Résultats de recherche (Recherche de : aberkane)

18 Avr 2013 12:01
A lire sur notre site préféré, "EducaVox", cette question étonnante : "Peut-on enseigner avec le jeu ?" (18/04/13)


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23 Oct 2014 15:24 - 24 Oct 2014 09:20
Réponse de archeboc sur le sujet La suppression des notes
Un invité du "Point" du 23/10/14 : "Aberkane : oui, il faut abolir les notes à l'école !"
Les notes sont le meilleur moyen pour dégoûter les enfants de la connaissance et castrer leur créativité ainsi que leur libre arbitre. La note atomise nos enfants...


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26 Jui 2015 13:08 - 26 Jui 2015 13:10
Réponse de Loys sur le sujet "La twittclasse vire au clash" (OWNI)
Sur le parallélisme "révolution numérique" et imprimerie, Idriss Aberkane dans "Le Point" (abonnés) du 24/06/15 : "La génération Y et la nouvelle Renaissance"

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09 Aoû 2015 01:00 - 09 Aoû 2015 08:58
Un article sur le site du "Point" : "Pourquoi Starbucks est-elle meilleure que l'Éducation nationale ?" (08/08/15)

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Résumé : Les multinationales américaines sont capables d'offrir un service uniforme sur toute la planète. Pourquoi la France ne peut-elle pas offrir une école de qualité uniforme pour tous ? Que l’Éducation Nationale s'inspire des recettes de Starburcks, et pour commencer, qu'elle donne aux proviseurs le droit d'embaucher qui ils veulent.
Réfutation :
- Non, les multinationales n'offrent pas un service uniforme sur toute la planète. Si vous habitez à Lyon, Lausane ou Paris, vous avez un Starbucks à moins d'une demi-heure. Si vous êtes à Oyonnax, à Saint Jacut ou à Pontarlier, à Grenoble, Brest ou Limoges, vous devrez vous passer de votre breuvage standardisé. Plus de la moitié de la population française n'a pas son Starbucks à côté de chez lui.
- Non, sous la IIIe République, l'éducation n'était pas uniforme. Il y avait une école pour les pauvres, avec une forte sélection, et le lycée pour les bourgeois et quelques boursiers.
- Non, Starbucks n'offre pas la même expérience à tous ses clients : le client qui n'a pas de quoi payer n'aura droit qu'à un sourire poli, et celui qui se tient mal aura droit à un coup de pied dans le derrière pour l'accompagner vers la sortie. Pendant ce temps-là, l'école publique est gratuite, et scolarise vraiment tout le monde.
- Non, tous les enseignants ne sont pas recrutés nationalement : environ la moitié d'entre eux, les enseignants de primaire, sont recrutés au niveau départemental. Curieusement, c'est là que l'on a le plus de mal à assurer un service égal pour tous. Curieusement, c'est en primaire qu'il y a les plus gros déséquilibres entre les banlieues riches et les banlieues pauvres. On a fait par exemple un concours spécial dans le 93 pour donner une deuxième chance aux recalés des concours de toute la France.
Bref, ce papier nous renseigne moins sur l'état de l'éducation en France que sur la caste des chroniqueurs, sur ses préjugés et sa suffisance, ses tropismes consommateurs urbanisés et son éloignement des réalités que vivent la plupart des français.
La question de l'uberisation de l'éducation méritait mieux.
09 Aoû 2015 08:50 - 09 Aoû 2015 15:50

archeboc écrit: Bref, ce papier nous renseigne moins sur l'état de l'éducation en France que sur la caste des chroniqueurs, sur ses préjugés et sa suffisance, ses tropismes consommateurs urbanisés et son éloignement des réalités que vivent la plupart des français.

M. Aberkane est un habitué de ce genre de provocation : il a déjà fait bien pire... Précisément, le même qui considère la notation à l'école comme un vestige anachronique du passé donne donc en exemple un modèle libéral... :santa:
09 Aoû 2015 14:51 - 28 Oct 2016 14:33

Pourquoi Starbucks est-elle meilleure que l'Éducation nationale ?

C'est vrai que la question paraît bien posée... :santa:
Évidemment "meilleur", seul point commun entre une système commercial et un système éducatif, n'est pas défini : il suffira de se fier au succès commercial de Starbucks pour appréhender la réussite de l'entreprise.
Mais pourquoi ne pas comparer l'école française avec TOBAM (gestionnaires d'actifs), SOLIA (packaging pour la restauration) ou SILAB (actifs végétaux pour cosmétiques), les trois entreprises françaises les plus rentables en 2014 ?

Bien sûr que ce titre est une provocation. Le but n'est pas d'entamer une bataille rangée...

C'est très logique, effectivement.

...mais d'étudier la capacité à délivrer la même expérience partout dans le monde. Une capacité dénoncée aujourd'hui comme un sombre avatar de la mondialisation, mais qui était considérée comme une vertu par l'Éducation nationale de la IIIe république, donc bien avant l'arrivée des multinationales.

Servir des cafe latte ou enseigner à de jeunes êtres humains sont donc des "expérience" tout à fait comparables...
Dans le raisonnement de M. Aberkane, la standardisation commerciale d'une firme américaine vendant du café suit le même principe que de vouloir donner à tous les élèves une langue et une culture commune.

Nos ancêtres les Gaulois était enseigné à Fort-de-France, Pondichéry, Dakar, Alger, comme à Brive-la-Gaillarde.

Précisément on est moins dans l'esprit de l'école de la République que de celui de la colonisation à la Jules Ferry.
Et M. Aberkane, avec beaucoup de rigueur, confond ici unité des programmes et conditions d'enseignement...

