Donc 44% des élèves de CM2 en 2015 (13% en 1987) ne savent pas écrire "Le soir tombait". #LeNiveauMonte
L'orthographe à l'école
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"La question de l'orthographe à l'université, une nouveauté?" (30/12/14)
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Que de nombreux exemples, mais s'agit-il bien des mêmes exigences orthographiques ? A ce sujet Claude Lelièvre fait semblant de croire que c'est le cas.Sans doute dans un autre contexte ( vraisemblablement moins en proie au délitement, et surtout moins ‘’massif’’ : à peine 1% d’une classe d’âge faisait alors des études supérieures ), le ‘’ niveau ‘’en orthographe ( et plus généralement en français ) des étudiants a été depuis très longtemps et régulièrement stigmatisé.
« Nous voudrions simplement rappeler aux candidats que la faculté désirerait ne plus avoir à corriger des fautes d’orthographe aussi nombreuses que stupéfiantes » ( Gaffarel, doyen de la faculté des lettres de Clermont, 1881 ).
« J’estime que les trois quarts des bacheliers ne savent pas l’orthographe » ( Victor Bérard, maître de conférences à la Sorbonne, 1899 ).
« Les élèves des lycées n’ont ni orthographe, ni vocabulaire exact et varié, ni connaissances grammaticales » ( Paul Lemonnier, « La crise de la culture littéraire », 1929 ).

On peut se demander ce que penserait MM. Gaffarel, Bérard, Lemonnier et Duruy de l'orhographe d'aujourd'hui...
Par ailleurs la baisse du niveau d'orthographe a été mesurée en CM2 par la DEPP de 1987 à 2007 au moins. Mais c'est sans doute être un vilain décliniste que de le constater.
Vingt fautes ? Voilà qui paraît très peu aujourd'hui... Sans parler même de leur gravité.« La décadence est réelle, elle n’est pas une chimère : il est banal de trouver vingt fautes d’orthographe dans une même dissertation littéraire de classes terminales. Le désarroi de l’école ne date réellement que de la IV° République » ( Noël Deska, « Un gachis qui défie les réformes : l’enseignement secondaire », 1956 ).
Pourquoi faire puisqu'il n'y a pas de baisse de niveau ?PS1: Une recommandation: "L'anti-manuel d'orthographe" de Pascal Bouchard (Point-Seuil)

Flaubert et Proust. Des exemples un peu trop brefs pour signifier quoi que ce soit, d'autant que ces deux auteurs n'ont soit pas connu l'école républicaine, soit ses tout débuts. Bizarrement, ce sont les deux extraits déjà cités par Pierre Greilsamer ( voir plus haut ) en 2005... Pierre Greilsamer précisait alors qu'ils avaient été écrits avant dix ans...PS2 :Quel est l’écolier de onze ans, futur écrivain célèbre qui a écrit le texte n° 1 : " Je suis dévoré d’impatience de voir le meilleur de mes amis celui avec lequel je serait toujours amis nous nous aimerons, ami qui sera toujours dans mon cœur. Oui ami de la naisance jusqua la mort " ? Quel est l’écolier de onze ans, futur écrivain célèbre qui a écrit le texte n°2 : " Mon cher grand-père pardonne moi de mon péché car j’ai moin mangé qu’a l’ordinaire j’ai pleuré pendant un cardeur après cela j’était en senglot " ?
Que M. Lelièvre consulte maintenant des copies d'élèves en fin de collège : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes .
Sans nul doute de futurs Proust et Flaubert.
Une argumentation qui hésite entre absence de baisse du niveau en orthographe et le peu d'importance de l'orthographe. Mais sans faire de faute, bien sûr !

