Bien-être (et bienveillance) à l'école

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27 Mai 2015 08:56 - 04 Oct 2015 22:40 #14007 par Loys
Dans le "Café" du 18/05/15 : "La France, le pays où le bien-être des élèves compte le moins"

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Et dans le même temps : "Philippe Meirieu : L’ennui à l’école : un véritable tabou ?" (15/05/15)

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27 Mai 2015 09:02 - 28 Mai 2015 06:44 #14008 par Loys

Selon l'OCDE 80% des élèves s'accordent à se sentir bien à l'école.Au Japon, à Hong Kong, à Singapour, à Shanghai, en Suisse, tous pays qui ont de bons scores dans Pisa, on est même au delà des 80%.

C'est totalement faux...

Voilà qui montre bien la scientificité de ce genre d'affirmation péremptoire. On a déjà vu que ce chiffre de 80% est grevé par une grave erreur de l'OCDE.

La qualité du bien être joue un rôle dans la perception que l'élève a de l'école et des apprentissages.

Ça tombe bien, il est plus grand en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE.

Si en France les élèves se sentent moyennement heureux d'être à l'école, l'enquête Pisa montre que pour leurs professeurs la perception est bien différente. Le pays se retrouve avant dernier sur un indice Ocde du sentiment des bonnes relations entre professeurs et élèves. A la question " l'épanouissement social et affectif de l'élève est aussi important que son acquisition des compétences et savoir faire mathématiques", les directeurs français sont les moins nombreux à répondre favorablement.

Donc on passe de "directeurs" à "professeurs"... :shock:

Dans un récent dossier ouvert par le Café, Marianne Lenoir , un médecin scolaire dont la thèse porte sur le bien être des élèves, montre que le sentiment de bien être décline de la 6ème à la 3ème. Selon elle, pour les enseignants le bien être c'est le bien être matériel, l'hygiène de vie d'abord..

Il y aurait des choses à dire à ce sujet. Dont les directeurs sont d'ailleurs plus responsables que les enseignants. :devil:

Pour les élèves, c'est le relationnel qui prime. Le bien être c'est d'abord le partage avec les copains. Ensuite seulement viennent les relations avec les enseignants."

Bref la part qui échappe au scolaire proprement dit...
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28 Mai 2015 01:09 - 28 Mai 2015 06:45 #14019 par Hervé
Il est ahurissant le graphique PISA...
Vous l'avez peut-être dit qlq part mais il ne dit pas du tout ce qu'on veut lui faire dire... Je lis dans le résumé de l'étude
etude PISA

Ce graphique indique le pourcentage d’élèves fréquentant un établissement dont le directeur se dit d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle parmi les professeurs de mathématiques, il existe un consensus autour de l’idée que l’épanouissement social et affectif de l’élève est aussi important que son acquisition des compétences et savoir-faire mathématiques en classe

L'étude mesure donc... le degré d'accord entre un chef d'établissement et ses profs de mathématiques. On n'a pas demandé aux chefs d'établissements s'ils pensaient que le bien-être de l'élève était important (ce qui en soi pouvait avoir un sens) mais s'ils étaient d'accord avec l'idée que les profs de mathématiques pensaient majoritairement que le bien-être était qlqch d'important...
En conséquence, un chef d'établissement qui répond "non" à la question ne signifie pas son opposition à l'importance de la notion de bien-être, mais que sa perception des profs de maths de son établissement lui fait penser qu'ils ne sont pas unanimement d'accord avec l'idée que le bien-être est une notion aussi importante que la réussite scolaire... :pendu:
Ca n'a donc aucun intérêt et utiliser ce graphique débile pour en déduire que la France est un pays dans lequel les élèves ne se sentent pas bien, ou dans lequel les enseignants (en l'occurrence les chefs d'établissements) se contrefichent du bien-être des élèves, relève soit de la malhonnêteté intellectuelle, soit de la confusion mentale. Soit des deux.
A remarquer que dans la note de synthèse PISA, il y a un autre graphique qui lui corrèle les résultats en maths et le sentiment de bien-être (p.2 - je ne sais pas comment l'afficher ici) et l'on y voit que... la France est (de justesse mais quand même) dans le groupe des pays où les élèves se sentent bien ET ont de bons résultats. Ce qui n'est pas le cas de l'inénarrable Finlande...

Dans un récent dossier ouvert par le Café, Marianne Lenoir , un médecin scolaire dont la thèse porte sur le bien être des élèves, montre que le sentiment de bien être décline de la 6ème à la 3ème. Selon elle, pour les enseignants le bien être c'est le bien être matériel, l'hygiène de vie d'abord..Pour les élèves, c'est le relationnel qui prime. Le bien être c'est d'abord le partage avec les copains.

