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29 Aoû 2012 19:22
A lire sur notre site favori, RSLN, cette brève du 29 août 2012 : "Vincent Peillon annonce un "service public de soutien scolaire en ligne"" .


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Et surtout sur le "Café Pédagogique" : "Numérique : Peillon annonce soutien scolaire en ligne et plate-forme d’échanges de produits éducatifs" :


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29 Aoû 2012 21:27
Quelques commentaires.

« On ne peut pas refonder l’École de la République et faire la République du 21ème siècle si nous ne prenons pas en compte pleinement, volontairement, efficacement la dimension nouvelle introduite par le numérique dans notre culture et dans notre civilisation ».

Difficile de ne pas être d'accord. Encore faut-il s'entendre sur ce que veut dire "prendre en compte". Car à l'évidence, pour mener à bien certaines de leurs missions, les professeurs sont amenés à prendre en compte le numérique, mais pas nécessairement d'une manière positive. :mrgreen:

Dans un discours diffusé le 28 août dans le cadre de Ludovia, un rendez-vous important des acteurs du numérique...

Qu'est-ce que "les acteurs du numérique" ? Des gens dévoués à la cause de l’Éducation nationale ou des entreprises commerciales qui spéculent sur les futurs profits qui seront générés par l'école numérique ? Il faut se rappeler ce qu'est Ludovia.

...le ministre de l’éducation nationale a levé une partie du voile sur ses projets en matière de e-education. Au menu de la formation pour les enseignants mais aussi du soutien scolaire en ligne et une plate-forme d’échanges de productions pédagogiques.

Devant les directeurs de CRDP, les inspecteurs, les enseignants et les représentants des entreprises du numérique éducatif, Vincent Peillon a rappelé fermement son engagement en faveur du numérique mais décrit un plan plus modeste que le programme ambitieux envisagé en mars 2012.

« Il appartient à l’école de se saisir pleinement de cette révolution, dont je considère qu’elle est aussi importante que la révolution du livre ou la révolution industrielle…

Sans doute, mais encore faut-il que cette révolution ne soit pas subie, mais critique et réfléchie. Car toute révolution n'est pas nécessairement un progrès.

Notre École n’est plus définie uniquement par l’enceinte matérielle qui est la sienne », a expliqué le ministre faisant allusion aux ENT (espaces numériques de travail).

Les enceintes ont parfois une raison d'être.

Formation et maintenance

Certains aspects du programme sont sans surprise. Ainsi quand le ministre évoque les investissements et la maintenance du matériel. « L’acte III de la décentralisation permettra de mieux articuler l’action des collectivités locales, qui est éminente et tout à fait essentielle, et celle de l’Etat, qui parfois pêche », a promis V. Peillon. On sait qu’il rejoint sur ce point la volonté des collectivités locales de se voir attribuer la maintenance du matériel.

Les collectivités locales semblent bien plus réticentes devant la gabegie déjà occasionnée et celle à venir.

Un autre point concerne la formation des enseignants. « Nous inclurons dans la formation des enseignants, à travers les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation, une formation substantielle à l’usage pédagogique du numérique et de l’internet, qui fait souvent défaut aujourd’hui ».

N'est-il pas curieux qu'un simple outil fasse en lui-même l'objet d'une formation, comme pour un contenu disciplinaire ou pédagogique ? :shock:

De nouveaux services

V. Peillon a apporté quelques précisions à l’offre de services. « Nous portons le grand projet de faire naître, à côté des initiatives du secteur privé – elles sont déjà nombreuses – une nouvelle offre de services publics numériques éducatifs, qui soit une composante à part entière du service public d’enseignement et puisse bénéficier aux élèves. Je pense, notamment – on en parle assez – à un service public de soutien scolaire en ligne.

Sous quelle forme concrète ? :scr

Je pense aussi que le Ministère de l’éducation nationale doit mettre à la disposition des enseignants des services, une plateforme qui leur permettront d’échanger et de mutualiser beaucoup plus aisément qu’aujourd’hui leurs productions, leurs innovations pédagogiques.

Quitte à mutualiser à tout prix, pourquoi ne pas mutualiser ce qui est efficace plutôt que ce qui est "innovant" ?

On doit aussi être capable d’organiser et de distribuer aux élèves et aux enseignants les productions pédagogiques qui émanent du service public, comme nous devons être capables de mettre en ligne les sujets et les corrigés des examens et des concours. »

Chose qui aurait pu et dû être faite depuis longtemps... :roll:

Des propositions en retrait par rapport à celles du candidat Hollande

Vincent Peillon avait eu d’autres occasions d’évoquer ses ambitions numériques. Le 26 juin à Asnières, à propos de sa Lettre de rentrée, le ministre évoquait déjà la formation des enseignants. Mais c’est surtout le 30 mars que Vicent Peillon avait détaillé « un grand plan «e-education », alors qu’il était le responsable éducation du candidat François Hollande. « Nous devons changer d’échelle », promettait le futur ministre en annonçant un plan en 5 points. On y trouvait déjà la formation des enseignants et la « plate forme unique, gratuite, publique, centralisant les produits pédagogiques ». Déjà il se murmurait qu’elle pourrait être confiée au CNDP ou au CNED ou aux deux…

Vincent Peillon avait ajouté qu’il s’investirait dans l’équipement des écoles primaires. Non seulement le taux d’équipement des écoles est très bas mais il y a de grandes inégalités entre communes malgré le succès du plan Ecole Numérique Rurale (ENR) lancé par Xavier Darcos.

Il faudrait savoir. Succès du plan ou inégalités ?

Retenons surtout que l'ambition pour le numérique est essentiellement matérielle et quantitative.

Le ministre n’a pas annoncé de plan ENR Bis. Tout au plus a-t-il dit qu’il « faut poursuivre et sans doute intensifier, dans un souci, aussi, de justice territoriale et de cohésion, l’équipement des établissements scolaires ».

C'est que l'école numérique coûte cher, très cher. Pour des résultats qui ne sont aucunement prouvés. En ces temps de crise il est bon de réfléchir à deux fois à la dépense.

V. Peillon avait aussi promis l’initiation de tous les élèves au clavier et une option numérique dans toutes les terminales générales et technologiques.