D'où la question : pourquoi l'Éducation nationale ne délivre-t-elle pas aujourd'hui la même expérience éducative au collège Henri-IV à Paris et au collège Karl-Marx de Villejuif, alors que Starbucks, le géant américain du café, propose à ses clients de vivre la même chose (ou quasiment) à Gangnam, Odéon, Shibuya, Tenderloin ou au Bronx ?

Précisément, il y a deux Starbucks Boulevard Saint-Michel et... aucun à Villejuif.
Par ailleurs, servir du café est une chose facile à standardiser : la commande est même automatisée sur des robots. Enseigner est, disons, un brin plus complexe. Quant à savoir pourquoi les conditions d'enseignement, pour parler plus précisément, peuvent être différentes, espérons que M. Aberkane en analysera pertinemment les raisons.

L'idée de délivrer la même expérience en tout lieu est contestable, même si elle fait le succès d'Apple, de Starbucks, d'Hermès ou de Burberry. Un confrère m'a confié un jour vouloir décorer la chambre de sa fille avec le design Starbucks, parce qu'elle s'y sentait à l'aise pour faire ses devoirs… Comment le géant du café qui vend des biens matériels réussit-il mieux qu'une entité qui délivre des biens immatériels ?

L'article tourne à la discussion de café du commerce. Notons que la fille du confrère de M. Aberkane a de curieuses habitudes...

Starbucks : un accès ouvert à tous
Il n'y a pas chez Starbucks d'expérience premium. L'accès est démocratique, aucune place n'est réservée aux gros clients.

Rires...
On peut par exemple regarder la carte des Starbucks à Paris... :devil:

Peut-on en dire autant de notre Éducation nationale ? Un établissement comme Louis-le-Grand offre un confort physique et intellectuel éminemment supérieur à celui d'un lycée de Mantes-la-Jolie.

Très concrètement, en quoi ce "confort physique et intellectuel" réside-t-il ? Les lycées LLG et H4 sont des exemples très particuliers d'établissements d'enseignement public avec un recrutement imitant celui du privé. Il serait plus judicieux d'évoquer le privé (un collège sur quatre en France)...
Pour le reste, les inégalités que l'on constate ne sont pas le fait de l’Éducation nationale...

L'Education nationale
Un parcours scolaire peut donc se faire en première, deuxième ou troisième classe. Sur quoi l'accès à telle ou telle de ces catégories est-il fondé ? Essentiellement sur le milieu social, très rarement sur le mérite.

C'est surtout de plus en plus le cas ? Alors, quelles sont les raisons de cette aggravation de la reproduction sociale ?

Tout en unifiant son expérience, Starbucks personnalise ses boissons, bien plus que l'Éducation nationale ne le fait de ses enseignements.

La personnalisation, façon standardisation industrielle : un beau modèle !
Il s'agit bien de transformer l'apprentissage en expérience de la consommation à la demande. Un beau progrès...
Par ailleurs cherchez la logique : M. Aberkane souhaitait plus haut que l'école délivre partout la " la même expérience éducative"...

Et si l'on va quotidiennement y prendre une consommation toutes les heures, cela coûte 40 euros - 8 000 euros par an et par personne -, ce qui est encore inférieur au coût d'un élève dans l'Éducation nationale.

La comparaison est pleine de sens ! :santa:

Espérons au moins qu'un an de fréquentation de l'enseigne n'offre pas les mêmes débouchés qu'une année scolaire dans un lycée de banlieue.

:shock:
Rappelons à tout hasard que Starbucks pratique une optimisation fiscale qui force l'admiration.

À quand une ubérisation de l'Éducation ?
Le paradoxe est que la multinationale recrute localement. Alors que les hussards noirs de la République sont recrutés sur concours national, donc susceptibles d'être formés à Paris pour enseigner à Cayenne, la chaîne de Seattle ne forme pas ses employés à New York pour leur faire diriger un café à Londres.

M. Aberkane confond tout : la personnalisation de l'enseignement n'a rien strictement rien à voir avec le caractère national du recrutement des enseignants.
Par ailleurs, le recrutement en primaire est académique... Quant à savoir quelles seraient les vertus d'un recrutement "local", on peut s'interroger. On enseignerait mieux à un élève de Bobigny en étant né à Bobigny ?
Par ailleurs que sait M. Aberkane de la "formation" chez Starbucks ? Existe-t-elle ? Si oui, est-elle différente dans chaque Starbucks ?

Évidemment, le rêve serait que l'Éducation nationale fasse beaucoup mieux que Starbucks, et qu'elle commence par donner aux proviseurs la responsabilité du recrutement.

Les confusions continuent : un recrutement local permettrait seul un enseignement personnalisé... :roll:
Evidemment M. Aberkane ne s'interroge pas sur les vertus d'un recrutement national : le système libéral qu'il propose ne pourra que créer davantage d'inégalités entre les établissements... ce que précisément il dénonce. C'est que son diagnostic est particulièrement stupide : il suppose que les inégalités entre les établissements sont le fait d'un recrutement national des enseignants.

Uber ne s'est pas implantée dans les villes où les services de taxis sont excellents.

Il n'y a strictement aucun rapport entre les modèles commerciaux de Uber et de Starbucks. Uber ne "recrute" pas, par exemple.

