.Un expert que ce "sociologue de l'éducation" : l'enquête UNICEF est fondée… sur l'enquête PISA ! ^^ @agranc @mltbna
Inégalités... et discrimination
- Loys
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En admettant que ce soit vrai (B. Mabilon-Bonfils n'indique aucune référence), il faudrait donc taire tout discours critique (devenu "hostilité") sur une religion au motif que ce discours est détourné par un "rejet" des immigrés ?Une terminologie constatée et pourtant ….
Charb écrit dans sa « Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes » :
Si on l’aborde d’un point de vue purement étymologique, l’islamophobie devrait désigner “la peur de l’islam”. Or les inventeurs, promoteurs et utilisateurs de ce terme l’emploient pour dénoncer la haine à l’égard des musulmans. Il est curieux que ce ne soit pas “musulmanophobie” et, plus largement, “racisme” qui l’aient emporté sur “islamophobie”, non ? (…) Alors, pour quelles raisons le terme “islamophobie” s’est-il imposé ? Par ignorance, par fainéantise, par erreur, pour certains, mais aussi parce que beaucoup de ceux qui militent contre l’islamophobie ne le font pas en réalité pour défendre les musulmans en tant qu’individus, mais pour défendre la religion du prophète Muhammad.
Cette grille de lecture, très largement répandue, met de côté les travaux scientifiques contemporains qui montrent précisément que l’hostilité à l’encontre de l’islam et le rejet des musulmans sont intrinsèquement corrélés. Les discours négatifs visent à la fois l’islam et les musulmans réels ou supposés, qui sont souvent liés de manière indissociable dans les perceptions générales.
Le discours critique sur l’Église, au tournant du XXe siècle, valait-il "rejet" des catholiques ?
Raison de plus pour ne pas abandonner au racisme la critique de la religion.Même si les mots peuvent être instrumentalisés, essentialisés, détournés : sous couvert de la question musulmane se cache la question ethnique autant que la question sociale.
Le glissement religion-ethnie est ici le fait de Béatrice Mabilon-Bonfils, qui fait comme si la religion musulmane concernait une seule "ethnie".
Illustration du glissement précédent : B. Mabilon-Bonfils laisse penser que les musulmans sont arabes.Comme l’écrivait Charb avec justesse, si les musulmans de France se convertissaient tous au catholicisme ou bien renonçaient à toute religion, cela n’en serait pas fini du racisme ou de la recherche de boucs émissaires. Des Français arabes, non musulmans, en font déjà l’expérience, lorsqu’ils sont à la recherche d’un logement ou d’un emploi….
"Une certaine manière de penser la République"... où la femme est l'égal de l'homme.Rapports conflictuels à l’Islam
Derrière le rejet et la peur de l’islam, se cache la peur de l’autre, de l’autre qui nous ressemble, de l’autre proche, mais pensé comme différent. Il y a une certaine manière de penser la République qui en fait un monolithe, où l’indivisibilité du collectif doit nécessairement passer par l’invisibilité des individus.
Ces questions concernent effectivement les seuls musulmans mais ce sont fondamentalement les mêmes polémiques qu'au début du XXe siècle, avec une religion d'importation plus récente.Cette conception a été largement portée par l’école de la IIIe République.
La loi de 2004, acceptée par une grande partie des musulmans de France, aurait pu clore la question, mais l’actualité continue à mettre en agenda la laïcité dans ses rapports conflictuels à l’islam : faut-il supprimer les menus de substitution dans les cantines ? Faut-il autoriser l’accompagnement des élèves dans les sorties scolaires par les mamans voilées ? Faut-il interdire le port du voile à l’université ? Les parents d’élèves signeront-ils la charte de laïcité ?
Non, qui veut rester la même...Une laïcité conquérante...
On ne peut donc plus défendre les idées citées ici ?...se cherche et se trouve de nouvelles frontières, à moins que l’enjeu ne soit, derrière les objectifs affichés (émancipation de la femme, avancée de la rationalité, lutte contre ledit « communautarisme »…) de réduire le plus possible la visibilité des minorités au sein de l’espace public
Par ailleurs le communautarisme relève-t-il du "vivre ensemble" prôné par B. Mabilon-Bonfils ?
L'extrême-droite a tout simplement récupéré un discours interdit par des personnes comme B. Mabilon-Bonfils...tout en donnant des gages aux mouvements d’extrême droite en progression électorale.
L'absence de confession ne semble pas exister pour B. Mabilon-Bonfils.Ces questions émergent dans une société multiconfessionnelle...
N'est-ce pas essentialiser "les jeunes issus de l’immigration" que de leur supposer des "différences culturelles, sociales et politiques" ? Et quel rapport entre ces différences et la question religieuse ?...dans laquelle la présence des minorités ne peut plus être pensée comme conjoncturelle. Elles imposent une interrogation sur l’école, qui est l’institution privilégiée pour construire du commun au sein de la République, via précisément cette notion de « laïcité » ?
Sous couvert d’universalisme et de laïcité, une logique d’assimilation met au pas les différences culturelles, sociales et politiques portées par les jeunes issus de l’immigration...
L'Islam constituerait une "mutation" pour le vivre ensemble que la République devrait nécessairement accepter ?...et c’est sous l’angle d’un problème posé par l’islam en France que l’on s’interroge, et non sous l’angle d’une incapacité de la République française à penser les mutations du vivre ensemble.

