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Les pratiques de lecture de la jeunesse
- Loys
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On note au passage l'échec des carnets de lecture...
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pass.culture.fr/le-dispositif/
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Le 3/06/21 dans "Le Monde M" (abonnés) : "« J’me suis acheté tout “Stone Ocean” sans me ruiner » : et le Pass culture devint le Pass mangas"
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Et ce tweet à succès de @BelleTapisserie : "Breaking news : Les ados achètent des trucs qui les intéressent et pas des vinyles de jazz ou l'intégrale de Proust en Pléiade"
Les réactions sont intéressantes :
- "Breaking news : les mangas sont de la culture. Dans culture pop y'a culture ...."
- "Même si les mangas ne sont pas de la grande littérature, ça permet au moins aux jeunes de s'intéresser tôt à la lecture avec quelques chose dont ils peuvent parler partout."
- "Certains mangas sont très bavards, du coup, les jeunes avalent pas mal de texte sans s'en rendre compte.
C'est quand même un des derniers supports à rendre la lecture populaire chez les ados, la BD n'y arrive pas autant. Et qui lit des mangas lira aussi autre chose."
- "J’avais une prof qui disait « lire c’est lire, vaut mieux lire les articles dans le programme TV que rien du tout »"
- "En même temps, citez moi des gens qui lisent du Balzac, Maupassant ou Zola pour le plaisir. Je lis1is beaucoup étant plus jeunes, et ben le programme de français a cassé un truc en moi. Faudrait se mettre à jour un peu, on apprend beaucoup grâce au manga"
- "À partir du moment où le jeune lit quelque chose, peu importe ce que c’est, cela reste de la lecture, de la culture, et il faut s’en réjouir !"
- "Certains mangas sont profonds (Urasawa, Taniguchi), ou équivalents au roman d'aventure. Il faut être con pour mépriser ça : chaque jeune qui lit est une victoire ! Initier un ado avec les épaisses Confessions de Rousseau est le meilleur moyen de le dégoûter de la lecture."
- "les références culturelles présentes dans une BD existent pour attiser la curiosité du lectorat, et ainsi ouvrir son horizon Pouce levé
Lire, c'est déjà en soi une bonne chose, même si on ne s'intéresse pas aux 'classiques'."
- "Faudrait peut être se demander pourquoi ça attire de moins en moins aussi, la littérature a peut être pas assez évolué ou alors pas dans le sens qui intéresse les jeunes. Plutôt que de se plaindre que les autre font mieux (car si ça attire plus c'est mieux ou juste plus intéressant) faudrait essayer de réussir à les attirer à nouveau vers des trucs qui leurs plaisent, c'est pas aux lecteurs d'adapter leurs goûts mais à de nouveaux auteurs d'émerger"
- "mais ils lisent quand même et c'est le plus important. Et certaines œuvres de littératures existent aussi en manga maintenant."
- "En même temps regarder ce qu'on leur demande de lire. Balzac et leurs compères ont fait leur temps. Faites leur étudier des oeuvres comme Harry Potter ou Hunger Games, plus proches de nous, ça les intéressera peut-être. En plus d'avoir de bonnes critiques sur la société"
- "La littérature faut vite la faire tomber de son piédestal, un livre ne cultive pas plus qu'un Film, BD, Musique ou Jeu Vidéo.
Marre des littéraires qui regardent de haut les autres mediums, alors qu'il y a plus de trucs à jeter parmis les livres qu'ailleurs"
- "Déjà c'est une littérature différente mais bien en vie. Ensuite en quoi c'est inquiétant de ne pas lire des livres chiant à en crever, genre Une vie ? Au contraire ça fait perdre moins de temps puisqu'on évite de perdre 10 minutes à lire la description d'une chambre."
11/06/21 : www.lefigaro.fr/medias/le-pass-culture-e...-les-mangas-20210610
Dans les deux semaines qui ont suivi la généralisation du Pass Culture, les ventes de la sage L'Attaque des Titans ont augmenté de 30%, indique son éditeur Pika.
Edit du 17/09/22 : les gardiens de la lecture prennent tous les risques...
