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Le BYOD ou la promotion du smartphone à l'école
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Le mot "téléphonie" semble déjà bien ancien.La téléphonie dans l'établissement scolaire !
C'est une blague...Au moment où se prépare la semaine du mobile de l'UNESCO (18 - 22 février prochain)...
Facile polie et contournée de dire qu'il faut adapter les règlements pour les téléphones puisqu'on ne peut pas contraire les élèves à s'y adapter.... il est urgent de s'interroger sur la place du téléphone dans la vie d'un établissement scolaire, et en particulier dans les usages que les élèves développent parfois à l'insu des volontés et règlements imposés. Il faut plus globalement se poser la question pour l'ensemble de la communauté éducative (parents compris).
L'environnement d'apprendre... et de plein d'autres choses.Outre la question des apprentissages, il s'agit plus généralement de ce que je nomme "l'environnement d'apprendre" que l'on peut proposer demain dans l'ensemble de nos sociétés à défaut des établissements éducatifs eux-mêmes.
C'est incompréhensible !Paradoxe que celui d'une semaine qui est consacrée à l'apprendre à l'aide des mobiles alors que dans le même temps on fait tout pour empêcher les mobiles d'entrer à l'école dans des pays comme le nôtre.
Un peu comme la pensée est un acte personnel. C'est même le principe de l'examen...Cette remarque nous incite à réfléchir plus largement au modèle de scolarisation et à l'influence que peuvent avoir des technologies mobiles et connectées sur l'enseignement et plus généralement l'éducation. Le paradoxe est bien celui-ci : la forme scolaire traditionnelle implique un lieu "clos" d'enseignement comme base de travail.
Je ne crois pas que Bruno Devauchelle pense ici à la fraude aux examens...Le développement des téléphones portables, et de leurs extensions actuelles via les smartphones ou à venir, rend poreuses les clôtures habituelles.
Les téléphones et l'enseignement en ligne pour les pauvres, c'est ça l'avenir.Dans le cas de pays à faible infrastructure scolaire, on peut penser que l'approche pourrait être l'inverse : on part des pratiques sociales d'information et de communication et on bâtit dessus un "environnement d'apprendre".
C'est le cas simplement parce qu'aucune autorité scolaire ne veut plus s'exercer.Nous sommes à un moment clé de ces évolutions. La multiplication des objets numériques de grande proximité, informatique mobile et connectée, fait émerger l'idée qu'un renversement de perspective s'impose. Avec les médias traditionnels (flux), les responsables d'enseignement maîtrisaient et contrôlaient (à peu près) ce qui entrait dans la salle de classe. Avec les nouveaux objets, la maîtrise et le contrôle semblent de moins en moins possibles.
Bref, renoncer au travail personnel. Voilà l'horizon de Bruno Devauchelle.Même si certains rêves d'outils de brouillage et de filtrage, de retrouver l'espace clos et maîtrisé, on ne peut qu'observer ce mouvement qui se traduit par des conflits qui n'iront qu'en se multipliant jusqu'à une prochaine directive (loi ?) ou une évolution radicale du système.
Sans rire ?Si l'enseignement est directement concerné, mais parvient encore à endiguer, au moins partiellement, ces pratiques, l'environnement organisationnel et institutionnel est lui aussi progressivement envahi. Si Phil Marso propose chaque 6 février une journée appelée "sans téléphone mobile" pour faire réfléchir, c'est probablement révélateur de ces changements. Le lien mobile, et les chefs d'établissements le savent bien, peut devenir une forme de soumission à l'instantanéité, à l'immédiat.
Un exemple :Que ce soit la hiérarchie, pressée de transmettre et d'interagir ou les parents soucieux de ce qui est en train de se passer pour leurs enfants, chacun est tenté d'imposer son rythme, son urgence.
Cf notre dossier "Portables de multiplication" .
Effectivement : voir ces usages sympathiques des smartphones .Malheureusement sur la surface de l'écran, le degré d'importance n'est pas aisément visible et chacun de nous peut être amené à se laisser envahir. Certains enseignants, eux-mêmes peuvent aussi se trouver pris au piège en plein cours !