L'ostentation de signe religieux, par exemple, serait donc inclusive ?Et l’école participe de cette construction collective
Inverser les termes de la réflexion introduirait pourtant de nouvelles solutions. L’école est au cœur de la fabrique du Commun en ce qu’elle produit les valeurs centrales de cohésion sociétale, mais il nous faut penser ce Commun grâce à une « laïcité d’inclusion ».
Les droits de l'homme ne seraient pas universels ? Les colonisés n'auraient pas à accéder à la raison universelle ?Quand l’école véhicule des stéréotypes
Chez Jules Ferry, qui fut l’un des pères fondateurs à la fois de l’école publique et de l’empire colonial, tous les peuples allaient petit à petit, grâce à la raison universelle transmise par l’école, accéder à la civilisation universelle incarnée par la patrie des droits de l’homme… Il en était des enfants comme des colonisés…
Expression maladroite de B. Mabilon-Bonfils : il y a en effet des reproches à faire à l'école de Jules Ferry.
Nous y voilà.Notre passé a beau être partiellement amnésique, il n’en laisse pas moins de traces. Notre idéal républicain est aujourd’hui écorné. Il n’a pas rempli ses promesses et montre ses limites à la lumière des mutations sociales, économiques et culturelles du pays, et ce notamment dans l’école, lieu de ségrégation sociale et ethnique.
Que signifie cette étrange expression de "pluralité culturelle" ? Il s'agit de religion, ici.Dans cette tradition politique, la pluralité culturelle est suspecte, en ce qu’elle introduit de la résistance à cette civilisation rationnelle pensée comme uniforme.
Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement...

Voilà une forme de diffamation scandaleuse pour l'école publique en même temps qu'un exemple d'essentialisation : un musulman porte nécessairement un prénom arabe. Ou un élève d'origine arabe est nécessairement musulman...
On imagine donc que B. Mabilon-Bonfils calcule ce pourcentage en utilisant les prénoms des élèves....des écoles publiques qui concentrent 90 % d’enfants musulmans quand d’autres n’en comptent aucun

Mathieu est nécessairement catholique, pour sa part.

A noter que l'expression "des écoles publiques qui concentrent" est équivoque puisqu'elle peut laisser entendre une intention discriminatoire de la part de l'institution scolaire.
Confirmation : il s'agit d'un apartheid scolaire pensé et organisé contre les musulmans....des manuels scolaires qui réduisent l’islam à l’islamisme : une véritable éducation séparée se met en place.
Un sociologue qui ignore la sociologie urbaine, c'est admirable !Il s’agit là, de ce que l’on peut nommer un racisme institutionnel...
...qui n’est pas à repérer dans l’attitude ou les pensées de quelques individus, mais dans la logique même d’un système qui conduit à désavantager systématiquement certaines catégories socioculturelles...

...et se définit comme l’échec collectif d’une organisation à fournir un service approprié et professionnel à des personnes à cause de leur couleur, culture ou origine ethnique.

Voilà qui est dit : critiquer le voile, c'est être raciste.« Quand un maire refuse de servir des repas sans porc, quand on ferme les sorties scolaires aux mamans voilées, quand on ne veut pas de voiles à l’université, la laïcité à la française n’est qu’une manière de dire : les Arabes dehors ! »
Car les immigrés nord-africains sont musulmans, les musulmans sont immigrés nord-africains...Ainsi s’exprime en 2016 le sociologue François Dubet dans un entretien relayant plus d’une décennie après les propos de Pierre Bourdieu en 2002 : « La question patente- faut-il ou non accepter le port du voile dit islamique – occulte la question latente – faut-il ou non accepter en France les immigrés nord-africains ? ».
Et dans l'école française, nous les rejetons.

