- Forum
- L'école moderne
- L'état de l'école
- Être enseignant aujourd'hui
- [LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
[LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- huberte
- Hors Ligne
- Candide
-
- Messages : 1
Très bien écrit...
Allez je tente de prendre le contre point :
" On ne peut tout d'abord pas opposer des principes généraux (pourquoi pas la charte des droits de l'homme ?) à un décret régissant le statut des fonctionnaires. On est quand même pas au même niveau, vous faites pas de la littérature comparé entre un manuel Ikea et du Musso/Levy (quoique

Les conditions de travail ne sont plus celles de 1950. Il est plus facile de faire un cours, de le construire avec l'Internet du monde libre, de partager ses pratiques.
Vous allez me rétorquer que les élèves ne sont pas les mêmes, que le métier est plus fatigant, et vous aurez raison. Mais du coup ces mêmes élèves ont-ils les mêmes besoin ? Apprend-on les mêmes choses qu'en 1950? quel est finalement le but de la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans ? Est-i l le même que celui du XXème siècle ?
J'aime bien cette réponse simple : Former des citoyens capables de comprendre le monde qui les entoure. En ouvrant un journal, en écoutant une émission, ils devront réussir à se prononcer, y compris avec un bulletin de vote."
Je ne suis pas sûr que ce point de vue soit antinomique avec le votre.
Finalement, ce sont peut être aussi les missions qui ont évolué, puisque dans les faits nous avons beaucoup plus à charge que la transmission des savoirs...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Je suppose que vous vouliez dire qu'on peut les opposer. Votre objection est fondée mais j'évoque aussi des décrets.On ne peut tout d'abord pas opposer des principes généraux (pourquoi pas la charte des droits de l'homme ?) à un décret régissant le statut des fonctionnaires.

Je ne suis pas sûr que beaucoup de choses soient plus faciles, notamment dans certaines classes de certains établissements comme vous le concédez ensuite.Les conditions de travail ne sont plus celles de 1950. Il est plus facile...

Ah peut-être sur ce point. Encore que Internet ne change pas grand chose à ma façon de concevoir mes explications de texte ou de corriger mes copies. On pourrait même dire qu'Internet complique mon travail....de faire un cours, de le construire avec l'Internet du monde libre, de partager ses pratiques.
Vous posez beaucoup de questions mais je serais très curieux d'avoir vos réponses.Vous allez me rétorquer que les élèves ne sont pas les mêmes, que le métier est plus fatigant, et vous aurez raison. Mais du coup ces mêmes élèves ont-ils les mêmes besoin ? Apprend-on les mêmes choses qu'en 1950? quel est finalement le but de la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans ? Est-i l le même que celui du XXème siècle ?

