Le salaire des enseignants
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Dans l'actualité depuis hier, une fuite, démentie totalement, puis accréditée par un journaliste de "France Info" : "Vincent Peillon a bien envisagé le gel de l'avancement des fonctionnaires" (06/02/14)
Dans un rapport datant du mois de juin 2013 sur les finances publiques, la cour des Comptes estimait que geler les avancements automatiques des fonctionnaires pourrait représenter une économie d'1,2 milliards par an.
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L'étude de la DEPP.
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A noter que ce salaire moyen (2 470€) correspond (avec sans doute la même approximation) à celui indiqué par la Cour des comptes dans son dernier rapport (p. 100) à partir des travaux de l’INSEE sur les traitements moyens perçus en 2009 par les fonctionnaires des trois fonctions publiques : 2 510€.
A noter également que les heures supplémentaires sont ici comptabilisées comme des "primes".
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Ou comment reprendre au mot près la rhétorique de la Cour des comptes , qui fustige des inégalités pour mieux ne pas évoquer les bas salaires en France. C'est vrai que c'est le principal problème, lorsqu'on observe ce graphique...Salaires des enseignants : la grande inégalité
Le dernier rapport du ministère de l'Éducation met en lumière les très fortes disparités entre les traitements qui règnent au sein même de l'Éducation nationale.
Cet écart ne correspond pas au salaire statutaire. Quant à évoquer les 2 000 professeurs de chaire supérieure (sur 750 000 enseignants), qui enseignent en classe préparatoire, c'est-à-dire dans le supérieur : quel intérêt ? Pourquoi à ce compte ne pas comparer le salaire d'un professeur certifié et d'un maître de conférence ?On croit la fonction publique rigide et on pense que les enseignants ont l'égalité chevillée au corps. Un rapport vient bousculer ces idées reçues en mettant en lumière les très fortes disparités qui règnent parmi les quelque 750 000 enseignants du secteur public. Près de 65 000 euros par an séparent le salaire le plus bas d'un professeur des écoles de la rémunération la plus élevée d'un professeur de chaire supérieure !

Et c'est vrai que l’ancienneté est une intolérable "inégalité".Des écarts qui s'expliquent par les niveaux d'enseignement et les différents corps, mais pas seulement. Ils se ressentent à l'intérieur même de ces corps, et l'ancienneté représente un avantage décisif.

Parce que les enseignants du secondaire peuvent ajouter quelques primes liées à des charges supplémentaires, des indemnités pour les examens et surtout des heures supplémentaires.Concernant les salaires bruts, la moyenne annuelle des titulaires du secteur public s'élève à 35 400 euros, les primes correspondant à 10,6 % du total. Mais dans le détail, cette moyenne ne correspond pas à grand-chose. Ainsi, le premier degré, c'est-à-dire le primaire, souffre d'une différence dans les traitements très importante : les rémunérations du personnel enseignant du second degré (39 200 euros, dont 14,6 % de primes) dépassent celles du premier (31 280, dont seulement 5 % de primes).
Ces salaires sont scandaleusement indignes de la République. Mais le raisonnement est étrange : il faudrait qu'il n'existe aucun écart entre les enseignants bien notés et ayant de l'ancienneté et les autres ?Le primaire parent pauvre
Parmi les trois corps d'enseignants ayant les plus bas salaires, l'enseignement du premier degré truste les deux plus basses marches du podium. En effet, c'est d'abord les instituteurs qui sont les moins rémunérés avec une moyenne brute de 29 835 euros, 6 800 euros séparant les 10 % les moins rémunérés des 10 % les plus rémunérés. Ensuite arrivent les professeurs des écoles (PE)...

Ce ne sont pas les enseignants qui ont créé un corps distinct dans le primaire (pour obliger au passage les enseignants à renoncer à certains avantages spécifiques)....un corps créé en 1989 par un alignement - théorique - des enseignants du premier degré sur les certifiés du secondaire...

Quel est le raisonnement ? Il faudrait que tous les enseignants, quel que soit le niveau d'enseignement, l'ancienneté et le mérite, soient payés à égalité ?Les professeurs de chaire supérieure se taillent la part du lion : ces titulaires de l'enseignement supérieur ont atteint le sixième échelon de la classe normale et enseignent depuis au minimum deux ans en classe préparatoire. Ils surclassent absolument tout le monde avec 81 470 euros de salaire brut annuel en moyenne.

