L'iFRAP a encore frappé
- Loys
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Fil de discussion qui recense tous les articles de l'iFRAP touchant de près ou de loin à l'école.
Commençons avec l'article "La force d'iFRAP du Figaro" du 22/09/13.
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- archeboc
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Source : www.ifrap.org/Education-la-France-surpay...milliards,13527.htmlL'iFRAP a dit: Au contraire, la France baisse dramatiquement dans les classements internationaux : elle est passée de la 12ème à la 22ème place du classement PISA [3] entre 2000 et 2009.
Dans l’attente de la parution des résultats PISA 2012, vraisemblablement aussi décevants, le 3 décembre 2013, la France doit se pencher sérieusement sur la question de son système éducatif pour se lancer dans une vraie réforme de fond afin de proposer à nos élèves une éducation performante dans un système scolaire plus efficient (et donc moins coûteux). Par exemple, chez nos voisins, les parutions PISA qui démontraient les faiblesses de leur système, ont été l’objet de débats prolongés et passionnés sur la scène politique et dans la société civile. Cela a abouti à une série de réformes de fond, et de forme, inspirées par les recommandations de l’OCDE et des systèmes scolaires qui marchent (notamment la Suède dont le modèle décentralisé et autonome a beaucoup inspiré le Royaume-Uni).
Après vérification la baisse moyenne de la Suède entre 2000 et 2009 dans les performances PISA est de 3,4% (contre 2% pour la France : on fait pire comme "baisse dramatique"). La performance moyenne de la Suède en 2009 (495,3 points) est inférieure à celle de la France (497 points). La Suède est passée derrière la France. Tout ceci se joue vraiment dans un mouchoir de poche et les écarts sont trop faibles pour être significatifs : je n'en tire personnellement aucune conclusion sur les mérites respectifs de ces deux systèmes éducatifs ou leur évolution. Mais je ne porte pas l'un au pinacle et l'autre au pilori. Par ailleurs les dépenses d'éducation par élève de la maternelle jusqu'au collège (pour obtenir ces résultats PISA à 15 ans) sont de 25 572$ en Suède contre 21 669$ en France.
Source : les publications de l'OCDE (PISA 2000, 2009 et Regards sur l'éducation 2012).
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Shanghai-China
Hong Kong-China
Singapore
Chinese Taipei
Netherlands
Estonia
Macao-China
Slovenia
Dans ces conditions prétendre que la France a perdu dix places est très inexact...
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Enfin ajoutons que pour relativiser la baisse "dramatique" de la France (-2%) que les pays qui faisaient mieux que nous en 2000 ont baissé en moyenne de -2,6%.
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La réponse d'Agnès Verdier-Molinié, de l'iFRAP, après -semble-t-il - un certain temps de tergiversation : le nombre d'élèves donné n'inclut pas les élèves de pré-élémentaire. On peut le comprendre mais en ce cas :
- pourquoi n'est-ce pas indiqué dans le tableau ? Celui-ci indique qu'il s'agit des élèves de "primaire", et non d'élémentaire.

- quel sens a de comparer les personnels non-enseignants sans déduire ceux qui sont affectés à l'école maternelle ?

- et surtout pourquoi alors inclure dans le nombre de professeurs les enseignants de pré-élémentaire ?

Après une rapide recherche, ceux-ci constituent dans le seul public 85 000 postes (sans compter les remplaçants et ceux qui remplissent des fonctions de direction). A ceux-ci il faut ajouter les enseignants du privé. Au total sans doute plus de 100 000 postes.
Source 2013 p. 296 : cache.media.education.gouv.fr/file/2013/...ersonnels_266481.pdf
Les "Décodeurs" du "Monde" reprennent notre analyse le "Education, dépenses publiques, mariage homosexuel : les contre-vérités de Jean-François Copé" :
M. Copé semble faire allusion à une récente étude de l’Ifrap, un remue-méninges très libéral, qui évoque un même différentiel de 30 milliards d’euros entre les deux pays. Mais cette étude est légèrement orientée : elle exclut les écoles maternelles – qui n’existent pas en Allemagne – pour comparer à périmètre équivalent. En revanche, l’étude ne fait pas le distingo quand il s’agit de compter les personnels non enseignants, alors que certains d’entre eux, en France, travaillent dans des maternelles. Il en est de même avec les personnels locaux des Länder allemands, non comptabilisés en partie.
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Chose amusante : le même site indique les personnels d'éducation qui correspondant à ces chiffres.
Pourquoi l'iFRAP va-t-il chercher ses chiffres ailleurs pour les personnels ?Royaume-Uni : 679 183
France : 702 117
Allemagne : 837 280

Autre vérification, qui répond peut-être à la question : la source pour le nombre de professeurs en France est un document public du MEN.
cache.media.education.gouv.fr/file/etat2...nationale_229938.pdf
Le chiffre de 859 294 professeurs (en 2011) est un chiffre total... qui inclut les enseignants de maternelle. Grave erreur méthodologique de l'iFRAP qui retire les élèves de maternelle mais pas leurs professeurs...

A noter que la source des "200 000 agents communaux" (chiffre rond) en France n'est toujours pas renseignée...
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J'attends la prochaine note de l'iFRAP à ce sujet.

