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26 Déc 2012 15:01
Réponse de Loys sur le sujet Écrans et résultats scolaires
La lecture de l'étude elle-même permet de doucher quelque peu l'enthousiasme bien compréhensible du "Café Pédagogique" :

Pilot results from 32 students indicate significant in the number of calculations that students produce from pre to post test

Des gains significatifs, mais sur un échantillon insignifiant...

Par ailleurs, l'étude ne mesure que les résultats avant et après l'utilisation de l'outil NumberNet, manipulé pendant cinq heures. Il n'y a pas de comparaison avec un groupe témoin qui ne l'aurait pas utilisé et on se demande bien, après une lecture attentive du document, d'où sortent les 16% de progrès seulement (en comparaison de 50% avec l'outil) pour les élèves sans outil technologique évoqués par le "Café Padagogique".

Further studies comparing students who use NumberNet with students who practiced the paper-based version of the activity are necessary to determine wether this was in fact the case.

31 Déc 2012 19:11
A lire sur le "Café Pédagogique" du 27/12/12 : "Les enseignants ont-ils perdus le sens de l'effort, à l'ère du numérique ?" de Bruno Devauchelle.


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01 Jan 2013 14:23
A lire sur le "Café pédagogique" cet article de Bruno Devauchelle : "Travailler en groupe avec le numérique" (01/01/13)


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01 Jan 2013 14:23
Quand je répète que le numérisme est la bouée de secours du pédagogisme :

La tradition scolaire a institué le travail individuel comme modalité principale du métier d'élève. Il y a déjà bien longtemps que l'exclusivité de cette forme a été contestée par les praticiens de l'éducation. C'est pourquoi on dispose d'un grand nombre de travaux sur le travail en groupe des élèves (dont les travaux de Philippe Meirieu autour de sa thèse). L'arrivée de l'ordinateur "individuel" a rafraichi la mémoire de cette individualisation de l'apprentissage et on envisageait encore difficilement un travail de groupe avec ordinateur il y a peu.

L'arrivée des réseaux sociaux numériques, mais plus généralement des espaces collaboratifs en ligne, a semble-t-il renouvelé le questionnement. Si le terminal numérique devient de plus en plus un "objet personnel"; il semble contradictoire d'en envisager un usage en collaboration.

Se connecter à Facebook, c'est "collaborer" ? :scratch:

Une petite simplification un peu hâtive, non ?

Et pourtant de nombreuses pratiques, anciennes ou plus récentes montrent que le numérique peut très bien encourager, accompagner le travail en groupe, mais à condition que la pédagogie retenue par l'enseignant soit d'abord fondée sur la collaboration entre les élèves comme facteur d'apprentissage. Derrière l'évidence pédagogique de cette proposition (on rappellera les travaux de Vygotsky, Wenger, et plus récemment ceux sur les communautés d'apprenant...) il y a le fait que dans les classes le travail de groupe a beaucoup de mal à se développer alors que sur le numérique, la collaboration est presque une norme de la vie des adolescents, des humains, en particulier depuis le numérique.

Ce dernier présupposé est très contestable. :rirej

Du coup le développement des projets autour des réseaux sociaux numériques ressemble à s'y méprendre aux tentatives de développer le travail de groupe antérieur. Même la correspondance scolaire, relayée par les défis internet ou par les échanges entre classe désormais appuyés par les espaces collaboratifs voire même les visioconférences, sont des pratiques de groupe, ou au moins collectives, désormais instrumentées. Mais comment se fait-il que ces pratiques si habituelles dans la sphère amicale sont si peu développées dans les modèles de classe.

M. Devauchelle va-t-il enfin parler des devoirs échangés sur Facebook ? :mrgreen:

On objectera que souvent les enseignants le font par eux mêmes et qu’on ne le voit pas. Il suffit pourtant de regarder l'organisation géographique des salles de classe pour se rendre compte qu'elles sont plutôt organisées pour le travail individuel que pour le travail de groupe. Il y a des exceptions en particulier dans l'enseignement technique, des techniques et professionnel pour lesquels l'analogie avec les situations professionnels a amené à ce travail de groupe. Et il y a aussi les "occasions", les "essais", les "audaces", que certains s'autorisent en classe, avec les groupe classe.