L’Ecole a connu ces dernières années une succession de « plans numériques » sans grands résultats à l’exception du plan ENR. A la différence de ses prédécesseurs, Vincent Peillon est réellement intéressé au développement du numérique éducatif. C’est un thème qu’il aborde fréquemment et spontanément dans les échanges avec la presse. Le discours de Ludovia lève trop partiellement le voile sur ses projets. Nous aurons sans doute d’autres surprises…

Un éditorial un brin critique : le Ministre n'est pas assez numérique aux yeux du Café Pédagogique et de François Jarraud, dont on sait à quel point il promeut activement l'école numérique. Mais heureusement la conclusion se veut bienveillante et flatteuse.
01 Sep 2012 10:06
A lire sur le "Café Pédagogique", l'article du 30 août 2012 "Environnement Numérique de Travail, de l’appréhension technologique au plaisir d’une pédagogie renouvelée" .


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01 Sep 2012 11:47
Un article qui mérite quelques commentaires. :twisted:

Le plaisir d’apprendre avec le numérique est aujourd’hui associé aux tablettes et aux jeux sérieux. Et associer plaisir et ENT semble pour le moins surprenant.

Effectivement. :mrgreen:

Pourquoi cet a priori ? Sans doute parce que l’ENT est la représentation virtuelle de l’école (du collège, du lycée), et, pour le moment, de ses plus mauvais côtés : les notes et les devoirs.

Voilà un article qui commence bien. Le travail des élèves et ses évaluations régulières sont des aspects négatifs de l'enseignement.

Du côté des enseignants, on admet que les ENT et autres plateformes d’enseignement à distance offrent des fonctionnalités, des possibilités complémentaires, mais aussi des contraintes. On leur reproche d’être un outil imposé qui orienterait les choix pédagogiques.

On pourrait faire beaucoup d'autre reproches que la simple atteinte à la liberté pédagogique : confusion des temps et des espaces privés et professionnels, confidentialité des données, risque de surveillance, question de la propriété intellectuelle, inadaptation aux besoins scolaires, manque d'ergonomie et dysfonctionnements réguliers, manque d'efficacité pédagogique, insuffisance pour la plupart des exercices scolaires, absence de contrôle d'identité, non-interopérabilité des différents ENT, coût de leur déploiement et de leur maintenance, etc.

Que fait-on/que devrait-on faire sur un ENT ?

L’observatoire TICE académique mène des évaluations annuelles des utilisations de l’ENT dans l’académie de Toulouse, où, nous rappelle Anne-Marie Gros, il est aujourd’hui généralisé. Il y a eu cette année 11500 répondants en ligne.

L’entrée se fait les services obligatoires de vie scolaire: les absences et les notes (chaque salle est équipée d’un poste informatique). Souvent ces services préexistaient et ont juste été intégrés à l’ENT. Depuis la dernière rentrée, il y a eu une Incitation forte à remplir le cahier de texte numérique (30% des utilisations en 2012).

"Incitation forte" ? C'est-à-dire qu'il s'agit d'une obligation. :xx

Source : eduscol.education.fr/cid57149/ca ... -2011.html

Il arrive en second avec la saisie des notes dans les fréquences d’utilisation, derrière la messagerie. Le cahier de texte est utilisé essentiellement de façon réglementaire, en consignant le travail réalisé et à envisager (les devoirs), il contient parfois des liens vers des contenus de cours et des ressources. Les enseignants commencent à recueillir des devoirs en ligne, ce qui leur permet une aide individuelle aux élèves par la connaissance de l’organisation de leur travail (devoirs rendus au dernier moment, non fait avec besoin de relance par exemple).

Une nouveauté révolutionnaire ! Jamais un professeur n'avait jusqu'ici connaissance de l'organisation du travail de ses élèves...

Quant à l'aide individuelle par messagerie en ligne...

Récemment, on a noté une utilisation du forum, par exemple pour avoir une représentation des connaissances des élèves en amont sur un thème donné. Un des avantages reconnus de l’outil est le portail d’authentification unique pour accéder à plusieurs services. Les possibilités de travail collaboratif et l’exploitation des ressources proposées en sont à leurs débuts.

Par travail collaboratif il faut donc comprendre le renoncement au travail individuel.

La FCPE, représentée ici par Patrick Palisson, déclare que la question du numérique à l’école occupe le centre des préoccupations des parents d’élèves, comme en témoigne le dernier numéro de leur lettre en ligne. Et en premier lieu, il s’agit bien de comprendre en quoi il va permettre la réussite de tous les élèves et leur bien-être à l’école. Les parents font confiance aux acteurs concernés pour le choix et le financement des équipements, à condition que l’école soit toujours gratuite et égalitaire.

Gratuite pour les parents, c'est bien. Malheureusement l'école numérique coûte très cher.

Patrick Palisson insiste sur la nécessaire formation des enseignants qui doivent être en mesure d’utiliser ces technologies. Qu’attendent les parents de l’ENT ? Certainement pas la possibilité de regarder les notes de leurs enfants « par-dessus leur épaule », ni une communication à distance qui les éloignerait physiquement des établissements, ni la preuve que le prof a effectivement assuré son cours puisqu’il en a laissé une trace.

Toutes choses qui ne sont guère réjouissantes, en effet.

Par contre, il est fort souhaitable que les enseignants s’en servent pour élargir leur palette pédagogique, pour instaurer le travail coopératif entre élèves, entre élèves et profs, et entre profs.

Avec les réseaux sociaux, les professeurs et les élèves n'ont pas attendu les ENT pour échanger entre eux. Les ENT ne pourront jamais concurrencer notamment les réseaux que les élèves se sont choisis.

Que les élèves aient accès à des ressources audiovisuelles et modernes.

Ils y ont accès sans ENT.

L’ENT s’avère un outil incontournable dans le cadre de l’enseignement à distance, pour Jean-Michel Leclerc, directeur du CNED.

Sans doute. Mais l'enseignement à distance est-il le modèle sur lequel il faut calquer l'ensemble de l'école ?

L’organisme a créé un ENT pour les enseignements dispensés de la grande section de maternelle au master 2. Les services en place regroupés sur la plate-forme vont du recueil des copies en ligne aux forums et au tutorat, en passant par l’accès aux très nombreuses ressources numériques, notamment pour les formations en langues. Une sérieuse politique de transformation numérique est en cours, consistant à revoir l’ensemble de la production des contenus et leur mise à disposition d’ici 2013.

Si le CNED le fait, pourquoi l'école ne le fait-elle pas ?

Pour Jean Vanderspelen, consultant pour ITG, qui s’occupe essentiellement de formation pour adultes, les plateformes de téléformation induisent des changements dans les temps d’apprentissage : il n’y a plus un lieu unique pour apprendre, mais des moments, où que l’on se trouve physiquement, le temps l’emporte sur l’espace, et les modes d’apprentissage : on n’apprend plus seul, les espaces virtuels facilitent les interactions entre tous.