Rappelons au passage cette réalité démographique : il y a en Allemagne 26 élèves pour 100 actifs. En France 44 élèves.
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L'Ifrap a su réutiliser sur son propre site l'article d'Anne-Sophie Jacques : www.ifrap.org/rret-sur-images-Education-...elle-trop,13561.htmlLoys dit: Suite : pour ceux qui sont abonnés à Arrêt sur images : "Education : la France dépense-t-elle trop ?" par Anne-Sophie Jacques (24/09/13).
Education : la France dépense-t-elle trop ?
La France dépense-t-elle trop pour l’éducation ? Le Figaro assure que oui et se base sur une étude d’un think tank libéral, l’iFRAP, lequel avance des chiffres que remet en question un prof de lettres ulcéré par des conclusions hâtives. Après vérification, si les chiffres de l’iFRAP sont exacts, les conclusions sont en effet à mettre en perspective avec celles de l’Observatoire des inégalités.
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A consulter également, ce fil de discussion : "SOS éducation" .
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La France reste l’un des rares pays au monde à toujours pratiquer l’avancement dans la fonction publique uniquement à l’ancienneté. Toutes les études montrent que l’avenir est à l’évaluation individuelle fondée sur la performance. L’avancement à l’ancienneté coûte 1,2 milliard d’euros par an. S’y ajoute la revalorisation annuelle du point d’indice, base de calcul des salaires des trois fonctions publiques. Son augmentation d’un seul point coûte 1,8 milliard d’euros. Le gel du point d’indice depuis 2010 n’a pas permis d’économies satisfaisantes car le nombre total d’agents continue d’augmenter (+ 16.600 en 2012). Deux solutions sont possibles : soit geler les embauches, soit geler l’avancement à l’ancienneté. Le gel de l’avancement permettrait une économie de 6 milliards d’euros sur cinq ans. Cet effort est engagé chez la plupart de nos voisins européens : l’Italie et l’Espagne ont décidé d’un gel des salaires publics sur plusieurs années et ont aussi réduit les effectifs de leurs fonctions publiques (entre 5 et 10%). Le gouvernement italien est même allé plus loin en gelant toutes les embauches dans la fonction publique tant que les objectifs d’économies ne seront pas atteints.
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Curieuse phrase ("toutes les études montrent que l'avenir est à...").La France reste l’un des rares pays au monde à toujours pratiquer l’avancement dans la fonction publique uniquement à l’ancienneté. Toutes les études montrent que l’avenir est à l’évaluation individuelle fondée sur la performance.
Il y a surtout une étude de l'OCDE qui montre que les enseignants mieux payés font un système éducatif plus performant.

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L’impôt destructeur
Que l’impôt soit désagréable est évident, mais l’auteur va plus loin. L’impôt est sans doute nécessaire, mais il est intrinsèquement « mauvais ». En privant les individus ou les entreprises d’une partie de leurs biens, la collectivité se prive de leur compétence pour allouer les ressources au meilleur endroit.
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La réponse vient assez rapidement.
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Des exemples (accompagnés des articles reproduits par nos soins puisqu'ils ne sont plus en ligne) :
[49] iFRAP, Nicolas Lecaussin, « Une vraie réforme pour l’école : les "chèques-éducation" » (19 novembre 2003)
L'iFRAP n'assumerait plus ses délations publiques de personnalités politiques de gauche ?

[52] iFRAP, « Pour en finir avec l’Etat destructeur » (30 mars 2007)
Il est vrai que parler d'"Etat destructeur" quand l'Etat vous accorde le statut de fondation reconnue d'utilité publique, c'est un brin contradictoire.
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www.ifrap.org/Acteurs-Publics-Limiter-le...nationale,14098.html
"Limiter le statut des fonctionnaires aux 700 000 agents de souveraineté nationale" revient donc à retirer le statut de fonctionnaire aux professeurs...Faut-il maintenir le statut des fonctionnaires ?
À la Fondation IFRAP, nous sommes favorables à la limitation du statut aux quelque 700 000 agents de souveraineté nationale. Le statut serait ainsi conservé pour les agents exerçant des missions de diplomatie, de justice, de sécurité, de défense ou de fiscalité.
Quels seraient les impacts cette petite révolution sur le secteur public ?
Les conséquences seraient à la fois budgétaires et "RH". Il est nécessaire que les carrières deviennent mixtes entre secteurs public et privé. La France est une exception : les agents qui exercent dans le public restent dans le public ; les salariés du privé restent dans le privé. Les Suédois, Canadiens, Britanniques où Allemands ont tous développé des parcours beaucoup plus diverses. Il est nécessaire que public et privé se côtoient à tous les échelons et pas uniquement entre grands corps et CAC 40, comme c'est le cas aujourd'hui. Notre pays est scindé en deux et c'est très regrettable. Je pense aux enseignants, qui ont souvent une mauvaise image de l'entreprise. Travailler en parallèle dans le privé contribuerait à enrichir et à diversifier leur enseignement.
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Nouvelle adresse : www.ifrap.org/education-et-culture/20000...nement-sous-employes
Echo dans "Le Point" du 26/06/13 : "Le mystère des 200 000 professeurs fantômes !"
Et article complémentaire dans "Slate" du 26/09/2012 : "Profs sans élèves: mais combien sont-ils au juste?"
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1) 125.000 enseignants détachés, déchargés ou en congé
L'iFRAP indique "125.079 personnels de l’enseignement" alors que ce chiffre englobe les personnels non enseignants. S'agissant des détachés parmi les enseignants à proprement parler, une estimation est fournie par Rémi Boyer dans le "Café pédagogique" du 23/01/13 : "A la rentrée 2012, il y a exactement 17 261 enseignants en détachement". Presque la moitié (8 416 enseignants) seraient d'ailleurs détachés dans des établissements à l'étranger. Mais surtout, si ces personnes travaillent dans un autre ministère ou dans des postes à l'étranger, c'est qu'elles ne sont pas "sous-employées"...125.000 personnes (essentiellement des enseignants) qui, en 2011, étaient gérées par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, mais qui n’étaient pas en fonction au sein du ministère : ils travaillent dans un autre ministère ou une organisation syndicale, ou encore sont en congé (parental, fin d’activité, …).
29 000 personnels étaient en disponibilité (non rémunérés donc) ou en congé parental etc. au 31 décembre 2010 : ça n'empêche pas l'iFRAP de les considérer comme "sous-employés"...
Pour les personnels qui travaillent dans les organisations syndicales, aucun chiffre n'est donné mais on peut estimer que l'ensemble des décharges (partielles et totales) correspondent à deux milliers d'équivalents temps plein au plus (rapport de la Cour des comptes de janvier 2005).
2) Dans le second degré, "40.000 enseignants sous-employés".
En réalité l'iFRAP considère, en s'appuyant sur la méthodologie de calcul du MEN (RERS 2012), que les personnels qui n'exercent pas "une activité d'enseignement à l'année dans les collèges, les lycées d'enseignement général et technologique (LEGT) et les lycées professionnels (LP)" ne sont pas "devant élèves" : les professeurs remplaçants, de documentation, les enseignants Erea (1 900) ou Segpa (7 500) ou les vacataires.
C'est évidemment abusif : les personnels de documentation ne sont pas sous-employés, les enseignants Erea ou Segpa sont bien devant des classes spécialisées. Quant aux professeurs remplaçants, ils ne sont qu'à titre exceptionnel "pas devant les élèves".
3) 53.000 enseignants « fantômes » dans le premier degré.
L'IFRAP considère comme "enseignants fantômes" les professeurs remplaçants (25.396), les professeurs chargés de la prévention et du traitement des difficultés scolaires (11.732), de la scolarisation des élèves malades ou handicapés (10.661).
Conclusion
"200.000 personnels de l’Enseignement sous-employés", un bon gros chiffre bidonné : merci l'iFRAP !