Quel courage inouï !

Car c'est surtout comme cela que le travail de groupe se développe. Quelques échecs cuisants, ou encore quelques remarques désobligeantes de collègues sur le niveau sonore introduit par de telles pratiques ou encore l'apparent désordre de ce type d'activité ont souvent fait reculé certains.

Alors que Michel Serres a bien expliqué que Petite Poucette est plus bavarde parce qu'elle a accès à la connaissance grâce à son smartphone. :pendu:

On peut donc dire que le travail de groupe n'est pas révolutionné ni facilité par le numérique tant que l'on reste au sein de l'espace classe. Plusieurs cas ont pourtant montré qu'il y avait la possibilité de détourner certaines habitudes. Ainsi certains enseignants ne possédant que peu de matériel informatique, ont choisi de faire travailler leurs élèves en groupe autour de l'ordinateur, celui-ci servant alors de pilote, de directeur du travail du groupe. Le numérique n'est ici utilisé que pour sa capacité à donner des ordres, à mettre en place des situations et les illustrer, à réaliser des traces d'une production. Autant de manières de faire qui accompagnent les pédagogiques de projet, de problématisation, d'investigation etc... En fait dans ces situations, le numérique facilite la tâche du pédagogue en le déchargeant des tâches logistiques pour lui permettre de se consacrer aux tâches d'apprentissage et d'accompagnement.

Le numérique n'a pas besoin de logistique ? :scratch:

Et pourtant le travail de groupe semble être une solution particulièrement efficace pour mettre les élèves en activité. Est-il possible d'imaginer de transférer des compétences sociales dans le domaine scolaire ? Autrement dit, pourrait-on mettre à profit la capacité à partager, à communiquer à échanger, que l'on peut observer dans les conduites habituelles, en les intégrant dans les dynamiques d'apprentissage.

Les élèves n'ont pas attendu pour le faire, mais pas forcément comme on l'entendrait.

Mais cela signifie-t-il les scolariser ? Les jeunes déclarent souvent refuser ce mélange des genres, lorsqu'il émane de l'institution. Et pourtant ce sont parfois les même qui mettent à profit leurs pratiques des réseaux sociaux pour mener un travail en groupe demandé par un enseignant. Ce qui est intéressant c'est qu'il y a un refus de l'injonction à utiliser des instruments de la vie quotidienne dans le contexte académique.

Il faut dire que les réseaux, c'est la vie privée et la sphère de l'intime... Ces considérations ont l'air d'échappper quelque peu à Bruno Devauchelle.

Dans la suite, on s'aperçoit que le choix des instruments doit relever de ceux qui l'utilisent et pas de ceux qui donnent la consigne de travail en groupe. En d'autres termes, travailler en groupe oui, mais avec les instruments numériques choisis par les membres du groupe, serait la base d'une réflexion à développer et à étudier. Ceci constitue une hypothèse qui mériterait d'être approfondie, travaillée.

Le travail de groupe est une bonne illustration de ce que le numérique fait à l'école ou plutôt de ce qu'il ne fait pas. Lorsqu'au début des années 2000 on a remis à l'honneur le travail collectif et collaboratif sur les plateformes d'apprentissage en ligne, c'est parce qu'on avait compris l'effet négatif de l'isolement dans l'apprentissage, fut-il à distance.

Pourtant le travail en groupe est à l'exact opposé de l'autre dada du pédagogisme : l'individualisation des apprentissages.
01 Jan 2013 14:36
En gros ils vont reprendre une à une toutes les idées, toutes les pistes rabachées depuis des décennies et les redorer au numérique pour paraître intelligents, encore une fois Montessori individualise l'enseignement dès la maternelle depuis cent ans avec un succès indéniable, sans ordinateur évidement.
01 Jan 2013 14:41 - 28 Juil 2015 17:44
Réponse de Loys sur le sujet Les humanités numériques
- "PNF Lettres : 3 - La refondation du français à l'ère du numérique" (22/11/12)

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01 Jan 2013 14:42 - 28 Juil 2015 17:45
Réponse de Loys sur le sujet Les humanités numériques
Commentaires à venir.
A méditer, cette phrase de M. Le Baut :

La projection du film « Nous, princesses de Clèves » vient clore la journée comme une proclamation de foi en la démocratisation de la littérature et en l'élévation du lecteur.