Et pourquoi ce raisonnement ne s'appliquerait qu'à l’Éducation nationale ?

Les primes correspondant à une charge de travail supplémentaire par rapport au traitement statutaires : cette charge ne devrait pas être payée ?La part des primes peut même atteindre 35,6 % du total...

On peut comparer les heures de service et le traitement statutaire...Contactée par Le Point.fr, Frédérique Rolet, porte-parole du Snes-FSU (Syndicat national des enseignements de second degré - Fédération syndicale unitaire), relativise ces incroyables disparités : "Il est toujours compliqué de comparer ce qui ne l'est pas complètement", explique-t-elle, notamment parce qu'il y a "des différences dans la pyramide des âges". De fait, "les professeurs des écoles sont plus jeunes pour beaucoup d'entre eux", et les différences de traitement correspondent à "des concours plus difficiles". Surtout, elle souligne une "désaffection par rapport au métier", en raison d'"un niveau d'exigence important par rapport à une rémunération qui ne correspond pas à la qualification".
Même discours chez Jean-Rémi Girard, secrétaire pédagogie du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) classé à droite. Lui défend les rémunérations des professeurs de chaire supérieure qui "reflètent la réalité du terrain" : "Ils effectuent un certain nombre d'heures supplémentaires, qu'on leur demande d'effectuer. Ça fait partie du poste, et bien souvent, ils n'ont le choix que d'accepter." Pour lui, il n'y a rien d'aberrant "au vu du travail qu'ils fournissent et qu'on leur demande de fournir". De plus, "les primes ne sont pas énormes de manière globale et elles sont encore plus faibles dans le premier degré que dans le second".
Les deux syndicalistes sont d'accord pour dire que "si des comparaisons internationales ou sur des pays de l'OCDE" sont faites, "les professeurs français dans l'ensemble sont mal payés". Pour Jean-Rémi Girard, "on se rend compte qu'en France on est clairement à la traîne". À cela près que le volume d'heures travaillées n'est pas non plus comparable : ainsi, en Allemagne, un enseignant au collège travaille en moyenne 756 heures par an, contre 642 en France, ce qui en fait le pays de l'OCDE où les enseignants travaillent le moins, à l'exception de la Finlande.

