Comment libérer votre cerveau : @IdrissAberkane nous donne le mode d’emploi dans #LePoint de la semaine… twitter.com/i/web/status/7…
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[LVM] "Idriss Aberkane : les neurosciences sans confiance"
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Vous pouvez commenter ici le billet "Idriss Aberkane : les neurosciences sans confiance - Postures/impostures contre l'école" du 27/10/16 (billet réintitulé le 6/11/17).
Version abrégée sur "Marianne" : www.marianne.net/luttedesclasses/idriss-...ecole-100247504.html
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Dans le "Café pédagogique" :
03/2008 www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclas...nIdrissAberkane.aspx
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]" Notre cerveau est conçu pour l'action". Entretien Idriss Aberkane
Par François Jarraud
Et si le principal apport du jeu vidéo c'était ce qu'il nous apprend sur le fonctionnement du cerveau ? Idriss Aberkane enseigne les maths en s'appuyant sur des jeux populaires. Il nous explique pourquoi le jeu vidéo peut être un bon support d'enseignement.
Starcraft, Final Fantasy sont des jeux vidéo bien connus des jeunes. Vous avez réussi à en faire des outils d'enseignement des maths. Pour vous les jeux vidéo peuvent faciliter l'enseignement des maths. Pourtant les maths c'est très sérieux, très organisé…
Utiliser un jeu vidéo est aussi une tâche complexe. Le jeu peut mobiliser et développer d’importantes compétences attentionnelles[1]. Il faut voir, aussi, comment les joueurs professionnels se préparent… La notion même de joueur professionnel marque cette transition psychologique remarquable entre jeux et travail, plaisir et devoir. Ma thèse c'est que le jeu – dans un cadre précis - peut permettre une approche des maths différente, affective, cognitive, et notamment kinesthésique.
David Hilbert a dit « les mathématiques sont un jeu qu’on exerce selon des règles simples, en manipulant des symboles et des concepts », et justement ce jeu est un jeu de pensée, d’intuition, de paris… Je veux aller au-delà de l’ancienne conception constructiviste, pour qui l’activité mathématique n’est qu’un langage manipulant des symboles. Cette conception a été éprouvée par des travaux récents comme ceux d’Elizabeth Spelke (Harvard) et Stanislas Dehaene (Collège de France) qui démontrent qu'il existe un sens du nombre chez le petit enfant qui ne maîtrise pas encore le langage. Mieux : ce sens existe chez l’animal. Le langage n’est qu’une fenêtre, certes remarquable, sur le cerveau. Mais tout n’entre et ne sort pas seulement par elle.
Pourtant toute une école, par exemple Bentolila, nous explique que c'est le langage, la grammaire qui créent la pensée…
Le langage ne peut plus être considéré comme la seule fonction cognitive dite « supérieure ».
Alain Berthoz (Collège de France), qui est un expert mondial de la physiologie de la perception et de l’action, nous rappelle qu’il existe très concrètement un « sens du mouvement » qui est impliqué de façon critique dans notre compréhension du monde. Il faut voir, comme un peu chez Bergson, l’esprit dans sa dimension préhensive. [2]
Ricardo Nemirovsky (San Diego State University) a développé une application concrète pour l'enseignement des maths, que Domingo Paola (CIEAEM) a utilisé avec un grand succès. Il a montré l'importance de la kinesthésie pour l'enseignement des maths en utilisant des outils simples de tracé de fonctions qui utilisent les déplacements du corps.
Stanislas Dehaene, lui, nous parle d’un « sens du nombre », une vraie intuition du nombre qui précède le langage.
Les sciences cognitives modernes bousculent la philosophie analytique, celle de Wittgenstein qui disait "les limites de mon langage sont les limites de mon monde". L'idée que la pensée est une émanation du langage est maintenant désuète. Toutes les pensées ne sont pas verbalisables. C'est d'ailleurs ce que disait Rivarol : "quelqu’un qui parle est quelqu’un qui pense tout haut". Gide, lui, parlait de « phosphorescences de l’esprit ». Cependant le langage est notre modalité préférée pour transmettre l’information, et c’est pratiquement la seule dans l’enseignement actuel.
Il vaut donc mieux être capable de verbaliser un maximum de ses pensées (non pas pour soi-même mais au fond pour les autres…) et il vrai que la syntaxe est critique pour développer un raisonnement. En fait, il y a une interaction entre pensée et langage, et on sait aussi que la langue a une influence sur la pensée et le « mode de penser »[3], sans les construire toutefois. Le lien entre pensée et langage n’est pas linéaire.
C'est-à-dire que le cerveau peut penser sans langage ?
Les « Pensées » de Pascal sont verbalisées, la philosophie de Bergson aussi. Mais par pensée il faut entendre beaucoup plus que réflexion : il y aussi l’image mentale, par exemple un souvenir visuel, qui n’est pas forcément verbale. J’aime cette intuition (verbalisée d’ailleurs) de Merleau-Ponty : "la vision est une palpation du regard".
