplinaires, l’acquisition d’une culture numérique étant un préalable obligatoire à l’acquisition des compétences concernant la maîtrise de la langue française, la pratique d’une langue vivante étrangère ainsi que les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique.


On se demande bien comment on faisait avant...Quant à la culture humaniste, les compétences sociales et civiques, l’autonomie et l’initiative, elle se nourrissent de la culture numérique et s’entendent mieux à son éclairage.
Formation+évaluation en ligne... Les moocs, quoi. Réponse ici, avec un argumentaire et pas seulement des incantations : "Gober les moocs" .3. Le C2I et ses dérivés seront supprimés dès la rentrée de septembre 2014. Il est devenu inutile, l’ensemble des modalités de formation des étudiants, de contrôle continu, d’évaluation se déroulant alors en ligne ou avec des moyens numériques.
Il faudrait même abandonner la cursive, totalement inutile. Sauf que la saisie vocale rend déjà caduque la saisie par clavier...4. Une mission sera confiée dès que possible à l’inspection générale pour évaluer la meilleure et la plus rapide et efficace manière de mettre en œuvre l’acquisition, dans les apprentissages fondamentaux, parallèlement à l’écriture cursive, de processus de saisie et d’écriture numériques.

Et si certains ont des Android au lieu d'iPhones, il y a rupture de l'égalité républicaine ?5. Dès la rentrée 2014, les smartphones et autres tablettes sont autorisés en classe, dans le second degré d’abord, dans le respect des normes sanitaires et de l’égalité républicaine pour ceux des élèves qui n’en disposeraient pas encore.

Voilà qui va être facile à appliquer. M. Guillou gagnerait à quelques stages dans de vraies classes...Leur utilisation est soumise au strict respect des consignes données par les professeurs.
Et hop, on déclare le développement d'applications en un an. Ce n'est qu'une question de volonté politique, bien sûr.D’ici à cette date, des applications mobiles seront développées pour permettre l’évaluation formative et les interactions via des espaces en ligne, pour stocker, partager les données et collaborer.
La citation n'est pas complète : "Là, hardi ! tâche à faire un effort généreux En le tuant, tandis qu’il tourne le derrière".« Là, hardi ! tâche à faire un effort généreux ! » fait dire Molière à Sganarelle. En la matière, un peu de hardiesse ne nuirait pas non plus aujourd’hui à la politique éducative publique.

S'inspirant de Molière, je renvoie aux "twitteuses ridicules" .
- archeboc
"Cinq nouvelles idées soumises au ministre pour refonder mieux" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
1. Après la généralisation de l’accès libre et égal au numérique et aux ressources de l’Internet pendant tous les examens
Et si un routeur tombe en panne, tout le monde recompose ?
Au fait, comment garantir l'accès égal pendant les examens ?
Tout le texte est dans cette veine.
D’ici à cette date, des applications mobiles seront développées pour permettre l’évaluation formative et les interactions via des espaces en ligne, pour stocker, partager les données et collaborer. [..] « Là, hardi ! tâche à faire un effort généreux ! » fait dire Molière à Sganarelle. En la matière, un peu de hardiesse ne nuirait pas non plus aujourd’hui à la politique éducative publique.
Pour mon compte, ce n'est pas à Sganarelle que je pensais en lisant cette prose, mais aux plans de guerre des capitaines de Picrochole. On retrouve dans les deux cas un même crescendo dans l'oubli des réalités, dans la folie des grandeurs, dans la planification absurde.
Or, donc : qui est ce sieur Guillou qui dispense tant d'efforts généreux à donner des leçons à un ministre ? Êtes-vous sûr, Loys, de ne pas être victime d'un canular ?
- Loys
"Cinq nouvelles idées soumises au ministre pour refonder mieux" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"De la transmission à l’augmentation des savoirs ?" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"De la transmission à l’augmentation des savoirs ?" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
C'est sûr que jusqu'ici la transmission se faisait sans aucun progrès.De la transmission à l’augmentation des savoirs ?

Heureusement que Michel Guillou, qui n'enseigne pas, s'en rend mieux compte que nous.Il n’est pas besoin d’être grand devin pour imaginer que la posture de l’enseignant est en train de changer. Radicalement.
Bien évidemment, certains professeurs vont encore mettre des décennies à s’apercevoir que le numérique bouscule bien des choses et que les élèves ne sont plus vraiment les mêmes¹…
On aimerait bien savoir quels sont encore les privilèges des enseignants. M. Guillou devrait en revanche s'arc-bouter davantage sur l'orthographe.Bien évidemment, les réactionnaires de tout poil vont s’arque-bouter sur leurs privilèges...
Si l'évolution n'est pas un progrès, on les comprend....et leurs missions immémoriales pour refuser d’évoluer.
C'est vrai que la "majesté" enseignante...Bien évidemment, ces gens-là crieront si fort au crime de lèse-majesté...
J'ai le sentiment que les médias sont surtout complaisants envers le numérique, non ?...qu’on n’entendra ou ne verra qu’eux dans les médias les plus complaisants…
www.dailymotion.com/video/xtlzyo_marronniers-numeriques_tech
Toujours le sens du dialogue : ce cher M. Guillou respire la bienveillance envers le corps enseignant.Tant pis, ou tant mieux, on ne parlera plus d’eux bientôt.
Regarder les élèves, c'est un vrai tort.Bien évidemment encore, il y aura suffisamment d’acteurs ouverts et lucides de l’enseignement, cadres et professeurs, pour faire évoluer peu à peu la traditionnelle posture frontale du maître....
Quel sens de l'hyperbole : M. Guillou se fait poète....juché sur son inaccessible estrade...
L'accompagnement "personnalisé", qui supprime des heures de cours, on en voit les résultats probants dans les lycées. La transversalité, on en voit les résultats depuis les nouveaux programmes des années 1990....en une posture différente, plus volontiers empreinte — attention ! je vais user de vilains mots — d’accompagnement, de tutorat, de proximité, de connivence, d’écoute, de transversalité aussi, toutes sortes de choses qui ne s’opposent en rien à l’enseignement d’une discipline...
Mais n'est-ce pas une vision archaïque de l'enseignement ?...à la considération qu’on doit au maître et à l’autorité dont ce dernier ne peut se départir.

Voilà qui va résoudre bien des difficultés !Dans ce cadre, on le voit bien avec l’émergence de dispositifs complémentaires en ligne dans les universités mais aussi dans les lycées et collèges...

En quoi sont-elles "heureuses" : M. Guillou se garde bien de le dire....avec les initiatives heureuses d’enseignement inversé ou de classe inversée...
Dans les expériences dont parle M. Guillou visiblement sans les connaître, c'est le professeur qui met les cours en ligne. Quant au savoir, le professeur n'a jamais été le seul détenteur du savoir.... le maître n’est plus dans la classe et, au-delà, dans l’environnement éducatif, le seul détenteur ni même le seul transmetteur des savoirs.
Voilà une argumentation propre à convaincre le plus grand nombre.L’école doit se résoudre à cela.
Quel génie méconnu, ce M. Guillou. Heureusement qu'il se tresse des lauriers lui-même. École et journalisme, même combat !J’ai déjà eu l’occasion d’observer — c’était d’ailleurs le sujet sous-jacent de tous les colloques que j’ai organisés, ces dernières années, sur l’éducation aux médias numériques, c’était aussi le sujet d’un article récent¹ sur ce blog — que, sur bien des points, les professeurs et les journalistes se retrouvaient sur les mêmes champs de la médiation. De Célestin Freinet à David Assouline, qui souhaite faire de l’école le média des médias, c’est un fait maintenant assez bien compris et acquis.
Et d'autres secteurs sans plus de rapport avec l'enseignement non plus.Les journalistes, le journalisme et les médias ont, eux aussi, été frappés de plein fouet par l’émergence du numérique.
Ou ont disparu...Nombreux sont ceux qui ont investi ces nouveaux espaces ou se sont adaptés.
On le voit venir...Tout récemment, Erwann Gaucher, journaliste et observateur des évolutions des médias, constate que les médias en général et, plus particulièrement, les journaux de la presse écrite traditionnelle (s)’augmentent de plus en plus.
De quoi s’agit-il ?
La culture, elle, n'est pas une "augmentation" de la réalité.Ma première expérience de réalité augmentée, puisqu’il s’agit de cela, date d’il y a un moment déjà. Alors que je visitais une exposition d’art contemporain à l’abbaye de Maubuisson, dans le Val-d’Oise, on m’a doté d’un téléphone portable dont la seule fonction était de pouvoir prendre en photo un QR Code dessiné à côté de chacune des œuvres présentées. Du coup, à la façon d’un audio guide qui serait doté de fonctions visuelles, j’ai pu accéder à des informations complémentaires, un « bonus » écrit par l’auteur ou l’exposant. Avec la convergence des médias, ces derniers y sont tous venus, timidement d’abord, puis de plus en plus, apportant au lecteur, à l’auditeur, au spectateur, au consommateur mais aussi au simple touriste, à l’occasion de la visite de tel ou tel lieu remarquable, de tel ou tel monument, des compléments d’information à la réalité observée, une augmentation de cette dernière.
M. Guillou donne l'exemple d'un journalisme exigeant.Les exemples ne manquent pas sur le web, à commencer par ceux qui sont mentionnés sur la page Wikipedia qui est consacrée à ce sujet.
Euh si... Elles servent à Google.Les lunettes que nous annonce Google ne servent pas à autre chose…

Cette phrase est incorrecte mais qu'importe : quelle belle vision, toute nimbée de motivation et de volonté de savoirs avec ces "outils" de la connaissance que sont les smartphones, dont il est bien connu que les élèves ne font pas d'autres usages. !Pour ma part, loin de moi l’idée d’imaginer tous les élèves d’une classe brandir leur ordiphone face au professeur pour tenter d’augmenter son discours de références en ligne — quoique je ne sois pas persuadé que certains étudiants ou élèves s’en dispensent déjà !
Une perte de temps, effectivement.Non, c’est du côté du professeur, qui n’est plus, rappelons-le encore, seul possesseur et transmetteur des savoirs, qu’il faut chercher l’augmentation dont ont besoin les élèves. Loin de passer son temps à transmettre...
Car les élèves qui n'écoutent pas en classe sont en revanche au meilleur de leur motivation chez eux pour regarder des heures de vidéos éducatives....et à n’être pas forcément entendu ni écouté, chaque professeur pourrait consacrer plus de temps à éclairer tel ou tel point du programme que les élèves ont déjà vu ailleurs, peut-être sur une vidéo en ligne, à apporter le supplément d’âme pédagogique et de médiation — nous y revenons — nécessaire à l’appropriation raisonnée et critique des savoirs et des connaissances par les élèves.
Comprendre que pour que l'enseignement "s'augmente" (sic), il faut que l'enseignant fasse le contraire, à l'exemple des moocs. Bref, sans le dire, une vision très libérale de l'enseignement et pleine de promesses pour les élèves les plus en difficulté.Un pari pour la formation des maîtres demain ou, à l’exemple des médias, pour aujourd’hui même ? Quand l’enseignement va-t-il (s)’augmenter ?
- Loys
"Yvelines : trois élèves exclues du lycée pour des tweets" (Le Parisien)
Catégorie : Le réseautage
- Loys
"Yvelines : trois élèves exclues du lycée pour des tweets" (Le Parisien)
Catégorie : Le réseautage
Si seulement on avait écouté les oracles de Michel Guillou !Éducation civique et numérique : 10 ans de perdus !
M. Guillou a la mémoire courte : le nombre de skyblogs a atteint son maximum - 32 millions - en 2010 (ce nombre a doublé entre 2008 et 2010). Ce n'était donc pas il y a dix ans.Il y a dix ans naissaient les « skyblogs », domaine d’une expression parfois débridée investi alors par des millions de jeunes. La France avait alors le record du monde du « blogging » adolescent. Et de loin…
Les skyblogs, must de l'internet des jeunes il y a encore trois ans, paraissent bien désuets aujourd'hui. Bon exemple de la corruptibilité et de la péremption rapide de tous ces "outils" numériques auxquels il faudrait éduquer les enfants d'aujourd'hui. Dans dix ans, quand les élèves du primaire seront adultes, qu'est-ce qui aura remplacé Facebook (déjà en perte de vitesse) et Twitter ?
Je n'ai pas le souvenir du "meilleur"... Michel Guillou a peut-être des liens à indiquer ?Une chance pour l’expression des jeunes mais, en l’absence d’éducation et de régulation, des problèmes en pagaille sont alors apparus, rappelez-vous. Des publications massives de vidéos, de musique, de photographies, d’images au total mépris du droit et, notamment, du droit à l’image… Et puis des textes, et quels textes ! Le meilleur, bien sûr, mais parfois aussi le pire, des insultes, des rumeurs, du harcèlement, de la diffamation…
Bien sûr ! On voit que pour cette affirmation Michel Guillou s'appuie sur des études scientifiques sérieuses, au doigt mouillé.Sont alors tombées, en milieu scolaire, les premières sanctions : des exclusions définitives de collégiens et de collégiennes, souvent les meilleurs de leurs classes...
Quel prétexte futile pour appliquer une autorité arbitraire !...au prétexte qu’ils auraient confondu le web avec un espace intime, comme celui de leur chambre, par exemple, et publié des propos peu amènes, parfois insultants sur leurs professeurs !
Tiens, une demande de régulation de Michel Guillou...C’était le pire, ça ! Insulter ses camarades n’avait aucune espèce d’importance mais insulter un professeur était alors un crime pire que tout !

Les blogs n'ont aucun lien avec l'école et les relations des enfants ou adolescents entre eux sur ces blogs ne concernent l'école que si des conséquences sont constatées entre élèves dans l'enceinte de l'établissement. En revanche, la relation élèves/professeurs est strictement scolaire.
Résumons : pour Michel Guillou, on peut qualifier de "salope" sa professeur sur le web. Il est vrai que Michel Guillou pratique lui-même l'invective et l'insulte sur les réseaux sociaux ( voir ici ), lui qui prétend - mieux que les enseignants, bien sûr - "éduquer aux médias".Rendez-vous compte, un « salope » laissé au coin d’un blog, impossible à trouver, dont tout le monde parle et que personne n’a vu, pouvait alors vous faire bannir de l’école pour de bon. Pas de quartier !
C'est vrai que ce n'est rien du tout. M. Guillou en sait quelque chose puisqu'il n'enseigne pas.Et puis, le pire : photographier son professeur au travail et porter à la face du monde l’intimité de la salle de classe ! Une sorte de drame national !
Ils ont surtout constaté la réalité des usage, n'en déplaise à M. Guillou.Et surtout la manifestation éclatante, au tout début de ce nouveau millénaire, que la majorité des professeurs, chefs d’établissement, personnels de santé des collèges et lycées n’y comprenaient strictement rien ! Rien de rien ! Ni à l’existence et aux formidables potentialités de l’Internet et du web, ni surtout aux aspirations et pratiques sociales des jeunes !

Voilà le genre de séance utile qui change totalement l'attitude des élèves.C’était il y a dix ans !
Dix ans !
Que s’est-il passé depuis dix ans ?
Pas grand chose, il est vrai. Oh ! il y a bien eu, de ci, de là, des professeurs ouverts et volontaires pour prendre en charge des moments de réflexion avec leurs élèves, en cours d’éducation civique, de technologie, en classe ou au CDI, en animant des ateliers ou des débats sur le sujet, en ECJS par exemple, au lycée.

Et M. Guillou oublie le B2i, dûment validé pour tous les élèves.

Ah : l'aveu que les chartes ne servent à rien.Il y a bien eu, de ci-de là encore, des moments de formation des professeurs en éducation aux médias qui ont permis une prise de conscience collective permettant d’intégrer l’éducation numérique aux enseignements !
Et puis, parfois, on a, avec l’aide des élus de la vie lycéenne ou des délégués de classe en collège, négocié et rédigé des chartes d’usages des outils numériques annexées au règlement intérieur. mais, convenons-en, ces documents sont, dans la très grande majorité des cas imposés aux utilisateurs et aux élèves sans explications ni commentaires.
Je m'étonne que M. Guillou n'insulte pas ces irresponsables.Pire, à l’initiative parfois de personnels de santé mal informés, sous l’impulsion de chefs d’établissement opportunistes et non concernés, certaines officines douteuses mais curieusement labellisées sont venues, dans les établissements scolaires, après les cours, dispenser sur le sujet aux élèves un discours manipulateur, anxiogène, faux, décalé et surtout très anti-éducatif. L’exact contraire de ce qu’il eût fallu faire.
Quel scandale ! "Une sorte de drame national", pour reprendre les termes de M. Guillou.Dans le même temps, on continue à interdire, dans nos collèges et lycées, les téléphones mobiles...
C'est vrai, quoi, pourquoi filtrer ? Je pense à cette petite sixième qui a découvert une photographie pornographique en plein écran en cours de technologie : il faut bien qu'elle découvre les "potentialités" du web.... à stigmatiser leurs usages, à filtrer et censurer sans précautions tous les réseaux sociaux (Youtube, Facebook, Twitter…). Cachons ces usages que l’on ne saurait voir !
Dans ce contexte la référence à Tartuffe et au sein de Dorine s'impose pour invectiver les enseignants comme il se doit.
Tiens, c'est étonnant : un portail qui ne sert à rien ? Pour ma part je ne crois pas à une moralisation du numérique.Oh, il y a bien eu, plutôt récemment, cette initiative ministérielle de portail « Internet responsable » rassemblant d’excellents documents malheureusement fort peu utilisés par les professeurs et, surtout, par les parents et les élèves qui en auraient le plus grand besoin.
M. Guillou oublie de préciser, dans sa grande modestie, qu'il a appartenu au CLEMI de Versailles qui a produit ce document si pertinent.Ce portail a eu au moins le mérite de valoriser un certain nombre d’initiatives précédentes, à commencer par les Mémotice versaillais, dont le premier s’était fort justement intéressé à l’expression des jeunes en ligne.