Donc, j'en déduis que la baisse du sentiment de bien-être entre la 6e et la 3e provient essentiellement de l'importance croissante que prend chez eux les relations avec leurs pairs (pour parler comme les études pédagos), lesquelles ne se passent pas toujours bien. Mais en quoi l'école en est-elle responsable ?
On peut néanmoins étayer les propos de l'éminent Dr Lenoir. Mon expérience personnelle me fait remarquer qu'entre la 6e et la 3e, les élève se sentent de plus en plus mal à l'école. Cela se traduit notamment par des transformations physiques et morales inquiétantes. Soumis au stress scolaire, les garçons ont la voix qui mue, leur corps se couvre de poils disgracieux et de boutons purulents; le corps des filles devient difforme, des protubérances diverses leur poussant à des endroits du corps que la décence m'interdit de nommer ici; l'envie de travailler devient inversement proportionnelle à l'envie de parler avec leurs copains, l'intérêt pour les matières scolaires inversement proportionnel à l'intérêt pour les être du sexe opposé.
En un mot, le Dr Lenoir a découvert qu'entre 11 et 15 ans, les enfants français devenaient des adolescents.
Dernière édition: 28 Mai 2015 06:45 par Loys.

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28 Mai 2015 06:47 - 28 Mai 2015 06:48 #14020 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "La souffrance scolaire, mythe utile"

L'étude mesure donc... le degré d'accord entre un chef d'établissement et ses profs de mathématiques. On n'a pas demandé aux chefs d'établissements s'ils pensaient que le bien-être de l'élève était important (ce qui en soi pouvait avoir un sens) mais s'ils étaient d'accord avec l'idée que les profs de mathématiques pensaient majoritairement que le bien-être était qlqch d'important...

Pas "le degré d'accord", lequel supposerait une consultation : c'est le simple préjugé du chef d'établissement. C'est donc pire.
Dernière édition: 28 Mai 2015 06:48 par Loys.

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25 Jui 2015 00:00 - 31 Mar 2020 18:08 #14165 par Loys
Documentaire de Judith Grumbach : "Ensemble, redessinons l'éducation"

Dans "L'Etudiant" du 23/06/15 : "Elle a réalisé un documentaire sur des écoles où les enfants sont heureux d'aller" par Isabelle Maradan.



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01 Juil 2015 00:11 - 04 Oct 2015 22:36 #14216 par Loys
Dans "Le Monde" du 11/06/15 : "Faut-il s’ennuyer pour apprendre ?" (abonnés)

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01 Juil 2015 00:14 #14217 par Loys
Dans le "Café" du 29/06/15 un article a priori sans rapport avec la question : "Violence scolaire : La médiation est-elle la solution ?"

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25 Juil 2015 11:01 #14358 par Loys

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26 Aoû 2015 23:33 - 27 Aoû 2015 00:14 #14490 par Loys
Et d'ailleurs sur "Slate" : "Pour améliorer le bien-être des élèves à l’école, écoutons-les" par Thomas Messias .

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26 Aoû 2015 23:34 - 27 Aoû 2015 00:13 #14491 par Loys


Détail de l’huile sur bois «Le Maître d'école» d'Egbert van Heemskerck le jeune (1687), exposée au Musée national de l’Éducation
.... dans un même but: faire du collège une zone de bien-être et non un lieu de torture.

Est-ce vraiment la peine de commenter ? :roll:

Le bien-être de l'élève, lorsqu'il est pensé, l'est sans prendre en compte son avis.

L'enquête PISA sur le sentiment d'appartenance est fondée... sur un questionnaire adressé aux élèves. :roll:
Cette enquête montre d'ailleurs que cette question est un non-problème en France, mis à part certaines questions très matérielles...

Du côte des rythmes scolaires, tout le monde semble d’accord sur le fait que les emplois du temps actuels ne permettent pas aux collégiens de s’épanouir. Les journées de sept heures de cours sont légion...

La question n'est donc pas celle des "emplois du temps" mais du volume horaire.
A noter que la semaine d'un élève de 6e est de 25h de cours (soit 5h de cours par jour en moyenne) et 2h d'aide et accompagnement.

Parmi les conclusions intéressantes de cette thèse, on apprend qu’une majorité de professeurs (63%) pense que le bien-être des élèves est pris en charge au collège; 22,2% affirment le contraire, tandis que 14,8% ne se prononcent pas (bonjour l’implication).

