L'orthographe à l'école

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04 Mai 2012 20:04 - 10 Nov 2016 00:19 #584 par Loys
L'orthographe à l'école a été créé par Loys
Laurent Fillon ("Cahiers pédagogiques") avec une lettre de poilu : laurentfillion.wordpress.com/2012/04/18/...uvel-de-lorthografe/
Aujourd'hui, lecture amusée de ce texte de Marie-Anne Paveau dont les réflexions sur l'orthographe sont toujours très instructives : "Les folles (més)aventures de l’orthographe rectifiée au pays du circonflexe" (04/05/12)


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04 Mai 2012 20:18 - 09 Nov 2016 21:56 #585 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

À cette époque, je commençais ma thèse sous la direction de l’un des dix signataires du « Manifeste des Dix », court texte paru à la Une du Monde le 7 février 1989, et intitulé Moderniser l’écriture du français : “Seule une langue qui vit et se développe, une langue parlée et écrite aisément par tous, peut se défendre et s’épanouir. Il faut donc moderniser la graphie du français”, écrivait (sic) les dix linguistes.

Quelle injustice pour ces esprits visionnaires : la graphie a bien été "modernisée" et simplifiée, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que la langue ne s'est pas "épanouie" depuis vingt ans comme en atteste le dernier communiqué du Ministère de l’Éducation nationale qui souligne les reculs importants dans la maîtrise de la langue chez les élèves.

Mais je commençais également mon enseignement de français au collège et au lycée dans l’Oise, où je m’efforçais de mettre en place une pédagogie efficace...

C'est effectivement plus avisé qu'une pédagogie inefficace. :roll:

J’ai rapidement adopté l’orthographe rectifiée pour des raisons tant linguistiques (régularisation d’un système où certaines formes sont inexplicables donc à mon sens inenseignables) que démocratiques (faciliter l’accès aux apprentissages à des élèves pour lesquels la détention de la culture et de la littéracie légitimes n’est pas une évidence préalable).

Ce qui est inexplicable est "inenseignable" : l'alphabet, par exemple, ne peut aucunement être appris par cœur par des élèves puisqu'on ne peut pas l'expliquer.
C'est bien d'avoir des ambitions "démocratiques" mais employer des anglicismes aussi cuistres que "littéracie" (sic) ne me semblent pas aller dans cette direction. :mrgreen:
Passons sur les considérations autobiographiques qui s'ensuivent, surtout intéressantes pour l'auteur elle-même, laquelle dénonce les crispations des défenseurs de l'orthographe avec une certaine... crispation.
Le titre de la partie "Idéologies" donne ensuite le ton. On va donner dans l'iconoclasme salvateur.

L’orthographe possède en effet une fonction idéologique particulièrement développée et active en France. Ce que j’appelle idéologie en parlant de l’orthographe, c’est un ensemble d’opinions et de croyances qui sont présentées (qui se font passer pour, dirait-on de manière un peu plus marxiste) comme des évidences naturelles et/ou des vérités scientifiques (nénufar en est un bel exemple). Ces aspects idéologiques sont bien connus et bien étudiés, et je me contente de les rappeler :
– assimilation de l’orthographe à langue et son corollaire : on ne maitrise bien la langue que si l’on maitrise l’orthographe ; en fait, ça marche plutôt en sens inverse et l’essentiel est de comprendre les graphies, surtout quand elles sont liées à des marques grammaticales (comme les marques nominale et verbale du pluriel par exemple). Comprendre, et non pas apprendre par cœur des listes, comme il est préconisé dans la dernière circulaire ministérielle sur l’orthographe.

Eh oui ! Encore une fois il faut comprendre ce que l'on veut apprendre. L'apprentissage de l'anglais par exemple procède évidemment par compréhension : tous les collégiens peuvent expliquer pourquoi "people" ne se prononce pas comme il s'écrit, ainsi que la moitié des mots anglais.

– attribution à l’orthographe d’un statut de « lieu de mémoire » linguistique : les signes diacritiques, comme le fameux accent circonflexe, généralement dépourvu de fonction linguistique sur le i et le u (sauf quand il sert à discriminer des homographes comme sur/sûr) mais investi d’une forte dimension étymologique (il signale la plupart du temps une ancienne graphie, comme dans fenêtre dont la graphie antérieure est repérable à l’état de trace dans défenestrer) ou les lettres étymologiques (dans doigt, vingt, temps, sculpture, etc.) sont jugées indispensables au système de la langue par les partisans de l’orthographe traditionnelle car la langue, sans eux, serait « dénaturée ». Mais s’il y a quelque chose qui n’est pas naturel, c’est bien la langue, produit humain social, uniquement social…

Qu'une chose soit dénaturée n'implique absolument pas qu'elle soit naturelle, puisque "dénaturer" signifie "changer de nature". L'argument est donc spécieux : personne ne défend le caractère naturel de la langue. Ou comment caricaturer le débat...
Quant au "lieu de mémoire", bien sûr que la langue est dépositaire d'une histoire séculaire. Ses irrégularités mêmes ont une histoire qu'il est passionnant de connaître pour tous les amoureux de la langue. On ne peut que frémir quand on voit des intégristes du phonétisme appeler à une simplification radicale ou une autre de la langue qui est la nôtre.