Contrairement à vous, je pense que la transmission, devenue paradoxalement plus facile avec l'apparente accessibilité des connaissances en ligne, est au contraire plus essentielle encore qu'avant pour pouvoir précisément les affronter.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Programme
9 h 00 : accueil
9 h 30 : table ronde « Vers une nouvelle professionnalité enseignante ? », avec :
Jean-Louis Auduc, ancien directeur adjoint de l’IUFM de Créteil, membre de Terra Nova ;
Éric Debarbieux, sociologue de l’éducation, délégué interministériel chargé de la prévention des violences scolaires ;
François Dubet, professeur émérite de sociologie à l’université de Bordeaux-II Victor-Segalen et directeur d’études à l’EHESS ;
Jacques Bernardin, docteur en sciences de l’éducation et président du GFEN ;
animée par Pascal Bouchard, rédacteur en chef de Toutéduc.
12 h 00 : repas (possibilité de se restaurer à la cantine du lycée, sur réservation, au prix de 6,05 € le repas).
13 h 30 : ateliers
- atelier 1 : « Comment adapter le métier à ses missions : quelle transition vers quelle organisation ? »
- atelier 2 : « Les établissements scolaires publics innovants : un exemple de nouvelle professionnalité enseignante ? »
- atelier 3 : « Créer les conditions d’une nouvelle professionnalité : une question de climat d’établissement ? »
- atelier 4 : « L’équipe : une nécessité ? »
15 h 00 : pause
15 h 15 : table ronde syndicale « Réflexions et conditions d’une nouvelle professionnalité », animée par Luc Cédelle, journaliste au journal Le Monde, avec les représentants du SGEN-CFDT, de l’SE-UNSA, du SNES, du SPDEN (à confirmer) et de la CGT.
16 h 30 : discours de clôture par Patrick Picard, responsable du centre Alain-Savary à l’Institut français de l’Éducation.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
S’il refuse de s’aventurer sur le terrain du niveau de recrutement, il fait toutefois remarquer « qu’aucune profession ne vit aujourd’hui à l’heure d’un statut qui remonte à 1950 », ce qui est le cas des enseignants. « Si on estime que les missions ont changé, et elles ont changé dans la pratique, alors il faut changer le statut. Si on ne change pas le statut, alors il faut renoncer à changer les missions. Il faut aussi poser la question des carrières ».
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
A lire sur "VousNousIls" du 7/11/13 : "Métier enseignant : ouverture officielle des discussions "dans une dizaine de jours" (Peillon)"
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
"Reconnaître", ça veut dire les payer, non ?"Il faut changer l'image qu'on a du métier des enseignants", a expliqué par le passé le ministre: "ils ont une diversité de tâches, qui n'est pas uniquement de faire cours (...) il faut reconnaître ces différentes activités".
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Wikibuster
-
- Hors Ligne
- Immarcescible
-

Ecrasons l'infâme !
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Heu... pas tout à fait, M. Lelièvre.Et 18 H pour les autres...

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Quel courage après l'audacieuse réforme des rythmes ! Au fait on dit "professeur" et pas "prof" : on s'étonnera ensuite de la déconsidération du métier.Vincent Peillon met en chantier la définition du métier de prof
L'allemand est peut-être disponible en ligne mais il n'en est pas plus "accessible"... D'ailleurs il était déjà accessible dans n'importe quel manuel bien fichu ou dans n'importe quel dictionnaire pour les élèves : qu'est-ce qui change, au juste ?Qu'est-ce qu'un enseignant aujourd'hui ? Un détenteur de savoirs, capable de les transmettre à une époque où ceux-ci sont accessibles à tous ?
Un gendarme mais sans aucun pourvoir de gendarmerie, alors...Un éducateur, un animateur, un chef de projets, un "gendarme", un assistant social… ?

Et moi qui croyais qu'il y avait des assistantes sociales dans les établissements scolaires.

C'est vrai que les cours sont finalement une chose très accessoire...Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, a décidé d'apporter sa réponse. Ou en tout cas de la mettre en débat avec les fédérations syndicales, invitées à la table des négociations, rue de Grenelle, à compter de lundi 18 novembre.
Le sujet est sensible. Il s'agit de réécrire le très sacralisé décret de 1950, qui donne une vision étriquée du métier de professeur de collège et de lycée en le réduisant au nombre d'heures passées en classe.
C'est vrai, quoi, aujourd'hui un professeur ne donne plus de cours.Dix-huit heures par semaine pour un certifié, quinze heures pour un agrégé. Une conception devenue obsolète, en tout cas très éloignée de la réalité.
Nouvelle mission depuis 1950 : les professeurs faisaient auparavant des cours ex nihilo !En soixante ans, quantité de nouvelles missions se sont imposées aux enseignants. A la traditionnelle leçon magistrale s'ajoutent la préparation des cours...

Nouvelle mission depuis 1950 !...la correction des copies...

Nouvelle mission depuis 1950 !...les réunions avec les parents...

Nouvelle mission depuis 1950 !...les conseils de classe...

Enfin de vraies missions qui ne brassent pas du vent !...le temps de concertation entre collègues, la participation à des projets d'établissement…

Si les professeurs effectuent de facto ces missions qui sont toutes rattachées à son enseignement, en quoi le métier est-il appelé à évoluer ?Résultat : plus de quarante heures de travail hebdomadaire, comme l'a encore souligné une récente étude du ministère de l'éducation nationale.