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Agnès Verdier-Molinié dit: Oui, les 14 nouvelles régions (entre 3 et 4 millions d’habitants) doivent prendre la pleine maîtrise des politiques de développement et de transports, mais également d’une compétence éducative renforcée. Elles absorberaient alors les académies qui deviendraient des « agences régionales » chargées de gérer la masse salariale des enseignants, de financer la politique éducative et donc de subventionner des communes aux compétences élargies. La politique éducative serait alors partagée entre les régions – pour l’enseignement supérieur, la rémunération des agents de l’éducation nationale, professeurs et personnel technique – et 5 000 super-communes (chargées à la fois des collèges, des lycées et des écoles de leur territoire). L’éducation resterait nationale dans ses programmes et par les différents contrôles opérés par le ministère, mais sa gestion serait bel et bien locale.
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Voilà qui va faire affluer de nouveaux candidats aux concours de recrutement !La rémunération des enseignants : oui à la performance, non à l’ancienneté

Une jolie métaphore sportive, où l'homme doit dépasser les limites humaines : ajoutons que, dans une course, il n'y a qu'un gagnant, quelle que soit la "performance" des autres participants.

Première désinformation : Eh bien non, les écarts liées aux évaluations du chef d'établissement, des inspecteurs pédagogiques (sans parler des bonifications indiciaires liées à certaines affectations) sont substantiels : un certifié peut atteindre le dernier échelon de la classe normale en 20 ans au lieu de 30 ans à l'ancienneté...A l’heure actuelle et malgré les tentatives d’amélioration, la rémunération des enseignants se calcule essentiellement en fonction de l’ancienneté, c’est-à-dire du nombre d’années passés après la réussite du concours de l’Éducation nationale.
On comprend que les enseignants soient démotivés de ne pas être sanctionnés.Ce système est, à la fois, démotivant pour les enseignants dont les qualités et le travail n’est pas récompensé… ou sanctionné s’il le faut.

Le plus démotivant, c'est que l'avancement est limité par des quotas, pour des raisons évidemment budgétaires.
Aux mêmes élèves, plutôt. L'agrégation reste justement une autre possibilité de promotion : et il faudrait la supprimer ? Cherchez la logique...De plus, le concours restant le point de départ du calcul des rémunérations, les écarts persistent entre agrégés et certifiés, alors qu’ils enseignent la majeure partie du temps, aux mêmes étudiants.
Comme en France, en somme...Dans la plupart des pays de l’OCDE, la gestion de la fonction publique et du personnel enseignant tend à s’aligner sur le droit privé et le calcul de leur rémunération à prendre en compte leur performance [1].

Bon, les salaires "tendent" surtout à augmenter (+20% dans l'OCDE 2000-2010 et -8% en France) parce que de bons salaires sont attractifs pour les meilleurs étudiants.
En revanche la performance moyenne des pays de l'OCDE qui nous devançaient en 2000 a baissé davantage qu'en France (-2% contre -5% au Royaume-Uni ou -6% en Suède).
Car évidemment le chef d'établissement a toute compétence pédagogique pour juger de la performance d'un professeur.La Fondation iFRAP propose donc de mettre en place un salaire de base, commun à tous les enseignants, auquel viendraient s’ajouter des primes individuelles à la performance accordés par le chef d’établissement qui deviendrait un véritable manager au sein de l’établissement.

A relire à ce sujet, notre article fondateur : "Notez-les tous !"
C'est vrai qu'un salaire pouvant diminuer à tout moment dans une carrière, c'est une bonne façon de "motiver" les enseignants.

