Résultats de recherche (Recherche de : café)

20 Fév 2014 14:29 - 20 Fév 2014 14:30
Illettrisme ou analphabétisme ? :scratch:
20 Fév 2014 22:05
A lire dans le "Café pédagogique" du 20/02/14 : "Numérique : L'Unesco délivre une leçon universelle de volonté politique"

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20 Fév 2014 22:08
A lire dans le "Café pédagogique" du 20/02/14 : "Education mobile : Des exemples de généralisation".

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20 Fév 2014 22:09
04 Mar 2014 15:11 - 10 Jui 2014 23:27
La séquence est référencée dans la base d'Eduscol : eduscol.education.fr/bd/urtic/lettres/in...ommande=aper&id=2245
Titre : "Des activités créatives autour de Candide avec les TICE"
Commentaire : Dynamiser la démarche de lecture analytique de Candide par des productions d'élèves originales.
Idem : "Des activités créatives autour de La Peau de Chagrin avec les TICE "
06 Mar 2014 11:17 - 06 Mar 2014 11:17
Réponse de Loys sur le sujet Les SMS
A lire dans le "Café pédagogique" du 6/03/14 : "Les SMS ne doivent plus faire peur" .

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06 Mar 2014 11:33 - 20 Mar 2014 14:47
Réponse de Loys sur le sujet Les SMS
François Jarraud est en retard d'une révolution technologique : les SMS sont passés de mode.

Une étude réalisée par Josie Bernicot , professeure à l'université de Poitiers, pour le Centre Henri Aigueperse, sur un échantillon de jeunes collégiens apporte des réponses rassurantes. Il n'y a pas de corrélation entre l'utilisation du langage SMS et une baisse de niveau en orthographe.

C'est effectivement un faux problème, les élèves ayant bien compris (à de très rares exceptions près) que le "langage" SMS était à part.

"Moi oui de toute façon moi toujour sinon jtdg jtdg jtdg g g g g" Pour beaucoup d'adultes, le langage SMS est d'abord une langue étrangère. Pour les professeurs de lettres, sur qui repose en grande partie l'acquisition de l'orthographe, c'est souvent un motif d'inquiétude. La langue des SMS ignore les règles grammaticales usuelles et joue avec le vocabulaire.

Il faut dire que la syntaxe d'une phrase complexe a rarement sa place dans un SMS. :santa:

Beaucoup pensent que cette langue écrite différente a une influence négative sur l'apprentissage de la langue écrite à l'école et considère les SMS comme une forme dégradée de l'écrit que les élèves seraient tentés d'utiliser dans toutes les circonstances.

En toutes circonstances, non, mais "dégradée" certainement. Mais non : il y a absence de jugement ("cette langue écrite différente") : toutes les "langues" se valent.
En vérité le SMS n'a qu'un génie relatif : il s'agit non pas de créer une langue nouvelle, mais de retranscrire de façon abrégée, pratique et éventuellement hermétique l'écrit d'une langue existante. Il s'apparente davantage à une sorte de code, comme le morse par exemple.
Par ailleurs considérer qu'il s'agit d'une langue "écrite" est largement abusif : les SMS se caractérisent précisément par leur brièveté, leur absence de composition en tant que textes ou leur construction syntaxique minimale. Avec les réseaux sociaux (qui prennent le pas sur les SMS), le texte lui-même régresse dans les échanges (pokes, retweets, likes, photos et films, smileys etc.).

En clair, avec les SMS les élèves perdraient leur orthographe.

Difficile de croire en tout cas qu'ils l'entretiennent. :roll:

C'est cette hypothèse que Josie Bernicot, université de Poitiers, a voulu vérifier. Elle a sélectionné 19 jeunes de 11 ou 12 ans, c'est à dire débutants dans l'apprentissage du français classique et du SMS, qui se sont vu offrir un téléphone portable en échange d'une analyse systématique de leurs SMS.

A onze ou douze ans on "débute" dans "l'apprentissage du français classique" ? :shock:
Un "étude" fondée sur 19 jeunes ? :shock:
Une "étude" qui offre un téléphone portable ? :shock:

Ces jeunes produisent en moyenne 435 SMS par semaine et au total plus de 5000 SMS ont été décryptés.

Une demi-journée de SMS par élève, en somme.

Malgré cette masse de SMS, J Bernicot ne trouve pas de corrélation entre l'usage des SMS et l'évolution du niveau orthographique.

C'est-à-dire qu'à onze ou douze ans on est déjà un élève avec des difficultés orthographiques ou pas.

"Conformément à notre hypothèse, les enfants produisent deux types de textismes (Un textisme est défini comme un changement dans la forme orthographique d’un mot par rapport à l’écrit traditionnel)", nous dit-elle. "Ces deux types de textismes sont produits en proportion égale et n’ont pas la même évolution avec la pratique : seuls les textismes en rupture avec le code augmente avec la pratique... Conformément à notre hypothèse le lien entre le niveau en orthographe traditionnelle et les textismes varie avec le type de textismes considéré. Aucune corrélation n’est mise en évidence entre les différents scores en orthographe et les textismes en accord avec le code. Des corrélations positives existent aux trimestres 1 et 2 entre le score d’orthographe d’usage et les textismes en rupture avec le code ; elles disparaissent aux trimestre 3 et 4. La répartition des élèves en deux groupes (fort/faible en orthographe d’usage) montre que les élèves faibles en orthographe d’usage ont un apprentissage plus lent des textismes en rupture que les élèves forts en orthographe d’usage. Le groupe fort a d’emblée une production élevée de textismes en rupture. Dès le premier trimestre de pratique des SMS, les bons élèves en écrit traditionnel utilisent les formes spécifiques du registre SMS (textismes en rupture) tout en continuant à rester bons élèves en écrit traditionnel toute l’année. Ils appliquent donc chaque registre à la situation sociale appropriée".

Maîtriser une langue permet plus facilement d'en maîtriser d'autres : quelle découverte ! :cheers:

La conclusion donnée par J Bernicot est toute d'optimisme. " Les enseignants dont le rôle est d’apprendre la langue écrite traditionnelle à des élèves n’ont aucune raison d’avoir « peur » des SMS ou de les percevoir comme une menace. Cette nouvelle pratique est une occasion de s’exercer à de nouvelles correspondances phonème-graphème qui peuvent rendre plus souple le système cognitif et améliorer la fonction symbolique.

C'est-à-dire que "s'exercer" à la correspondance graphophonologique en 6e-5e plutôt qu'en CP-CE1 est légèrement inquiétant. :shock:
Prenons l'exemple cité, au passage : ""Moi oui de toute façon moi toujour sinon jtdg jtdg jtdg g g g g".
C'est vrai qu'écrire "toujour" sans s ou "jtdg" permet de s'exercer à la correspondance grapho-phonologique et à la segmentation des mots de niveau CP ("je-ta-dore-grave"). Ne parlons pas de la syntaxe ou du registre de langue...

Il faut aussi souligner que si dans les SMS, 52% de mots contiennent des textismes, les 48% restants sont écrits selon les règles traditionnelles. Enfin, en partant de la constatation que les élèves pratiquent cette forme de communication (en écriture comme en lecture) avec facilité et enthousiasme (cf. chapitre 2), qu’un pourcentage important d’élèves possède un téléphone mobile (l’une des nouvelles technologies les moins onéreuses), le téléphone mobile et les SMS pourraient être utilisés comme support d’apprentissages scolaires".

Cette "forme de communication 'en écriture comme en lecture" est une forme tout à fait développée et a pleinement sa place dans la classe. :santa:
Nul doute que les élèves conserveront d'ailleurs leur "enthousiasme" à utiliser leurs portable comme "support d'apprentissage". :santa:

Mais là c'est peut-être aller loin au regard des règlements intérieurs des établissements...

Évidemment François Jarraud ne s'interroge pas sur les raisons des interdictions. Le numérisme, c'est l'absence de tout regard critique sur les objets numériques.
A lire sur le sujet :
- www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/5...es-de-multiplication
- www.laviemoderne.net/mirabilia/59-l-intelligence-en-boite
Des exemples de tweets de lycéens :
- www.laviemoderne.net/mirabilia/47-la-bac-attitude
- www.laviemoderne.net/mirabilia/50-doit-faire-cest-preuve
06 Mar 2014 12:51 - 11 Nov 2014 14:57
Réponse de Loys sur le sujet Le plan numérique pour l'école

Vincent Peillon écrit: la capacité à travailler avec les ressources du numérique est une clé de réussite pour demain

A lire dans le "Café pédagogique" du 06/03/14 :
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...296861461700648.aspx
23 Mar 2014 11:16 - 23 Mar 2014 13:00
Réponse de Loys sur le sujet Enseigner l'informatique à l'école

Il explique, dans cette interview pour l’An@é, le parallèle qu’il ose entre l’enseignement des langages informatiques et la place du solfège dans la culture musicale. Pour étayer cette comparaison il préssent que « les langages informatiques vont faire partie de notre quotidien permanent…On a besoin dit-il d’avoir les bases qui permettent, pas forcement de les rédiger mais au moins de les comprendre »

Le parallèle semble à vrai dire mal choisi puisque le solfège ne fait partie du quotidien, et encore pas permanent, que des musiciens... :scratch:
A cela s'ajoute qu'il n'y a qu'une notation de la musique, universelle et perpétuelle... :roll:

Ils sont en effet de plus en plus nombreux à s’interroger comme lui, et à plaider pour une approche beaucoup plus globale et positive du numérique à l’école. Peut-on rester passif devant les langages informatiques que sont le code et les algorithmes, demande Antoine CHOTARD ?

Mais de quels langages informatiques s'agit-il exactement ? Pourquoi rester toujours dans le vague d'une déclaration brumeuse ?

Nos enfants seront-ils des consommateurs passifs ou de vrais « consommacteurs » qui maîtrisent mieux ces langages ?

Posée ainsi la réponse est dans la question. Mais c'est évidemment ridicule car à quoi peut bien servir de "maîtriser les langages informatiques" (expression dont il reste à déterminer les contours) dans une utilisation quotidienne des objets numériques ? Combien de lignes de code un "consommacteur" rencontre-t-il par jour et dans combien de langage ? A quoi peuvent bien lui servir ses connaissances hors contexte professionnel ?

Vu la prolifération des usages numériques, faut-il aujourd’hui faire comprendre, aculturer assez tôt les plus jeunes générations sur ces sujets-là ?

Je ne suis pas sûr que le terme "acculturer" soit le bienvenu ici.

Est ce dans le cadre de l’école qu’il faut le faire ?
Au-delà des usages, qui sont déjà censés être enseignés, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander l’enseignement d’une culture générale numérique, incluant l’apprentissage de notions de code informatique dès l’école primaire. Mais en quoi l’apprentissage du code et des algorithmes constitue-t-il un des éléments clefs de la culture numérique ?

On se le demande bien en effet. Qu'est-ce qu'une "culture générale numérique" exactement ? On reste toujours dans le vague.

Culture numérique et culture musicale même combat ?
Faire la comparaison entre culture musicale et culture numérique n’est pas un simple effet de manche, car on peut s’interroger de la même façon sur la place dans l’éducation, du solfège et de l’algorithmique.

Finalement la comparaison est intéressante par ses limites : les "notions" de solfège (assez minimales) apprises au collège ne font certainement pas des élèves des musiciens, ni même des amateurs de musique. :santa:

Si la culture numérique acquise à l’école peut s’identifier à la culture musicale que la très grande majorité des élèves y a acquise jusqu’à ce jour il y a de quoi s’inquiéter sur ce que pourra être la maîtrise par les futurs citoyens qu’ils sont, des codes de fonctionnement de la démocratie de demain.