Bonjour le respect des collègues. On notera dans l'article d'autres considérations du même genre ("les profs confondent leur propre bien-être et celui des élèves", " les enseignants suggèrent de faire démarrer la journée plus tard (ce qui permet aux élèves de dormir plus longtemps, mais également aux profs de pouvoir amener leurs enfants à l’école primaire ou maternelle)" etc.).

Chez les élèves, le oui se situe juste en-dessous de la moyenne (49,6%), contre 25,6% de non et 24,8% d’élèves ne sachant pas.

"Bonjour l'implication" ?
Retenons bien : un quart des élèves seulement pense que leur bien-être n'est pas pris en charge au collège.

Marianne Lenoir a en outre étudié les différences de résultats en fonction de la classe et du sexe des sujets étudiés. Ainsi, 58,8% des élèves de sixième pensent que leur bien-être est pris en charge, contre seulement 38% des élèves de troisième. De façon assez marquée, les filles sont beaucoup plus nombreuses à se sentir prises en charge que les garçons (19% de non, contre 32,7% chez leurs camarades de sexe masculin).

Il y aurait plusieurs façons d'interpréter ces différents résultats.

Marianne Lenoir insiste sur le fait que, dès l’entrée en classe de cinquième, l’état d’esprit des élèves semble s’altérer, l’enthousiasme du début de collège laissant place à un tempérament plus désabusé.

Quel est le rapport rapport entre le "bien-être pris en charge au collège" et l'état d'esprit des élèves ?

C’est effectivement un phénomène aisément constatable en collège: j’ai toujours pensé que les classes de cinquième étaient les plus pénibles à gérer (d’autres, mais ils semblent minoritaires, votent pour la quatrième).

C'est contradictoire en ce cas puisque le sentiment sur le bien-être pris en charge est davantage dégradé en 3e. :scratch:
L'effet de nouveauté est en effet passé... :roll:
Les latinistes (qui commencent en 5e) sont, par exemple, généralement plus enthousiastes que les 4e ou les 3e...

Les petits angelots arrivés de l’école primaire un an plus tôt commencent alors à se muer en ados arrogants, encore peu conscients des limites à ne pas franchir. De fait, ils se montrent plus réfractaires à l’égard de tout ce qui touche au système scolaire, et se sentent donc moins bien traités, ce qui n’est pas tout à fait faux.

L'auteur semble découvrir la période de l'adolescence ! :cheers:

Choyés à leur arrivée en sixième (où tout leur est expliqué mille fois, y compris la couleur du stylo avec lequel ils doivent souligner le titre des sous-paragraphes), on leur demande bien plus d’autonomie lors de leur deuxième année de collège…

Et former à l'autonomie, ce n'est pas bien traiter les élèves. :doc:
Avec une nouvelle contradiction dans l'article : "Les adultes voudraient avoir la possibilité de pouvoir dialoguer seul à seul avec les adolescents, afin de cerner leurs problèmes et de comprendre comment les aider à aller mieux. Les ados, eux, préfèrent généralement qu’on leur fiche la paix, soit parce que le discours des adultes les ennuie ou les effraie, soit parce qu’ils estiment qu’il n’y a de toute façon rien à faire pour eux." :scratch:

De l’ensemble de ces divergences, il y a une grande conclusion à tirer: et si on se concertait, bordel? Cela éviterait que certains élèves n’associent leur bien-être qu’à l’achat de jeux pour le foyer («il faudrait un baby-foot, et aussi un flipper, et mettez-moi trois Xbox 360 tant que vous y êtes»), que les profs confondent leur propre bien-être et celui des élèves (ce qui n’est pas indissociable, certes), et que chacun maugrée dans son coin en estimant être maltraité par un système dans lequel personne n’accède à ses requêtes.

L'enquête montre le contraire... :roll:

Chaque établissement (pas seulement les collèges) gagnerait à muscler son CESC, voire à créer de vraies réunions publiques mêlant enseignants et élèves, afin que les meilleures idées sortent du lot et permettent à tous de se sentir mieux ensemble. Il y aura des divergences de points de vue, des demandes émises par l’une des parties et jugées ridicules par l’autre, des problèmes de budget, mais c’est de cette façon que le débat avancera, et permettra au moins aux adultes et ados de se parler face à face, unis dans un même but: faire du collège une zone de bien-être et non un lieu de torture.

Les ados ne voudraient plus "qu'on leur fiche la paix" ?
Bon, une conclusion bien plate pour un faux problème.
Dernière édition: 27 Aoû 2015 00:13 par Loys.

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