A supposer que ce soit vrai, ce qui s'applique à des adultes s'applique-t-il toujours à des élèves ? Peut-on comparer un enfant qui va à l'école et un adulte qui veut se former ? :roll:

De même, l’importance n’est plus donnée aux contenus, mais aux activités collaboratives.

Autrement, peu importe les acquisitions, seule compte la collaboration.

On alterne les temps d’apprentissage, de production, d’interaction et on gagne en degré de liberté dans l’autorégulation des parcours.

Allez appliquer "l'autorégulation" à des élèves de primaire ou du secondaire...

Les mots-clés des formations ouvertes et à distance (FOAD) sont aujourd’hui : Informer, encourager, rassurer, inciter à prendre des initiatives. Ces nouvelles approches favorisent le plaisir à s’engager et à interagir. Le challenge pour les formateurs consiste à former les gens à se former tout au long de la vie, et non à leur délivrer des savoirs.

Donc, si les élèves sont formés à se former, ils n'ont rapidement plus besoin de l'école ? :mrgreen:

Quand on parle maintenant d’enseignement à distance, il s’agit plutôt d’une distance pédagogique et culturelle que d’une distance kilométrique ! Il faut trouver un équilibre entre individualisation des apprentissages et collaboration, entre approches individuelles et collectives. « Apprendre à collaborer et collaborer pour apprendre », en conclusion.

Lever les appréhensions pour en arriver au plaisir

Car n'oublions pas que procurer du plaisir est la mission principale de l'école. :twisted:

Nous entrons dans le concret avec l’intervention de Pascal Faure, conseiller TICE dans l’académie de Nancy-Metz. Depuis 10 ans, il observe l’attitude des enseignants face à l’entrée du numérique à l’école, et en particulier aujourd’hui face à l’ENT.

Les premières inquiétudes exprimées sont : « ça ne marche jamais ».

Il ne s'agit pas d'inquiétude, mais de constat.

Il y a un doute sur la fiabilité de l’outil, « ça prend du temps » et « je ne veux pas mettre mes cours sur Internet », ce qui dénote une mauvaise compréhension du fonctionnement du système.

Ou une trop bonne compréhension.

Le deuxième pas consiste à s’identifier sur le système, et à éprouver des réticences face à la richesse des possibilités : il y en a trop, je ne vais pas tout utiliser ! Donc, il faut identifier ses besoins.

On ne voit pas trop en quoi ne pas utiliser toutes les possibilités est une réticence. :scr

Ensuite, on a peur d’y passer tout son temps : je ne vais pas travailler tout le temps !

Pas de réponse à ce sujet ?

Et enfin, on ne sait pas trop à qui s’adressent les données, on a peur que tout soit vu par tous.

Pas non plus de réponse à ce sujet ?

Mais dès ce stade, l’outil fort critiqué est déjà devenu indispensable : si, si, je le garde, il y a beaucoup de documents, ça apporte quelque chose !

Ah... on est rassurés.

Vient ensuite l’étape de l’appropriation des usages courants, et des besoins apparaissent : je veux plus de possibilités, je voudrais que ça marche différemment, et je le veux tout de suite. On se rend compte que c’est un outil collectif, ce qui entraîne une insatisfaction sur des besoins individuels et une contrainte venant de la non individualisation de l’ENT.

Eh oui... Où l'on s'aperçoit qu'un outil qui n'est pas conçu par et pour des enseignants est d'un intérêt plus que limité. Et que l'ENT est une atteinte au travail individuel en général et à la liberté pédagogique.

Enfin, vient la « zénitude » : on ne parle plus de l’ENT, on l’utilise.

Mireille Bellais, IEN à Marseille, s’est emparée du projet ENT pour le primaire en 2010, avec enthousiasme et succès, puisque 50 écoles ont rejoint le dispositif. Cet ENT et parti de la définition des besoins dans un comité de pilotage élargi aux utilisateurs. Le secret du succès a été d’une part la simplicité d’utilisation de l’interface choisie, d’autre part le libre choix d’utilisation, loin de toute contrainte hiérarchique.

C'est-à-dire le contraire de l'utilisation imposée aujourd'hui... :twisted:

Un accompagnement sur le terrain par les formateurs TICE et une présence impliquée des cadres a permis de lever les appréhensions.

Jean-Pierre Rouby IEN dans l’académie de Nice nous parle aussi de l’expérimentation du pilotage de l’ENT premier degré dans sa circonscription. Une solution ITOP adaptée au 1er degré a permis aux ENT des écoles de se regrouper sur l’ENT de circonscription. Cette harmonisation a eu un effet de stimulation sur les utilisations et les participations à des espaces collaboratifs.

Nous parlons d'un (très cher) produit iTop ici : www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.php?f=12&t=233&p=1002

André Tricot, professeur d'université en psychologie à l'IUFM Midi-Pyrénées, souligne que les tâches essentielles des enseignants et des élèves sont d’enseigner pour les premiers, d’apprendre pour les seconds, et que la question de l’utilisation de l’outil ENT est périphérique. Ceci posé, les conséquences de l’utilisation d’un outil a toujours eu des répercussions importantes sur ces actes fondamentaux (qu’il s’agisse du stylo, de la photocopieuse, ou du numérique). Il nous met aussi en garde contre de trop grandes espérances : l’arrivée de la télévision à l’école n’a pas non plus tenu ses promesses en son temps.

Que de sagesse ici !

L’observation des pratiques des étudiants montre qu’ils vont plutôt sur l’ENT « au cas où » ils y trouveraient quelque chose, plutôt qu’avec un but précis. Quant aux enseignants, ils ne comprennent pas pourquoi il faut aller faire précisément sur l’ENT ce qu’ils peuvent faire (et font souvent depuis longtemps) ailleurs, en utilisant d’autres logiciels adaptés à chaque tâche.

On peut même dire plus adaptés. Car un logiciel en ligne est d'une grande médiocrité par rapport à un logiciel local.

L’ENT rassemble en une interface de multiples fonctions, ce qui est le propre des outils les moins utilisables, l’idéal étant d’associer un seul outil à une seule fonction. Si l’outil propose 1000 fonctions, chaque usager n’en utilisera de toute façon que 5.

C'est peut-être aussi lié à la médiocrité de ce millier d'outils...

3. Les usagers et le plaisir d’apprendre

Anne-Marie Gros nous dit que les enquêtes auprès des élèves révèlent qu’ils sont satisfaits de trouver sur l’ENT les documents du cours, de pouvoir rattraper les cours et les exercices s’ils ont été absents...