Surtout si l'on considère que cette "culture musicale" est une réussite démocratique. :transpi:

Car il faut bien le reconnaître, si le candidat à l’épreuve facultative de musique au baccalauréat comporte « l’interprétation à l’aide de son instrument d’une pièce témoignant des pratiques musicales menées durant l’année scolaire, » c’est bien hors de l’école que la maîtrise de cet instrument comme du solfège ont été acquis . Ecoles de Musique Municipales, Conservatoires y jouent un rôle majeur. Cela permet au candidat d’être évalué « sur la qualité artistique de l’interprétation » avec cette précision éclairante : « ...quel que soit le niveau technique auquel se situe le candidat » !

Où veut-on en venir ici ? A du code "artistique" "quel que soit son niveau technique" ? :transpi:

Que seront les métiers de demain ?
Les emplois de demain ne seront pas créés par les entreprises d’aujourd’hui affirmait Fleur PELLERIN en 2013 qui souhaite encourager en France l’innovation technologique liée au numérique et la création de start up

Le genre de phrase qui relève de la pure prophétie et dont on ne peut tirer aucune conclusion. Les grands groupes technologiques d'aujourd'hui ont été créés hier par un système scolaire classique.

Pour Antoine CHOTARD : « les métiers de demain seront hybrides »...

C'est-à-dire ?

...et nécessiteront immanquablement un minimum de compréhension des langages de ces machines faites par les hommes, qui sont déjà tout son environnement.

Au contraire l'évolution du web montre qu'il est de moins en moins nécessaire d'être technicien pour utiliser des outils de plus en plus pointus.

Et ces langages sont bien comme une langue naturelle, constitués d’un alphabet, d’un vocabulaire, de règles de grammaire, et de significations dont trop peu de jeunes, ces « digital natives » censés avoir quelques longueurs d’avance, ne peuvent en imaginer ni l’importance ni l’utilité, faute d’y avoir à l’école été initiés.

Comme quoi les "digital natives" ne le sont pas ! :transpi:

Le monde est aujourd’hui numérique, partout et constamment. Et le code est au cœur du système. Il n’est pas aujourd’hui ,ou si peu, de champs professionnels qui ne soient ou ne seront pas rapidement profondément impactés par la science informatique.

Mais sans aucun rapport avec la programmation ou le code, qui restent des problèmes de spécialistes...

Certains affirment même que « ne pas savoir coder, c’est perdre son autonomie comme dans un autre temps certains savaient lire et d’autres pas. » Que penser de cela ?

Bien sûr que s'en remettre à des produits informatiques sans savoir coder, c'est perdre son autonomie. Mais pour la recouvrer il faudrait étudier les dizaines de milliers, voire de millions de lignes de code de chaque objet informatique que nous utilisons ?
Ces déclarations de principe sont très intelligentes et vaines en même temps.

Les humanités numériques dans un monde de machines
Chacun s’accorde pour considérer qu’une bonne éducation doit permettre de développer "l’esprit critique", "la pensée, le raisonnement logique", "le sens de la rigueur" favorisant ainsi l’inclusion sociale , l’émancipation intellectuelle et de la responsabilité civique.
L’enseignement des « humanités classiques » au siècle des lumières jusqu’à une date récente se donnait cet objectif dans l’école. Et chacun se souvient de la place éminente donnée aux langues anciennes et en particulier au grec ancien que tout élève se destinant aux études médicales se devait d’apprendre . Les sciences dites « dures » et plus généralement les enseignements scientifiques puis technologiques leur ont ravi à la fin du siècle dernier cette prééminence.
Aujourd’hui les sciences humaines mais également les sciences sociales que certains qualifient de « molles » possèdent pourtant tout autant un caractère scientifique rigoureux car elles analysent des faits réels, certes non naturels, mais humains, les interprètent et en déduisent des lois.
L’informatique, le numérique y joue de plus en plus un rôle majeur. « Ces humanités numériques ne font pas table rase du passé. Elles s’appuient, au contraire, sur l’ensemble des paradigmes, savoir-faire et connaissances propres à ces disciplines, tout en mobilisant les outils et les perspectives singulières du champ du numérique. Les humanités numériques désignent ainsi une transdiscipline, porteuse des méthodes, des dispositifs et des perspectives heuristiques liés au numérique dans le domaine des sciences humaines et sociales. »

Le concept même d'humanités numériques est - si ce n'est effrayant par lui-même - totalement creux. De quelles "humanités", de quels enseignement pérennes parle-t-on ? Le grec ancien et le latin ont façonné notre langue et notre pensée ? En est-il de même du TurboBasic ?

Ainsi, le rapprochement entre linguistes et informaticiens depuis une cinquantaine d’années aura considérablement fait progresser le champ d’étude de la linguistique informatique appliquée au dialogue homme/machine.

:shock:

On sait combien le développement d’interfaces en langage naturel, écrit et oral, reste un défi majeur des prochaines années ; principalement du fait de débouchés industriels évidents (les services embarqués dans les voitures, les avions, les centres d’appel téléphonique, les terminaux mobiles comme le téléphone ou les télécommandes, et immobiles, comme les distributeurs en tout genre, les jeux vidéo, les systèmes de dictée...). Enfin, la problématique du multilinguisme pour les interfaces reste aussi au cœur de l’innovation.

On passe des langages informatiques aux langues vivantes dans des interfaces : quel rapport ?

Au moment où les machines sont de plus en plus connectées et dialoguent entre elles avec des langages appropriés, écrits par des hommes, le moins que l’on puisse faire consiste à donner au plus grand nombre les moyens de lire et d’écrire si ce n’est comprendre l’essence même de ces écritures.

Et imaginant que ce serait même possible, à quoi bon ? :rirej

On s’expose sinon à s’empêcher de juger de leur pertinence et à l’incapacité à y reconnaître tout élément malveillant.

Comment tout un chacun pourrait-il identifier un "élément malveillant" dans des dizaines de milliers de lignes de code qu'il n'a pas créées ?
Rien que Windows 7, c'est quarante millions de lignes de codes. Même en lisant à la vitesse d'une ligne de code par seconde, il faut compter 11 111 heures de lecture, soit plus d'un an sans rien faire d'autre et sans dormir.
A voir cette infographie :
Attention : Spoiler !

L'évolution du monde numérique nous oblige à une délégation, quoi que nous en pensions. Nous dépendons d'objets que nous ne maîtrisons pas. Et laisser penser que nous pourrions les maîtriser est illusoire, voire empêche toute prise de conscience de cette servitude.

Enseigner la littératie numérique
Si de nombreux pays ont fait effectivement de choix d’un apprentissage précoce dès le primaire comme la Finlande, l’Estonie et la Grande Bretagne, le sujet reste à l’étude en France au Conseil Supérieur des programmes qui a la charge de donner des avis et formuler des propositions sur la conception générale des enseignements ainsi que sur la nature et le contenu des examens.

Qu'est-ce donc que la "littératie numérique" ?
Dans les années 80 de nombreux enfants ont appris au collège des rudiments d'un langage de programmation aujourd'hui obsolète. A quoi leur sert-il aujourd'hui ?

Le Conseil National du Numérique s’est prononcé en demandant de « former massivement à la littératie numérique de l’enfance à l’âge avancé », en déployant cet enseignement depuis le primaire jusqu’au lycée dans toutes les filières. « Cet enseignement précise-t-il doit inclure notamment la discipline informatique mais également toutes les autres composantes d’une véritable culture critique du monde numérique. »

Mais qu'est-ce que la "discipline informatique" exactement ? Et quels sont les "autres composants d'une culture critique" ? Pourquoi toujours rester dans le vague ?

L’académie des Sciences s’est également engagée en écrivant : « L’enseignement général de l’informatique devra d’abord donner à tous les citoyens les clés du monde du futur...

Mais quel genre de "clés du monde du futur" peuvent être des rudiments de programmation inutiles, partiels et rapidement obsolètes ?

...qui sera encore bien plus numérique et donc informatisé que ne l’est le monde actuel, afin qu’ils le comprennent...

Je met au défis les membres éminents de l'Académie des sciences de comprendre le fonctionnement de programmation de chaque logiciel qu'ils utilisent chaque jour ! :cheers:

...et puissent participer en conscience à ses choix et à son évolution plutôt que de le subir en se contentant de consommer ce qui est fait et décidé ailleurs.

C'est pourtant un bon résumé de ce qui nous attend, quoi qu'on fasse. Le numérisme consiste ici à faire croire que l'enseignement de l'informatique garantit notre liberté.

Il faudra aussi que cet enseignement les prépare aux métiers nouveaux et riches d’emploi engendrés par l’informatique. »

Dont la plupart ne nécessitent pas de savoir coder. On peut aujourd'hui être webdesigner ou webmaster sans savoir programmer une ligne de code.

« Tout le monde s’accorde pour dire que l’objectif n’est pas de faire de tous les petits Français des développeurs, mais de leur inculquer des fondamentaux, une culture transverse et une logique » affirme Raphaële Karayan dans un excellent article de l’Expansion.

Pour quoi faire ? :shock:

Ce qui est important en revanche, c’est de permettre à chacun de se constituer la boite à outils mentale qui permet de comprendre ce que c’est qu’un algorithme .

Pour quoi faire ?

Alors, faut-il fabriquer des « alphabétisés du numérique », ou des « lettrés du numérique » ?

Qu'est-ce qu'un "alphabétisé du numérique" ? Un être surhumain capable de comprendre tous les langages informatiquesdans leurs évolutions permanentes ?
En vérité la comparaison est absurde : personne ne "lit" le code, si ce n'est la machine.

Une nouvelle discipline ? Et quels enseignants ?

Que l'informatique puisse faire l'objet d'un enseignement spécialisé ne fait aucun doute. Mais cet enseignement suppose de solides bases algorithmiques et une rigueur de pensée qui doivent faire réfléchir à l'âge auquel il doit être proposé.

En fait si le sujet fait polémique, si les décisions tardent à être prises c’est bien parce qu’apparaît l’idée d’une « nouvelle discipline » qui ne pourrait s’imposer qu’au détriment de parties de celles plus traditionnelles, qui existent déjà, au moment où la nécessité d’enseignements plus transversaux sur des sujets sensibles est perçue comme essentielle dans l’éducation des enfants.

Mais en quoi est-ce "essentiel" ? L'école ne parvient déjà plus à faire de ses élèves des lecteurs et il faudrait qu'elle s'ajoute un fardeau inutile ?
L'école doit apporter une formation générale commune. L'enseignement de l'informatique n'y entre pas mais la bonne nouvelle, c'est qu'une bonne formation générale permet d'entrer dans n'importe quelle autre formation.

Est on prêt à retrancher des enseignements et des savoirs enseignés a l’école pour les échanger par l’informatique ? Poser cette question de façon abrupte c’est la rendre insoluble.
Aucune discipline n’est prête en effet à « partager » des heures élèves qui font son existence même en particulier par les postes enseignants ouverts aux concours de recrutement que cela génère.

Non le problème n'est pas le conservatisme des enseignants, mais le bien-fondé d'un tel enseignement.

Il semble bien que l’on demande beaucoup à l’école et qu’il s’agit de distinguer ce qui doit impérativement y être enseigné pour tous : le socle commun de l’école fondamentale. Et définir par la suite ce qui qui pourra permettre à chacun, en particulier au lycée puis à l’Université, de trouver sa voie et d’y construire son autonomie.
Il convient alors de distinguer les sujets qui peuvent se traiter de manière transversale et ce qui doit constituer un champ disciplinaire propre.
L’exemple des TPE vécus très favorablement par les élèves...