Dans la logique de B. Mablon-Bonfils, pour intégrer les immigrés (leurs enfants de troisième génération à vrai dire), il suffit donc de les considérer comme des musulmans !Il nous faut donc penser une « laïcité d’inclusion ».

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- Loys
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Et un compte-rendu par le sociologue Raphaël Liogier : ""Fatima moins bien notée que Marianne", un livre choc sur les rapports islam/école" (7/01/16)
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- Hervé
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1. "On" "les" rejette alors qu'ils sont "comme nous"
2. "On" veut "qu'ils" soient "comme nous", alors qu'ils sont "différents"Derrière le rejet et la peur de l’islam, se cache la peur de l’autre, de l’autre qui nous ressemble, de l’autre proche, mais pensé comme différent.
Il va de soi que je ne reprends pas à mon compte ces termes de "nous" et "ils". Si l'école, comme tout autre élément de la société française, n'est pas à l'abri de phénomène discriminatoire (à mon sens plus sur des bases sociales que religieuses ou ethniques), elle reste un des principaux lieux où l'idée de l'indétermination des individus reste la base des pratiques et des principes. La copie de bac anonyme (menacée par le contrôle continu) en est le symbole.Dans cette tradition politique, la pluralité culturelle est suspecte, en ce qu’elle introduit de la résistance à cette civilisation rationnelle pensée comme uniforme.
Exemple à l'échelle locale, qui vaut ce qu'elle vaut : en 14 ans de présence dans mon lycée, j'ai vu 5 élèves exclus par un conseil de discipline. Aucun - aucun ! - n'était d'origine étrangère (pour autant que le nom de famille suffise à le déterminer).Fatima moins bien notée que Marianne pour un devoir équivalent, Issam et Kader plus punis que Mathieu pour un même comportement...
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Sur "Marianne" du 16/01/16 : www.marianne.net/luttedesclasses/ecole-i...gique-100239502.html
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Et "bloc-note" du 11/01/16 des "Cahiers pédagogiques" par P. Watrelot. Extrait :
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- Loys
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Pas vraiment : il est catégorique. L'école française est islamophobe.Fatima moins bien notée que Marianne ?
L'école française est-elle islamophobe ? Le livre de François Durpaire et Béatrice Mabillon-Bonfils invite à poser la question.
On a vu à quel point les études étaient "nouvelles" !En s'appuyant sur des études nouvelles et des sondages qu'ils ont réalisés, les auteurs montrent que les stéréotypes contre les musulmans n'épargnent pas l'Ecole.

Si les professeurs ne sont pas racistes, l'institution scolaire fonctionne comme un machine à éliminer les musulmans.

Ce n'est donc pas une "question"..."Il ya une islamophobie dans l'école qui est aussi de et par l'école", écrivent les auteurs.
De façon très convaincante !Pour ceux qui douteraient que l'Ecole joue au détriment des élèves musulmans, de nombreuses études viennent en apporter la démonstration.
A paraître. Cette enquête, dans le chapitre concerné, ne parle pas de "discrimination" s'agissant de l'école...Le jour même où parait " Fatima moins bien notée que Marianne", l'Insee et l'Ined publient les résultats d'une enquête qui montre que l'Ecole joue un rôle dans la discrimination sociale des jeunes issus de l'immigration.
teo.site.ined.fr/fr/
www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/0...on_4843872_3224.html
PISA constate des inégalités, sans inférer un traitement inégalitaire : le mot "discrimination" n'est jamais utilisé dans le dernier rapport PISA.Bien avant, PISA avait montré que traite moins bien les jeunes issus de l'immigration. L'écart entre immigré de 1ère génération et autochtone est particulièrement fort en France : près de 100 points en lecture, soit près de deux années d'étude.
Ce record tient beaucoup au fait que l'école française est bien plus "inclusive" que d'autres...La France est dans les pays aux plus basses performances, la moyenne de l'OCDE se situant à environ 50 points. Autre caractéristique : l'écart entre immigré de 2de génération et autochtone est lui aussi important, comme si le stigmate collait littéralement à la peau.
Quelle découverte !G Felouzis avait montré une ségrégation ethnique dans l'Ecole à partir de l'étude des prénoms de collégiens. Les auteurs peuvent montre que cette ségrégation est à l'ouvre dès la maternelle et qu'elle se prolonge jusqu'aux filière sdu bac.