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- Hervé
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"Vive la dictée 2.0" dans "Le Monde" du 19/12/14

J'aime beaucoup l'idée de la négociation...
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 19/01/15 : "Dans les entreprises, zéro pointé en orthographe" par Gaëlle Picut.
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Pour en revenir aux entreprises, je connais des recruteurs qui mettent la lettre de motivation à la poubelle dès qu'ils voient une faute. Et ce n'est pas limité aux entreprises, d'ailleurs : Michel Desmurget m'expliquait, lorsque je l'ai rencontré il y a 3 ans, que c'était ce qu'il faisait : quand il lisait "chère monsieur", allez hop ! à la poubelle direct, et on ne regarde même pas la suite. Hors de question que je le désapprouve, d'ailleurs.
Dans mon école, notre directeur a essayé d'imposer la "certification Voltaire" : l'idée était de faire passer un concours de français aussi obligatoire et éliminatoire que celui du TOEIC en anglais. On en avait même fait la pub au JT ( voir ici ). Mais au fil des ans, c'est devenu facultatif. Allez savoir pourquoi.
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L'école suit pourtant les bons conseils de nouveaux pédagogues comme ceux de l'AFEF depuis longtemps.Cette discipline qui irrigue toutes les autres est fondamentale dans la construction de l’élève citoyen, et notre association est très préoccupée par les inégalités sociales, culturelles et également scolaires – celles que l’école produit elle-même – dont sont victimes les élèves.
Tout ceci est bien abstrait ("posture", "accompagnement", "formation")Enfin, une de nos problématiques fondamentales est également la formation des enseignants. Leur formation devrait les conduire à être davantage dans une posture d’accompagnement de l’élève. Il s’agirait là d’une formation non pas académique, mais bien professionnelle. A ce jour, la formation reçue en ESPE est très hétérogène, et bien que des initiatives soient tout à fait intéressantes, elle se heurte globalement à un manque de temps réservé à la formation pédagogique.
En effet, le volume horaire du français au collège par exemple a diminué de moitié en quarante ans.

Non, on est passé de 22h à 17h. En revanche, si l'on inclut le primaire, un tiers des heures supprimées depuis quarante ans.
Donc résumons : le premier problème, c'est l'horaire, mais la solution, c'est la formation. Et notamment à la "pédagogie".C’est ce que souligne aussi Bruno Suchaut pour le primaire : il explique ainsi que les élèves ne disposent pas en primaire du temps nécessaire à l’apprentissage de la lecture. Il faut du temps d’échange, de dialogue, avec les enseignants, surtout pour les élèves venant des milieux les plus défavorisés. Et plus généralement, ce temps d’apprentissage n’est pas le même pour chaque élève. Il est nécessaire de former les enseignants à comprendre comment cette réalité fonctionne, dans le cadre d’une formation continue qui leur permette de prendre du recul sur leur façon d’enseigner. En faisant venir par exemple un chercheur dans la classe pour observer les pratiques et en discuter ensuite.
De culpabilisation permanente des enseignants. Par contre, l'autocritique de l'AFEF, on peut toujours l'attendre...Nous prônons une véritable formation continue, en particulier par le biais de « recherche-action ». Nous proposons dans notre association de réfléchir sur nos pratiques, et d’être continuellement dans une démarche d’autocritique, d’autoformation.
Effectivement la "littérature jeunesse" aurait mieux fait de prendre la place de la grammaire !A côté du temps et de la formation, ne se pose-t-il pas également la question d’une nécessaire réforme des programmes ?
Je distingue entre programmes de collège et de lycée. Ceux de lycée sont relativement ouverts : il y a de grands thèmes d’étude, mais dans lesquels l’enseignant serait plutôt libre si le bac à la fin de la première ne transformait souvent l’enseignement en bachotage. Au collège, en 2002, il y a eu des programmes assez ouverts, balayés totalement par les programmes de 2008, qui ont opéré une régression par rapport aux avancées de la recherche. Deux exemples : on a vu apparaître dans ces programmes de 2008 la leçon de grammaire, et en disparaître la littérature jeunesse.

On se plaint des changements permanents et on propose... une nouvelle réforme orthographique : c'est très logique.Les changements de programme incessants compliquent considérablement la tâche des enseignants. Et cela se ressent d’autant plus fortement dans la discipline français, qui est au cœur des déchirements sociaux. Dès que l’on veut changer un point de grammaire ou d’orthographe, c’est une levée de boucliers.
C'est surtout qu'elle a déjà en grande partie été supprimée dans les pratiques.Les enseignants de français portent cette pression sociale forte. Si un jour vous dites : on va supprimer la dictée, imaginez les réactions !