Le positivisme logique a pu amener à voir le cerveau comme un ordinateur, c'est-à-dire un système de règles basé sur des axiomes formels. Mais le cerveau semble bien plus analogique que « catalogique », il excelle dans la reconnaissance des formes mais reste très lent en calcul symbolique. Il est très mauvais à restituer verbalement ce qu’il fait, il ne sait pas bien exprimer son propre fonctionnement. D’ailleurs sans ça, les sciences cognitives seraient triviales car tout un chacun saurait détailler son fonctionnement cérébral. C’est bien loin d’être le cas.
Quand Paul Broca a découvert l’aire cérébrale critique dans le langage articulé qui porte maintenant son nom, il a observé un patient aphasique mais pas stupide et surtout pas dénué d’imagination. L’aphasie n’est pas une absence de pensée. Quelqu'un chez qui tous les centres connus du langage sont détruits continue à penser, même si sa pensée n’est pas laissée intacte, et qu’il ne peut plus l'exprimer par le langage.
Ce qu’il faut noter c’est qu'on peut maîtriser un concept sans savoir le verbaliser, ce qui nuance l’idée de Boileau « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ». On peut compter sans savoir parler. On peut acquérir des savoir-faire qu'on serait bien en peine de verbaliser. Mais l’éducation actuelle ignore beaucoup les capacités non verbales. Cela vient d’une certaine tradition, qui a fait ses preuves par le passé, mais qu’il est temps d’élargir.
Verbal et non verbal sont en synergie, c’est donc rendre un service très appréciable au verbal que d’attirer l’attention sur le non verbal.
Peut-on mettre en évidence dans le jeu vidéo d'autres éléments qui trouvent sens grâce aux sciences cognitives ?
Le jeu sollicite la mémoire à long terme d'une façon remarquable. Par exemple on a pu constater que dix ans après avoir joué à Super Mario 64 les gens se rappellent encore très exactement l'organisation spatiale de ce jeu en 3D. Ce que nous disent les sciences cognitives, par exemple les brillants travaux d’Olivier Houdé (Paris 5), c'est l'importance de la mémoire épisodique, dans l’apprentissage. Le jeu l'utilise, ce que fait rarement l'enseignement. Par exemple, dans le jeu, les informations sont spatialisées. Je pense que l'enseignement gagnerait à l'utiliser aussi, par exemple avec des cartes mentales ou en demandant aux élèves d'organiser leurs connaissances dans des espaces : c'est ce que font, par exemple, les calculateurs prodiges. Ils s'entraînent énormément et disposent des séquences de calcul types dans une pièce. C'est cette mémoire de l'espace qui leur permet de trouver mais aussi d’exprimer rapidement les solutions. Disons pour simplifier que la vision et la kinesthésie permettent de traiter beaucoup plus d'informations, comme une connexion à très haut débit, le langage c'est une connexion très limitée.
Les jeux jouent aussi sur la modularité de l'esprit. Ils demandent de mener de nombreuses taches en parallèle. Ils utilisent ainsi une capacité du cerveau, très étudiée par Dehaene, à utiliser des circuits différents et des fonctions indépendantes de façon à traiter beaucoup d'information sans fatigue. Le même travail fait en linéaire dans la mémoire de travail demande beaucoup trop d'effort et est très démotivant. Le jeu fait coopérer plusieurs voies au lieu d'utiliser la seule bande passante du langage, qui sature rapidement.
Un autre apport des jeux vidéo c'est de faire appel à la motivation, qu’ils stimulent fortement (d’où leurs effets adictogènes). Les jeux ont un fonctionnement qui force l’utilisateur à faire et à tester des hypothèses. C’est un protocole-clé dans l’apprentissage « dopaminergique » (la dopamine est une substance chimique associée au plaisir et à la récompense). Cet apprentissage que l’on appelle « par renforcement » (avec des récompenses et des déceptions) est très sollicité par le jeu vidéo où il forme une véritable spirale de motivation : l’utilisateur a envie d’essayer de nouvelles combinaisons d’actions, de tester de nouvelles hypothèses sur le jeu, c’est ça qui le motive. Je connais beaucoup de gens qui vivent cette même motivation pour les mathématiques.
Le jeu fait aussi appel à l'intuition, qui est porteuse de plaisir et qu’il faut développer.
Et enfin le jeu vidéo repose sur l'action. Notre cerveau est conçu pour l'action, c'est une leçon à tirer de la philosophie de Bergson et de la physiologie de Berthoz. Le sens du mouvement est essentiel à l’apprentissage et on peut avoir des performances remarquables quand on l'utilise pour l'enseignement. C'est l'exemple de Ricardo Nemirovsky et Domingo Paola cité plus haut pour l'apprentissage des maths.
Peut-on citer un exemple abouti d'enseignement disciplinaire mené par le jeu ?
