"Mooc : une étape vers la privatisation des cours" (Libération)

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02 Jan 2014 20:50 #9020 par Loys
A lire dans "Libération" du 26/12/13 : "Mooc : une étape vers la privatisation des cours" .

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02 Jan 2014 20:51 - 09 Jan 2014 18:35 #9021 par Loys
A lire aussi les réactions épidermiques sur Twitter : www.laviemoderne.net/images/forum_pics/2...140101_antimoocs.gif
Autre réaction sur le blog de Philippe Silberzahn ("Innovation, entrepreneuriat, surprises stratégiques et ruptures: L'incertitude nous rend libres") : philippesilberzahn.com/2013/12/30/un-col...usse-alerte-de-noel/
Et ici : www.contrepoints.org/2014/01/03/152103-l...tre-les-vilains-mooc
Dernière édition: 09 Jan 2014 18:35 par Loys.

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09 Jan 2014 18:35 #9127 par Loys
A lire dans "Libération" du 06/01/14 : "Quelques vérités à rétablir sur les MOOC"

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09 Jan 2014 18:38 - 09 Jan 2014 18:38 #9128 par Loys
Et dans le "Huffington Post" du 06/01/14 : "Une brève réponse au collectif anti-MOOC" par Matthieu Cisel.

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Dernière édition: 09 Jan 2014 18:38 par Loys.

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09 Jan 2014 19:20 - 09 Jan 2014 19:57 #9129 par Loys

Quelques vérités à rétablir sur les MOOC
Cyril BEDEL fondateur de www.edunao.com 6 janvier 2014 à 17:57

Il est toujours intéressant de savoir de qui on parle : Edunao.com est un site enregistré par Neowebia, une SARL de Cyril Bedel. On comprend son agacement quand est dénoncée la "privatisation des cours". :devil:

Libération a publié le 26 décembre 2013 une singulière tribune d’opposants à l’enseignement universitaire sur Internet, les MOOC (en anglais : Massive open online course).
Pour mémoire, un MOOC est cours en ligne ouvert et gratuit...

Eh bien non : le terme "open" n'implique pas la gratuité, mais l'ouverture à tous... :roll:

...qui permet d’apprendre en ligne, sans discrimination, dans la droite ligne de l’enseignement libre et gratuit défendu par Jules Ferry en France.

Le colonialiste Jules Ferry serait heureux d'apprendre que l'enseignement libre et gratuit prend aujourd'hui en France la forme d'un colonialisme commercial des États-Unis. :devil:

En ce qui concerne l’université, les MOOC sont, à ce stade, une expérimentation...

Ah... Voilà qui change bien des choses ! Il faudra s'en souvenir.

...qui permet de réunir les savoir-faire des professeurs et des entreprises du numérique, en associant pleinement les étudiants à la démarche, c’est là qu’est la révolution pédagogique.

L'entrée des "entreprises" dans l'enseignement universitaire, c'est effectivement une sympathique "révolution".

La tribune publiée dans Libération repose sur des informations incomplètes, voire mensongères :
- «Une révolution du système universitaire qui nous semble devoir être publiquement débattue». L’université numérique est publiquement débattue depuis sa création par de nombreux universitaires ; un seul appel à publication récent a suscité 266 propositions d’articles universitaires des Etats-Unis, de Chine, du Canada, de Grande-Bretagne, etc. et la même démarche est engagée en France.

Combien de propositions en France ?
J'ai surtout constaté (et on peut le voir dans cette section du forum) que la tendance est au gobage de moocs. :transpi:

- «L’apparition des MOOC aux Etats-Unis dans les années 2010 relève de choix économiques de pure rentabilité.» Faux : le 1er cours de référence sous forme de MOOC est celui de Sebastian Thrun à l’automne 2011 ; c’était une pure expérimentation pédagogique pour un cours d’Intelligence artificielle, que ce professeur allemand enseigne régulièrement à l’université Stanford.

A la même date, cours mis en ligne par Andrew Ng de Coursera/Stanford. Source : www.laviemoderne.net/veille/les-moocs/11...commercial-americain

Le cours ayant réuni 160 000 élèves de 190 pays, on peut se demander si c’est vraiment la réponse américaine à un problème américain ; de plus, on aimerait que les cours des grandes écoles françaises fournissent à tous autant d’information académique que celui-ci. Pour la parfaite information des auteurs de la tribune, la création des cours ouverts en ligne (MOOC) est revendiquée par George Siemens en 2008, un professeur de l’université canadienne Athabasca, connue pour son innovation pédagogique.

Aujourd'hui les moocs à caractère commerciaux dominent le marché et c'est tout ce qui compte.

- «L’objectif affiché était de répondre à la crise des universités privées américaines». Affiché par qui ? Cette affirmation est contredite par les centaines de déclarations publiques de professeurs et d’universités, sur l’expérimentation que représente cette forme d’enseignement en ligne (accessoirement il est prêté à l’article, cité en référence de la tribune de Libération, des propos qui n’y sont pas tenus). Les fondateurs de Coursera sont une Israélienne naturalisée américaine et un Chinois né en Grande Bretagne avant d’étudier en Asie, qui enseignent à Stanford, université privée ; ils sont avant tout des professeurs reconnus de cette université, engagés dans une aventure entrepreneuriale, complètement indépendants des autorités fédérales américaines ;

Je ne suis pas certain que cet argumentaire soit très positif pour la défense des moocs. :transpi:
Corrigeons : l’objectif affiché était de profiter de la crise des universités privées américaines. :santa:

...en revanche, la Banque Mondiale a investi 5 millions de dollars dans Coursera pour soutenir l’éducation dans les pays émergents.

