"« Le Monde » lance la seconde saison d’O21 / s’orienter au 21e siècle" (Le Monde)

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26 Oct 2017 13:15 - 26 Oct 2017 13:38 #19893 par Loys
Dans "Le Monde" du 25/10/17 : "« Le Monde » lance la seconde saison d’O21 / s’orienter au 21e siècle"

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Dernière édition: 26 Oct 2017 13:38 par Loys.

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26 Oct 2017 13:26 - 26 Oct 2017 17:24 #19894 par Loys

Ils illustrent les nouvelles dynamiques à l’œuvre en matière d’orientation et la nécessité de prendre en compte, en plus des critères scolaires, des évolutions propres au XXIe siècle. L’impact de la mutation numérique, qui bouleverse tous les métiers et appelle l’acquisition de méthodes et vocabulaires communs entre disciplines jusqu’alors étanches.

Étudiant à Sciences-Po, pâtissière, professeur d'économie : où est "l'impact des mutations numériques" dans ces exemples ? :scratch:

Une lycéenne qui culminait à 4/20 en maths devenue programmeuse chez Microsoft.

Il s'agit de remettre en cause, à l'image de l'ensemble de l'opération, non seulement l'orientation scolaire, mais les modes d'évaluation ou les contenus d'enseignement.
Observons l'exemple donné : 4 étant sa moyenne (à quel niveau ? dans quelle filière ?), cette élève ne "culminait" pas à 4. Par ailleurs les enseignements dispensés à Epitech ne sont pas mathématiques : il y a donc une curieuse opposition ici. "La condition principale pour être admis à Epitech est d'aimer vraiment l'informatique […] Les épreuves suivent la même typologie, quels que soient l’année d’intégration et le programme retenu. Elles sont les suivantes : Entretien oral de motivation (1h), Tests d'anglais (30 mn), Tests de logique (15 mn)." Seul l'anglais implique un réel niveau scolaire.
Il est à noter que l'évaluation à Epitech peut être négative... :devil:
Pour savoir en quoi cet exemple "prouve que l’orientation n’est pas une science exacte", il faut chercher sur twitter cette autre déclaration de Dipty Chander : "Ma conseillère d'orientation m'a dit que l'informatique n'était pas pour les filles, aujd je suis en 4e année à Epitech" ...
C'est très bien mais question subsidiaire : combien de filles à Epitech ? Réponse : moins de 5% , contrairement à bien d'autres écoles.
On comprend pourquoi l'école, par mauvaise conscience ou pour améliorer son image, soutient l'association E-mma de Dipty Chander . Comme elle le dit elle-même ailleurs : "dans ma promotion de 500 élèves, on est dix filles!" . Elle reconnaît d'ailleurs que la famille est le premier facteur de découragement. Dans un autre entretien :

Mes études à Epitech n’ont pas été forcément faciles. La première fois que j’ai ouvert la porte de la salle machine, tous les garçons se sont retournés pour me regarder. Tous se sont demandé si je ne m’étais pas trompée d’école ou de salle ! Ce ressenti était bien réel, on m’a souvent interrogée : « Tu es vraiment à Epitech ? » Je l’ai surtout vécu au début de mes études et au lycée. À cette époque, ma conseillère d’orientation me demande ce que je souhaite faire après mon baccalauréat. Je lui réponds : « Un métier dans lequel on n’arrête pas d’innover et qui m’offre un quotidien qui ne soit jamais le même. Je pense à l’informatique. » Elle m’imprime une liste d’écoles et d’universités de droit et de commerce et me dit que durant ces études, j’aurai deux heures d’informatique par semaine. Je lui explique que je souhaite faire une école d’informatique. Elle conclut en me disant que l’informatique n’est pas faite pour les femmes. Cette scène a eu lieu il y a seulement quatre ans ! Cette barrière, que j’ai rencontrée avant mes études, s’est à nouveau présentée par la suite. Chacune doit s’imposer car, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le plus dur n’est pas d’intégrer une école d’informatique. C’est d’ailleurs une fois qu’on y est que les plus grosses difficultés arrivent. En tant que femme dans l’IT, que ce soit à Epitech ou Microsoft, je ressens le besoin de travailler deux fois plus qu’un homme. C’est une nécessité, car je dois prouver que j’ai ma place !

Dans le secteur du jeu vidéo, la question est un peu facilement renvoyée au problème de recrutement alors que le milieu professionnel lui-même pose problème :

Ce déséquilibre dans la formation se traduit dans les embauches et dans l'ambiance au sein des entreprises. Des professionnelles évoquent la difficulté à convaincre leurs collègues de ne pas utiliser d'insulte misogyne ou homophobe «même pour rire», ou de leur malaise face à l'embauche des «booth babe», des hôtesses court-vêtues recrutées pour animer des grands salons de jeux vidéo. Une employée d'une grande société du secteur se souvient d'un manager ayant empêché le recrutement d'une autre femme, par peur que «cela se passe mal». [...] Il existe des professionnelles du jeu vidéo qui n'ont eu aucune mésaventure de genre. Néanmoins, toutes s'accordent pour reconnaître la mauvaise réputation de leur milieu, qui peut repousser d'éventuelles candidates. En 2014, le «Gamergate» a jeté une lumière crue sur les problèmes de harcèlement subi par de nombreuses joueuses. Ce mouvement antiféministe, qui se donnait à l'origine pour objectif de dénoncer la corruption dans la presse spécialisée, a donné lieu à de nombreuses actions violentes contre plusieurs figures féminines du jeu vidéo. Les professionnels de l'industrie ont aussi vu se multiplier les polémiques sur le caractère parfois sexiste de leurs jeux, ou le manque de personnages féminins, largement reliées dans les médias spécialisés et parfois généralistes. Au début de l'année, des députés ont même voulu empêcher aux œuvres «dégradantes à l'encontre des femmes» d'accéder au crédit d'impôt jeux vidéo, l'un des principaux dispositifs de soutien de création en France. «Notre milieu a clairement une image macho, même si ces polémiques proviennent d'une minorité de personnes», estime Emmanuel Martin. «Cela va brider les expressions des joueuses sur nos plateformes, voire leurs ambitions dans notre industrie.»

Bref, en admettant que cette COP se soit effectivement trompée, on ne peut pas dire qu'elle n'avait pas anticipé les difficultés à venir de cette étudiante. Encore une fois, l'école a bon dos...
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