Et quand on aura fait la liste, ça changera tout.L'idée n'est pas de s'attaquer au "temps de service" de dix-huit ou de quinze heures – ce qui soulèverait un tollé syndical –, mais d'établir la liste de toutes ces missions.

Les cours, quels qu'en soient les modalités.Le ministère les a classées en trois catégories. D'abord, celles qui se passent en classe – les cours, mais aussi les travaux dirigés, en petits groupes…
L'accompagnement personnalisé n'est pas un cours, même s'il se fait avec un groupe classe.Ensuite, les activités dites "complémentaires et obligatoires" : tutorat, accompagnement personnalisé, suivi des stages, relations avec les parents, travail en équipe…

Quand aux autres "missions", certaines n'ont pas de caractère obligatoire ("tutorat", "travail en équipe"), d'autres se substituent naturellement aux cours (quand les élèves sont en "stage"). S'agirait-il de les ajouter ou de les rendre obligatoires en plus du service ? Et comment pourraient-elles être définies par un quelconque volume horaire ?

Depuis des années ces profiteurs feraient donc du bénévolat ? Qu'à cela ne tienne : il suffit de rémunérer ces tâches !Enfin, toutes les taches "facultatives", que prennent en charge les enseignants sur la base du volontariat...

Mission déjà reconnue et rémunérée par une prime......celles qu'assument le professeur principal,

Eh bien soit elles sont rémunérées en plus, soit elles font l'objet d'une décharge en ce cas.... le "référent culture" chargé des partenariats avec des institutions culturelles, le responsable du matériel informatique… Une enveloppe d'indemnités est prévue pour rétribuer cette catégorie de missions. "Aujourd'hui, soit elles ne sont pas rémunérées, soit elles le sont de façon opaque", précise-t-on au ministère de l'éducation nationale.

Bah oui parce que sinon ces "missions complémentaires" feraient l'objet d'heures... supplémentaires.PRUDENCE
Il faut donc plus s'attendre à une reconnaissance symbolique qu'à une petite révolution. Le temps de travail réglementaire des enseignants ne sera pas modifié – le ministre s'étant refusé à transposer en heures de travail ces missions complémentaires.

Donc il faut "reconnaître" ces missions mais il est impossible de le faire nationalement."Ce serait impossible, tant ces horaires varient selon les établissements, les niveaux et les disciplines, justifie M. Peillon.

Il est effectivement bon de le rappeler, parce qu'avec toutes ces obligations sorties d'on ne sait où...Enseigner est un métier de conception, pas d'exécution. L'enseignant a aussi sa liberté…"
Car c'est le but, finalement : aligner le moins sur le plus.Toucher aux quinze ou aux dix-huit heures, ce serait aussi prendre le risque de s'attaquer à un marqueur identitaire fort des enseignants du secondaire, qui les distingue des professeurs du primaire.
Et une rémunération qui fait honte à la France.Ces derniers ont un temps de service de vingt-sept heures hebdomadaires, dont vingt-quatre en classe.

Sachant qu'y toucher (joli euphémisme), c'est en réalité augmenter le service. Le temps de travail des Français a largement diminué depuis 1950, pas celui des enseignants. Et pourtant ils ont plein de "nouvelles missions".L'heure est à la prudence. Avant Vincent Peillon, Lionel Jospin, Claude Allègre, Gilles de Robien ont bien tenté d'ouvrir le chantier soit du statut, soit du temps de travail, en vain. L'histoire a montré qu'on ne touche pas impunément aux dix-huit ou aux quinze heures !

Ce n'est donc pas l'envie qui lui en manque.Pourtant, le sujet revient régulièrement dans le débat. En 2005, le rapport de la commission "Thélot", qui envisageait un allongement du temps de présence dans les établissements de quatre à huit heures par semaine (pour les nouveaux enseignants, sur la base du volontariat et en échange d'une rémunération), n'a pas été retenu par François Fillon, le ministre de l'éducation de l'époque. Sept ans plus tard, Nicolas Sarkozy, engagé dans la course à l'Elysée, avançait, lui, un temps de vingt-six heures de présence. La gauche se garde bien d'emprunter cette voie-là. Elle n'a d'ailleurs aucune marge de manoeuvre budgétaire pour le faire.