Euh... constatées plutôt que "potentielles".Mais, convenons-en, depuis dix ans, il ne s’est pas passé grand chose.
D’autres espaces sont apparus (Facebook, Twitter…) qui ont fait naître aussi d’autres usages fort intéressants et prometteurs, avec leur lot habituel de dérives potentielles.
Un oubli malencontreux de Michel Guillou : rumeur lancée par leurs sympathiques camarades sur Facebook.C’est ainsi que, tout récemment, trois jeunes filles de terminale littéraire se sont fait pincer à insulter, sans la nommer, l’une de leurs professeurs sur Twitter, conséquence d’échanges liés à la rumeur d’un contrôle surprise.
Elles vont juste finir leur année scolaire dans un autre lycée... Ce n'est pas comme si leur vie s'arrêtait.L’alerte ayant été donnée, ces jeunes filles, prenant conscience de la gravité de leur geste, ont présenté des excuses, acceptées par la professeure en question.
Mais la proviseure prend les devants et convoque le conseil de discipline qui prononce l’exclusion définitive de ces trois élèves.
Quel gâchis !
Suivons le raisonnement : c'est à cause du manque d'explication du règlement intérieur que ces jeunes filles - dans leur ingénuité- ont insulté leur professeur sans penser à mal.Sur le site web de l’établissement, on trouve en cherchant bien un lien vers le règlement intérieur du lycée qui, comme d’habitude, censure sans explications l’usage des appareils numériques mobiles personnels...
Et un procès d'intention, un.... un autre vers une fiche extraite de la CNIL qui donne quelques conseils aux blogueurs, un autre enfin vers une courte et bien absconse « charte Internet » dont je doute que quiconque au lycée l’ai jamais expliquée aux élèves ni même négociée avec eux.
M. Guillou a beaucoup de temps libre pour vérifier ce genre de choses...Je ne sais pas si on a consacré, dans ce lycée, le temps qu’il convient à la nécessaire éducation aux usages du numérique, disons que j’ai des gros doutes là-dessus.
Comme ça, c'est réglé... Comment faut-il faire, alors, puis ni règlement, ni charte, ni explication ne suffisent ?Et si jamais ça a été fait (par qui ?), j’ai de très très gros doutes sur l’efficacité ce travail éducatif.

Mais bien sûr...Loin, très loin de moi l’idée d’excuser les propos inadmissibles de ces trois lycéennes...
On est dans le registre sanguinaire....mais, encore une fois, dix après les « skyblogs », cinq ans après les premiers dérapages sur Facebook, l’Éducation nationale a exercé à l’encontre de sa jeunesse une répression implacable...
Un travail que M. Guillou peine à définir....sans avoir jamais fourni le travail éducatif nécessaire suffisant pour prévenir ces dérives.

Suivons tous l'exemple de citoyenneté que nous donne M. Guillou !Faudra-t-il attendre encore dix ans pour qu’on s’en préoccupe ? Et, avant que de vouloir faire apprendre l’algorithmique et le code informatique à ces élèves, comme on nous le promet, n’est-il pas temps de se préoccuper de leur citoyenneté numérique et de l’éducation civique que l’école leur doit ?
- Loys
"Surrection, pilotage et collaboration" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Surrection, pilotage et collaboration" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Ça, c'est un titre qui parle !Surrection, pilotage et collaboration

Ou pour dire les choses autrement : comment faire entrer dans le crâne de ces attardés d'enseignants que le numérique ne présente aucun inconvénient ?L’occasion m’a été donnée d’intervenir, le 6 avril, lors du Forum Educavox, à l’aimable invitation de Michelle Laurissergues, à la Cité des sciences et de l’industrie, sur le sujet suivant : « Les usages montrent un décalage entre les communautés enseignantes et les environnements numériques. Comment combler ce décalage et créer une communauté d’intérêt, de méthode et de pratique ? Quelle peut être la participation de la génération Internet ? ».
Voilà qui serait étonnant...En cinq minutes d’exposé et trois diapositives, on ne risque pas d’être exhaustif sur le sujet et, a contrario, on a des chances certaines de tomber dans le simplisme et la caricature. Je suis faible et n’y ai pas échappé.
Quel sens de la métaphore ! Bon, ceci dit, on voit bien en quoi l'Himalaya est "grandiose", mais "bénéfique" pas du tout.L’occasion m’est donnée ici d’expliciter — un peu — et de modérer mon propos, en même temps que d’essayer de le mettre en perspective !
J’avais choisi d’illustrer ma prise de paroles de trois images, vous disais-je, que vous trouverez-ci-dessous.
Il y a soixante-dix millions d’années, la plaque triangulaire de l’Inde, en dérive dans l’océan indien, percutait la plaque eurasienne. Bien des cataclysmes plus tard (séismes, tsunamis…), on assiste à la surrection magnifique de la chaîne himalayenne, dont la construction est d’ailleurs toujours en cours.
Vous l’avez compris, je voulais signifier par analogie qu’on assistait aujourd’hui à une collision du même type entre l’école traditionnelle et le numérique, collision qui risque de s’accompagner d’effets cataclysmiques similaires et de produire, à terme, je l’espère, les mêmes conséquences grandioses et bénéfiques.

Le crédo de Michel Guillou. C'est vrai qu'on peut constater, avec les nouvelles générations, à quel point le savoir est déjà transmis.Parmi les effets déjà observés, le premier d’entre eux est sans doute — j’ai déjà eu souvent l’occasion de l’écrire — la modification radicale de la posture magistrale. Pour simplifier, disons que le maître instructeur, de passeur et transmetteur de savoirs, se transforme peu à peu en catalyseur, en éclaireur voire en augmenteur des savoirs et des connaissances.

Et cette audace, ce néologisme : "augmenteur des savoirs et des connaissances" (visiblement M. Guillou ne distingue ni les uns ni les autres). C'est extraordinaire : le professeur, dans le monde du futur, crée le savoir !
Un sujet que Michel Guillou maîtrise à la perfection.Mais d’autres effets, parfois générateurs de traumatismes, sont ou seront observés parmi lesquels, sans doute, la modification des lieux, espaces et temps d’apprentissage (sujet traité sur une autre table ronde), la modification des relations entre apprenants (j’y reviens en fin de ce billet), la modification structurelle des fonctions cognitives peut-être.
Avec des gens qui refuse aux enseignants leur rôle de "passeurs" et de "transmetteurs", c'est gagné.En perspective, la société aura encore et plus que jamais, sans doute, à garantir l’égalité républicaine et à renforcer l’accès de tous à la citoyenneté.

Si c'est le cas, il est en train de se modifier à très grande vitesse... Michel Guillou ferait bien d'ouvrir les yeux.Internet est issu, vous le savez, d’une tradition libertaire et de nature essentiellement méritocratique. Les réseaux, le numérique moderne ont naturellement hérité de cet ADN.
Heureusement qu'un grand penseur comme Michel Guillou se dresse pour montrer le chemin.Là encore on perçoit — le mot « décalage » utilisé dans la thématique de la réflexion proposée apparaît alors bien faible — le gouffre qui sépare les pratiques numériques des pionniers d’aujourd’hui de la tradition scolaire.
Oh la belle métaphore !Cette école traditionnelle, dont les fondements sont encore ceux de l’école de France, est ainsi faite : fonctionnelle — sans doute, des fluides parcourent-ils à grande vitesse les tuyaux ci-dessus —, industrieuse, vivante. Mais le paysage est bien vieillot et rouillé.
Même s’il existe des connexions horizontales, ce sont bien les circulations verticales qui prédominent.
Mais pour quelle raison, au fait ? Ça n'a sans doute rien à voir avec les nouvelles pratiques numériques et la multiplication des écrans...Le pilotage est ainsi fait aujourd’hui que l’information (l’injonction, le plus souvent) circule bien de haut en bas mais diffuse peu.

Tellement iconoclaste qu'elle a le soutien du Ministre.Par ailleurs, on l’entend dans tous les discours officiels même si ceux qui les prononcent s’en défendent, la place laissée à l’initiative du terrain est faible, laquelle conserve son caractère très iconoclaste.

A l'école rien ne doit être contrôlé : telle est la conviction forte et puissante de Michel Guillou.Les récentes et dernières journées de l’innovation, à l’Unesco, auxquelles j’ai assisté, ont bien montré l’ambiguïté du discours : la hiérarchie de l’éducation nationale, manifestement soucieuse de laisser s’épanouir librement les initiatives innovantes, fort souvent ancrées dans des pratiques numériques, d’ailleurs, continue (malgré elle ?) à vouloir mettre partout de la cohésion et de la régulation, voire du contrôle, à défaut d’impulsion.
Car à l'évidence l'échec de l'école vient de là...J’ai déjà eu souvent l’occasion de le dire, on retrouve ce comportement régulateur, forcément inhibiteur...
Pratiques qui ont pourtant merveilleusement témoigné de leur grande efficacité en plus de leur coût minime....viscéralement attaché à toutes les pratiques managériales. Les cadres, chefs d’établissement et surtout corps d’inspection, sont et restent les premiers responsables des freins qui empêchent la valorisation des pratiques numériques innovantes.
Ce sympathique site subventionné par des groupes technologiques.Bien entendu, cette règle souffre de nombreuses exceptions, à commencer, cela va de soi, par toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu se donner la peine de venir, un samedi, participer à la réflexion collective lors du forum Educavox.
Qui au juste a été empêché d'innover ?On perçoit là l’importance de la formation initiale des cadres qui doivent d’urgence être sensibilisés aux enjeux du numérique et doivent, eux aussi, être radicalement incités à changer leur posture trop souvent autoritariste et empêcheuse d’innover en rond.

Avec l'onction ministérielle, la présence du Ministre au Forum des Enseignants Innovants, la création du Conseil de l'Innovation, la stratégie globale pour le numérique dans le cadre de la refondation, il serait temps que M. Guillou sorte de la posture du martyr.
Tiens un conseiller ministériel...Le conseiller du ministre, Gilles Braun, présent pour ouvrir le Forum...

D'après Michel Guillou, il faut aussi promouvoir les mauvaises pratiques, c'est bien ça ?...a eu l’occasion d’expliquer les avancées numériques du prochain projet de loi sur la refondation. Il a rappelé deux éléments essentiels : l’enseignement du numérique, sans d’ailleurs trop expliquer comment cela va se passer, d’une part, le nouvel et heureux élan donné à l’éducation aux médias, d’autre part. Concernant cette dernière, on a entendu d’abord dans les motivations avancées, preuve qu’il s’agit bien d’un atavisme culturel incurable, la volonté prioritaire du ministère de réguler les usages numériques supposément déviants des jeunes avant de promouvoir les bonnes pratiques. Drôle de pédagogie !

Un consultant du numérique et qui n'enseigne pas évoquant les Mânes de Freinet, ça vaut son pesant de cacahuètes.Encore une fois, j’entends Freinet se retourner dans sa tombe…
Grâce à des numérolâtres...Les ENT ou environnements numériques de travail, dont un des participants à la table ronde, Bernard Benhamou, soulignait à juste titre le caractère profondément anti-ergonomique, ont été proposés (imposés ?) aux établissements dès le début de ce millénaire.
Ces décisions autoritaires, technocratiques, technolâtres...

Michel Guillou peut-il donner un seul exemple de ce qu'il affirme ?...ont été de fait motivées par la volonté d’encadrer des usages dérégulés et anarchiques, avec la complicité objective des collectivités départementales ou régionales qui ont perçu alors la possibilité pour elles d’ouvrir (de désanctuariser, comme elles disent) l’école et de s’adresser directement aux parents citoyens électeurs. Même si, parfois, là où l’école numérique n’avait aucune réalité, la mise en place des ENT a pu parfois faire naître des usages, d’une manière générale, là où les usages préexistaient à la mise en place des ENT, ils ont été massivement réduits, freinés voir complètement étouffés ou annihilés. Quel gâchis !

Mais si, les nouvelles technologies rejoignent les nouvelles pédagogies.Les communautés enseignantes, évoquées dans le sujet de la table ronde à laquelle je participais, ont continué, de leur côté et malgré les freins évoqués, à avancer et à co-construire.
Bien entendu, chacun connaît les réussites de ces communautés que sont les Clionautes, Weblettres, Sesamath, la Fadben… Sans revenir sur l’histoire, ces groupements ou associations disciplinaires ont, en deux mots, contribué largement à faire avancer la réflexion pédagogique, bousculé certains potentats et mondes établis (celui de l’édition, par exemple, puisque Sesamath et Weblettres s’y sont essayés, de manière différente d’ailleurs) mais, par leur influence et le nombre de leurs membres, se sont fortement institutionnalisés, parfois sclérosés, et ont donc connu des débats et des dissensions internes.
D’autres communautés, par forcément nées du numérique, d’ailleurs, mais qui se sont renforcées grâce à lui, comme par exemple les Cahiers pédagogiques, se sont aussi institutionnalisées mais leur réflexion a au moins le mérite de traverser les disciplines.

Par contre on peut y insulter des personnes, comme Michel Guillou ne se prive pas de le faire régulièrement..La communauté de huit personnes qui ont déjeuné ensemble avec moi à l’occasion de ce Forum, toutes pourvues d’un compte Twitter, a fait l’observation que Twitter constituait, quand il s’agissait de traiter de pédagogie, une vaste et universelle salle des professeurs, à la différence près d’une vraie qu’on n’y dit pas de mal des élèves.
C'est vrai que le réseau commersocial Twitter, c'est du libertaire de chez libertaire...Les réseaux sociaux en général, et Twitter en particulier, sont ainsi le support de la réflexion collective de communautés informelles et souvent à l’origine d’autres regroupements en d’autres lieux, sur d’autres plateformes collaboratives.

Les start-ups Coursera ou Udacity, c'est tellement "dérégulé"...Il en existe de toutes sortes, informelles, éphémères, dérégulées, comme celles qui naissent à l’occasion d’un nouveau MOOC, comme les Twittclasses, d’autres encore.

Et l'innovation numérique, c'est bien tout ce qui compte pour l'école.C’est de ce foisonnement d’idées que naît l’innovation numérique, celui qui, par les pratiques d’échanges et le partage, ouvre la voie à la coopération d’abord, à la collaboration ensuite.

C'est amusant car jamais réseau n'a été aussi dissymétrique que Twitter (abonnés/abonnements) !Dans ces espaces virtuels informels, qui restent d’ailleurs rarement virtuels, voir l’image ci-dessus, les experts, les maîtres n’ont plus leur place. Les interactions s’organisent ou se désorganisent pair à pair, « peer to peer » pour le plus grand profit, voire le bonheur de ceux qui y participent et s’y compromettent.

Mais c'est bien sûr. Encore un malheureux qui a cru ce qu'il a lu dans Petite Poucette.Le bonheur, c’est les autres, proposais-je dans mon dernier billet.
Une fin bien consensuelle et plate... Si elle est "inéluctable", laissons-la donc venir, cette réussite de la "génération internet"... On en voit déjà les premiers résultats et c'est brillant !Utopie, me répondait-on en commentaire sur Educavox.
Peu importe, en fait, mais non, définitivement non. La collaboration, largement rendue possible par le numérique et inévitable corollaire de sa mise en œuvre, n’est pas une utopie, loin de là.
C’est exactement le pari que fait la « génération Internet » pour l’école. Observation, valorisation, équilibre, adaptation sont les maîtres mots de cette inéluctable réussite.
- Loys
L'école doit mettre à profit "le temps de cerveau disponible" des élèves (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
L'école doit mettre à profit "le temps de cerveau disponible" des élèves (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Quelle bonne idée a eu Michel Guillou ! Quand on pense à tous ces enseignants qui perpétuent une pédagogie de l'inattention !Pour une pédagogie de l’attention

Contresens...« Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »
Rappelez-vous, c’est ainsi que s’exprimait Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, en juillet 2004. Ces propos, qui semblaient polémiques à l’époque — Patrick Le Lay s’en est même excusé quelques jours plus tard — paraissent aujourd’hui bien fades et peu provocateurs. Tout le monde a aujourd’hui intégré peu ou prou la dimension essentiellement divertissante de la télévision, soumise, même sur le service public, à la seule loi de l’Audimat.