Il y a l'expérience de Matthew Peterson du Mind Research Institute en Californie. Il a conçu le logiciel ST Maths qui permet un apprentissage non verbal des mathématiques, par l'intuition, avec ensuite une méthode pour formaliser ce qui est appris. Son logiciel est peut-être un peu plus long que notre apprentissage classique, mais il ne rejette personne, et je crois qu’au final il apporte une vraie méthode pour enseigner l’intuition. On touche évidemment à un choix de société profond. L'enseignement traditionnel suppose qu’il sait exactement ce qu’est une élite, et il ne laisse pas de place à la surprise, à la possibilité de découvrir un mode de pensée imprévu et hors cadre mais fonctionnel parmi ses élèves. Ce que peut permettre un appel raisonné au jeu vidéo, c’est d’associer le créatif au normatif, de faciliter l’apprentissage par tous et d'élever le niveau éducatif de tous. Le veut-on ?
Idriss Aberkane
Master ENS, jeune chercheur associé à Stanford University
Entretien avec François Jarraud
Liens :
Article d'Idriss Aberkane sur le jeu video
math.unipa.it/~grim/cieaem/cieaem57_aberkane_idriss.pdf
Démonstration du logiciel ST Maths:
www.mindresearch.net/video/demo.html
Page personnelle de Domingo Paola
www.matematica.it/paola/index.html
[1] Green CS, Bavelier, D Action video game modifies visual selective attention. Nature. 2003 May 29;423(6939):534-7.
[2] voir aussi: Boroditsky, L. & Ramscar, M, The roles of body and mind in abstract thought. Psychol Sci. 2002 Mar;13(2):185-9
[3] Boroditsky, L. Does language shape thought? Mandarin and English speakers' conceptions of time.
Cognit Psychol. 2001 Aug;43(1):1-22.
07/2008 www.cafepedagogique.net/communautes/Renc...cleCafe/default.aspx
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]L’intervention d’Idriss Aberkane s’écoute comme un plaidoyer pour une plus forte implication des sciences cognitives dans les réflexions sur l’école. Les sciences cognitives s’intéressent au fonctionnement du cerveau, leur apport est donc fondamental pour mieux appréhender les mécanismes d’apprentissage. Pour Idriss Aberkane, elles peuvent aider à comprendre en quoi les Tice constituent un moyen de favoriser l’apprentissage, de prendre en compte des questions clés comme celle de l’autonomie. D’abord en s’interrogeant sur les usages des TICE à l’école, qui permettent de construire les apprentissages. Les TBI, les présentations numériques ont de l’intérêt, mais le besoin d’interactivité est loin d’être satisfait. Les blogs, les wiki, semblent plus appropriés. Encore mieux, des médias spécifiques permettent aux élèves d’organiser leurs connaissances. C’est le cas, par exemple, de l’utilisation de cartes cognitives qui favorisent la représentation des savoirs et la mémorisation. L’interaction paraît être le mot clé, interaction entre les élèves, les professeurs et les médias. « Dans un système d’utilisation réciproque, l’école devient un lieu d’émergence de nouveaux médias » explique Idriss Aberkane. Les Tice jouent alors un rôle pour renforcer, favoriser la motivation en offrant de réels terrains pour l’interactivité, avec une dimension d’approche citoyenne.
Les trois interventions étaient différentes, complémentaires, se rejoignant dans une certitude : les Tice sont là, incontournables et nécessaires pour ancrer l’école dans la réalité de notre société, dans les besoins d’apprentissage des élèves, les attentes des parents et les collaborations des collectivités territoriales. Du décloisonnement des usages des Tice dans les établissements à la construction des connaissances par l’interactivité, ce n’est pas d’une baguette magique dont nous avons besoin mais de dialogues et d’ouverture.
06/2009 : www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclas...nseeetlelangage.aspx
12/2010 : www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclas...ages/2010/118_1.aspx
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Sur ces questions, le cogniticien Idriss Aberkane apporte un éclairage relativement original. Il met en lumière la nécessité, dans la société moderne, de considérer l’homme comme un élément non isolé, dont seules les interactions avec d’autres sont susceptibles de faire évoluer les choses. Aujourd’hui, la multiplication des connaissances est telle qu’un individu ne peut plus être un expert unique sur un domaine de connaissance. « Si nous n’apprenons pas en groupe, nous n’apprendrons rien ». Il faut aussi dépasser la transmission de connaissances verticales, où l’enseignant devrait recevoir beaucoup d’attention de ses élèves, en n’en donnant que peut à chacun. Il faut donc créer de petites unités où la cohésion est solide et dans lesquelles l’individu se sent en sécurité et en confiance. La connaissance devient alors collégiale et l’école prépare l’élève à tenir sa place dans la société, l’autre n’est pas un obstacle ou un censeur, mais un partenaire.
11/2011 : www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...011_Jeuxserieux.aspx
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Les jeux sérieux pour l'éducation nationale : Retour d'expérience
Enfin nous avons demandé à Idriss Aberkane, un cogniticien, de nous faire bénéficier de son expérience sur les ressorts puissants des jeux sérieux. Comment se fait-il qu'ils soient si addictifs ? Comment font-ils pour amener tous les joueurs à la réussite (une chose que l'Ecole peine à faire) ?
