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13 Fév 2013 13:37

De l'e-learning sur temps scolaire

En anglais ça sonne toujours mieux. C'est plus moderne.

Un lycée peut-il s'emparer du e-learning ? C'est ce qui est en train de se faire lycée de la Plaine de Neauphle (78). Sous l'impulsion d'une professeure de SVT, Véronique Saguez, le e-learning déjà utilisé en sciences est en train de gagner les disciplines littéraires.
Je serais curieux de voir à quoi ressemble l'e-learning en lettres.

C'est un nouveau métier que découvrent les enseignants qui doivent imaginer des séquences d'enseignement à distance adaptés à leurs élèves.

Adaptées à chaque élève, puisqu'il s'agit d'individualiser. :doc:

Ah... le "nouveau métier", qu'il faut "imaginer".

Mais c'est aussi une autre façon d'être élève qui passe par exemple par oser formuler des demandes d'aide...

Car l'ancien élève ne pouvait pas le faire. :doc:

"Nous avons au lycée, à Trappes, 46% d’élèves issus de milieux défavorisés", affirme Véronique Saguez qui y est professeure de SVT.

En général le numérique, c'est bon pour les plus défavorisés.

"Ils ne savent pas comment travailler chez eux et ont un fort besoin d’enseignement individualisé".

On va les aider et individualiser en les mettant face à des écrans.

Une intégration de l’e-learning dans le temps scolaire lui a paru une bonne piste de travail, d’autant que le lycée dispose d’assistants pédagogiques.

Ah ! de l'enseignement à distance... mais à l'école : c'est un concept. :scratch:

Les assistants remplaceront avantageusement les professeurs pour donner des méthodes : ils sont moins formés mais moins coûteux et parfaitement polyvalents.

Une réflexion a donc été menée en interdisciplinaire, dans le groupe des professeurs de sciences, appuyée et soutenue par l’équipe de direction, très enthousiaste.

L'interdisciplinarité des néo-pédagogies et le numérique vont de pair.

Depuis la fin novembre, tous les élèves de 2nde, ceux de terminale S et de BTS CGO ont sur leur temps scolaire des séances de travail individuelles sur ordinateur, encadrés par un assistant pédagogique. Pendant 1 h hebdomadaire pour les élèves de 2nde, 3 h pour ceux de terminale, ils doivent réaliser des parcours individuels préparés par leurs enseignants dans certaines disciplines (maths, SVT, physique chimie, mais aussi bientôt lettres et langues).

"réaliser des parcours individuels" : qu'es-ce que ce jargon veut dire ?

3h en terminale, c'est quand même beaucoup : ces heures s'ajoutent aux heures officielles ? Si oui, c'est une belle surcharge. Si non, c'est une belle opération pour avoir autant d'heures disciplinaires avec moins de professeurs.

L’accès à la plate-forme de parcours se fait au travers de Lilie, l’ENT francilien.

L’élaboration des parcours n’est pas une mince affaire, reconnaît Véronique Saguez. Il s’agit de définir des ressources (en général de courtes videos traitant un point précis des programmes), la granularité nécessairement faible du sujet et l’objectif visé en connaissances et compétences.

Le mot "granularité" impressionne mais la phrase n'a aucun sens... :scratch:

Notez aussi que "choisir de courtes vidéos" est moins flatteur que "définir des ressources". Si les ressources étaient textuelles, ça ressemblerait trop à un travail traditionnel et ça, c'est inacceptable.

Cela a été l’objet de collaborations poussées, non seulement à l’intérieur de l’établissement, mais aussi avec l’autre lycée et les collèges de la ville de Trappes. Ainsi enseignants de collège et lycée ont travaillé ensemble, en SVT car les notions aux programme de 3ème et de 2nde sont très similaires, en français car les élèves ont souvent de grosses difficultés d’expression, en maths pour une liaison collège-lycée, etc.

Autre pédagogie nouvelle : en plus de fusionner les disciplines, fusionner les niveaux.

Pour l’instant au lycée, 18 enseignants sur 51 sont concernés, mais personne n’est hostile au projet. Les élèves semblent mieux comprendre ce qu’on leur demande et sont rassurés par les (bonnes) notes obtenues, puisque seuls les parcours validés comptent dans l’évaluation.