Si l'importance d'un message téléphonique en réception n'est pas mesurable, l'importance en émission peut l'être beaucoup plus aisément. On remarque souvent que celui qui appelle ou envoie un SMS ne prend pas en compte les paramètres d'importance du message et de disponibilité du récepteur. Le parent qui envoie un SMS en pleine journée à son enfant en classe se rend-il compte de l'effet produit ? Est-il aussi conscient de l'attente, en retour, qu'il a de son message ? Sait-il qu'il développe ainsi une posture éducative qui construit chez l'enfant une représentation, un imaginaire de la relation familiale bien particulier. On remarque que les tous petits sont très sensibles à l'angoisse de leurs parents dès les premiers mois. On imagine aisément que la répétition de ces angoisses (en particulier celle de séparation, chère aux psychanalystes) via les messages du téléphone mobile active des éléments affectifs proches, générant des comportements nouveaux et en particulier la déconnexion de l'instant présent au profit de l'écran.
Des "doudous" : en voilà une génération projetée dans l'âge adulte et responsable.Si le téléphone portable prend une telle importance dans la vie relationnelle des humains, l'embarquement de fonctions nouvelles, principalement liées à Internet et à l'informatique, va ajouter de l'importance à cet objet (doudou, pour reprendre Serge Tisseron dans son livre "petites mythologies d'aujourd'hui"). Les habitudes prises, par cette proximité entre l'affectif et le cognitif à la surface de l'écran, va instituer une place nouvelle à ces objets dans le paysage général et scolaire en particulier. La simple observation des lieux publics suffit à le vérifier dans la vie quotidienne. Les habitudes prises dans l'usage des ordinateurs et l'insistance par l'ensemble des sphères de la société portée à la maîtrise de leurs usages, personnels et professionnels, ont installé des formes de rapport au monde, à l'information qui sont encore en évolution mais qui sont de plus en plus pesantes.
J'aime beaucoup l'adjectif "possibles" qui trahit une certaine déconnexion de l'enseignement.Les affaires de "copier coller" par exemple illustrent les travers possibles (rappelons ici, à l'instar de Michel Serres, que ces pratiques ne sont pas nouvelles, mais que c'est leur facilitation d'une part et leur repérage d'autre part qui ont changé).
Le chemin est déjà tout tracé, donc. Riantes perspectives.Parce que les téléphones ne sont plus des téléphones désormais, mais embarquent de plus en plus de fonctionnalités liées à l'information, en plus de la communication, mais aussi de fonctionnalités multimédia et de traitement des données, ils vont progressivement s'insérer dans un paysage scolaire, d'abord de manière clandestine (c'est souvent déjà le cas) puis de manière progressivement officielle (une expérimentation, site en allemand : www.projektschule-goldau.ch/ un documentaire vidéo existe sur cette expérimentation ( www.educavox.fr/actualite/report ... ra-t-il-le ), venue de la chaine Arte, on pourra aussi lire cet article : cursus.edu/dossiers-articles/art ... es-classe/ on pourra aussi consulter cette page guides.educa.ch/fr/mobile-learning ).
Ce qui n'est absolument pas le cas des objets technologiques, obsolètes tous les six mois...Revenons donc au paradoxe initial et à la médiatisation de ces évolutions. Rappelons que dès qu'un nouvel objet technique (en particulier numérique) apparaît dans le paysage, on convoque le monde scolaire comme potentiel de réalisation et d'évolution. Les nouveautés techniques sont souvent médiatisées au delà du raisonnable faisant le lit du sentiment de mouvement permanent...
Comme seul mode sans doute, oui sans doute. Comme mode d'accès à la connaissance efficace, j'en doute.... et donc d'une adoption ou d'un rejet peu analysés. La réalité d'une pratique sociale concerne-t-elle le monde scolaire ? C'est une vieille question qui montre bien l'embarras des institutions (instituées, reproductrices de modèles stables) par rapport à des pratiques nouvelles (instituantes, développant de nouvelle formes instables). Les débats qui vont se faire jour iront-ils jusqu'à une remise en cause du dogme de l'école (porté entre autres par l'UNESCO) comme seul mode d'accès à la connaissance ?