Rendez-vous le mercredi 23 novembre à 9h30 au salon Educatec - Educatice, POrte de Versailles à Paris, en salle 2, pour découvrir les produits et les expériences qui vont peut-être contribuer à changer l'Ecole.
Participants :
Idriss Aberkane, chargé de cours à Centrale Paris et chercheur associé à l'Ecole Polytechnique
11/2011 : www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...ourExpEducatice.aspx
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Quelle efficacité pour le jeu ?
Pour terminer cette table ronde Idriss Aberkane, expert en neuroscience cognitive présente Salomon un projet de jeu sérieux sur la philosophie. Des activités « sérieuses » sont proposées aux élèves mais dans un cadre ludique. Les jeunes travaillent et sont évalués en groupes et progressent par étape. Idriss Aberkane milite pour le jeu en éducation : il permet une meilleure acquisition des connaissances et des compétences car il dégage du plaisir or "il ne faut pas avoir honte d’avoir du plaisir à apprendre". Pour lui, le jeu ne doit pas être une béquille pour les élèves en difficulté. C’est l'enseignement qui doit être ludifié. En effet, le jeu mobilise la mémoire épisodique, ce qui explique que les connaissances et compétences acquises au cours d’un jeu sont acquises durablement. Autre point sur lequel Idriss Aberkan a insisté, la connaissance doit être collégiale, il faut faire travailler les élèves en groupes et l’enseignant est le maître du jeu, le médiateur, ce n’est plus celui qui distribue la connaissance.
L'intégration du jeu en éducation lui semble "naturelle" car conforme à ce qu'on sait du cerveau des mammifères. Mais elle passerait par une sorte de révolution pédagogique et culturelle.
Bonus :
Document hébergé : www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Docu...berkane/aberkane.doc
www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Docu...berkane/aberkane.ppt
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EN DIRECT sur #Periscope : Libérez votre cerveau 📖interview avec @idrissaberkane #manutinale #actualités pscp.tv/w/at5HszIyMzE3…
"Notre école est basée sur le gavage" ; "quand on gave notre foie, on a du foie gras. Quand on gave notre cerveau, on a du cerveau gras." Et le corollaire sur la classe dirigeante, "la plus gavée"...
"On peut être bon dans un domaine sans avoir eu de diplômes ou sans avoir jamais passé d'examen standardisé." ; "Les diplômes sont plus intéressant en France par rapport aux States : c'est tout à fait vrai".
Célébration des jeux vidéo, avec une évaluation qui donne envie de continuer. Célébration du "droit à l'erreur" (qui bien sûr n'existe pas en France)...
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menace-theoriste.fr/parle-pour-science-idriss-aberkane/
blog.educpros.fr/guillaume-miquelard-et-...ntifique-mediatique/
menace-theoriste.fr/idriss-aberkane-fact-checking/
hemisphere-gauche.blogs.liberation.fr/20...re-didriss-aberkane/
www.lexpress.fr/actualite/sciences/scien...berkane_1845580.html
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A lire ce billet consterné par Nicolas Gauvrit : www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/baratin-a-francaise/
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Quand l'homme qui s'invente des CV vante l'école sans CV. ^^ twitter.com/seltzer_c/stat…
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Ayant essuyé un feu nourri de critiques sur son parcours et ses positions marquées, il est brillamment différent, notamment dans sa capacité à vulgariser avec élégance ses propos sur le cerveau en s’appuyant sur des contenus rares et des métaphores puissantes. Un seul mot vient en tête... bluffant.
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@OlivMeg @idrissaberkane @LePoint Essayons de rendre cette chronique utile : je vous propose un petit tutoriel sur… twitter.com/i/web/status/8…
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Ce billet de 2016 ne plaît pas en 2018 à l'avocat d'@idrissaberkane : je vous invite donc à le lire et à le diffuse… twitter.com/i/web/status/9…
Et dans "Arrêt sur images" du 1/02/18 : "Pressions sur des blogueurs qui critiquent Idriss Aberkane"
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Merci @EMCCFrance d'acoir réalisé ce teaser sur mon nouvel outil de travail, 1800 m2 d'espace, 3 laboratoires 2 sal… twitter.com/i/web/status/9…
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Forum Régional de l’Alimentaire - 12 avril 2018 - Centre de Conférences d'Orléans - Plus que 7 jours pour vous insc… twitter.com/i/web/status/9…
Un doctorat de l'école polytechnique ? twitter.com/areacentre/sta…
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@Michael__Rera @NTourgueniev @stricklandbrent @StePalminteri @franceinfo @oldelagarde @CNRS Nous sommes déjà interv… twitter.com/i/web/status/1…
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@qffwffq @oldelagarde La direction de @franceinfo reconnait qu'"Idriss Aberkane est un bon auteur de best-sellers,… twitter.com/i/web/status/1…