Ce qui était rigoureusement impossible avant. Des camarades qui prennent les cours et les devoirs pour un absent, c'est beaucoup trop humain comme démarche.

Au passage, on note qu'il est donc bien question de mettre les cours en ligne.

...disent que ça les rend plus autonomes et favorise le travail de groupes.

Et à part des déclarations d'élèves bien vagues, dispose-t-on d'études scientifiques prouvant l'apport pédagogiques de ces supports coûteux que l'on déploie à grande vitesse ?

La satisfaction des enseignants s’articule par ordre de préférence autour de l’accès aux ressources documentaires sans s’authentifier chaque fois, au travail entre collègues facilité, à la valorisation et la lisibilité du travail au sein de l’établissement et à l’extérieur. Le lien avec les parents est également favorisé.

"faciliter", "valoriser", "rendre lisible", "favoriser" : autant d'apports, si l'on considère qu'il s'agit bien d'apports, qui ne sont donc que secondaires... Un professeur qui voit ses collègues et reçoit les parents régulièrement fait aussi bien son travail, voire mieux.

L’ENT, malgré ses défauts, est plébiscité par les utilisateurs.

Sur quelle base statistique, cette affirmation ?

Les parents de la FCPE s’interrogent : en quoi et comment les effets dans l’école de la troisième révolution industrielle...

"industrielle" ? :shock:

..apportent-ils une dimension démocratique et républicaine ?

La question n'est pas du tout orientée.

Les priorités attendues de l’école qu’elle apprenne aux élèves à se servir de l’ordinateur et d’Internet, à en maîtriser les usages, qu’il y ait une véritable éducation à l’image et à la communication ; que l’école permette à tous d’accéder à des ressources documentaires pour grandir, s’émanciper, s’autonomiser.

Les élèves n'attendent pas les ENT pour se servir de l'ordinateur et d'internet ou accéder à des ressources documentaires. Il y a de grandes chances pour qu'ils n'aient pour ces "machins" administratifs d'un autre âge que peu d'intérêt.

Quant aux parents, ceux qui sont connectés apprécient de recevoir des infos (enfin !) sur l’école et sur leur enfant.

Car il est aujourd'hui inacceptable d'être déconnecté de ses enfants pendant la journée.

Pour les usagers du CNED, la satisfaction est évidemment à son comble, puisque l’ENT leur permet de se sentir appartenir à une communauté d’acteurs. Ici, ce n’est pas la continuité de l’établissement, c’est l’établissement lui-même qui devient accessible. Parmi les usages plébiscités, ce sont les forums entre étudiants, particulièrement et paradoxalement pour les prépas concours, suivent les échanges avec les parents pour le suivi de la scolarité, les échanges dans la communauté enseignante, puis l’utilisation des outils au service des communautés.

Ce qui est certainement valable pour le CNED ne l'est pas pour l'école. Cette référence récurrente est consternante.

Comme on s’en doutait, il est difficile de parler de plaisir à propos de l’utilisation de cet outil...

On l'aurait presque oublié, le plaisir du titre...

...alors que le colloque scientifique...

Ludovia est un "colloque scientifique" ? :lol:

... nous confirme qu’il peut y avoir une vraie sensation de plaisir à manipuler les outils nomades comme le téléphone (vrai doudou), les tablettes tactiles (plaisir sensori-moteur), et un vrai abandon dans un plaisir intense à jouer en ligne (flow). Ici, dans un cadre contraint, constater une certaine satisfaction des utilisateurs est déjà très positif.

:o

Nous aurions dû commencer par la fin...
10 Sep 2012 11:51
A lire sur le "Café Pédagogique", cet expresso de Jean-Michel Le Baut du 10/09/12 : "J’ai visité la salle de classe du futur" .

J’ai visité la salle de classe du futur

Et si, à l’ère du numérique, le débat sur l’éducation devait s’intéresser autant à l’espace (la nécessaire reconfiguration des salles de cours et des établissements) qu’au temps (la question, récurrente, des rythmes scolaires) ? Visiter, dans les bureaux d’European Schoolnet situés au centre de Bruxelles, le « Laboratoire de la Classe du Futur » est une expérience passionnante, presque grisante. Non parce qu’il s’agirait d’un voyage, extatique, dans l’avenir (nulle science-fiction ici, nulle machine d’anticipation), mais bien parce qu’il s’agit d’un voyage, instructif, dans les apprentissages (les outils et objets présentés existent déjà, il s’agit d’inventer les modes de travail qui vont avec). Non parce que le lieu met au centre la technologie (contrairement à certains salons, où les entreprises innovantes du secteur viennent exposer et vendre leurs nouveautés), mais bien parce qu’il est organisé autour de la pédagogie (la pièce, unique, est structurée en plusieurs espaces : « Rechercher », « Créer », « Echanger », « Présenter », « Interagir », « Développer »).

Ce laboratoire européen de l’éducation du XXIèle siècle montre concrètement et clairement combien la révolution en cours, simultanément technologique et pédagogique, soulève des questions architecturales. Via leur quotidien numérique, les élèves inventent aujourd’hui de nouveaux rapports aux savoirs, aux autres, à eux-mêmes … Dans ces conditions, c’est se condamner à l’échec et les condamner à l’ennui que de les obliger, comme cela se fait si souvent encore, à rester passivement assis sur des chaises à écouter le professeur (fût-il charismatique) et regarder le tableau (fût-il numérique). Dans ces conditions, c’est aussi rester en-deçà des enjeux que d’entasser une quinzaine d’ordinateurs dans une salle de l’établissement (dite « informatique » ou « multimédia ») que quelques enseignants se disputeront pour de rares séances de travail hebdomadaires. Dans un récent article, André Roux rêve la classe idéale comme « un aménagement qui faciliterait l’échange, la rencontre, qui permettrait de débattre, de comparer, d’argumenter. C’est un environnement modulaire qui serait conçu pour une reconfiguration instantanée de l’espace de travail. C’est aussi un lieu où il serait possible d’utiliser les technologies sans problème, qui offrirait un accès Internet sans fil rapide et performant, et où l’on encouragerait les élèves à apporter leur propre appareil mobile. » Le numérique nous oblige à modifier l’architecture des lieux et des apprentissages pour favoriser l’horizontalité et l’ouverture. C’est ainsi toute la grammaire de l’enseignement qui grâce à lui doit et peut être repensée : faire de l’élève un vrai sujet dans sa formation, mettre au centre les verbes plus que les noms (comme le rappelait Mark Presky et comme le montre la structure du « Future Classroom Lab »), considérer qu’un complément de moyen (par exemple un ordinateur, une tablette, un enregistreur MP3 …) est aussi un complément de manière (une autre façon d’apprendre) et un complément de lieu (une situation, dans la classe et dans le monde), se souvenir qu’un complément d’attribution est aussi un complément de but (il faut donner aux apprentissages un destinataire et un sens)…

