Inégalités... et discrimination

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02 Mar 2015 17:41 - 02 Mar 2015 17:44 #13422 par Loys
Et dans "Le Monde" du 2/03/15 : "La maîtrise du français, facteur clé de l’insertion des enfants d’immigrés" par Maryline Baumard

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Dernière édition: 02 Mar 2015 17:44 par Loys.

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02 Mar 2015 17:51 - 03 Mar 2015 07:28 #13423 par Loys

Ainsi, au cœur du sujet, il y a plutôt l’école française, qui n’offre pas les conditions optimales à des enfants dont la langue parlée à la maison n’est pas forcément le français.

Quelle découverte ! :santa:

« Les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent l’accès aux filières les plus favorables à la poursuite d’études supérieures », précise l’étude, qui ne part pas de données nouvelles mais compile une importante masse de résultats sur le sujet.
Les jeunes issus de l’immigration sont donc d’emblée dans une situation plus compliquée que ceux qui manient la « langue de l’école » le jour, les soirées, les week-ends et les vacances.

Quelle découverte !

Le rapport ne le note pas, mais toutes les études sur l’entrée dans la lecture montrent que si un enfant ne possède pas un vocabulaire suffisant, il sera handicapé en termes de compréhension ; que s’il n’a pas fréquenté assez souvent les mots et la littérature jeunesse, joué avec les mots, il n’aura pas la conscience phonologique nécessaire pour comprendre le principe de la lecture qui ne va pas de soi.

Quelle découverte !
Mais bon, il fait de l'anglais, de l'histoire des arts et bientôt du code informatique... :spider:

Délicate remédiation
De plus, l’école française est ainsi faite qu’un retard durant le cycle des apprentissages fondamentaux est très difficile à rattraper, comme le montrent les études de Bruno Suchaut pour l’Institut de recherche sur l’éducation (Iredu).

Mais la suppression du redoublement sera d'un grand secours.

France Stratégie rappelle aussi la forte concentration dans certaines écoles des enfants d’immigrés, ce qui rend le travail de remédiation des enseignants quasi impossible.

Les taux d'encadrement, le manque de surveillance, les conditions de l'exercice de l'autorité, la concentration des sections spécifiques, les établissements trop grands et la rotation des équipes également aussi.

Ces conditions initiales conduisent à une différence de niveau manifeste à 15 ans, c’est-à-dire à l’approche de la fin de la scolarité obligatoire. « D’après les tests PISA, rappelle France Stratégie, ces jeunes sont deux fois plus susceptibles de figurer parmi les élèves en difficulté. » A partir de là, les conséquences s’enchaînent mécaniquement au point que 40 % d’entre eux sortent sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac, alors qu’ils représentent un cinquième d’une classe d’âge.

Quelle découverte !
Dernière édition: 03 Mar 2015 07:28 par Loys.

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02 Mar 2015 22:37 - 02 Mar 2015 22:39 #13431 par archeboc
Réponse de archeboc sur le sujet mixité
Courte discussion avec un élève de troisième d'une grosse cité scolaire de Paris. Avec la procédure Affelnet, les élèves du collège ne sont pas assurés de continuer au lycée, qui jouit d'une excellente réputation. Il sait que pour y avoir droit, il lui faut une moyenne au dessus de 16. Mais pour les boursiers, me dit-il avec un brin d'amertume, la barre est entre 10 et 11.
Avec ce genre de discrimination positive, il n'est pas sûr que les classe moyennes consentent longtemps à la mixité sociale.
Dernière édition: 02 Mar 2015 22:39 par archeboc.

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03 Mar 2015 02:14 #13434 par JCP

Rinette écrit: Ceux qui accusent l'école d'entériner les inégalités sociales dues à la naissance seraient-ils prêts à s'attaquer à elles efficacement (à la base, comprendre "interdire l'héritage") ? Voilà, en général, une question qui fâche. Après, on peut toujours se gargariser d'égalité.