"soutenir l'éducation" ? Et le caractère "expérimental" ? En tout cas, si les étudiants n'en profitent pas, Coursera aura au moins profité de cet argent public.

Contrairement à ce qu’affirment sans preuve les auteurs de la tribune, les initiatives de MOOC dans le monde, y compris en France, ne sont pas là pour pallier des enjeux de financement de l’enseignement supérieur...

Mais, instrumentalisés, ils peuvent le devenir. Les universités prennent l'eau mais des millions sont investis dans la plate-forme FUN.

...mais, très simplement, pour offrir aux professeurs et aux étudiants internautes une nouvelle expérience d’apprentissage.

Comme c'est généreux et philanthrope !

- «Pour être hébergée sur une plateforme, une université doit payer des droits très élevés (50 000 dollars par cours sur la plateforme Coursera en 2012)». Faux : l’hébergement est gratuit sur Coursera (cf contrat) et sur d’autres plateformes de MOOC. Et les cours de l’ENS sur Coursera cités dans la tribune n’ouvrent pas droit à des certificats payants : il n’y a donc pas de transaction économique.

Pour l'instant car cette certification a vocation à être étendue à tous les cours. Et l'absence de certification n'est pas un argument en faveur de moocs.

On peut se demander à cette occasion pourquoi les auteurs de cette tribune, qui acceptent l’édition universitaire privée de manuels et travaux de recherche, refusent le même modèle pour ces contenus de cours en ligne ?

Les moocs comptent financer l'édition de manuels et des travaux de recherche ? Il s'agit ici de cours et de rien d'autres.

- «Cela tend à renforcer la concentration des moyens dans les grands pôles universitaires aux dépens des «petits» établissements». Faux : cela permet aux professeurs, quelle que soit leur université, de réunir les élèves que leurs cours intéressent, quels que soient leur origine, leurs moyens, leur niveau, etc.

C'est pourquoi Coursera - sur le modèle du branding - a démarché les écoles et les universités les plus prestigieuses. :doc:

Le 1er MOOC en français est celui d’un enseignant-chercheur de Centrale Lille, sa production a coûté 130 €.

Que n'est-il sur Coursera !

- «On peut en outre craindre, comme l’envisage Bill Gates lui-même, un processus de sélection assez brutal». Faux : citation tronquée de Bill Gates...

Quelle est la citation totale en ce cas ?

...qui dit explicitement que le numérique permet en particulier l’interactivité de l’étudiant pour apprendre et l’aide collective, et que sa fondation est la plus large contributrice de MOOC sur diverses plateformes ; il précise enfin que les MOOC débutent et vont sans doute extraordinairement s’améliorer (son intervention à la 40ème minute) ; d’autre part, la Fondation qu’il dirige soutient l’innovation dans l’éducation, y compris numérique, et le travail de recherche de George Siemens cité plus haut.

Encore un argument dont il aurait été intelligent de s'abstenir.

- «En réalité, Mooc et enseignements en classe ne sont pas complémentaires.» Faux : les MOOC universitaires évoluent. La Khan Academy est une ONG...

Une ONG ? :shock:
L'association de Salman Khan est surtout la réponse de Microsoft à iTunesU d'Apple.

...qui diffuse des cours fondamentaux sur Internet depuis plusieurs années ; le site réunit environ 6 millions d’élèves du primaire au lycée mais, surtout, est utilisé par… 30 000 écoles ! Les élèves ont fait sur son site Internet gratuit 1,6 milliard d’exercices en ligne… Alors, inutiles pour apprendre, les MOOC ?

L'utilisation dans une école n'est pas la même chose que l'utilisation par un élève seul... :roll:

En ce qui concerne les signataires de cette tribune, ils paraissent bien mystérieux en dépit de la mission qu’ils déclarent se donner :

C'est vrai qu'une tribune non signée est très problématique.

- Qui constitue le Collectif anti-MOOC ? Qui le représente ?
- Qui s’exprime pour Ferc-sup CGT, qui ne dit rien des MOOC dans ses publications ?
- Idem pour l’UNEF
- Idem pour Solidaires Etudiants
- Qui sont les auteurs de cette tribune ? Que proposent-ils ?

D'éviter de privatiser les cours ?

En conclusion, au lieu de dérouler leurs banderoles fantaisistes, les auteurs de cette tribune seraient mieux inspirés de chercher à comprendre, sans a priori, ce que le numérique peut apporter aux professeurs et aux étudiants qu’ils prétendent défendre, et dont ils se réclament.

Et apporter à Edunao.com. :doc:

Les MOOC (voir par exemple edunao.com) constituent un élargissement inédit des techniques d’apprentissage...

Ou un rétrécissement, c'est selon.

...dont les professionnels de l’éducation et la société civile peuvent se saisir, pour faire évoluer les pratiques actuelles de l’enseignement avec leur époque. Lutter contre les MOOC relève de la même pertinence que de vouloir lutter contre Internet, l’usage de l’e-mail ou des téléphones portables…

Une fin d'argumentation bien faible et qui plus est contradictoire : les moocs ne constituent donc plus une expérimentation.
Malheureusement - ou heureusement - l'acte de communiquer n'a pas grand chose à voir avec l'acte d'enseigner.

Ils font déjà partie de notre quotidien, il nous appartient d’en faire un outil, et un atout.

Un atout pour le business de Cyril Bedel à tout le moins.
Dernière édition: 09 Jan 2014 19:57 par Loys.

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