Le « Laboratoire de la Classe du Futur » invite aussi chaque enseignant à se demander quels usages dans sa matière il pourrait faire des différents outils mis à sa disposition. Le lieu interpelle en particulier le professeur de français, sans doute un peu perdu dans cette civilisation post-Gutenberg : il devient ici encore plus clair qu’il ne faut plus enfermer la littérature dans les livres, qu’elle doit cesser d’être un objet d’étude pour devenir une pratique, que le numérique permet de développer des compétences linguistiques et culturelles pour peu qu’on mette en place des pédagogies actives, créatives, collaboratives. Ce qui est en cause d’ailleurs, ce n’est pas simplement le mode d’appropriation des savoirs : les savoirs eux-mêmes sont transformés et la littérature n’y échappe pas. On citera, parce qu’elles peuvent parler aux professeurs autant qu’aux auteurs, les stimulantes réflexions de Laurent Margantin sur l’écriture-web. Le texte, souligne-t-il, est métamorphosé notamment par la possibilité d’y inclure par exemple des liens (« dans la page même de l’écriture personnelle, liens qui sont un moyen de connecter sa propre pratique à celle d’autres auteurs, et même un signe que, malgré la solitude de celui qui écrit, l’amitié joue très souvent un rôle dans l’activité littéraire. ») et des images (« dans l’écriture-web, l’usage de la photographie est quasi naturel. La photo n’est pas une illustration du texte, elle est en vérité à l’origine de celui-ci. Elle relie l’écriture au réel (qui peut prendre une dimension fantastique), elle dévoile une profondeur de champ que l’auteur rêve d’atteindre également par le langage »).

Et si, à l’ère du numérique, par delà la profondeur de temps (la connaissance du passé), l’enjeu, la chance à saisir même, était pour le pédagogue d’offrir aussi aux élèves ce que Laurent Margantin envisage comme une spécificité de l’écriture-web : « un approfondissement de l’espace » ?

Jean-Michel Le Baut

10 Sep 2012 11:54
Ma phrase favorite est cette parenthèse incidente qui en dit pourtant si long :

les outils et objets présentés existent déjà, il s’agit d’inventer les modes de travail qui vont avec.

Quel extraordinaire outil que celui qui a été inventé avant même son usage ou sa nécessité ! :mrgreen:

Cette autre phrase le confirme naïvement ]Le « Laboratoire de la Classe du Futur » invite aussi chaque enseignant à se demander quels usages dans sa matière il pourrait faire des différents outils mis à sa disposition.[/quote]
Il faut donc trouver un usage à l'outil... :scr

Où l'on voit - pour la énième fois - qu'avec les TICE l'outil prime sur l'enseignement. Voilà un bel exemple de fascination béate pour le numérique.

Dans ces conditions, c’est aussi rester en-deçà des enjeux que d’entasser une quinzaine d’ordinateurs dans une salle de l’établissement (dite « informatique » ou « multimédia ») que quelques enseignants se disputeront pour de rares séances de travail hebdomadaires.

C'était pourtant le crédo numérique d'il y a quelques années. Ça va vite, ces petites révolutions-là. :mrgreen:

C’est ainsi toute la grammaire de l’enseignement qui grâce à lui doit et peut être repensée : faire de l’élève un vrai sujet dans sa formation, mettre au centre les verbes plus que les noms (comme le rappelait Mark Presky et comme le montre la structure du « Future Classroom Lab »), considérer qu’un complément de moyen (par exemple un ordinateur, une tablette, un enregistreur MP3 …) est aussi un complément de manière (une autre façon d’apprendre) et un complément de lieu (une situation, dans la classe et dans le monde), se souvenir qu’un complément d’attribution est aussi un complément de but (il faut donner aux apprentissages un destinataire et un sens)…

Quelle belle métaphore filée : j'en suis tout convaincu !

Le lieu interpelle en particulier le professeur de français, sans doute un peu perdu dans cette civilisation post-Gutenberg : il devient ici encore plus clair qu’il ne faut plus enfermer la littérature dans les livres...

C'est vrai quoi, les vilains livres qu'il faut lire longuement emprisonnent la littérature : libérons-la à coup de Ctrl+F et de liens hypertextes !

...qu’elle doit cesser d’être un objet d’étude pour devenir une pratique...

Pratiquer la littérature ? C'est-à-dire renoncer à lire et étudier les écrivains et devenir écrivain soi-même ? :scr

...que le numérique permet de développer des compétences linguistiques et culturelles pour peu qu’on mette en place des pédagogies actives, créatives, collaboratives.

Sur quelles études est fondé cet enthousiasmant constat ?

On citera, parce qu’elles peuvent parler aux professeurs autant qu’aux auteurs, les stimulantes réflexions de Laurent Margantin sur l’écriture-web. Le texte, souligne-t-il, est métamorphosé notamment par la possibilité d’y inclure par exemple des liens (« dans la page même de l’écriture personnelle, liens qui sont un moyen de connecter sa propre pratique à celle d’autres auteurs, et même un signe que, malgré la solitude de celui qui écrit, l’amitié joue très souvent un rôle dans l’activité littéraire. ») et des images (« dans l’écriture-web, l’usage de la photographie est quasi naturel. La photo n’est pas une illustration du texte, elle est en vérité à l’origine de celui-ci. Elle relie l’écriture au réel (qui peut prendre une dimension fantastique), elle dévoile une profondeur de champ que l’auteur rêve d’atteindre également par le langage »).

Oui enfin tout ça pour dire qu'on peut coller des photos et des liens... :roll:
03 Oct 2012 07:34
Nouvelle livraison autour du ludo-éducatif aujourd'hui sur le "Café Pédagogique".

1) "Les jeux sérieux ont-ils un avenir à l'école ?"


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2) "Des jeux sérieux pour le lycée"


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A consulter également, ce dossier : "Enseigner avec le jeu" .
03 Oct 2012 07:34
Commentaires à venir.
03 Oct 2012 08:20
Ce qui trouble l'analyse c'est que malgré toutes les mises à distances du monde académique, l'univers du jeu qui environne les jeunes prouve qu'ils sont capables de "faire des efforts" de "se concentrer" de "travailler en équipe". Quelle condescendance !
Cela dit, si l'auteur de ce billet craint réellement pour les "efforts" et le "travail en équipe" de ses ouailles (s'il en a), je lui recommanderais vivement une petite visite du côté de leur compte FaceBo*k ou Twit*er !
10 Oct 2012 23:55
A lire sur le "Café pédagogique" du 10/10/12 cet article curieux : "Royaume-Uni : Comment les conservateurs n'auront pas la peau des TICE" .