Se sentir discriminé équivaut donc à être discrimné...Ces données sont confortées par les travaux réalisés par les auteurs ou répertoriés par eux. Ainsi une enquête auprès des lycéens montre que 46% des jeunes originaires d'Afrique noire se sentent discriminés et 39% des jeunes d'afrique du nord. Une étude s'appuyant sur des copies tests affublées d'un prénom musulman ou chrétien montre que les jeunes musulmans sont moins bien notés que les autres. Le poids des stéréotypes joue à leur détriment.
Un "sondage" ?Un sondage porté auprès des enseignants montre que l'Islam est perçu comme beaucoup moins compatible avec la République que les autres religions. Quand on demande quelle religion peut poser de sproblèmes au quotidien des établissements, les professeurs désignent à 76% l'Islam.

Une enquête, ce qui est bien différent, à laquelle le "Café" a collaboré. Il est d'ailleurs remercié vivement à la fin de l'ouvrage.
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- Loys
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Car la "relation à l'Islam" est "un racisme".Vous dites qu'il y a "de l'islamophobie dans l'école qui est aussi de et par l'école". Que voulez vous dire ? Que les enseignants sont racistes ?
Ce serait une erreur de croire que l'école pourrait être préservée de cette relation à l'islam.

En fait nos travaux sur l'évaluation, l'orientation, les punitions ou les manuels scolaires par exemple...

Contorsions mais l'enquête menée auprès d'enseignants les rend bien responsables de l'islamophobie......nous conduisent à dire que les enseignants ne sont pas responsables de cette islamophobie.
C'est gagné !L'objectif du livre n'est pas de pointer du doigt les enseignants mais de dire comment on fait pour que dans les écoles il y ait une réalité plus saine.

L'école n'y est pas pour grand chose... Mais le titre de l'ouvrage reste Fatima moins bien noté que Marianne.Par exemple quand on étudie les manuels et leurs stéréotypes islamophobes, on n'interpelle pas les enseignants mais les éditeurs. Ou quand on relève que dans deux maternelles, à quelques kilomètres de distance, une regroupe 95% d'élèves musulmans et l'autre aucun élève musulman, il est clair que les enseignants n'y sont pour rien. On cherche à interroger un système.
Un petit peu, quand même...On est face à une réalité systémique ?
Oui. On ne voit pas pourquoi l'école échapperait à la discrimination. L'école n'est pas un sanctuaire. Elle doit pouvoir être interrogée si on veut l'améliorer. L'Ecole l'a fait pour le genre. Elle a montré qu'elle peut s'améliorer. Il faut le faire par rapport à l'islam même si c'est beaucoup plus sensible et particulièrement dans le contexte actuel. Si on ne se pose pas ces questions, on s'interdit toute amélioration. Il ne s'agit pas d'un procès contre l'Ecole...
C'est plus neutre de demander "une école plus inclusive" que moins "islamophobe"....mais de dire qu'il faut travailler sur cette question et se donner la possibilité de créer une école plus inclusive. On est dans une démarche constructive.
L'histoire au service d'une "citoyenneté d'adhésion" ?Vous proposez de revoir les contenus d'enseignement. Cela concerne surtout l'histoire ?
C'est plus général. Ce qu'il faut d'abord c'est affirmer les finalités, les missions de l'école. Avant l'histoire ou l'éducation civique il faut dire si l'école sert vraiment une citoyenneté d'adhésion. C'est une question de politique éducative. Il y a aujourd'hui une distorsion entre les discours et ce qui se passe sur terrain.
Sur le terrain l'enseignant pense au programme à transmettre et pas qu'il a pour mission première l'intégration nationale.

C'est tout le problème de M. Durpaire. Penser que l'école a vocation non pas à transmettre mais à intégrer. Sans comprendre que l'un est la condition de l'autre.
L'histoire doit être un objet de débats à l'école ?On pense qu'il faut un vrai récit d'inclusion et ça passe par l'histoire mais aussi par des rituels et le débat. Sur le terrain aujourd'hui ce n'est pas intégré dabs les formations.

C'est bien nébuleux...On est piégé entre ceux qui sont partisans du roman national qui ne fait pas sens et de l'autre coté des enseignants qui ont été formés dans une culture de la citoyenneté critique avec une histoire qui est là pour développer l'esprit critique et qui ne fonctionne d'ailleurs pas. La 3ème voie c'est le récit inclusif et dire que l'histoire enseignée doit s'ouvrir à l'ensemble des héritages.