Mais voyons, il n'y a plus rien à transmettre, a dit Michel Serres : « Le savoir ? Le voilà, partout sur la toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait. »Les établissements scolaires, les enseignants, les communautés éducatives, sont désormais face à une problématique qui interroge de manière fondamentale ce qui est institué. Ces questionnements qui pénètrent lentement dans le monde scolaire vont progressivement s'intensifier au cours des trois à cinq prochaines années. Il est temps d'engager une vraie réflexion qui dépasse les innovations et expérimentations, souvent très contextualisées, pour s'interroger plus globalement sur la transmission dans la société, transmission étant pris ici au sens large, comme les ethnologues et les anthropologues nous y invitent.
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- Loys
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(cela aurait en outre un intérêt au cinéma ou tout autre endroit similaire).
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Loys écrit:
M. Vincent Peillon [...] invite les chefs d’établissement à faire respecter l’interdiction de l’usage de terminaux mobiles; comme l’exige le code de l’éducation dans son article L. 511-5.
Dans la réponse publiée au Journal Officiel, le Ministre rappelle que le Code des postes et des communications électroniques prohibe expressément «l’utilisation de tout dispositif destiné à rendre inopérants des appareils de communications électroniques de tous types, tant pour l’émission que pour la réception».
Dans un établissement scolaire, faut-il appliquer le code de l'éducation ( Article L511-5 ) ou le code des postes et communications électroniques ( Article L33-3-1 ) ?
J'ai ma petite idée, mais elle ne va visiblement pas dans le sens de celle du ministre.
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- Loys
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Extraits :
Les responsables des écoles affirment que le matériel numérique qu'apportent les élèves est la façon la plus simple d'utiliser une nouvelle génération d'applications éducatives qui peuvent, par exemple, leur enseigner les maths, les tester avec des quiz et leur permettre de partager et de commenter les essais des uns et des autres. Les défenseurs de cette nouvelle tendance, appelée B.O.Y.T ("Bring your own technology") disent qu'il y a un autre avantage : elle permet d'économiser pour les écoles à court d'argent.
Jessica Levene a reconnu que les élèves pouvaient s'envoyer des SMS plus facilement mais a affirmé que l'école veillait à les maintenir attentifs sur leurs appareils. Et alors que les responsables du district s'inquiétaient du fait que les étudiants défavorisés ne posséderaient pas leur propre matériel, ils ont découvert quelque chose comme "un rapport inversé" entre les revenus familiaux et la sophistication des appareils, en particulier des smartphones, a déclaré Don Boulware, le directeur des services technologiques du district.
A l'école élémentaire de Woodward Avenue, dans le district de Volusia, Dana Zacharko, enseignante en CM2, a déclaré que ses élèves commençaient à apporter des smartphones ou des iPod Touch et qu'elle avait trouvé des applications qui lui permettaient d'enseigner toutes sortes de matières.
Et pour ceux qui critiquent :“Internet permet de mettre à égalité les élèves,” a déclaré Mr. Schad. La question n'est pas de savoir si nous devons le faire, mais quand nous devons le faire” a déclaré encore Mr. Schad [...] Selon lui les décideurs qui se sont opposés au BYOT s'accrochaient à la conception irréaliste de devoir équiper les élèves avec des ordinateurs. "Sur un smartphone, il n'y a pas aucune limite. C'est leur monde et nous le faisons entrer dans la classe."
“Ils ne comprennent pas comment les enfants acquièrent des connaissances, a déclaré Anne Kohler. Ils ne sont pas ceux qui pratiquent vraiment.”
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- Loys
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La plus simple pour obtenir du matériel sans doute. Pour travailler efficacement, il est permis d'en douter.Les responsables des écoles affirment que le matériel numérique qu'apportent les élèves est la façon la plus simple d'utiliser une nouvelle génération d'applications éducatives...
Si l'application enseigne, à quoi sert l'enseignant ?... qui peuvent, par exemple, leur enseigner les maths, les tester avec des quiz et leur permettre de partager et de commenter les essais des uns et des autres.
