Article "Copies non conformes"

Frist écrit: C'est cette moitié qui allait à la guerre et qui se faisait massacrer, et donc toute la classe d'âge savait lire

Mauvais esprit.

Loys écrit: Mauvais esprit.

Ma mère me disait "mal éduqué"

Bonjour,

J'ai une petite question. De quand datent ces copies ? Il me semble voir sur certaines comme date de naissance 89 ou 90. Je suis moi même née en 1990 et je suis diplomée BAC +5 cette année. Mettons que je suis en avance d'un an, et que ces jeunes ont quelques années de retard. Ca fait quand même une sacrée différence, non ?

Ces copies datent de 2006 et proviennent d'un collège de ZEP. J'ai ensuite obtenu ma mutation à Paris, dans un collège beaucoup plus favorisé.

Ok, merci du renseignement. Bravo pour le site par ailleurs !

Loys écrit: Ces copies datent de 2006 et proviennent d'un collège de ZEP. J'ai ensuite obtenu ma mutation à Paris, dans un collège beaucoup plus favorisé.

J'ai moi-même passé mon brevet l'année suivante dans un collège public parisien, et la différence de niveau m'apparaît dramatiquement flagrante au regard de ce que j'ai vécu. A l'époque, certaines de ces tournures, certaines de ces fautes m'auraient parues incongrues, — et je m'en serai moqué avec cette arrogance que procure le sentiment d'être privilégié par rapport aux autres ; privilège qui ne vient cependant que de ce que je lisais plus que la moyenne, sans que l'on m'ait encouragé en ce sens.
Plus haut, un jeune homme faisait remarquer que l'étude des textes était particulièrement pénible. Je trouve que c'est effectivement un point assez important, et j'ai aussi le souvenir de plusieurs heures passées à étudier des extraits de l'Assomoir de Zola ; longues heures que je consacrai à la lecture intégrale du livre lui-même, en n'écoutant plus rien des commentaires du professeur. Passer tout ce temps à décortiquer dans le détail l'économie du texte, les processus descriptifs, les figures de styles employées, euphémismes, comparaisons, oxymores, apophtègmes, — syncopes ! Plutôt que toutes ces accumulations, faire vivre le texte consistait pour moi à le faire fonctionner en moi, à me laisser porter par lui. Nous n'en sommes certes pas à ce point-là, puisque c'est peut-être un cas isolé, mais il faut dire qu'il est très difficile d'amener un élève à s'intéresser au texte, — sans compter l'ambiance qu'il peut y avoir en classe, peu propice à un travail toujours vu comme « barbant », voire complètement « préhistorique ».

Bonjour Monsieur Bonod, ces quelques mots pour vous adresser mes félicitations . Adepte du quart d'heure réjouissant de Laurent Gerra sur RTL chaque matin, j'ai eu la surprise de vous entendre juste avant.
Poussant plus loin curiosité et intérêt, j'ai commencé à surfer sur Internet pour tenter de retrouver vos traces virtuelles. Et me voilà inscrite sur votre blog.
Donc bravo pour votre constat, votre clairvoyance. Puissent " les Dieux " entendre votre discours. Je crains malheureusement qu'ils ne soient devenus sourds.
Parisienne exilée en Province, j'ai eu la chance de naître en 1966, d'apprendre à lire avec Daniel et Valérie et d'obtenir mon baccalauréat au Lycée Marie-Curie de Sceaux.A l'époque, j'ai eu le bonheur d'avoir un professeur de français remarquable en classe de 6ème, aujourd'hui à la retraite. Qu'il soit remercié par cet entrefilet car je lui dois beaucoup. Merci Monsieur Gaboret !!!
A présent maman de 3 enfants, je réalise le même constat que vous et espère fortement, à travers des démarches telles que la vôtre, une amélioration de la situation.. J'ai envie de revoir le respect et le goût de l'effort redevenir valeurs sûres, que l'éparpillement des apprentissages cesse et que chacun puisse être orienté selon ses capacités.
Sachez qu'il reste des parents qui, loin d'envahir l'école pour dénoncer les manquements ou contester la moindre intervention à l'encontre de leur enfant, tentent vainement chaque soir d'inculquer l'essentiel à leur progéniture. Adieu anglais, cycle 1 , veaux, vaches ...nous avons ressorti le Bled !!!
Que votre action soit donc fédératrice au sein du corps enseignant et qu'elle puisse apporter des solutions à cette décadence.
Bonne journée Florence

A lire : Liliane Lurçat, Le pédagogisme facteur d'échec (article paru dans Philosophie politique, "Ecole et démocratie", n°10, novembre 1999, P.U.F.).

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