Rires...
Les TPE sont surtout vécus favorablement parce qu'ils ne peuvent que rapporter des points. :santa:

... constitue au lycée la seule exception avec peut être l’ECJS, où l’objet d’étude, la démarche pédagogique, le mode d’évaluation ne procèdent pas du seul et strict champ disciplinaire. L’apport disciplinaire permet alors toutefois de prendre la bonne mesure de ce regard transversal.

Je ne saisis pas le rapport entre l'enseignement informatique et l'interdisciplinarité. :scratch:

Ce problème se pose moins à l’école primaire où le professeur des Ecoles exerce seul ; il suffirait simplement de former ceux qu seraient en charge, comme c’est fait pour les langues vivantes, de cet enseignement du code grâce au jeu.

S'il faut suivre l'exemple de l'anglais en primaire, c'est un bon résumé d'un échec programmé. On enseigne mal des rudiments qui ne servent à rien. :?
Bon rien n'interdit à un professeur de faire coder ses élèves : c'est une activité qui peut être intéressante ou amusante. Mais de là à en faire un enseignement, c'est parfaitement illusoire.
Quel professeur des écoles (et quel professeur tout court) pourrait donner à des élèves des "clés" qu'il n'a pas lui-même et qu'il ne peut avoir ?

Au Collège la multiplicité des « disciplines » et donc des enseignants constitue une difficulté récurrente qu’on devra d’abord régler .

C'est vrai : c'est pénible, toutes ces disciplines montrant une spécialité du professeur.

Mais l’enseignement de l’informatique pourrait utilement être assuré par le professeur de discipline scientifique dans le cadre de l’Enseignement Intégré des Sciences et de la Technologie en 6e et en 5e .

Voici qui devient une sorte d'amas de disciplines informe...

La double valence de l’enseignant de DNL (mathématiques, sciences, histoire) la discipline non linguistique enseignée dans une langue étrangère aux élèves des sections européennes est également un bon exemple de ce qui réussit en collège.

Quel rapport entre l'enseignement de l'informatique et la DNL ? C'est un enseignement traditionnel dans une langue étrangère...

C’est surtout au lycée que le problème est posé où la création d’un enseignement nécessite une véritable formation spécifique de qualité.

Mais pas au primaire et au collège ? Il faut juste faire semblant de maîtriser des langages informatiques ? :santa:

L’ouverture de l’option ISN en terminale S qui est déjà un succès mais a épuisé le vivier de professeurs candidats à la formation complémentaire assurée par l’Université...

A la hâte et dans l'improvisation la plus totale... :mrgreen:

...sera-t-elle généralisée à tous les autres séries de baccalauréat comme s’y était engagé le candidat François Hollande ?

Ce serait une pure perte de temps pour la plupart des élèves.

L’ouverture en première et en seconde de ces enseignements ne peut être envisagée dans les mêmes conditions sans un recrutement plus conséquent et des mesures plus radicales. La création d’un diplôme spécifique pour cette discipline sera alors inévitable.

Bien sûr mais pour un enseignement de spécialité.

Mais sachant qu’il est déjà difficile de recruter des professeurs de mathématiques, et vu la pénurie de scientifiques et d’informaticiens lesquels d’entre eux voudront devenir enseignants ?

Effectivement. Surtout que dans le domaine informatique, les emplois ne manquent pas.

C’est donc bien là que se situe la difficulté majeure !
Israël, première « startup nation » ?
Alors, lorsque l’on voit le succès indéniable du recrutement des Ecoles Supérieures qui placent l’algorithmique au centre de leurs enseignements...

Oui mais on est bien dans une formation supérieure, spécialisée et d'élite.

...ne pourrait on imaginer que l’informatique constitue une voie nouvelle et un moyen de développer la créativite et l’innovation technologique au cœur du réacteur économique qu’encourage Fleur Pellerin.

Phrases creuses. On n'innove pas avec des rudiments de code. L'enseignement de l'informatique est une spécialisation qui demande beaucoup de temps et de travail : or ici on ne souhaite qu'un inutile saupoudrage.

Observer les nations technologiques qui réussissent dans ce domaine est pour le moins très éclairant.
On connaît bien sûr les Etats Unis et la Silicon Valley, quelques pays du Nord de l’Europe ou d’Asie comme Singapour et la Corée du Sud. Mais le cas d’Israël est moins souvent évoqué qui apparaît aujourd’hui pourtant comme une des toutes premières « Startup Nations ».

Dans tous ces pays les citoyens sont donc plus autonomes ?

Les indicateurs parlent d’eux mêmes : avec 4,28% du PIB investi en R et D Israel se place au premier rang mondial devant la Finlande , la Suéde, le Danemark, la Corée..les USA. C’est le pays qui compte le plus de scientifiques au sein de sa population active ( 145 pour 10 000) et le plus grand nombre d’entreprises start up rapporté a sa population..C’est également celui qui dispose du pourcentage le plus élevé d’ordinateurs par habitant et produit 15% des logiciels mondiaux...Enfin si 33% des citoyens des pays de l’OCDE ont reçu un enseignement supérieur, ils sont 47% pour les israéliens.

Oui enfin tout ceci n'a pas grand chose à voir avec ce dont il est question ici : l'enseignement de l'informatique au collège ou même en primaire.

Pour Thierry Berthier Maître de conférence à l’Université de Limoges qui étudie les phénomènes d’émergence dans les systèmes dynamiques et leur caractérisation par la théorie de la complexité algorithmique , « la proximité des laboratoires de recherche avec les grands groupes de la High Tech mondiale et les établissements d’enseignement supérieurs a démontré son efficacité en terme de niveau de créativité technologique ».

On parle encore et toujours du supérieur...

Mais « une des clés du succès technologique israélien réside certainement dans une approche positive de l’échec et dans la promotion d’une forme d’audace qui facilite la prise de risque. »

Effectivement : la "science" informatique est surtout la science qui consiste à corriger les erreurs en permanence. :devil:

Peut on réformer l’école ?
Comme thème de son prochain colloque à Versailles l’Association Française des Acteurs de l’Education s’interroge : « Peut on réformer l’école ? ». Nombre d’acteurs de cette école comme d’ailleurs le grand public, seraient nombreux à répondre par la négative à cette question ; autant pour la « faire entrer dans l’ère du Numérique » que pour procéder à sa « refondation ».
Pourtant, à y bien regarder Vincent PEILLON aura en quelques mois posé les bonnes questions, installé toutes les bases pour que l’école puisse enfin basculer dans ce nouveau siècle.

Toujours des phrases creuses et grandiloquentes.

Il appartiendra certainement à son successeur de prendre les ultimes mesures qui peuvent en assurer sa réussite . Mais à n’en pas douter ce ne sera pas les plus faciles à prendre, tant les « écoles » dans l’Ecole sont nombreuses à se disputer leurs solutions, tellement sûres de leurs vérités.

:scratch:
23 Mar 2014 15:15
A lire dans le "Café" du 20/03/14 : "Avec la tablette, dessine-moi un fabliau"

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08 Avr 2014 15:33
A lire dans le "Café" du 4/04/14 : "Espaces, locaux, mobilier et numérique" par Bruno Devauchelle.

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14 Avr 2014 08:38
A lire dans le "Café" du 14/04/14 : "EcriTech’5 : "Changer la vie" en établissement par le numérique" .

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14 Avr 2014 09:28 - 14 Avr 2014 11:44

EcriTech’5 : "Changer la vie" en établissement par le numérique

Recyclage du slogan du programme de François Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981... voilà qui ne nous rajeunit pas.

Comment le numérique transforme-il au quotidien la vie en établissement ?

Curieuse question, qui postule donc qu'on ne le sait pas.

C’est la question posée à tous les participants du colloque EcriTech’5...

Participants bien choisis, bien sûr... Mieux vaut rester entre gens de certitude.

...qui s’est déroulé à Nice les 10-11 avril. C’est que les mutations en cours ou en germe sont essentielles : le numérique peut aider à lutter contre les inégalités culturelles et sociales, renforcer les compétences et les appétences des élèves, modifier les temps et les espaces d’apprentissage, changer les modes de gouvernance et les relations entre les acteurs, ouvrir l’Ecole sur le monde…

Que des vertus et pas la moindre critique. Pas de doute : nous sommes en plein numérisme ! :cheers:

« Poser la question de l’établissement scolaire, explique Catherine Becchetti-Bizot, c’est vraiment le bon niveau pour comprendre ce qui est en train de bouger dans le système éducatif ». A EcriTech’5, enseignants, chefs d’établissements, chercheurs, cadres de l’Education nationale se sont retrouvés pour rappeler à l’Ecole que dans une société désormais numérique elle est confrontée à une alternative : s’adapter ou mourir.

Voilà un programme qui laisse le choix, effectivement. Le "tsunami numérique" est passé par là. :santa:

Au programme : du changement à tous les étages de la « pyramide »…
Défis et ambitions
En ouverture du colloque, Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice générale de l'Éducation nationale, au nom de la Direction du Numérique pour l’Education (DNE) nouvellement créée, souligne les défis collectifs à saisir pour prendre la mesure du nouvel écosystème, à la fois technique et culturel, en train d’advenir.

Un "écosystème" qui "advient" : diantre !

Le numérique entraine une évolution de nos pratiques pédagogiques, de nos organisations, de nos rapports aux autres et aux savoirs.

Le numérique ne change fondamentalement rien à l'apprentissage. Au mieux il est un outil périphérique, au pire il constitue une grave nuisance.

EcriTech’ doit aider à penser cette école de demain, donner aux acteurs une vision prospective.

Oui : comment subir ce qui ne peut manquer d'advenir.

La question posée à tous est d’ailleurs aussi la suivante : pour quels buts voulons-nous que le numérique change l’Ecole ?

Curieuse question : le numérique change l'école malgré nous mais nous pourrions lui assigner des buts.

Sans doute pour qu’il y règne plus d’égalité, plus de motivation, plus d’ouverture et de lien avec l’environnement …

:santa:

Cette belle ambition a été inscrite dans la Loi de juillet 2013 et le nouveau ministre a dit vouloir continuer à la porter.

Surtout "belle" pour le partenaire technologique du "Café pédagogique", Microsoft.

La cinquième édition d’EcriTech’, rappelle Catherine Becchetti-Bizot, veut creuser la question de la vie au quotidien d’un établissement : pratiques pédagogiques, accès aux ressources, pilotage, relations à l’intérieur et vers l’extérieur… Les 23 « Collèges Connectés » (« CoCon ») lancés à la rentrée précédente ont été conçus comme des « lieux d’incubation », intégrateurs de changements.

En tout cas le jargon commercial des new techs est déjà là : c'est un bon début...

Le but est de réunir des conditions optimales d’équipement pour permettre aux équipes de se concentrer sur les apports pédagogiques du numérique. Le dispositif permet aussi d’expérimenter un nouveau mode de gouvernance partagée avec les collectivités territoriales.

Où les enseignants deviennent de simples exécutants pédagogiques puisqu'ils doivent faire avec "l'équipement" décidé par une "gouvernance" qui les ignore.

Il a vocation à se déployer plus largement à la rentrée prochaine : « nous visons une centaine d’établissements ainsi connectés », « les résultats des CoCons doivent irriguer l’ensemble des établissements ».

Les "résultats" sont déjà avérés, donc... Curieuse expérimentation.

Des points communs d’ores et déjà se dessinent, qui tracent des pistes pour tous : l’ouverture sur le monde (le proche territoire, les familles, l’international…), la porosité des lieux et le continuum des apprentissages, la redéfinition des rôles de chacun, la nécessaire évolution des cadres du système.