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- archeboc
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Soyons plus clair : en échange d'un passage de catégorie B à catégorie A, avec un salaire supérieur, les professeurs des écoles ont perdu :Ce ne sont pas les enseignants qui ont créé un corps distinct dans le primaire (pour obliger au passage les enseignants à renoncer à certains avantages spécifiques).Ensuite arrivent les professeurs des écoles (PE) un corps créé en 1989 par un alignement - théorique - des enseignants du premier degré sur les certifiés du secondaire...
- le bénéfice du corps actif. Derrière ce mot bien technocratique se cache le droit de partir à la retraite avec cinq ans d'avance. La République reconnaissait ainsi la pénibilité d'un travail dont elle a dû juger en 1989 qu'il était devenu moins pénible.
- le droit à être logé par les communes et l'Etat ( au moyen d'un mécano comptable qui illustre magnifiquement les acrobaties de notre décentralisation ).
Quand on voit comment ont évolué
- le marché de l'immobilier
- les salaires des enseignants
- l'age de départ à la retraite
depuis la création du corps des professeur des écoles, on se dit que la République a fait une bonne opération, les PE une moins bonne.
Bravo Loys pour le commentaire, et en particulier pour les graphiques. Avec quel outil les produis-tu ?
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- Loys
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Pour les graphiques, un simple tableur.
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Il y a un argument encore plus efficace, c'est de dire que Jean-Pierre Pernaud ne travaille qu'entre 13h00 et 13h30.Rinette dit: Un argument à ressortir : Les profs qui ne travaillent que 18h par semaine, c'est un peu comme si l'on disait qu'un restaurateur ne travaille qu'entre midi et deux, lorsque ses clients le voient. Le reste du temps, il ne fait pas la cuisine, pas la vaisselle, pas les courses. Il ne conçoit pas ses menus, ne fait pas de comptabilité, n'entretient pas son local...
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Opération contre-feu !Enseignants : "une rémunération supérieure au salaire médian"
Et beaucoup plus astucieux puisque cette analyse ne permet pas de comparaison internationale entre des salaires statutaires (plutôt que "théoriques") : si les salaires réels sont supérieurs aux salaires statutaires, c'est principalement parce que les enseignants effectuent de nombreuses heures supplémentaires... pour compenser la perte de pouvoir d'achat depuis quinze ans par exemple.Le ministère de l'Education nationale vient de publier son bilan social annuel. Et pour la première fois, l'étude se penche sur les feuilles de paie des enseignants. Décryptage avec Catherine Moisan, directrice de l'évaluation de la prospective et de la performance (DEPP) au ministère.
Dans le bilan social publié le 2 mai dernier par la DEPP, un focus est fait sur la rémunération "réelle" des enseignants. Sont-ils toujours moins bien payés que leurs collègues européens ?
Ce n'est pas la première fois que nous publions des éléments sur la rémunération des personnels de l'éducation nationale, dont les enseignants. Mais cette année, la méthode de calcul a changé. Désormais, la base est réelle et non plus théorique : il s'agit d'une analyse statistique de la totalité des feuilles de paie, ce qui se révèle beaucoup plus fiable.
"Légèrement inférieur" : c'est un euphémisme. Voir ce tableau.Le salaire moyen d'un enseignant français du secteur public s'élève à 2470 euros net par mois. Mais derrière ce montant, il y a de fortes disparités, en fonction notamment du niveau d'enseignement et de l'âge.
Les dernières comparaisons internationales sont celles parues dans le dernier Regards sur l'éducation publié par l'OCDE, selon l'ancienne méthode de calcul. Des différences existent avec une rémunération légèrement inférieure, en moyenne, pour les professeurs français.
C'est plutôt le contraire : les écarts se creusent avec le temps... Le rattrapage ne se fait qu'à l'échelon maximum, qui pour le coup est très théorique et surtout atteint beaucoup plus tard en France qu'ailleurs (34 ans contre 25 ans dans l'UE21).Mais si l'on s'intéresse à la carrière d'un professeur français par rapport à un professeur danois par exemple, on constate que l'écart se situe en début de carrière.
On ne peut comparer qu'à niveau de diplôme équivalent.Ce salaire ne contredit-il pas l'idée selon laquelle les enseignants seraient mal payés en France ?
Il est certain que la rémunération des enseignants est nettement supérieure au salaire médian en France (ndlr : 1712 euros net par mois selon l'Insee ) !

Ah tout de même... Mais du coup le titre de l'article est quelque peu problématique.Néanmoins, pour être juste, il faudrait comparer avec d'autres professions, à qualification égale.