Une Uber de l'Éducation ne s'installerait pas plus dans les pays dont l'école est une référence d'égalité, de simplicité, de succès et de personnalisation. On n'a pas encore uberisé l'éducation, mais quand on considère la très grande inégalité en qualité et en fiabilité du service actuellement rendu par l'Éducation nationale, on peut se poser la question…

Uber, modèle de régression sociale...
On a donc cherché en vain le moindre début de raisonnement logique dans cet article consternant de M. Aberkane. Seule point fixe : l'obsession, chez M. Aberkane, du problème des enseignants.
Hasard amusant de l'actualité : il y a, dans "Le Monde diplomatique" du mois d'août, un article intéressant sur le fonctionnement de Starbucks, ce beau modèle de réussite américain avec des salariés rémunérés au minimum, mobiles, polyvalents et interchangeables et si possible non syndiqués. Extraits :

Les emplacements des succursales correspondent à la clientèle ciblée par l'enseigne, mais aussi à l'image qu'elle souhaite donner. [...] La chaîne parvient ainsi à drainer une clientèle mondialement uniformisée : des étudiants aisés, des actifs cosmopolites, des touristes, des expatriés qui y trouvent un refuge familier et un lieu de distinction où l'on peut satisfaire son bon goût. [...] ses salariés ressemblent à ceux des autres enseignes de fast-food. Tels les "sandwich artists" de Subway, les "baristas" de Starbucks sont bons à tout faire : prendre les commandes, encourager le client à consommer, préparer les boissons, tenir la caisse, mais aussi laver les tables, sortir les poubelles, faire la plonge, récurer les toilettes. Le tout avec le sourire et pour un revenu qui excède à peine le salaire minimum, pourboires inclus. Aux yeux de l'entreprise, les salariés sont interchangeables : "s'il y a une personne qui manque dans une boutique ou s'il y a trop de monde sur le planning de ta boutique, le "store manager" peut très bien te demander d'aller filer un coup de main ailleurs, raconte Arnaud, barista parisien. Dans nos contrats il y a également une clause de mobilité : on peut te demander de changer de boutique pour de bon, et les salariés à temps complet n'ont pas le droit de refuser." Pour surveiller ses "partenaires" - mais de manière éthique - la compagnie a mis au point un dispositif Customer Voice (Voix du client)" [...] La pression est grande pour empêcher les salariés de s'exprimer sur leurs conditions de travail.

Les clients ne sont pas notés, mais les employés le sont. La logique de M. Aberkane, qui veut supprimer la notation à l'école, est ébouriffante ! :santa:
12 Aoû 2015 23:39
À ce compte là, Nutella fait encore mieux que Starbucks avec ses pots d'huile de palme sucrée aromatisée aux noisettes :spider:
20 Nov 2015 23:14 - 21 Nov 2015 01:33
Vieux papier dans le" Café" du 15/05/08 : "Notre cerveau est conçu pour l'action". Entretien Idriss Aberkane"

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13 Oct 2016 17:44 - 18 Fév 2018 13:51
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19 Oct 2016 19:19 - 31 Oct 2016 11:51
Article réintitulé : "Education : «La nostalgie d’une école de la ségrégation sociale »"
C'est d'ailleurs curieux car la ségrégation sociale est de plus en plus marquée, avec une école privée qui prospère et recrute des élèves de plus en plus favorisés.

« Une nébuleuse nostalgique d'un ordre scolaire ancien étend son influence sans qu'on s'en alarme »

Ce qui est "nébuleux", c'est de savoir qui est visé par cette tribune et ce qu'elle entend défendre. Derrière la critique salutaire de l'extrême-droite ou des visées libérales sur l'école, la critique de l'anti-pédagogisme et du "déclinisme" au sens large laisse plus que perplexe.

A la veille de la présidentielle, l'offensive du retour à l'ordre...

Les parallèles historiques (type la restauration de l'ordre moral) ont leurs limites. Le problème de l'autorité en classe, compte tenu du climat disciplinaire particulièrement mauvais en France , est un vrai problème, qu'il ne convient pas de laisser à l'extrême-droite. Pas besoin de brandir le drapeau, l'uniforme ou la férule mais juste d'un peu de volontarisme, d'une politique judicieuse pour recruter des chefs d'établissement courageux, allant au contact des élèves et ayant plus à cœur de donner aux enseignants de leur établissement des conditions de travail sereines que de ne pas faire de vagues, des CPE et des surveillants nombreux et enfin l'application des règles et sanctions qui existent déjà.

...dans l'école est telle que ceux qui sont sur le terrain ne peuvent plus réagir que par un haussement d'épaule, déplorent les professeurs Laurence de Cock et Grégory Chambat.

Reste à savoir si tous "ceux qui sont sur le terrain" sont bien d'accord.

En cette rentrée, le débat sur l'éducation est plus que jamais enkysté par les appels au retour à l'ordre moral, à l'autorité et à « l'identité nationale ». Mesures simplistes (port de l'uniforme ou salut au drapeau) et offensives idéologiques (sur le « roman national » ou contre l'enseignement des questions de genre) sont relayées en « une » des magazines ou dans des pamphlets hargneux livrant les prétendus « pédagogistes » à la vindicte populaire.

Oui, des positions réactionnaires assez caricaturales en effet.
Mais la critique du pédagogisme n'est pas propre à l'extrême-droite, heureusement : on peut difficilement accuser Mme Barjon ("Nouvel Obs") ou M. Joffrin ("Libé") de prêter le flanc à ces accusations. La tribune récuse le terme même de pédagogisme, qui mériterait pourtant une réflexion : la tendance, en l'abstraction de toute autre considération, à vouloir faire porter sur la pédagogie (ou plus exactement certaines pédagogies jugées trop traditionnelles) la responsabilité de l'échec de l'école et à proposer à la place une pédagogie sous plusieurs variantes (dont la dernière est le numérisme scolaire) : le progressisme constructiviste.
Celle-ci, de plus en plus imposée dans l'école, ne mérite-t-elle pas de faire l'objet d'une critique légitime ?
Si on oublie le terme "pédagogiste" ou le procédé qui consiste à désigner des coupables, n'y a-t-il rien à reprocher à ceux qui sont ainsi mis en cause ? On comprend par exemple que Philippe Meirieu ait apprécié cette tribune, qui prend sa défense sans le dire :
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Sous des aspects plus ou moins folkloriques, c'est la nostalgie d'une école de la ségrégation sociale, du chacun à sa place et de l'entre-soi qui avance masquée. Car ces discours sur le « bon vieux temps » participent d'une offensive réactionnaire qui vise en réalité l'égalité et la démocratie, à l'école et au-delà.