– attribution à l’orthographe d’une fonction axiologique : l’orthographe serait une valeur, en particulier esthétique (le fameux « amour de la langue » ou le sentiment de « beauté de la langue » qui poussent certains locuteurs à rejeter des formes qu’ils jugent « laides » ou « malsonnantes ») et morale (une « mauvaise » orthographe est une « impolitesse » ou un « irrespect »). Une partie de l’idéologie qui se cristallise autour de l’orthographe me semble bien résumée par cette sélection de tweets de Bernard Pivot, rassemblés fort à propos, mais sans doute pour des raisons un peu différentes des miennes, par un professeur de mathématique sur son blog pédagogique. On y constate à plusieurs reprises que l’orthographe est bien considérée comme une valeur et par conséquent elle-même prise dans un réseau de valeurs : la propreté, la politesse, le respect.

Ce qui est scandaleux : car l'écriture est à l'évidence un acte sans destinataire, qui n'implique en rien quelqu'un d'autre. :D

L’orthographe est surtout présentée par Bernard Pivot comme un don naturel (« Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir naturellement une bonne orthographe »), ce qui est sans doute l’erreur la plus grossière et l’affirmation la plus idéologique et excluante de la série, car elle ouvre à toutes les stigmatisations par naturalisation, selon une idéologie du « don » (ah, la figure de l’élève doué…) que l’on connait bien par ailleurs. Une orthographe « naturelle », ça n’existe pas.

Faux débat déjà évoqué plus haut...

On comprend donc que c’est l’axiologisation de l’orthographe qui la rend idéologique (on trouvera une bibliographie importante sur ces aspects normatifs, axiologique et idéologiques dans l’ouvrage de synthèse La langue française, passions et polémiques. Voir en particulier le chapitre 4 consacré à l’orthographe et rédigé par mes soins).

On n'est jamais mieux cité que par soi-même.
­­­

L’orthographe est de ce fait un serpent de mer increvable du débat culturel en France, qui prend toujours les mêmes formes, celles des attaques d’opinion voire d’indignation, mais toujours sans argumentation.

Et là on n'est pas dans la caricature non plus... La défense de l'orthographe est "toujours sans argumentation"

Le ton monte vite, les attaques ad personam fusent, l’appel au stéréotype est omniprésent, l’argument idéologique asséné sans sommation. La langue serait en danger, son corps symbolique serait maltraité, la décadence est proche, l’écriture phonétique menace, le français ne sera plus qu’un gigantesque sms…

C'est surtout quand on prend conscience des difficultés incommensurables des élèves pour s'exprimer à l'oral comme à l'écrit dans les quartiers défavorisés que les discours pédago-relativistes et empreints de bons sentiments et de pédanterie peuvent légitimement susciter une certaine colère.

Face à cela, les linguistes, surtout les spécialistes de ce domaine si complexe et subtil qu’est la graphie (Brissaud, Chervel, Cogis, David, Fayol, Haas, Jaffré, Manesse, Ronvault, et Anis et Catach qui ne sont plus là mais qui ont tellement, presque tout d’ailleurs, fait pour l’avancée du savoir dans le domaine) doivent rester zen et répéter, inlassablement, que l’orthographe est instable, que ses zones de fragilité découragent les apprenants et les plongent dans l’insécurité linguistique et que la peur de faire des fautes fait faire des fautes : c’est l’hypercorrection, cette attitude qui consiste à surjouer fautivement la norme dans ses marques de prestige.

Et si l'"insécurité linguistique" provenait des dysfonctionnements de l'enseignement de la langue (rejets des méthodes traditionnelles, nouvelles pédagogies, méthode globale, décloisonnement, relativisme pédagogique et laxisme généralisé dans les examens nationaux) ainsi que des réductions des horaires de français dans le primaire comme dans le secondaire, plutôt que de la langue elle-même.
Comme je le disais plus tôt, la langue s'est simplifiée depuis vingt ans : est-ce à dire que les élèves sont devenus idiots ?

L’accent circonflexe en est une et, après une première étude sur la question qui montre à quel le problème est sérieux pour les utilisateurs de… Blackberry, je prépare la seconde à partir d’une collection de ces « faux » accents de prestige dont la variété s’accroit de semaine en semaine : alors que les classiques du genre étaient plutôt faîtes et dîtes, je recueille maintenant des répît, brêve, débât, râté, etc. Ils sont particulièrement fréquents sur l’internet, ce qui montre aussi qu’il s’agit là d’une zone orthographiquement insécure.

Encore un magnifique anglicisme on ne peut plus nécessaire. C'est vrai que le circonflexe résume à merveille les difficultés de nos élèves. Ou comment présenter un problème d'une immense gravité, l'incapacité à écrire, comme un problème futile . Comme c'est souvent le cas, ceux qui maîtrisent parfaitement la langue et les savoirs font mine, en bons Tartuffes, de ne pas y accorder d'importance. En réalité, c'est bel et bien une forme de discrimination qui est ainsi perpétuée au nom d'ambition "démocratiques".

Et effectivement, parmi les figures qui peuplent la toile, se trouve, outre le troll et le bisounours, le grammar nazi, intraduisible en français et dans les langues européennes je pense, pour des raisons historiques (c’est en tout cas l’hypothèse que je défends dans ce billet sur la figure du grammar nazi). Je l’appelle pour ma part de manière plus mitigée la « sentinelle de la langue », qui dort en chacun de nous.