05 Jan 2013 09:12
A lire cet expresso du "Café Pédagogique" : "Et si le ministère proposait une école vraiment numérique ?" (3/01/13)


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05 Jan 2013 11:17

Et si le ministère proposait une école vraiment numérique ?

Parce que le futur le vaut bien.

La stratégie numérique proposée par le ministre de l'Education est bien modeste, voire frileuse.

C'est vrai qu' une "stratégie globale" pour mettre chaque enfant devant "un écran ou une tablette" dès 2017 c'est un peu timide.

Ce qui ressort surtout des annonces et des commentaires c'est que le numérique ne doit pas changer l'école qui existe, mais au contraire renforcer celle qui existe déjà depuis deux siècles :

Un vrai scandale, quand on juge les résultats sur deux siècles. Heureusement on a réussi à redresser la barre depuis vingt ou trente ans. :mrgreen:

"Le numérique peut aider l’École dans l’accomplissement de ses missions fondamentales". A cela d'ajoute l'habituel couplet sur l'esprit critique et l'éducation aux médias, qui engloberait une éducation au numérique (où l'inverse). Il suffit de lire la liste des nouveaux services proposés pour se rendre compte qu'il s'agit de ne pas poser la question "fondamentale", celle des missions de l'école à l'ère du numérique.

Ah... parce que les missions de l'école doivent être dictées par le numérique ? Come quoi, c'est un outil très particulier, puisqu'il suppose qu'on y adapte les objectifs. :pendu:

Depuis près de trente années, l'introduction du numérique en éducation s'est traduite en simple intégration, c'est à dire la simple mise en conformité du numérique pour qu'il soit acceptable par le monde scolaire.

Un effort stupide : il faut accepter le numérique tel qu'il est.

Or ce qui est en train de se produire dans la société démontre de plus en plus clairement l'obsolescence d'un modèle scolaire basé sur une autre organisation sociale et culturelle que celle qui lui a donné naissance. Il faut bien comprendre que notre propos de ce début d'année n'est pas d'appeler au bouleversement, mais bien d'amener chacun de nous à se questionner sur l'avenir d'un système scolaire dans une société de plus en plus numérisée.

L'école doit être un modèle pour la société, et non l'inverse.

Et donc de tenter d'aller au delà des discours et des plans toujours recommencés sur ce thème.

Et pourtant le constat fait (cf. le dossier de presse de l'annonce du plan numérique) est, au moins partiellement, explicite sur ces évolutions : les modèles non scolaires sont en train d'émerger de toutes parts.

Des modèles ? Qui ont fait leurs preuves ? Lesquels ?

Mais la seule réponse que nous connaissons, pour l'instant, est de les scolariser, ou au moins de tenter de les traduire dans le paradigme scolaire passé et actuel.

C'est vrai que la transmission d'une langue et d'une culture, c'est totalement suranné.

On comprend aisément que les décideurs seraient rapidement contestés s'ils allaient au delà de certaines mesures qui rassurent, confortent et permettent des ouvertures, mais non déstabilisantes. C'est pourquoi le chemin est actuellement étroit et que l'on ne peut s'attendre à de profonds changements dans les modes d'accès aux savoirs dans la société numérique en construction.

On peut d'ores et déjà savoir qui en fera les frais dans les publics scolaires : les plus défavorisés. :fur

Il n'y aura pas de numérique dans le monde scolaire si l'on ne libère pas les carcans. En d'autres termes un certains nombres de leviers doivent pouvoir être utilisés pour modifier la forme scolaire.

Ah... les leviers !

Parmi ceux-ci, certains sont identifiés depuis longtemps, d'autres émergent :

- Ainsi le carcan des programmes est-il un des premiers freins à tout assouplissement au sein de la classe : finir le programme reste plus important que d'assurer la maîtrise avancée des apprentissages, or ceci demande un temps beaucoup plus long que les programmes semblent vouloir le faire croire.