Les compétences en fin de primaire se sont effondrées entre 1987 et 2007 : même le très progressiste Antoine Prost a sonné l'alarme. Dès lors, peut-on sérieusement accuser les gens qui s'inquiètent d'une école qui ne fonctionne plus de "nostalgie" et de "viser en réalité l'égalité et la démocratie" ? :roll:

La perspective de la présidentielle alimente cette course à la surenchère « décliniste ». La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, ne s'y est pas trompée, consacrant sa première « convention présidentielle » à la question scolaire pour « capitaliser » sur les discours « antipédagogistes » et tenir sa revanche sur « l'esprit de 68 ».

Se faisant - de façon assez amusante quand on connaît son passif à l'égard des enseignants - le défenseur de l'école républicaine (comme celui de la laïcité, avec les mêmes arrière-pensées bien peu laïques), le FN tente de récupérer, parmi les professeurs, les déçus de la droite et de la gauche car ils sont nombreux.
La vraie question est de savoir pourquoi tant de professeurs sont désespérés par la politique éducative d'un ministère de l'éducation socialiste..
Au passage, le pédagogisme n'a pas attendu mai 68 : avec Alain Peyrefitte, le discours pédagogiste s'est imposé même dans le gouvernement de de Gaulle. Car c'est une constante du pédagogisme : il n'est ni de droite ni de gauche, tout comme l'anti-pédagogisme.

Depuis trente ans, les déplorations sur le naufrage de l'école, annonciateur de l'effondrement de la « civilisation »...

Le collège unique a quarante ans : ceux qui déplorent la baisse du niveau "depuis trente ans" ne veulent pas revenir cinquante ans en arrière...
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...sont à la fois le socle de la stratégie de reconquête de l'hégémonie culturelle par les droites extrêmes et l'assise idéologique d'un courant national-républicain.

Combattons les dérives constructivistes d'une part et ceux qui sont vraiment réactionnaires d'autre part plutôt que d'amalgamer tous ceux qui le font à la pire réaction ("une nébuleuse nostalgique d'un ordre scolaire ancien")

Nouvelle chasse aux sorcières
« Ayatollahs de la pédagogie », « Khmers rouges », « nouveaux Mao », « barbares », « assassins de l'école », « pédagogiches » ou « pédabobos » : la « guerre civile des mots » des « antipédagogistes » ne semble plus souffrir de limites.

Le terme "réac-publicain" qu'utilisent les auteurs de la tribune est en revanche admis pour désigner ceux qui ne pensent pas comme eux.
Et c'est oublier que le constructivisme utilise une rhétorique aussi brutale : David Precht ( "notre école est un crime" ), Vincent Cespedes (" L'école dévitalise les enfants" ), Idriss Aberkane ( "Éducation : c'est Einstein qu'on assassine !" ) ; Ken Robinson ( "L'école tue la créativité" ou "la vallée de la mort de l'éducation" ). Récemment, dans la "Lettre de l'éducation", l'école est "un lieu de tourment" .
La rhétorique "progressiste" peut être plus subtile : l'appel à une école "bienveillante" laissant supposer qu'elle serait actuellement malveillante , ne provoquant pas l'ennui des élèves (voilà comment était justifiée la réforme du collège ) et les rendant actifs (parce qu'ils seraient aujourd'hui passifs).

Du complot des « forces obscures » de Jean-Claude Milner l'inventeur du fumeux concept de « pédagogisme » (De l'école, Seuil, 1984)...

La tribune évite soigneusement de définir ce qui est communément entendu par "pédagogisme", faisant comme s'il n'existait pas un corps de doctrine constructiviste dont les excès ou les dérives apparaissent chaque jour ou presque.
Par ailleurs, les expressions "nébuleuse", "étend son influence", "confusionnisme", "matrice néodroitière" employées par les auteurs de la tribune évoquent au moins autant une forme de complotisme.

....à la campagne de promotion du livre de Carole Barjon (Mais qui sont les assassins de l'école ? , Robert Laffont, 234 p., 18 euros) inspirée des avis de recherche de criminels, il y a une permanence dans le confusionnisme. Désormais, quiconque veut écrire sur l'école peut se passer de toute rigueur d'analyse ou d'enquête de terrain.

On n'est pas obligé de confondre le livre et sa promotion (en effet très malheureuse, à l'image de son titre outrancier) : on voit que la critique de l'ouvrage est expéditive et absolument pas argumentée.

Cette nouvelle chasse aux sorcières concerne toutes celles et tous ceux qui, par leurs pratiques au quotidien et par leurs engagements, ne se satisfont pas de l'école telle qu'elle est trop inégalitaire, ségrégative et conservatrice.

Très malheureuse formulation : est-ce à dire que seuls ceux qui sont désignés comme pédagogistes par Mme Barjon "ne se satisfont pas de l'école telle qu'elle est trop inégalitaire, ségrégative" : et les autres ? :shock:
Et par ailleurs, la ségrégation est surtout subie par l'école et n'a pas grand chose à voir avec l'espace de la classe...