On y arrive : le point Godwin est attribué. :roll:
Tout défenseur de l'orthographe, tout professeur, tout instituteur, tout maître d'école est au fond un fasciste. On retrouve là l'idéologie de Bourdieu et son concept d''autorité pédagogique", ou encore Roland Barthes et sa fameuse phrase : "La langue est fasciste". Allez dire à un élève de milieu défavorisé qui ne sait pas écrire que la langue est fasciste, et qu'il a raison de ne pas la connaître.

Quand j’ai ouvert mon premier blog, je me suis posé la question des rectifications. Mais on sait à quel point les commentaires sur les fautes de langue sont nombreux dans les commentaires, quel que soit le thème abordé : qu’il s’agisse de blogs de shopping ou de littérature, de politique ou de course à pied, les commentaires finissent toujours par trouver le chemin de la grammaire, de l’orthographe, ou du vocabulaire.

C'est vrai quoi : exiger de gens qui écrivent qu'ils respectent l'orthographe et leurs lecteurs, c'est d'un commun et d'un vulgaire.

Les textes ministériels, qui auraient évidemment un rôle moteur dans leur diffusion, surtout depuis leur apparition dans les programmes du primaire de 2007, les ignorent : le dépliant récemment édité par le ministère, intitulé « L’orthographe et son enseignement », n’aborde pas la question et n’applique évidemment pas les rectifications.

Ce ne serait pas un appel à l'autorité fasciste pour appliquer de force l'orthographe rectifiée ? :mrgreen:
Le problème de ces deux orthographes superposées, c'est que précisément la seconde n'est pas imposée ("Les rectifications proposées en 1990 restent une référence mais ne sauraient être imposées.(...) Dans l'enseignement aucune des deux graphies (ancienne ou nouvelle) ne peut être tenue pour fautive.")... Si un professeur doit corriger les copies de ses élèves en acceptant l'orthographe de 1990, il peut écrire avec l'orthographe traditionnelle : c'est donc un problème de schizophrénie pédagogique qui explique en partie l'échec de l'orthographe rectifiée depuis vingt ans.
L'autre raison sans doute est ailleurs : et si ces rectifications pour finir n'étaient pas appliquées parce qu'elles-mêmes discutables et arbitraires ? Car changer la langue autoritairement est plus arbitraire que conserver une langue qui a une histoire, même si elle n'est pas toujours rationnelle.

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27 Sep 2012 11:18 - 09 Nov 2016 22:03 #1447 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
La méthode orthographique d'Anne-Marie Gaignard : www.laviemoderne.net/forum/vers-la-priva...-orthographique#1448

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06 Fév 2013 11:16 #3649 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
A lire dans "Le Figaro" du 5/02/13 : "Des grandes écoles s’alarment du niveau d’orthographe" .





Merci à Gaëlle Picut.

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06 Fév 2013 18:59 #3658 par Frist
Réponse de Frist sur le sujet L'orthographe à l'école
La dictée ECE va avoir 7 ans bientôt.

7 ans, ça commence à être un marronnier le niveau d'orthographe dans le supérieur.

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06 Fév 2013 19:50 #3659 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

Frist dit: 7 ans, ça commence à être un marronnier le niveau d'orthographe dans le supérieur.


Et pourtant il y en a qui pensent encore que le niveau n'a pas baissé. Comme quoi ça a du mal à rentrer. :mrgreen:

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06 Fév 2013 20:49 #3660 par Frist
Réponse de Frist sur le sujet L'orthographe à l'école
Einstein pensait que seul deux choses pouvaient être infinies...

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04 Avr 2013 10:21 #4956 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Article signalé par @GaellePicut .

A lire dans "Le Figaro" du 2/04/13 : "Une dictée pour réconcilier les ingénieurs avec l’orthographe" .

Extrait :

Pour sa septième édition, l’École centrale d’électronique (ECE) a soumis près de trois cents étudiants ingénieurs à une dictée. Ils ont fait 26 fautes en moyenne.

«Oui, les ingénieurs et futurs manageurs savent écrire!». Pour s’en assurer, l’École Centrale d’Électronique (ECE) de Paris organise depuis 2007 une dictée pour les amoureux du français. Rédigée et proposée par Line Sommant, fondatrice des Dicos d’Or, l’exercice a pour ambition de créer un «événement fédérateur et ludique, afin de réconcilier les futurs ingénieurs et les étudiants en sciences avec l’usage de la langue française».

Placée sous le thème de la semaine de la langue française et de la Francophonie ,la septième édition de la dictée a rassemblé le 21 mars, 254 élèves issus de 67 établissements français.


L'affirmation en gras mérite d'être quelque peu nuancée puisqu'il s'agit d'un concours sur inscription ouvert "aux jeunes scientifiques et aux étudiants en filière commerciale ou économique, inscrits dans un établissement français pour l’année scolaire 2012-2013" ( source ). De quoi relativiser le nombre de candidats sur toute la France et la réflexion sur le niveau général... :roll:

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04 Avr 2013 11:30 #4957 par Wikibuster
Réponse de Wikibuster sur le sujet L'orthographe à l'école

Loys dit: A lire dans "Le Figaro" du 2/04/13 : "Une dictée pour réconcilier les ingénieurs avec l’orthographe" .

Le niveau en français est faible, pour l'ortografe (dont je ne suis ni un connaisseur ni un fan) c'est d'autant plus paradoxal qu'il n'a peut-être jamais été aussi facile de s'améliorer qu'aujourd'hui, grâce au web. L'expression écrite là c'est une langue étrangère, c'est un peu comme l'anglais. Mais que dire de la lecture, combien de fois nos ingénieurs scientistes du forum se sont-ils fait piéger en "devinant" au lieu de se contenter de lire ce qui était écrit ? :doc:

Ecrasons l'infâme !