Tu m'étonnes que ça leur plaise davantage ! Ils seraient rassurés dans n'importe quel enseignement traditionnel si l'on appliquait cette autre néo-pédagogie de la valorisation évaluative. On voit que les usages numériques sont sytématiquement confondus avec les nouvelles pédagogies.

Ils apprennent aussi à travailler en autonomie ou à formuler un besoin d’encadrement.

Voilà qui semble tout à fait contradictoire. Et comment s'opère concrètement "l'encadrement" ?

La baisse d’attention habituelle en février ne se manifeste pas cette année...

L'article a été publié le 12 février... C'est effectivement un résultat très probant.

...et les résultats aux bac S seront certainement attendus avec impatience.

Effectivement. Mais du coup n'est-ce pas un peu prématuré de faire la publicité de cette belle innovation ? :twisted:

La nécessité de donner accès à un ordinateur à chaque élève pose quelques problèmes d’équipement et des contacts ont été pris avec de associations.

Je ne comprends pas : comment ont eu lieu les "séances de travail individuelles sur ordinateur" s'il n'y a pas assez d'ordinateurs ?

Véronique Saguez aimerait bien transformer, comme à Strasbourg, le CDI en learning center.

Voilà qui va plaire à nos collègues professeurs-documentalistes.

Pour sa part la région a financé l’achat d’une super caméra qui permet une exploitation très aisée des vidéos tournées.

Le concept de cette "super caméra" me paraît curieux.

Cette façon de travailler induit des interactions beaucoup plus nombreuses entre les enseignants, les élèves et les assistants pédagogiques.

Pour résumer, moins les élèves voient les professeurs, plus ils ont d'interactions individualisées avec eux.

Repris dans les classes, les sujets des parcours font l’objet de nombreux échanges y compris par messagerie.

Pendant les cours ? :transpi:

Sans rire, quand les professeurs peuvent-ils échanger individuellement avec leurs élèves par messagerie ? Voilà qui m'intéresse grandement.

« Pour moi, l’e-learning, c’est l’avenir de l’éducation » conclut Véronique Saguez ».

Et l'anglais aussi, visiblement.

« Il faut donner envie de travailler aux élèves.

Les élèves ne peuvent pas avoir envie par eux-mêmes, aujourd'hui.

Le seul moyen de les y inciter,...

Ah carrément... Un bon cours traditionnel, ça n'existe pas.

... c’est la communication, le jeu, le dialogue, la relation avec le prof devient magique.

Il n'était pas question de "jeu" jusqu'ici.

Une touche de néo-pédagogie et une bonne lampée de numérisme.

Non seulement l’e-learning aide à lutter contre les inégalités,...

Je croyais qu'il fallait attendre les résultats ? Ah non, pas besoin finalement... C'est ça, le numérisme : la foi !

... c’est aussi un enjeu pour la future formation professionnelle des élèves et une garantie d’intégration dans la société de demain.

Une garantie d'intégration des élèves défavorisés, ce serait plutôt la maîtrise de la langue... :fur
15 Fév 2013 22:38 - 23 Sep 2013 16:17
A lire sur le "Café Pédagogique" : "Orientation : Mon coach APB : C'est en ligne ! " (15/02/13)
Le jeu est consultable sur le site de l'ONISEP.

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15 Fév 2013 22:43
Quelques commentaires :

Dans "Mon APB", le lycéen devient coach. Il a à gérer un lycéen ou une lycéenne...

Qui a eu cette idée ? :scratch:

Il va simuler le déroulement d'une année scolaire. Dans le jeu, l'année passe vite. Et son élève a des exigences : il faut aussi qu'il se repose, qu'elle fasse du shopping ou se distrait.

:shock:

"Le déroulement du jeu leur impose de faire attention au temps et aux étapes. D'anticiper aussi sur le travail scolaire. Et pour cela il les confronte à la réalité, y compris à celles du fonctionnement d'APB".

C'est vrai qu'on se croit vraiment dans la réalité. :roll:

Graphiquement très réussi, le jeu est prenant.

Attention : les élèves vont s'arracher ce jeu... :transpi:

Sans cesse le joueur est face à des demandes de l'élève coaché ou des exigences liées à l'orientation. Il est récompensé par des messages ou alerté quand ça se passe mal.

Du comportementalisme en somme.

Vive le ludo-éducatif.
15 Fév 2013 23:05
J'ai essayé le jeu. Pour que Samia se repose, je lui ai offert un maximum de soirées. Cela a rechargé son énergie à fond.