:scratch:

« Notre approche, souligne Catherine Becchetti-Bizot, est de faire confiance aux équipes pédagogiques, mais aussi de les aider, par exemple dans la protection des données personnelles » : il s’agit de « valoriser les innovations, tout en donnant des cadres clairs ».

Suis-je le seul à voir ici une forme de schizophrénie ?

La Direction du Numérique pour l’Education existe officiellement depuis le 31 mars 2014 pour mettre en synergie tous les acteurs des mutations en cours.

Le vocabulaire du management d'entreprise est entré dans l'école.

Catherine Becchetti-Bizot en éclaire les objectifs : mettre en place le « service public du numérique éducatif » pour déployer ressources et services susceptibles de répondre aux besoins de la communauté éducative ; valoriser les nouvelles compétences numériques dont les élèves ont vraiment besoin (par exemple en menant une Education aux médias et à l’information, obligation pour tous les enseignants désormais inscrite dans la Loi) ; encourager, valoriser et mutualiser les innovations, qu’elles soient pédagogiques ou administratives, et ce par la mise en réseau ; renforcer la formation, au numérique et par le numérique, initiale et continue, des enseignants et des cadres ;

Le numérique n'est plus un outil au service de l'enseignement : il devient un objet d'enseignement.

...mettre en place une gouvernance partagée avec les collectivités territoriales ; construire un partenariat entre les acteurs publics et les acteurs privés de la filière numérique ; optimiser le pilotage des moyens ; faciliter la tutelle des opérateurs scolaires (Cned, Canopé …).

Voilà qui devrait faire des heureux.

L’Ecole doit relever cinq défis majeurs : la réduction des inégalités d’accès aux savoirs...

C'est absurde : il n'y a jamais eu d'inégalités d'accès aux connaissances depuis qu'existent les manuels scolaires et les centres d'information et de documentation. :evil:
En revanche, avec le numérique, il n'y a jamais eu autant de divertissements (au sens pascalien) qui éloignent des connaissances.

... l’amélioration des compétences des élèves...

Lesquelles ?

le renouvellement des pratiques pédagogiques, la modernisation des environnements de travail,...

Ce sont des objectifs en soi de l'école ? :shock:

...le renforcement des liens avec l'environnement.

Qu'est-ce à dire ? Et pourquoi ?

Des adolescents connectés
Pour Jean-François Cerisier, professeur des universités, directeur du laboratoire Techne à l’Université de Poitiers, la problématique du numérique à l’Ecole ne peut se réduire à des questions uniquement didactiques : l’usage continu des technologies numériques transforme profondément et durablement les relations de chacun (élève, enseignant, parent …) à son milieu, ce qui constitue une définition possible du mot culture ; dans cette nouvelle « culture à l’ère du numérique », l’élève connecté questionne la forme scolaire elle-même. Le laboratoire Techne s’intéresse en particulier à deux questions : pourquoi les usagers font-ils ce qu’ils font ? qu’est-ce que ces pratiques changent en eux ? (« We shape our tools and thereafter our tools shape us », Marshall McLuhan).

Si ce sont les outils qui nous façonnent sans même qu'on les choisisse, comment peut-on leur assigner des "buts" ? :scratch:
Et puisqu'on parle de ce que les usagers font, pourquoi M. Cerisier ne parle-t-il pas de la réalité des usages, qui sont loin d'être pédagogiques ?

93 % de nos étudiants de 1ère année, constate Jean-François Cerisier, sont équipés d’un ordinateur portable connecté qu’ils utilisent pendant le cours.

Quel rapport avec le secondaire ? :shock:

Il convient sur le sujet de lever des idées reçues négatives : si beaucoup sont sur Facebook, c’est pour échanger avec leurs pairs sur le cours en train d’avoir lieu !

Ah... Voilà qui est rassurant. :santa:

Ainsi se met en place une interactivité pédagogique invisible, mais forte. Certains recherchent aussi en ligne des informations supplémentaires susceptibles d’enrichir ou de nuancer les propos du professeur : un étudiant connecté vivifie le cours !

Sympathique démarche... Et considérer qu'il y a plus d'"interactivité" parce que les étudiants ont les yeux rivés sur des écrans pour faire autre chose que suivre le cours, il fallait oser !

De manière générale, l’adolescent connecté cherche à reconquérir un espace-temps qui échappe à la vigilance des adultes :

Ah si c'est une "reconquête" alors... Au fait, on parle d'adultes ou d'adolescents ? Il faudrait savoir.

...les espaces physiques ont disparu dans la cité comme les squares remplacés par des parkings, beaucoup de parents s’ingénient à occuper le temps de leurs enfants en leur organisant des activités multiples…

Le numérique et sa vocation occupationnelle.

Qu’en est-il alors des attentes quant au numérique à l’Ecole ? A la question « aimez-vous l’Ecole ? », 24 % des élèves répondent oui en 6ème, 6 % en 3ème, 13 % en terminale. A la question « aimez-vous les cours ? », 68,4 % des élèves répondent oui en 6ème, 36 % en 2nde, 46,4 % en terminale. A la question « aimez-vous l’ordinateur à l’Ecole ? », 48,8 % des élèves répondent oui en 6ème, 66,6 % en 3ème, 73,5 % en terminale.

On peut légèrement s"'inquiéter de la contradiction... lors que l'ordinateur est supposé "revivifier" le cours.
Dans le genre de questions intelligentes à poser : est-ce que les adolescents préfèrent faire leurs devoirs ou aller à la fête foraine ?

Autrement dit, le fossé entre l’adolescent et l’Ecole tend à se creuser au milieu de son parcours, vers la fin du collège. Autrement dit aussi, l'intérêt pour l'ordinateur à l'Ecole croît à mesure que l'intérêt pour l'Ecole décroît.

Ne pas voir de corrélation, bien sûr. :santa:

Encore faut-il raison garder : les jeunes peuvent s’inquiéter qu’on vienne marcher sur leur espace-temps personnel ; ils réfutent l'intérêt d'activités réalisées avec le numérique qui auraient pu avoir lieu sans ; ce qui les motive, c’est moins le numérique lui-même que la mise en activité que souvent il favorise.

Les jeunes sont plus lucides que les adultes de ce colloque, on dirait...

La forme scolaire, souligne Jean-François Cerisier, est un choix : de rapport au savoir, d’espace-temps, de règles de sociabilité, de normes sociales et de types d’activités. Ce choix politique est délicat puisque ces questions sont posées à des acteurs de l’Ecole qui n’ont pas toutes les cartes en main. Mais ce choix est essentiel : si l'école, sous-système, ne s'adapte pas alors que le système global évolue fortement, elle meurt. C’est le « syndrome Kodak » qu’évoque Emmanuel Davidenkoff dans son récent ouvrage sur « le tsunami numérique ». Le numérique est dans la société, les transformations d’ailleurs ne sont pas terminées, il est illusoire de croire que l'Ecole peut les refuser.

Le syndrome Kodak est surtout une belle ânerie...
Il y a plein de choses qui sont dans la société et qui n'ont pas leur place dans l'école. Et tout dépend de ce qu'on appelle "avoir leur place" puisqu'on ne distingue pas ici le numérique aux mains des enseignants et aux mains des élèves.

Des établissements connectés
Qu’en est-il alors des établissements qui, tels les « Collèges connectés », expérimentent de nouveaux usages et pilotages de l’Ecole à l’ère du numérique ? Dans un des quartiers les plus pauvres d’Europe, le collège Eclair de la Belle de Mai à Marseille tente ainsi de développer une stratégie numérique pour mieux accompagner les élèves, développer les liens avec les familles, favoriser le travail d’équipe entre les professeurs, aidés par les inspecteurs et des enseignants-ressources.

Pour quel résultat ?

Le but, selon Brigitte Jauffret, déléguée académique au numérique, c’est de faire en sorte que les élèves prennent du plaisir et réussissent mieux :

Comment cette réussite est-elle évaluée ?

« j’ai vu des élèves de 6ème écrire un conte, prendre plaisir à écrire et m’expliquant comment le numérique, ici l’ordinateur, les aidait à casser la difficulté qu’ils pouvaient avoir avec l’écrit manuscrit »

Je n'ai jamais vu d'élèves de 6e qui ne prenait pas de plaisir à écrire un conte...
Et quelle différence y a-t-il entre l'écriture au clavier et manuscrite ? :scratch:
En revanche, nul doute que ces élèves ne sont pas invités à écrire en manuscrit et à vaincre les difficultés, souvent même graphiques, pour écrire... :fur

...« j’ai vu sur une classe de 24 élèves, 24 activités différentes »...

Concrètement, ça veut dire quoi, "24 activités différentes" ? Et pour quel résultat ?

...« j’ai vu des élèves très attentifs »...

Les écrans sont de meilleurs capteurs d'attention que les professeurs : voilà la solution pour les quartiers difficiles !

...« quand on les interroge, ils disent qu’ils sont contents de continuer le travail chez eux grâce au numérique». Dominique Tesorière, principal du collège, insiste : « nous avions des élèves décrocheurs, nous avions un fort taux d’absentéisme, nous avions des pratiques un peu rébarbatives pour des enfants en difficulté scolaire, l’intégration des outils numériques a donné aux enfants de l’appétence pour la chose scolaire ».

Un beau jugement subjectif, mais toujours pas de résultat concret.
Quant à l'idée qu'il faut éviter aux enfants en difficulté scolaire les pratiques rébarbatives, c'est effectivement très éducatif. Puisse toute leur vie continuer ainsi !

L’ouverture du collège à son environnement apparaît aussi comme une valeur ajoutée du numérique : « Dans des quartiers aussi difficiles que le nôtre, vous comprenez bien qu’il y a des attirances extérieures fortes. On ne peut lutter contre elles que si l’on propose quelque chose de différent à l’interne, mais aussi en travaillant en réseau », par exemple à travers un projet autour de l’astronomie mené en partenariat avec des écoles du secteur ou encore des sixièmes qui se font tuteurs d’écoliers. « Par le numérique, on arrive à redonner du sens à l’Ecole, ce qui est le cœur du problème. »

"Redonner du sens" : vivent les nouvelles pédagogies.

Capucine Vigel, proviseure du lycée Simone Weil à Dijon, raconte comment, nommée il y a 3 ans sur ce lycée polyvalent de centre ville, elle s’est retrouvée face à une situation contradictoire : un des deux bâtiments n’était pas câblé, mais parallèlement il y avait déjà des équipements de pointe et 5 professeurs dynamiques, 5 « experts ». Comment mobiliser l’ensemble de la communauté ? La première étape a consisté en un état des lieux de ce qui existe : obstacles, ressources, projets, budget… D’où la création d’un Conseil numérique, qui ne sois pas réservé aux experts, mais ouverts aux lycéens du CVL, usagers susceptibles d’avoir un regard sur les intérêts éducatifs de ce qui était proposé, à des enseignants néophytes… Un projet s’est dessiné : que 100 % des divisions de l’établissement soient investies dans le numérique (« nous en sommes à 60 %). Des animations sont régulièrement organisées : des « micromeetings » d’un quart d’heure qui permettent aux uns et aux autres de montrer comment marche tel ou tel outil, de valoriser les expertises, de partager les pratiques.