Où l'on voit que - gauche ou droite - la politique ne change guère à l'égard du corps enseignant.
"faire évoluer le métier", encore un bel euphémisme. Dans la bouche d'un syndicat supposé défendre les conditions de travail de ses membres, c'est remarquable.Les syndicats s'accommodent plutôt bien de cette stratégie. Certains, comme le SNES-FSU, majoritaire, ou le Snalc, parce qu'ils ont la garantie que les fameuses dix-huit ou quinze heures seront maintenues ; d'autres, tels le SGEN-CFDT et le SE-UNSA, parce qu'ils y voient une première étape, certes modeste mais néanmoins nécessaire, de l'évolution du métier. "Plutôt que le grand soir, le ministère fait sauter des verrous permettant de faire évoluer le métier au fil de l'eau, observe Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, réputé progressiste. Nous ne sommes pas hostiles à cette méthode."
Le président Sarkozy lui aurait été plus "audacieux".Sans doute le contexte politique tendu n'incite-t-il pas à faire preuve de davantage d'audace.

Ou comment transformer une politique de régression des acquis sociaux en vertu.

Il y a fort à craindre qu'il y ait plutôt une addition des mécontentements : maternelle, primaire, CPGE, secondaire. Voilà un ministre qui est parvenu à hystériser toute l’Éducation nationale.Mais l'ouverture de ces négociations aura au moins l'avantage, pour le ministre Vincent Peillon, de détourner l'attention de l'opinion des rythmes scolaires.
Bref de donner de donner des gages libéraux à la droite ! Vive la gauche socialiste moderne qui fait ce que la droite n'a pas osé faire !Et d'apporter un démenti à ceux qui, à droite, l'ont accusé de vouloir réformer l'école par la pédagogie (le numérique, les programmes…) plutôt que par les questions de statut.

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- archeboc
-
- Hors Ligne
- Modérateur
-
- Messages : 685
Le plus étonnant, c'est que c'est à chaque fois pour une raison différente. Cela fait système, et c'est tout à fait inquiétant pour la gauche.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Mais non, le Sénat ne "rabote" pas : il réforme et fait évoluer, voyons !

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Tiens, c'est exactement ce que suggérait la Cour des comptes en mai 2013, favorable à un emploi du temps flottant !Faisons le contraire : profitons de ces promesses de réforme pour dynamiter l’heure de cours, pierre angulaire de la muraille des emplois du temps.


C'est vrai, quoi, des horaires définis nationalement pour tous les élèves, c'est tellement obsolète.Exigeons que l’on reconnaisse enfin aux enseignants la responsabilité de la gestion des temps d’enseignement devant les élèves.
L'analogie avec un chirurgien est absurde puisque précisément une opération chirurgicale ne constitue qu'une seule contrainte hebdomadaire pour le patient (quand l'élève en a autant que de disciplines), opération prioritaire devant toutes les autres : le chirurgien ne prend d'ailleurs guère en compte son patient pour la date ou la durée de l'opération puisque celui-ci est anesthésié. Les cours répartis dans la semaine offrent une variété salutaire aux élèves. N'importe quel professeur sait que trois heures d'enseignement dans la même discipline est pénible pour les élèves. Il est même recommandé par la plupart des nouveaux pédagogues de varier les activités dans l'heure de cours même... Les "Cahiers" sont bien peu "pédagogiques" en l'espèce.J’ai beau chercher, je ne trouve pas de profession qui soit soumise à de telles contraintes horaires. Un nombre d’heures fixes à effectuer par semaine, c’est la norme pour la plupart des salariés. Des horaires de début, de fin, ça se comprend. Mais ensuite, des responsabilités découpées en tranches d’une heure, de façon immuable de semaine en semaine pendant une année entière : ça, ça ne se voit que dans un collège ou un lycée. Imagine-t-on un chirurgien n’opérant les appendicites que le mardi de 8 h à 9 h, le mercredi de 11 h à 12 h et le vendredi de 16 à 17 h ? Un ingénieur informaticien se consacrer à un nouveau projet le lundi de 14 h à 15 h, puis de 17 h à 18 h, puis le jeudi de 9 h à 10 h en semaine A ?