On peut au moins signaler aux élèves que leurs propos sont antisémites.Vous voulez introduire une culture du débat . Pourquoi ?
La culture du débat c'est la possibilité de tout dire, par exemple des propos antisémites, sans que ce soit signalé à la police. Si on veut déraciner les thèses complotistes il faut qu'elles soient dites. Ça ne veut pas dire que tout se vaut. Pour cela il faut une formation.

Le risque le plus grand ce serait de laisser els élèves avec ces thèses complotistes hors des établissements. Si on veut les déconstruire il faut prendre le risque de les entendre en classe. Même si l'élève reste au bout de la séquence avec ces thèses il lui restera au moins quelque chose de son échange avec son professeur. Personnellement j'irais plus loin : je pense qu'il faudrait dans les programmes d'éducation civique un temps de présence sur les réseaux sociaux.

Tout ceci est très confus.On s'et que c'est là que se fait la radicalisation. Que produirait un million d'enseignants sur les réseaux ?

Tellement humains !Votre dernière proposition concerne la mixité sociale. Vous propose deux solutions. Laquelle vous séduit le plus ?
Le modèle anglais avec ses quotas d'élèves pourrait fonctionner en France. Mais je préfère les super établissements de 5000 élèves regroupant plusieurs établissements où on répartirait les élèves ne tiers égaux dans tous les établissements.

Aucune mention du privé en France et des résultats que produiraient une telle mesure...
Si simple, finalement !Ce serait l'alternative à la carte scolaire. On créerait une solidarité territoriale.