:shock:

Le collège Léonard de Vinci à Saint-Brieuc est l’un des 23 « collèges connectés » du territoire national : un collège urbain, de taille moyenne (600 élèves), situé au pied de grandes tours, avec une SEGPA de 64 élèves et un déficit de recrutement. Le principal Guy Josselin souligne combien l’image s’est bien redressée grâce au dynamisme des enseignants qui ont compris la nécessité d’utiliser le numérique pour mettre en place des dispositifs adaptés : deux d’entre eux, Jacques-Olivier Martin, professeur de lettes, et Agnès Giannantoni, professeure de mathématiques, témoignent d’ailleurs avec un enthousiasme communicatif de l’esprit créatif et collaboratif qui règne dans le collège.

Des professeurs qui ne sont pas "numériques" ne peut pas avoir cet esprit, bien sûr. :doc:

C’est aussi peut-être que l’approche, mûrement réfléchie, se veut humaine et non technique : pour Guy Josselin, un « Cocon », ce n’est pas une masse de matériel et de ressources, mais une volonté de travailler autrement. Par exemple, pour les tablettes numériques, le choix n’a pas été celui du « one to one », d’un équipement généralisé, mais de quelques tablettes disponibles en classe pour une pédagogie collaborative. Des soutiens se sont avérés précieux pour mener le projet : ainsi l’enveloppe de 50 HSE de la DGESCO, la présence forte du réseau de formateurs Résentice de l’académie de Rennes représenté au colloque par Didier Perret, les liens établis avec des associations de quartier comme « Le cercle »…

Autant de choses qui n'ont pas forcément à voir avec le numérique...

L’expérience a débuté par un état des lieux, des usages et des attentes. Un questionnaire anonyme a permis par exemple de faire apparaître que 77% des élèves de 3ème étaient équipés de smartphones et que le taux de connexion internet à domicile était de plus de 95%.

Pas d'"inégalités d'accès aux savoirs", donc. :devil:

Les enseignants, demandeurs de formation et de guidance dans la classe...

:roll:

...se sont donné des objectifs : mieux accompagner les élèves en difficulté ou situation de handicap, différencier davantage, lutter contre le décrochage scolaire, aider à individualiser le travail sur l'orientation, réduire l'écart entre les pratiques du numérique à l'école et à l'extérieur, évaluer et valoriser les compétences des élèves, ancrer davantage l'école dans le monde moderne, modifier les pratiques pédagogiques, engager une dynamique de travail en équipe…

C'est mieux que se donner les objectifs suivants : moins bien accompagner les élèves en difficulté ou situation de handicap, renforcer le décrochage scolaire, ne pas individualiser le travail sur l'orientation...

Pendant l’été, une tablette a été mise entre les mains de chaque enseignant pour qu’il puisse se familiariser avec l’outil. Ils ont été aussi initiés à Linux, système d’exploitation installé sur tous les postes de l’établissement. Un comité de pilotage avec tous les partenaires a été mis en place.

Sûr que Linux permet de "réduire l'écart entre les pratiques du numérique à l'école et à l'extérieur" et d'"ancrer davantage l'école dans le monde moderne"... :rirej

L’atelier consacré au collège Leonard de Vinci témoigne de pratiques pédagogiques. Quinze classes sont équipées de Vidéo-Projecteurs-Interactifs : les élèves utilisent chez eux aussi le logiciel libre Open Sankore, construisent leurs diaporamas, envoient ensuite en classe leurs camarades au tableau … Le réseau social Twitter et la plateforme Moodle sont aussi utilisés pour des activités collaboratives.

Pour quel résultat ?

En français, un travail autour de l’argumentation est mené sur un jugement de tribunal : il se fait selon un dispositif en îlots (des groupes où les élèves jouent les rôles de procureur, juge, avocat, accusé), il débouche sur des productions de textes, photos, vidéos.

Rien qu'on ne puisse... sans aucune dépense numérique.

En mathématiques DNL pour la classe européenne, les élèves avec les tablettes sont amenés à illustrer un lieu géométrique, à modéliser, à réaliser une bande dessinée sur l'expérience menée, à présenter le travail à l'oral. On détourne aussi des applications a priori non éducatives : ainsi, en allemand, l’appli Ikea permet de construire une pièce virtuelle, puis de la décrire...

Effectivement, c'est plus motivant pour les élèves...

La tablette s’avère propice à la construction rapide de documents par les élèves et à leur analyse : des animations pour réécrire des fabliaux du moyen âge...

Quel intérêt ? :shock:

...des travaux d’illustration en roman-photo autour de la chanson de Craonne, des cartes heuristiques pour aborder une notion grammaticale, des bandes dessinées via Comic Life en FLE… Les élèves, soulignent Jacques-Olivier Martin et Agnès Giannantoni, sont motivés par la mise en activité, deviennent vite experts...

C'est facile d'être "expert" avec le numérique ! :cheers:

...abordent des tâches complexes, mènent un intéressant travail d’essai-erreur, prennent des initiatives et collaborent, réalisent eux mêmes des capsules vidéos ou des exercices pour leurs pairs.

Quel beau jargon néo-pédagogique. Mais toujours pas de résultats tangibles...

Les apports sont ainsi recensés par les enseignants du collège : le numérique me permet de différencier et varier mes activités, de travailler l'autonomie, de rassurer et restaurer la motivation des élèves, de travailler l'orientation de manière différenciée, de questionner mes pratiques, de favoriser la concertation, de créer une nouvelle dynamique dans l'établissement, de réduire l'écart des pratiques numériques, de repenser les positionnements de chacun...

Autant d'évaluations relevant de l'impressionnisme. Et pour le niveau scolaire ?

Comment poursuivre et amplifier la dynamique ?

Dont on ne sait pas sur quoi elle débouche...

En identifiant et levant certains freins : le besoin de s'opposer de certains, la possible crainte du déclin des rapports humains, la mise en danger, l'essoufflement (par exemple lié aux injonctions multiples de l'administration qui modifie sans cesse les règles), les « geeks » eux-mêmes (on peut être gêné ou écrasé par des personnels absorbés par la technicité). En cherchant à convaincre : il faut travailler dans la transparence et utiliser les moyens de communication, c’est pourquoi tout le projet est en ligne sur le site de l’établissement. En impulsant une dynamique collaborative chez les enseignants : des demi-journées banalisées sont régulièrement organisées pour permettre concertation et échanges de pratiques, des cours en coanimation ont lieu (des tableaux en salles des profs permettent de s’inscrire pour ces séances à 2), le système des ProfLabs va être mis en place pour favoriser des temps de partage d’expériences entre collègues volontaires. En se nourrissant de ce qui se fait ailleurs : l’outil de veille Scoop.it est intégré au site du collège, une liste de diffusion permet d’informer les enseignants des nouveautés liées à leur matière.

Vive l'innovation, la révolution pédagogique permanente dans l'école et le renoncement au travail individuel ! :cheers:
A noter que les freins ne peuvent venir du numérique lui-même... Toute critique ne peut relever que du "besoin de s'opposer de certains", qui refusent "la mise en danger"... A admirer : "la possible crainte du déclin des rapports humains" et non "la crainte du déclin possible des rapports humains".

En accompagnant les changements : des psychologues extérieurs à l'éducation nationale sont susceptibles d’animer des groupes de parole.

Il faut d'urgence ouvrir des "cellules psychologiques" pour accompagner cette catastrophe ! :rirej

En diffusant le projet pour le valoriser et le faire rayonner.
Selon Pascal Plantard, chercheur au CREAD, qui avec son équipe observe l’expérience du collège Leonard de Vinci, il n'y aura pas d'effets quantitativement mesurables des Cocons en tant que tels...

Voilà qui est dit. :shock:

...mais on peut analyser les écosystèmes à l’œuvre : il y a au moins une cinquantaine d'acteurs qui sont mobilisés autour de ce projet ; la dynamique de collège connecté de Léonard de Vinci met du mouvement tout autour et l'inverse est vrai, c’est ainsi une vraie dynamique de territoire qui est en action ;

Un beau résultat, en effet, pour un tel investissement... :santa:

... il apparaît aussi que les élèves apprennent mieux, se motivent, développent le désir de savoir.

On devrait donc pouvoir mesurer les "effets quantitativement mesurables"... :devil:

Des enseignants connectés
Durant le colloque, ateliers et tables rondes ont aussi permis aux enseignants de présenter expériences et réflexions autour des changements importants que le numérique entraîne au quotidien dans les modes d’apprentissage des élèves. Un atelier par exemple permet de découvrir la « classe inversée ». Le principe est connu : avant la classe, les élèves ont accès à la « leçon », le plus souvent sous forme de capsules ; pendant la classe, le temps est libéré pour la mise en activité des élèves. Olivier Massé, IA-IPR de Lettres dans l’académie de Bordeaux, rappelle que traditionnellement l’élève subit en classe, puis travaille chez lui, or chez lui l’élève est seul et en classe il s’ennuie…

Quand un inspecteur de lettres raye d'un trait toute la tradition scolaire... La partie la plus passionnante de l'enseignement pour le professeur et la plus délicate pour l'élève mérite en effet d'avoir lieu à la maison, quand l'élève est seul. :cheers:
Sur la classe inversée, voir cette section du forum .

La classe inversée privilégie d’ailleurs la tâche complexe qui permet à l’élève de déterminer son parcours en autonomie : l’enjeu est aussi de développer l’esprit critique et la liberté de choix, de former un citoyen, de considérer comme Socrate que chacun porte en soi les moyens d’accéder à la vérité.

Vive le constructivisme ! Mais si tel est le cas, pourquoi conserver le principe du cours ? :scratch:

Yves Castel, professeur de sciences physiques dans l’académie de Nice, témoigne de son expérience de classe inversée en terminale S : pour briser l’ennui qu’il ressentait chez ses élèves (et même chez lui), pour optimiser son temps de présence en classe, pour pouvoir aider ceux qui en ont besoin dans un classe de 34 élèves…

Et comment le cours est-il rendu moins ennuyeux à la maison ? :santa:

La plateforme collaborative Moodle est utilisée pour rendre accessibles aux élèves des capsules vidéos (le cours tel qu’il aurait pu être fait en classe au TBI, des petits films scénarisés …) ou des exercices ludiques.

Un cours d'une heure face aux élève dont on suit la compréhension et qui peuvent poser des questions et intervenir ou une vidéo enregistrée de cinq minutes (parce que sinon c'est trop long et les élèves décrochent), c'est pareil ! Vive la vie moderne...

En début de séance, une synthèse commune est réalisée.

Pour ceux qui n'auraient pas résister à l'attrait du cours à la maison...

Puis les élèves sont mis en activité et l’enseignant change de posture : il peut davantage accompagner et individualiser.

Dans les exercices en classe, l'enseignement peut déjà passer dans les rangs et aider ses élèves... Quelle révolution ! Par contre, le cours diffusé en vidéo est assez peu "individualisé"...

En fin de séance, des prolongements sont proposés. Les retours des élèves sont variés : certains se plaignent quand la vidéo n’est pas en ligne avant le cours, d’autres confient se trouver perturbés dans leurs habitudes d’élèves scolaires.

:mrgreen:

Marie Soulié est professeure de Lettres au collège Daniel Argote d’Orthez dans l’académie de Bordeaux, un collège difficile avec une forte présence de gens du voyage. Elle aussi dit avoir éprouvé le sentiment de faire son métier comme elle n’avait pas envie de le faire : essentiellement sous la forme d’un cours dialogué, ce qui présente pédagogiquement des limites et motive peu les élèves. La classe inversée lui a permis de repenser tout le dispositif. Des capsules vidéos sont mises à disposition la veille du cours : « je me suis vite rendu compte que la capsule ne devait pas être une mini notion, mais une approche », « les élèves viennent en classe avec le menu, avec l’envie d’apprendre »

Et leur demander de lire quelque chose dans la même perspective, ce n'"tait pas possible jusque là...