On attend les propositions de Patrice Bride avec impatience.Comment ne pas vouloir trouver une meilleure façon de faire quand il s’agit d’apprendre une langue vivante à des adolescents, ou de les initier à la littérature ?
La tabula rasa est l'hybris des nouvelles pédagogies qui méprisent toute tradition scolaire.Hypothèse de travail : faisons tabula rasa du fonctionnement actuel.
Un exemple suffira. On l'attend toujours.Soit 400 élèves d’âge et de niveaux divers, une trentaine d’enseignants pour les prendre en charge : il y aurait mille façons d’organiser les enseignements dans le temps.

C'est exactement ce que proposait la Cour des comptes. Un emploi du temps annuel est déjà un beau casse-tête organisationnel mais allons-y pour un emploi du temps hebdomadaire !Je parie ma chemise que celui qui proposerait des grilles hebdomadaires basées sur des heures interchangeables se ferait dénoncer comme un bureaucrate obtus et maniaco-dépressif, indifférent à la dimension humaine de la vie d’un établissement, ignare des nécessités pédagogiques du temps d’apprendre.

Très bien sur ce point.Alors non, disons-le tout net, puisqu’on nous demande notre avis. Certes, une part importante du travail des enseignants est cachée, non prise en compte dans les services hebdomadaires ; préparer des cours, évaluer les apprentissages, travailler avec les parents, les collègues, monter des projets : oui, ça prend du temps ; mais non, ça ne se chronomètre pas en heures hebdomadaires. Ces tâches professionnelles relèvent de la liberté des enseignants d’organiser leur travail selon les périodes de l’année, selon les besoins, et même, et c’est très bien ainsi, selon leurs envies.
Le "corset" est un maximum pour les professeurs, et donc une garantie, un acquis social. Et pour les élèves, c'est la garantie de la même offre d'enseignement partout sur le territoire national.C’est le contraire qui doit s’imposer : débarrassez-nous enfin du corset de l’heure de cours !
Voilà qui est effectivement très réaliste.Donnez-nous enfin la responsabilité de nous organiser pour prendre en charge les enseignements des élèves, sans un comptage tatillon du nombre d’heures des uns et des autres !

Les exemples sont bien choisis pour montrer comment les "Cahiers" conçoivent l'école moderne.Regardons comment fonctionnent d’autres organisations accueillant des groupes de jeunes sur du temps long : une halte-garderie, un centre d’accueil, des colonies de vacances, des centres de formation continue ne s’enferment pas dans des grilles découpant des tranches horaires.

Je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que des emplois du temps intelligents, c'est mieux que des emplois du temps idiots.Il faut bien sûr une heure d’accueil et une heure de clôture, des temps de présences globaux pour chacun, mais qui peuvent très bien être comptabilisés en journée ou demi-journée. À chaque équipe de s’organiser ensuite pour ajuster les groupes, les durées de prise en charge, de construire des emplois du temps intelligents et souples.

"prétendue" effectivement.Cela ne se fera pas du jour au lendemain, certes. Mais il faudrait d’abord ne pas aller dans le sens inverse en cherchant à définir trop précisément des horaires qui seraient valables en toutes circonstances au nom d’une prétendue égalité de traitement.

A bas les décharges ! Que chacun travaille comme il l'entend !Les formules de type décharges de service comme on l’évoque pour l’éducation prioritaire ne font que renforcer la logique des grilles horaires.

Prenons donc exemple sur le privé hors contrat, qui doit devenir un modèle puisqu'il suit le modèle prôné par Patrice Bride.Si le métier enseignant a besoin d’être conçu dans un cadre national, c’est dans ses finalités et non dans ses modalités :
Et quelles "responsabilités à assumer" exactement. Car tout ceci est très vague, pour ne pas dire nébuleux.quelles missions nous demande-t-on de remplir ? Quelle doit être notre contribution aux apprentissages et à l’éducation des enfants et adolescents ? Si le métier enseignant a besoin d’être redéfini, c’est en termes de responsabilités à assumer et non par un carcan juridique.
Curieux de mettre sur un même plan les ressources et les primes ou décharges des enseignants.Si le métier enseignant a besoin d’être reconnu, c’est en termes de ressources matérielles et professionnelles mises à disposition par l’institution et non par des gratifications ponctuelles.