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04 Avr 2013 13:58 #4961 par Bug Neurone
Réponse de Bug Neurone sur le sujet L'orthographe à l'école

Wikibuster dit: c'est d'autant plus paradoxal qu'il n'a peut-être jamais été aussi facile de s'améliorer qu'aujourd'hui, grâce au web.

Oui et non. Oui car bien sûr, en cas de doute, l'information est à portée de main et n'importe qui peut vérifier l'orthographe d'un mot. Non parce que le web comme la plupart des technologies numériques corrigent automatiquement les mots. Si on tape "batau" sur google, on aura bien tous les résultats correspondant à "bateau". Si on fait une erreur d'accord sur Word, parfois elles sont corrigées automatiquement, et sinon un petit soulignage vert, un clic droit, la première proposition et hop c'est plié. Et que dire des téléphones sur lesquels la complétion automatique termine votre mot à votre place. Plus besoin de retenir l'orthographe d 'un mot puisque celui-ci sera corrigé automatiquement. Alors oui, l'information est là, mais comme pour tout il faut se donner la peine d'aller la chercher. Et comme les outils modernes nous épargnent cette peine...

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04 Avr 2013 14:20 #4962 par Wikibuster
Réponse de Wikibuster sur le sujet L'orthographe à l'école

Bug Neurone dit: Oui et non. Oui car bien sûr, en cas de doute, l'information est à portée de main et n'importe qui peut vérifier l'orthographe d'un mot. Non parce que le web comme la plupart des technologies numériques corrigent automatiquement les mots. Si on tape "batau" sur google, on aura bien tous les résultats correspondant à "bateau". Si on fait une erreur d'accord sur Word, parfois elles sont corrigées automatiquement, et sinon un petit soulignage vert, un clic droit, la première proposition et hop c'est plié. Et que dire des téléphones sur lesquels la complétion automatique termine votre mot à votre place. Plus besoin de retenir l'orthographe d 'un mot puisque celui-ci sera corrigé automatiquement. Alors oui, l'information est là, mais comme pour tout il faut se donner la peine d'aller la chercher. Et comme les outils modernes nous épargnent cette peine...

Vous avez raison et c'est pour ça que j'expliquais à Typhoneau ici-même que je préfère ne pas utiliser de correcteur orthographique quite à laisser passer des boulettes, par contre en cas de doute je trouve l'info correcte facilement.

Ecrasons l'infâme !

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08 Juil 2013 15:27 - 22 Déc 2013 21:50 #6781 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Commentaires à venir.

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13 Sep 2013 07:26 - 13 Sep 2013 07:27 #7531 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
A lire sur "EducaVox" du 13/09/13 cette nouvelle idée lumineuse de Michel Guillou : "Chacun doit pouvoir faire des fautes d’orthographe sur Internet…"


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13 Sep 2013 07:27 - 02 Jan 2015 18:26 #7532 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Je me suis quand même interrogé sur ce qui avait permis à notre formateur TICE (lequel reconnaît ingénuement ne pas connaître Proust) d'affirmer que celui-ci "constellait ses écrits de fautes grossières". Voici une vieille chronique du "Monde" de Laurent Greilsamer en 2005 intitulé "Flaubert et Proust aussi faisaient des fautes !" Cet article était une réaction "de mauvaise foi" (sic) à une initiative de "Sauver les lettres" qui avait eu le malheur de l'agacer. Plus intéressant encore : cette chronique, avec un article de la même eau de Pierre Madiot dans "Les Cahiers Pédagogiques" (2005 également), est présente dans un dossier quelque peu orienté donné à une épreuve orale d'admission du CRPE 2006. Le dossier ne présente évidemment pas l'action de "Sauver les lettres" visant à alerter sur le niveau orthographique des élèves. Voilà pourquoi je plains souvent les collègues PE, soumis à un tel matraquage idéologique...
- Laurent Greilsamer dans "Le Monde" du 07/02/2005 : "Flaubert et Proust aussi faisaient des fautes !"



- "L'orthographe" de Pierre Madiot dans "Les Cahiers pédagogiques" du 70/02/05.



- Le dossier pour l'épreuve orale d'admission au CRPE 2006.
Ajoutons cet article de Jean-Pierre Jaffré dans le "Café pédagogique" du 12 février 2007.
[ Cliquer pour agrandir ]

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13 Sep 2013 12:08 - 13 Sep 2013 12:24 #7533 par Wikibuster
Réponse de Wikibuster sur le sujet L'orthographe à l'école
Il aime tendre des perches faciles avec son : "ce n’est pas l’orthographe qui fait la qualité d’un texte."
Par contre là je ne comprends pas du tout, il faudrait faire l'impasse sur les conventions que sont finalement les règles d'orthographe et de grammaire (pour plus de démocratie d'expression) mais il faudrait apprendre/enseigner les nouvelles conventions d'écriture du web, on tourne en rond !
"Publier, confronter son opinion à celle du public, de tous les autres, selon la forme qui convient à cette publication, son, image, écrit, est un exercice dont les codes, les mécanismes, les contraintes, les limites s’apprennent, doivent s’apprendre et se comprendre, à l’école."

Ecrasons l'infâme !