Évidemment l'iFRAP ne précise pas ce qu'est la "performance" d'un enseignant. Ce serait trop simple.
A contrario il faut augmenter le nombre d'élèves par classe.L’inefficacité des politiques de réduction du nombre d’élèves par classe

Compte tenu de l'augmentation des effectifs (et accessoirement des difficultés de recrutement) il y a peu de chances de voir baisser le nombre d'élèves par classe dans les années à venir...Les politiques de réduction de la taille des classes menées à partir de la fin des années 1960 par les pouvoirs publics se sont avérées inefficaces et n’ont pas permis de freiner l’affaiblissement du système éducatif français. De 1966 à 1996, la taille des classe a diminué en moyenne de 20% et aujourd’hui le gouvernement renoue, encore une fois, avec cette approche avec la création de 60.000 nouveaux postes d’enseignants avant la fin du quinquennat.

Ah bon ? Observons plutôt le détail des pays les mieux classés dans PISA et dont nous connaissons la taille des classes.L’inefficacité de telles politiques est attestée par l’analyse des résultats des études PISA qui témoigne l’absence de relation significative entre le nombre d’élèves par classe et les performances du système éducatif telles qu’elles sont calculées dans le classement PISA [2].
Finalement, si l'on excepte les pays asiatiques, la France est le pays avec les classes les plus nombreuses.
Mais l'iFRAP se garde bien de citer les exemples européens.Les pays asiatiques, qui sont les mieux classés, sont loin d’avoir les classes les moins remplies. Dans le 1er cycle du secondaire, les classes coréennes sont en moyenne composées de 34 élèves alors que les classes françaises comptent 24,7 élèves, pourtant la Corée est 5ème au classement, alors que la France traîne à la 25ème place.

Tout dépend surtout de l'attitude de la classe, à vrai dire. On voit que la personne qui a écrit cet article n'a jamais enseigné...Dans ce contexte, il semble opportun de rappeler un fait trop souvent mis à l’écart : un bon professeur reste un bon professeur quel que soit le nombre d’élèves présents dans la salle de classe.
La rémunération et par conséquent un meilleur recrutement, par contre, ce n'est pas une solution envisageable.Il semble que l’enjeu principal de notre système éducatif réside ainsi dans l’évaluation de la qualité de l’enseignement offert par les enseignants.

Ah il s'agit finalement de bons" comportements" (et aux yeux du chef d'établissement). La "performance" des enseignants tient à peu de choses, finalement.Comme l’écrit Nathalie Elgrably-Lévy dans un article de l’institut économique de Montréal : « c’est cette variable qu’il faudrait évaluer et les comportements qui y sont associés qu’il faudrait récompenser. »
C'est effectivement très représentatif des salaires des enseignants...La rémunération des enseignants et professeurs des écoles :
Minimum Maximum
Salaires des certifiés 2.660 2.996
Salaire des agrégés 3.142 3.685
Salaires mensuels nets après 30 années d’exercice...
Et puis quel sens de comparer les salaires à trente ans puisque les professeurs les mieux notés atteignent l'échelon maximum au bout de vingt ans ?

Source : concoursprof.chez.com/salaire/salaire.htm
Et donc pas "essentiellement" de leur ancienneté.L’actuel système de rémunération
Le système de rémunérations actuel des enseignants dépend de leur diplôme (uniquement pour les enseignants du secondaire), de leur ancienneté et de la note individuelle qu’ils reçoivent.

Mais l'iFRAP ne suggère pas de les rapprocher.Concernant les enseignants du second degré, cette note individuelle est déterminée à 60% par les membres des corps d’inspection chargés de l’évaluation pédagogiques des enseignants « compte tenu d’une appréciation pédagogique portant sur la valeur de l’action éducative et de l’enseignement donnés » et à 40% par le chef d’établissement établissant une note administrative. Cependant, comme le rappelle l’inspection générale de l’éducation nationale dans un rapport publié en 2013, le système actuel d’évaluation des enseignants présente d’importantes lacunes :
Tout d’abord, les rythmes d’inspections sont très variables d’une académie à l’autre. Un professeur dans un lycée témoignait du fait que les inspections pédagogiques étaient si rares (entre 5 et 10 ans) que certains professeurs étaient amenés à demander eux-mêmes une inspection lorsque celle-ci tardait trop.

Nul doute qu'avec un chef d'établissement ne connaissant pas la discipline dont il évalue l'enseignement ces critères seront plus pertinents !Les critères d’évaluation sont flous, réducteurs et peu explicites.

Parce qu'un chef d'établissement aura le temps lui d'assister à ces rencontres.Il semble impossible d’évaluer la qualité professionnelle de l’enseignant en une seule inspection d’une durée très brève (entre 1h30 et 2h), qui ne rend pas compte des activités « invisibles » des enseignants (rencontres avec les parents, discussions avec les élèves hors de la salle de classe).