Un discours qui sombre dans le délire anti-école, assimilée à une prison.Refondons l’école : refusons les cloisons carcérales, les panoptiques et les openspace...
Et concrètement, que fait-on des cloisons puisqu'on ne veut pas d'openspaces ?

"modulables", on comprends, mais des "espaces mobiles", qu'est-ce que cette expression peut bien vouloir dire ?...élaborons des temps et des espaces mobiles et modulables, dédiés au bonheur d’apprendre.

Dans la rhétorique néo-pédagogique ce beau projet nébuleux est forcément une source de "bonheur" car l'école a cette mission surtout : apporter du bonheur. Le reste...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Cet article a le mérite de montrer que le "Café pédagogique" est dans la ligne du rapport Pochard.Changer le métier d'enseignant : Un quinquennat perdu ?
De nombreux pays appliquent ces choix et cela ne fait pas "recette" chez eux...La réforme Pochard proposait d'appliquer ce qui fait recette chez nos voisins. D'abord une large autonomie des établissements dans le recrutement des enseignants et même dans la définition d'un dixième des enseignements.
.La commission recommandait aussi d'augmenter le temps de présence des enseignants dans les établissements de façon à mieux encadrer les élèves
L'autre possibilité pour mieux encadrer, c'est d'avoir plus d'enseignants. Les taux d'encadrement en France souffrent beaucoup de la& comparaison avec les pays de l'OCDE.

Quel rapport ?Elle recommandait la bivalence, de façon à limiter le décrochage.

"L'alignement sur la situation dominante", ça pourrait être aussi de mieux payer les enseignants, non ? Mais non, ça, ça serait une vraie rupture...Le rapport Pochard mettait aussi en avant l'annualisation des services.
C'est une vraie rupture que proposait Marcel Pochard. Ou si l'on préfère, un alignement sur la situation dominante en Europe.

Alors qu'on voit bien que c'est quelque chose de lamentable.'Nulle part ailleurs on a un système où l'enseignant dans sa classe ne se situe que par rapport à des normes nationales, un programme et des obligations de service définis nationalement", disait-il.

Et nous pouvons en être fiers !"Ça ressemble à la façon dont les révolutionnaires de 1789 concevaient la démocratie : un rapport direct entre les citoyens et la loi. Pas de corps intermédiaire. Il y a un peu de cela chez les enseignants. Dans cette optique, ce qui importe c'est la liberté complète de l'enseignant. Ce modèle là n'existe que chez nous sous cette forme aussi tranchée", nous disait M Pochard en 2008.

Le "Café pédagogique" devient décidément décliniste.C'est à l'aune de cet échec que l'on mesure la modestie de la réforme Peillon. L'annualisation, la bivalence sont écartés, tout comme la hausse du temps de présence dans l'établissement. Alors que la France attend les résultats de Pisa, elle ne semble pas prête à affronter un Pisa Choc.

Évidemment, les raisons du déclin ne peuvent pas avoir partie liée avec la transformation de l'école sous l'effet des nouvelles pédagogies, ni avec les taux d'encadrement calamiteux en primaire ni avec les salaires de plus en plus honteux de ceux à qui la Nation confie ses enfants.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
-
Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Administrateur
-
- Messages : 17426
Avec le recul c'était pourtant une solution évidente pour porter atteinte à ces décrets à moindre coût politique.

Le site aideauxprofs (pour la reconversion) donne une bonne idée des économies à réaliser avec cette recension : www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=N...a_GRH&ArticleID=3092
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Forum
- L'école moderne
- L'état de l'école
- Être enseignant aujourd'hui
- [LVM] "Décrets de 1950 : retour vers le passé"