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15 Oct 2012 10:30
Un énième expresso pro-numérique dans le "Café Pédagogique" du 8/10/12 : "Forum : Les Tice pour la réussite de tous, oui mais à quelles conditions ?"


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15 Oct 2012 10:50
Forum : Les Tice pour la réussite de tous, oui mais à quelles conditions ?

Telle la poudre de perlimpinpin dans une formule magique, les Tice sont-elles investies du pouvoir de transformer à elles seules l’enseignement ?

Le discours magique, concernant le numérique, est pourtant celui qu'on entend le plus . Et les voix les plus sceptiques - dont la mienne - sont inaudibles dans l'EN.

L’atelier « les Tice pour la réussite de tous » a rebattu dans ses échanges les cartes du changement, pour en tirer les cartes maitresses, celles qu’il faut redessiner et biseauter.

Titre d'atelier ambigu, qui présuppose que les TICE ou bien peuvent contribuer ou bien peuvent assurer "la réussite de tous". Et qui, en n'évoquant que le numérique institutionnel, oublie - bien entendu, c'est maintenant une habitude - le numérique sauvage, dont les bénéfices sont - eux - plus que douteux.

D’un constat apparemment partagé sur les effets bénéfiques des Tice sur la démocratisation de l’école...

Ces ateliers de la refondation ont donné d'étranges "constats partagés", comme celui sur le socle de compétence... Pour ma part, je considère les TICE comme une des plus entraves à la démocratisation de l'école. :spider:

...naissent des divergences sur les conditions mêmes d’initiation et de diffusion des pratiques. Développer l’usage des Tice nécessite la mise à disposition de matériels. Oui mais comment ? Est-ce uniquement à la collectivité locale de s’en charger ? Doit-elle le faire à partir d’un projet déposé par une équipe, une école ?

Voilà qui s'est rarement vu. L'inverse est plutôt la règle : les collectivités équipent des établissement qui n'en voient pas ou peu l'utilité.

Pour les tablettes ou les portables, est ce sous forme de prêt, d’achat ? Derrière ces questions apparemment triviales, se cachent des préoccupations profondes sur la gouvernance et le financement du développement des Tice.

"Profondes" mais sur la forme uniquement.

Présentée lors de l’atelier, la Ticothèque créée par le conseil général du Morbihan met à disposition à la demande des enseignants des équipements complémentaires, tablettes, tableau interactif, matériel d’EXAO… . Le CRDP de l’Académie de Nice propose un dispositif du même type, un « Learning center » mobile composé nous dit sa directrice. L’un est financé par le Conseil Général, l’autre par l’Etat mais la finalité est la même : mettre à disposition un équipement pour outiller les projets pédagogiques.

Bizarre d'"outiller des projets pédagogique" (ah ! ce novlangue pédagogique me surprendra toujours) sans savoir quels ils sont. En même temps voilà un bon résumé de ce qu'est un "projet pédagogique".

A la question de « qui met à disposition » se greffent deux questions subsidiaires. Tout d’abord, on se demande à qui fournit on les équipements : à l’établissement, à la classe, à l’enseignant, à la famille, à l’élève ? Les pratiques divergent selon les collectivités et induisent ainsi des inégalités territoriales.

C'est inadmissible que Kevin ait un iPad 1 quand Jean-Arnaud a un iPad 3.

Dommage que cette question des "inégalités territoriales" ne porte pas sur les effectifs d'enseignants ou de surveillants. On a les débats qu'on mérite.

Alors, on se demande comment réduire ces inégalités. Doit-on repenser les répartitions d’attribution et faire des CRDP des agences co-pilotées par l’Etat et les collectivités territoriales chargées de l’équipement des établissements ?

Grave problème. Pour lutter contre les inégalités territoriales, il faut donc plus d'étatisme centralisé et donc encore moins (si c'est possible) de consultation des premiers concernés, les enseignants. On fournit l'équipement, trouvez le projet pédagogique qui va avec.

Doit-on mettre en place un système de péréquation avec une régulation au niveau nationale. L’acte III de la décentralisation clarifiera sans doute les choses, il restera à définir le cadre technique d’une politique d’équipement gommant les inégalités entre les territoires. On n’apprend pas pareil à Roubaix ou à Mont de Marsan, à Quillan ou à Vannes, cette différence ne pourra être totalement gommée mais pour une véritable école démocratique, elle devra s’estomper.

Des tablettes pour tous !

Respecter les différences nées du contexte et des pratiques locales tout en garantissant un accès au savoir identique pour tous, la conjugaison de la refondation et de l’acte III de la décentralisation ne sera pas de trop pour définir les moyens d’atteindre cet objectif.

Ou comment ménager la chèvre et le chou au moins dans une jolie phrase.

Lorsque l’école, la classe ou les élèves bénéficient de l’équipement, comment faire pour développer les usages ?

Voilà qui trahit bien la philosophie générale : l'équipement d'abord, les usages ensuite.

Un certain consensus se dégage autour d’un accompagnement de proximité en fonction des projets et des besoins plutôt qu’une formation ponctuelle, un accompagnement par les usages que Bertrand Formet met en œuvre dans le Jura en tant que conseiller Tice. Il va même plus loin dans les propositions qu’il émet lors de l’atelier : il suggère que cet accompagnement de proximité s’enrichisse des apports de chercheurs. Pourquoi ne pas mettre en place aussi une équipe de scientifiques au niveau de l’Académie pour accompagner les enseignants ? Développer les usages pédagogiques avec les Tice amène des interrogations sur les pratiques, l’accès aux contenus, les méthodes d’apprentissage, des interrogations qui débordent la technique et nécessitent un autre éclairage, une prise de recul mobilisant différentes disciplines scientifiques.

Vive l'expérimentation pédagogique !

La classe est équipée, l’enseignant accompagné, maintenant se pose la question des outils et des usages. Peut on utiliser des outils « commerciaux » doit-on former en s’appuyant sur des réseaux sociaux ou des moteurs de recherche développés par des sociétés loin d’être philanthropiques.

Je suis ravi que la question soit posée !