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20 Nov 2013 18:37 - 20 Nov 2013 18:39 #8503 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
L'inénarrable Gabriel Cohn-Bendit a encore frappé : "Révoltons-nous contre l'orthographe, les jeunes devraient écrire comme ils veulent" dans le "Nouvel Obs'" du 20/11/13.


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20 Nov 2013 19:09 - 20 Nov 2013 23:10 #8504 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

Révoltons-nous contre l'orthographe, les jeunes devraient écrire comme ils veulent

Car évidemment quand on écrit, c'est pour soi-même, pas pour quelqu'un d'autre. Le libertarisme doit s'affranchir de cette dernière contrainte : autrui ! :cheers:

Le langage texto, un calvaire pour les profs ? Et si notre orthographe était trop complexe ? Gabriel Cohn-Bendit, auteur de "Pour une autre école. Changer l'éducation vite" (éd. Autrement), lance un appel pour valoriser une autre façon d'écrire le Français, loin de règles qui lui semblent datées et figées.

Alors que des règles récentes et changeantes, c'est beaucoup plus simple. :doc:
Et de quelle "autre façon d'écrire le Français" s'agit-il exactement ? Pourquoi n'y en aurait-il qu'une autre puisqu'ils doivent écrire comme ils veulent ?

La guerre de 14-18. Il y a ceux qui, avec le président François Hollande, célébreront la grande union nationale de droite à gauche face à l'ennemi allemand. Nous serons quelques uns à commémorer la mémoire de Jean Jaurès assassiné pour s'être opposé, bien seul parmi les socialistes, au carnage en préparation. Nous célébrerons aussi la mémoire des "fusillés pour l'exemple" qui voulaient que ce carnage cesse.

Jean Jaurès, normalien, agrégé de philosophie et professeur à la faculté de lettres de Toulouse, se battait déjà contre l'école républicaine et l'arbitraire orthographique : nul doute qu'il applaudirait à l'appel de Gabriel Cohn-Bendit, son héritier à travers les siècles ! :doc:

Enfin, le pédagogue que je suis rendra hommage à tous ces enseignants, instituteurs pour l'essentiel, qui affirmeront la guerre finie qu'il n'est plus question de fabriquer dans nos écoles de petits patriotes obéissants, véritable chair à canon pour des projets guerriers qui ne les concernent pas. Célestin Freinet en est un brillant exemple et c'est sur ces bases que s'est construit son mouvement.

Disons-le : l'orthographe française est d'ailleurs profondément germanophobe. :doc:

Une révolte spontanée
À l'occasion de cette guerre verra le jour l'une des plus grandes révoltes spontanées contre l'"orthographe" que la France ait connue.

Une "révolte" tellement "spontanée" qu'elle n'a pas de leaders, pas de mots d'ordre, pas de mouvement, pas de traces...
Mais il y a ce lien implicite entre les fusillés et les malheureux révoltés de l'orthographe. :|

Des centaines de milliers de lettres furent échangées entre le front et l'arrière pour donner et avoir des nouvelles.

C'est plutôt la démonstration que l'école républicaine gratuite et obligatoire a servi à quelque chose, mais ce genre de considération échappe à notre libertaire favori.

On voulait savoir comment allait le père, le frère, le fils, on voulait raconter la vie au front. Alors ceux qui n'avaient jamais écrit, sinon quelques dictées et rédactions lorsqu'ils étaient à l'école, ou même ceux qui n'y avaient jamais été, se sont mis à écrire sans se soumettre aux diktats des maîtres, des élites et de l'académie.

Le mot "diktats" met bien les enseignants dans la position de l'ennemi, de la hiérarchie qui fusille. :fur
Mais comment peut-on n'avoir "jamais écrit sinon quelques dictées et rédactions" ? :shock: :scratch:

Quel sens donner à une lettre parmi des milliers d'autres ? D'autant que cette lettre n'est accompagnée d'aucune indication sur son auteur, son âge, sa nationalité et surtout sur sa scolarité. On y cherchera en vain la moindre trace de "révolte" contre l'orthographe. A moins que les fautes ne soient faites en conscience... :P

Ils avaient des choses importantes à se dire et ils se les ont dites. Je voudrais que dans toutes les écoles, on lise ces lettres et réfléchisse à cette question : qui a décidé que la langue écrite serait aussi loin de ce que l'on entend ?

En quoi "l'etre" est plus "proche de ce que l'on entend" que "lettre", "aussie" que "aussi", "moie" que "moi", "ses" que "c'est", "On et" que "On est", "que l'en fait" que "que l'on fait", "cam" que "comme", "raister" que "rester", "quie" que "qui", "etez" que "était", "en fain" que "enfin", "espairais" que "espérer" ? :fur
La ponctuation a été ajoutée. La syntaxe elle-même est largement défaillante et le propos difficile à suivre. La prononciation et la segmentation elles-mêmes posent problème

Notre orthographe est trop compliquée
Car, si la langue parlée est une création collective qui évolue, change au gré des pratiques réelles des populations, la transcription écrite a été le fait de quelques uns.

Dans l'intérêt de tous... Un peu comme la loi, horresco referens.

Au 20e siècle, des linguistes ont transcrit la plupart des langues africaines phonétiquement, en écrivant ce qu'ils entendaient. Certaines langues européennes sont très proches de cette transcription phonétique. L'italien par exemple. On écrit "farmacia" et "filosofia" les médicaments y sont aussi efficaces qu'en France et leurs penseurs raisonnent aussi bien que Finkielkraut. Mais il n'y a pas de Pivot en Italie et le jeu de la dictée n'existe pas, perte énorme il est vrai !