C'est sûr que l'orthographe de l'anglais est beaucoup plus simple.Précisément sur l’orthographe, quelle est votre position ? Faudrait-il la simplifier ou du moins changer les méthodes d’enseignement ?
Cette question de l’orthographe est une spécificité française, avec laquelle nous devons travailler.

C'est vrai qu'ils n'y ont jamais songé : heureusement qu'il y a l'AFEF !Durant une période dans l’enseignement, certains aspects de son apprentissage ont été négligés. Or l’orthographe est un système dans lequel il faut entrer. Les enseignants doivent être formés à ce qu’est ce système orthographique français avec ses régularités et ses irrégularités, et doivent avoir du temps pour se focaliser avec leurs élèves sur ce système-là.
Non, il ne s'agit pas de réfléchir mais au contraire de donner des automatismes. La pédagogie du "sens", on voit où elle nous a menés.La dictée n’est pas un moyen d’apprendre l’orthographe, mais de la fixer. Il s’agit plus d’amener les élèves à réfléchir sur un texte écrit et à voir comment cela fonctionne. Il faut absolument prendre le temps de le faire.

Quel dommage ! Heureusement l'oral a pris une bonne place dans les programmes et dans le LPC depuis vingt ans.D’autant qu’en France il est vrai que le français est plus une langue de l’écrit qu’une langue de l’oral dans l’enseignement.
C'est-à-dire ?Dans notre association, nous sommes pour une simplification de l’orthographe. Et si la société veut continuer à maintenir la pression sur la norme orthographique, alors qu’elle donne les moyens à l’école.
Effectivement.Il faudrait également arrêter de se focaliser sur les programmes. Mais davantage se focaliser sur ce qu’apprennent les élèves.

Il faudra m'expliquer la différence avec un programme.La logique de programme en effet est difficilement compatible avec l’idée de conduire la classe, c’est-à-dire tous et chacun, à un certain niveau.

L'oral est l'aspect le plus valorisé dans les réformes pédagogiques récentes : cf histoire des arts, TPE etc.Pourquoi ne pas entrer plutôt dans une logique de curriculum ? Les élèves aujourd’hui écrivent peu et parlent peu en classe. Il serait souhaitable de les faire pratiquer.
Passons de l'enseignant qui perpétue une tradition d'enseignement à l'enseignant chercheur, qui, faisant tabula rasa de cette tradition, invente chaque jour son enseignement !Concrètement aujourd’hui, pourriez-vous proposer une première piste pour améliorer l’enseignement du français ?
Oui, ce serait de favoriser la formation continue des enseignants, mais de l’accompagner impérativement de recherche-action.
Si une pratique est "nouvelle", c'est qu'elle est bonne.Sans la mise en œuvre de nouvelles pratiques, cela ne sert à rien. Prenons l’exemple des maîtres supplémentaires au primaire. Cette initiative est formidable si elle s’accompagne de nouvelles pratiques. Mais si le maître supplémentaire refait la même chose que son collègue, ou si par exemple dans le cadre d’un travail en demi-groupe, il refait la même chose qu’en classe entière, l’efficacité est limitée.

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Aujourd’hui, les Français maîtrisent 45% des règles d’orthographe. En 2010, les Français maîtrisaient 51% de ces mêmes règles, ce qui représente une baisse de niveau de 6 points
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Et aussi : "Les profs de français font aussi des fautes"
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Dans "Le Monde" du 23/09/15 : "Trop d’étudiants fâchés avec l’orthographe"
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Julien Barret est titulaire d'un DEA de linguistique : www.criticomique.com/a-propos-de-l-auteur
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- 44% des élèves de CM2 en 2015 ne savent pas écrire "Le soir tombait" (13% en 1987).
- 48% ne savent pas écrire "peut-être" (32%)
Ainsi, d’après une étude de la DEPP de 2013, si « parler correctement » était le premier choix pour 49 % des enseignants, pour 41 % d’entre eux « écrire correctement » arrivait en deuxième choix. Si 67,4 % des enseignants interrogés déclaraient pratiquer souvent la dictée, un tiers révèle ne la pratiquer que de temps en temps, exceptionnellement ou jamais.
...l’essentiel des difficultés relève de la non-application des règles grammaticales, notamment celle de l’accord entre le sujet et le verbe
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www.lesechos.fr/politique-societe/societ...e-baisse-2041624.php
www.la-croix.com/Famille/Education/Ortho...016-11-09-1200801925
www.lexpress.fr/actualites/1/societe/ort...-fautes_1849022.html
www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11...lus-en-plus-nuls.php
www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/11...lus-en-plus-nuls.php
www.lexpress.fr/actualites/1/societe/l-o...rancais_1849786.html
www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/201...5030868_4355770.html
Et dans "Le Monde" : www.lemonde.fr/education/article/2016/11...5028192_1473685.html
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La Croix dit: Des dictées quotidiennes ?
La ministre Najat Vallaud-Belkacem avait insisté l’an dernier sur la nécessité de prévoir, sous diverses formes, des dictées quotidiennes en primaire.
Le Monde dit: « Grâce à la recherche scientifique, ces nouveaux programmes ont été pensés pour être plus cohérents, plus progressifs, et surtout mettre véritablement l’accent sur l’apprentissage et la consolidation du français », fait valoir Najat Vallaud-Belkacem, rappelant, entre autres, « l’instauration d’un exercice désormais quotidien de dictée ».