Et les inspecteurs - assez naïfs - ne peuvent s'en rendre compte.La date de l’évaluation est connue à l’avance par les enseignants qui peuvent préparer leur classe à cet événement quitte à créer une atmosphère qui ne correspond pas à la réalité.
De toute façon, si telle était la vraie raison, il suffirait de demander que ces inspections ne soient plus prévenues. Mais ce n'est pas le but de l'iFRAP, qui promeut l'autonomie des établissements dirigés par un "manager".
Et alors ?Le résultat de l’évaluation n’est connu que plusieurs mois après que celle-ci ait eu lieu.
C'est une grosse différence, me semble-t-il...Au vu des défaillances évidentes du système actuel d’évaluation des enseignants et au détriment de la performance de notre système éducatif, c’est aujourd’hui l’ancienneté qui joue un rôle prépondérant dans la progression salariale des enseignants ceci affectant négativement la motivation des enseignants et la qualité des cours dispensés. Un constat confirmée par la Cour des comptes qui indique dans son rapport 2013 Gérer les enseignants autrement qu’en 40 ans de carrière, un enseignant avec la meilleure progression possible n’aura gagné que 16,4 % de plus (soit 203 307 euros sur toute la durée de sa carrière) qu’un enseignant avec la plus basse progression possible (1 440 625 euros accumulés contre 1 237 318 euros).
Concrètement comment remplace-t-on les dizaines de milliers d'agrégés dans le secondaire ? Et que deviennent-ils exactement dans le supérieur ?Pour l’introduction d’un nouveau système de rémunération
Proposition n°1 :Mettre fin au système de rémunération à l’ancienneté pour les futurs professeurs au profit d’un salaire de base annuel commun à tous les enseignants certifiés (les agrégés étant réservés pour l’enseignement supérieur) auquel viendraient s’ajouter des primes individuelles [3].
Pendant qu'on y est... C'est déjà fait avec la réforme des statuts de 1950 (suppression des décharges) mais si on peut rendre le métier plus attractif encore...L’introduction d’un salaire de base annuel pourrait s’accompagner d’une hausse des obligations horaires des enseignants...

Au fait à combien s'élèverait le "salaire de base annuel" ? L'iFrap ne le précise pas.

L'iFRAP oublie étourdiment de préciser que les salaires sont également largement au-dessous......les comparaisons internationales montrent que les certifiés sont déjà largement en-dessous des obligations horaires de leurs collègues européens du Nord avec 639 heures par an contre 758 en Allemagne, 720 en Belgique, 750 aux Pays-Bas et 707 en moyenne pour les pays de l’OCDE. [4]

Pour rappel :
Un système qui ne pourrait donner lieu à aucune dérive.Proposition n°2 : Les primes pourraient être versées par le chef d’établissement (qui disposerait d’une enveloppe globale inextensible permettant de limiter les évaluations complaisante) après l’évaluation par ce dernier des enseignants de son établissement.

[/url]
Comme c'est sympathique. C'est vrai que des collégiens ou des étudiants, c'est la même chose. Et évidemment c'est en véritables professionnels de l'enseignement que parents et élèves exerceraient leur jugement.L’évaluation par le chef d’établissement pourrait s’appuyer sur plusieurs critères parmi lesquels :
Les échos des parents d’élèves voire plus directement sur le jugement des élèves eux-mêmes sur l’enseignement qu’ils reçoivent comme cela se pratique dans certaines universités sous la forme de questionnaires anonymes.

Déjà évaluée par le chef d'établissement... Résumons : le salaire de base n'obligerait pas à une bonne assiduité, celle-ci étant considérée comme faisant l'objet d'une prime.L’assiduité des enseignants.

On est bien dans la "performance" scolaire, ici.L’organisation d’activités extra-scolaires.

Et si les élèves ne travaillent pas, tant pis pour les professeurs, qui de plus seraient évalués par eux !Par ailleurs, des évaluations nationales de chaque élève dans chaque matière pourraient être organisées en début et en fin d’année scolaire afin d’observer la progression de l’élève au cours de l’année scolaire. Les résultats de ces évaluations pourraient être recueillis par le chef d’établissement et pris en compte dans l’évaluation de l’enseignant.

Sympa l'ambiance entre collègues sous-payés et collègues sur-payés.Dans ce cadre, le rôle des inspecteurs d’académies pourrait s’apparenter à celui de médiateur en cas de conflit entre un enseignant et le chef d’établissement.
Le montant total des primes individuelles pourrait représenter entre 0 et 30% du salaire annuel.
Ils font beaucoup d'activités extra-scolaires ?L’exemple des Denver public schools :
Un tel système de rémunération a déjà été mis en place dans les écoles publiques de Denver. Les résultats sont très positifs, les professeurs étant réellement incités à réaliser de bonnes performances.

On remarquera que la performance n'est pas évaluée :Dans ces établissements, la rémunération des enseignants est composée de deux parts :
Une part fixe commune à tous les enseignants s’élevant à 39.000$
Une part variable composée de primes attribuées si les enseignants atteignent les objectifs ci-dessous.
- individuellement
- à partir de critères fixes : toute performance est relative aux performances des autres écoles. Une progression du niveau des élèves peut conduire à une perte de salaire.
Ajoutons que la conformation à des tests standardisés expose à une radicale transformation de l'enseignement.
Par contre il n'est pas urgent de mieux les payer, comme ont fait tous les autres pays de l'OCDE.Conclusion
Alors les mauvais résultats de l’Allemagne dans le classement PISA 2000 (21ème) avaient poussé les autorités publiques à mener une série de réformes du modèle éducatif dont les effets furent rapidement perceptibles, un tel choc n’a pas eu lieu en France. Il est pourtant urgent de repenser le système de rémunération à l’ancienneté des enseignants si la France ne veut pas s’enfoncer dans les profondeurs du classement PISA.

On ne voit pas bien le rapport...Établir un salaire de base commun à tous les enseignants et mettre en place un système de primes incitatif permettraient de réduire la masse salariale...

Mais on voit bien quel est le but de l'iFRAP en revanche.
Car un enseignant qui a plus d'obligations de service travaille mieux.... tout en exigeant des professeurs la meilleure performance.