En classe se déroule alors une étape d’interaction, avec travail en ilots : la composition des groupes est libre et varie tous les jours ; un « ilot des curieux » réunit ceux qui la veille ont posé des questions sur les capsules grâce au questionnaire disponible sur Google Drive...

Peu d'élèves en somme.

... l’enseignante peut leur donner des réponses individualisées ;

C'est vrai qu'interroger la classe en début de cours ne le permettait pas...

... dans les ilots, les élèves arrivent à résoudre par les échanges bien des problèmes, l’enseignante s’est dégagé du temps de parole, donc du temps pour faire autre chose tout en libéré la parole des élèves. Se déroule ensuite une phase de construction : une activité qui va permettre d’aller plus loin autour de la notion, par exemple la réalisation de cartes heuristiques qui seront ensuite projetées.

Effectivement ça va loin.

Enfin, la phase de production permet aux élèves de réaliser leurs « chefs-d’œuvre », sous forme écrite ou vidéo.

Car tout enfin moderne est un artiste. Avec la technologie l'Art s'est enfin démocratisé. :doc:

Les capsules sont mises a disposition sur le site du collège. Les enfants du voyage qui n’ont pas d’ordinateur et de connexion...

:santa:
Un public pour qui la classe inversée s'impose, en effet.

...peuvent les visualiser au collège sur la plage 17 h - 17 h 15. Pour Marie Soulié, la classe inversée, c’st non pas éloigner les enfants de la classe, mais les intégrer davantage grâce au plaisir retrouvé d’apprendre.

Que font les "enfants du voyage qui n’ont pas d’ordinateur et de connexion" à la maison, exactement ?
Toujours rien sur les résultats...

Professeur de français au lycée de l’Iroise à Brest, Jean-Michel Le Baut...

Auteur du présent article... :mrgreen:

...souligne combien en 2014 il est amené, dans l’exercice de son métier, à utiliser des environnements numériques multiples et variés, institutionnels ou non, fermés ou ouverts : plateforme Moodle, blogs pédagogiques, comptes Twitter, cahier de textes et de notes numérique, espace Facebook, site SPIP de l’établissement, Calaméo, Prezi, Padlet, Storify, ENT académique Toutatice, M@gistère, Framapad…

Quel beau catalogue, très techno-professionnel !

L’expérience montre que les outils ne fonctionnent pas quand l’usager ne se sent pas chez lui dans l'espace numérique qui lui est proposé : quand il éprouve un sentiment d'insécurité technique, de malaise professionnel (par exemple à cause de la présence intimidante de la hiérarchie), voire d’étrangéité (pour l’usager, l’écran est un miroir, il faut favoriser l’identification aux espaces et la possibilité de personnaliser les parcours).

:scratch:

La dynamique du projet i-voix est éclairante : les lycéens français et italiens qui animent ce blog dans le cadre d’un projet eTwinning autour de la littérature ont depuis 5 ans publié plus de 17 000 articles, créatifs et sensibles, qui ont reçu plus de 900 000 visites ! En matière pédagogique, les environnements fonctionnent quand on s'adapte aux usages, valeurs, et attentes de la génération numérique, celle que Marcel Lebrun nomme la « génération 3 C » : collaborer, créer, communiquer. Cela fonctionne par exemple quand il s’agit d’un espace partagé, où chacun est à la fois émetteur et récepteur. Si l’on veut que les usagers viennent se saisir des ressources mises à leur disposition (sur un blog, sur Moodle ou sur le site de l’établissement), il faut les inviter à produire eux-mêmes des ressources ! Plus les échanges sont horizontaux, plus ils sont d’ailleurs dynamiques et efficaces : sur i-voix, les premières L du lycée de l’Iroise se perçoivent comme professeurs de lettres à destination des élèves italiens partenaires...

Professeur de langue et professeur de lettres, ce n'est pas la même chose. :xx:
Retenons l'essentiel : par la grâce du numérique, n'importe quel élève peut devenir professeur. Ce qui permet accessoirement au professeur de se décharger utilement de son travail sur ses élèves.
Je vais songer aux 3C pour mes prochains paquets de copies. :transpi:

ces élèves italiens eux-mêmes, qui apprennent le français, se font un point d'honneur à commettre le moins de fautes possibles et accomplissent des progrès fulgurants dans la maîtrise de la langue...

"fulgurants", rien que ça.

Au bout du compte, chacun, élèves et profs, se fait tour à tour enseignant et apprenant.

Ah... Qu'est-ce qu'a appris M. Le Baut ?

Le partage ne doit pas se limiter à la classe, à l'espace-temps scolaire, ni même au monde éducatif...

Vive le temps scolaire totalitaire !

...pour qu’une activité numérique ait de la valeur aux yeux des élèves, il faut aller travailler sur le « vrai web », pas simplement sur des espaces scolaires ;

Et pourquoi donc ? :twisted:

...pour que la rencontre et l'action éducatives soient possibles, il faut aller débusquer les élèves là où ils sont et de là engager un vrai travail éducatif, réaliser un déplacement pédagogique, les amener ailleurs.

Pour amener les élèves ailleurs il faut donc aller là où ils sont. Logique ! :spider:

Un exemple est donné d’une récente rencontre entre les élèves et un poète : le blog est utilisé pour des activités de lecture-écriture-remix autour de recueils poétiques ; Twitter permet de diffuser ces créations, d’échanger avec des écrivains, de réaliser des travaux de Twittérature autour de l’œuvre, de susciter la rencontre ; sur l’ENT Moodle, les questions sont collaborativement préparées sur un forum ; le jour J, des élèves mènent un Live Tweet pour diffuser et fixer en direct sur la toile l'essentiel des propos de l'auteur ;

Le "live-tweet" pour "fixer"... :roll:

...après la rencontre, les traces de l’événement...

C'est le cas de le dire...

...sont mises en ligne sur le blog, Facebook, le site du lycée, Storify, une émission de radio locale …

Autant de mises à disposition du monde qui passionnent le monde entier.

Ainsi les élèves ont-ils fait l'expérience vivante de la poésie (lecture, écriture, rencontre)...

Effectivement c'est convaincant. L'expérience de la poésie par le live-tweet...

...expérience qu'ils ont convertie en connaissances (notamment par les gestes de transformation de l’œuvre, de fixation et de diffusion des idées échangées), et ce à travers différents outils numériques dont ils ont simultanément développé la maîtrise.

C'est vrai que maîtriser Twitter, Facebook ou un blog déjà créé sont des compétences numériques avancées. :transpi:

Parmi tous les outils proposes, souligne l’enseignant, deux seulement sont estampillés « Éducation nationale » (Moodle et le site du lycée) et plusieurs sont par défaut filtrés dans l'établissement (la plateforme de blog, Twitter, Facebook) : le système doit s’interroger suer sa capacité à favoriser ou freiner le bonheur et la fierté d'apprendre…

Quel sens de la formule !
Twitter et Facebook ou "le bonheur et la fierté d'apprendre"...

Quels enseignements en tirer ? Il faut donner à nos élèves le sentiment d’appartenance à une communauté d'apprentissage. Et pour y réussir il faut en sortir…

Voilà qui est limpide !

L’éclatement des outils disponibles, loin d’être un handicap, est la condition de la réussite. Il importe de pouvoir varier les espaces de travail et de diffusion, de pouvoir aussi créer entre eux des passerelles. Si on accepte d’envisager le web tel qu’il est, c’est-à-dire comme une invitation, saisie par beaucoup d’adolescents, à échanger et à créer, à se cultiver et à se construire...

Et rien d'autre, bien sûr.

...alors on peut les y accompagner pour encore mieux les former. Ce qu’il faut aussi désormais penser, c’est le développement, chez les élèves de la « génération mobile », de nouveaux usages du web liés en particulier aux Smartphones : il va nous falloir accepter ceux-ci dans les lieux d’apprentissage (et les moments d’évaluation ...)...

Quel volontarisme et quelle autorité pour l'école... :spider:

...concevoir des usages et des ressources pédagogiques adaptés...

En plus, il faut s'adapter aux smartphones...

...(sont à repenser la présentation et la taille des textes que nous leur transmettons et/ou qu’ils produisent, la possibilité d’une interactivité…)...

En clair : des textes pas trop longs pour la "génération mobile". Un tweet, c'est 140 caractères, ne l'oublions pas.

...rendre techniquement possible le fait que les élèves reçoivent sur leurs téléphones des notifications de nature scolaire (quand le prof a déposé un document sur l’ENT, quand un autre élève a déposé un commentaire sur une production etc.).

Trop hype ! :rirej

Qu’attendre alors de l’Education nationale ? Avant tout qu'elle favorise la révolution culturelle en cours. Cela passe par certains changements essentiels : des obstacles aux usages (sites filtrés, wifi interdite...) doivent être levés tant ils découragent les bonnes volontés ;

L'école doit renoncer à toute forme de maîtrise et même de connaissance sur ce que se passe en son sein.

...les programmes et les modalités d'évaluation sont à refonder d'urgence, tant ils figent des pratiques pédagogiques obsolètes ;

On ne saura pas pourquoi. Lire, comprendre et commenter un poème en livrant une interprétation personnelle et en construisant une pensée personnelle, c'est archaïque. En revanche le live-tweet collectif d'un poète, ça, c'est vraiment important et utile. :papy:

... les mentalités doivent évoluer un peu partout, tant il paraît impératif que l'administration et les enseignants acceptent de perdre un peu le contrôle.

Pas un peu : entièrement...

Pour le plus grand profit des élèves.

Ou pas.

Un système éducatif connecté
« Vivre le numérique au quotidien en établissement » : c’est le titre même du colloque qu’est chargé d’éclairer Jean-Louis Durpaire, Inspecteur général de l’Éducation nationale. La vie des élèves est changée par les outils mobiles, de même qu’est bousculée par les nouvelles technologies celle des professeurs, qui d’ailleurs parfois s’autocensurent, n’osant pas par exemple se lancer dans un projet de « twittclasse » parce que le règlement intérieur de l’établissement les en empêche. De nouveaux « règlements de vie » sont à inventer à l’heure du numérique : qu’allons-nous interdire ou autoriser ?

Ben tout, si on écoute M. Le Baut.
C'est vrai que Twitter a tout à fait sa place à l'école ...
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comment intégrer par exemple le « Bring Your Own Device » (BYOD), autrement dit la pratique, de plus en plus courante, qui consiste à utiliser ses équipements numériques personnels en classe ?

Pratique surtout très économique...

Le numérique, ajoutera-t-on, parce qu’il abat les murs de la classe et de l’établissement, ne rend-il pas obsolète le terme même de « règlement intérieur » ?

:shock:

Vivre le numérique à l’Ecole, insiste Jean-Louis Durpaire, c’est traiter la question de l’éducation tout court (au lire, écrire, compter, créer…) qui désormais se pose à l’intérieur d’une société du numérique, celle que les élèves habitent.

La société que les élèves habitent est depuis longtemps très différente de l'école... :roll:

Il convient d’ailleurs de dépasser l’opposition entre un numérique post classe (abondant et ludique) et un numérique scolaire (rare et sérieux) : cette dissociation des temps est préjudiciable aux élèves, il faut leur démontrer qu’après la classe ils peuvent aussi se servir utilement des outils.

Et réciproquement : les élèves peuvent aussi faire autre chose en classe qu'étudier ! :P

La question du numérique en établissement risque quant à elle d’être modifiée par la réforme des collectivités territoriales envisagée par le nouveau Premier ministre. Plus fondamentalement, l’éducation est à repenser en termes de continuités et d’interactions : les réseaux sociaux par exemple peuvent aider à mieux former les élèves, tout en les armant pour réfléchir à leur identité numérique.