Supprimer les programmes, quel progrès pour l'école ! Car des apprentissages ne sont pas définis par un programme... :lol:

- L'organisation synchrone du travail scolaire qui organise l'apprentissage principalement autour du travail simultané des enseignants et des élèves dans un lieu commun sur un découpage horaire défini à l'avance.

C'est ridicule : les élèves et les professeurs ont envie de travailler à toute heure et n'importe quel jour. Les vieux cadres doivent exploser : un nouveau progrès social !

Le temps "d'étude" a disparu du temps scolaire. Il s'agit du temps d'appropriation (et non pas du temps pour faire les devoirs comme on le croit souvent) qui nécessite une activité de l'élève et qui peut se faire de manière conjointe à l'école et à la maison.

:scratch:

- Le découpage disciplinaire systématique qui atomise le savoir et met en concurrence des objets d'apprentissages qui ne le sont pas lorsqu'on les manipule au quotidien dans la vie.

On a bien vu ce que le décloisonnement et les enseignements interdisciplinaires ont produit comme effet à l'école depuis vingt ans qu'ils sont dans les programmes. Creusons encore !

- Le libre accès aux ressources d'apprentissage par les élèves associé à des pédagogies de la découverte et de la construction permettrait d'éviter la dépendance trop grande des élèves aux itinéraires d'apprentissages pré construits.

Un cours, c'est moins bien qu'une page de Wikipédia. Tout le monde le sait !

De belles économies en perspectives...

- Assouplir au sein des équipes éducatives l'organisation et la structuration des progressions et des évaluations en permettant aussi une flexibilité des exigences globales au profit d'une personnalisation large des possibilités d'apprentissage.

La "flexibilité des exigences" : quelle jolie formule pour traduire "renoncement aux exigences". Et la personnalisation aura cet immense intérêt d'empêcher à l'avenir toute évaluation commune permettant d'appréhender d'éventuels progrès (ou pas...).

- La reconnaissance des acquisitions par un système de notes et de diplômes est une contrainte qui s'oppose au développement de certification de compétences appuyées sur des preuves.

Oui car des épreuves ne fournissent pas de preuves, c'est bien connu.

Libérer le carcan de la diplômations, des examens, permettrait d'aller vers davantage de possibilités de reconnaissances des apprentissages effectués dans des contextes variés et pas seulement scolaires.

Une reconnaissance très simple à mettre en place...

C'est principalement à l'échelle de l'établissement que peut se jouer une grande partie de cette évolution. Au nom de l'égalité de principe on a bafoué l'égalité de droits. L'égalité de principe est bien celle qui adapte les moyens aux contextes et non pas celle qui distribue à tous de manière égale. Or dans le domaine du numérique c'est le plus souvent ce qui est fait. Ainsi les plans d'équipements, la formation, les ressources sont réalisées de manière massives et quasi industrielles sans prendre en compte les complexités locales.

A force de tenir des discours sur l'urgence de numériser l'école, en même temps... C'est un peu ce que fait le "Café Pédagogique" à longueur de temps.

Mais cela suppose aussi, en amont, que chaque membre des équipes éducatives se sente partie prenante de l'espace d'action qui lui est proposé au début de chaque année et qu'il s'emploie à le faire évoluer dans le sens le plus adapté aux élèves avec lesquels il travaille. Le numérique autorise des ouvertures inattendues qui sont difficilement acceptables en ce moment et il faudra du temps pour que tout cela s'organise.

C'est vrai que certaines ouvertures sont inattendues, comme l'utilisation sympathique des smartphones en classe .

La plupart d'entre nous avons intériorisé ces modèles ancrés historiquement et avons du mal à faire évoluer notre propre conception des choses. Faut-il que de l'extérieur de l'école, la société mette en accusation et en difficulté ces modèles anciens pour qu'ils évoluent et que les responsables politiques le prennent en compte ?

Oui, en suivant les phares de la pensée du numérique ! :transpi:

Il faut souhaiter que s'engage une véritable réflexion sur une "autre école" pour une "autre société".