Avec le succès de recrutement que l'on constate, de l'aveu même de la Cour des comptes...[3] Cela existe déjà pour les enseignants affectés dans les écoles et établissements scolaires relevant du programme Éclair (une part modulable peut être versée en fin d’année scolaire, au regard de la participation et de l’engagement des intéressés sur des missions, activités ou responsabilités spécifiques (propositions de l’IEN ou du chef d’établissement) dans la limite d’un plafond de 2 400 euros)
S'il faut payer les enseignants au mérite, il faut tripler leurs salaires puisque depuis trente ans le nombre de bacheliers a été multiplié par trois et les mentions ont explosé depuis dix ans.
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Un témoignage sans doute recueilli au hasard et non pour servir d'alibi à une thèse : la nécessité de libéraliser l'école. Ne nous plaignons pas : la dernière fois qu'un professeur approuvait les thèses de l'iFRAP, il le faisait anonymement...Réformer le métier d’enseignant : entretien avec David Mourey, prof de Sciences-éco
La Fondation iFRAP a recueilli le témoignage de David Mourey, professeur de sciences économiques et sociales et fondateur en 2005 des « Rencontres économiques », de Pontault-Combault (77) et de Paris, qui rassemblent chaque année des économistes réputés et autres grandes personnalités.
Le blog de M. Mourey : www.davidmourey.com/
La solution est très simple en ce cas : recentrer les missions des inspecteurs sur les inspections et les rendre plus nombreux, si nécessaire.Ce dernier revient sur les défaillances du système éducatif et sur le manque de valorisation du travail des enseignants.
La Fondation iFRAP : Que pensez-vous de l’actuel système d’évaluation des enseignants ?
David Mourey : D’abord, les évaluations sont très rares, le délai entre deux évaluations peut atteindre dix, voire même quinze ans dans certains cas. Des professeurs peuvent donc être évalués que deux fois en 30 ans de carrière. Dans ces conditions, comment savoir si l’enseignant fait son travail sérieusement ? Les évaluations sont si exceptionnelles que j’ai dû en réclamer une en 2013 après sept ans d’attente.
Et comme les inspecteurs sont des gens pas très malins, il ne sont pas capables de regarder le cahier de texte, d'écouter les élèves ou de regarder leurs cahiers.En plus d’être rares, les évaluations des enseignants sont partiellement inadaptées et ne permettent pas d’apprécier fidèlement l’engagement et la compétence professionnelle des professeurs. Ces derniers connaissent à l’avance la date de leur inspection-évaluation et peuvent donc davantage préparer leur séquence de cours, quitte à donner aux inspecteurs une image qui ne correspond pas à la réalité de leur travail quotidien.
L'analogie est sympathique pour les collègues.L’Education nationale devrait s’inspirer du sport de haut-niveau en mettant en place des évaluations inopinées tous les deux ans à l’image des contrôles antidopage auxquels sont soumis aléatoirement les sportifs.
Même chose : la seule solution à ce problème, c'est de rendre les inspecteurs plus disponibles. Mais M. Mourey n'en parle jamais...Par ailleurs, juger de la compétence professionnelle d’un enseignant n’est pas chose aisée et mériterait que l’on y consacre du temps, ce qui est loin d’être le cas : l’évaluation dure environ deux heures (1h d’observation et 1h d’entretien)...
Désinformation. C'est tout à fait le genre de choses sur lesquelles les inspecteurs peuvent être amenés à faire porter l'entretien et qui peuvent être mentionnées dans un rapport.... et ne rend pas compte des actions souvent « invisibles » des enseignants (rencontres avec les parents, discussions avec les élèves hors de la salle de classe) ni des activités extra-scolaires pertinentes, et étroitement liées aux programmes, qu’ils organisent…

Par ailleurs si ces activités sont "invisibles" pour les inspecteurs, pour qui exactement ne le seraient-elles pas ?

Que faut-il entendre par "valorisation" ?La Fondation iFRAP : Les efforts que vous avez multipliés pour intéresser vos élèves, notamment l’organisation des « Rencontres économiques », ont-ils été valorisés ?
On note au passage qu'un travail pédagogique efficace dans la classe est moins susceptible de valorisation que des activités hors de la classe. C'est toute une conception du mérite...
M. Mourey se plaint donc d'une reconnaissance qui ne soit que locale : ce professeur a d'autres ambitions pour la reconnaissance de son propre mérite.David Mourey : Très peu, et pas spontanément. Au niveau du lycée, la direction a toujours été très sensible à ce travail. En revanche, et contrairement à des enseignants organisant le même type de rencontres bien plus tard, ma hiérarchie pédagogique a complètement ignoré ce travail entre 2005 et 2013.
C'est--à-dire "reconnues" ?J’ai clairement dû multiplier les courriers au ministre de l’Education nationale pour que mes initiatives soient enfin reconnues. Le recteur d’académie, que j’ai rencontré en 2011 grâce à l’intervention de l’un de mes invités était plus qu’étonné de ne pas avoir été averti de ces initiatives par l’inspecteur pédagogique régional.

Le reste ressemble à un règlement de compte personnel plus qu'à une réflexion sur l'école.
Comment auraient-ils dû être "encouragés" ?Pourtant, les « Rencontres économiques » ont un réel intérêt pédagogique : j’ai permis à des étudiants de rencontrer des économistes de renom [1] sans que ces efforts aient été encouragés.