Interdire l'héritage, ciel ! :shock:
De deux choses l'une, avec de tels propos, soit vous êtes une vraie libérale (égalisation des chances à la base par nivellement des inégalités de fortune), soit vous êtes communiste à l'ancienne (tout à l'état, donc égalité de mauvaise fortune)...
L'idée en soi ne me déplaît pas, mais je crains qu'elle ne rencontre peu d'écho favorable... :pendu:

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03 Mar 2015 07:34 #13435 par Loys
A noter qu'en URSS le droit successoral a été aboli... et rétabli en 1918, quelques mois après son abolition. :rirej
pp. 258-259
www.persee.fr/web/revues/home/prescript/...7_1949_num_1_3_18861

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03 Mar 2015 16:15 #13437 par Loys
Dossier (compilation d'articles) constitué dans le "Café pédagogique" : www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Page...egationscolaire.aspx

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04 Mar 2015 00:14 - 04 Mar 2015 08:45 #13447 par JCP
Claire

J'avais juste survolé ce billet. Après une lecture plus approfondie, je trouve l'analyse brillante. Bravo !
Dernière édition: 04 Mar 2015 08:45 par Loys.

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04 Mar 2015 08:49 #13458 par Loys
Le "Café" ne pouvait pas manquer de commenter la note de "France Stratégie" :
- "France Stratégie confirme la ségrégation des jeunes africains et ses effets"

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- "La ségrégation scolaire c'est bien ou pas bien ? "

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04 Mar 2015 09:06 - 04 Mar 2015 09:07 #13459 par Loys

La ségrégation scolaire c'est bien ou pas bien ?

Quelle amusante question ! :santa:

Son premier enseignement c'est de montrer que les établissements jouent un rôle majeur dans le ségrégation scolaire.

Comme nous l'avons vu plus haut haut dans ce fil, qui dit "ségrégation" dit agent de de cette ségrégation : curieusement, les agents ici sont les "établissements" dans le sens le plus abstrait possible. :santa:

Si les inégalités territoriales expliquent la moitié de la ségrégation sociale vécue par les élèves, le reste relève des politiques menées entre établissements ou à l'intérieur des établissements.

Cette mesure au doigt mouillé semble très scientifique. :doc:

Pour Son Thierry Ly, "la ségrégation à l'intérieur des établissements est de même ampleur que celle qui existe entre établissements". Autrement dit ce qui se passe dans les établissements est extrêmement important.
Son Thierry Ly montre que 9% des collèges pratiquent une ségrégation sur au moins trois niveaux du collège sur quatre. Un quart des collèges pratiquent de la ségrégation sociale en 3ème.

C'est à dire que les élèves sont triés en fonction de critères sociaux ? :shock:

Quant à la ségrégation scolaire (trier els élèves selon le niveau), la moitié des collèges la pratiquent en 3ème.

En admettant que des classes de niveau participent d'une forme de "ségrégation", il est curieux de la mettre sur le même plan que la ségrégation sociale. Si l'on suit ce raisonnement, le niveau des élèves est par définition ségrégatif : affecter les élèves après la troisième en fonction du niveau des élèves serait donc une ségrégation.

Les options sont l'arme la plus utilisée pour permettre ces ségrégations.

Les options ne sont pas imposées ou refusées aux élèves : si des inégalités sont constatées, elles ne constituent en aucun cas des ségrégations. :fur
Et comme on le rappelait plus hait, les options sont la dernière arme des établissements désertés pour conserver un public un peu hétérogène. Accuser les options risque donc d'avoir des conséquences bien plus graves en terme de ségrégation. :fur

Comme en a témoigné un CPE présent dans la salle "mon fils fait allemand il va avoir les mêmes camarades de la 6ème à la 3ème"...

C'est curieux de faire ce choix et de s'en plaindre...
Par ailleurs où s'opère la ségrégation, c'est à dire la mise à l'écart volontaire des élèves ? Le choix de la langue vivante est libre...

Comment la ségrégation est-elle vécue ?
Son Thierry Ly a aussi réussi à mettre en équation la façon dont la ségrégation est vécue par chaque élève. Combien de fois par exemple chaque élève a-t-il le sentiment d'être relégué dans une classe spéciale ? En observant les mouvements des élèves chaque année de classe en classe, il montre que la recomposition des classes qui est faite chaque année tempère fortement le sentiment de ségrégation. Peu d'élèves vivent chaque année l'expérience d'être dans une classe reléguée.