C'est ce que nous disions plus haut... Les enseignants compensent la baisse du pouvoir d'achat (-13,4% entre 1998 et 2013) par des heures supplémentaires.Notre intention est de mener prochainement ce travail avec l'INSEE.
L'écart de salaire persiste-t-il entre le 1er et le 2nd degrés et pourquoi une telle différence entre les hommes et les femmes ?
Dans le 1er degré, la rémunération mensuelle moyenne des professeurs s'élève à 2200 euros net, contre 2700 euros net dans le 2nd degré. La différence s'explique par trois éléments. D'une part, la rémunération d'un enseignant repose sur son salaire de base indiciaire, mais aussi sur les rémunérations accessoires constituées des primes et des heures supplémentaires. Or dans le premier degré, il n'y a pas d'heures supplémentaires.
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Pour considérer si les enseignants sont bien ou "mal payés", il faut comparer :Arrêtons de plaindre les profs: ils ne sont pas mal payés et leur métier n’est pas mal considéré.
- avec les enseignants des pays voisins : la comparaison montre un écart entre -6% et -15% entre les professeurs français et les professeurs de l'Union Européenne jusqu'à 15 ans d'ancienneté (RSE 2013).
- avec les diplômés de qualification équivalente en France : d'après RSE 2013 (OCDE), le ratio du salaire des enseignants avec le salaire des autres actifs diplômés du supérieur est de 0,81 en 2011. Bref un enseignant gagne 19% de moins qu'un autre diplômé du supérieur (pas nécessairement Bac +5 !). Pour l'Union Européenne ce ratio est de 0,85.
En Allemagne, par exemple, le ratio est de 1,09 pour le lycée : enseignant n'est une profession dévalorisée d'un point de vue salarial.
Conclusion dans les deux cas : oui, les enseignants sont "mal payés". Et donc le titre de l'article est malheureux.
Ajoutons que, d'après l'INSEE, le SMIC a augmenté de 53% en quinze ans, l'indice des salaires mensuels de base dans le secteur privé (non agricole) de 40% et le point d'indice de la fonction publique... de 11%.
Il faudrait préciser que les salaires réels sont supérieurs aux salaires statutaires parce que de nombreux enseignants, dans le secondaire, effectuent des heures supplémentaires précisément parce que les salaires statutaires sont de plus en plus faible (baisse du pouvoir d'achat de 13,4% en quinze ans). Certains enseignants renoncent même à une partie de leurs vacances pour boucler leurs fins de mois avec l'école ouverte.Enseignant reste un métier difficile, très dur pour les débutants, mais il y a certains clichés qu'il faut dépasser.
Le ministère de l’Education publie chaque année un bilan social des enseignants qui comprend un volet détaillant leur rémunération. Les principales informations qui ressortent du dernier en date sont que les profs français sont particulièrement mal payés et que les inégalités salariales sont importantes: 1.800 euros en moyenne pour les enseignants de moins de trente ans dans le primaire, 2.000 euros en moyenne avant trente ans et 2.500 tous âges confondus dans le second degré (mais 3.500 euros en moyenne pour les agrégés). Le tout pour un bac +4, ou +5 depuis 2008.
Da fait la moyenne des rémunérations des enseignants entre 2000 et 2010 a augmenté de 20% dans l'OCDE quand elle a baissé de 8% en France (voir ce message )Rien de nouveau en fait, mais toujours le même genre de réactions: enseignant est un métier mal payé et mal considéré, pauvres profs, etc. Certains allant jusqu’à dire qu’il fallait arrêter de cracher sur les profs. Cette étude appelle pourtant quelques remarques.
Intellos moins précaires
D’abord, oui, cela vaut le coup de bien payer les enseignants. Les comparaisons internationales montrent que les pays qui paient mieux leurs professeurs et où ceux ci jouissent d’une plus grande considération (comme la Finlande) enregistrent en moyenne une meilleure réussite scolaire.
Pas d'affectation dans une académie déficitaire en Allemagne, une paie bien plus supérieure (+88% au collège) que ne l'est le nombre d'heures d'enseignement (+17%). Ajoutons que de nombreux enseignants en France enseignent plusieurs disciplines...Mais nous savons aussi que, là où ils sont particulièrement mieux payés qu’en France, comme en Allemagne, ils n’exercent pas leur métier dans des conditions similaires: davantage d’heures de cours, obligation d’enseigner deux disciplines, plus de temps de présence dans l’établissement et pas de droit de grève.
C'est de plus en vrai, effectivement. Mais il faudrait des statistiques pour comparer précisément.Ensuite, dire que les jeunes profs sont particulièrement mal payés, c’est oublier que les jeunes en France sont mal payés en général! Quand ils ne travaillent pas tout simplement pour presque rien pendant une ou deux années de stages, la situation de ceux-ci dans les entreprises est souvent précaire, le CDD restant une spécialité du jeune.
Et le chiffre fourni ci-dessus montre que les perspectives salariales ne sont pas les mêmes pour la suite de la carrière.
Une précarité que de nombreux diplômés préfèrent néanmoins à l'affectation lointaine dans une académie déficitaire et dans un établissement difficile. De ce point de vue la "sécurité" de l'emploi des enseignants est assez relative.Et combien gagne un avocat débutant, un assistant dans une maison d’édition, un collaborateur spécialisé dans une radio publique? Moins de 2.000 euros net, la sécurité de l’emploi en moins.
C'est bien peu effectivement.Ces galériens de l'emploi contemporain portent un nom depuis 2001: les intellos précaires —c’était le titre d’un livre de Marine et Anne Rambach. Comparons justement le métier d’enseignant à un autre métier plein de jeunes et de moins jeunes, précaires ou pas, avec le même niveau d’études et choisissons le totalement au hasard. Allez, journaliste. On peut trouver plein de données dans cet article de 2012:
«Un étudiant d’une école de journalisme reconnue, comme l’Ecole de journalisme de Sciences Po, peut obtenir 2.160 euros bruts par mois, quand un étudiant d’une formation non reconnue par la profession des journalistes reçoit, lors de sa première année, 1.757 euros bruts.»
