La (nouvelle) réforme du lycée

Dans "EducPros" du 25/10/17 : "Réforme du lycée et du bac : une mission plutôt qu'une concertation"

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Dans "EducPros" du 31/10/17 : "Pierre Mathiot : "Je n'ai pas accepté cette mission sur le bac pour faire des ajustements techniques""

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Voir aussi : www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/11...ir-cette-mission.php

jactiv.ouest-france.fr/job-formation/se-...tot-supprimees-81002
www.lexpress.fr/education/reforme-du-bac...s-et-es_1957573.html

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Proposition de bons services :

Dans "La Croix" du 1311/17 : "Vers un baccalauréat à la carte ?"

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Un youtubeur, "Gaspard G" (Guermonprez) assure la promotion de la réforme du lycée. Dans "Le Figaro" du 14/11/17 : "Un youtubeur fait un carton avec une vidéo sur la suppression des filières L, ES, S"

La vidéo.


L'article est surtout centré sur la success story du youtubeur autodidacte, qui explique qu'il a surtout réussi par lui-même (et grâce à ses parents qui ont pu lui payer une éducation californienne...). A ce compte, ce n'est pas le procès des filières qu'il fait mais celui de l'école et d'ailleurs son mépris pour l'école et ses professeurs est clairement affiché ("Aux yeux de mes parents et de la plupart de mes profs, j’ai toujours été un branleur"). Il s'insurge contre le fait que l'école n'aurait pas évolué depuis cent ans, contrairement à la voiture ou au grammophone...

Elève "moyen" qui a passé un bac ES, il dit n'avoir "jamais été fait pour le système d'éducation français actuel" mais ce mépris peut, en bonne logique, s'appliquer aux autres systèmes puisqu'il se prétend "autodidacte" ("Aujourd’hui, les compétences que je mets en avant dans mon profil Linkedin, c’est (sic) celles acquises au gré d’expériences, de livres lus, ou des compétences acquises grâce à des cours sur YouTube").

Sa connaissance de trois systèmes éducatifs (français, américain et canadien) semble bien inutile, le système américain l'ayant surtout fait réussir parce qu'il l'a donné à voir sa découverte des USA dans ses vlogs. Au reste, cette connaissance lui donnerait légitimité et compétence pour apprécier le système français. En réalité, il ne connaît même pas le système éducatif français : il pense que Napoléon aurait inventé les trois filières du bac généréal "en 1852" (sic), il ignore que les options de langues anciennes sont proposées dans toutes les filières du lycée général (suivies d'ailleurs par une majorité de scientifiques), il réduit le lycée au lycée général ("trois catégories" pour "chaque individu" en France) alors qu'il existe deux autres voies proposant bien d'autres profils : il confond d'ailleurs lycée technologique et lycée professionnel ("les STMG"...) .

Sa réflexion sur l'école ("Le problème de l'éducation française...") est donc limitée. Mais sa capacité à raisonner l'est davantage.

Gaspard G cite une maxime apocryphe sur l'éducation d'Albert Einstein , en faisant mine de la lire dans un livre... qu'Albert Einstein n'a jamais écrit. Cette citation clichée ("Si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper à un arbre...") est sans aucun rapport avec le problème des filières puisque le principe même des filières est d'adapter la scolarité et l'évaluation aux compétences et aux appétences des élèves...

De même, quand il réduit les choix des individus aux séries générales, il écarte les choix dans la voie professionnelle au motif qu'ils seraient méprisés. Un mépris, au demeurant, qu'il partage ostensiblement, l'étendant même à la voie littéraire générale en relayant complaisamment les clichés sur les trois séries générales (dans la tête des gens "Les S sont des bosseurs, les ES des branleurs et les L des futurs chômeurs" sans parler des bacheliers professionnels comparés à des "Segpa"). Il exprime son admiration pour la série technologique STMG dont les élèves "fument en comptabilité" les étudiants des écoles de commerce... mais n'a pas choisi lui-même cette voie pour faire HEC Montréal (école qui, au demeurant, évalue à $40.000 l'année de scolarité tout compris : Gaspard G y est resté cinq ans). De même il admire les élèves entrés en série L... mais n'a pas eu le courage de faire ce choix.