Voilà qui est contradictoire ou confus : avoir les mêmes camarades pendant tout le collège, c'est de la ségrégation ou pas ?

C'est aussi au vécu que s'adresse Barbara Fouquet Chauprade dans une étude tout à fait innovante. Elle s'est attachée à observer el sentiment de bien être des élèves dans les situations de ségrégation dans 6 collèges français (4 dans l'académie de Bordeaux et 2 sur Créteil) à travers plus de 1300 questionnaires. Le premier enseignement c'est que la ségrégation ethnique...

:shock:
Qui, dans l’Éducation nationale, a choisi de regrouper les élèves par "ethnie" ? :shock:

...a beaucoup plus d'effet sur le bien être que la ségrégation sociale. La ségrégation ethnique est mal vécue sauf quand les minorités ethniques sont majoritaires dans une classe. Dans ce cas, cette mise à l'écart , ou cet entre soi forcé, est vécue positivement par les élèves des minorités ethniques (mais négativement par les élèves de la majorité). D'où une nouvelle interrogation: cette stratégie de mise à l'écart n'ets-elle pas positive pour les jeunes en question ?

:scratch:
Cette façon de penser la classe par "ethnies" me paraît, pour ma part, particulièrement discriminatoire et anti-républicaine. :shock:
Rappelons la définition de "ethnie" :

ETHNIE, subst. fém.
Groupe d'êtres humains qui possède, en plus ou moins grande part, un héritage socio-culturel commun, en particulier la langue

La question renvoie à un débat qui a lieu aussi en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis sur l'épanouissement des filles ou des minorités dans des établissements spécifiques. Elle interroge du coup la part des amitiés ou des démarches des parents dans la construction de la ségrégation.

Si la ségrégation est en partie l'effet d'une volonté (d'une recherche de "fraternité comme dit ailleurs François Jarraud), difficile d'accuser l'école de ségrégation ("des politiques menées entre établissements ou à l'intérieur des établissements")...

Mais si pour vivre heureux il faut vivre ségrégué, comment faire société ? Là dessus économistes et sociologues ont-ils des réponses ?

Il y a des phrases qui mériteraient d'être relues...
Dernière édition: 04 Mar 2015 09:07 par Loys.

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04 Mar 2015 14:43 #13471 par archeboc

Loys écrit:

Les options sont l'arme la plus utilisée pour permettre ces ségrégations.

Les options ne sont pas imposées ou refusées aux élèves : si des inégalités sont constatées, elles ne constituent en aucun cas des ségrégations. :fur
Et comme on le rappelait plus haut, les options sont la dernière arme des établissements désertés pour conserver un public un peu hétérogène. Accuser les options risque donc d'avoir des conséquences bien plus graves en terme de ségrégation. :fur

Comme en a témoigné un CPE présent dans la salle "mon fils fait allemand il va avoir les mêmes camarades de la 6ème à la 3ème"...

C'est curieux de faire ce choix et de s'en plaindre...
Par ailleurs où s'opère la ségrégation, c'est à dire la mise à l'écart volontaire des élèves ? Le choix de la langue vivante est libre...

Dans le collège de mes enfants, on ne peut faire allemand en 6e que dans le cadre de classe bilangue, pour laquelle il y a une sélection sur le niveau (après recueil de l'avis de l'enseignant de CM2). Pas d'allemand possible en 4e.
En revanche, les germanistes sont dispersés sur deux classes (emploi du temps dit "en barrette"), et les deux demi-classes sont complétées avec les plus défavorisés des autres élèves, pour que sur les n classes de 6e, Son Thierry Ly ne puisse pas détecté de ségrégation.

Mais si pour vivre heureux il faut vivre ségrégué, comment faire société ? Là dessus économistes et sociologues ont-ils des réponses ?

Il y a des phrases qui mériteraient d'être relues...[/quote]
Ah bon ? Cela me semble la première phrase de l'article qui ait envie de pencher vers le raisonnable.

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