C'est vrai.On parle de salaires bruts, et non nets comme pour les enseignants. 1.757 euros bruts, ça ne fait pas rêver non plus. Certes, les journalistes en CDI qui travaillent dans des «vieilles» rédactions ont presque autant de vacances que les profs (plus de dix semaines au Monde, à Libération, à L’Equipe, neuf à Europe 1, pour ne citer que quelques exemples) mais le secteur est instable, voire en crise sévère pour la presse écrite traditionnelle.
Bien sûr, mais les professeurs en classe préparatoire ne représentent qu'une infime minorité des enseignants (moins d'1%) et surtout ils n'enseignent pas dans le secondaire.Enfin, une troisième remarque: ce qui frappe quand on regarde le salaire des profs, c’est le grand écart entre les âges et les types d’enseignements (et bien sûr les sexes). Par exemple, un prof de prépa, avec 5.800 euros nets par mois, fait carrément partie de la classe aisée, voire riche.
On pourrait affirmer exactement l'inverse : il y a beaucoup de démagogie ambiante à dénigrer les enseignants, comme on peut le constater dans la sphère médiatique. Il est vrai que la perception du métier a changé ces derniers temps, comme si la société prenait enfin acte de la dégradation du métier (publics difficiles, affectation lointaine, salaires de moins en moins valorisants et un statut dégradé cette année).Démagogie ambivalente
Il y a toujours une forme de démagogie ambivalente à plaindre les enseignants.
De plus en plus ingrat, peut-être.Car finalement, le message qui passe c'est que prof est vraiment un métier pourri.
De fait cette enquête ne veut pas dire grand chose en effet. Mais en revanche les chiffres des concours sont éloquents sur la crise des vocations.Alors oui, des études, comme celle publiée par le site Jobintree et reprise par de nombreux médias, nous disent qu’au palmarès des métiers dont personne ne veut, ce sont les profs qui gagnent. Mais ces classements, celui-là ou d’autres, sont essentiellement réalisés par des sites de recherche d’emploi pour faire parler d’eux.
Et les résultats qu’ils donnent sont peut-être justes d’après les informations obtenues auprès des gens qui utilisent ces sites, mais tout de même farfelus si on y réfléchit avec un peu de bon sens: d’après Jobintree, les trois métiers les plus désirables sont conducteur de train, webdesigner et… gardien d’immeuble.
De fait les différentes enquêtes (voir dans cette section du forum) témoignent plutôt d'une certaine reconnaissance envers les enseignants en général, qu'on peut constater en rencontrant les parents.Enfin, je ne suis pas certaine que les individus qui exercent le métier d'enseignant aient tellement mauvaise réputation. Essayez de dire que vous êtes journaliste à un dîner, vous verrez que la défiance envers les médias est une réalité qu’on peut se prendre personnellement dans la figure.
C'est vrai mais les professeurs affectés dans des académies lointaines en début de carrière connaissent également des difficultés pour leur vie intime/familiale.En revanche, prof est perçu comme un métier dur et peu gratifiant, mais courageux. Pourtant, ce qu'on devrait trouver héroïque, c’est aussi de faire un bébé quand on est avocate (d’après le blog Moms à la barre, 71% des avocates estiment avoir été confrontées à des difficultés durant leur grossesse), de chercher à louer un appartement quand on est pigiste, d'avoir besoin de souscrire à un emprunt quand on est en CDD.
Disons que le marché parle de lui-même, d'autant que les concours de l'enseignement sanctionnent la fin des études (au contraire des autres concours), avec donc un risque d'échec dont les conséquences sont plus problématiques.Reste qu’il est indéniable qu’aujourd’hui les concours de l’enseignement ne font pas le plein: il manque cette année 799 postes sur 1.592 au Capes de mathématiques. On s’attend aussi à une pénurie de profs d’anglais, d’arts plastiques, de lettres, et l’Education nationale peine aussi à recruter dans le premier degré.
C'est davantage valable pour les enseignants du primaire, qui ne sont pas affectés dans une académie déficitaire, mais qui en revanche sont moins bien payés et ont des obligations de service supérieures.Une vie équilibrée
La profession n’est pas attractive et pourtant… la carrière d’enseignant est parfois choisie après une première vie professionnelle. Parce que, même quand on est surdiplômé, le rythme de vie des super-cadres, les horaires élastiques du précariat et la disponibilité permanente qu’exigent certains métiers peuvent légitimement faire considérer la profession enseignante comme davantage compatible avec une vie équilibrée.
Par ailleurs est-il vraiment pertinent de comparer les centaines de milliers d'enseignants à des "super-cadres" ?
Un constat assez honnête. Disons que la charge de travail peut être répartie plus librement : c'est effectivement un des grands intérêts de ce métier.C’est le choix qu’a fait Marie, cadre dans une grande boite lyonnaise, devenue professeure des écoles (institutrice) à trente ans:
«Pour ne plus rentrer chez moi à 21h, pour pouvoir voir mes enfants. Finalement, je ne suis pas aussi disponible que je ne l’aurais pensé, et je ramène beaucoup de travail à la maison, mais c’est plus tenable.
La plupart des métiers sont utiles d'une façon ou d'une autre, on peut et on doit le répéter.Et mon métier a du sens, j’ai le sentiment d’être utile.»
On peut parfaitement aimer ce métier sans verser dans l'optimisme béat. D'une certaine manière l'esprit critique témoigne même d'une lucidité et d'une exigence pour une école que l'on veut aimer.Cela peut paraître angélique, mais il existe des enseignants qui font ce métier parce qu’ils y croient tout simplement; on ne sait pas s’ils sont majoritaires, mais ils existent. D’ailleurs, certains d’entre eux ont récemment pris la plume pour en parler, comme Dominique Deconincq, qui parle du bonheur d’être instit', ou Christophe Desmurger, qui tire des réflexions vraiment passionnantes de son métier de professeur des écoles dans son très joli roman Des plumes et du goudron. Dominique Resch, prof de français dans les quartiers nord de Marseille, a publié plusieurs ouvrages très optimistes: son dernier livre s’intitule carrément Mes élèves sont formidables.
Mais dépasser le début de carrière, c'est précisément le plus difficile !Ces gens aiment leur métier et ils ont trouvé le temps d’écrire un livre! Ils ne sont pas les seuls. Arrêtons de dire que prof est un des pires jobs de France. Cela reste un métier difficile, dur pour les débutants; mais c’est aussi un cliché qu’il faut dépasser.