Sociologues, pédagogues, historiens sont les empêcheurs de « régresser en paix », de réformer à reculons de l'histoire, du social, de la justice, de l'égalité.

Il y a malheureusement des sociologues (de Marie Duru-Bellat à François Dubet), des pédagogues (aux "Cahiers pédagogiques") et des historiens (d'Antoine Prost à Claude Lelièvre) dont "l'engagement" aussi institutionnel que médiatique a produit des effets désastreux ou s'évertue à les occulter ou à les relativiser
Tous les sociologues (de Nathalie Bulle à Pierre Merle), tous les historiens, tous les pédagogues ne pensent heureusement pas nécessairement comme eux.
Est-ce que, pour Mme de Cock ou M. Chambat, les sociologues ou les historiens qui promeuvent la réforme du collège sont des progressistes ? La réforme du collège est-elle un progrès ou une régression ? Il est vrai que sur ce point, le collectif "Questions de classe" a une position très nébuleuse.

N'hésitant plus à convoquer les « éléments de langage » forgés par la matrice néodroitière, cette nébuleuse, nostalgique d'un ordre scolaire et social ancien, étend son influence sans qu'on s'en alarme.

L'influence étendue n'existe que par la force de l'amalgame.

Assauts répétés
Car c'est autour de l'école que se nouent ces alliances : par un meeting commun en septembre 2015 pour le député (Debout la France) de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan et l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, applaudis par le représentant de SOS Education et l'entrepreneur Charles Beigbeder ; lorsque Jean-Paul Brighelli, l'auteur de La Fabrique du crétin (Folio, 2006), salue le programme éducatif du FN (septembre 2015) d'abord, et accepte d'intervenir à l'université d'été du parti frontiste ensuite (septembre 2016).

Grand bien leur fasse, mais quel rapport avec tous les autres ?

Tout récemment, c'est Alain Finkielkraut qui se met à faire l'éloge des écoles privées hors contrat, avant de se reprendre in extremis (« Répliques », du 8 octobre), sachant que ces dernières sont aujourd'hui pour beaucoup chapeautées par la Fondation pour l'école, proche des traditionalistes et de La Manif pour tous.

Grand bien lui fasse, mais les authentiques défenseurs de l'école publique se battent contre cette fondation (et ses liens avec l'iFRAP par exemple )...
On observe inversement de nombreux progressistes qui justifient les expérimentations dans le hors contrat en accusant le public de conservatisme, comme fait Philippe Watrelot : "On peut crier à la « marchandisation » en se réfugiant dans une défense conservatrice de l’École publique telle qu’elle est. Mais on peut aussi voir ce qui se développe aux marges de l’école comme le symptôme d’une réelle difficulté de notre institution à se réformer et à évoluer."

Pour son retour dans la rue, le mouvement contre le mariage homosexuel élargit d'ailleurs son combat aux questions éducatives. On en vient à se demander qui sont alors les dangereux fossoyeurs de l'école publique.

En toute rigueur, "fossoyeurs" ne vaut guère mieux qu'"assassin". Mais surtout on peut se demander dans quelle mesure ces groupuscules extrémistes auraient la moindre influence sur les réformes, les programmes puisque c'est ce dont il est question.

On nous rétorquera que non, le récent succès de librairie de Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l'enfant (Les Arènes, 464 p., 22 euros), prônant la rencontre des neurosciences et de la méthode Montessori, prouve la résistance de la pédagogie à ces assauts répétés.

Céline Alvarez, "réac-publicaine" ? On peut lui faire de nombreux reproches , mais celui-ci semble étrange. :shock:
D'une manière générale d'ailleurs, quel sens a d'appeler "réac-publicains" ceux qui ne défendent pas l'école républicaine ? L'expression - déjà outrancière - devient de plus en plus vide de sens...

Nébuleuse « réac-publicaine »
S'il n'est nullement question de comparer cette expérience aux plumitifs confortablement isolés du terrain qu'ils fustigent, il n'en reste pas moins que ce livre est aussi une attaque en règle de l'école publique et de ses enseignants, comme en témoigne sa promotion sur le dos du travail ordinaire et invisible de milliers de professeurs des écoles.

Bien d'accord, mais quel rapport entre la pédagogie Montessori et "une nébuleuse nostalgique d'un ordre scolaire ancien" ?

La démarche est donc faussement généreuse et porte en creux le même anathème que les hérauts de l'« antipédagogisme » : ringardiser le service public, le travail enseignant et la perspective de justice sociale portée par la pédagogie.

Nouvel amalgame : la critique du pédagogisme comme refus de la pédagogie. Jean-Claude Milner le disait : "La Corporation ne prétend pas seulement détenir la science pédagogique ; elle prétend aussi en avoir le monopole".
Si l'on voulait être de mauvais esprit, on dirait pourtant que le constructivisme n'est par définition pas une péd-agogie. :devil:
Si l'on voulait être d'encore plus mauvais esprit, on pourrait dire qu'une partie de ce qui est reproché à Céline Alvarez pourrait l'être... à Célestin Freinet : ringardiser l'école publique, le travail enseignant...

Trop longtemps, les militantes et les militants pour une autre école se sont contentés de hausser les épaules et de ne pas répondre à ces éructations délirantes. Résultat, petit à petit, cette nébuleuse « réac-publicaine » et ses supplétifs néolibéraux s'arrogent le monopole de la contestation de l'institution scolaire et renvoient leurs adversaires à la seule posture « défensive » de l'institution.