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Bien sûr, il y aurait beaucoup à dire sur un pareil programme, sauf qu’on n’en saura rien dans le livre d’Aberkane, puisque son propos se contente de bifurquer sur les horizons radieux de l’humanité que représentent les calculateurs prodiges et les mentalistes, avant de se tourner soudainement vers cette chose épouvantable qu’est l’école. Aberkane, en effet, a de nombreux griefs contre celle-ci. Non pas qu’il se plaigne que les enfants d’aujourd’hui ont trop de liberté, qu’on leur laisse trop d’autonomie ou qu’ils ne sont pas suffisamment cadrés par une figure autoritaire. Non, il opte pour l’autre lubie : celle qui soutient qu’à l’inverse, l’école bride la créativité par un système absurde de compétition entre les élèves visant à formater leurs esprits afin qu’ils soient utiles à la société comme de bons petits moutons. On réfrène un long bâillement tout le long de cette rengaine entendue mille fois, en attendant de découvrir comment la neuroergonomie, ou quoi que ce soit d’autre, permettrait de régler ce débat navrant une bonne fois pour toutes. Hélas, il va sans dire qu’aucune solution concrète n’est proposée, si ce n’est d’invoquer le besoin d’expérimenter, de développer l’excellence secrète et précieuse de chacun, de « remettre l’épanouissement au cœur de la mission éducative » (p. 129), sans oublier bien évidemment de « remettre le plaisir au cœur de l’école » (p. 132), tout en gardant à l’esprit que « l’éducation ergonomique est multimodale » (p. 125). Bref, autant de poncifs éculés saupoudrés à la sauce start-up, qui ne semblent conduire qu’à cet aphorisme bullshit, dont Aberkane semble très fier puisqu’il le qualifie de « neurosagesse fondamentale » (p. 130) : « Il ne faut pas forcer le cerveau à ressembler à notre école, il faut forcer notre école à ressembler à notre cerveau » (p. 126)[14]. Pour Aberkane, en effet, « plus on s’imprègne de cette formule, plus on quitte la caverne du conditionnement ».
Sauf qu’avant de chercher à nous conditionner à ne plus être conditionnés, Aberkane, et tous les gogos des vertus de la « neuroéducation » ou de « l’éducation ergonomique », devraient plutôt se demander si la principale vertu et fonction de l’école, au final, ne serait pas précisément de ne pas s’adapter au cerveau humain, puisqu’il s’agit, si j’ai bien compris le concept d’éducation, de faire en sorte que les enfants sortent un peu de leur nature animale pour intégrer ce qu’on appelle la culture, qui, comme la science, s’oppose tout de même assez souvent à nos instincts primaires et aux intuitions biaisées de notre cerveau. Il se pourrait bien qu’apprendre à réfléchir, acquérir des informations historiques, géographiques, linguistiques, etc. n’ait rien de « naturel », et de toute façon les instituteurs n’ont pas attendu Aberkane et les neurosciences pour parvenir à instruire correctement au moins quelques générations d’Homo Sapiens.
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Le premier modèle cité est Céline Alvarez : "elle se fait pousser dehors" (en réalité pas du tout : elle a démissionné au bout de trois ans puisqu'on ne voulait pas étendre son expérimentation Montessori non évaluée) : aucune place pour l'innovation, pour la vocation (confondue avec l'innovation, bien sûr) : "ta vocation de prof ne t'aidera pas à faire carrière" : à noter que la vocation à enseigner devient donc la vocation à faire carrière : c'est pourtant assez différent...
Procès de la leçon artificielle à l'agrégation : "quand tu design un produit pour tes pairs, personne ne va l'utiliser [...] l'utilisateur final s'en contrebat les couilles" (et analogie - assez contre-productive puisque ces objets de consommation rencontrent précisément beaucoup de succès - avec les défilés de mode ou le presse-citron de Philip Stark). Il ne vient pas à l'esprit d'Idriss Aberkane non seulement que la leçon n'est pas un "produit" destiné à être "consommé" par les élèves mais, de plus, que la conception d'une leçon d'agrégation montre des connaissances et des compétences pointues, qui peuvent évidemment se décliner à tous les niveaux scolaires où le professeur agrégé peut-être amené à enseigner, du lycée à la classe préparatoire (et par dérogation au collège).
L'exemple du bon professeur pour Idriss Aberkane (qui n'a pas passé l'agrégation) ? Lui-même ! "J'avais les meilleures évaluations de mes élèves à Centrale [...] Tu crois que j'ai fait carrière à Centrale ?" Car enseigner ne pouvait suffire à Idriss Aberkane : il lui fallait faire carrière (si cette expression a un sens dans l'enseignement) !
Autre exemple : Jean-Yves Heurtebise à Marseille, dont les élèves s'amusent mais obtiennent les meilleurs résultats au baccalauréat : "Jean-Yves, il s'est cassé à Taïwan, il enseigne dans le supérieur là-bas et la France ne le reverra plus jamais et Céline Alvarez, elle s'est cassée en Belgique". M. Heurtebise s'intéresserait moins à sa "relation avec les élèves" qu'à sa carrière dans une université privée et Mme Alvarez (qui a passé le CRPE) n'est pas devenue enseignante en Belgique mais auteur à succès et conférencière (notamment en Belgique) ... De façon amusante pour un Idriss Aberkane qui méprise les diplôme et la reconnaissance par les pairs, il raille la licence de philosophie de l'inspecteur face au doctorat de M. Heurtebise. A noter qu'on trouve dans le "Café pédagogique" de 2009 une interview de M. Heurtebise par le "biologiste" Idriss Aberkane qui n'a pas grand rapport avec la pédagogie.