Il faut aller plus loin : pourquoi parler français quand il est plus simple de parler italien ! :P
M. Cohn-Bendit oublie surtout que l'unification politique et linguistique de l'Italie est bien tardive par rapport à celle de la France.

Si notre orthographe est si compliquée, cela n'a rien à voir avec la langue française aussi simple et complexe que toutes les langues du monde. Tous les enfants du monde parlent leur langue au même age.

Car par principe toutes les langues se valent, bien entendu.

Une académie d'en bas
La complexité de la transcription écrite du français est due aux académiciens à qui Richelieu avait donné la mission de faire ce travail. Ils ont dit clairement que "l'écrit devait permettre de distinguer le savant de l'ignorant et des femmes", d’où toutes ces références à l'étymologie, toute ces lettres muettes.

Si on suit le raisonnement de Cohn-Bendit, il préfère donc faire des "ignorants" que des "savants". Voilà qui est dit. :devil:

Mon vœux le plus cher...

Tellement cher qu'il est au pluriel ! :lol:
On a les vœux qu'on peut...

...c'est, qu'en cette année du souvenir, se lève une nouvelle révolte contre l'orthographe, sans demander la permission à l'académie aux élites et aux enseignants, que les jeunes s'écrivent ce qu'ils ont envie de se dire par tweet, par mail sans se soucier des règles établies.

Ça tombe bien, c'est ce qu'ils font... :roll:

Aujourd'hui les élites préfèrent des textes sans la moindre faute d'orthographe et sans le moindre intérêt à un texte riche de sens mais plein de fautes, pas moi.

Par contre, personne ne semble préférer un texte sans la moindre faute d'orthographe et riche de sens. :mrgreen:
C'est amusant de lire cela quand on sait que la pire des orthographes ne vaut que deux point de moins au bac... de français.

Créons une académie de ceux d'en bas sans élection et costumes grand guignolesque, dont feraient partie tous ceux qui le voudraient, on créerait notre dictionnaire.

Si chacun écrit comme il le veut, à quoi peut bien servir un dictionnaire ? :scratch:

On supprimerait tous les "ph", les "th", les "y"...

Toutes les lettres de la culture hellénique, en somme. Il faut dire que même le mot "académie" vient de la Grèce ancienne.
On notera que dans la lettre du poilu donnée en illustration, ce n'est pas ce genre de graphies qui pose problème. Voilà qui montre bien le décalage d'un idéologue des nouvelles pédagogies comme Cohn-Bendit avec la réalité scolaire des quartiers défavorisés.

... fini les doubles consonnes mourir et nourrir avec un seul r comme le voulait Voltaire qui par ailleurs écrivait "filosofe".

Même chose : les problèmes rencontrés par notre poilu sont d'un autre ordre et aucune simplification orthographique ne lui aurait permis d'écrire mieux (à ce sujet voir cet article : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/14-demin-des-l-obe )

Fini toutes ces lettre muettes comme les s ou x des pluriels des noms, car en français le nom est invariable.

Tiens, une règle ? Bizarre pour un libertarisme... :scratch:
C'est vrai que "cheval" ou "oeil" sont invariables. D'ailleurs en italien aussi les noms sont invariables, c'est bien connu.
Bon le poilu rajoute lui-même des lettres muettes... mais il fait bien ce qu'il veut, non ? Il est vrai qu'il n'était pas nécessairement jeune et que seuls les jeunes doivent y être autorisés, selon M. Cohn-Bendit. :mrgreen:

Une commémoration qui nous ouvre la voie à un joyeux travail

Les victimes de la grande Guerre doivent se réjouir dans leur tombe d'une mobilisation aussi intelligente de leur mémoire. :cheers:

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20 Nov 2013 21:47 #8505 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

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20 Nov 2013 22:29 - 20 Nov 2013 22:30 #8506 par Wikibuster
Réponse de Wikibuster sur le sujet L'orthographe à l'école
"Par contre, personne ne semble préférer un texte sans la moindre faute d'orthographe et riche de sens."
On finit par lire vos phrases... avant de les lire, c'est grave Loys ? ;)

Ecrasons l'infâme !

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20 Nov 2013 23:08 #8507 par Typhon
Réponse de Typhon sur le sujet L'orthographe à l'école

Loys dit:

... fini les doubles consonnes mourir et nourrir avec un seul r comme le voulait Voltaire qui par ailleurs écrivait "filosofe".

Même chose : les problèmes rencontrés par notre poilu sont d'un autre ordre et aucune simplification orthographique ne lui aurait permis d'écrire mieux (à ce sujet voir cet article : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/14-demin-des-l-obe )

Cet homme à l'art de mal choisir ses exemples : dans toute l'orthographe française, s'il y a bien des doubles consonnes qui sont justifiées, ce sont celles qui apparaissent au futur simple des verbes mourir et courir, et qui retranscrivent assez fidèlement - pour une fois - la différence de prononciation avec l'imparfait de ces mêmes verbes. À supposer qu'on se mette à virer systématiquement les doubles consonnes injustifiées pour écrire « aler, doner, nourir... » il serait alors d'autant plus important de les maintenir dans « mourrais, courrais... »

Fini toutes ces lettre muettes comme les s ou x des pluriels des noms, car en français le nom est invariable.