Et on voit très bien où veut en venir Michel Guillou.

Avec 2h16 par jour, en augmentation sur cinq ans (source : Médiamétrie ), elle est visionné autant qu'Internet. Les nouveaux écrans n'ont pas remplacé l'ancien, mais se sont ajoutés à lui. Donc elle ne vieillit pas si mal...Cette télévision vieillit bien mal. Elle n’est plus, chez les jeunes et les jeunes adultes, le premier écran.
Non, il s'est ajouté.Internet a pris la relève...
...via les ordinateurs, les tablettes ou les « smartphones », offrant la possibilité de consommer, d’accéder à des services, de jouer et de se divertir aussi, d’exercer sa citoyenneté numérique...

L'heureux néologisme que voilà....son droit à l’expression, d’accéder enfin à des savoirs encyclopédiques infobèses.
C'est vrai que le savoir encyclopédique dans un CDI, c'est vraiment borné.D’un espace essentiellement limité, borné, clos, sur les médias traditionnels, on est vite passé sur Internet et les réseaux à un espace informationnel illimité et souvent illisible voire indéchiffrable.
Ah bon... Le divertissement change de support mais le principe reste le même, me semble-t-il. On pourrait même qu'avec les réseaux sociaux on atteint une forme d'aboutissement commercial.Les préoccupations mercantiles de Patrick Le Lay, qui visaient à divertir et donc rendre disponible le cerveau du téléspectateur, afin de disposer, au moment des espaces publicitaires, de la complète attention de ce dernier, paraissent aujourd’hui, neuf ans plus tard, bien dépassées.
Voilà...Le citoyen numérique, par ailleurs fort préoccupé par ses problèmes personnels, familiaux, professionnels, est aujourd’hui pourtant au centre de l’intérêt — la cible ? — des marchands du temple Internet, qui cherchent à obtenir de lui du temps, de l’attention, de la disponibilité.
Je ne vois pas la différence : quand on parle de l'internaute, on parle bien évidemment de son attention, pas de sa personne physique.Vous connaissez la sentence fameuse qui fait de l’internaute le produit quand il ne sait pas exactement quel service on lui offre (voir cet article, par exemple). De fait, et c’est une théorie complète appelée économie de l’attention qui nous l’apprend, c’est moins l’internaute soi-même le produit que l’attention, denrée rare s’il en est — rappelez-vous, ce qui est rare est cher ! —, qu’il peut rendre disponible, en temps comme en concentration, au moment où on le lui demande.

Quel génie de la pédagogie, ce Michel Guillou : l'école doit suivre les pas de Patrick Le Lay !« Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. »
C’est ce qu’ajoutait Patrick Le Lay après les premiers propos cités plus haut.
Et cet enjeu de la nécessité du changement permanent, pour s’adapter à ce monde numérique, est devenu aussi celui de l’école, confrontée comme d’habitude, mais toujours avec un peu de retard, aux mêmes problèmes que les médias.

Tout dans la finesse, avec Michel Guillou. A vrai dire, les jeunes ne sont jamais les mêmes, par définition. Il suffit d'enseigner pour s'en rendre compte, et c'est peut-être ce qui manque à certains techno-pédagogues inspirés et visionnaires.« Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ? » demandais-je encore récemment, de manière ironique bien sûr.
Notez la comparaison qui fait des élèves des Obélix du numérique, conçu comme une potion magique. Notez aussi que les élèves sont déjà des "citoyens" par la vertu du numérique.Même s’il s’agit de préoccupations plus pédagogiques qu’économiques, l’école a aussi nécessité à s’adapter à ces élèves, jeunes citoyens tombés tout petits dans la marmite du numérique.
On comprend mal la transition qui semble si évidente entre "préoccupations pédagogiques" et "économiques". L'école se définit pas les buts qu'elle s'assigne : "s'adapter aux élèves" signifie de renoncer à ses buts. Par exemple, la lecture des œuvres littéraires demande une concentration profonde : faut-il renoncer à faire accéder les élèves à notre patrimoine littéraire sous prétexte que les élèves ne sont plus capables de fournir cette concentration ? L'école n'est-elle pas le dernier rempart contre cet effondrement précisément de l'attention ? "Économie de l'attention" est peut-être à comprendre autrement...

La question pourrait se poser autrement : plutôt que d'accepter comme un état de fait - qui serait un progrès technologique et humain - une "faible disponibilité" et une "attention réduite" ne faut-il pas questionner la place des écrans dans la vie des enfants ?Une nouvelle question pourrait être alors posée : comment adapter la pédagogie à la faible disponibilité et à l’attention réduite et si rare de ces élèves-là, saturés d’information et de connaissances, objets d’une permanente sollicitation sociale, confrontés trop souvent en classe à un ennui profond ?
Les élèves ayant plié devant l'écran, l'école doit à son tour le faire. Radieuse perspective.D’aucuns prétendront que l’école, du haut de sa magnificence, n’a pas à s’adapter et que les élèves doivent se plier à sa loi.

Tous ces enseignants qui enseignent comme des "maîtres" font plus de mal que de bien... Admiez la distribution de bons points par cette personnalité qualifiée qu'est Michel Guillou, consultant du numérique à l'école.Pourtant, partout, se lèvent des voix intelligentes et concernées, qui pour dénoncer l’inutilité voire la nocivité du cours magistral...
Bref, les nouvelles technologies à la rescousse des (pas si) nouvelles pédagogies....qui pour promouvoir — enfin ? — une pédagogie de l’éveil, de l’expérience et de l’activité, qui encore pour proposer d’inverser la classe.
Dans un but mercantile recherchant l'absence d'esprit critique et la dépendance...Ne convient-il pas pour l’école et ses maîtres, comme les médias ont trouvé nécessaire de le faire...
Des propos bien vagues : voilà qui manque singulièrement de concret....de s’accorder sur des références communes, de trouver des repères, de personnaliser et différencier les démarches d’apprentissage ?
Ben voyons.Si, dans ce monde numérique, il est possible d’être soi-même média, ne faut-il pas s’interroger sur la possibilité offerte à chacun, maître comme élève, eh oui !, de devenir aussi soi-même médiateur de la connaissance donc enseignant ?
Rien de plus facile que de réguler les usages numériques des élèves, en effet.Le maître ne doit-il pas alors s’imposer comme le régulateur pertinent d’une désintermédiation débridée et anarchique ?

La théorie de l'évolution s'applique aussi à l'enseignant.De traditionnel instructeur et simple transmetteur de savoirs, savoir-faire et savoir-être, et de connaissances, le maître ne doit-il pas aussi évoluer, comme je l’ai déjà proposé dans ce billet, en super-médiateur, en catalyseur, en exhausteur, en augmenteur de savoirs ?

J'aimerais bien savoir quelle est ma différence entre un transmetteur et un médiateur. Et ce qu'entend Michel Guillou par ces néologismes qu'il semble particulièrement affectionner : "exhausteur", "augmenteur de savoirs".

On aimerait bien comprendre en quoi les jeunes seraient différents des adultes qui se sont approprié le numérique. Et si le "multi tasking" (quelle élégante expression pour désigner l'activité de l'esprit humain) est si efficace, pourquoi les élèves éprouvent beaucoup plus de difficultés à acquérir des savoirs fondamentaux, comme savoir lire ou s'exprimer à l'écrit.« Le temps de cerveau disponible est plus vaste chez les jeunes. Le “multi-tasking” est possible » disait Didier Quillot, président du directoire chez Lagardère en novembre 2007.
Devinez.Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? D’après vous ?
En tout cas je remercie chaleureusement Michel Guillou : jamais je n'aurais cru lire un jour sous la plume d'un pédagogue revendiqué un éloge du cynisme de Patrick Le Lay.
- Loys
"Le numérique sera le vecteur privilégié du savoir" (EducaVox)
Catégorie : Les espaces numériques de travail (ENT)
- Loys
"Le numérique sera le vecteur privilégié du savoir" (EducaVox)
Catégorie : Les espaces numériques de travail (ENT)
Il a évoqué les pratiques numériques médiatiques des jeunes, les enjeux pour l’école et la société, traçant quelques perspectives, imaginant comment l’école serait contrainte à s’adapter et évoluer.
A lire sur "EducaVox" du 22/04/13 : "Pratiques numériques médiatiques des jeunes, enjeux et perspectives" .
- Loys
"On connaît les vrais envahisseurs de l’école !" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"On connaît les vrais envahisseurs de l’école !" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Car les réseaux sociaux sont par essence vertueux, comme on peut le constater...Pour faire court, on pouvait légitimement s’attendre, avec ce projet d’un nouvel enseignement de la morale, à ce qu’il s’éclaire naturellement et de manière opportune des potentialités offertes par le numérique, l’usage massif qu’en font les jeunes, les nouvelles formes de socialisation offertes par les réseaux sociaux, les enjeux formidables d’une nouvelle citoyenneté dans laquelle l’engagement prend toute sa valeur, le bienheureux renouveau de valeurs un temps oubliées, le partage, l’échange, le mieux vivre ensemble…

C'est vrai, ça : à quand la morale 2.0 ?Oui, on pouvait s’y attendre. Dans ma grande naïveté, je m’attendais en effet à ce que cet événement soit l’occasion de réconcilier enfin les valeurs supposées traditionnelles, la morale, l’éthique, la laïcité… avec une certaine forme de modernité.
Il n'est évidemment pas venu à l'esprit de Michel Guillou que les questions morales sont des questions intemporelles. Le progrès moral suit à coup sûr le progrès technique.
Les humanités ne forment qu'à la connaissance informationnelle des œuvres littéraires : ça ne fait aucun doute.Dans leur rapport, disponible en ligne, les personnalités qui ont travaillé à le construire proposent des modalités de mise en œuvre de cet enseignement. Ils avancent notamment, dans le second degré, l’idée de s’appuyer, pour construire la nécessaire interdisciplinarité, sur certaines disciplines qui revendiqueraient, elles, leur vocation éducative. Je passe sur le cliché pour m’étonner tout de même qu’on n’attribue qu’aux seules disciplines littéraires la vertu d’avoir « à l’évidence une visée plus large que celle de l’acquisition des connaissances ». Qualifiées de disciplines d’éducation autant que d’instruction, elles se préoccuperaient, elles, « de la formation de la personne et se donneraient pour objectifs la transmission de valeurs, la construction du citoyen, la formation de l’esprit critique et de la raison, mais aussi celle du goût et de la sensibilité ».
Voilà qui est tout de suite plus clair.Il s’agit là d’une vision pour le moins caricaturale et si peu avertie des champs disciplinaires et de leurs vertus respectives, à l’éclairage justement des modifications engendrées par la surrection du numérique, notamment dans le domaine de la transmission et de l’acquisition des savoirs.

C'est vrai que Michel Guillou fait partie des esprits pondérés et réfléchis qui veulent tout casser dans l'école : http://gingko.neottia.net/post/23341433 ... ur-avancerCette idée de disciplines d’éducation et de disciplines d’instruction est, comment dire ?… étonnamment « vintage ».
Ce qui n'est pas le cas dans l'esprit hautement éclairé de Michel Guillou.Mais le pire est à venir…
Les rapporteurs proposent que chacune des disciplines évoquées, celles qui, dans leur esprit, se préoccupent autant d’éduquer que d’instruire...

C'est plutôt mesuré et sage.... « favorise une compréhension des fondements de l’humanisme, et [puisse] en cela amener les élèves à se distancier par rapport à l’envahissement médiatique et numérique et les outiller pour répondre aux questions qu’ils se posent ».
Sic.
En observant ce que deviennent les élèves en partie grâce à eux ?Je veux bien comprendre que l’éducation se préoccupe de proposer des perspectives et des outils aux élèves qui les mettent à distance de leur environnement culturel, pour mieux peut-être exercer leur sens critique. Mais comment comprendre, dans ce cadre, que les médias et le numérique puissent être vus comme des envahisseurs ?

Non, jamais. Mon expérience de l'an passé et ce forum en général en témoigne.Des envahisseurs ! Par là-même, faut-il comprendre qu’ils sont inopportuns voire incongrus, ennemis de l’école ?
Un crime de lèse-numérique qui méritait bien une tribune dans "EducaVox", la voix de son maître.En soixante pages de rapport, il s’agit là de la seule et unique mention du mot « numérique » !
Des "droits nouveaux offerts de fait par le numérique" ? Mais voilà qui est très intéressant (en oubliant les devoirs au passage, bien sûr). C'est donc le numérique qui s'impose sans concertation des acteurs de l'école. Une très bonne définition de ce qu'est un "envahisseur". Merci M. Guillou !Même au lycée, ou un chapitre important est consacré à la vie lycéenne et notamment à l’exercice des droits lycéens, il n’est fait nulle part mention des droits nouveaux offerts de fait par le numérique...
Donner quoi, exactement ? Comme d'habitude, le propos de M. Guillou reste souvent nébuleux lorsqu'il s'agit d'être concret....et des usages que les lycéens en font, en matière de publication ou d’expression, par exemple ! Il n’est pas non plus proposé — ne rêvons pas ! — d’étendre ou de développer ces droits, comme d’en donner à des délégués élus au collège ou au premier degré !
Surtout que le mot "vintage" désigne un millésime en œnologie ou l'attraction moderne pour les produits luxueux ou prestigieux du passé.Finalement, à y réfléchir, « vintage » était un bien petit mot gentil pour qualifier le décalage entre ce rapport et la réalité vécue par les jeunes, nos enfants, les élèves !

- Loys
"Le numérique éducatif, entre innovation et contraintes" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Et la suite : Le numérique éducatif, entre innovation et contraintes (suite et fin) (2/05/13)
- Loys
L'innovation dans l'éducation
Catégorie : Les pédagogies "nouvelles"
C'est effectivement une bonne nouvelle...L’innovation. Alibi ?
Voilà que l’on recrée une instance officielle de l’innovation, un haut conseil, une haute autorité, chargée de repérer les « bonnes pratiques » et de les faire connaître. Certes la composition en est parfaite, avec un savant dosage incluant même mon ami Philippe Meirieu qui avait été jusque là, complètement marginalisé, écarté de tous les travaux sur la refondation de l’école.

Au fait, Philippe Meirieu faisait bien partie des participants aux ateliers de la refondation : http://www.education.gouv.fr/archives/2 ... tation.pdf
Finalement beaucoup d'amis de Pierre Frackowiak. Mais cela ne lui convient toujours pas !Certes, j’y compte d’autres amis dont la cooptation me semble être la moindre des choses, comme par exemple, Catherine Chabrun (ICEM Freinet) et Philippe Watrelot (CRAP).

Ravi de l'entendre dire.Mais une fois de plus, la culture historique de la pyramide (voir le grain de sel n°2) s’impose, avec ses tuyaux d’orgue pour la descente et ses filtres à chaque étage pour la remontée.
D’abord, la notion de « bonnes pratiques » m’a toujours agacé. Qui décrète ? Sur quels critères ? Je sais, les pilotes vont s’empresser de me dire : « on évalue ». D’accord. Mais, est-ce que l’on évalue ou est-ce que l’on contrôle ? On évalue quoi ? Les résultats des élèves ? Mais le problème n’est pas là, n’est plus là.

Innovons donc et généralisons les pratiques sans rien savoir !Est-on sûr que ces résultats sont la conséquence des « bonnes pratiques » ? Je rappelle que l’on est incapable de mettre aujourd’hui en France, les résultats des élèves en rapport avec les pratiques qui les produisent. On est incapable de repérer la part des acquis extérieurs à l’école, dans la famille, dans les clubs et associations, dans la rue…

Pas ici, en tout cas.L’école continue de s’attribuer le mérite des résultats sans preuve, mais curieusement, beaucoup plus rarement, celui de ses échecs.
Le scepticisme, en matière scolaire, est un principe vertueux.Ensuite, il convient de rappeler que l’innovation a toujours et elle est toujours suspecte.
La seule chose qui compte, conformisme ou pas, c'est l'efficacité. Notion qui préoccupe assez peu M. Frackowiak.On le sait bien : un enseignant innovant doit toujours prouver plus qu’un collègue conformiste.
C'est pour cette raison que le Ministre participe au Forum des enseignants innovants.La hiérarchie a toujours été, elle est toujours, conservatrice, infiniment plus exigeante avec les novateurs qu’avec les classiques ou les traditionnels.
Dont on sait si peu de choses, mais si souvent récupérées. Voir le site amusant : http://neurosciencefictions.org/Je l’ai dit souvent : dans les inspections ou les épreuves de CAFIPEMF (maîtres formateurs), les personnes qui font du b-a ba n’ont pas à se justifier, celles qui se lancent dans des pratiques nouvelles sont toujours contraintes de faire un cours sur les neurosciences.
Comprendre que pour M. Frackowiak toute innovation est nécessairement un "progrès".Jean Foucambert (AFL) et d’autres pourraient parler longuement des freins institutionnels au progrès, des menaces, des pressions, des sanctions…

Curieux d'en vouloir à ce point à la hiérarchie scolaire et d'avoir voulu néanmoins en faire partie.Et c’est cette administration, la même, qui va valider ! C’est celle qui a fait de moi un instituteur désobéisseur (cf un texte sur le site de Philippe Meirieu) et qui m’aurait interdit de devenir inspecteur, s’il n’y avait eu, à l’époque, un vrai concours de recrutement, républicain.