Alvarez, Heurtebise, Aberkane (!) : on retrouve le motif (libéral) du génie (de l'entrepreneur) empêché par la médiocre France administrative.
"Il faut remettre l'élève et le parent d'élève au centre de l'offre éducative" : pourquoi "remettre" puisque l'agrégation n'est pas tout à fait un concours nouveau dans l'éducation nationale...
Comment pourrait-on "encourager la diversité ?" Réponse d'Idriss Aberkane, assez paradoxale pour ce contempteur perpétuel de l'enseignement : "Un seul mot d'ordre : foutez la paix aux profs". Pour Idriss Aberkane, la "vocation" (mesurée selon quels critères ?) doit tenir lieu de compétence et de critère de recrutement. La vocation, toujours confondue avec "l'innovation pédagogique", freinerait la carrière des professeurs : c'est dire à quel point connaît mal l’Éducation Nationale... Face à l'innovation, les programmes qu'il faut appliquer, se désole Idriss Aberkane : "Dans une bureaucratie, on préfère que ça foire avec la méthode que ça réussisse sans elle". En quoi les programmes relèvent-ils d'une méthode ? Ce sont les objectifs...
Et de se référer à cette citation totalement apocryphe "d'Aristophane" (de récupération constructiviste) : "l'enfant n'est pas un vase qu'on remplit, mais un feu qu'on allume".
Et de déplorer les salaires des enseignants. Tout en donnant une toute autre raison de son renoncement à enseigner à Centrale malgré ses cours brillants : "sur une conf' je prenais quatre fois ce que je prenais pendant une semaine de cours [...] c'est pas mon objectif de rester avec vous, donc bye-bye". A quoi tient la vocation de l'enseignement, hein...
"Les profs, leur récompense en France, c'est de pouvoir innover" mais on ne leur fout pas la paix, selon Idriss Aberkane. Comprendre que s'ils pouvaient innover, les professeurs pourraient se satisfaire de leur salaire...
Nouveau problème (avec l'analogie du desk et du problème de plomberie dans un hôtel) : un prof, "il "report" pas aux élèves et il ne "report" pas non plus aux parents : un prof, il report à son supérieur". La notion de "report" est ici très floue...
Idriss Aberkane exprime sa pitié pour les professeurs qui ne s'épanouissent pas, qui ne s'amusent pas en cours, qui souffre (c'est visiblement la même chose) mais les raisons des frustrations dans l'enseignement échappent quelque peu à celui qui n'a jamais enseigné dans le primaire ou dans le secondaire. Il suffirait que le professeur voie "l'étincelle dans les yeux de ses élèves".
Il donne ensuite en exemple le système éducatif suisse "extraordinaire" avec cette étrange preuve : deux universités dans le top15 des universités mondiales (en France, Polytechnique 460e "après une obscure université dont j'ai oublié le nom en Iran"). Signalons au demeurant qu'en 2019, dernier classement connu au moment de la vidéo, la première université suisse était 19e et que Polytechnique (dont Idriss Aberkane se déclare volontiers docteur, contre toute évidence pourtant) n'est pas une université, mais une école d'ingénieurs avec des partenariats universitaires...
Idriss Aberkane postule que le principe "de subsidiarité" en Suisse aurait permis à Céline Alvarez de continuer à enseigner (sauf qu'elle pouvait parfaitement continuer à enseigner en France : elle avait même bénéficié pendant ses trois courtes années d'enseignement d'un soutien administratif et financier considérable). En Suisse, les programmes pourraient ne pas être respectés tant que le professeur résout l'échec scolaire. Bon, il reconnaît que les professeurs sont beaucoup mieux payés, même si c'est un paradis fiscal : il ne vient pas à son esprit que la sociologie scolaire de la Suisse est peut-être un peu différente en Suisse, et qu'être un paradis fiscal explique précisément la richesse du pays.
En conclusion : "sélectionner [les profs] sur la conformité, ça fait des cours chiants et les cours chiants ça fait l'état actuel de l'éducation"
Donc la thèse (en science de gestion) de @idrissaberkane n'était pas publiée... parce qu'un tiers en était consacr… twitter.com/i/web/status/1…
15/05/21
L'échange est en permanence d'une saisissante confusion : on parle de système scolaire et d'étudiants, de formation professionnelle et d'éducation, d'orientation scolaire et de performance professionnelle etc.
Le problème du système scolaire selon Idriss Aberkane ? "Conçu pour la productivité" : "nos systèmes scolaires viennent de la révolution industrielle" (tarte à la crème reprise de Ken Robinson) : en réalité, l'affirmation (qui englobe par ailleurs tous les systèmes scolaires) est totalement fausse. Le système scolaire français, dans sa conception élitiste (avec une architecture allant jusqu'au lycée, créé en 1802, et une dominante très classique au XIXe, avec enseignement du latin et du grec ancien) est largement antérieur à la révolution industrielle : ce n'est qu'à partir de 1902 que les sciences commencent à s'imposer progressivement dans les cursus. Le lycée napoléonien vise à former des cadres... administratifs et militaires, pas des ingénieurs.