Edit du 29/10/22 :
A lire aussi les réactions à ce tweet :
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Au lecteur idéalisé Maxime Decout substitue ainsi l’œuvre fantôme ou fantasme, le livre que le lecteur lui-même fait advenir, y compris sans doute celui de sa propre existence. Puisse l’Ecole se nourrir de ce singulier manuel de lecture pour revitaliser la relation des élèves à la littérature, pour dépasser « l’échec d’une compréhension normée d’un texte », pour transformer cet échec en capacité à « faire signifier l’œuvre en regard des désirs, des attentes et de la subjectivité du lecteur ».
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www.education.gouv.fr/lecture-grande-cau...e-10marsjelis-327233Lecture : grande cause nationale #10marsjelis
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports invite l’ensemble des personnels et élèves des écoles et établissements, à interrompre son activité le 10 mars aux alentours de 10h pour lire durant un quart d’heure, dans le cadre de la Lecture grande cause nationale.
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 23/03/22 : "La lecture s’effondre chez les adolescents"
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Dans les réactions à cet article :
- "La lecture s’effondre chez les adolescents, dépassée par la consultation des écrans beaucoup plus attractive mais qui peut s’y substituer, si ils sont utilisés intelligemment"
- "Une question à la lecture de cet article et de son titre : pourquoi le temps d'écran est-il totalement séparé du temps de lecture ? Les jeunes ne passent-ils pas aussi du temps à lire (et à écrire) en ligne ?"
- "[...] tous les genres, tous les formats et toutes les façons de lire sont légitimes et peuvent être source de joie et de découvertes." Il n'y a pas que les ados à convaincre (en France) "
- "Problème qui renvoie, plus largement, à la question de « l’entrée dans l’écrit » ( meirieu.com/ARTICLES/ENTREE_ECRIT.pdf ) mais aussi à la question de la socialisation secondaire des garçons dans l’école et par la culture scolaire. Et à la responsabilité des médias." (Philippe Meirieu)
- "Panique morale des boomers. Or: - je n'ai pas ouvert un livre jusqu'à mes 12 ans - moi aussi je fais 1000 autres choses en lisant: répondre à des SMS, etc. - on peut lire plein de choses sur un écran - on peut apprendre des tas de choses sur des vidéos"
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Quelques commentaires s'imposent donc.
Première observation : "Les jeunes passent de plus en plus de temps sur les écrans... mais ne lisent pas moins pour autant", avec deux chiffres mis à côté l'un de l'autre : 3h50 par jour devant un écran et 3h14 par semaine à lire pour les 7-25 ans, soit (en gras dans l'enquête) "13 minutes de plus par semaine qu'il y a six ans", avec cette curieuse infographie :
- On commencera donc par dire que la comparaison sur les usages de la lecture "réinventés" pourrait se faire sur un temps plus long, ce qui ne serait pas à l'avantage de la lecture (cf supra sur ce fil)
- Les chiffres ne comparent donc les pratiques sur la même durée : 3h50 d'écran par jour contre... 28 minutes de lecture par jour, ou bien 3h14 de lecture par semaine contre presque 27h d'écran par semaine.
- Ces +13 minutes de lecture depuis 2016 (+7%) servent donc d'argument massue en faveur de la lecture. Or l'enquête ne met pas en gras l'augmentation du temps passé par les 13-19 ans sur Internet : +3h38 par semaine depuis 2016 (+25%) (+44% depuis 2011).
- Précisions qu'une partie de ce maigre temps de lecture se fait "pour l'école, le travail". Pas d'indication sur les écarts saisissants entre les différents âges, pas d'indication sur le type de lecture pour l'instant. Aucune mention n'est faite du "Pass culture" (jusqu'à 300€) désormais donné aux jeunes de 15 à 18 ans.
Peu importe : "Les jeunes lisent de plus en plus" selon cette association... présidée par un éditeur ! Plus loin dans l'article : " les jeunes lisent toujours autant !". On a vu ce qu'il en était de ce "de plus en plus"...
Mais ceux qui lisent pour l’école ou le travail, de 89% à 86%, oublie d'indiquer l'enquête du "Monde".ceux qui lisent dans le cadre de leurs loisirs sont passés à 83 %, contre 78 % six ans auparavant.