Il y a un affreux complot contre Apple et Microsoft dans les sombres couloirs de la rue de Grenelle.Enfin, il faut reconnaître que jusqu’alors, les innovations tolérées ont été des alibis ponctuels pour cacher les stagnations générales encouragées, voire imposées, par le système.
Preuve que son efficacité a convaincu...Elles disparaissent et sont oubliées dès que le porteur du projet ou l’un des acteurs, s’éloigne.

C'est curieux de vouloir à ce point faire généraliser les innovations par l'institution et - dans le même texte - critiquer le fonctionnement "pyramidal" de l'institution scolaire. On retrouve la même ambivalence libertaire-autoritaire chez les Michel Guillou et Bruno Devauchelle.Même les forums d’enseignants innovants comme celui du café pédagogique ou ceux des mouvements pédagogiques n’ont jamais fait l’objet de réflexions institutionnelles sur des possibilités de généralisation. Les forces conservatrices veillent toujours.
- Loys
Pour une acculturation numérique (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Les services des professeurs ne survivront pas au numérique" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
La fraude au bac
Catégorie : Cursus et examens
- Loys
La fraude au bac
Catégorie : Cursus et examens
Tout est dans le "aussi"...L’usage massif que font les jeunes de ces « smartphones » fait apparaître un problème hautement éducatif : ils s’en servent. Ils s’en servent pour échanger, oralement bien sûr, mais le plus souvent par le truchement du texte des textos ou des réseaux sociaux. Ils s’en servent pour leurs loisirs, bien sûr aussi...

C'est important de se socialiser le jour du Bac....(c’est futile, disait récemment un proviseur à Lyon), ce qui a l’immense avantage de renforcer leur socialisation...

Mais bien sûr, Michel Guillou.... mais ils s’en servent aussi pour travailler. Oui, travailler.
Personne ne leur interdit de "travailler" la philosophie sur leur smartphone avant les épreuves, que je sache.C’est ce que leur propose par exemple, pour préparer l’épreuve de philosophie, FranceTVéducation qui ouvre un MOOC Philo, accessible, bien sûr, avec un ordiphone. C’est ce que leur proposent aussi un certain nombre d’éditeurs publics et privés dont certains sont rappelés par Ouest-France sur cette page.

Il suffit de l'affirmer pour que ça devienne vrai.Ainsi nos élèves travaillent sur leurs ordiphones...

Le plus souvent qu'on leur vend éhontément......et les applications éducatives qu’on met à leur disposition...
Bon finalement on parle des "ordiphones" mais aussi des tablettes et des ordinateurs. Mélangeons-tout, joyeusement !... ils échangent et partagent via les réseaux sociaux, ils collaborent à des projets communs sur ces terminaux numériques ou sur d’autres terminaux, ordinateurs et tablettes, sur lesquels ils peuvent à tout moment accéder à l’expertise de leurs pairs, à la sagesse collective du groupe duquel ils font partie, accéder aussi aux immenses ressources encyclopédiques disponibles partout, y compris sur des sites institutionnels et universitaires, mobiliser et s’approprier ces connaissances pour co-construire…
Quelle idée ! L'évaluation du groupe, c'est tellement plus moderne et efficace.Pendant ce temps, à intervalles réguliers, l’école voudrait les évaluer un par un...
Les smartphones ont tendance à vieillir plus vite que les tables, à vrai dire....sur de vieilles tables

Ah car rédiger une dissertation, résoudre un problème, traduire ou commenter un texte que l'on ne connaît pas, c'est "restituer des connaissances" ?....devant une copie blanche, munis d’un stylo, pour restituer des connaissances apprises
C'est surtout notre ami consultant du numérique Michel Guillou qui est en totale déconnexion avec les exigences du Bac....en totale déconnexion du monde avec lequel ils sont habituellement en harmonie.
Bien sûr... On l'avait déjà constaté.Entendez-moi bien, je ne veux autoriser ou encourager personne à frauder ou à tricher.
En supprimant les exercices exigeant une pensée complexe et autonome et en autorisant les "ordiphones" au Bac pour que les élèves puissent partager collaborativement avec ceux qui pourront faire le travail à leur place.Je veux surtout montrer que le retard du train de l’école tend à devenir à ce point considérable qu’il est urgent de trouver une solution !

Bref, revendiquons notre impuissance pour mieux abdiquer !Et je veux répéter aussi — c’est quelque chose que j’ai déjà dit à propos du filtrage scolaire de l’Internet et sur laquelle je reviendrai — qu’il n’existe pas de solution technique à un problème éducatif, qui plus est dans ce cas, sociétal !

On pourrait même offrir des tablettes aux élèves !Et puis, pour finir et pour rire…
Qui paye ces dispositifs fort coûteux ? Cet argent ne serait-il pas mieux employé à des tâches vraiment éducatives ?
Il y a bien une solution : des détecteurs de métaux, comme à New York, cette ville rétrograde.Les détecteurs savent-ils repérer toutes les fréquences d’utilisation, de la 2G à la 4G, en passant par Wi-Fi et Bluetooth ? À lire ce qu’on trouve sur le web, c’est loin d’être le cas, de nombreux modèles sachant détecter l’un ou l’autre pas mais tous les modes de transmission de données et pas forcément sur de grandes distances…
Une fois qu’un détecteur a repéré la présence d’un ordiphone connecté, comme le surveillant de salle va-t-il faire pour savoir où il se trouve dans la salle d’examen, en sachant que la fouille est interdite ?
Il suffit d’une recherche toute simple sur le web pour s’apercevoir qu’il existe déjà des dispositifs brouilleurs de détecteurs. Les centres d’examen vont-ils bientôt commander des détecteurs de brouilleurs de détecteurs de téléphones ?
La fraude au baccalauréat, même avec ces détecteurs, reste possible. Nul besoin d’être connecté, il suffit, en utilisant le mode « avion » d’avoir stocké en mémoire, sous forme de son, de texte ou d’image, les données dont on a besoin. L’ordiphone est alors indétectable.
C'est bien Michel Guillou comprenne si bien les jeunes mais il faudrait aussi qu'il comprenne ce qu'est le Bac.Non, finalement, ce n’est pas drôle. L’autruche saura-t-elle relever la tête et affronter vraiment les problèmes que lui pose le numérique plutôt que de continuer à ne pas voir la société avancer et à ne rien comprendre aux jeunes ?
- Loys
"Le retour des pionniers du numérique éducatif, saison 3" (EducaVox)
Catégorie : L'école en ligne
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
- Loys
Internet au bac
Catégorie : Les examens connectés
- Loys
Internet au bac
Catégorie : Les examens connectés
Les deux termes sont quelque peu antinomiques : une "modification" ne peut pas être "radicale"...Une exigence : modifier radicalement le baccalauréat

Le problème en ce cas n'est pas le Baccalauréat par lui-même, mais le choix des sujets.Les critiques pleuvent de toutes parts à propos du baccalauréat sur les épreuves duquel planchent encore aujourd’hui nos grands lycéens de première et de terminale. La plupart sont justifiées, bien sûr : les épreuves seraient trop difficiles ou trop faciles, en tout cas inadaptées au programme et au travail fait en classe. Nombre de professeurs déconcertés s’en plaignent, ne sachant comment préparer au mieux leurs élèves.
M. Guillou se consacre tellement au Bien et au progrès de l'école qu'il n'a pas le temps d'enseigner.D’autres critiques émanent comme d’habitude de syndicats conservateurs — c’est un euphémisme — qui hurlent à la baisse du niveau ! On pourrait en rire… quoiqu’on ait souvent mieux à faire.
Il est vrai que la démocratisation scolaire s'est soldée par une réussite éclatante de tous les élèves, comme on peut le constater ici : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes
Ah... un examen scolaire doit être "en adéquation" avec le reste de la société. Curieux postulat qui suppose que l'élève ne doit jamais être confronté à l'altérité : il ne doit trouver dans l'école que le Même.Mais je n’ai vu ou lu jusqu’ici aucune critique fondamentale sur l’inadéquation totale de l’examen, celui-ci, le baccalauréat, comme d’autres, à l’état et l’avancée de la société...
C'est donc l'enfant qui doit modeler l'école, laquelle n'a plus vocation à élever l'élève mais à s'adapter à lui....et ce que sont devenus, profondément, viscéralement, joyeusement, les ados d’aujourd’hui. Personne ne s’est-il aperçu qu’ils avaient changé ?
Les questions de Michel Guillou sont toujours d'une éternelle actualité, il est d'ailleurs là pour le rappeler.Dans ce dernier billet ci-dessus en référence, je posais un certain nombre de questions qui restent d’actualité :

La littérature offre une ouverture sur le monde d'une autre profondeur que le surf sur le web à la recherche du Même.Peut-on continuer à interdire les outils numériques personnels des élèves quand chacun d’eux est un terminal ouvert sur le monde ?
Vision naïve et touchante d'Internet-outil rendant tout apprentissage inutile, si ce n'est de lui-même. Pas la peine d'apprendre la syntaxe du grec ancien, je dois apprendre à trouver une page où se trouve la syntaxe du grec ancien et je deviendrais plus vite et plus facilement savant en grec ancien qu'avec n'importe quelle grammaire grecque à ma disposition !

Il n'est pas venu à l'idée de M. Guillou, qui n'enseigne pas, que "l'autruche", en classe chaque jour face aux élèves, a peut-être quelques idées précises sur la question et que les usages numériques des élèves ne leur sont peut-être pas profitables ?On a vu le ridicule de cette institution qui, telle l’autruche, ne veut rien savoir des usages numériques des jeunes et installe (ou fait semblant d’installer, ce qui est pire !) dans les salles d’examen des détecteurs de téléphones portables, préférant résoudre par les seuls moyens techniques un problème hautement éducatif (la triche supposée).
Un exemple au hasard : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-web

Il est vraie que cette expérience amusante m'avait valu d'être qualifiée de "blaireau", d'"imposteur cynique", de "gros con" auteur d'une "saloperie réactionnaire, méprisante et cynique" sur les réseaux dits "sociaux" par le même M. Guillou. Quel ardent défenseur du Bien !
Nous y voilà ! La fraude entre élèves n'existe pas dans le monde merveilleux du numérique, seulement du "travail collaboratif et coopératif" !Comment concilier le travail collaboratif et coopératif avec l’évaluation traditionnellement individuelle ?

Bref comment faire pour que l'école renonce enfin à être l'école !Comment faire évoluer les examens pour permettre l’évaluation des capacités à se saisir des connaissances disponibles en ligne et à se les approprier ?

J'irais même plus loin : qui pourrait les évaluer puisque les élèves en sont les meilleurs juges ?Aujourd’hui, j’ajouterais :
Qui se préoccupe de comment évaluer les nouvelles compétences sociales des élèves qui leur permettent d’accéder à une certaine forme de culture numérique et de publier et de s’exprimer massivement, comme jamais un élève n’avait eu, jusqu’ici, l’opportunité de le faire ?

A noter quand même les expressions nébuleuses de "forme de culture numérique" ou de "nouvelles compétences sociales" : que M. Guillou ne donne -t-il pas des exemples concrets et précis !
Car ce qu'ils connaissent, ce qu'ils savent faire avec leur propre intelligence ne compte évidemment pas. Ils sont comme des handicapés que l'on priverait ide leurs béquilles numériques : voilà le glorieux horizon numérique qu'appelle de ses vœux notre consultant préféré !Tout se passe comme si on demandait à ces élèves, à l’occasion de cet examen, de tout quitter, de tout laisser à l’entrée de la salle...
De quelles compétences sociales et citoyennes s'agit-il ? Les insultes homophobes ou racistes sur Twitter ?...les compétences sociales et citoyennes qu’ils ont acquises,
Le Bac évalue bien autre chose que des connaissances ponctuelles. résoudre un problème de physique n'a rien d'une recherche documentaire. M. Guilou fait partie de ceux qui croient que le Bac ressemble à "Question pour un champion"......les dispositifs techniques qui leur permettent de les mettre en œuvre et d’accéder à l’essentiel des connaissances disponibles,
...de renier ce qu’ils sont profondément, des internautes digiborigènes aguerris comme dit Yann Leroux...

Et n'oublions que l'école a maintenant pour vocation de développer le numérique. L'outil (ou réputé tel) devient la fin.... « Le baccalauréat est-il est frein au développement du numérique ? » demande opportunément Claude Tran dans Educavox, la réponse est oui, bien sûr.

Alors qu'on voit que la réflexion de M. Guillou est beaucoup plus avancée : renonçons à la pensée complexe et numérifions les examens de demain.À la différence qu’un frein empêche partiellement une progression alors que l’absence totale — je répète : totale — de réflexion ou d’idées de nos élites sur le sujet du baccalauréat ou des autres examens du second degré dans les propositions avancées pour construire l’école numérique condamne définitivement ces dernières. Définitivement.

Heureusement qu'il y a des visionnaires et des prophètes pour comprendre quels seront les lendemains qui chantent !C’est humain et tout naturel : pourquoi les pratiques en classe changeraient-elles quand tout ou presque est construit, de la maternelle à la terminale, pour préparer les élèves à réussir ce sacro-saint baccalauréat, tel qu’il est, guère différent de ce qu’il était au milieu du siècle dernier...

On aurait pu tenir le même discours au moment de l'apparition de l'électricité ou de la télévision...... aujourd’hui déconnecté de la société et des pratiques des élèves, demain déconnecté des possibles et heureuses évolutions numériques en classe ?
On verra quand on les verra, ces "heureuses évolutions numériques en classes" : pour l'instant, à part quelques utilisations ponctuelles dans certaines disciplines par le professeur lui-même, c'est assez peu concluant.
Numérifions le Bac pour mieux numérifier l'école !Si rien ne change dans ses modalités, radicalement, rien non plus ne changera au quotidien, dans la classe.
Que les instances scolaires les plus hautes se le tiennent pour dit ! Michel Guillou a parlé.C’est par là qu’il faut commencer, procéder dès 2014, à un changement radical des modalités d’évaluation des compétences scolaires des élèves...

On ne saura toujours pas lesquelles....sans oublier les autres, acquises hors de l’école...
On ne dit plus copier-coller ou plagier, mais "s'approprier et réutiliser" : voilà qui intéressera Jea-Noël Darde du site "Archéologie du copier-coller" et spécialiste du plagiat universitaire....sans oublier non plus de vérifier que ces apprentis étudiants savent, comme on le fait maintenant de plus en plus à l’Université, s’approprier et réutiliser de nouvelles connaissances plutôt que de réciter celles qu’ils ont apprises par cœur.
Quelle grandeur d'âme !C’est possible même en gardant les mêmes programmes et les mêmes contenus d’enseignement.
Mais en interdisant toute communication, ce qui est totalement contraire à l'esprit "collaboratif et coopératif".Le Danemark et d’autres pays après lui, au nord de l’Europe, ont déjà fait évoluer ces examens de fin de cycle, apparemment sans problème majeur, en permettant aux bacheliers d’utiliser pendant les épreuves des terminaux d’accès à l’Internet.

A noter que l'expression "sans problème majeur" vaut progrès pédagogique.

Mais taisons-nous : si le Danemark l'a fait, nous devons le faire. Le raisonnement est puissant.
Quelle bonté d'âme encore ! Dans sa générosité toute numérique M. Guillou est prêt à des concessions.Introduisons, pour éviter le stupide bachotage actuel, une dose d’évaluation continue, en première et en terminale, mais s’il s’agit, pour garantir l’égalité républlcaine, de conserver l’examen terminal du lycée...
Ah... ça devient finalement des "réussites" : où sont donc les études qui en attestent ?...comme barrière à franchir pour accéder à des études universitaires, modifions le radicalement en prenant exemple des réussites nordiques...
Quel beau mouvement républicain : adapter l'école à ce que l'élève sait faire !...en adaptant les exigences de l’école à celle de la société et aux compétences réelles des élèves.