J'aimerais bien rencontrer les gens qui ont codé ce jeu.
17 Fév 2013 17:40
Un article d'il y a cinq ans mais qui a ressurgi des tréfonds du site du "Café Pédagogique" : "Témoignage pour Microsoft" (5/02/2008).

Son ancienneté ne lui retire pas son intérêt. Bien au contraire. :twisted:


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Merci à @framaka pour l'information. :topla:
17 Fév 2013 17:43
On comprend mieux le partenariat de Microsoft au "Forum des enseignants innovants" organisé depuis six ans par le "Café Pédagogique".

On s'étonnera aussi d'une catégorie d'article sur le "Café" intitulée : "Témoignage pour Microsoft". Un peu voyant, non ? :mrgreen:
19 Fév 2013 23:33
A lire sur le "Café" du 19/02/13 : "L’enseignement nomade est-il l'avenir de l'école ?"


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19 Fév 2013 23:34
Et dans le prolongement : "Enseignement nomade : L'extraordinaire développement des tablettes en Thaïlande" .


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19 Fév 2013 23:59 - 01 Juil 2015 13:48
Dans le "Café" du 19/02/13 : "Enseignement nomade : L'extraordinaire développement des tablettes en Thaïlande"

Enseignement nomade : L'extraordinaire développement des tablettes en Thaïlande

Avec le terme "extraordinaire" on rentre à nouveau dans le délire numériste....
A notez que ce qui est important, c'est le "développement des tablettes", pas l'élévation du niveau scolaire.

"Même les écoles pour bonzes sont venues nous demander de participer au programme". Présenté, dans un français parfait par Mme Sasithara Pichaichannarong, secrétaire générale du Ministère de l'éducation thaïlandais, à l'occasion de la Mobile Learning Week le 18 février, le programme thaïlandais d'équipement des établissements a de quoi séduire. Le gouvernement ose le grand saut dans le 21ème siècle et l'enseignement nomade pour tous avec One Tablet Per Child.

Le "Café" est séduit par le simple équipement en tablettes... Il ne lui faut pas grand chose.
On retrouve - avec la variante "tablettes" - la rhétorique de l'injonction de modernité "le grand saut dans le 21ème siècle". C'est la même rhétorique qui il y a quinze ans a fait ouvrir des salles informatiques dans tous les établissements scolaires en France, puis acheter des charriots numériques il y a dix ans...

Décidé en août 2011 par le gouvernement thaïlandais, One Tablet Per Child (OTPC) prévoit de doter tous les élèves et les professeurs du pays d'une tablette en quelques années. En 2012, deux niveaux d'enseignement sont équipés d'un bloc : l'équivalent du CP et de la 6ème. Et le pays va continuer ainsi à remonter le primaire et le secondaire à raison de deux générations par an. L'effort est colossal.

Avec des tablettes à à quelques dizaines de dollars, l'effort est moins colossal qu'en Corrèze où le Conseil général a équipé les élèves en iPads.

En 2012, le pays a fait l'acquisition d'1,6 million de tablettes en Chine. Elles s'intègrent dans 40 000 écoles mises en réseau, dotées de wifi, comme tous les lieux publics, et de serveurs

.
Rappelons qu'en Thaïlande, de nombreuses écoles n'ont pas encore... l'électricité, sans même parler de connexion... :roll:

Ce programme d'équipement qui marque la détermination du gouvernement thaïlandais. Mais il reste abordable : chaque tablette, fabriquée spécialement pour la Thaïlande, coûte 40 dollars. Mme Sasithara Pichaichannarong se garde bien de chiffrer le budget du plan OTPC.

On se demande bien pourquoi. :scratch:

Mais on reste dans des budgets très inférieurs à ce que le Royaume Uni ou les collectivités locales françaises peuvent dépenser.

Comprendre : pourquoi ne fait-on pas comme ce pays ?

Elèves et professeurs peuvent ramener la tablette à la maison, d'autant qu'elle contient également des contenus pour les parents, par exemple des recettes culinaires. La tablette est prêtée pour 3 ans. Elle sera renouvelée à terme. Des conseils sont donnés aux enfants et aux parents pour son utilisation : limitation en durée, protection des oreilles. Le WiFi par contre ne pose pas de problème en Thaïlande où personne ne se sent menacé par les ondes. "Peut-être vous avez raison en France, mais en Thaïlande personne se s'en soucie", explique Mme Pichaichannarong.