Il faut croire que M. Mourey travaille moins pour ses propres élèves que pour la reconnaissance de son mérite personnel...Ce système est démotivant, il m’a fait perdre mon enthousiasme.
Les professeurs sont loin d'avoir tous le même avancement (voir plus haut) mais les possibilités d'avancement sont très limitées pour des raisons budgétaires. Mais ça, comme les personnels d'inspection en nombre insuffisant, M. Mourey se garde bien de le préciser : ce n'est pas conforme à la doctrine de l'iFRAP.Si je n’avais pas reçu des centaines de messages par des voies diverses de la part d’élèves et anciens élèves, j’aurais sans doute arrêté l’enseignement. Le système actuel refuse d’admettre la grande hétérogénéité des professeurs.
Sans moyens budgétaires il est difficile d'apporter quelque aide que ce soit...Pourtant, reconnaitre réellement le mérite individuel n’empêche en rien la valorisation d’activités collectives et la reconnaissance de complémentarités. Il y a un réel manque d’incitations ! J’ajoute que sans tous les soutiens et partenaires externes à l’Education nationale que j’ai pu convaincre dans la durée (depuis 2005), je n’aurais rien pu faire car le système n’apporte aucune aide.
Sur ce seul point M. Mourey est beaucoup plus modéré que l'iFRAP.La Fondation iFRAP : Les enseignants devraient-ils être évalués par les chefs d’établissement ?
David Mourey : Pas uniquement, mais davantage. Les proviseurs sont généralement d’anciens professeurs qui ont décidé de passer le concours de chef d’établissement, ils n’ont pas le bagage scientifique ou disciplinaire requis dans toutes les matières enseignées : un ancien professeur d’histoire n’a pas les connaissances nécessaires pour évaluer un enseignant de mathématiques. En revanche, je suis d’accord pour dire que la note administrative établie par le chef d’établissement qui représente actuellement 40% de la note totale devrait être revalorisée à au moins 50%. Après plusieurs années dans un établissement, tout le monde (direction, professeurs, élèves et parents) sait qui sont les meilleurs professeurs. Dans la durée, il n’y a plus beaucoup de place pour l’erreur.
La Fondation iFRAP : Les enseignants doivent-ils travailler un plus grand nombre d’heures ?
David Mourey : Bien sûr !

On ne saura pas pourquoi...
Il est urgent de réformer le statut des enseignants en commençant par mettre fin aux exemptions horaires dont bénéficient les enseignants agrégés.
Les agrégés étant un corps bien antérieurs aux certifiés (corps lui-même créé pour diminuer le coût de la masse salariale au moment de la démocratisation de l'école), ils ne bénéficient à proprement parler d'aucun "exemption".
Formulé autrement : quelle logique justifie qu’un certifié, ayant réussi un concours une année « n », travaille durant toute sa carrière trois heures de plus par semaine qu’un enseignant agrégé pour faire le même travail, dans les mêmes conditions, tout en étant payé moins ? Mais ce n'est pas une question qui s'est posée en 1959.Quelle logique justifie qu’un agrégé, ayant réussi un concours une année « n », travaille durant toute sa carrière trois heures de moins par semaine qu’un enseignant certifié pour faire le même travail, dans les mêmes conditions, tout en étant payé plus ?

A noter que dans le privé la logique des concours est beaucoup plus rare. Finalement le public reconnaît peut-être plus objectivement les qualités de ceux qu'il recrute.

Pourquoi 20h ? On ne le saura pas...Les enseignants, qu’ils soient agrégés ou certifiés, devraient travailler 20h par semaine.
Plus grave pour un professeur de sciences économiques et sociales, M. Mourey confond le temps de service et le temps de travail. Il laisse ici sous entendre qu'un professeur travaille moins de 20h par semaine. Merci M. Mourey !

Curieux argument, qui rappelle la logique stakhanoviste. Bien d'autres choses sont "possibles" à ce compte.C’est tout à fait possible.
On comprend mieux d'où sortent les 20h arbitraires...Je le fais depuis 15 ans et de surcroît j’organise ces rencontres économiques diverses qui demandent un énorme travail supplémentaire…
A noter que si M. Mourey ne travaille que 20h par semaine, il travaille donc deux fois moins que la moyenne de ses collègues, qui travaillent plus de 40h par semaine...

Comme c'est attentionné !Bien entendu, les professeurs qui enseignent déjà 20h par semaine en faisant des heures supplémentaires ne devront pas voir leur salaire diminuer si l’évolution statutaire fait passer la limite à 20h minimum.
Un cas de figure qui, par extraordinaire, correspond exactement à celui de M. Mourey.
Et surtout pourquoi le faire, au juste ?La Fondation iFRAP : Que faire pour mieux contrôler le travail des enseignants, leurs connaissances et compétences ?
Effectivement, évaluer tous les deux ou trois ans presque quatre cent mille enseignants du second degré serait une broutille. Les concours de recrutement sont déjà une simple formalité.David Mourey : Je propose que des contrôles des connaissances disciplinaires et pédagogiques des professeurs soient organisés tous les deux ou trois ans.
Mais pourquoi cette évaluation ne serait appliquée qu'aux enseignants, exactement ? Pourquoi ce raisonnement ne serait-il pas valable pour n'importe quel diplôme ?Réussir le Capes ou l’agrégation l’année « n » et avoir donc le niveau à ce moment-là, ne signifie pas que ce niveau est acquis pour toujours.

D'où les inspections...Les connaissances et la pédagogie progressent quand on travaille régulièrement et ne dépendent pas d’un titre obtenu à un moment donné !
C'est vrai que les connaissances en littérature ou en mathématiques évoluent tous les deux ou trois ans, comme en sciences économiques et sociales...
Pourquoi ne pas instaurer une sorte de permis probatoire d’enseigner, un permis à points …. ?