Il y en aurait bien d'autres, moins novatrices mais plus efficaces...Mais la grande difficulté de ce sujet est politique. Comment faire accepter politiquement l'idée d'éduquer ensemble tous nos enfants ? C'est pourtant la mesure l a plus urgente.
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- Loys
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www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-pau...016-2009094_1886.php
blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/11011...de-racisme-ordinaire
www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...881777187496608.aspx
www.lepoint.fr/invites-du-point/sihem-so...2016-2010414_421.php
www.lemonde.fr/religions/article/2016/01...4844401_1653130.html
25/01/16
Philippe Blanchet sur "Mediapart" : blogs.mediapart.fr/philippe-blanchet/blo...=Sharing&xtor=CS3-67
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Comme c'est hypocrite ! Qui pourrait, dans l'esprit de François Durpaire, tenir des propos antisémites ? Et si l'on remplace "antisémites" par "islamophobes", F. Durpaire est-il toujours d'accord pour qu'ils soient tenus ? Enfin, je doute qu'il arrive fréquemment que des "propos antisémites" soient dénoncés à la police.La culture du débat c'est la possibilité de tout dire, par exemple des propos antisémites, sans que ce soit signalé à la police. Si on veut déraciner les thèses complotistes il faut qu'elles soient dites. Ça ne veut pas dire que tout se vaut. Pour cela il faut une formation.
Le risque le plus grand ce serait de laisser els élèves avec ces thèses complotistes hors des établissements. Si on veut les déconstruire il faut prendre le risque de les entendre en classe. Même si l'élève reste au bout de la séquence avec ces thèses il lui restera au moins quelque chose de son échange avec son professeur. Personnellement j'irais plus loin : je pense qu'il faudrait dans les programmes d'éducation civique un temps de présence sur les réseaux sociaux.
Face aux délires complotistes et antisémites de certains élèves, je pense que l'école - l'enseignant en premier lieu - doit être ferme. L'appel au débat - au sens d'un échange d'idées contradictoires où l'on postule a priori la légitimité des diverses positions et l'égalité des débatteurs - me semble contre-productif. Il m'est arrivé d'en mener, plus ou moins volontairement. Le résultat ne m'a jamais semblé probant. Les délires complotistes et antisémites ont la particularité d'être imperméables à la rationalité; il est vain d'essayer de convaincre par l'affrontement verbal et logique un élève déjà imprégné de ces idées. L'affirmation ex-cathedra d'idées qui doivent être à la fois suffisamment fortes dans les principes et suffisamment nuancées est sans préférable à une joute verbale que l'on n'est pas sûr de gagner. Et le rappel que certains propos sont contraires à la loi est une nécessité.
L'enjeu n'est pas tellement de convaincre celui/ceux qui tiennent ces propos que les autres, auditeurs plus ou moins attentifs et aux opinions pas encore tranchées. La joute verbale, qu'il sera bien difficile au professeur de gagner pour les raisons sus-dites, donnera à son contradicteur la posture du rebelle, de celui qui a tenu tête au prof et peut créer au minimum de la curiosité pour ces idées ou au pire de la confusion : les choses seraient débattues, diverses hypothèses seraient en présence, on ne saurait pas la vérité, donc...
C'est pourquoi j'ai toujours été très réticent sur cette manie du débat en éducation civique. On ne met pas en débat les principes, on les affirme, on les explique, on en montre les difficultés, la genèse, etc.
Ce qui ne veut évidemment pas dire qu' on refuse de répondre à des questions et qu'on dénonce aux autorités (qui seraient bien en peine de réagir) tout écart de langage.
C'est assez rigolo comme idée mais finalement ça témoigne d'une confiance naïve envers les professeurs : allez les profs ! Transformer twitter en annexe du collège de France. Déconstruisez les stéréotypes en répondant à toutes les ordures racistes qu'on y trouve. Transformez tout électeur du Front National en disciple de Gandhi ! Et bon courage !je pense qu'il faudrait dans les programmes d'éducation civique un temps de présence sur les réseaux sociaux. On s'et que c'est là que se fait la radicalisation. Que produirait un million d'enseignants sur les réseaux ?.
Notamment du point de vue orthographiqueTout ceci est très confusOn s'et que c'est là que se fait la radicalisation. Que produirait un million d'enseignants sur les réseaux ?
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer la composition desdits tiers ?Le modèle anglais avec ses quotas d'élèves pourrait fonctionner en France. Mais je préfère les super établissements de 5000 élèves regroupant plusieurs établissements où on répartirait les élèves ne tiers égaux dans tous les établissements.
Bons, moyens, faibles ? Mais en quoi est-ce que cela empêcherait les différenciations ethico-religieuses dénoncées par Durpaire ?
Blancs, moyennement blancs, pas blancs; chrétiens, musulmans, autres ? Je n'ose imaginer qu'il y pense sérieusement..
Finalement, la question réelle est : peut-on vraiment qualifier François Durpaire d'intellectuel ?
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- "Ecole : les fils d'immigrés à la peine"
- "« Mettre en œuvre une vraie politique de lutte contre les discriminations »"
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- Loys
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- Loys
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leplus.nouvelobs.com/contribution/147717...nstat-accablant.html
rue89.nouvelobs.com/2016/02/02/les-franc...e-identitaire-263048
people.bfmtv.com/actu-tele/les-francais-...-rejette-948463.html
television.telerama.fr/television/le-ghe...-identite,137276.php
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- Shane_Fenton
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Oh, mais quelle bonne idée !Personnellement j'irais plus loin : je pense qu'il faudrait dans les programmes d'éducation civique un temps de présence sur les réseaux sociaux.

Un million de violons, un pour chaque enseignant, qui ferait ce que vous imaginez ?On sait que c'est là que se fait la radicalisation. Que produirait un million d'enseignants sur les réseaux ?

Parce que si la parole des profs est ignorée en classe, je ne vois pas comment elle serait davantage écoutée sur ces réseaux.
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Rapport à télécharger : unicef.hosting.augure.com/Augure_UNICEF/...EF-Embargo140416.pdf
Dans la presse :
tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chau...pport-unicef-in.html
www.la-croix.com/Monde/Inegalites-entre-...016-04-14-1200753311
www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/1...es_4901612_3244.html
La partie scolaire n'a rien de nouveau : elle est fondée sur les résultats PISA 2012.
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En même temps, ils sont fondés sur les résultats de PISA.![]()
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Donc les enseignants accusés en partie mais…. rien sur l'enseignement privé financé par l'État ? Vive la sociologie moderne, au service des orientations ministérielles !Comment un système éducatif qui a la passion de l'égalité peut-il devenir une machine à reproduire les inégalités sociales ? Agnès van Zanten revient sur la part de l'institution scolaire et sur celle des enseignants.