Il manquait cet argument imparable : ne réfléchissons surtout pas et fonçons tête baissée, il en s'agit après tout que de l'éducation de nos enfants.C’est un défi pour tout de suite, il ne faut pas attendre.
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
Alors qu'avec Michel Guillou tout serait tellement plus rationnel !Numérique éducatif : Ubu fait école…

"Ubu", "incroyable histoire", "invraisemblable ringardise", "aveuglement de nos élites", "insulte", "priorités illisibles", "inaptitude à comprendre", "politique frileuse et dépassée" : le ton était plus mesuré dans ses précédents billets.Je reviens un instant sur cette incroyable histoire de collèges pilotes pour le numérique dont on sait maintenant qu’il n’y en aura même pas un par académie !
Vous croyiez que j’allais vous laisser tranquilles avec ça, que je n’en avais que trop parlé ? Vous pensiez que j’avais tout dit, dans mes billets précédents, là et là ? Rappelez-vous, j’y dénonçais pêle-mêle, qui l’invraisemblable ringardise du projet, qui le manque de souffle et d’ambition, qui l’aveuglement qui empêche nos élites de comprendre ce qui s’est passé depuis vingt ans, au bas mot, qui l’insulte ainsi faite aux pionniers et autres défricheurs, professeurs ou chefs d’établissement, qui l’incapacité à comprendre l’urgence des enjeux d’aujourd’hui, qui encore l’illisibilité des priorités, qui enfin l’inaptitude à comprendre ce que sont les élèves, au risque d’en faire les premières victimes d’une politique frileuse et dépassée...

On reconnaît là la mesure de Michel Guillou, homme modéré s'il en est, ce grand "pionnier" et "défricheur" qui a - lui - tout compris. Mais à qui peut-il adresser de telles invectives ? Au Ministre lui-même ? Non, c'est inconcevable.
Car Internet n'est plus seulement un outil au service des programmes, mais devient une fin en soi, un programme en lui-même. Et le numérique se limite bien sûr à Internet.Il est une raison supplémentaire qui apparaît au grand jour qui motive aujourd’hui mon nouveau courroux.
Le programme officiel distribué à la presse et en ligne sur le site du ministère nous présente ces vingt collèges connectés pilotes comme des accélérateurs d’innovation et de changement. Bon, à part apprendre qu’ils seront connectés — ou comment dire que beaucoup le sont mal ou ne le sont pas, ce qui revient à travailler sur Internet sans Internet, il faudra que j’écrive un billet là-dessus, tiens, à l’occasion… —

Tous tremblaient mais un héros se dressait parmi eux : Michel Guillou !...c’est quand même une phrase qui ne signifie pas grand chose quand on sait le sort peu enviable qui est généralement fait à l’innovation et la frayeur qu’inspire le changement…
Où est le problème ?Non, c’est dans la note reçue récemment par les recteurs qu’il faut trouver la première et principale raison de cette opération. Tenez-vous bien !
L’objectif de de la mise en place de ces collèges est de démontrer les apports du numérique pour la réussite des élèves, pour les enseignants et les familles.
Sic.
Comment peut-on oser douter ? Avoir un esprit critique ?Malgré les quantités considérables de recherches universitaires, de thèses, de rapports, de travaux de toutes sortes sur le sujet, en provenance de France comme d’ailleurs, il y aurait donc dans nos aréopages politiques, administratifs ou pédagogiques, des gens qui doutent encore, qui s’interrogent, qui ne sont pas certains que le numérique soit utile à quelque chose à l’école.
C'est curieux mais depuis un an et demi que je lis les propos invariables de Michel Guillou ou d'autres promoteurs du numérique à l'école, je n'ai jamais vu de liens vers ces "quantités considérables de recherches universitaires, de thèses, de rapports, de travaux de toutes sortes"...

Prenons un exemple concret : le département des Landes, équipé depuis dix ans, n'a pas particulièrement amélioré ses résultats scolaires... www.laviemoderne.net/forum/les-ecrans/16...able-dans-les-landes
On sent que "ces gens-là", cet "aréopage" de "nos élites", inspirent le plus grand respect à Michel Guillou.Oui, ces gens-là...
...hésitent encore, ne savent pas, tergiversent… Le numérique favorise-t-il les apprentissages ? Peut-il être utile à l’individualisation de l’enseignement et de l’accompagnement pédagogique ? Peut-il remédier aux difficultés des élèves ? Peut-il rapprocher les acteurs de l’école, enseignants, élèves, parents ?

Or l'intelligence, en matière d'éducation, c'est de ne pas s'interroger : voilà un bel aveu de Michel Guillou.En 2013, sachez-le, braves gens, il y a des gens au plus niveau de notre système éducatif qui s’interrogent. Et pas seulement in petto.

Michel Guillou a trouvé un moyen subtile pour invectiver le Ministre sans s'en prendre directement à lui. C'est la faute des gens "très proches du sommet du pouvoir" !J’ai déjà eu l’occasion de vous narrer, pour en avoir été témoin, l’attitude grinçante du doyen de l’inspection générale à Lyon, d’une part, l’attitude incertaine et non concernée du directeur général de l’enseignement scolaire, d’autre part, à Paris, lors du récent rapport d’étape. Il y aurait d’autres exemples encore… Ces gens-là, très proches du sommet du pouvoir, disent tout haut ce que les hiérarchies pensent tout bas : le numérique, c’est cher, ça bouscule les traditions, ça nivelle les hiérarchies et on ne sait même pas si c’est vraiment utile aux apprentissages ! Pourquoi l’enseigner ? Pourquoi l’intégrer aux enseignements ?

Notez encore une fois le glissement subtile : il ne s'agit pas seulement d'intégrer le numérique aux enseignements, il s'agit de l'ensiegner lui-même !

Voilà un autre argument de poids, qui revient en général avec un autre argument, celui de l'urgence..Parlons plus sérieusement : à supposer qu’il persiste le moindre doute à ce dernier sujet, l’utilité du numérique pour la réussite de nos élèves, l’école n’a tout simplement pas le choix.
Et tout ce qui est passé au numérique a connu le Progrès ! Les ENT en sont la preuve à l'école.Et ce pour deux raisons que je ne cesse de répéter :
tout a déjà changé, l’administration, l’entreprise, les services, les médias, toute la société est numérique et personne de sensé ne songerait à revenir en arrière ;

On peut penser aux délocalisations de services en ligne grâce à la connexion mondialisée ou à la dématérialisation : les salariés des opérateurs téléphoniques, ou de Virgin ou des grandes enseignes souffrant du commerce en ligne peuvent en témoigner ! Progrès, on vous dit.les enjeux sont considérables, économiques bien sûr, tant en compétitivité des entreprises qu’en créations d’emplois, mais aussi sociétaux et citoyens ;
...homophobes et racistes sur Twitter par exemple...la jeunesse a été la première de toutes les tranches d’âge de la population à se jeter à corps perdu dans l’aventure que la société lui offre, à bâtir avec le numérique de nouvelles relations...

Et c'est par esprit d'entreprise, non par suivisme ou conditionnement commercial que les jeunes utilisent les réseaux commersociaux !

...hébergée sur des serveurs américains....de nouvelles interactions, à co-construire une nouvelle citoyenneté...
Très bien : en ce cas, tout éducation est inutile....à acquérir de manière imparfaite, en l’absence de toute éducation, autonomie et responsabilité.

Ce volontarisme force l'admiration !L’école n’a pas le choix : la jeunesse, ce sont ses élèves… Elle doit faire avec… Elle doit faire pour eux.
Mais non ! Des établissements pilotes ne manqueront pas de faire la preuve éclatante de la supériorité du modèle numérique !Et laisser tomber ce triste projet, qui anéantirait les premières avancées et, je le répète, l’éloignerait définitivement de sa jeunesse.
Comme les "partenaires" d'"Educavox" où publié régulièrement Michel Guillou, notre consultant du numérique ?Et mettre en œuvre sans tarder, en partenariat avec les collectivités, la Caisse des dépôts et des partenaires privés, s’il le faut...

Quelle magnanime concession. Michel Guillou à ce que l'équipement de douze millions d'élèves ne se fasse pas d'un seul coup....une politique cohérente et concertée d’équipement massive, progressive s’il le faut...
La "gouvernance", c'est-à-dire la fin de la liberté des acteurs de l'enseignement ?...des écoles, collèges et lycées de ce pays, et de raccordement au très haut débit. Et mettre en œuvre sans tarder, dans la continuité de ce qui est déjà commencé, la gouvernance et l’accompagnement, dans toutes ses dimensions, qui conviennent, en direction de tous les acteurs…
Aveu involontaire d'un beau gaspillage, donc...Et si on cherche de l’argent pour faire tout ça, on pourra toujours économiser sur les sommes considérables affectées à concevoir ou faire concevoir ces fameuses ressources numériques qui n’ont jamais vraiment manqué car tout le monde s’est jusqu’ici organisé pour les fabriquer soi-même et les partager ou se les approprier dans le flux…
Voilà qui est posé avec une grandiloquence visionnaire.C’est ça qui constituerait une politique ambitieuse de refondation de l’école qui, je le répète, sera numérique ou ne sera pas.
Parce que l'école numérique, ce n'est jamais de la communication ?P. S. On me souffle à l’oreille que tout ça ne vaut pas tripette, que c’est de juste de la communication pour faire briller les collectivités et le projet sur la refondation de l’école ! Oh, je n’ose y croire ! La pédagogie au service de la communication ? Ça se saurait si c’était vrai…
www.laviemoderne.net/detox/24-marronniers-numeriques
- N°6
"Les MOOC déshumanisent-ils l’enseignement ?" (EducPros)
Catégorie : Les moocs
Je suis des cours (sciences biologique et astronomie) sur coursera et edx depuis un an environ.
J'ai validé totalement 7 cours / 8 sur coursera (le 8eme s'adressait en fait à des médecins, et m'aurait réclamé un temps bien trop conséquent pour y participer activement) et celui que j'ai suivi sur edx. D'ici un an, j'ai prévu de suivre en tout 35 cours, que je compte bien tous valider... pour le fun


Le niveau des cours varie du "facile" (elearning.... tiens tiens, les sciences de l'éducation) au "pas si facile" (neurosciences, Biologie du MIT) et au "pas facile du tout" (génétique, astrophysique) en passant par le "franchement chiant" (physiologie animale).
Dans tous les cas, on a environ 9 % de reçus, et 50% des "inscrits" environ qui se présentent sur le site pour le premier cours. Les exos vont, le plus souvent, bien plus loin que de mini quizz.
Le public des cours n'a souvent rien à voir avec des "jeunes étudiants": la plupart de ceux qui se présentent dans les forums sont déjà diplômés de second et troisième cycle universitaire. Ils viennent plus diversifier leurs connaissances, explorer de nouvelles disciplines ou de nouveaux développements qu'apprendre du nouveau. On y trouve aussi des retraités, et d'anciennes étudiantes devenues mère au foyer et retrouvant leur jeunesse en suivant les cours. Les nationalités sont (très) variées, mais je dois reconnaitre que les français y sont excessivement rares (du genre moins d'une dizaine sur 30000 ...)
La pédagogie employée a de quoi faire frémir nos modernes pédagogues: frontale et transmissive, matinée de collaboration sur les forums. Les cours d'une heure sont fractionnés en morceaux de 15 à 20 min. Il y a entre 2 et 4 h de cours / semaine.
Au point de vue pédagogie des profs (c'est aussi pour cela que j'y vais, en plus de mon désir ardent de perfectionner mon anglais en situation), on trouve de tout:
- des cours monstrueusement soporifiques, à coté desquels un épisode de "Derrick" prendrait les accents d'une épopée homérique
- des merveilles de compétences et d'équilibre, avec des cours construits comme une série à rebondissements, et extrêmement efficaces, réalisés et présentés par des "pontes" charismatiques (E Lander en biologie au MIT, par exemple, a marqué tous ceux qui ont suivi son cours EDX)
- des cours où un travail immense a été réalisé au niveau du travail demandé: je citerai un cours d'astronomie ou les notions les plus actuelles et les plus complexes ont été, a force de travail de présentation et de construction des exos, rendu accessibles au moyen des mathématiques connues d'un élève de troisième. Je ne l'aurait pas cru possible, si je ne l'avais vu moi même.
- des cours qui ressemblent plus a des conférences hâtivement bricolées sur un coin de table, avec des "rappels" condensant en 5 min des siècles de découvertes et désorientant les novices.
A la fin des certains cours, des universités nous demandent de répondre a des enquêtes. Dernièrement, l'une d'elle (université de Pennsylvanie, Upen pour les intimes) a posé une question qui jette un nuage noir sur l'avenir des MOOC: "accepteriez vous de payer 5 $ pour les prochains cours de l'UPen"... Cela veux tout dire!
Au niveau efficacité, je renverrai à une étude-bilan que l'on peut gratuitement télécharger sur le site de la national academy press ( www.nap.edu ) intitulé "evaluation of evidence based practices in online learning. Elle fait le bilan de plus d'une centaine d'études dans ce domaine. Ses conclusions ne sont pas de nature a réjouir le Guillou:
"students in online learning conditions performed modestly better than those receiving face-to-face instruction", soit " les étudiants en formation online réussissent un petit peu mieux que ceux recevant un enseignement présentiel". De plus, le rapport précise honnêtement qu'il existe très peu d'études rigoureuses concernant les collégiens et lycéens, et donc "qu'il faut être prudent en généralisant les résultats obtenus pour la plupart sur d'autres publics à cette tranche d'âge"....
- Shane_Fenton
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
Exégèse des nouveaux lieux communs (extrait)
Jacques Ellul, 1966
"Il est de bon ton d'être chagrin (en matière technique)"... "L'attitude courante est de critiquer la technique"... Ce lieu commun est vraiment très commun chez les techniciens, technologues, technolâtres, technophage, technophiles, technocrates, technopans. Ils se plaignent d'être incompris. Ils se plaignent de l'ingratitude de ce peuple pour lequel ils travaillent et dont ils veulent le bonheur. Ils ne suffit pas d'avoir tous les postes dans l'administration et l'Etat; d'avoir tous les crédits. Il ne leur suffit pas d'avoir l'admiration béate et universelle des foules délirantes quand on leur annonce le spoutnik. Il ne leur suffit pas de cristalliser la totalité de l'espérance des masses quand on leur annonce la pénicilline ou l'automation. Il ne leur suffit pas de faire trembler les foules de crainte par les progrès des fusées, fusions, fissions et autres secrets mystérieux. Il ne leur suffit pas d'avoir tous les prestiges, si bien que tout le monde s'arrache à son niveau le titre de technicien. Il ne leur suffit pas de recruter laudateurs et thuriféraires même parmi les moins techniciens des hommes, chez les philosophes et les théologiens. Il ne leur suffit pas d'avoir l'avenir à eux et à eux seuls, que la partie soit gagnée et que le seul avenir prévisible soit "davantage de technique, toujours davantage de technique; davantage de pouvoir aux techniciens, toujours davantage de pouvoir aux techniciens". Il ne leur suffit pas d'être entourés d'honneurs et que ce soit parmi eux qu'on recrute les célèbres "Sages" dont on a tant besoin. Il ne leur suffit pas qu'en tous lieux et en toutes réunions leur parole fasse la loi, parce qu'ils sont ceux qui savent et en même temps agissent. Il ne leur suffit pas d'être par-delà le bien et le mal, parce que la nécessité du progrès n'est pas soumise à de vaines contingences. Il ne leur suffit pas, enfin, d'avoir bonne conscience, de savoir qu'ils sont du bon côté de la barricade, du côté de la Justice et du Bonheur, d'avoir devant eux une route humaine parfaitement claire et tracée, sans doutes, reculs, scrupules, hésitations et remords. Non, tout cela ne leur suffit pas.
Il leur faut encore une chose : la palme du Martyre et la consécration de la Vertu triomphant du dragon tout-puissant et venimeux. Voyons, vous ne le savez pas ? Mais bien sûr, nous en sommes toujours au temps de Philâtre de Rozier et de Fulton. Il y a toujours de vilains artisans capitalistes rétrogrades qui brisent les métiers à tisser emblèmes de la science et du progrès. Il y a toujours d'affreux paysans à peine sortis de la bestialité terrienne qui assoment à coups de fléaux les pauvres et vertueux techniciens qui travailent pour leur bien. Les journaux ne l'ont pas dit ? Mais ça se voit tous les jours, n'est-ce pas ? Il y a toujours des imbéciles de philosophes qui prétendent mettre des bâtons dans les roues du progrès avec des déclamations de sophistes et des arguments aussi vicieux qu'inexacts, en vertu d'une conception de l'homme radicalement périmée. Vous ne le saviez pas ? Et vous ne saviez pas non plus sans doute que ce sont ces méchants philosophes qui forment les conseils du gouvernement, qui réussissent dans l'Université et qui ont les honneurs de L'Express, de Paris-Match, de Réalités et autres formateurs de l'opinion. Vous ne le saviez pas, et vous aviez bien raison, car rien de tout cela n'est vrai. Mais les techniciens, technologues, etc., ont besoin de ce supplément d'honneur et de vertu. Ils ont besoin en plus d'être plaints et aimés. Ils fabriquent cette mythologie pour se présenter comme en proie à l'immense effort d'avoir à convaincre les forces hostiles. Ils sont en outre d'une extrême sensibilité, et le point d'honneur leur est fort délicat. Il suffit du plus léger doute sur la valeur absolue de ce qu'ils font, de la plus circonspecte mise en question de tel résultat, de la question la plus mesurée sur la finalité de leur entreprise pour qu'aussitôt on entende des cris de désespoir, des jugements sévères ou qu'un doigt vengeur se braque pour désigner l'affreux qui a osé attenter à la majesté du progrès. Il suffit que le moindre crédit leur soit enlevé par le gouvernement pour leurs entreprises les plus vaines et les plus folles, pour qu'aussitôt on clame à l'injustice, à la persécution, pour que la presse soit alertée et vienne au secours des victimes et des affligés. "Comment, comment, mais quel gouvernement avons-nous donc ?... Voilà qu'on refuse de l'argent pour des laboratoires." Tout peut attendre, mais pas ça. Ils ont besoin non seulement d'être les héros de la science, mais en plus les martyrs de l'incompréhension et de la réaction. Ils ont besoin, non pas de 98% de l'opinion avec eux, mais de 100% de l'unanimité , car toute réserve est un grief contre eux; la technique est totalitaire.
Mais je soupçonne au fond, dans cette attitude geignarde, l'affleurement d'une inquiétude, l'éclair d'un soupçon sur lequel ils accumulent les sacs de ciment et les souffles atomiques pour l'empêcher de brûler. "Après tout, si par hasard, nous nous étions trompés ? Si par hasard, nous conduisions l'humanité à sa fin ?" Je ne parle pas tant de la fin atomique que de la fin de la conscience, la fin de la liberté, la fin de l'individu, la fin de la création, la fin de l'homme simplement humain. Si par hasard ils nous conduisaient vraiment à l'anonymat de cette fourmilière, si souvent à tort annoncée ? Il faut bien prendre ses précautions. Il faut, dans l'ultime sursaut de lucidité, pouvoir dire que c'est tous ensemble que nous avons marché. Tous ensemble en plein accord. Et que l'avant-garde était la moins responsable et la plus exposée. "Plaignez-nous, plaignez-nous, bonnes gens. Nous avons eu bien du mal, et nous n'avions pas voulu cela..."
- Loys
Enseigner l'informatique à l'école
Catégorie : Vers l'école numérifiée
A voir aussi ce diaporama de l'INRIA : prepas.org/2013/Info/Luminy/AntoinePetit...oiEnseignerLInfo.pdf
- Loys
"Enseigner le numérique #oupas" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Enseigner le numérique #oupas" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée

Mais au fond M. Guillou, même s'il fait semblant de croire que les enseignants ne sont pas suffisamment "formés au numérique", le sait très bien et c'est d'ailleurs pour cette raison que sa réaction a été si violente l'an passé , quand j'ai osé montrer les limites de l'Internet pour se livrer à un exercice de réflexion. C'est tout son fonds de commerce de consultant du numérique pour l'école qui est en jeu.
- Loys
"Enseigner le numérique #oupas" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Les propositions "originales et nouvelles" sont donc de Michel Guillou !L’association OVEI « On vous explique Internet » vient de faire récemment une proposition originale et nouvelle pour l’enseignement de la culture numérique. Je vais être honnête avec vous, comme co-administrateur de cette association, j’ai soufflé quelques-unes de ces bonnes idées à OVEI.

Quelle bonne idée ! Demander aux enseignants d'enseigner une discipline qu'ils ne connaissent pas était déjà une invention originale. Maintenant il s'agit d'enseigner quelque chose qui ressemble à tout sauf à une "discipline"...OVEI propose la création, dès la rentrée prochaine à titre expérimental en attendant une généralisation, d’un enseignement de la culture numérique, donc transversal et imprégné de tous les champs disciplinaires, à l’image de ce qui se fait déjà pour l’histoire de l’art.

Pour le dire autrement : en prenant sur les horaires des autres diciplines. Lesquels, M. Guillou ?Son horaire hebdomadaire pourrait être fixé à 1 h à l’école et au collège, à 1 h 30 au lycée, horaire qui devrait être pris sur le volume global, donc sans augmentation de ce dernier pour ne pas alourdir les enseignements.
L'accompagnement est toujours "personnalisé" de nos jours. Et la formation est forcément "accélérée", dans l'intérêt des élèves, à cause de l'urgence du numérique. Et qui effectuera cette formation accélérée et personnalisée de dizaines de milliers de professeurs ? Michel Guillou ne le dit pas...Il serait confié, propose OVEI, à des professeurs volontaires et engagés, dont éventuellement des documentalistes, qui se verraient offrir une formation accélérée et un accompagnement personnalisé.
Quels seront précisément les objets d'enseignement de cette nouvelle "discipline" ? Pas un mot de Michel Guillou à ce sujet : il faut dire que cette question est un brin problématique.
Et qu'adviendra-t-il s'il n'y a pas de volontaires ? Où aura lieu cet enseignement ? Des détails, des détails que tout ceci...
Pour y avoir "irrigation", il y a "irrigation" mais pas nécessairement volontaire ni fertile. Parlons plutôt d'inondations ou de catastrophe naturelle.Ce que ne dit pas OVEI de manière explicite mais qui est sous-entendu, c’est qu’il s’agirait d’une mesure transitoire pour aboutir peut-être, dans quelques longues années, à la deuxième hypothèse décrite ci-dessus d’une irrigation numérique lente mais inéluctable des champs disciplinaires existants.
Alors que faire tweeter les élèves ne peut- être que profitable, par exemple : www.laviemoderne.net/mirabilia/50-doit-faire-cest-preuveCar l’Internet et le numérique concernent bien l’école et les enseignants n’est-ce pas ?
À dire vrai, on peut douter parfois d’une telle assertion, tant les réflexes de l’école, mus parfois par des chefs d’établissement peu scrupuleux, les infirmiers ou médecins scolaires, ont été jusqu’ici d’appliquer grosso modo à l’Internet les mêmes recettes qu’au Sida ou aux maladies vénériennes ! Lamentable !
Et c'est un "consultant du numérique" qui vous le dit.Ou de payer à grands frais les interventions calamiteuses d’officines douteuses de mercantis anxiogènes…

Euh... non, très concrète grâce par exemple à Wikipédia ou Oodoc, Oboulo etc.Un médiateur numérique s’adressait il y a peu en ces termes aux professeurs qui faisaient appel à lui pour parler « des dangers d’Internet » : « Le danger, c’est vous. Vous qui vivez terrés dans la peur d’une cyber-menace indéfinie. »
Les autres dangers (cyberharcèlement, pornographie etc.) sont effectivement anecdotiques vis à vis de cette menace plus sourde pour l'enseignement.
Notez la modalisation amusante : les "éventuels problèmes liés à l’utilisation d’Internet et du numérique"...Faut-il répéter que la valorisation des réussites et la résolution des éventuels problèmes liés à l’utilisation d’Internet et du numérique....

Au fait. M. Guillou n'a jamais consacré d'article sur son site à ces "éventuels problèmes". Il est vrai qu'il n'enseigne pas et n'a aucune idée de ce qu'ils peuvent être.
En supprimant des enseignements fondamentaux, comme le propose M. Guillou....sont des préoccupations hautement éducatives qui concernent au premier chef l’école et les enseignants, en étroite collaboration bien sûr avec les parents ?
Faut-il répéter que l’une des premières missions de l’école est de former de jeunes citoyens autonomes et responsables, dans la société d’aujourd’hui ?
Moraliser les usages du numérique, quelle vanité !OVEI l’a bien compris, qui ne propose pas comme d’autres associations militantes, d’apporter la supposée bonne parole aux élèves...

On se demandait plus haut qui assurerait cet enseignement.......mais rappelle qu’enseigner est un métier et accepte de participer, à la mesure de ce qu’elle peut faire, à la formation des enseignants, tous les enseignants, tous degrés confondus, en charge d’enseigner le numérique ou pas.

On voit encore une fois qu'il ne s'agit plus d'utiliser les outils numériques en vue d'autres apprentissages, mais de faire du "numérique" (?) un apprentissage lui-même. Mais que signifie la formule "enseigner le numérique" ? Si Michel Guillou, futur formateur, pouvait être un peu plus spécifique...

- Loys
"Enseigner le numérique #oupas" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
On fait difficilement plus vague, comme raison d'être...Les rencontres OVEI sont des événements dédiés à l’échange entre les personnalités politiques et les habitants d’internet. Le but de l’opération étant d’expliquer le fonctionnement d’internet et de créer du lien pour faire en sorte que les débats politiques à propos d’internet se fondent autant que faire se peut sur les réalités techniques et sociétales.
Pédagogie et dialogue sont les maîtres mots de nos actions.
Bref, par souci d'efficacité, on remplace des "tables rondes" par des "rencontres" une fois par an.Partis du constat que les habituelles tables rondes réunissant les personnalités politiques et les gens des réseaux ne suffisent pas à appréhender l’ensemble de ce qu’est internet, un projet fou a été lancé à partir d’une blague à propos du pâté de Chartres entre Laure de la Raudière et Bruno Spiquel sur twitter : réunir tout ce beau monde autour d’une bouffe pour parler dans un cadre moins strict que d’habitude.
Il s’agit donc d’organiser des rencontres sous diverses formes permettant des discussions, débats et prises de contacts conviviaux.

Mais le plus intéressant est à venir :
Avoir un regard critique sur Internet, c'est donc "raconter n'importe quoi". Et pourquoi cette farouche défense d'Internet contre toutes les "erreurs" commises à son encontre ? De quel type d'erreurs s'agit-il ? Et quel rapport entre cette association évènementielle organisant des rencontres et la formation des enseignants à une nouvelle discipline ?Qui n’a jamais pesté contre un article de journal ou une émission de télévision « qui raconte n’importe quoi » ?
Dans la droite ligne de ses actions dans les milieux politiques, OVEI souhaite également éclairer les médias quant aux réalités des réseaux et propose donc, de la manière la plus systématique possible, de répondre, de façon argumentée, à tout média dont les publications contiennent des erreurs à propos d’internet.
Comme dit Michel Guillou, il ne s'agit pas de "porter la bonne parole"...

On apprend au passage que Laure de la Raudière, députée et l'une des initiatrices du projet, a travaillé pendant douze ans à la direction de France Télécom, qu'elle est associée dans une startup et gérante de deux sociétés de conseil en réseaux et télécommunications auprès des grandes entreprises.
Quant à Bruno Spiquel, il n'est pas vraiment concerné par les enjeux de l'enseignement : labs.hadopi.fr/expert/bruno-spiquel
- Loys
"Numérique : et si l’école en prenait encore pour 20 ans à attendre ?" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Numérique : et si l’école en prenait encore pour 20 ans à attendre ?" (EducaVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
C'est le crédo de Michel Guillou : l'urgence !Numérique : et si l’école en prenait encore pour 20 ans à attendre ?

Michel Guillou est sans doute un de ces rais.Désolé, je crois que ce billet sera un tantinet pessimiste…
Au milieu de l’obscurité, on va essayer de retrouver du courage, de l’inspiration et un peu de lucidité dans les rais qui s’essaient à la traverser.
Longue vie au roi mais à bas ses conseillers !Reprenons depuis le début. Rappelez-vous, après le récent rapport d’étape du 10 juin dernier sur l’école numérique, je faisais le triste constat que la fracture numérique est au ministère même, tant paraît infranchissable la distance qui sépare les déclarations enflammées mais visionnaires du ministre de celles de sa propre administration ou de l’inspection générale.
Il est vrai que la grande stratégie du numérique a sans doute été élaborée par le Ministre sans l'aide de personne

La Cnil ne semble pas obtenir les bonnes grâces de Michel Guillou. Il est vrai que ses préoccupations ("informatique et libertés") sont d'un autre âge.Nous verrons dans ce billet — soyez patients ! — qu’une autre fracture numérique est encore béante et ne se résoudra pas, semble-t-il, de sitôt.
Ce jour-là, se tenait en ouverture une curieuse table ronde, où comme d’habitude personne n’échange avec personne et où chacun assène son propre discours, issu des troubles réflexions de ses services de communication respectifs. Parmi les membres éminents de ce distingué aréopage, on notait la présence de Mme Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL
Cela ne laisse pas d’étonner de voir la CNIL se préoccuper d’éducation — on cherche en vain ce dernier mot dans les missions que le législateur lui a confiées — tant ses dernières initiatives à ce sujet paraissent anti-éducatives, le pseudo droit à l’oubli par exemple, ou inadéquates, des fiches pour les jeunes très directives.
S'agirait-il de ce manifeste sur "EducaVox" ?Qu’est venue dire ce jour-là la présidente de la CNIL ? Annoncer la décision de cette dernière de coordonner les réflexions d’un collectif pour faire de l’éducation au numérique une grande cause nationale en 2014. Donnons cette fois crédit à la CNIL de l’initiative qu’elle a prise, tant il paraît en effet important et surtout urgent de réfléchir ensemble à ces enjeux éducatifs et sociétaux et de soutenir le chantier de l’école numérique.
La CNIL nous explique tout ça sur son site dans un article récent en listant les 28 organisations ou associations invitées. Curieux mélange ! On y trouve de tout, le meilleur bien sûr, mais aussi des associations qui ont déjà fait montre sur ce sujet de dramatiques et rétrogrades positions anxiogènes ou obscurantistes. J’ai déjà évoqué ces histoires dans des billets précédents et n’y reviens pas.
Sans qu'on comprenne très bien ce que Michel Guillou entend par là...On peut remarquer aussi que la CNIL a fait le choix de travailler sur l’éducation au numérique, chantier qui court le risque d’être dilué et donc dissous. Concernant le seul système éducatif, compte tenu de l’urgence, j’ai déjà rappelé qu’il était préférable d’enseigner le numérique, voir mon dernier article à ce sujet.

La précipitation, sans doute.Un autre chantier important de la refondation de l’école est celui de la nouvelle orientation et du souffle nouveau donnés à la formation initiale, par le moyen notamment de la création des ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l’éducation.
Les missions de ces ESPE sont définies et rappelées dans un certain nombre de documents dont celui-ci, une FAQ destinée à « tout comprendre des ESPE ». Dans ce très long document, concernant l’accréditation des établissements d’enseignement supérieur, l’un des critères retenus est la place faite au numérique, sans autre précision.

Heureusement que Michel Guillou est là !Concernant la formation de tous les enseignants, de la maternelle au supérieur, un entrefilet rappelle qu’elle s’appuie sur les ressources numériques. Sic ! Le rédacteur est, à n’en pas douter, un visionnaire.

Phrase bien vague : de quel usage précisément s'agit-il ? Du professeur chez lui, en classe, des élèves en classe, chez eux ?Une magnifique infographie détaille par ailleurs le parcours type au sein des ESPE. Ne cherchez pas : il n’y a pas un mot du numérique !
Enfin, il faut fouiller pour trouver dans un très long PDF de vingt-huit pages, tout récent (début juillet), l’essentiel de ce qu’il faut savoir des grands axes de la réforme. Je tire de ce document les phrases suivantes :
« Car on exige beaucoup de l’enseignant du XXIe siècle. Il doit non seulement exceller dans sa ou ses discipline(s) et dans ses pratiques pédagogiques, mais également savoir utiliser les technologies numériques… »
« Les ESPE seront en outre particulièrement engagées dans la formation des enseignants à l’usage du numérique »
« Les ESPE auront pour mission de former les enseignants à l’usage du numérique. Le numérique contribue en effet à améliorer l’efficacité des enseignements. Il constitue un pilier de la refondation pédagogique »
Et d'où vient cette affirmation gratuite, typique du numérisme qui règne partout : "Le numérique contribue en effet à améliorer l’efficacité des enseignements." ?
Si seulement ils avaient compris la "fonction paradigmatique" du numérique, c'est pourtant simple !Vous noterez que les missions confiées à ces nouvelles écoles de formation des maîtres, ancrées dans leur temps, celui du début de ce troisième millénaire, sont des missions essentiellement utilitaires. C’est dans l’air du temps, tout le monde fait dans l’utilitaire. D’aucuns, fort aventureux, semblent avoir compris que le numérique était incontournable, à leur corps défendant, mais lui refusent toute fonction paradigmatique pour le résoudre à son seul usage. On se sert de l’« outil numérique » comme d’un crayon ou d’une clé de douze et donc on n’a rien compris.

Ces lettres de mission aux ESPE sont donc vides de tout sens, au fond, à l’exception fort notable mais anecdotique de la mention rare de la reconnaissance que « Le numérique contribue en effet à améliorer l’efficacité des enseignements. ». C’est à noter.