Ça, on l'a bien compris.Les défenseurs de cette nouvelle tendance, appelée B.O.Y.T ("Bring your own technology") disent qu'il y a un autre avantage : elle permet d'économiser pour les écoles à court d'argent.
J'aimerais bien savoir comment.Jessica Levene a reconnu que les élèves pouvaient s'envoyer des SMS plus facilement mais a affirmé que l'école veillait à les maintenir attentifs sur leurs appareils.
Si on suit la logique, les élèves défavorisés devraient donc être... les meilleurs élèves.Et alors que les responsables du district s'inquiétaient du fait que les étudiants défavorisés ne posséderaient pas leur propre matériel, ils ont découvert quelque chose comme "un rapport inversé" entre les revenus familiaux et la sophistication des appareils, en particulier des smartphones, a déclaré Don Boulware, le directeur des services technologiques du district.
On vient de le constater en effet.“Internet permet de mettre à égalité les élèves,” a déclaré Mr. Schad.
Voilà qui laisse l'occasion de réfléchir et d'évaluer cette pratique.La question n'est pas de savoir si nous devons le faire, mais quand nous devons le faire” a déclaré encore Mr. Schad [...]
Oui, c'est vrai : on travaille sur un smartphone comme sur un ordinateur.Selon lui les décideurs qui se sont opposés au BYOT s'accrochaient à la conception irréaliste de devoir équiper les élèves avec des ordinateurs. "Sur un smartphone, il n'y a pas aucune limite.
Il y a encore d'autres choses à faire entrer, si tel est l'objectif.C'est leur monde et nous le faisons entrer dans la classe."
C'est vrai : "je google donc je sais" .“Ils ne comprennent pas comment les enfants acquièrent des connaissances, a déclaré Anne Kohler.
Évidemment, comme d'habitude, rien sur l'efficacité pédagogique d'un tel enseignement numérifié. Rendez-vous dans quelques années.
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- Loys
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AMENDEMENT N°AC68
présenté par M. Huet, M. Salen et Mme Schmid
ARTICLE PREMIER
ANNEXE
Compléter l'alinéa 196 par la phrase suivante :
« Les établissements scolaires doivent veiller à être équipés en matériel numérique et internet de façon à ce que la sécurité des enfants soit assurée. Une connexion en réseau doit être privilégiée à une connexion wifi. »
EXPOSÉ SOMMAIRE
Les dangers d’Internet sont nombreux et les enfants sont de mieux en mieux équipés avec des téléphones portables pouvant aller sur le web. Aussi, dans l’enceinte des établissements scolaires, une connexion en réseau doit être privilégiée à une connexion wifi afin que les enfants ne puissent se connecter sans l’encadrement de leurs professeurs.
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Deux observations :Loys écrit: Aussi, dans l’enceinte des établissements scolaires, une connexion en réseau doit être privilégiée à une connexion wifi afin que les enfants ne puissent se connecter sans l’encadrement de leurs professeurs.
* Le wifi permet d'établir un réseau. Je suppose qu'à la place de "connexion réseau" c'est à "connexion filaire" que nos députés pensaient. Ou bien "connexion filaire dédiée".
* "doit être privilégiée", c'est le genre de formulation non contraignante qui dénote la perte de contrôle du terrain de la part des instances de gouvernement de notre pays.
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BYOD SMARTPHONES en classe
Cet article présente une réflexion et des ressources pédagogiques sur l’utilisation du smartphone des élèves et et des étudiants en classe.
3 fichiers sont téléchargeables :
- un dossier de présentation du phénomène smartphone chez les adolescents et jeunes adultes. Vous trouverez aussi une liste des applications gratuites utilisables en classe, en particulier en économie et gestion, 18 pages
- un dossier sur le BYOD en entreprises, 16 pages
- un dossier sur l’utilisation du smartphone en classe : analyse et exemples pratiques, 36 pages.
L’utilisation du smartphone en classe est un sujet en évolution rapide et constante. Ces 3 dossiers ont pour objectif et espoir de fournir une base de travail à enrichir et adapter selon vos contextes de travail.
Auteurs :
- F. Vazquez, lycée Bourdelle, Montauban
- D. Pélissier, lycée Monteil, Rodez.
Trois documents à télécharger :
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