C'est l'avantage des pays en voie de développement, n'est-ce pas ?

Chaque tablette est équipée de logiciels pour l'enseignement des sciences, des mathématiques, de l'anglais du Thaï et des "social studies", un équivalent de l'histoire et de l'éducation civique. Il y a des e-books, des expériences virtuelles, des dictionnaires, des cours. Nous avons pu voir de très jolis programmes éducatifs. Mais une partie des contenus se réduit aussi à des manuels simplement numérisés. Les tablettes peuvent aussi se connecter par internet en wifi à des ressources externes. Un site spécial propose gratuitement des ressources pour l'enseignement des sciences. Le gouvernement entretient également une télévision éducative dont les émissions sont téléchargeables gratuitement. La mise à jour des contenus des tablettes se fait automatiquement tous les 3 jours.

Tout est merveilleux. Rappelons quand même que les tablettes étaient d'abord prévues pour être livrées sans logiciels de contrôle parental. La Ministre des technologies de l'information et de la communication, Anudith Nakornthap, a expliqué que les tablettes étaient prévues pour être utilisées hors-ligne et que la connexion était sous la responsabilité des parents et des enseignants ! Devant le tollé, on a prévu dans l'urgence un logiciel qui non seulement censure certains sites mais enregistre tous les accès au web. C'est rassurant dans un pays qui pratique la cyber-censure et bloque par dizaines de milliers tous les sites accusés de crime de lèse-majesté ou de républicanisme trop revendiqué. :twisted:

Et les enseignants ? Evidemment chaque enseignant reçoit une tablette. Il s'agit d'un matériel gonflé par rapport à celui des élèves pour stocker davantage de ressources. Le gouvernement a introduit un plan de formation systématique. 500 maîtres formateurs ont suivi de sessions de formation longue d'une durée de 3 mois. Ils ont à charge de former 10 000 formateurs enseignants. Ceux-ci, présents dans chaque district, soutiennent 100 000 enseignants.

Donc les formateurs sont en cours de formation, alors que les tablettes sont déjà distribuées depuis un an ? :scratch:

Comment les impliquer ? Un concours récompense les meilleurs contenus pédagogiques. Les enseignants y gagnent de l'argent mais aussi des échelons d'ancienneté. L'arrivée du matériel est soutenue par cette dynamisation des enseignants.
Quel impact ? Le gouvernement n'a pas procédé à des tests scientifiques sur l'impact de la numérisation. "100% des enfants aiment bien travailler avec la tablette" , assure Mme Pichaichannarong.

:spider:
L'adjectif "extraordinaire" du titre de l'article peut prêter à sourire...

C'est loin la Thaïlande ? Peut-être pas. En tous cas pas suffisamment loin pour que l'on ne puisse offrir, avec votre aide, à Vincent Peillon et son conseiller TICE un voyage d'étude...

Un voyage en Corrèze peut suffire. :mrgreen:
20 Fév 2013 21:12
A lire sur le "Framablog" d'Alexis Kaufmann : "Tour de France du Numérique pour l'Éducation ou pour Microsoft ?"

Extrait :

Nous sommes en 2013 et nous n’avons toujours pas réussi à éradiquer ce triste symptôme qui frappe depuis des années l’Éducation nationale française, à savoir la marchandisation Microsoft de nos écoles et son malheureux corollaire : le déni volontaire du logiciel libre et de sa culture.

Dernier exemple en date, cette initiative qui de prime abord semble tout aussi innocente que louable : le « Tour de France du Numérique pour l’Éducation ».


Merci à cliohist pour le lien.
21 Fév 2013 10:15
Aujourd'hui, 21/02/13 : "Caen : Le numérique serait-il un levier de la motivation ?"

Extrait :

Sur cette nouvelle étape du TDF du numérique pour l’Education, force est de constater qu’en s’engageant dans les projets où le numérique occupe une place centrale, on peut favoriser l’engagement des élèves dans les apprentissages. En reliant les savoirs à un projet concret tout en prenant conscience de sa responsabilité Numérique, l’élève peut parfois dépasser ses inhibitions. Ces 4 expériences menées dans des champs disciplinaires différents nous montrent qu’intégré à une stratégie globale de mise en activé des élèves, le Numérique permet de lever les résistances, le désintérêt de certains.