M. Mourey a le sens des priorités. Les insuffisances des enseignants, voilà le vrai problème de l'école aujourd'hui...

En tout cas il est fort sympathique de sa part de laisser entendre dans les média que nombre de ses collègues n'ont pas "le niveau". Merci M. Mourey !
Une logique orwellienne : votre remise en cause permanente, c'est pour votre bien.Ceux qui ne sont plus au niveau devraient, soit repasser le concours, soit suivre des formations de remise à niveau validées par un examen. Posons les questions sans tabou, ni idéologie, pour le bien de tous, professeurs et élèves d’abord !

Oui, mais c'est dans une entreprise privée, précisément. Les enjeux y sont bien différents puisque dans un cas les employés sont au service des intérêts commerciaux d'une entreprise, tandis que les enseignants remplissent une mission nationale d'instruction.La Fondation iFRAP : Faut-il abroger l’emploi à vie ?
David Mourey : Sans aucun doute. Dans une entreprise privée lorsqu’un employé ne fait plus correctement son travail, ses supérieurs ont la possibilité de le licencier.
La fonction publique fait également exception par bien d'autres aspects : recrutement par concours en fin d'études, affectation nationale, salaires médiocres pour le niveau d'études atteint. Les enseignants qui démissionnent perdent le bénéfice de leur concours et ne touchent aucune aide.Pourquoi la Fonction publique fait-elle exception à la règle ?
Un professeur peut être licencié pour insuffisance ou faute professionnelle : www.esen.education.fr/fileadmin/user_upl...cas_licenciement.pdfLes professeurs inefficaces, démotivés, absentéistes qui ne méritent plus d’enseigner devraient pouvoir être licenciés ou remis à niveau avec une période d’essai.
Mais, s'il évoque des cas particuliers, ce que demande M. Mourey est un changement de statut pour tous.
Comprendre qu'ils ne doivent même pas escompter de contreparties financières !La Fondation iFRAP : Comment réussir à faire accepter ces réformes aux enseignants ?
David Mourey : C’est une question importante. C’est pourquoi je propose, en contrepartie de ces réformes, l’ouverture sans plafond du statut d’autoentrepreneur aux enseignants.

A noter qu'une telle proposition suppose encore une fois qu'un enseignant fait, avec un travail de moins de 20h par semaine, un mi-temps.

Dans quel but, au juste ?Un professeur devrait pouvoir être autoentrepreneur dans une activité proche de son métier d’enseignant sans plafond de revenus. Cela permettrait de mieux voir qui est entreprenant, qui réussit, qui sait rebondir…
Toute une vision de l'école et de la justice, effectivement.Cela aurait par ailleurs pour avantage d’encadrer légalement les cours particuliers.

Un "pacte de responsabilité" pour la discipline à l'école !Une autre réforme importante me semble indispensable et complémentaire du plus grand degré d’exigence vis-à-vis des professeurs : c’est le retour d’une vraie et stricte discipline imposée aux élèves et à leurs parents. Il est impossible de bien travailler quantitativement et qualitativement dans une collectivité si les règles de base de la vie en communauté ne sont pas respectées. Il ne s’agit pas de revenir en arrière vers un autoritarisme stupide et de caricaturer la proposition mais plutôt d’une forme de pacte de responsabilité.

Dans une vision néo-libérale, il suffit de considérer après tout que les perturbations disciplinaires sont imputables à un professeur "démotivé".Les professeurs doivent être davantage et mieux encadrés, contrôlés, dans leur travail mais en contrepartie, ceux qui veulent vraiment faire des efforts, doivent pouvoir le faire dans un cadre qui le permet. N’oublions jamais que dans une classe, ceux qui sont le plus pénalisés par les perturbations disciplinaires diverses sont les élèves en difficulté. En effet le cours perd en quantité et en qualité et année après années, cela fait des différences majeures !

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www.davidmourey.com/article-extrait-vide...et-da-117489156.html
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Article de l'iFRAP corrigé hier après échange avec l'auteur sur Twitter.David Mourey dit: Les enseignants, qu’ils soient agrégés ou certifiés, devraient travailler 20h par semaine.
Aujourd'hui retour à la version initiale.David Mourey dit: Les enseignants, qu’ils soient agrégés ou certifiés, devraient donner 20h de cours par semaine.

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Au même moment un candidat à la primaire de l'UMP propose de créer un contrat de cinq pour la fonction publique.Jean-Marc Daniel dit: Détenir une rente, c’est être en situation de percevoir un revenu sans fournir l’effort équivalent sur le plan économique. Or il est parfois difficile d’appréhender l’effort fourni et l’efficacité d’un acte économique. En fait ce que montre la théorie économique, c’est que le meilleur moyen d’éliminer les rentes est de soumettre les acteurs économiques à la concurrence. Dès lors, on peut affirmer que les rentiers de l’économie française sont ceux qui échappent à la concurrence. L’actualité se nourrit des professions réglementées ; à juste titre, car nous sommes en présence d’une rente incontestable. Mais il y a aussi les salariés à statut qui, une fois entrés dans le système, connaissent une protection qui est refusée aux autres salariés. Concrètement, les fonctionnaires bénéficient de la rente liée au statut de la fonction publique.
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Les sommes concernées : presque 2,3 millions d'euros.Les écoles privées qui n'ont pas passé de contrat avec l'Education nationale ont trouvé une bonne combine pour contourner la loi et toucher l'argent public, ce qui leur est, en principe, interdit. Ce financement miraculeux arrive par l'intermédiaire d'une fondation que l'administration a reconnue d'utilité publique en 2008, un an seulement après sa création
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