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L'émission "Rue des écoles" sur "France Culture" du 30/05/16 : "Education : les conservateurs ont-ils gagné la bataille des idées ?" avec Grégory Chambat et Jean-Paul Mongin (SOS-Education).Loys dit: Vous pouvez commenter ici l'article "Le retour de la lutte des classes" du 11 mai 2014.
Et cet article de Paul Devin (SNPI-FSU) : "Les conservateurs ont-ils gagné la bataille des idées éducatives?".
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Voilà qui ressemble fort à une sorte de complotisme ("on a préservé pour l’élite sociale..."). Il faudrait pourtant rappeler que le bac général, obtenu par 15% d’une génération en 1969, est aujourd’hui obtenu par 37,7% d’une génération... Par conséquent, dans les faits, la thèse complotiste ne tient pas ("en offrant une alternative aux plus modestes, on peut mieux préserver les plus favorisés"). De fait, on se demande sur quoi s'appuient les deux auteurs pour affirmer "la baisse du taux d’accès au baccalauréat général notamment pour les enfants d’origine modeste".Le fonctionnement du lycée permet à lui seul de comprendre les ressorts du système. Jusqu’en 1965, il n’existe qu’un baccalauréat général à quatre spécialités donc TOUS les jeunes qui arrivent au lycée se retrouvent forcément dans la voie générale. Mais au moment où la massification est à sa première apogée, en 1965 donc, on crée une seconde voie de baccalauréat, la voie technique qui va devenir technologique. Cette création qui part d’une intention louable a deux conséquences : une bonne, elle permet d’augmenter le nombre de bacheliers par génération, une mauvaise, elle se traduit par une baisse du taux d’accès au baccalauréat général notamment pour les enfants d’origine modeste. Dit autrement, en offrant une alternative aux plus modestes, on peut mieux préserver les plus favorisés. Le même phénomène se reproduit en 1985 avec la création du baccalauréat professionnel. Pour résumer : aux enfants du baby boum qui avaient de bons résultats scolaires, on ne pouvait offrir qu’un baccalauréat général, ce qui a permis à un nombre non négligeable d’enfants de milieux modestes d’atteindre des formations élitistes préalablement réservées aux enfants de la bourgeoisie. On a démocratisé en apparence l’accès au baccalauréat mais on a préservé pour l’élite sociale la voie la plus porteuse.

Curieux raisonnement pour finir : la sélection, un moyen plus efficace de lutter contre la reproduction sociale ?
La réalité est néanmoins que "l'accès au bac", proclamation politique, dissimule de véritables inégalités sociales de voies, de séries, de réussite effective, non pas du fait d'une ségrégation intentionnelle, mais d'un système éducatif qui fonctionne de moins en moins bien pour les plus défavorisés.
La préservation de l'élite sociale passe par une vraie ségrégation que - curieusement - les deux auteurs n'abordent pas : celle de l'enseignement privé.Les inégalités n’ont donc pas disparu, elles se sont déplacées pour favoriser une sorte de « préservation de l’espèce ».
Que signifie cette expression ?Notre élitisme n’est pas républicain, il est essentiellement social. A ce niveau atteint par les inégalités, il devient absurde et cynique de parler d’égalité des chances, c’est à l’égalité des droits qu’il faut travailler.
Précisément la pseudo-démocratisation du bac ne s'apparente-t-elle pas à une première volonté d'atteindre arificiellement "l'égalité des droits" ? Ce qui reviendrait à dire que cette revendication est une des causes perverse de l'accroissement des inégalités.
Pas un mot sur le privé...Pour un débat politique sur les élites
Comment être crédible s’agissant du « vivre ensemble » si nous ne sommes pas capables de « scolariser ensemble »?

Jusqu'à la fin de la 3e, on se demande bien où se joue le "tri" et la "sélection" dans le collège unique.La loi de refondation de 2013 s’est donnée pour objectif la réduction des inégalités en concentrant les moyens dans les territoires les plus fragiles, notamment de l’éducation prioritaire, en réformant l’organisation pédagogique de l’école pour qu’elle ne soit plus seulement l’école du tri et de la sélection mais celle de la réussite de tous, en donnant la priorité à l’école primaire, à la formation des personnels, en construisant enfin une alliance éducative entre tous les partenaires de l’école : parents, collectivités locales, associations.

Quel horrible déclinisme !Mais toutes les lois depuis la libération affichaient un objectif de démocratisation. Et pourtant, le pourcentage d’enfants d’origine modeste dans les plus grandes écoles est aujourd’hui plus faible que dans les années soixante.

Pour que la loi de refondation de 2013 puisse avoir une chance de réussir on doit comprendre que la réponse ne peut être que technique mais aussi et surtout politique. Le processus de sélection qui fonctionne tout au long de la scolarité...