Évidemment, à part quelques affirmations bien vagues sur la motivation des élèves, rien sur les progrès scolaires concrets et mesurables qu'apporteraient le numérique.
21 Fév 2013 10:22
A lire dans "Le Café pédagogique" du 21/02/13 : "Portrait d’enseignant innovant : David Cordina « Ecrivez régulièrement de petits textes, plus vous écrirez, moins vous aurez peur » .


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21 Fév 2013 10:38

David Cordina est un pionnier des usages pédagogiques des réseaux sociaux.



Enseigner aux adultes en formation continue et initiale à Lille 1 est pour lui une chance. Le public est composé de personnes de tous âges, toutes nationalités, réunies par l’envie d’apprendre le français.

Voilà qui n'a pas grand chose à voir avec les conditions d'apprentissage habituelles en France.

La recherche de situations authentiques de communication est essentielle pour ancrer l’apprentissage dans le quotidien. En 2009, David Cordina fait la connaissance de Laurence Juin sur Twitter, enseignante au lycée professionnel Doriole de La Rochelle. Elle recherche aussi des opportunités pour sa classe de Bac Pro tertiaire de développer la pratique de l’écrit. Ils décident de lancer tous les deux une expérience de tandems qui mettrait en relation les étudiants chinois de David et les élèves de Laurence. Les échanges, soumis à la contrainte des 140 caractères du réseau social, portent sur la géographie, la vie quotidienne et permettent de correspondre sur des éléments réels, concret avec une ouverture interculturelle.

Des "situations authentiques de communication" bien artificielles, de fait.

Le premier essai est réussi et l’expérience se poursuivra avec des étudiants indiens lorsqu’en 2010, David est nommé directeur pédagogique de l’Alliance Française de Bombay.

Il perçoit Mumbai comme « un terreau fertile pour initier des projets numériques innovants ». Et très vite, les étudiants s’emparent des outils. Les enseignants reçoivent une formation adaptée pour favoriser leur appropriation pédagogique du numérique. Ning, Facebook et Twitter sont utilisés à des fins différentes. Ning permet de créer un réseau social dédié à une communauté, il joue un rôle fédérateur en regroupant les travaux d’écritures sous toutes les formes et les échanges entre les étudiants et les enseignants. Twitter est préféré pour des projets ponctuels ou incluant des échanges avec des étudiants ou des élèves extérieurs. Facebook est utilisé comme un outil de communication externe. Linkedin est également inclus dans les supports plus dans une optique professionnelle. Les étudiants apprennent à utiliser l’un ou l’autre des outils en fonction de l’usage et de l’objectif de communication visés. L’objectif est de les inciter à écrire le plus souvent possible, à multiplier les essais comme dans un entrainement sportif. « Ecrivez régulièrement de petits textes : plus vous écrirez, moins vous aurez peur » leur conseille t-on.

Avec 140 caractères, peut-on encore parler de "texte" ? :scratch:

L’entraînement est d’importance lorsqu’on constate le degré d’exigence pour obtenir le niveau B1 ou B2.

B1 est le niveau attendu en fin de collège/de scolarité obligatoire.

Progressivement, d’autres alliances françaises partout dans le monde se lancent dans les réseaux sociaux et favorisent des correspondances entre des étudiants venus d’horizons différents et qui ont en commun l’apprentissage du français.

A Mumbai, les échanges sur le réseau les plus fréquents concernent la vie quotidienne, les découvertes de restaurants, de lieux à visiter, les loisirs… La culture française est aussi un sujet de prédilection, une culture interrogée, fortement marquée par les représentations. La mode, la gastronomie sont ainsi rêvées, idéalisées. Comme peu d’étudiants indiens viennent encore en France, cette distance, cette méconnaissance du pays réel nourrit les visions embellies que le forum de discussion essaye de corriger en sollicitant le débat sur des réalités politiques indiennes et françaises. Les enseignants encouragent les tentatives, corrigent les erreurs. Les différentes versions des textes sont publiées pour être à leur tour source d’apprentissage. David Cordina a repris là un principe institué par Mario Asselin dans les carnets Opossum : l’erreur permet d’apprendre, son erreur comme celle des autres, le regard bienveillant empêche qu’elle se transforme en faute surlignée en rouge.