Certains disent non de crainte que les données et images créées, mises en ligne en classe deviennent propriété de ces sociétés. Et bien si justement disent d’autres, l’usage de ces outils encadré par un enseignant permet une éducation à l’image, vectrice de bonnes pratiques.

De bonnes pratiques pour "ces sociétés" ? :mrgreen:

Les élèves utilisent les réseaux sociaux chez eux, parfois sans prendre les précautions de base, il vaut mieux leur apprendre pour les préserver des dangers et utiliser à bon escient les potentialités de ces outils.

Et à devenir de bons petits consommateurs et citoyens narcissiques.

Une troisième voie se dégage de l’atelier : pourquoi pas des usages en classe mais ce n’est pas à l’institution, à l’Etat de prescrire l’utilisation d’outils commerciaux dans la classe. Autrement dit, une éducation aux médias est nécessaire mais le choix des outils doit rester dans la sphère de la liberté pédagogique de l’enseignant.

L'atelier est trop bon ! :fur

Bref, chacun fait ce qui lui plaît. Voilà une réflexion de fond sur les usages du numérique.

Plus largement, utiliser les Tice, éduquer au média suppose un bon niveau de connaissances du cadre juridique. Une formation s’impose là aussi.

Savoir que Facebook est interdit avant treize ans, par exemple.

Egalité d’accès aux équipements, un accompagnement aux usages de proximité, liberté pédagogique dans les limites du cadre légal, les trois éléments débattus lors de l’atelier ont montré les divergences d’appréciation sur la répartition des rôles et les différents outils utilisables. « Avec ce sujet, on tombe facilement dans le manichéisme » nous disait un participant. « Ringards » contre « Inconscients », nous aurions pu craindre une pluie d’invective, un tombereau de paroles définitives.

Je me classe volontiers dans les "ringards". C'est vrai quoi, enseigner la littérature et faire lire les élèves, c'est d'un obsolète.

Et non, je me permets de contredire ce participant en constatant la diversité des arguments proposés, opposés mais qui dessine toutefois des pistes. Utiliser les Tice pour la réussite de tous nécessite une régulation nationale sur les moyens, un accompagnement de proximité et une sphère de liberté pour construire projets d’établissement et de classe.

Toutes choses qui sont donc contradictoires et prometteuses d'une belle gabegie numérique, déjà constatée par les acteurs locaux . :scratch:
08 Nov 2012 09:04
A lire sur le "Café Pédagogique" du 25/10/12 : "Espaces Numériques de Travail, le point de vue enseignant" .


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08 Nov 2012 09:59
Quelques observations décousues.

Une unanimité s’est dégagée pour constater (et parfois déplorer) l’extrême diversité des situations d’une académie ou d’un département à l’autre : « Il existe un multitude de plateformes ENT. L'explosion de la demande de la part des collectivités locales a fait pulluler les offres » [C de la Bruyère] « Les situations sont très variables d'une académie à l'autre. Du côté de Reims comme en Auvergne et sans doute ailleurs, la situation semble largement positive. Reste à savoir combien de collègues utilisent l'outil. [B Modica] Il est difficile de faire réellement le point sur les déploiements d’ENT.

Voilà qui confirme un peu ce que pense des ENT déployés actuellement dans la précipitation et la confusion : "Ma petite ENTreprise" .

« Les ENT ne sont ni une révolution, ni une surcharge de travail. A mon avis, ils arrivent un peu tard sur le marché. Dans leur aspect partage de données et communication, ils auraient pu constituer une révolution il y a quelques années. Mais depuis le web 2.0 et les réseaux sociaux se sont depuis développés et remplissent déjà très bien cette fonction. Dans leur aspect organisation, cahier de texte, idem, d'autres outils préexistaient déjà. Mais les ENT présentent l'avantage de concentrer sur une seule et même plateforme tous ces outils et c'est ce qui fait leur intérêt. Dans mon académie les collectivités se sont même alliées pour proposer un même ENT du collège jusqu'au lycée. »

Je déplore depuis le début ce développement anarchique.

Effectivement il y a fort à parier que les réseaux commersociaux risquent d'entraver le développement des ENt mais nul doute que certains ENT sauront développer des passerelles avec les réseaux des élèves, du type : "Reçois tes derniers résultats sur Facebook" ou bien "Affiche sur ton mur Facebook la date de ton conseil de classe". :mrgreen:

Une transformation du métier ? En bien ? En mal ?

· « Je me pose aussi la question du flicage grandissant de notre travail, de la volonté de nous imposer une disponibilité 24 heures sur 24 h (nous n'avons pas de connexion dans les salles par exemple, donc obligation de remplir le cahier le soir !) mais je crois que c'est un autre sujet … »

Eh bien moi je ne crois pas !

ENT : produit du marché ou briques libres ?

· « déployé à l'échelle d'une académie (plus de 400 000 comptes pour l'Auvergne) seule une solution professionnelle est envisageable, même pas relevant de services rectoraux à mon sens. »

· « les ENT sont une source de profit pour l'industrie du logiciel. Les coûts pour chaque ENT se chiffrent en centaines de milliers d'euros avec des mises à jour continuelles […] La solution libre LCS présentée semble tout aussi performante que les ENT pour intégrer ce beau monde... mais pour beaucoup moins cher et sans avoir recours à des entreprises privées qui ont trouvé avec l'ENT une poule aux oeufs bien dorés. »

Eh oui !

ENT et collectivités : effets d’annonce ? Gabegie ? Politique éducative ?

· « Cela conduit à se pencher sur une question pour moi vitale: qu'est-ce qui justifie vraiment les sommes dépensées? On parle de centaines de milliers d'euros, peut-être plus. Allons-nous, contribuables, continuer à alimenter ce puit qui peut être sans fond, et nous, enseignants, à justifier ces dépenses. N'y a-t-il pas d'autres outils ? »

Il s'agit plutôt de dizaines de millions d'euros, d'après mon propre chiffrage.

La question des contenus

· « totalement d'accord sur le fait qu'il faut savoir qui met quoi, et à quel prix »

· « Il faut donc se préocuper de mettre du contenu dans cette jolie carrosserie qu'est l'ENT: manuels numériques peut-être, encyclopédie en ligne (Universalis par exemple), sélections d'œuvres et de fragments tombés dans le domaine public, dictionnaires... »

Ces considérations dépassent largement les possibilités techniques et financières des ENT déployés localement, sauf s'il y a enfin initiative nationale.

Quid de la fracture numérique ?