A cette première invention, Idriss Aberkane ajoute ce jugement historique étayée par aucune source historique : "Si t'es productif t'es pas épanoui, si t'es épanoui t'es pas productif" (l'"épanouissement" n'étant pas défini dans le cadre scolaire). Puis une loi éducative de nouveau non étayée ("le pic de productivité n'est atteint que dans l'épanouissement"). Le plus amusant, au delà des inventions d'Idriss Aberkane, c'est leur incohérence. Car si tel était le cas (si le lycée était productiviste et si le productivisme était atteint par "l'épanouissement"), le lycée aurait très certainement promu l'épanouissement des élèves. Enfin, le plus saisissant : le propos d'Aberkane montre que c'est lui qui conçoit l'école "pour la productivité" puisqu'il s'agit d'atteindre, par l'"épanouissement" de l'élève, son "pic de productivité" : "remettre l'épanouissement au centre parce que c'est comme ça qu'on a le maximum de productivité" !
L'épanouissement peut être mesuré de façon scientifique : par l'attention, par exemple ("les yeux laser", avec l'exemple des investisseurs Bitcoin ou de Mozart ou Bach). Il faut "allumer le feu" mais Idriss Aberkane renouvelle le cliché : dans une conception productiviste réifiante, dans laquelle l'école doit obtenir un rendement, les élèves sont comparés à des réacteurs nucléaires et les professeurs à des "physiciens nucléaires" qui doivent mettre les réacteurs "en criticité".
La parabole aberkanienne (sur l'ergonomie cérébrale) du cordonnier qui impose la forme des chaussures : Godillot aurait inventé/commercialisé la première chaussure ergonomique ("C'est à partir de 1848 qu'on voit les premières chaussures avec un pied droit et un pied gauche"). Problème selon Idriss Aberkane : ce principe fondamental de l'adaptation n'a pas été admis pour le cerveau car les gens ne sont pas très intelligents. Au delà de l'ironie qui veut que le "godillot" (chaussure militaire) renvoie précisément à l'absence de singularité (parti godillot, députés godillot : de fait, Godillot n'a pas spécialement adapté la chaussure au pied de chaque soldat...), il y a cette idée assez bête qu'on n'aurait jamais adapté, dans l'histoire de l'humanité, les chaussures à un pied droit et un pied gauche ! En réalité, mêmes les caligae des soldats romains étaient déjà adaptées au pied droit et au pied gauche et, au XIXe siècle, Godillot, profitant des commandes de guerre, n'a fait que distinguer les chaussures... militaires en France. Au reste la comparaison avec l'objet de consommation (la chaussure et le client) est assez caractéristique d'une vision consumériste très répandue actuellement de l'éducation. Mais le plus atterrant est dans la conclusion de la parabole : il faudrait donc que les connaissances s'adaptent au cerveau humain... Idriss donne d'ailleurs des exemples de son concept de "neuroergonomie" ("des produits adaptés au fonctionnement cognitif humain") sans aucun rapport avec l'apprentissage : par exemple, un casque adapté à des pilotes de chasse. Quel rapport ?
"Il faut voir la ludopédagogie comme une technologie : en fait, l'attention, c'est beaucoup comme de l'électricité" (avec équation). Aberkane, qui dans ses "travaux" invente le concept d'"attentionnique", développe l'idée d'arc attentionnel (comme un arc électrique) pour parler de l'élève qui regarde par la fenêtre du fait de la médiocrité du cours : "un jeu vidéo a une conductivité attentionnelle de gros bâtard". C'est plutôt un exemple frappant de l'attention qui ne débouche sur aucun apprentissage scolaire, et même en détourne, malheureusement... Question subsidiaire : est-ce que la ludopédagogie s'applique également aux réacteurs nucléaires, puisque les élèves y étaient comparés ?
Tirade de Tim (confondant par ailleurs formation professionnelle et métier) sur l'injonction scolaire pour que "l'enfant" fasse des choix et la pression qui en résulte. Pourtant, la question des choix dans le système scolaire ne se pose qu'à partir de la fin du collège dans l'école française (contrairement à bien d'autres systèmes même en Europe). Idriss Aberkane, citant intempestivement Homo academicus de Bourdieu, critique alors l'absurdité des diplômes (en confondant avec le métier : "quand tu dis que tu es ton métier, c'est horrible"), ce qui est amusant quand on sait à quel point Idriss Aberkane se réclame de ses diplômes, quitte à les inventer (ses trois thèses). Il enchaîne ensuite de façon très anarchique avec le travail à la chaîne du thésard (en contradiction avec les "yeux lasers" ou le "love can do"...), puis avec les patronymes de métiers avant d'arriver à la conclusion : l'homme moderne va connaître plusieurs métiers. Donc le choix n'a pas de sens ("Il faudrait arrêter, ça") ! Il donne des exemples d'intellectuels devenus des artisans puis enchaîne avec la "névrose" parentale, "la volonté de projeter un rôle" (avec le contre-exemple de Kaamelott).