Par définition ceux qui se réclament de la République et de son école ne peuvent avoir "des supplétifs libéraux" et vouloir "ringardiser le service public" : il faut leur trouver un autre nom.
Inversement, comme le signale le collectif Attac , on observe de curieuses convergences de pensée entre les "progressistes" entre guillemets (mieux que les pédagogistes) et tous les tenants de la libéralisation de l'école : l'institut Montaigne, l'enseignement catholique ou l'OCDE approuvant la réforme du collège 2016 , par exemple. Convergences qui ne sont nullement mentionnées dans cette tribune.

Pour nous, au contraire, l'heure est à l'offensive, non seulement contre les tentations et les tentatives réactionnaires...

Attaquer ceux qui attaquent Philippe Meirieu, François Dubet etc., c'est-à-dire les défendre ?

...mais aussi contre les injustices sociales du système et ses impasses. La crédibilité de nos luttes et de nos pratiques pédagogiques est à ce prix.

Problème : les pédagogistes ne voient de problème et de solution que dans l'école.

Pour une « pédagogie critique »
Parce que, à la différence des éditocrates et des pamphlétaires de l'« antipédagogisme », nous vivons au jour le jour la réalité des établissements scolaires ; parce que nous nous battons, avec nos syndicats, nos collectifs, pour des conditions de travail et d'enseignement à la hauteur des enjeux...

A ce stade, il faudrait clarifier la position de M. Chambat :
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Ces questions n'ont pas obtenu de réponse.
Cette tribune n'évoque guère la réforme du collège, d'ailleurs : serait-elle salutaire puisque décriée par les réactionnaires ?
Comme Grégory Chambat le dit lui-même, depuis longtemps existe "une partie du corps des professeurs très réac", via livres, syndicats, manifs : c'est normal et logique mais il existe "une autre culture pédagogique". On comprend qu'échappent au qualificatif "réactionnaires" seulement ceux qui partagent la culture pédagogique de Grégory Chambat.
Malheureusement, les professeurs du secondaire sont à une majorité écrasante contre la réforme du collège... :rirej

...parce que nous sommes les témoins des effets destructeurs de la crise économique et sociale sur les élèves et leurs familles, nous savons que la question éducative est d'abord et avant tout une question sociale.

Relisons Philippe Watrelot la même semaine dans les "Cahiers pédagogiques" : "« Changer la société pour ne pas changer l’école » peut être une nouvelle version de « tout change pour que rien ne change »..."

Nous savons qu'une école émancipatrice ne se construit pas sur le repli identitaire, sur la légitimation des inégalités ni sur le dressage ou le câblage des corps, des cerveaux et des esprits.

Le "dressage" : un terme qui rappelle la promotion du constructivisme. :?

Mais nous savons aussi, après cinq années de refondation de l'école, sans perspective sociale et égalitaire, que ce n'est pas « d'en haut » que viendront les transformations de l'école.

A transmettre à Philippe Meirieu et à tous ceux qui soutiennent la réforme du collège... :santa:

A l'instrumentalisation de la pédagogie par les gestionnaires du système au service du libéralisme triomphant...

D'une certaine pédagogie (celle que les auteurs refusent d'appeler "pédagogisme". Et avec le consentement de ceux qui la promeuvent, ce dont la tribune ne se fait pas l'écho en accusant un seul camp. :shock:

...nous répondons par une « pédagogie critique » qui s'efforce, au jour le jour, de construire les outils dont pourront se saisir nos élèves pour s'émanciper individuellement et collectivement.

Difficile de faire plus vague.

A la différence des nostalgiques de l'école d'hier, nous ne réduisons pas nos ambitions éducatives au « b.a.ba » de l'instruction minimale, comme au temps de Jules Ferry. Lire, écrire, compter, oui ; mais aussi penser, s'exprimer, créer

Ces trois fondamentaux ne concernent aujourd'hui, comme à l'époque de Jules Ferry, que l'école primaire. Personne ne peut souhaiter que l'instruction obligatoire se limite à eux... En revanche, on peut s'inquiéter quand l'école ne parvient pas à s'en acquitter en primaire, voire au collège, ce que les auteurs, trop occupés à fustiger les "déclinistes", ne font pas dans leur tribune, même s'ils se défendent de pratiquer le déni.
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Ils veulent bien reconnaître des inégalités dans l'école, mais pas une dégradation : il ne s'agirait pas de devenir décliniste.

« Révolutionner » l'enseignement
Le niveau de démocratie d'un système ne se mesure pas au nombre de dominés à qui l'on accorde le privilège de rejoindre le camp des dominants. Une école démocratique et émancipatrice doit se fixer comme horizon la capacité de permettre à chacun et chacune de transformer le monde pour le rendre plus juste et plus vivable.

Le problème, c'est que d'une certaine manière, cet idéal a été accompli avec la réussite artificielle du baccalauréat par exemple : et il est bien décevant...

Il y a tout juste cinquante ans disparaissait Célestin Freinet, en butte à la haine des réactionnaires et de l'extrême droite d'alors.

Se revendiquer de Freinet, ne serait-ce pas un peu "nostalgique" ? :P
Bon, la référence finale à Freinet résume bien la tribune : une pédagogie (en grande partie constructiviste) et une seule, et sa critique digne du fascisme des années 30. Il faut pourtant rappeler que la pédagogie Freinet a fait l'objet de nombreuses critiques venant... des communistes eux-mêmes. :santa:

Nous nous revendiquons toujours de son héritage, celui d'un engagement militant, dans et hors de la classe, contre « l'école, fille et servante du capitalisme ».