Ah bah non... puisque l'école doit s'adapter à la société telle qu'elle est aujourd'hui. :xx:

Au quotidien certains ont déjà tenté de l'inventer mais de manière toujours limitée car certains des éléments du carcan n'ont pas bougé.

Avec des innovations extraordinaires, comme l'ouverture d'un compte-classe Facebook ou Twitter !

Sans rechercher de vision unanime et uniforme, il faut davantage rechercher à proposer des axes d'évolution et ne pas vouloir systématiquement les généraliser. Si l'identification des innovations et des bonnes pratiques est importante...

Pour que ces "pratiques" soient bonnes, encore faudrait-il en faire la démonstration. Nous sommes toujours dans la pétition de principe.

...elle n'a aucun intérêt si c'est pour que le cadre reste le même, et c'est à cela que s'expose un monde scolaire qui refuserait d'observer au delà de ses propres personnels, ce qu'apprendre, accéder aux savoirs signifie aujourd'hui et surtout demain particulièrement tout au long de la vie.

Car pouvoir accéder au savoir, c'est savoir : "Je google donc je sais" .

Or si cette vie se prépare dès l'école, cet entraînement ne s'arrête pas aux frontières de l'institution et c'est cela le principal enseignement du numérique.

Souhaitons que cette nouvelle année apporte aux acteurs de l'éducation la force d'imaginer, d'essayer, de tenter, en commençant par repenser les carcans qu'il s'est imposé en évitant de considérer qu'ils sont "naturels".

Un carcan, c'est ce qui enferme. L'école, si elle assure le rôle républicain qui doit être le sien, est tout sauf un carcan. :evil:
21 Jan 2013 12:38
A lire sur "Le Café Pédagogique" du 21/01/13 : "Le ministère et la Caisse des dépôts veulent créer des collèges pilotes numériques" .


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21 Jan 2013 12:40
Réponse de Loys sur le sujet Les CoCons ou collèges connectés
Aucune considération d'ordre pédagogique dans ces "collèges pilotes", bien entendu. Les questions sont quantitatives et portent uniquement sur l'équipement numérique et la seule chose qui importe est "le développement des usages".
28 Jan 2013 12:22
A lire sur le "Café Pédagogique" cet entretien avec François Granier : « Le numérique apporte à l’éducation des nouveaux territoires à explorer » (28/01/13)


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02 Fév 2013 10:59
A lire dans le "Café Pédagogique" ou sur "Prisme" ("PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs") cet article de Bruno Devauchelle : "L'institution scolaire et le numérique : du fan­tasme aux réa­lités" (01/02/13)


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02 Fév 2013 11:40
L'institution scolaire et le numérique : du fan­tasme aux réa­lités

Numé­rique : Et si on avait oublié l’établissement ?, interroge Bruno Devau­chelle. Depuis des années l’Etat a impulsé des pro­grammes d’équipement des établis­se­ments d’enseignement en mul­ti­pliant des "plans numé­riques" souvent asth­ma­tiques.

Il faut dire que les investissements en infrastructures, maintenance et matériels, avec renouvellement régulier en vertu de l'obsolescence programmée plus rapide pour l'informatique que pour tout autre bien de consommation, sont colossaux... Quand on voit l'état de certains établissements, certains besoins sont - comment dire ? - plus criants.

"L’écart entre les pro­messes, les dis­cours et les réa­lités de terrain est étonnant et même inquiétant". Avec la décen­tra­li­sation s’est ajouté un écart croissant entre le décideur et le financeur, avec toutes les dérives que cela entraîne.

Le "décideur", le "financeur", tout cela est très bien... Mais l'utilisateur, où est-il pris en comte ?

Pour ma part, j'ai pu constater que les collectivités locales, comme les conseils régionaux, sont souvent les décideurs. D'où des équipements surréalistes (salle multimédia intégrée, gérée par une entreprise privée), non demandés, non conformes aux besoins et... non utilisés !

Aujourd’hui alors que le numé­rique s’est ins­tallé de façon stable dans la société, sa place reste à tous points de vue fragile dans le monde sco­laire. Et s’il était trop tard ?