Mais il est vrai qu'en moyenne les "jeunes" déclarent avoir lu 5,9 livres pour leurs loisirs dans les trois derniers mois, contre 5 livres en 2016, soit un livre de plus : en seulement 13 minutes ? Mais de quel livre peut-il donc s'agir ? L'infographie suivante donne la réponse :
Le boom est celui des BD (+37%) et des mangas (+147% de livres vendus entre 2019 et 2021). Si le nombre de romans (tous confondus) vendus a augmenté (+10%), les lecteurs de roman sont passés, eux, de 55% des jeunes à 46%. Voilà donc déjà un bon indicateur de la nature de la "réinvention" des usages de la lecture...
L'enquête de Charles de Laubier ne développe pas la baisse conséquente (9%) en cinq ans de la proportion de lecteurs de roman, détaillant au contraire longuement les fictions qui attirent les jeunes, donnant en exemple Violette qui a dévoré "les 2500 pages de l’édition intégrale reprenant les cinq tomes de l’édition française" de After ou "460 pages de la saga amoureuse" My Wattpad Love. Pas de doute que certains jeunes dévorent encore des romans aussi conséquents, mais combien sont-ils en réalité ? Le nombre de pages impressionnant semble ici masquer la baisse du nombre de lecteurs de romans : "les jeunes lisent de plus en plus".
Au sujet de ces romans, l'enquête de Charles de Laubier insiste beaucoup sur les déclencheurs de lecture que sont les réseaux sociaux ou les plates-formes vidéo ("Les médias numériques ne s’inscrivent pas uniquement en opposition à la lecture"). Si cet aspect peut évidemment exister, on peut néanmoins douter de sa prépondérance : la consommation passive de séries dispense le plus souvent de lire. Exemple avec le chiffre suivant : "31 % des jeunes choisissent un livre après avoir visionné le support audiovisuel de la même histoire" mais c'est prendre la question à l'envers : quel pourcentage de jeunes ayant visionné Arsène Lupin ont acheté et lu les romans de Maurice Leblanc ? quel pourcentage se contenteront de l'avoir vu à la télé ? De fait, les chiffres de ventes des livres sont modestes en comparaison des chiffres de visionnages de séries : plus de 70M de vues pour la série Arsène Lupin de Netflix d'un côté, quelques dizaines de milliers de réimpression de l'autre, soit un rapport d'un pour mille. Mais on peut toujours s'extasier de la magie de Netflix pour relancer la lecture...
L'enquête du "Monde" insiste ensuite longuement sur les bénéfices en hausse de l'édition et les records de vente, de façon indistincte. Avec cette petite mention, pourtant inquiétante également s'agissant d'une lecture plus exigeante : "A part le scolaire (- 41 %), tous les rayons ont été en progression l’an dernier, la jeunesse affichant + 15 % et la bande dessinée + 35 %".
L'enquête s'attarde également sur le "roman graphique, mêlant le texte et l'image", sur "la nouvelle génération de BD numériques créées pour être défilées sur les écrans de smartphones des adolécrans", sur les magazines "présents sur les réseaux sociaux TikTok, YouTube, Twitch, Instagram, où ils totalisent des millions de vues" (il n'est plus question de lecture). Bref, tous ces usages de la lecture "réinventés", avec toujours moins d'écrit et plus d'images et surtout... sur écran !
Conclusion
On le voit : un iconoclasme facile, un tropisme moderniste niais, une fascination pour les bénéfices du marché de l'édition plus que pour la qualité de la lecture et - plus grave - un refus d'observer le réel (la disproportion entre usage des écrans et lecture, la baisse du nombre de lecteurs de lecture pure). De fait, toute l'ambiguïté de l'enquête repose évidemment sur les termes "lire", "pas moins" qu'avant (c'est-à-dire... 2016), ou encore "jeunes" (de 7 à 25 ans...). "Le Monde", à partir du même sondage Ipsos pour le CNL, concluait très différemment deux mois auparavant : (cf supra) : "La lecture s’effondre chez les adolescents" ...
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