Drôle de façon de défendre l'école...
L'école ainsi désignée ainsi par Freinet en son temps n'a de toute façon plus grand chose à voir avec notre école moderne.
Autre sujet d'amusement, Freinet aurait-il soutenu la réforme du collège ?
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Son projet éducatif et politique est aussi le nôtre non plus « développer, améliorer, réformer l'enseignement, [mais] le révolutionner ». Il reste toujours en chantier et met plus que jamais en rage les tenants de l'ordre établi. C'est bon signe, continuons !

"Révolutionner l'enseignement", mais sans dire comment. Voilà qui est aussi ambitieux que vague. Céline Alvarez emploie la même expression. Mettons cet envol sur le compte de la péroraison de fin d'article. ;)
Et concluons pour nous-mêmes : entre ceux qui ne voient pas de mal et ceux qui ne voient pas de remèdes, il y a les vrais défenseurs de l'école publique.
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27 Oct 2016 18:42 - 03 Jan 2022 17:44
A relire : Clé utilisateur/ secrète de la configuration non valide

Vous pouvez commenter ici le billet "Idriss Aberkane : les neurosciences sans confiance - Postures/impostures contre l'école" du 27/10/16 (billet réintitulé le 6/11/17).

Version abrégée sur "Marianne" : www.marianne.net/luttedesclasses/idriss-...ecole-100247504.html

Attention : Spoiler !
27 Oct 2016 21:01 - 02 Nov 2016 17:20
Et ce même jour un article de blog sur le site de "Libé" : "La science et les médias : ce que révèle le succès litigieux d’Idriss Aberkane" par Romain Ligneul.
29 Oct 2016 12:42 - 07 Nov 2016 18:15
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"Notre école est basée sur le gavage" ; "quand on gave notre foie, on a du foie gras. Quand on gave notre cerveau, on a du cerveau gras." Et le corollaire sur la classe dirigeante, "la plus gavée"...
"On peut être bon dans un domaine sans avoir eu de diplômes ou sans avoir jamais passé d'examen standardisé." ; "Les diplômes sont plus intéressant en France par rapport aux States : c'est tout à fait vrai".
Célébration des jeux vidéo, avec une évaluation qui donne envie de continuer. Célébration du "droit à l'erreur" (qui bien sûr n'existe pas en France)...
02 Nov 2016 18:53
Plus j'en lis sur ce monsieur (que je ne connaissais pas il y a encore quelques mois), plus je pense à Bernard-Henri Lévy, à son ascension médiatique (à l'époque où les "nouveaux philosophes" crevaient l'écran), et aux controverses qui ont suivi.
18 Nov 2016 18:42
Sur "France 24" du 18/11/16 :
07 Jan 2017 21:07 - 04 Fév 2021 18:31
Encore un article plein de recul dans "Le JDD" du 31/12/16 : "Idriss Aberkane, l'enfant terrible"


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A lire ce billet consterné par Nicolas Gauvrit : www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/baratin-a-francaise/
20 Jan 2017 13:14
Réponse de Loys sur le sujet "La twittclasse vire au clash" (OWNI)
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"les moines ont brûlé des imprimeries car imprimer la bible était démoniaque" (Jean-Louis Fréchin)
08 Fév 2017 13:24 - 08 Fév 2017 23:05
Réponse de Loys sur le sujet L'école "42" de Xavier Niel
Nouvel article d'Idriss Aberkane dans "Le Point" du 7/02/17 : "Quand la Légion étrangère réforme notre université"

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A lire ou relire sur Idriss Aberkane.
08 Fév 2017 14:03 - 08 Fév 2017 22:50
Réponse de Loys sur le sujet L'école "42" de Xavier Niel

L'école 42 fondée par Xavier Niel vient d'être classée comme la plus performante au monde pour éduquer les programmeurs informatiques. Un exemple à suivre.

A suivre pour qui, exactement ? :scratch:

La Légion étrangère. Tout le monde peut s'y présenter, sans autre qualification que sa ténacité et sa volonté de s'immerger sans jamais abandonner.

Il faut quand même réussir des test psychotechniques, être en bonne forme physique et ne présenter aucune pathologie : on n'entre pas à la Légion par simple inscription. Pour le reste, on ne sélectionne pas les meilleurs dans un domaine précis, contrairement à "42".
L'école publique, elle, accueille tout le monde.
Le parallèle avec la Légion vaut surtout pour les conditions spartiates d'hébergement offertes par "42" et son recrutement très masculin. :transpi:

D'éléments disparates, parlant un français approximatif, naît un esprit de corps réputé incassable, de Camerone à Bir Hakeim en passant par Tuyen-Quang. L'excellence par la fraternité en somme. En quoi ce modèle, né chez les janissaires ottomans au XIVe et fondé en France au XIXe, inspire-t-il l'université du XXIe ? C'est qu'il a été adapté par la fameuse et toute récente école 42, ovni universitaire dirigé par le pirate informatique Nicolas Sadirac et fondé par l'entrepreneur Xavier Niel. Or le classement est tombé récemment (1), cette cour des miracles, qui ne délivre pas de diplôme, qui méprise le magistral, où n'existe aucun professeur titulaire et qui est accessible sans le baccalauréat, vient d'être établie comme la plus performante au monde pour éduquer les programmeurs informatiques.

En sélectionnant les meilleurs en informatique pour ne pas former les autres, quel résultat étonnant ! :santa:
A noter que la population qu'on y rencontre n'est pas d'une si grande mixité sociale...

Devant Polytechnique, devant CentraleSupélec, devant l'École normale supérieure, devant toutes nos grandes écoles et leurs concours en fait, il y a maintenant, dans un secteur absolument stratégique, cette subversive île aux pirates. Comme à la Légion.