Compte tenu de l'évolutivité rapide structurelle des matériels technologiques, l'école sera toujours en retard. :doc:

Depuis que l’ordinateur a fait son appa­rition dans le fir­mament de l’école, au début des années 1970, l’institution et ses pilotes, ministres, membres du cabinet, tech­no­struc­tures et relais ins­ti­tu­tionnels n’ont eu de cesse de "pousser" à l’informatisation puis la TICa­ti­sation, et enfin la numé­ri­sation de l’Ecole.

Un discours moderniste qui produit toujours son effet. Il est plus facile et bien moins coûteux de montrer à des caméras des investissements matériels (tablettes ou tableaux numériques flambant neufs) que des investissements humains (dotation horaire supérieure).

Cette approche s’est faite en lien avec l’informatisation de la société, la numé­ri­sation de la vie sociale et pro­fes­sion­nelle. Si dans un premier temps c’est la dimension pro­fes­sion­nelle qui a ouvert la porte des établis­se­ments d’enseignement, la suite n’est pas de même nature. En effet au début des années 70, la question d’un usage sco­laire de l’informatique ne se pose que dans des cercles très res­treints d’initiés qui dans la suite de rap­ports célèbres sur l’informatique ont pensé que le monde sco­laire ne pourrait pas rester long­temps loin de ces sciences et tech­niques qui enva­his­saient nos sociétés.

:scratch:

Dis­cours et ini­tia­tives, impul­sions, pré­co­ni­sa­tions, injonc­tions, voire obli­ga­tions se sont pro­gres­si­vement ins­tallés dans le paysage des déci­deurs de l’éducation.

Mais toujours dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants, n'est-ce pas ?

Aujourd’hui c’est un "mar­ronnier" de ministère que de déployer une pro­po­sition numé­rique pour le monde de l’enseignement dès le début du mandat. Il est d’ailleurs inté­ressant d’observer qu’il y a à ce sujet une belle constance, qua­siment une una­nimité… autour des pôles équi­pement /​ infra­structure /​ main­te­nance, res­sources /​ sup­ports /​ contenus /​ logi­ciels et for­mation /​ accom­pa­gnement /​ partage. L’ensemble se trouve accom­pagné d’un dis­cours global sur l’innovation, la com­pé­ti­tivité nationale, la modernité, la mondialisation.

Effectivement.

Une belle una­nimité qui ne doit pas cacher des réa­lités qui posent question. L’écart entre les pro­messes, les dis­cours et les réa­lités de terrain est étonnant et même inquiétant. Rap­pelons les annonces d’un ordi­nateur por­table pour chaque ensei­gnant sortant d’IUFM (2000).

Pour ses 42 ans de carrière ? :mrgreen:

L’Éducation nationale est la seule entreprise au monde où les employés doivent acheter et renouveler leur propre matériel de travail informatique.

Rap­pelons aussi cette annonce qui déclarait que grâce aux tech­no­logies il fau­drait que toutes les options puissent être ensei­gnées dans tous les établis­se­ments (1995).

Parce que c'est réalisable ? :transpi:

Ne parlons pas des annonces d’adresse élec­tro­nique pour tous, et de tant d’autres rêves poussés par "der­rière" dont la réa­li­sation n’est jamais effective.

On a les rêves qu'on peut... :transpi:

De toute façon, c'est un bel exemple d'obsolescence : avec les réseaux sociaux généralisés, les élèves ne consultent plus leur messagerie e-mail. :roll:

Mais au fait, savent-​​ils, ceux qui tiennent ces propos, que cet écart est là ? Ont-​​ils conscience de l’effet que produit à long terme cette manière de faire ?

Peu importe puisque seul compte l'effet d'annonce.

De toute façon, même si toutes les promesses numériques étaient tenues, le progrès pour l'école ne serait qu'apparent. La refondation de l'école a besoin de bien autre choses que d'écrans et de pensée magique.