Attention : pour les néo-pédagogues, une "erreur" n'est pas une "faute". :doc:

Et le rouge est remplacée par quelle couleur permettant de repérer l'erreur ? :roll:

L’activité sur les réseaux sociaux suit le rythme des semestres. Les 2500 étudiants de la communauté publient en dehors des cours, l’Alliance Française ne possédant pas de salle informatique. Ils tweetent chez eux, dans les transports où les temps sont longs, sur leur smartphone ou sur leur ordinateur. L’origine sociale des étudiants est plutôt aisée. Les parents investissent beaucoup dans l’éducation et ne lésinent pas pour équiper leurs enfants.

Bref, un milieu très représentatif de l'échec scolaire.

Pour eux, apprendre le français est une compétence supplémentaire à rajouter à leur cursus, une distinction, un raffinement marqué par l’attirance pour une culture appréciée. Et puis, nombre d’entreprises et de sociétés sous-traitantes sont installées à Bombay et recrutent des francophones. Pourtant peu encore d’étudiants ayant fréquenté l’Alliance Française partiront poursuivre leurs études en France. David constate une progression, encourageante, des pionniers qui se lancent et qui feront des émules.



Développer les contacts avec des élèves français permet aussi d’avoir une vision réelle et de la rendre accessible. Les réseaux sociaux de l’Alliance Française sont ouverts, favorisant ces contacts. Dernièrement, des étudiants ont échangé avec des élèves de 6e d’un collège de Wattrelos. L’Inde et Bombay sont au programme de géographie au collège, une aubaine pour répondre aux questions des collégiens et exercer son français. Le mois de la francophonie sera l’occasion aussi de développer des activités autour de la langue française qui sera fêtée par le concours vidéo « Mumbai J’aime », les contributions à « Dis moi dix mots » et des ateliers d’écriture sur Twitter (#10mots).

Twitter pour célébrer la francophonie : on pouvait difficilement rêver mieux ! :mrgreen:

Pour faire mieux comprendre la culture de la France, l’Alliance Française de Bombay invite avec ses partenaires la culture dans la ville. Représentations théâtrales, rencontres d’artistes offrent un reflet du monde réel, de la richesse des auteurs contemporains. Le festival « Bonjour India 2013 » qui dure trois mois, a accueilli notamment les Ballets Preljocaj et le Théâtre de Lorient venu créer une pièce en anglais à partir des œuvres de Marguerite Duras. Le metteur en scène Eric Vigner est venu dialoguer avec les invités à questionner le métier de metteur en scène et l’œuvre de l’écrivain. Favoriser l’expression, la communication écrite en faisant feu de toutes les initiatives, puiser dans la culture et dans les échanges, des raisons supplémentaires d’aimer le français. Au fil du temps, David Cordina élargit les palettes de l’apprentissage de la langue française.

C'est un le principe des Alliances, en même temps.

Après trois ans passés à Bombay, il se prépare à rentrer en France dès la rentrée prochaine. Ses souvenirs indiens seront teintés d’étonnements face à une société si différente de la nôtre, où les rapports sociaux, les relations entre les riches et les pauvres sont marqués d’une indifférence matinée de fatalisme. Ils seront sans nul doute marqués aussi par la formidable énergie d’une ville en expansion, la soif de découverte d’étudiants pour qui les réseaux sociaux sont un véritable pont vers un ailleurs.

Comme c'est beau et lyrique : vivent les réseaux sociaux au service du Bien et de l'Humanité !
22 Fév 2013 14:09
A lire sur le site du "Café Pédagogique" du 22/02/13 : "La renaissance des mots" .


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22 Fév 2013 14:12
A lire sur le "Café" : "Faut-il sauver le soldat numérique ?" (22/02/13)


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23 Fév 2013 19:13

Faut-il sauver le soldat numérique ?

Pourquoi le faudrait-il ?

L'annonce de la remise en cause des certifications CLES2 et C2i2e nous invite à modifier notre chronique de cette semaine. Quel sens donner à cette série d'hésitations sur le numérique dans le monde scolaire ?

Catastrophe ! Des années d'effort, et puis ces certifications si nécessaires envolées d'un seul coup !

En effet mis en place dès 2006, à peine rendu obligatoire pour devenir enseignant, le C2i2e serait mis de coté pour une hypothétique certification ultérieure (comment pourrait-elle être exigée alors qu'ils sont déjà titularisés ?).

Au contraire, cela permet de mieux s'adapter au numérique qui évolue sans cesse. :transpi:

"il est peut-être déjà bien tard pour tenter de penser une véritable vision de la place du numérique dans l'éducation, pas seulement dans l'école, mais tout au long de la vie".