Il fallait bien que les enseignants soient responsables de l'échec.... est en effet d’abord piloté politiquement avant d’être le fruit de procédures réglementées. L’idée que tous les enfants sont capables d’apprendre n’est pas dans l’ADN des français et notamment de leurs élites et parfois de leurs enseignants ;
De quelle "voie royale" parle-t-on en primaire ou au collège ?...et l’idée qu’il existe une seule voie royale d’accès, ou de maintien dans l’élite, est tout aussi ancrée dans la société française.
On notera que les auteurs, dans l'implicite de leur présentation de la voie générale et des autres voies, participent à "l’idée qu’il existe une seule voie royale d’accès".
Les atteintes à l'enseignement public, défendues par Jean-Paul Delahaye et Christian Forestier à travers leur soutien à la réforme du collège 2016 par exemple, n'inquiètent pas les élites qui voient leurs enfants préservés par la ségrégation résidentielle ou l'enseignement privé...Tant que le débat ne sera pas porté politiquement, toutes les mesures techniques seront sans effet. La question est donc : comment faire porter politiquement un tel débat par des élites qui n’ont jamais été autant clonées ?
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- Nil admirari.
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Pourquoi ? Car les inégalités sociales et la reproduction des élites perdurent, voire s'amplifient... Le constat est pertinent, mais si ces deux doctes regardaient du côté du social, du politique et de l'économique, plutôt que de l'école... L'école ne saurait tout résoudre. Refuser de le voir, c'est se leurrer et/ou leurrer. À dessein ou pas ?
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Cette formulation est inacceptable puisqu'elle semble faire des examinateurs des agents de la discrimination : le bac est un révélateur des inégalités, ce qui est très différent.Le bac est, en réalité, un examen très discriminant.
C'est comme si on accusait les vendeurs de voitures de luxe d'être responsables des inégalités sociales...
Ce genre de glissement lexical peut avoir des conséquences très graves, quand l'école se trouve ensuite taxée de xénophobie par exemple.
Certes mais 77% d'une génération l'obtient : une proportion record dans l'histoire de l'École républicaine : on est bien plus proche de "tout le monde" que de "personne"... Ajoutons que 88,5% de ceux qui s'y présentent l'obtiennent, autre record de 2016. Baptiste Coulmont oublie de rappeler ces faits.Contrairement à ce que pensent les vieux philosophes conservateurs, « tout le monde » ne l’a pas.
C'est néanmoins un record : la proportion était de 20% il y a trente ans.Moins de 40 % des personnes nées en 1995 ont obtenu un bac général.
Donc le seul bac général est un vrai bac (et le bac S le seul bac général). Curieux "progressisme", comme celui de Nathalie Mons ou de Claude Lelièvre. Le problème, ce n'est pas l'obtention du bac pro, c'est le mépris implicite pour le bac pro et la reproduction sociale qui y est associée.
Curieux lien logique. Que représentent les enseignants, socialement ? Des privilégiés appartenant aux milieux les plus favorisés ?Un quart de cette génération n’a pas le bac, principalement les enfants des milieux les plus défavorisés, très rarement les enfants des cadres. Ainsi 90 % des enfants d’enseignants entrés en 6e en 1995 ont obtenu le bac (et 40 % un bac S), ce n’est le cas que de 40 % des enfants d’ouvriers non qualifiés (moins de 5 % sont détenteurs d’un bac S).

Et si les enseignants avaient - par extraordinaire - une meilleure intelligence du travail scolaire et plus d'exigence ?
A noter que les chiffres cités ci-dessus ont une quinzaine d'année (bac en 2002). Voir sur ce site : www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=272
Or en 2002, le bac n'était obtenu que... par 62% d'une génération. Chiffres à actualiser impérativement, donc.
Les enseignants n'en ont pas besoin : ils observent les inégalités dans les classes, et ce dès la maternelle. Parce que la sociologie des prénoms recoupe la ségrégation résidentielle.Passer par les prénoms permet de mettre ces inégalités en évidence d’un seul coup d’œil
Le bac pour tous a exactement cette vocation : cacher les inégalités derrière une apparente réussite collective....ce sont nos prénoms qui apparaissent sur ces statistiques, ou ceux de nos cousines, de nos amis, de nos enfants. « Ceux du personnel de maison », diraient certains en souriant. Nul doute que les vicomtes trouveraient scandaleux de faire apparaître ce fait ; la domination s’exerce bien mieux quand elle reste cachée.
La vraie lutte contre les inégalités ne commence pas au bac, mais dès le plus jeune âge. Sa principale arme doit être l'efficacité scolaire.
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