En premier lieu pour ana­lyser les choses, il faut se référer à deux piliers de ces annonces : le poli­tique et le financeur. Si his­to­ri­quement ils sont confondus (avant la loi de décen­tra­li­sation de 1983 en par­ti­culier) dans l’Etat et donc le Ministère, depuis la situation ne cesse d’évoluer et l’article 13 de la loi d’orientation déposée sur le bureau de l’assemblée le 23 janvier dernier ouvre une ère nou­velle qui va engager défi­ni­ti­vement les col­lec­ti­vités ter­ri­to­riales.

Lesquelles ont bien compris le peu d'utilité de ces investissements auxquels on les oblige et commencent à y aller à reculons.

Mais cela ne signifie pas pour autant un chan­gement des pré­ro­ga­tives poli­tiques sur le terrain. Mais comment ima­giner une poli­tique sans finan­cement et un finan­cement sans poli­tique ? Ainsi le pouvoir central s’est-il déchargé en quelque sorte de la mise en acte de ses choix sur des col­lec­ti­vités qui pour­raient en faire d’autre. En matière d’équipement, d’ENT et autres manuels numé­riques, les exemples montrent des dis­pa­rités suf­fi­samment signi­fi­ca­tives pour se poser la question de la cohé­rence de ces projets…

Oui mais c'est parce qu'il y a urgence et que certains veulent le numérique maintenant et tout de suite... :twisted:

En deuxième lieu on peut tenter d’analyser les réa­lités tech­niques de la mise en œuvre des poli­tiques. Entre des infra­struc­tures sous dimen­sionnées, des suivis à court terme d’initiatives, des choix occa­sionnels, etc. les col­lec­ti­vités ter­ri­to­riales ont souvent joué un jeu trou­blant qui va parfois à l’encontre même d’un suivi cohérent. Prenons exemple des poli­tiques d’équipements en ordi­na­teurs por­tables des élèves. Si les Landes ont mené le projet pendant plus de dix années...

Sans progrès scolaire constaté...

...d’autres se sont bien vite essouf­flées ou ont signi­fi­ca­ti­vement changé leur vision. Un autre exemple plus global conforte cette impression désa­gréable : l’équipement Internet en débits "suf­fi­sants" sur l’ensemble du ter­ri­toire. Il est encore courant d’entendre dire dans cer­taines, col­lec­ti­vités que pour 2017 on aura, à peu près, couvert l’ensemble du dépar­tement ou de la région. En attendant, le déploiement des ENT et des manuels numé­riques demande des bandes pas­santes qui ne seront souvent pas dis­po­nibles dans les pre­miers temps…

C'est l'urgence. Les ENT et cahiers de textes en ligne sont obligatoires depuis 2011. Peu importe si l'équipement ne suit pas : on fait les choses dans l'ordre ! :mrgreen:

L’Etat a beau jeu de faire des annonces s’il n’assume pas les moyens de la mise en œuvre.

Comment le pourrait-il en ces temps de crise ? Les investissements seraient monstrueux pour des résultats non probants...

Ce qui est le plus gênant dans cette manière de faire c’est l’appauvrissement de cer­tains établis­se­ments en matière de prise en compte des TIC dans l’enseignement.

Parce que les TIC n'ont qu'un intérêt relatif.

Entre l’effet d’annonce et la réalité quo­ti­dienne… il y aura un grand écart bien dif­ficile à combler. La seule volonté de mettre en place de la main­te­nance...

Qui n'existe pas ou presque dans l’Éducation nationale actuellement : le plus grand parc informatique de France n'est officiellement suivi par personne.

...ne pourra pas pallier tous les pro­blèmes posés au quo­tidien aux ensei­gnants.

Et donc ? :shock:

Une relecture sur plu­sieurs années de ces modes d’impulsion, en prenant en compte les dif­fé­rentes étapes de la décen­tra­li­sation montre un méca­nisme récurrent. Il part d’un effet d’annonce, suivi de mise en œuvre par­tielle et se termine par un sen­timent d’inachevé voir d’incohérence pour les usagers en bout de chaîne.

Si ce n'était qu'un "sentiment"...

Quelques exemples de réussite (souvent tem­po­raires) ne doivent pas cacher la réalité des pro­blèmes (comme la main­te­nance ou la rareté des usages par exemple) sur la durée.