Parce que les enseignants savent ce qu'il faut faire pour apprendre et donner le goût du travail : on devrait les écouter plus souvent au lieu de leur imposer idéologies sur idéologies.Enfin, pour arrêter de plaindre les profs, il reste un élément sur lequel les enseignants sont méga-imbattables: leurs enfants bénéficient en moyenne d’une bien meilleure réussite scolaire. C’est un exemple qui vaut ce qu’il vaut, mais un polytechnicien sur deux a un parent enseignant. En 2012, une chercheuse, Annie Lasne, a même soutenu une thèse intitulée «La singulière réussite des enfants d’enseignants». Donc, au moins au rayon éducatif, prof, ça paye.
Mais c'est précisément cette meilleure réussite qui leur vaut - avec le corporatisme supposé des enseignants - leur perpétuel dénigrement médiatique.
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- Loys
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Pour ma part, dans l'école d'ingé privée où j'enseigne, je dois gagner aux alentours de 2000 nets. Et encore, c'est parce que notre directeur général a consenti à nous augmenter (une première depuis 5 ans que je suis dans la maison) en fonction du taux d'inflation.Loys dit: Dans "VousNousIls" du 07/05/14 : "2 470 euros par mois (sur douze mois) : salaire moyen net de l'enseignant français" .
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- Desbois
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Bien que prof de maths, je n'ai aucun appétence pour les chiffres du quotidien...
Juste une remarque personnelle : on cite le salaire mensuel net moyen d'un agrégé à 3500 euros. Ah bon ? Je suis au 9e échelon et je gagne moins de 3000 euros par mois sans les heures supplémentaires. C'est sûr que sans elles j'aurais du mal à garder un niveau de vie décent avec ma petite famille, et je ne vis pas à Paris... J'aimerais bien savoir qui sont ces agrégés qui font monter la moyenne de façon aussi brutale !!
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- Loys
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Cette moyenne ne correspond pas au salaire statutaire et inclut les primes (8 500€ brut pour les agrégés en moyenne, soit pas loin de 700€ par mois).Desbois dit: J'aimerais bien savoir d'où sortent ces avalanches de chiffres...
Bien que prof de maths, je n'ai aucun appétence pour les chiffres du quotidien...
Juste une remarque personnelle : on cite le salaire mensuel net moyen d'un agrégé à 3500 euros. Ah bon ? Je suis au 9e échelon et je gagne moins de 3000 euros par mois sans les heures supplémentaires.
Pour l'origine des chiffres, voir le tableau plus haut : www.laviemoderne.net/forum/etre-enseigna...nants?start=20#10399
Le MEN ne communique plus en salaire statutaire, mais en salaire réel (en incluant les primes, indemnités, heures supplémentaires).
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C'est vrai que 28 100€ et 70 100€ c'est à peu près pareil.Catherine Moisan dit: Mais si l'on s'intéresse à la carrière d'un professeur français par rapport à un professeur danois par exemple, on constate que l'écart se situe en début de carrière.