Le "love can do", venu du management, confond confusément l'attachement émotionnel pour les produits d'Apple et "l'attachement émotionnel à la tâche" des créateurs d'Apple ("Apple, ils captent 80% des marges de l'industrie du smartphone" : aucun rapport avec le fait qu'il s'agit d'une industrie du luxe pour un public fortuné). Tim dénonce alors un systèmes scolaires et un système d'orientation scolaire "dépassés, avec une vision arriérée" : "les deux perdent de vue le love". "Tout est fait pour le faire descendre, le rendre plus compliqué que jamais". Idriss Aberkane dénonce alors "l'administration", puis la notation scolaire (lui qui veut "maximiser" l'attention (mesurable scientifiquement) ou la productivité des élèves, ou encore fait l'éloge des profits records d'Apple) : Idriss Aberkane réalise alors son "erreur" puisqu'il reconnaît qu'on pourrait mesurer le "love" mais "l'administration n'a l'habitude de n'évaluer que sur des indicateurs quantitatifs" : "un professeur avec des étoiles dans les yeux [...] aura moins de chances d'avoir une bonne note administrative : j'en avais parlé avec des anecdotes personnelles mais je suis absolument convaincu que c'est le cas d'un point de vue statistique et on le voit avec tous ces professeurs dépressifs..." (et tant pis si l'évaluation administrative des enseignants en France n'a à voir qu'avec des exigences administratives et non pédagogiques). Mesurer l'amour "ça résoudrait tous les problèmes et ça mettrait le love au centre".
Ce qui est amusant avec cette conception du "love" dans l'apprentissage ou dans un métier (on ne peut bien le faire sans "love" : il faut croire que le mot "amour" ne devait pas sonner suffisamment sérieux), c'est à quel point il est culpabilisant, notamment pour les métiers les plus ingrats. Autre paradoxe : l'élève doit avoir le "love" (la motivation, en français)... mais il faut qu'on le lui donne.
"La solution est si simple et si facile à voir" se désole Tim, doctorant en sciences de gestion.
Aberkane enchaîne avec le bizutage (métaphore du système scolaire transmettant la souffrance), les maîtres soufis et les derviches tourneurs. Ainsi les concepteurs des programmes refusent d'enseigner la matière noire au collège : "et ça, c'est le syndrome du bizut" (avec l'exemple de Gandhi "qui essayait de faire une hiérarchie des races" en Afrique du Sud et fut jeté d'un train "en plein désert : il failli crevé". Bon en fait, descendu à Maritzburg, capitale du Natal...). Et tant pis si, évidemment, les programmes des matières scientifiques évoluent évidemment avec les connaissances scientifiques...
* * *
Pour résumer, un échange sur l'orientation scolaire qui ne parle pratiquement pas de l'orientation scolaire, si ce n'est en termes vagues et généraux (avec l'exploit en 2021 de ne pas citer Parcoursup !), des concepts qui ne sont jamais définis avec précision (épanouissement, attention), des jugements aberrants sur le système scolaires fondés sur des bases historiques fausses (le lycée productiviste au XIXe siècle, les chaussures identiques jusqu'en 1830) et, qui plus est, chaque fois exploitées de façon inepte, des explications psychologisantes idiotes (le bizutage), une vision mécaniste et passive des élèves (comparés à des réacteurs nucléaires, leur attention comparée au courant électrique, leur apprentissage à de la productivité), des contradictions sidérantes (dénoncer le productivisme mais vouloir rendre l'élève encore plus productif, ne pas noter mais mesurer le "love", dénoncer la passivité scolaire des élèves mais prétendre les allumer comme des machines) : autant d'âneries enchaînées avec un vernis savant, des anglicismes (le "love"), des termes scientifiques ou para-scientifiques (pour dire des évidences : la "criticité" des réacteurs nucléaires = allumer le feu"), des références en pluie (le plus souvent à contre sens : Parasuraman, Bourdieu, Ghandi etc.).
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"je fais de la recherche selon mes termes car je considère qu'on a eu énormément d'excès dans la façon dont la recherche ets menée aujourd'hui, où la bureaucratie a pris le pas sur la vraie science"
2020-21 : après avoir successivement défendu l'hydroxycholoquine et l'ivermectine, Idriss Aberkane est devenu complotiste et antivax.
@nash_air Tout simplement parce que même en admettant que les vaccins soient déjà efficaces (spoiler: they’re not)… twitter.com/i/web/status/1…
Dans "Le Parisien" du 9/01/22 : "Idriss Aberkane, le chercheur qui chuchote à l’oreille des antivax"
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@idrissaberkane Puisque Idriss Aberkane cite en le tronquant mon message du 30 juin 2021, je pense que vous avez to… twitter.com/i/web/status/1…
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