On aimerait bien avoir les références des "exemples de réussite". Car si la réussite est seulement mesurée à un usage non "rare" du numérique...

Il ressort de toutes ces années qu’un acteur est oublié depuis le début : l’établissement considéré comme une entité ayant un projet et donc déployant des stra­tégies adaptées à son contexte, interne (les équipes) et externe (les élèves et leurs familles). Depuis l’impulsion de 1989 sur le projet d’établissement, l’Etat n’a pas été en mesure de fournir les espaces per­mettant la réa­li­sation de ces projets.

Même entretenir les établissements pour qu'ils restent fréquentables coûte trop cher aux collectivités locales.

Les moyens numé­riques sont trop signi­fiants dans notre société pour que les équipes puissent faire elles-​​mêmes ces choix. A cela s’ajoute une double cen­tra­li­sation : poli­tique et tech­nique (infor­ma­tique). La culture du monde sco­laire est encore très attachée à l’idée d’offre égali­taire, même en matière de numé­rique et cela trans­parait dans les dis­cours des acteurs, des ensei­gnants en par­ti­culier.

Quelle idée rétrograde que celle de l'offre égalitaire, effectivement.

Mais cette égalité de principe déve­loppe une per­version nou­velle qui est l’impossibilité de par­ti­cu­la­riser, dans une relative auto­nomie, les choix locaux.

Pas du tout : il faut juste laisser l'initiative aux enseignants ou aux équipes d'enseignants, comme pour le choix des manuels. :roll:

Du coup, à craindre les risques d’une dis­persion des solu­tions établis­se­ments, on a préféré accepter une dis­persion des solu­tions col­lec­ti­vités territoriales…

On a surtout préféré se décharger d'une charge financière monstrueuse. :spider:

Au final...

En définitive...

... ce que l’on observe c’est un ensemble d’écarts qui gran­dissent depuis le plan infor­ma­tique pour tous.

Les écarts dans les collèges de Landes sont dans l'équipement mais pas dans les progrès scolaires...

Si pendant près de quinze années le monde sco­laire a pu pro­poser un dis­cours autonome, du fait du déploiement rela­ti­vement lent du numé­rique à la maison, cela s’est inversé à partir de 2000 quand Internet s’est invité dans le paysage. L’explosion des équi­pe­ments fami­liaux a été suivie d’un ensemble de carac­té­ris­tiques qui ont donné aux par­ti­cu­liers, jeunes et adultes, un envi­ron­nement suf­fi­samment stable et fiable. Or arrivé dans l’espace sco­laire, cette sta­bilité et cette fia­bilité, cette robus­tesse des moyens numé­riques sem­blait faire défaut ou au moins être fragile. Les poli­tiques qui dès 1983 expri­maient leur sen­timent de cette évolution peuvent désormais l’observer au quo­tidien. Mais n’est-il pas trop tard pour que l’Ecole reprenne la place qu’ils lui sou­haitent voir jouer ?

Il sera toujours trop tard. Le temps numérique n'est pas superposable au temps scolaire.

Heureusement, certains tenants du numérique ont déjà trouvé une solution économique : le BYOD . :twisted:
12 Fév 2013 11:11
A lire sur le "Café Pédagogique" du 25/01/13 : "Paris se dote d'un ENT " .


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13 Fév 2013 13:26 - 28 Jui 2019 17:53
En voilà une bonne idée du "Café Pédagogique" : "Le Tour de France du Numérique" !




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13 Fév 2013 13:28 - 28 Jui 2019 17:41
Passons sur les habituels "enseignants innovants" ...

Je retiens ceci :

Venez tester les nouveautés dans les domaines des équipements, solutions et contenus numériques pour l'enseignement.

On dirait de la réclame, non ?

Heureusement, ce n'est pas comme si Microsoft, Dell, Acer, Samsung, Toshiba ou Intel étaient partenaires de ce tour de France, avec une "zone d'exposition" et 5 ateliers sur 8 animés par ces partenaires technologiques. :mrgreen:
13 Fév 2013 13:36
A lire sur le site du "Café" du 12/02/13 : "De l'e-learning sur temps scolaire" .


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Ainsi que la description du "projet" :


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