Polytechnique et CentraleSupélec seraient devenues des écoles spécialisées en informatique ?

Le « modèle 42 » démontre à quel point notre enseignement supérieur peut être réformé...

Car ce qui vaut pour l'informatique vaut pour le reste. :doc:
Premier point : Idriss Aberkane est donc pour la sélection à l'entrée à l'université. :P

...et quelles réserves de performance il est possible d'y libérer. De même que pour apprendre une langue, pour apprendre la programmation informatique il n'y a rien de tel que l'immersion, le plus tôt, le plus longtemps et par la pratique.

"Le plus tôt", c'est-à-dire ?
Enfin, ici, immersion version "piscine" pendant trois semaines et 15h/jour.

En la matière, il y a autant de différences entre 42 et l'université dominante qu'entre un séjour linguistique et le pathétique « my tailor is rich ». Car l'informatique appliquée, c'est l'épreuve du monde réel, impitoyable avec les dogmes technocratiques. Si ça marche, on garde, si ça ne marche pas, on arrête.

Ailleurs qu'à "42", on continue ce qui ne marche pas, bien sûr ! :rirej

Le style pédagogique de 42 c'est « la piscine », une immersion de plusieurs semaines, sans bouée, directement dans le code informatique, et uniquement dedans, de sorte que l'on pense, que l'on parle, que l'on dort et que l'on rêve informatique. Excellence assurée.

Petit problème : la "piscine" n'a aucune vocation pédagogique : c'est la période de sélection...
Donc "l'excellence assurée" en effet en ne retenant que les candidats excellents. Rappelons qu'un tiers seulement des candidats très motivés (et déjà triés par une importante pré-sélection en ligne) sont retenus à l'issue de la piscine.

Il est possible – et urgent – de « pirater » l'éducation
Tout le monde s'en rend compte aujourd'hui : nous sommes entrés dans le XXIe siècle avec un système éducatif du XIXe.

C'est vrai que l'école n'a pas changé depuis 1900...

Sous la IIIe République en effet, l'enseignement officiel de la natation était délivré sur un tabouret. On en rit aujourd'hui...

Bêtement, puisque la raison était surtout liée, jusqu'aux années 1930, au manque d'équipement et de personnel qualifié...

...mais nos descendants, que diront-ils de notre enseignement des langues ?

L'immersion appliquée aux langues : comment décline-t-on ce bel idéal en 6e par exemple ?

Et de notre enseignement de l'informatique ? Car on ne peut mépriser une méthode qui produit les meilleurs développeurs au monde.

Une "méthode" qui repose surtout… sur la sélection. :roll:
L'école "42" a trois ans : il suffit d'un classement par un site français dédié à la programmation informatique ludique pour conclure à ce jugement définitif : 42 "produit les meilleurs développeurs au monde".
En réalité, ce classement très franco-français (trois écoles françaises au premier rang) s'adressant à des recruteurs français sponsors du site n'a pas manqué de nourrir les suspicions ( cf supra ) : "ses résultats [...] s'appuient sur les données de nombreux utilisateurs français" (espérons qu'aune entreprise de Xavier Niel ne fait partie de ces "sponsors"). Les classements étrangers sont bizarrement moins favorables (ne faisant même aucune mention… de "42" !)
grad-schools.usnews.rankingsandreviews.c...ter-science-rankings
blog.hackerrank.com/which-universities-h...-coders-in-the-word/
On peut donc admirer la démarche très scientifique d'Idriss Aberkane : réformer le système éducatif à partir d'un classement survolé dans la presse.

L'intelligence artificielle ? C'est du code informatique. Le big data ? C'est du code. Le jeu vidéo ? Encore du code. Les villes intelligentes ? Toujours du code.

Tout est code ! :santa:

« Le logiciel, c'est le pétrole des années 1980 et 1990 », avait dit Steve Jobs à François Mitterrand. Pourquoi avons-nous attendu les années 2010 pour inventer les meilleures méthodes de l'enseigner ?

Et le plan informatique de 1985 ? :xx:
Les modèles éducatifs d'Idriss Aberkane sont toujours de grands entrepreneurs-communicants. Mais il semble ignorer que le développement informatique s'apparente davantage à une tâche d'exécution : ce n'est pas le logiciel qui fait aujourd'hui la valeur en bourse de Facebook, mais son concept : Mark Zuckerberg n'est d'ailleurs pas tout à fait l'auteur du concept...

Avec notamment les travaux de la révolutionnaire Céline Alvarez, l'année 2017 nous rappelle qu'il existe des lois naturelles de l'apprentissage chez l'humain, et – plus grave – que notre enseignement ne les respecte pas.

Céline Alvarez a enseigné à des enfants de maternelle : quel rapport ? Il faut les sélectionner ? :shock:

Il est possible – et urgent – de « pirater » l'éducation.

Encore une fois, la réflexion d'Idriss Aberkane est toujours aussi brumeuse : réformer le supérieur ou réformer l'école, c'est bien la même chose.

Mais l'obstacle à l'agilité bien sûr, c'est la bureaucratie. Or, on sait que le stade bureaucratique est atteint dans une organisation quand la procédure y est plus importante que le résultat. Nos organisations éducatives d'État vont-elles prendre acte de leurs défaillances et revoir humblement leur copie ? Si elles ne sont pas des bureaucraties, elles le feront. Sinon, le temps les fossilisera. Comme les tabourets de nage.

Si la Légion, c'est le modèle du futur, en effet...
La pensée de M. Aberkane sur l'école est toujours aussi arrogante qu'erratique.
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