Personne n'a une vision claire de ce qu'est le numérique et de là où il nous conduit. A fortiori à l'école...

Depuis le début des années 1970, l'Education Nationale n'a jamais choisi de position ferme et claire sur la place à donner au numérique dans le monde scolaire.

Il faut dire que depuis 1970 cette place aurait quelque peu changé...

Pourtant il y a eu des initiatives ici et là pour tenter d'aller dans un sens ou dans un autre. Mais aucune ligne politique claire en dehors des sacrosaints arguments habituels : développement dans la société donc adaptation distante de l'école, préparation aux métiers de l'informatique, culture informatique, approche par les usages, etc... Jamais un projet clair et explicite n'a donné lieu à de véritables stratégies : une fois le matériel, la formation, les ressources et la maintenance posés, il n'y a plus rien de consistant.

Une dénonciation bien tardive.

A chaque volonté d'exprimer une vision, outre les traditionnelles oppositions, aucune réelle mise en œuvre n'a été développée. Seul, peut-être, le texte du nouveau conseil national des programmes de 1992 avait tenté d'indiquer une piste : l'intégration disciplinaire forte du numérique comme "faisant partie de" prolongé par l'hésitant B2i du début des années 2000.

Ah... Le B2i : une grande réussite numérique, qui a révolutionné les usages des élèves !

L'intégration disciplinaire est probablement la seule approche qui soit restée présente depuis le début des années 1970 (cf. la thèse de G L Baron 1987, puis les travaux qui ont suivi). Les autres approches ont oscillées entre un enseignement disciplinaire (qui se rappelle encore de la section H des années 1980) par des options ou des spécialités, et une approche transdisciplinaire (mais sans fond d'intégration disciplinaire). Rappelons ici qu'entre le texte de 1992 et maintenant, les concepteurs des programmes ont largement négligé, hormis dans quelques disciplines, l'emprise progressive du numérique sur la société. En fait aucun lien n'a été fait entre ces contenus disciplinaires et "l'ordinarisation" du numérique.

Il faut dire qu'il n'y a guère de lien...

En d'autres termes, et ce n'est pas nouveau chacun s'est renvoyé la balle entre disciplinaire et transdisciplinaire. Ce jeu est la traduction dans les faits des "jalousies" disciplinaires qui peuplent notre système éducatif. On en veut pour preuve l'intense lobbying de certains pour ajouter des disciplines nouvelles. La lecture, pourtant, de nombreux travaux de scientifiques, de philosophe, mais aussi une simple observation de la vie quotidienne, montrent que la réalité est tout sauf un découpage en morceaux disciplinaires de la réalité.

Cette dernière phrase a sûrement un sens. :scratch:

Si c'est pour nous resservir la nécessaire interdisciplinarité de l'enseignement, on en a vu les ravages depuis vingt ans sur l'enseignement du français. :fur

Or le numérique illustre parfaitement cela, sorte d'infiltration lente (et sournoise parfois) de notre quotidien.

Mais non, le numérique est un outil au service de la connaissance et du progrès humain.

Depuis ces années de "découverte" de l'informatique et de sa cohorte d'objets techniques qui n'en finissent par d'infiltrer notre vie quotidienne, nous avons cru pouvoir rêver. D'abord à une lutte industrielle contre la domination étrangère sur l'informatique, ce qui a donné le plan informatique pour tous pour soutenir Thomson. Ensuite ce fut l'exception culturelle avec le prix unique du livre et la mise à distance de l'informatique par rapport à toute forme d'évolution culturelle, ce n'était qu'une technique, qu'un outil. Puis vint la résignation assumée, car il y avait mieux à faire qu'à se pencher sur ces objets techniques dans l'école. C'est alors qu'apparut la prise en compte des usages plus que des techniques, période critique qui affirma la distance voulue par l'école avec les technologies. C'est alors qu'une prise de conscience amena à généraliser cette approche par les usages (en les rendant obligatoires, cf. B2i, C2i C2i2e), mais aussi par la technique (réveil de l'ancienne option sous forme d'ISN). Et arrive une touche finale (du moins on peut l'imaginer), finalement on s'en passera (en grande partie) à l'école, d'ailleurs les autres pays qui les ont utilisées en sont revenu et n'investiraient plus. Il suffit de ne plus exiger quoique ce soit comme certification (où est passé le B2i lycée ?) et surtout de ne pas regarder du mauvais coté pour revenir à une école des fondamentaux chers à certains philosophes peu enclins à ces objets nouveaux, mais qui en parlent souvent.