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Nos graphiques d'après RSE 2014 :
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Effectivement c'est déshonorant pour la France.Dix euros de plus ou de moins. Sa feuille de paye n'est jamais tout à fait la même. Pourtant, le montant affiché reste toujours sous la barre des 2 100 euros. Comme bloqué. « Après douze ans de métier, ce n'est pas beaucoup… », regrette Régis Forgione, professeur des écoles à Freyming-Merlebach (Moselle).
Sa passion et son engagement n'y changent rien. Les innovations numériques qu'il met en place dans sa classe non plus.

L'OCDE procède donc comme le MEN (voir plus haut dans ce fil) en ne se référant plus au salaire statutaire, qui seul permet pourtant d'établir des comparaisons entre les obligations de service et les rémunérations.En France, on croyait le salaire des enseignants proportionnel à leur ancienneté. Il est aussi proportionnel… à l'âge des élèves. L'OCDE, dans son panorama annuel, Regards sur l'éducation, paru mardi 9 septembre, a mis au jour cette loi étrange qui veut qu'un maître du primaire gagne 30 % de moins qu'un professeur de lycée.
« Pour la première fois, nous avons pu disposer des documents pour établir nos statistiques sur le salaire réel des professeurs, c'est-à-dire la somme inscrite au bas des feuilles de paye, indique Eric Charbonnier, expert à l'OCDE.
Et pour cause les salaires statutaires des professeurs n'augmentant presque plus en France (contrairement à la plupart des pays de l'OCDE), ils ont eu de plus en plus recours aux heures supplémentaires.Depuis des années, nous sommes conscients que les salaires “statutaires” théoriques que nous utilisions précédemment dans nos statistiques masquaient un écart conséquent entre le revenu réel du professeur des écoles et celui du professeur de lycée. Seule la prise en compte des heures supplémentaires et des primes permet une comparaison plus fine. »
Preuve que les salaires statutaires étaient assez proches.Lorsque l'organisation internationale s'arrêtait à une comparaison des barèmes, l'écart entre ces deux niveaux d'enseignement n'était en effet que de 10 %.
Les heures supplémentaires constitue un apport complémentaire par rapport à un salaire statutaire faible. On ne s'étonne pas que quelqu'un gagne plus quand il travaille plus. En revanche on peut déplorer que les enseignants soient condamnés à travailler davantage, le législateur ayant défini des maxima horaires en 1950 pour exercer le métier dans de bonnes conditions.Cette fois, l'organisme international, qui s'appuie sur des données de 2012, a introduit dans son calcul les primes perçues pour le logement, la prime de suivi et d'orientation des élèves (ISOE), les heures supplémentaires, en intégrant le salaire des agrégés, autrefois exclus.
CQFDOr, dans le primaire, les heures supplémentaires sont très rares, quand dans le second degré elles concernent plus de la moitié des enseignants et permettent de majorer de façon importante le traitement des fonctionnaires, surtout en lycée.
Ainsi calculé, le salaire moyen net mensuel d'un professeur des écoles est de 2 596 euros ; celui d'un professeur de lycée, de 3 389 euros (quel que soit l'âge de l'enseignant).
Voilà qui va mériter vérification car à mi-carrière au lycée je suis loin d'atteindre cette moyenne.