Des formateurs si talentueux et si méprisés malgré leur conception visionnaire de l'enseignement : quelle honte !Pour qui connaît un peu, comme moi, les ex-IUFM, leurs enseignants et leurs enseignements, les jeunes professeurs qui en sont sortis et se sont confiés à leurs aînés à ce sujet, c’est un euphémisme de dire que le numérique constituait déjà la dernière roue de la charrette.
J'ai effectivement des souvenirs assez amusants de ma formation informatique à l'IUFM. Il faudra que j'en reparle un jour.
Quelle idée de rechercher l'utilité dans l'enseignement aussi !À l’exception encore de quelques lieux et formations professionnelles, comme celles des professeurs documentalistes, par exemple, l’essentiel du paysage de la formation initiale réduisait le numérique à la seule dimension utilitaire (déjà !) et strictement technologique des Tice.
Un scandale ! A mort les disciplines,vive le numérique qui est... eh bien..; on ne sait pas trop ce que c'est, en fait, à part un mot qui sonne encore bien.Et encore, ça, c’est quand on avait le temps et ça passait toujours après la didactique de la discipline, didactique résolument dépourvue de toute culture numérique.
Avec le C2i par exemple. Avec le succès qui était le sien.Je le sais, je l’ai vu, j’ai entendu les jeunes professeurs en parler : de manière générale, le numérique, en tant que culture et modèle pour une nouvelle pédagogie rénovée, était exclu de la formation initiale. Délibérément, et presque méthodiquement.

Les seuls moments où les apprentis professeurs pouvaient s’immerger un tant soit peu dans le numérique (les Tice, pardon !) étaient ceux, fort rares, réservés à la réussite des items de cet exercice parodique, dont beaucoup sont d’ailleurs dispensés, que constituait et constitue toujours le C2i.

Quelques comptes à régler, visiblement.Rien n’a donc changé et rien ne changera. Ce ne sont pas les quelques lignes ci-dessus qui vont émouvoir les universitaires émoulus et sûrs d’eux en charge de cette formation initiale.
Si seulement on avait confié les programmes des Espé ou mieux la refondation de l'école à Michel Guillou...Ce sont les mêmes, et ce n’est pas parce que les IUFM vont s’appeler des ESPE qu’ils vont changer d’un iota leur enseignement !
Et l’école en prend encore pour vingt ans, au bas mot, le temps peut-être de changer de génération. Je vous avais prévenus qu’il n’y avait pas de quoi se réjouir !
- Loys
"Saisir, dicter, publier, traduire, de nouveaux repères pour apprendre ?" (EducaVox)
Catégorie : Face aux écrans
- Loys
"Saisir, dicter, publier, traduire, de nouveaux repères pour apprendre ?" (EducaVox)
Catégorie : Face aux écrans
- Loys
"Profs débutants : 10 bonnes raisons d’échapper au numérique" (EducVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
- Loys
"Profs débutants : 10 bonnes raisons d’échapper au numérique" (EducVox)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Que de choses très utiles en comparaisons de bons cours, effectivement.Profs débutants : 10 bonnes raisons d’échapper au numérique
Chers jeunes collègues, vous débutez, prenez vos premières classes, devez affronter vos premiers défis… C’est compliqué et difficile, vos collègues vous sollicitent sans cesse, qui pour préparer un voyage, qui pour organiser un contrôle commun — quelle drôle d’idée ! —, qui pour mettre en place les TPE, l’accompagnement personnalisé, que sais-je encore !…

C'est vrai qu'on reçoit des e-mails à toute heure de la nuit ou du week-end. Grand progrès du métier d'enseignant numérifié !De leur côté, les élèves, qui ne sont pas trop autonomes, font constamment appel à vous, ne vous laissent aucun répit, vous harcèlent même…

Voyons donc les raisons qui agacent M. Guillou.Il vous faut faire des impasses, des choix draconiens, faute de quoi vous y laisserez votre santé ! À rentrée difficile, il faut de bonnes résolutions, définitives si possible pour ne plus avoir à y revenir.
Un conseil, laissez tomber les Tice, le numérique, l’ENT, tout ça ! Vous trouverez ci-dessous 10 bonnes raisons de faire ce choix que vous ne regretterez pas, si jamais on vous posait des questions à ce sujet ! Faites-moi confiance !
C'est vraie que la formation, nécessairement en décalage avec les usages évoluant en permanence, était très utile.Première bonne raison : vous n’avez pas été formé
C’est d’autant plus une bonne raison que c’est vrai. On vous a bien montré, à l’IUFM, deux ou trois trucs, avec les tableaux numériques ou les vidéo-projecteurs mais ce fut très rapide, entre deux cours, et personne n’a jamais pris le temps de vous les mettre en main.
Oh ! il y avait bien le C2i mais, outre que ce certificat est déconnecté des pratiques d’enseignement, on vous a bien expliqué que c’était une rigolade dont vous seriez dispensé, compte tenu de votre discipline…Donc pas de formation, pas d’action !

Et que le C2i2e était une bonne blague, un peu comme le B2i pour les élèves !

Comme ça, c'est dit.Deuxième bonne raison : personne ne vérifiera vos compétences dans ce domaine
Bon, d’accord, c’est tout de même un peu risqué… malgré tout, votre tuteur, votre chef d’établissement ou vos inspecteurs ont, de manière générale, une culture numérique bien faible...
Des choses totalement secondaire par rapport à l'emploi d'une clé USB ou du visionnage d'une vidéo YouTube....et il y a les plus grandes chances qu’ils ne vous demandent rien, ne serait-ce que parce qu’ils vont supposer que vous êtes plus compétent qu’eux à ce sujet. Non, ils préfèrent généralement s’attarder sur votre autorité, votre ponctualité ou votre progression…
D'autant que ça n'arrive jamais. Les équipement technologiques et les logiciels - par définition - sont fiables et pérennes.S’ils s’inquiètent de vos choix dans ce domaine, vous pourrez toujours dire que le matériel ne marchait pas ! Ils n’iront pas vérifier…

Le taux d'encadrement des élèves est déjà le plus faible de l'OCDE mais M. Guillou pense que l’Éducation nationale a les moyens de recruter du personnel de maintenance dans chaque établissement.Troisième bonne raison : vous n’avez, justement, pas de matériel, ni de ressources.
Ou le matériel est en panne, comme d’habitude. C’est vrai que l’agent de service spécialisé est débordé et ne remplacera ce fusible défectueux que quand il aura le temps…
Les équipement hors de prix sont généralement fournis par la Région sans consulter ceux qui pourraient éventuellement les utiliser.La collectivité territoriale n’a pas non plus pris conscience de l’importance de ces équipements et de ces ressources pédagogiques et ne vous a pas fourni les tablettes numériques dont vous vouliez justement faire usage. C’est ballot !
C'est vrai qu'en terme de ressources intéressantes, il n'y a pas grand chose. Mais équipons : on verra après.Ce n’est pas très compliqué : pas de matériel, pas de ressources didactisées et validées, pas d’enseignement avec le numérique !
On sent une pointe de mépris pour les enseignants ici.Quatrième bonne raison : il n’y a pas d’Internet !
Bon, d’accord, c’est parce que le câble, là, derrière, est débranché mais vous n’allez pas faire le travail de cet agent, largement payé pour le faire !

Ce n'est pas un risque, c'est en fait. Je peux en témoigner dans une classe de sixièmes.Et puis, vous le savez bien, il y a toujours le risque, en utilisant Internet, de tomber sur un site un peu glauque, avec des filles nues, voire pire !, ce qui met votre séance par terre. Non, décidément, c’est trop risqué !
Au diable, Internet !

Parce que noter les devoirs, c'est savoir qu'il faut les faire ? On voit à certains détails amusants que Michel Guillou n'a jamais enseigné à des collégiens par exemple.Cinquième bonne saison : l’ENT, c’est source de problèmes !
Plutôt que de mettre en ligne, dans le cahier de textes partagé avec la classe, le contenu des séances en classe et les consignes pour les devoirs à la maison, il est bien préférable que les élèves notent tout ça sur leur cahier à spirales. C’est toujours autant de temps et d’énergie de gagnés !
Michel Guillou, s'il était enseignant, serait une enseignant tout entier dévoué à sa tâche !Allez savoir, il s’en trouverait bien un ou deux à vous poser des questions à ce sujet, via la messagerie ad hoc, le soir… Il y aurait peut-être aussi des questions des parents… De quoi se mêlent-ils ? Et il faudrait leur répondre ? Soyons sérieux…

Au contraire, plus rien à préparer, plus rien à faire en classe pour le professeur et des corrections minimisées : c'est tout bénéfice !Sixième bonne raison : travailler avec le numérique, c’est mettre à mal l’organisation de la classe
Travailler avec les élèves sur leurs compétences d’apprendre à apprendre, c’est déstructurer le groupe classe, puisqu’il faudra peut-être sortir de ses murs, organiser des groupes de travail, le mode de fonctionnement dans chacun d’eux, et, pire !, concevoir des modes de restitution et d’évaluation collectives !
Collectives ! Dans ce chaos, quand prend-on le temps des évaluations sommatives individuelles ?

Au delà du principe de précaution sur les ondes, l'exposition permanente aux écrans pose effectivement des problèmes de santé...Septième bonne raison : le numérique, ce n’est pas bon pour la santé
Il y a tout de même de bonnes raisons, faisons-leur confiance, pour que nos vaillants sénateurs aient introduit l’interdiction, dans le code de l’éducation, de l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles et des collèges ! Et puis, au lycée, ce sont les règlements intérieurs qui s’y opposent… Ce n’est tout de même pas pour rien !
Il faut être très vigilant sur ces affaires de santé publique, on ne sait jamais trop où on va ! Avec toutes ces ondes et ces câbles qui parcourent l’espace pédagogique…
Il faut appliquer le principe de précaution.
Finalement c'est la meilleure des dix raisons.Huitième bonne raison : vous venez d’écouter Alain Finkielkraut sur France-Culture
Et ce dernier vient de vous expliquer, à force d’arguments bien sentis et de haute volée, que le numérique, c’était un symptôme du déclin de l’Occident, que les institutions, la famille, la Nation, la société, la morale, l’école de la République allaient y laisser des plumes, qu’il convenait en classe de faire respecter le maître et le silence qui sied aux apprentissages et de réhabiliter la transmission et l’instruction publique, qui sont le fondement même de l’enseignement.

Un philosophe n'est grand que s'il est en prise avec son temps et la modernité.Et vous avez beaucoup de respect et d’admiration pour ce grand philosophe, en prise avec son temps et la modernité.
Donc non.

Michel Guillou nous récite son catéchisme de la "présomption de compétence" de Michel Serres. Encore une fois : il faudrait qu'il rencontre un jour des élèves, des vrais.Neuvième bonne raison : c’est la posture du maître qui est mise à mal avec le numérique
Vous avez parfaitement compris que fournir des terminaux numériques aux élèves conduisait inéluctablement à la contestation de votre enseignement. Vous avez compris ce qu’ils font de ça : ils lisent, ils cherchent, ils recoupent les informations, ils critiquent votre message magistral, ils contestent donc votre autorité et vous font descendre de votre estrade…

Petite pique qui en dit long sur ce que pense Michel Guillou des études universitaires et du savoir disciplinaire en général.C’est extrêmement déstabilisant. C’est bien la peine d’avoir fait tant d’années d’études pour en arriver là !
Je ne me remettrai jamais des "ordiphones" de Michel Guillou !De toutes façons, vous avez affiché en classe le règlement qui interdit l’usage des téléphones et autres ordiphones...

Ou pas : www.laviemoderne.net/forum/les-ecrans/11...martphones-en-classe...et avez rappelé des consignes très fermes à ce sujet. Il n’y a donc aucun risque, les élèves les garderont soigneusement éteints au fond de leur sac, soyez-en certain !
On sent que c'est l'une des choses qui agace le plus Michel Guillou. Satanée liberté pédagogique ! Ah si seulement...Dixième bonne raison : vous n’avez pas envie, c’est votre liberté pédagogique, vous faites ce que vous voulez.
Et puis c’est tout !
- Loys
L'orthographe à l'école
Catégorie : L'état de l'école
- Loys
"Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos" (EducaVox)
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
- Loys
"Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos" (EducaVox)
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
Je crois que certaines collectivités (pas toutes encore) commencent surtout à en avoir plein le dos de devoir assurer le financement de l'école numérique décidée par le ministère !Collectivités et école numérique : les élèves en ont plein le dos

Vous rendez-vous seulement compte de ce drame humain, de cette tragédie quotidienne d'enfants contraints de porter quelques dizaines de minutes par jour un cartable avec des manuels dedans !S’il est un marronnier qui a la vie dure, c’est bien celui des cartables trop lourds en cette rentrée scolaire.
En 2013 !
L'explication (et la solution) est donc toute trouvée... Mais non ! Michel Guillou voit plus loin que nous tous, aveugles que nous sommes.Une fois de plus, les associations de parents d’élèves montent à l’assaut, se plaignant — à juste titre, on ne saurait les en blâmer — du poids considérable des cartables, notamment à la fin de l’école primaire et au début du collège. Outre les fournitures, toujours neuves et stockées massivement dans le dit cartable, les jeunes élèves, encore mal organisés, y entassent, au cas où, tous les manuels de la classe.
Des plaintes pour mauvais traitements devraient être déposés contre les professeurs.Bien évidemment, ils n’ont pas besoin de tout ça car leurs professeurs ne les exigent qu’à certains moments et pas en toutes circonstances. Mais les consignes à ce sujet ont été données à la va-vite ou mal comprises ou alors… les élèves, trop prudents, préfèrent emporter avec eux tous ces livres et autres cahiers pour se mettre à l’abri d’une éventuelle sanction…
Il fallait consulter Michel Guillou avant !Mais les associations de parents d’élèves se trompent sur la solution.

Comme ça, c'est dit. On n'a rien pour les remplacer, mais peu importe...Ainsi, la FCPE, dans ce billet sur Ouest-France, qui demande que :
« Le renouvellement des manuels scolaires soit fait en intégrant dans certaines matières l’achat d’une demi-collection supplémentaire restant au collège et évitant aux élèves d’avoir à apporter les manuels en cours ».
Allons donc !
En 2013, à l’heure ou la société, et l’école derrière elle, s’engagent résolument dans le numérique, les livres n’ont strictement rien à faire dans les cartables des élèves.
Voilà un propos nuancé !Voilà ce qu’il faut dire. À aucun moment, à aucun niveau, quelle que soit la discipline !
Quelle grandeur d'âme ! Michel Guillou est prêt à tolérer qu'on utilise ce qu'on a déjà acheté. Mais il lui en coûte, lui le défenseur de la médiocrité à l'école , que certains élèves soient encore contraints de lire des livres.Passe encore qu’on continue à utiliser les livres existants, en classe ou, pourquoi pas ?, à la maison !
Et il suffit de le dire pour que ces ressources existent, soient disponibles et accessibles.Mais dans ce cas, comme le suggèrent les parents d’élèves, il est bien préférable que ces livres soient et restent à la maison et qu’on utilise en classe, si besoin, une collection à part ! Mais il ne doit pas être question de renouveler ces stocks ! Comme le suggère, en se trompant de moment, le responsable de la fédération de parents dans le billet déjà mentionné, il est urgent de fournir aux élèves des ressources pédagogiques dématérialisées, qu’elles soient disponibles sur des ouvrages d’éditeurs ou l’objet d’une création ou d’un assemblage par les professeurs.

Un terminal numérique polyvalent, c'est toujours mieux qu'un vulgaire manuel monovalent !Pour y accéder, via l’ENT de l’école ou de l’établissement, les élèves doivent pouvoir disposer tout de suite de terminaux numériques polyvalents qui peuvent, eux, trouver place dans les cartables.

Quant au problèmes de débit que connaissent déjà les établissements, Michel Guillou a raison de ne pas y accorder d'importance. Un visionnaire ne s'arrête pas à des détails aussi triviaux.
Le problème, c'est qu'il faut les acheter aujourd'hui.Et peu importe le nom qu’on donne à ces terminaux, ordinateurs de type « notebook », tablettes, « smartphones » ou ordiphones ! Qui sait ce qu’ils seront demain ? À quoi ressembleront-ils ?

Je crois au contraire que l'occasion va revenir très souvent.Une occasion unique pour les collectivités de faire avancer l’école numérique

Si ce n'est pas une honte ! Comme s'ils connaissaient quelque chose à la pédagogie, ceux-là ! Comme s'ils devaient avoir leur mot à dire sur ce qu'ils doivent utiliser en classe !On le sait, ce sont les collectivités, les communes pour les écoles, les conseils généraux, avec l’aide de l’État, pour les collèges qui procèdent à l’achat des manuels scolaires. Pour les lycées, ce sont normalement les familles qui paient les livres dont ont besoin les élèves mais les conseils régionaux, en charge des lycées, sont de plus en plus nombreux à prendre ces dépenses en charge à la place des familles.
Mais il persiste un terrible malentendu, une gêne évidente dont font souvent part les collectivités territoriales. Elles paient, en effet, mais ne décident de rien, ni du choix des livres ni de leur usage bien sûr, toutes choses qui reviennent en premier lieu aux enseignants.
Première nouvelle.Il en va de même d’ailleurs des équipements numériques dont la décision du choix et de l’opportunité de la mise en œuvre leur échappe presque complètement.