Pour montrer que les filières sont un problème, il laisse penser que "c'est l’État qui choisit tes cours en fonction de ces trois filières" : les cours sont évidemment liés à la filière choisie... par l'élève. Au demeurant, au lycée général, la spécialisation est par définition bien plus réduite. C'est d'ailleurs ce qui semble, en vérité, poser problème à Gaspard G, qui veut pouvoir se dispenser des matières qui ne lui conviennent pas, comme la chimie.

Gaspard G accuse le système scolaire de ne pas laisser le choix à un élève ayant de bonnes notes en mathématiques à faire le choix de la série littéraire, ce qui laisse pantois.

Gaspard G célèbre la réforme d'Emmanuel Macron : "c'est toi qui choisis ton menu" : "La France, c'est le McDo et les autres pays, le Subway". Si le problème est la valorisation sociale d'une filière au détriment des autres, il y a fort à parier que le choix des spécialités n'y changera pas grand chose. Au reste, on choisit plus facilement quand on paie un lycée privé aux tarifs américains : pas sûr que tout le monde puisse choisir comme Gaspard G...

Fourre-tout de ses frustrations scolaires, la pensée de Gaspard G devient ensuite plus erratique : le problème n'est plus celui des filières, mais des formations proposées qui doivent s'inscrire dans la continuité avec le supérieur (Photoshop, le droit etc.) et tant pis si cette réflexion va droit à l'encontre d'une possibilité de suivre n'importe quel menu au lycée...

Alors Manu merci. Keep doing a good job !

Pas étonnant que Gaspard G ait ensuite été reposté par le ministère et reçu par le ministre rue de Grenelle, ravi d'avoir un tel soutien inespéré pour sa réforme peu populaire.

Édition du 20/05/2024 avec ce portrait dans "Le Monde" (abonnés), encore une fois fasciné surtout par sa success story. Le caractère inadapté du système scolaire laisse la place à une tout autre nouvelle explication, liée surtout à son établissement privé...

Né dans une famille « bourgeoise et catholique » de la région lilloise, d’un père directeur financier et d’une mère employée dans l’agroalimentaire, il débute sur YouTube à l’âge de 10 ans. « J’étais un nerd qui était à fond dans les ordis, se souvient-il, mais à l’époque ce n’était pas un truc de “cool kid” de faire des vidéos sur Internet, c’était un truc de marginal. Je ne cultivais pas du tout cette différence et j’en ai beaucoup souffert. » Harcelé de ses 11 ans à ses 15 ans, jusqu’à porter plainte, le collège est un moment de pur calvaire pour lui : « Je n’allais plus en cours, j’en venais presque à menacer de me défenestrer. Je n’étais pas un enfant heureux. »

Ses parents l’autorisent alors à quitter son collège pour aller passer un an aux Etats-Unis à la Washington High School dans la banlieue de San Francisco.

www.lemonde.fr/campus/article/2024/05/20...6234299_4401467.html

Dans "Le Figaro" du 18/11/17 : "Les profs de prépas alertent sur le faible niveau en sciences du bac S"

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www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...465002265664094.aspx

Selon l'Apses, reçue le 15 novembre par la mission Mathiot, chargée de la réforme du bac, " la mission n'a que deux impératifs - limiter à 4 les épreuves terminales du bac, et instaurer une dose de contrôle continu - tous les autres points étant ouverts à la discussion"

Dans le "Café pédagogique" du 17/11/17 : "Claude Lelièvre : Les filières au lycée, une hiérarchisation qui n'en finit pas"

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19/11/17 : theconversation.com/debat-vive-la-reform...e-lycee-unique-87455

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