Non puisque le salaire statutaire des PE a été aligné sur celui des professeurs certifiés. La différence étant que les certifiés peuvent, pour partie, bénéficier de primes et faire des heures supplémentaires. Ajoutons que les PE ont perdu le bénéfice en revanche du logement.Cette différence puise ses racines dans le passé. « Sous Jules Ferry, un professeur de collège gagnait trois fois plus qu'un instituteur en début de carrière, et deux fois plus en fin de carrière. Un agrégé huit fois plus en début de carrière, et six fois plus en fin de carrière que le maître d'école », rappelle l'historien Claude Lelièvre.
Pas d'explication psychologique, donc...
Mais peut-être en revanche une volonté d'empêcher un rattrapage généralisé des salaires, en opposant les enseignants français les uns aux autres.
Quelle bonne nouvelle ! En travaillant plus, l'enseignant français rattrape les autres.Lionel Jospin avait tenté de combler le fossé en 1989 alors qu'il était ministre de l'éducation. En transformant les instituteurs en professeurs des écoles, il a permis un pas en ce sens. Mais, aujourd'hui, la différence réside dans les compléments de salaire. Poursuivant dans la même direction, Vincent Peillon a, lors de son passage Rue de Grenelle, octroyé aux 323 000 maîtres d'école une prime à hauteur d'un tiers du montant de la prime second degré. Pas suffisant pour rééquilibrer les deux visages du métier d'enseignant.
Cette nouvelle manière qu'a l'OCDE d'ausculter le salaire des profs déplace quand même l'enseignant français dans la grille des comparaisons internationales.
Heureusement ce n'est plus qu'un mauvais souvenir.Auparavant, tous les enseignants français semblaient très mal payés.

Un tableau s'impose.Cette fois, les calculs montrent que « le salaire moyen des professeurs des écoles français est de 17 % inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE alors que celui des professeurs de collège se situe 3 % en dessous et celui des professeurs de lycée 2 % en dessous de cette moyenne », relève Eric Charbonnier.
Quels voisins exactement ?L'instituteur hexagonal reste donc sous-payé quand le professeur de lycée gagne comme ses voisins.
Ah... pas le voisin allemand.Son salaire se situe en effet dans la moyenne des 34 pays de l'OCDE. Il gagne néanmoins 14 % de moins que l'enseignant finlandais ou américain, 28 % qu'un Néerlandais et pire : 54 % de moins que son voisin allemand…

La crise de recrutement concerne davantage le secondaire, bizarrement.« CELA NE M'EMPÊCHE PAS D'AIMER MON MÉTIER »
Régis Forgione, dont l'école jouxte la frontière, est conscient que, de l'autre côté du Rhin, un professeur des écoles avec la même ancienneté que lui gagne bien plus. « Ces comparaisons ne m'empêchent pas d'aimer mon métier », remarque ce passionné, « mais elles peuvent en dissuader quelques-uns de passer les concours », estime-t-il. D'autant qu'il faut désormais un niveau bac + 5 pour être enseignant, en primaire ou dans le secondaire.
Bref ils sont toujours perdants...Poussant plus loin l'analyse, l'OCDE a comparé le salaire enseignant avec ce que ces diplômés gagneraient s'ils avaient opté pour une autre carrière. L'instituteur est encore le grand perdant. En France, il gagne 72 % de ce qu'il pourrait escompter avec son niveau de diplôme s'il travaillait ailleurs que dans l'éducation nationale. Au collège, un professeur français gagne 86 % du salaire de ses camarades d'université. Et au lycée, 95 %.
Voilà...On aurait tort de se réjouir que moins payer les enseignants permet d'économiser de l'argent public. Sans corréler directement les deux indicateurs, l'organisation internationale note que « les systèmes performants sont aussi ceux qui offrent des salaires élevés à leurs enseignants, surtout dans les pays au niveau de vie élevé ».
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NVB dit: On a pris l'engagement dans ce gouvernement de commencer ce travail de revalorisation des rémunérations qui n'arrive pas à son terme, c'est-à-dire que - dès que nous aurons les moyens d'aller plus loin - nous irons plus loin.
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