C'est vrai que savoir lire et écrire dans sa propre langue, c'est secondaire. :doc:

Comme on le voit, le rêve des années 80 s'est transformé progressivement. L'école à plutôt bien résisté finalement. Non seulement la technique n'y est pas entrée, mais en plus les marchands et les techniciens qui l'accompagnent ont été cantonnés dans des espaces que l'excellence républicaine a pu contenir. D'ailleurs, pas mécontents de ce fait, ceux-ci ont investi un autre espace, celui de la famille, de la vie personnelle, de la vie privée.

C'est la faute de l'école, au fond.

On ne peut que constater le succès extraordinaire de ces objets numériques au quotidien. D'autant plus que dans le même temps ils ont continué d'investir le monde de l'industrie et encore plus des services, à l'instar de la recherche scientifique.

Sans poser aucun problème aux générations antérieures, qui n'ont pas été formées au numérique ou éduquées aux médias.

Cette dernière, d'ailleurs ne saurait plus quoi faire sans ces machines et leurs logiciels. Est-ce à dire que le numérique a été "bouté hors des frontières de l'école" ?

Il y est juste peu utile pour ce qu'on veut y faire.

Un observateur naïf pourrait penser que désormais deux mondes coexistent, l'un essayant, par soubresaut de s'intéresser à l'autre, qui lui, pourtant, a décidé de l'ignorer, au moins en partie (c'est quand même un marché). Le monde scolaire ne parvient pas à trouver une juste distance avec les technologies de l'information et de la communication.

Il subit surtout les directives et les investissements faits sans le consulter.

Chaque jour on est obligé de constater que nombre d'acteurs de ce système ne savent pas non plus vers quoi aller, subissant de plus en plus la pression "de la rue". Celle-ci a longtemps pu être contenue aux frontières de l'école. L'évolution actuelle des règlements intérieurs sera un bon indicateur de cette impossibilité de tenir ces frontières. Mais le choix qui se pose à tous est le renforcement des frontières ou un véritable projet. Ni acceptation, ni refus, il s'agit d'écrire une nouvelle page, grâce à l'école, de l'éducation à la liberté, contre l'esclavage. Certains diront que cet esclavage est celui des technologies, d'autres diront que c'est celle du marché, mais aucun n'oserait demander le renoncement à tant d'évolutions technologiques et scientifiques qui ont amélioré le confort de vie, qui allongé l'espérance de vie.

Les consoles de jeux vidéos ou les smartphones allongent l'espérance de vie ? :scratch:

En d'autres termes, est-il possible de faire son marché dans le marché ?

En remettant en cause C2i2e, B2i et autres prises en compte du numérique, sous quelque forme que ce soit, le ministère donne à l'école un signal fort. Le décryptage des raisons de ces choix ne doit pas occulter celui des effets de ce choix sur l'avenir de notre société et surtout sur la manière dont nos enfants pourront "être au monde" dans les années à venir.

C'est vrai, ça : comment "être au monde" quand on n'a pas été formé au numérique ? :mrgreen:

Le numérique a renforcé une mondialisation qui ne date pas d'hier, mais plutôt des grands voyageurs puis du commerce triangulaire. Il en accélère les effets, et leur donne aujourd'hui une forme que le monde scolaire ne parvient pas à saisir, et dont elle ne s'empare qu'à la marge. Loin d'une adhésion béate ou d'un rejet systématique, voire idéologique, il est peut-être déjà bien tard pour tenter de penser une véritable vision de la place du numérique dans l'éducation, pas seulement dans l'école, mais tout au long de la vie.

Une conclusion bien brumeuse : quelle serait donc cette "véritable vision" appelée de ses voeux par Bruno Devauchelle ?
27 Fév 2013 00:58 - 28 Avr 2019 22:01
Réponse de Loys sur le sujet Le plan numérique pour l'école
A lire sur le "Café Pédagogique" du 26/02/13 cette tribune : "Tribune : Refondation de l'école, redressement économique et numérique : quelles cohérences ?"


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28 Fév 2013 10:17
Commentaires à venir.
01 Mar 2013 16:09
A lire sur le "café Pédagogique" du 1/03/13 : "Etre élève à l'ère du numérique" de Bruno Devauchelle.


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