Il suffit de l'affirmer, après tout. Ça coûte rien et ça fait moderne.
Pour les réseaux sociaux, voir cette section du forum .

Une table ronde animée par Yaël Briswalter, délégué Académique au Numérique dans l’académie de Grenoble s’attache à montrer combien le numérique rompt les règles d’unité du théâtre classique de la classe.

Et rompre l'unité, c'est bien. :santa:

L’action pédagogique était jadis concentrée en un temps et un lieu clairement définis et délimités : tous les élèves d’une même classe, à une heure donnée recevaient un même enseignement, selon une pédagogie magistrale suivie d’exercices d’application. Le numérique est une révolution qui annule l’espace, comme le dit Michel Serres. Le lieu du savoir n’est plus seulement la salle de classe : il s’étend aux espaces en ligne, est accessible par des outils mobiles, s’organise autour de CDI transformés….

Michel Serres a dit beaucoup de choses intelligentes sur l'école et le numérique , dont on trouve ici quelques exemples...

L’organisation temporelle, par l’immédiateté de l’accès aux connaissances et l’instantanéité des échanges, en est également chamboulée, tout autant que l’unité d’action, qui vole en éclats avec la classe inversée, les travaux collaboratifs, les parcours personnalisés, les ateliers et les projets. Si le numérique rompt les règles d’unité du théâtre de la classe, va-t-il déclencher une « bataille d’Hernani » ? Comment le système peut-il affronter certains « principes de réalité » comme l’architecture des établissements, l’organisation des emplois du temps, les habitudes de pédagogie frontale… ?

Des détails, des détails...

Le cauchemar de Jean-Pierre Véran, inspecteur d’académie, c’est que, puisque les savoirs sont partout, advienne une société sans Ecole : « le numérique implique non pas moins d’école, mais mieux d’école ».

Voilà qui est syntaxiquement correct.

Il faut favoriser « l’apprentissage démocratique » qui passe par « le self-government ». Il faut viser à ce que l’élève ne fasse pas que des devoirs, que chacun puisse être un éditeur numérique, capable de s’exprimer, de créer, de produire de l’information.

:shock:

Le système éducatif dans son organisation est héritier des temps monastiques : une flexibilité temporelle est à inventer. Le décret de juillet 1985 indique d’ailleurs que l’établissement est autonome pour l’organisation du temps scolaire : pourquoi ne le fait-on pas ?

:shock:

Des freins existent : la forme scolaire française fait système (organisation des divisions, des apprentissages au sein de la classe, de l’évaluation…), elle a du mal à laisser autre chose que des marges à ce qui la remettrait en cause fondamentalement.

Alors qu'il faut arrêter de "faire système", c'est évident. Pour que l'école continue d'exister, il faut qu'elle renonce à être l'école.

Le but d’un chef d’établissement est de bâtir en début d’année des emplois du temps sans « trous » : peut-être faute de lieux adaptés, mais il y aurait la possibilité d’exploiter intelligemment ces « trous », de favoriser l’émergence de parcours personnalisés, de mettre en place des ateliers en collaboration avec le CDI ou la Vie scolaire, pour peu que les personnels y aient des missions d’assistants pédagogiques plus que de surveillants.

:santa:

Il faut être optimiste : un « changement de velours » est possible, équivalent à celui qu’entraîna au 19ème siècle selon Anne-Marie Chartier le passage de la plume d’oie à la plume métallique.

C'est vrai que c'est tout à fait la même chose...

Jean-Paul Moiraud, enseignant à l’Université Jean Moulin Lyon 3, souligne la porosité vie privée – vie professionnelle : comment gérer son écosystème numérique ? comment faire entrer le savoir dans la maison pour des temps à déterminer ? Si tous les profs se mettent au numérique, il va falloir mieux penser ce temps de l’élève hors la classe en l’organisant, en collaborant, en prévoyant un temps de déconnexion.

Comme c'est gentil d'y penser !

Dans l’établissement, le numérique change la question du nombre d’élèves par classe, désormais modulable : tout l’établissement peut être réuni pour des visioconférences (on peut inviter en classe des experts de toute origine) tandis qu’à d’autres moments seront conduits des travaux en petits groupes.

Voilà qui sera simple à organiser, en effet... :santa:

Didier Vin-Datiche, IGEN-EVS, oppose deux modèles éducatifs : hier des élèves sous perfusion qui absorbent goutte à goutte le savoir déversé par le maître...

Sympathique image d’Épinal, radicalement inepte. Si les IGEN pensent ainsi, on peut avoir les plus grandes craintes pour l'avenir de l'école...

...demain peut-être un régime d’apprentissage où le temps est plus élastique et l’espace plus poreux, ou les inégalités sociales vont se réduire grâce aux outils numériques...

:santa:

...qui aident à différencier la pédagogie et mieux construire les parcours d’orientation.

Différencier la pédagogie en lissant les enfants seuls face à des écrans.

Les enseignants doivent désormais apprendre à construire des scénarios pédagogiques pour adapter la formation.

Scénarisons, scénarisons !

Questions à se poser : est-ce qu’un établissement ce peut être autre chose que des heures de cours agrégées ?

C'est vrai que c'est pathétique, comme façon d'enseigner. Dire qu'on a pratique cela pendant des décennies...

comment faire pour que tous les temps non scolaires en établissement soient des temps d’apprentissage, cognitif ou de socialisation ?

Le numérique, totalitaire. Encore. Même la socialisation dans l'établissement doit passer par le numérique : riante perspective pour les générations futures !

Il faut faire évoluer les cultures professionnelles, les représentations traditionnelles du métier d’enseignant.

Y renoncer, même. :doc:

L’accompagnement pédagogique des équipes est à renforcer, sur le terrain, au plus près de leurs besoins. A l’ère de la massification, les CDI ont rempli une fonction historique pour offrir des conditions nouvelles d’accès a la culture. A l’ère du numérique, ils sont amenés à se transformer en « Centres de connaissance et de culture » : ces « carrefours d’apprentissage » sont des bibliothèques auxquelles on associe des fonctions technologiques et pédagogiques d’aides aux usagers.

:mrgreen:

Olivier Rey, responsable du service Veille & Analyses de l’IFE-ENS Lyon, appelle de ses vœux une Ecole de la bienveillance et de la fierté.

:shock:

Il est impératif de réconcilier les Français avec leur Ecole, de faire en sorte que les parents puissent mieux dialoguer avec les enseignants pour que tous se comprennent mieux, que les élèves eux-mêmes puissent montrer ce qu’ils font à l’école et en être fiers. Cela suppose de ne pas communiquer que par les moyens de l’ENT. Un élève qui finit sa scolarité en France, avec quoi part-il ? Le brevet des collèges ?! Le Livret Personnel de Compétences ?! Ne faudrait-il pas imaginer qu’en fin de 3ème chacun ait réalisé un « chef-d’œuvre », un projet qu’il puisse montrer ?

Comme en maternelle, en somme...

Il importe par ailleurs de penser l’organisation non plus en termes d’heures de cours, mais de temps nécessaire pour les apprentissages : cela suppose de centrer vraiment le curriculum sur les élèves.

Organisons le grand n'importe quoi de l'enseignement, avec des heures variables !

S’approprier le savoir, c’est le transformer, souligne Olivier Rey. Dès lors se pose aussi la question de l’évaluation, appuyée encore pour l’essentiel sur les formes traditionnelles de connaissances, sur des modalités individuelles et non collectives, avec un poids important de la comparaison sociale.

Où l'on voit que l'évaluation risque de montrer l'inanité de cette école numérifiée... :devil:
Quelles sont donc les "formes modernes de la connaissances" ? :mrgreen:

Julie Higounet, chef de projet « Usages du numérique - Premier degré », perçoit le numérique comme une chance pour faire sortir les élèves de l’école et pour y faire entrer autre chose. L’enseignant doit apprendre à modéliser de nouvelles interactions : entre ses élèves, avec ses élèves, avec le monde extérieur. Les professeurs-documentalistes sont amenés à jouer un rôle essentiel, notamment avec le développement de « bibliothèques 3èmes lieux ». Pour l’accompagnement des enseignants, le service de formation hybride M@gistere déjà lancé dans le primaire peut commencer à débloquer les choses.

Former les enseignants par le numérique, c'est aussi économique !

De nouvelles modalités d’évaluation s’inventent, qui s’éloignent du modèle sommatif.

:santa:

En Arizona, raconte Julie Higounet, il a fallu se poser la question des longs temps de transport entre la maison et l’école : les cars scolaires ont été équipés de Wifi, il s’est avéré que les taux de réussite ont augmenté…

Vive les mirabilia de la vie moderne !

Alain Thillay, chef du bureau des usages numériques et des ressources pédagogiques à la DGESCO, anime une table ronde qui explore les moyens de faciliter les usages de services et ressources numériques dans les apprentissages : comment les faire connaître ? comment identifier es besoins ? comment aider les uns et les autres à se les approprier et/ou à en produire à son tour ? François Villemontex, enseignant-chercheur à l’Université de Cergy-Pontoise, rend compte d’une étude menée dans le premier degré sur l’usage de tablettes tactiles dans 8 établissements et 8 écoles. Des questions sont soulevées : quel geste professionnel doit-on associer pour organiser une évaluation de documents numériques ? comment résoudre les problèmes de manipulation de ces documents (récupération, affiliation, diffusion) ? comment gérer les traces laissées par les élèves ? comment former les enseignants à une ingénierie pédagogique complexe ?

A une usine à gaz...

Jean-Michel Leclercq, directeur délégué du CNED en charge du nouveau programme de soutien scolaire « D’Col », en présente l’ambition : mettre à disposition des établissements un nouvel outil pour l'accompagnement personnalisé, dans l’établissement et hors établissement, des élèves de 6ème en difficulté. Un « agent conversationnel », Tom, a été créé pour guider l’usager dans la plateforme : construit autour d'une base de connaissances, il est en capacité de répondre aux questions de l’élève, de reformuler, d’orienter, de mettre en relation si besoin avec un enseignant tuteur du CNED…

Comme les agents virtuels incarnés de la grande distribution en ligne : quelle chance !
A lire : notre article sur D'Col.
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15 000 interactions par jour ont actuellement lieu avec cet avatar, ce qui d’ailleurs donne un instantané intéressant des questions les plus posées en maths en classe de sixième.

Rappelons que D'Col s'adresse à... 30 000 élèves.

L’objectif est de renforcer l'interaction en trouvant une valeur ajoutée pédagogique.

Ce serait une bon,ne idée, effectivement.

D’ores et déjà un millier de collèges ont déployé le dispositif D’Col.

Un déploiement de fait sans expérimentation...

Bertrand Cocq, directeur général adjoint du réseau CANOPÉ, présente certains services numériques désormais en place. « Les fondamentaux » proposent de petits films pour développer l'acquisition des connaissances fondamentales en école élémentaire, avec des fiches d’accompagnement pour les parents et les enseignants.

Des choses qui ne pouvaient exister à l'ère des manuels scolaires imprimés...

D’ores et déjà sont en ligne 120 vidéos, 109 fiches pédagogiques et 14 fiches parents, avec un trafic en constante augmentation malgré l’absence de communication sur le dispositif.

Des "fiches pédagogiques", il fallait y penser : c'est l'avenir !

« Edutheque » est un portail unique vers des sites d’établissements publics à caractère culturel ou scientifique (BnF, Centre Popisou, Ina, Louvre, Cnes, Insee…) : il permet aux enseignants de découvrir et de récupérer de multiples et précieuses ressources : 16 partenaires sont déjà présents, 35 000 enseignants s’y sont déjà inscrits.