Tiens, une règle ? Bizarre pour un libertarisme... :scratch:

Je note qu'il n'a pas la moindre qualification en matière de langue, mis à part des compétences de prof d'allemand. Ce qui me rappelle incontinent ce vieux classique de l'internet francophone : www.dicomoche.net/documents/langunik.htm

Bon le poilu rajoute lui-même des lettres muettes... mais il fait bien ce qu'il veut, non ?

Ce qui est épatant avec cette lettre, c'est de voir que beaucoup des fautes qui sont faites par le poilu sont aussi faites sur Internet, de nos jours. Il y a une constance dans le type d'erreur assez remarquable et qui mériterait une étude approfondie, si elle n'a pas déjà été faite.
Et aussi, bien sûr, le fait que les fautes ne simplifient absolument pas l'orthographe, mais la rendent au contraire un peu plus compliquée...
/a.ti.trə.də.kõ.pa.rɛ.zõ.vwa.si.yn.ɔʁ.to.graf.ve.ʁi.ta.blə.mɑ̃ʔ.ɑ̃.fa.za.vek.la.pʁo.nõ.sja.sjõ/
Typhon

« There are two kinds of fools: one says, "This is old, therefore it is good"; the other says, "This is new, therefore it is better." »
(William R. Inge)
Mon site

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20 Nov 2013 23:39 - 20 Nov 2013 23:44 #8508 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
Bien vu pour "mourir" ou "courir". Je me doutais que vous pointeriez le bout de votre nez dans cette discussion. Vous aviez d'ailleurs déjà pris l'exemple de "filosofia" dans une autre discussion à bâtons rompus .

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20 Nov 2013 23:54 #8509 par Typhon
Réponse de Typhon sur le sujet L'orthographe à l'école
Évidemment, c'est mon territoire de chasse, en quelque sorte.
Notez que je ne remet pas en cause l'idée d'enseigner une norme aux enfants, quelques critiques que je puisse formuler vis-à-vis de celle actuellement en place.

« There are two kinds of fools: one says, "This is old, therefore it is good"; the other says, "This is new, therefore it is better." »
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21 Nov 2013 00:08 #8510 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
J'ai bien compris votre position et je n'avais aucun doute à ce sujet, à vrai dire.

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21 Nov 2013 01:43 #8518 par Shane_Fenton
Réponse de Shane_Fenton sur le sujet L'orthographe à l'école
Ce texte me rappelle celui de Michel Guillou, déjà commenté ici-même.
Dans l'école où j'enseigne, nous avons une responsable de la reprographie âgée de 22 ans. Elle a remplacé l'ancienne, qui a été promue responsable des Masters spécialisés. Pas parce qu'elle a prouvé qu'elle pouvait être à la hauteur, mais parce que c'est la fille du directeur des systèmes d'information et qu'il fallait bien lui trouver du boulot. Pour le reste, elle est très gentille, elle est pimpante, mais elle est très souvent malade, ce qui fait que le plus souvent, quand j'ai quelque chose à imprimer, je m'en occupe moi-même (sauf pour les photocopies qui dépassent la vingtaine d'exemplaires, que je demande 1 mois à l'avance pour être sûr que ça sera fait).
Et surtout, surtout, c'est une magicienne de l'orthographe. Quand elle nous envoie un mail, on peut parfois compter 5 fôtes sur une seule ligne. Morceaux choisis :
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J'en passe et des meilleures...
Je précise que le sobriquet "magicienne de l'orthographe" a été trouvé par mon collègue allemand, prof d'informatique comme moi dans l'école. Une autre de mes collègues, vietnamienne, a fini par se demander s'il était normal qu'elle apprenne à sa fille à bien parler français quand elle voit qu'on laisse une responsable de la reprographie, adulte et française "de souche", s'exprimer de la sorte. En fait, ces fautes d'orthographe et de syntaxe à répétition apparaissent comme autant de grossièretés qui sont infligées à ceux qui lisent les mails.

Gabriel Cohn-Bendit dit: Aujourd'hui les élites préfèrent des textes sans la moindre faute d'orthographe et sans le moindre intérêt à un texte riche de sens mais plein de fautes

Je sais en tout cas que les employeurs préfèrent les textes sans la moindre faute, et qu'une lettre de motivation qui commence par "Chère monsieur" a de fortes chances de passer à la poubelle tout de suite, sans même lire le reste (c'est Michel Desmurget qui m'a raconté en personne l'anecdote).

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21 Nov 2013 07:54 #8519 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

Shane_Fenton dit: Je sais en tout cas que les employeurs préfèrent les textes sans la moindre faute

En ce cas il faut d'urgence déclarer Gabriel Cohn-Bendit employeur universel. :doc:
Mieux encore : s'il préfère une copie mal orthographiée mais pleine de sens, il peut venir seconder utilement les correcteurs du Bac. Ils lui fourniront les premières, il n'aura a plus qu'à chercher les secondes à l'intérieur. :devil:

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22 Mai 2014 12:22 - 09 Nov 2016 22:37 #10616 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
A lire également, le fil de discussion sur le nouveau barème de la dictée proposée par l'Inspection générale.
Fichier attaché :

Une journée scientifique à l'ESPE de l'Académie de Rouen : "L’orthographe à l’école : pratiques et représentations" .
Le titre inquiète un peu, ainsi que certains éléments annoncés :

Nos élèves, nos enfants, font-ils finalement «toujours plus de fautes» ?