· « encore plus important, est-ce qu'on est bien certain que tous les problèmes de "fracture numérique" sont résolus? Famille sans ordinateur, bas débit, coût prohibitif des impressions à jet d'encre. Est-ce que vraiment les établissements proposent des ordi. en libre service en nombre suffisant pour qu'aucun élève ne soit pénalisé à cause de l'utilisation large de l'ENT ? »

Parlons plutôt de smartphones concernant les élèves ! Educ-Horus, dans sa grande proactivité, a même développé une application pour iPhone...

Des témoignages

Nadine Bouette, académie de Clermont

Voici ce que je fais avec l'ENT (mais je n'utilise pas toutes les fonctionnalités) :

• je peux réserver les salles équipées (très pratique pour la salle info, salle équipée de vidéo...), je peux consulter les edt des collègues et classes (utile pour déplacer une heure de cours ou bosser avec un collègue), rentrer les notes et bulletins, et cahier de texte numérique - un espace collaboratif HG me permet de déposer des docs (demande de matériel...) utile à l'ensemble de l'équipe.

Tout ceci est plutôt un vrai progrès pratique (dans la mesure où l'ENT est ergonomique, personnalisable et surtout fonctionnel, ce qui n'est pas le cas de tous, loin de là...). Cf www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.php?f=38&t=243&p=1121

une messagerie pour les collègues et élèves, direction (plus de papier dans les casiers) - une page d'accueil personnalisable (signet...)

Ça n'est forcément un progrès, tant du point de vue ergonomique que du point de vue confidentialité.

Dominique Chathuant, académie de Reims

J'utilise depuis 10 ans dans mon lycée la plate-forme ENT Claroline. Elle est distincte de profnotes (agenda, cahier de texte, notes) et ne nous oblige pas à une adresse courriel. L'ENT me permet

Dans la fonction document (stockage) :

· de récupérer les images du cours (cartes, docs divers, plan, chrono, liste des termes -clefs), notamment en euro avec Churchill, FDR, JFK ou MLK en mp3.

· de récupérer liens et lectures d'approfondissement, etc.

· pour les secondes, de voir avant le premier contrôle le PDF de celui de l'année dernière

· Pour le DS, la liste des bourdes à ne pas commettre (systématiquement en police barrées), liste PDF des fautes d'orthographe, de style ou de syntaxe.

Tout ceci s'offre comme des possibilités supplémentaires offertes aux élèves, dont certaines assez intéressantes même si la question de l'addiction aux écrans n'est jamais posée. En revanche les élèves faibles et démotivés ne consultent pas davantage ces documents que leur cours ou leur manuel...

Du même ordre pour ne plus perdre de temps avec le cahier numérique, je prépare mes cours en HTML (logiciel Seamonkey), je les envoie sur mon site perso et je complète l'ENT par copier-coller ce qui m'évite les interminables chargements de fichiers.

Et encore : pour éviter à chaque cours de démarrer un ordinateur, de rentrer le code du réseau, de rentrer le code de l'ENT, de naviguer dans les menus et enfin avoir la liste d'appel, j'ai placé dans un lieu stratégique une borne WiFi et je viens avec un portable : 4 minutes de gagnées par cours!

Un exemple d'ENT pas si ergonomique et fonctionnel.
08 Nov 2012 12:57
En résumé : l'école britannique s'écroule, mais tant que les TICE restent à leur place, tout va bien.
08 Nov 2012 12:59
A lire parallèlement sur "ActuaLitté" (8/11/12) : "Royaume-Uni : les bibliothèques n'ont pas un bel avenir" .

Extrait ]Au Royaume-Uni, un récent rapport, intitulé Culture, Media and Sport Committee – Third Report (Library Closures), affiche une baisse inquiétante du nombre de personnes qui fréquente les bibliothèques. Et beaucoup de ces établissements doivent aujourd'hui être « sauvés ».
Le Royaume-Uni a connu, ces trois dernières années, une sorte de bataille rangée entre les conseillers qui souhaitaient « rationaliser » le service des bibliothèques en fermant les petites pour soutenir les grandes, suite au budget coupé, et les militants défenseurs de tous ces établissement culturels et sociaux.[/quote]
21 Nov 2012 19:31 - 28 Juil 2015 17:45
Les humanités numériques a été créé par Loys
Dans le "Café Pédagogique" ces deux premiers articles :
- PNF Lettres : A la recherche des humanités nouvelles (20/11/12)

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- "PNF Lettres : 2 - Le jour où la littérature numérique s'incarna" (21/11/12)

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Et sur le site "Le rendez-vous des lettres" du PNF :

En 2012, il s’est agi de faire percevoir le devenir de l’œuvre au fil de l’écriture numérique. Entre mobilité et fragmentation, l’œuvre ne risque-t-elle pas de se perdre sur le web ? Assiste-t-on au contraire à l’émergence de nouvelles « humanités numériques » ? En effet, si les compétences requises pour ces nouvelles « littératies » supposent des apprentissages d’un type inédit, la culture numérique s’ancre aussi dans notre patrimoine humaniste. Les débats ont porté sur les défis posés à la création littéraire et aux arts numériques, qui oscillent entre héritage, contraintes et renouvellement des formes. « Écrire web », c’est en quelque sorte réinventer la littérature d’aujourd’hui.

21 Nov 2012 19:32
Réponse de Loys sur le sujet Les humanités numériques
Commentaires à venir
26 Nov 2012 12:13
Réponse de Loys sur le sujet Écrans et résultats scolaires
Le "Café Pédagogique" de ce jour nous signale cette étude :

Les TICE peuvent-elles venir au secours de la numératie ? Selon une étude de l'université de Durham, l'application Number Net, développée pour une table interactive, a un effet positif sur les résultats des écoliers. Avec elle la moitié des enfants ont amélioré leur sort en maths et seulement 16% pour ceux qui travaillaient avec un bloc papier. La table permettrait d'apprendre en groupe.

L'étude

26 Déc 2012 14:43 - 11 Nov 2014 17:07
Réponse de Loys sur le sujet Écrans et résultats scolaires

Le "Café Pédagogique" de ce jour nous signale cette étude :

Première remarque d'importance : l'étude est publiée par l'ISLS ("The International Society of the Learning Sciences") sponsorisée notamment par "the International Journal of Computer Support for Collaborative Learning (IJCSCL)" et par "the International Conference on Computer-Supported Collaborative Learning (CSCL)", elle-même sponsorisée en 2011 par ASTRI ("The Hong Kong Applied Science and Technology Research Institute (ASTRI)") ou SUNNY Interactive, une agence web de publicité et de marketing ou BEA.
Un gage d'objectivité et d'impartialité scientifique, donc.
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