Pour le coup, une initiative plutôt très intéressante.

Pour Marie Deroïde, chef de projet ENT et services numériques à la DGESCO, les enseignants doivent avoir accès à toutes les ressources depuis n’importe quel matériel. Des compromis sont à trouver : lever un maximum d’interdictions tout en favorisant un sentiment d’appartenance...

C'est comme si c'était fait.

...prendre en compte le besoin de personnalisation tout en protégeant les données à caractère personnel…

Même chose.

Il s’agit de mettre en place un cadre de confiance et de cohérence.

Bon courage !

En guise de conclusion
Dans sa conférence de clôture, Daniel Auverlot, Inspecteur général, appuie sur quelques tiraillements perceptibles. Il raconte par exemple la mésaventure survenue à un professeur d’anglais approfondi : ses élèves à l’examen doivent présenter un dossier, beaucoup ont choisi de le faire via Prezi, Powerpoint ou des blogs, or dans le centre d’examen il n’est pas techniquement prévu de permettre à l’examinateur de les visualiser pour mener avec les candidats les échanges à leur sujet…

Le "tiraillement", c'est seulement que l'école n'est pas assez numérifiée... Voilà la seule limite du numérique ! :cheers:

« La nature et les modalités d'enseignement changent quand les examens et les concours changent », note Daniel Auverlot. Il y a aujourd‘hui aussi un décalage entre une politique volontariste et la pratique de terrain, des inégalités de traitement peu compréhensibles entre les académies (la wifi autorisée ici, interdite ailleurs) ou les établissements (des sites filtrés ici, accessibles ailleurs), une contradiction entre l’architecture des établissements, historiquement construits selon le principe de l'école de la surveillance, et la capacité du numérique à faire disparaître la clôture, ce que certains jugent inquiétant.

Mais visiblement pas Daniel Auverlot.

Désormais, l'établissement entier est amené à devenir un espace d'apprentissage, même la cafétéria quand on mange, l’escalier où on s’assoit, la pelouse où on s’allonge …

:santa:

Il convient de surmonter les tensions entre les souhaits de l’institution en quête de cohérence, de clarté, de sécurité… et les aspirations des enseignants ou des élèves en recherche d’autonomie, de liberté, d’ouverture, de créativité.

C'est vrai que ni enseignants ni élèves ne peuvent souhaiter cohérence, clarté et sécurité.

Changer la vie par le numérique dans les établissements scolaires : une utopie ? Et s’il s’agissait tout simplement pour l’Ecole de s’adapter à la réalité du monde ?

Et si l'Ecole avait par essence vocation à extraire les élèves hors d'un monde technologique qu'on leur impose par des moyens publicitaires ?
29 Avr 2014 20:37 - 18 Jui 2014 14:02
Réponse de Loys sur le sujet Enseigner l'informatique à l'école
Dans le "Café pédagogique" du 29/04/14 : "Entre la raison et la magie : Faut-il enseigner le code ?" par Bruno Devauchelle.

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29 Avr 2014 20:37
Réponse de Loys sur le sujet Enseigner l'informatique à l'école
Commentaires à venir.
02 Mai 2014 15:19
A lire dans le "Café pédagogique" du 02/05/14 : "Numérique : Une pédagogie enrichie ou augmentée ?" par Bruno Devauchelle.

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02 Mai 2014 15:22

Numérique : Une pédagogie enrichie ou augmentée ?

Dans tout le cas, c'est positif ! :cheers:

Souvent à la recherche de la "plus-value" du numérique en éducation, nombre d'analystes se limitent à la plus-value en terme de performance, en particulier de note. Par rapport aux finalités d'un système éducatif (et pas seulement scolaire), il apparaît de plus en plus que la première "plus-value" du numérique en éducation, c'est de permettre aux jeunes (en priorité) de situer les objets numériques dans leur cadre de vie actuel et futur et plus généralement par rapport à l'ensemble de la culture, au contact de laquelle l'école est censée permettre le développement personnel.

Voilà qui relativise beaucoup l'intérêt de l'école numérique. :santa:

L'objectif étant de leur permettre de les utiliser pour améliorer leur entrée dans la société sans en faire des "clients-consommateurs" béats, mais plutôt "des usagers réflexifs qui s'autorisent des choix".

Très bien... mais quels choix ?

Entre la note et la capacité de choix, il y a un écart important à analyser et approfondir pour comprendre en quoi, dans quelle mesure, le numérique peut "enrichir" et "augmenter" la pédagogie dans le cadre de cette finalité éducative et pas dans le cadre de la seule performance scolaire, qui est encore pour l'instant, fondée sur des modèles qui n'intègrent pas la présence (fait social total) du numérique dans l'ensemble des sphères de la vie quotidienne des jeunes et des adultes.
Dans un premier temps, citons Jean Houssaye : "Quand les professeurs exploitent les moyens technologiques, c'est pour mettre en oeuvre les artefacts pédagogiques qu'ils dominent le mieux, pour illustrer leurs propos, ce qui n'est pas forcément adapté aux artefacts didactiques possibles et souhaitables pour leur discipline. Donc les nouvelles technologies elles aussi, renforcent la pédagogie classique reconnue."(Jean Houssaye, "La pédagogie traditionnelle, Une histoire de la pédagogie" Fabert 2014, p.50). En d'autres termes, il reprend ce que Geneviève Jacquinot avait déjà déclaré dans "L'école devant les écrans" (ESF 1985) en rappelant que "les nouvelles technologies servent avant tout à réactualiser les modèles pédagogiques les plus archaïques" (p.119) indiquant ainsi que ce sont d'abord les pratiques habituelles qui colonisent les technologies. On peut donc considérer que le numérique "enrichit" les pratiques habituelles, renforce d'abord l'habitus. Et pourtant nombre d'innovateur vont tenter de nous convaincre de l'inverse sans parfois y parvenir, et même bien au contraire, nommer innovation ce qui n'est que toilettage ou habillage.
Qu'appelle-t-on pédagogie enrichie ou augmentée ? Il nous faut partir du cadre existant, celui de la forme scolaire actuelle. Même si on peut la critiquer, la déplorer, elle est là et c'est à l'intérieur que se situe aujourd'hui la question du numérique aujourd'hui. C'est pour cela que l'on distingue deux attitudes (c'est un peu caricatural mais situe le problème) : celle qui consiste à renforcer la forme scolaire, celle qui consiste à tenter de s'en éloigner. En d'autres termes, l'introduction du numérique se traduit souvent par un renforcement des pratiques traditionnelles enrichies, voir renforcées par les moyens mis en oeuvre.
Ainsi le tableau noir, dont on sait l'importance dans l'enseignement lorsqu'il s'est imposé au XIXè siècle dans les classes, se trouve-t-il relayé par le rétroprojecteur d'abord puis le vidéoprojecteur (successeur du bien nommé "data show"). Avec le TBI, les constructeurs ont trouvé un second souffle dans les politiques d'équipement des établissements scolaires. Toutefois, la plupart des études montrent que l'essentiel des pratiques (80%) est basé sur l'usage simple du vidéoprojecteur et n'exploite pas réellement les possibilités dites interactives du produit. Mais les marchands ont atteint leur objectif... Dans une observation récente de classe, nous avons pu vois se succéder dans les mains des élèves une tablette numérique puis une ardoise (certes blanche) pour servir des desseins différents mais bien dans la même dynamique pédagogique (fort heureusement dans le cas que nous avons observé et filmé, on a pu comprendre très clairement qu'il s'agissait de pratiques vraiment différentes dans le fond et la forme, mais dans la succession desquelles, on trouvait une cohérence dans le dispositif conçu pas l'enseignant. On peut toutefois se demander si les usages de la tablette va davantage ressembler à celle de l'ardoise ou à celle du livre, deux technologies anciennes que le numérique peut ne faire qu'améliorer.
Parmi les tentatives de s'éloigner des pratiques traditionnelles, le numérique a été et reste un support potentiellement intéressant à en juger par les discours et les actes de ceux qui s'y essaient. En effet en permettant de s'affranchir de l'espace-temps scolaire et des contraintes qu'il induit, les moyens numériques offrent un potentiel de renouvellement de la forme scolaire important. C'est probablement ce ressenti qui amène nombre de décideurs à tenter d'accompagner le mouvement, mais aussi les modes... et ensuite à déplorer le peu d'évolution pédagogique constatée. Car les outils ne suffisent pas. Il faut aussi une véritable pensée pédagogique qui soit basée justement sur la critique de ce qui est au fondement de la forme scolaire : l'unité de la transmission encadrée dans des lieux et des règles auxquelles on ne pourrait pas toucher. Car la force de cette forme est d'être considérée comme "naturelle", non discutable, alors qu'elle est un construit : pourquoi des unités de 60 minutes, pourquoi des classes d'âges sont isomorphes aux périodes de l'apprentissage (alors qu'il suffit de regarder des enfants pour observer l'inverse), pourquoi les contenus sont-ils autant découpés en parties, appelées disciplines alors que dans les objets rencontrés au quotidien, ces séparations n'existent pas. Du coup toute tentative de s'éloigner des pratiques traditionnelles est vouée à rester très limitée si on ne s'attaque pas à la remise en cause de la forme scolaire. Est-il possible dans le système actuel, dans la forme actuelle de développer d'autres pratiques ? On peut penser qu'hormis quelques exceptions c'est impossible !
Ainsi le numérique ne servirait qu'à augmenter, enrichir les pratiques usuelles déjà en place. Malheureusement, il nous faut le constater, tant c'est le cadre qui est rigide. Les rares espaces qui ont pu et peuvent encore permettre des évolutions ce sont les lieux dans lesquels on s'affranchi de tel ou tel pilier de la forme scolaire : mettre de côté programme prévu pour travailler sur la progression des élèves ( ce que l'on voit dans les Ulis, les LP et autres structures qui accueillent des élèves justement en difficulté avec la forme); repenser les lieux et les temps de l'activité d'apprentissage des élèves, on pourrait dire des jeunes, comme dans les CDI qui deviennent progressivement CCC et qui dialoguent de plus en plus avec la vie scolaire; réorganiser les lieux et les temps scolaires comme on le voit dans des expérimentations d'enseignement hybride, à distance voire en autoformation accompagnée. Or dans les trois exemples cités ici, on ne parle pas de numérique en premier, on parle d'apprendre, de développement, de rapport aux savoirs au sein desquels le numérique vient apporter une contribution, un support essentiel.
La réflexion sur le numérique dans l'apprentissage scolaire n'est pas encore assez aboutie dans notre société. Car elle se fait d'abord sur le présupposé que le numérique favorise l'innovation, l'évolution. Alors qu'en réalité c'est l'inverse qui se produit : c'est le besoin d'évoluer qui trouvera dans les moyens numériques, parmi d'autres, les étayages pour aller plus loin dans ce que l'on pourrait appeler "l'audace pédagogique".

02 Mai 2014 22:02 - 05 Mai 2014 16:11
Le ministre lui-même intervient !
Dans le "Café pédagogique" du 02/05/14 : "Benoît Hamon intervient dans un Mooc"

Benoît Hamon félicite les initiateurs de ce parcours de formation en ligne et invite la communauté enseignante à s’emparer de cet outil". Le ministre de l'éducation nationale participera au Mocc "Enseigner avec le numérique". Il fera une intervention filmée qui sera mise en ligne le 4 mai.

07 Mai 2014 14:06 - 07 Mai 2014 14:28
Réponse de Loys sur le sujet Les SMS
Dans le "Café pédagogique" du 07/05/14 : "Un roman policier en SMS en seconde pro"

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