Voilà qui augure d'un avenir radieux. Le numérique va enfin s'imposer par le haut... enfin si les régions, déjà surendettés, parviennent à financer les équipements, la maintenance, le renouvellement etc.Conscient de cette frustration, l’État semble avoir décidé de promouvoir une gouvernance territoriale en compétences partagées. Tant mieux. Nous verrons bien ce qu’il adviendra de tout ça, des délégations académiques au numérique et des missions qui sont assignées à ces dernières pour travailler avec les collectivités.
Il faut dire que c'est bien beau de vouloir passer à l'éducation 2.0 mais c'est encore un peu risqué, tout de même...Mais, au moment de renouveler les manuels scolaires, parce qu’ils sont trop vieux ou parce que les programmes ont changé, les collectivités territoriales se retournent bien souvent vers l’État, disent-elles, en fait vers les représentants locaux de l’Éducation nationale, pour obtenir une réponse qui, bien souvent, ne vient jamais. C’est un peu ce qu’exprimait récemment Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional d’Île-de-France à Ax-les-Thermes, sur une table ronde de l’événement Ludovia.

Ça, pour être lourdes de conséquences, elles le sont.Ce sont donc des graves décisions que doivent prendre bientôt les communes et les conseils généraux et régionaux, lourdes de conséquences pour leur budget et de sens pour l’engagement de l’école dans la société numérique.
Les bons choix, ceux qu'indique un Michel Guillou visionnaire. A noter que de nombreuses collectivités locales n'ont pas attendu ses bons conseils.C’est la raison pour laquelle ils, les élus des collectivités et leurs services en charge des affaires scolaires, seraient bien avisés, s’ils veulent peser quelque peu sur le virage numérique que doivent prendre l’école et ses agents, cadres et professeurs. de faire les choix drastiques et définitifs qui s’imposent.
Eh oui... MIchel Guillou connaît bien le métier et disposent de statistiques bien à lui.Ils doivent d’abord être convaincus que, de manière générale, ces livres et manuels servent très peu.
On est prié de le croire.Évidemment, cela dépend des matières, des niveaux, des professeurs eux-mêmes, du moment de l’année. Mais, je le répète, d’une manière générale, ces livres servent très peu. Occasionnellement ou même jamais.
"de temps en temps" : voilà qui me semble encore beaucoup. Quels mauvais fonctionnaires, sans aucun respect des deniers publics !Oh, il y a bien de temps en temps des professeurs qui y font référence pour donner du travail à la maison ou même en classe mais ce n’est guère fréquent !
Avec des "terminaux numériques polyvalents", nul doute qu'un tel gâchis ne pourra se produire, contrairement aux témoignages malveillants que l'on a pu lire ici ou là sur le forum.
Si c'est Michel Guillou qui l'assure, on peut le croire.Bien sûr, on vous dira le contraire — je pressens même ici quelques commentaires courroucés ou indignés — mais, je vous l’assure, pour bien connaître mes collègues, ces livres servent peu.
Voire même ils leur portent préjudice !Oui, richement illustrés, très chers, achetés en masse, ils font le bonheur des éditeurs scolaires mais font rarement le bonheur des enseignements.

Au passage, qu'est-ce qui fait dire à Michel Guillou que les éditeurs numériques, avec des licences annuelles et des manuels presque aussi coûteux en version numérisée, ne continueront pas à trouver leur bonheur avec les manuels numériques (en plus du prix de l'équipement et de la connexion) ?
C'est comme si c'était fait !En revanche, pour éviter ce formidable gâchis, les collectivités territoriales ont les moyens collectifs, via les associations qui les rassemblent, de négocier et contraindre les éditeurs privés et publics à fournir, non des manuels numériques qui ne seraient que les substituts des manuels classiques, mais des ressources pédagogiques numériques didactisées, granulaires, sans verrou d’aucune sorte, interopérables et donc utilisables, selon la progression et le scénario pédagogique choisi, dans toutes les disciplines et à tous niveaux, correspondant aux différents points des programmes.

Nul doute que les professeurs et élèves qui n'utilisent pas les manuels classiques se précipiteront sur leurs versions "didactisées" et "granulaires" ! Avec le numérique et son matériel pérenne, aucun gâchis ne peut se produire !

A lire quand même : laviemoderne.net/forum/vers-l-ecole-nume...-3-antoine-compagnon
Un bel enjeu pour les grands groupes technologiques, surtout. C'est bien beau de dénoncer les profits des "éditeurs scolaires" sur un site financé par Orange et Apple (entre autres).Il y a là un enjeu formidable pour demain et un service de qualité à rendre à l’école.

Les maîtres en dernier, effectivement. Quant au payeur, c'est normal qu'il se voie conférer toute compétence pédagogique.L’affirmation d’une telle volonté résolue — après tout la gouvernance est partagée et ce sont elles qui paient — de la part des collectivités donnerait un élan décisif à cet engagement numérique que nous attendons tous, de la part de l’école, de son administration, de son encadrement, de ses maîtres enfin.
Michel Guillou gardait le meilleur pour la fin : le numérique est bon pour la santé des enfants !Cerise sur le gâteau, une telle décision, qui trouverait avantage à s’anticiper et s’étaler sur quelques années, pour plus de souplesse, aurait pour conséquence immédiate d’alléger considérablement le poids des cartables.

On y est presque.Comme de terminer, si ce n’est déjà fait, le raccordement de tout le système éducatif au haut débit.

Encore une honte. Vous vous rendez compte ? Des cahiers en 2013 ? Car les cahiers de 96 pages posent aussi de graves problèmes de santé, n'en doutons pas. Heureusement que notre moderniste en chef est là pour faire avancer la cause du Progrès !Il ne restera plus qu’à s’attaquer aux dizaines de cahiers de 96 pages qu’un élève de sixième doit encore transporter chaque jour dans son cartable, en plus évidemment du terminal numérique que lui aura fourni la collectivité…
- Loys
Une utilisation sympathique des smartphones en classe
Catégorie : Face aux écrans
Merci à @1prof2lettres
- Loys
Une utilisation sympathique des smartphones en classe
Catégorie : Face aux écrans
Pour le "lien social", ce fil de discussion donne raison à Michel Guillou !De manière générale, à quelques notables exceptions près qui évoquent — oui, oui — des tolérances et des utilisations pédagogiques, l’usage de ces appareils numériques, téléphones, baladeurs, fait l’objet de répression. On interdit, on stigmatise, on confisque ! On ne négocie jamais.
C’est d’autant plus dommage que, contrairement aux écoles et collèges où l’usage est interdit par loi, rien n’empêche de faire de ces terminaux d’accès au lien social et à la connaissance des complices éclairés de l’acte d’enseignement.

- Loys
"Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
"Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ?" (Michel Guillou)
Catégorie : Les nouveaux publics scolaires
- Loys
"Internet responsable"
Catégorie : Le réseautage

A lire sur le blog de notre cher Michel Guillou : "Leçon de morale n°1 : je ne divulguerai aucune leçon de morale personnelle"
- Shane_Fenton
"Internet responsable"
Catégorie : Le réseautage
- Shane_Fenton
"Les 55 billets auxquels vous avez échappé..." (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée
Vous ne m'en voudrez pas si je ne pousse pas le zèle jusqu'à reproduire les liens et les caractères gras, mais j'étais assez occupé comme ça à numéroter manuellement les "55 billets" un à un.
- Loys
"Les 55 billets auxquels vous avez échappé..." (Michel Guillou)
Catégorie : Vers l'école numérifiée


- Shane_Fenton
L'orthographe à l'école
Catégorie : L'état de l'école
Dans l'école où j'enseigne, nous avons une responsable de la reprographie âgée de 22 ans. Elle a remplacé l'ancienne, qui a été promue responsable des Masters spécialisés. Pas parce qu'elle a prouvé qu'elle pouvait être à la hauteur, mais parce que c'est la fille du directeur des systèmes d'information et qu'il fallait bien lui trouver du boulot. Pour le reste, elle est très gentille, elle est pimpante, mais elle est très souvent malade, ce qui fait que le plus souvent, quand j'ai quelque chose à imprimer, je m'en occupe moi-même (sauf pour les photocopies qui dépassent la vingtaine d'exemplaires, que je demande 1 mois à l'avance pour être sûr que ça sera fait).
Et surtout, surtout, c'est une magicienne de l'orthographe. Quand elle nous envoie un mail, on peut parfois compter 5 fôtes sur une seule ligne. Morceaux choisis :
Si le propriétaire veut récupéré sont téléphone qu'il vienne me voir à l’accueil.
je vous pris de bien vouloir m'excusé pour le retard des commandes de reprographie qui on été faite et qui serons surement disponible que dans l’après-midi.
J'en passe et des meilleures...
Je précise que le sobriquet "magicienne de l'orthographe" a été trouvé par mon collègue allemand, prof d'informatique comme moi dans l'école. Une autre de mes collègues, vietnamienne, a fini par se demander s'il était normal qu'elle apprenne à sa fille à bien parler français quand elle voit qu'on laisse une responsable de la reprographie, adulte et française "de souche", s'exprimer de la sorte. En fait, ces fautes d'orthographe et de syntaxe à répétition apparaissent comme autant de grossièretés qui sont infligées à ceux qui lisent les mails.
Je sais en tout cas que les employeurs préfèrent les textes sans la moindre faute, et qu'une lettre de motivation qui commence par "Chère monsieur" a de fortes chances de passer à la poubelle tout de suite, sans même lire le reste (c'est Michel Desmurget qui m'a raconté en personne l'anecdote).Gabriel Cohn-Bendit dit: Aujourd'hui les élites préfèrent des textes sans la moindre faute d'orthographe et sans le moindre intérêt à un texte riche de sens mais plein de fautes
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
- Loys
Le plan numérique pour l'école
Catégorie : Le pilotage de l'école numérique
Un peu moins de numérisme ?Enseigner le numérique : j’ai changé d’avis

A qui et à quel discours Michel Guillou pense-t-il ? Autant ne pas le dire, c'est plus simple à réfuter.C’est vrai, il est encore possible de ne pas échapper au discours sur le sujet de quelques personnages plus médiatisés que médiatiques. C’est vrai aussi que les énormes bourdes qu’ils profèrent ont le mérite d’être rigolotes, de faire le buzz, comme on dit, de passer donc aisément à la postérité via les réseaux sociaux, contribuant ainsi à rendre ces détestables réactionnaires encore plus ridicules qu’ils ne l’étaient.
Même chose : on restera dans l'allusion sibylline.C’est vrai encore que sur le sujet du numérique comme sur celui, plus étroit, du numérique éducatif, il est possible d’observer aujourd’hui d’étranges retournements de vestes…
Voilà qui est d'une limpidité limpidifiante.Comme quoi il reste un peu d’espoir.
La question d’enseigner avec le numérique ne se pose donc plus, car la question d’enseigner ne se pose pas.
Pourtant avec M. Guillou la question d'enseigner se pose parfois .

Il est temps que l'enseignement, ses contenus, ses programmes se soumettent au tout-numérique !Notez qu’il n’est pas question pour l’école, à mon avis, d’intégrer le numérique, comme certains discours ou écrits officiels nous le serinent. Je n’aime pas ce mot d’intégration qui ne correspond pas à ce qui doit se passer. Non, il est juste question de mettre l’école en adéquation avec son temps et la société telle qu’elle est. Et donc l’enseignement et les manières d’enseigner. Et donc les contenus et les programmes.

Transposons le même discours avec l'invention de l'électricité ou de la télévision...

Euh...Je reviens sur ce point des programmes un peu plus loin dans ce billet car il est crucial, fondamental.
Si la question d’enseigner avec le numérique ne se pose plus...
Le numérique n'est plus un outil au service de l'enseignement mais devient lui-même un objet d'enseignement devant remplacer d'autres objets....celle d’enseigner le numérique continue de se poser et nombreux sont ceux qui apportent sur le sujet des réponses différentes. Que convient-il de faire exactement ?
Car l'informatique est une science.Certains, comme l’EPI et l’Académie des sciences et, à leur traîne, sans réfléchir une seconde, le Conseil national du numérique et certaines associations du libre, n’hésitent pas à proposer la création d’une nouvelle discipline scientifique informatique qui serait enseignée du premier degré à l’Université.

L'idée même de champs disciplinaires est obsolète. Tout est dans tout.J’ai déjà dit combien cette démarche, en tentant de cloisonner mieux encore les champs disciplinaires quand tout aujourd’hui, avec le numérique justement, tend à les rapprocher...
A transmettre à qui de droit....me semblait ressortir d’un néo-obscurantisme moderne. Il convient donc de la combattre. Ce ne sera pas trop compliqué tant elle est navrante.

Michel Guillou aurait été un "néo-obscurantiste" convaincue d'une idée "navrante" ? On ne peut y croire.J’ai, pour ma part, longtemps pensé — je crois même l’avoir écrit sur ce blogue — que l’urgence commandait de proposer, à côté des disciplines traditionnelles, un nouvel enseignement du numérique.

Dommage que Michel Guillou n'ait pas réfléchi avant...J’ai même imaginé, je crois bien, que cet enseignement soit pris en charge, dans leur emploi du temps, par des professeurs volontaires et compétents, à commencer par les professeurs documentalistes dont nombreux sont déjà formés à cet effet. Je crois avoir lu que certains m’appuyaient dans cette démarche. J’ai même proposé de réfléchir, l’été dernier, pour appuyer le travail d’OVEI, à un référentiel complet sur ce sujet de l’enseignement du numérique, intégrant l’éducation aux médias, l’éducation informationnelle, les littératies numériques et médiatiques, des éléments d’algorithmique, de programmation, des éléments juridiques, philosophiques, civiques, économiques… Et puis j’ai réfléchi.
Cette dernière formule ("c'est nécessaire") suffira comme argumentaire. Le numérique ne peut qu'augmenter l'enseignement. Jamais lui porter préjudice de quelque façon que ce soit. Bonne définition du numérisme.Et j’ai changé d’avis.
Si l’école doit réussir sa mutation et se mettre à l’heure numérique, il ne faut pas créer de nouvelle discipline. C’est inutile. En revanche, chaque discipline existante doit s’éclairer, s’enrichir, s’augmenter dirait-on aujourd’hui, de la dimension du numérique. C’est devenu nécessaire.
Certains venaient à peine d'entrer en vigueur...C’est tout l’enjeu de cette mission si importante de la refondation que Vincent Peillon a confiée à Alain Boissinot, le 10 octobre dernier. Ce dernier, nommé donc à la présidence du Conseil national des programmes, a déjà commencé, avec ses collègues et les experts qu’il a choisis, le travail de réécriture des programmes de l’école du socle, de la maternelle au collège.
... et traité donc dans la précipitation.C’est là un chantier fondamental.
Nous l'attendons avec impatience.J’ai pu rencontrer Alain Boissinot récemment. J’ai pu lui poser quelques questions et tout ça fait l’objet d’un reportage vidéo qui sera projeté bientôt sur l’événement des « Boussoles du numérique » à Cenon, près de Bordeaux, le 12 décembre prochain.
Attention, aguichage : vous verrez et lirez tout cela bientôt !

En voilà une nouvelle qu'elle est bonne. Quel cachottier, ce M. Boissinot !J’espère bien trouver le temps de transcrire ses propos, soyez patients. Cela fera l’objet d’un nouveau billet ici et sur le site Éducavox dans les premiers jours de décembre.
Dans l’attente et sans déflorer les propos du président du CSP, ce dernier, qui présentera son plan d’action au Conseil supérieur de l’éducation le 6 décembre prochain, semble décidé à construire les nouveaux programmes de l’école du socle à l’éclairage de la dimension paradigmatique du numérique...
Tout un programme....en toute conscience des conséquences sur la formation des maîtres, les postures, les modalités d’enseignement, les espaces, les temps et surtout l’évaluation.
Qu'est-ce que c'est exactement que les "littératies numériques" ? Et est-ce que la littératie tout court ce ne serait pas plus important ?Pas question pour lui donc d’une nouvelle discipline, ce sont bien les disciplines existantes qui doivent partager la prise en compte des littératies numériques et médiatiques.
"Inadapté", mais on ne saura pas pourquoi. Le numérisme ne s'embarrasse pas d'explication : il n'est qu'injonction et célébration. Il est vrai que Michel Guillou, commentant mon expérience, n'a pas même compris ce qui se jouait dans un commentaire de texte au bac de français...Un fort regret pour ma part : les programmes du lycée ne seront modifiés que plus tard. Quand ? Sauf accident tectonique, notre vieux baccalauréat inadapté est donc encore là pour quelques années encore.
C’est bien malheureux.