La notion d’erreur en orthographe grammaticale a-t-elle encore un sens ? D. COGIS (Laboratoire MODYCO)

A lire cet autre fil : www.laviemoderne.net/forum/le-naufrage-d...vrose-orthographique

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25 Oct 2014 10:51 #12149 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
A écouter sur "France Culture" du 22/10/14 : "L'orthographe : cause perdue?"

L'orthographe : cause perdue?
Anne-Douaire-Banny, Doyenne de la faculté de lettres de l'ICP (Institut Catholique de Paris)
Daniele Manesse, professeur à la sorbonne nouvelle, UFR DIFLE laboratoire DILTEC, axe 1 Responsable de l'équipe de recherche E2C (écoles de la deuxième chance ) Paris-Seine Saint-Denis
Viviane Youx (en duplex), membre de l'association française des enseignants de français (AFEF)
Le niveau baisse! Concernant l’orthographe c’est tout à fait avéré et toutes les études sur la question concordent. Les enseignants le constatent de l’école primaire au supérieur.... Mais, une fois que l’on a dit cela, que faire ? Nos invitées vont partager leurs pistes de réflexion pour améliorer la production écrite et ce à tous les niveaux d’enseignement. Notre réflexion sera double car nous ne pourrions parler de l’orthographe sans nous interroger sur la place de ces fameuses fautes dans nos représentations scolaires, culturelles et sociales. Bref, aujourd’hui, dans Rue des écoles nous allons tenter de dépasser la déploration attachée à cette véritable passion française qu’est l’orthographe.

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25 Oct 2014 11:52 - 25 Oct 2014 20:10 #12151 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école
1987-2005 : on a perdu deux ans.

Danièle Manesse dit: En vingt ans les résultats des élèves de3e par exemple étaient ceux de 5e vingt ans auparavant, les résultats des élèves de 5e étaient ceux en gros des élèves de CM2.

Des chiffres moyens : la réalité est bien pire dans les établissements ZEP.

Danièle Manesse dit: Les résultats des élèves de ZEP : eux ont perdu quatre ans [...] Les résultats des élèves de [3e en] ZEP de 2005 étaient ceux de CM2 de 1987.

Et ce n'est qu'une moyenne en ZEP ! Pour s'en convaincre il suffit de consulter des copies de ZEP en 2006 que j'ai mises en ligne.
Comment un système à ce point réformé peut-il produire des résultats aussi calamiteux ?
La baisse s'observe dès le CM2 :

Danièle Manesse dit: A l'issue du CM2 en 2005 on était très loin des CM2 vingt avant.

Danièle Manesse estime - à juste titre - qu'il s'agit d'une rupture dans l'école entre "ceux qui n'ont que l'école pour apprendre le français" et les autres et s'indigne pour les "20% d'enfants démunis" car "l'orthographe, c'est bien plus que l'orthographe".
Viviane Youx "bien obligée" de reconnaître "une baisse dans les résultats" mais "c'est un peu plus complexe que cela" mais critiquant le constat : "le temps scolaire consacré au français a énormément diminué". C'est un élément d'explication mais ça ne change rien au constat. Au passage Viviane Youx oublie de rappeler qu'elle invitait à repenser "les objectifs et le programme en fonction du volume horaire" . :fur
Ajoutons qu'il y a d'autres éléments d'explication : la proportion de temps consacrée à l'orthographe elle-même a diminué en français.
Anne-Douaire-Banny accuse l'université de ne pas prendre en compte les difficultés orthographiques des étudiants...
Sébastien Sihr (SNUIPP) noie le poisson en concédant que "le niveau s'effrite" (sic) en raison d'une baisse des horaires mais assure que "dans le même temps [les élèves] ont plus de compétences dans des domaines plus variés tels que le numérique, tels que les langues vivantes". Tout va bien donc. Tous les savoirs se valent. Un partout : la balle au centre. Bon Sébastien Sihr reconnaît que l'orthographe, c'est "important" : mais c'est plus une clause de style qu'autre chose puisque tout est important..
En réalité les compétences numériques et linguistiques censément nouvelles des élèves sont loin d'être avérés. Sébastien Sihr fait ensuite une sorte de caricature de l'enseignement à l'ancienne, avec lequel il faut trouver cependant trouver un "équilibre". Il critique à juste titre des programmes contradictoires et termine - comme de bien entendu - par un appel à une meilleure formation des enseignants.
Danièle Manesse, très justement, fait le lien entre savoir écrire et savoir lire, entre l'orthographe et la bonne intelligence de la langue.

Danièle Manesse dit: Il faut des moment spécifiques d'orthographe, des moments-repères, où on a un cahier, un carnet, un petit dictionnaire qu'on construit. [...] Il ne se trompe pas, le bon sens populaire : il y a une très forte corrélation entre réussite scolaire et niveau orthographique.

On peut donc analyser le décloisonnement tel qu'il est pratiqué depuis une vingtaine d'années à l'école comme un non-sens pédagogique.
Curieusement Anne-Douaire-Banny explique que la remédiation proposée à l'université consiste à "individualiser" l'enseignement de l'orthographe car "on n'apprend plus de la même façon aujourd'hui qu'il y a vingt ans, qu'il y a cinquante ans". :scratch:

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03 Nov 2014 20:00 #12269 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet L'orthographe à l'école

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