De la même façon, les explications convaincantes d'un professeur en psychologie cognitive (qui du moins souligne la baisse générale des horaires en français depuis des décennies même si ceux-ci ont augmenté... en 2008) dans "L'Express" du 12/11/16 :
Cette difficulté naturelle du français explique, bien évidemment, la baisse des résultats.Michel Fayol dit: Nous avons des +marques+, telles que le +ent+ à la fin du verbe à la 3e personne du pluriel ou le +s+ des noms et adjectifs au pluriel, qui ne s'entendent pas, contrairement à la plupart des autres langues. Il n'y a aucun autre système comme le nôtre.

Bien sûr, ce genre de considération n'empêche pas qu'on enseigne une seconde langue autrement plus difficile dès le primaire : en anglais, seuls 50% des mots s'écrivent de façon régulière.

Pour un professeur de français dans un lycée de la banlieue est de Paris et formatrice auprès d'enseignants stagiaires dans l'académie de Créteil, un "bagage commun" doit suffire :
C'est vrai que l'école avait vocation à "former de petits grammairiens"...Karine Risselin dit: Cela fait longtemps que l'école s'est donné d'autres missions que de former de petits grammairiens. On demande aux enfants d'aujourd'hui des compétences qu'on ne demandait pas à ceux d'il y a 50 ans : réaliser des synthèses à partir de plusieurs documents, développer son esprit critique...

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- Orthographe : La nouvelle chute des résultats interroge le statut de l'orthographe
- "Orthographe : Oser une vraie réforme ?"
#orthographe C'est fou comme les solutions du @cafepedagogique ressemblent à des causes ! ^^
![]()
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]Et le déni de Laurent Fillion et Lionel Jeanjeau ("cahiers pédagogiques") :
"cette enquête n'a pas trop de sens. Ils savent tant de choses aujourd'hui que nous ne savions pas"
L'ID du tweet fournit n'est pas valide
"Réduire l'école à l'apprentissage de l'orthographe. #fatigue"
Réduire l'école à l'apprentissage de l'orthographe. #fatigue
ça date mais c'est toujours d'actualité laurentfillion.wordpress.com/2012/04/18/je-… #orthographe
"Le soucis est de savoir si c'est si grave que ça."
@WauteletB oui. Le soucis est de savoir si c'est si grave que ça.
"La maîtrise de l'#orthographe est importante. Mais ce n'est qu'un outil. N'en faisons pas une fin en soi et adaptons-le à notre objectif."
L'ID du tweet fournit n'est pas valide
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Oui : c'est mieux que d'interroger la chute.Orthographe : La nouvelle chute des résultats interroge le statut de l'orthographe
La question traitée donc avec la désinvolture des anti-déclinistes. Quelle blague, la question de l'orthographe !La France ton orthographe fout le camp.
Mais surtout pas dans l'école.C'est ce que montre une nouvelle étude de la Depp (division des études du ministère). Sur la même dictée d'une dizaine de lignes (67 mots) donnée depuis 1987 et évaluée en Cm2, le nombre d'erreurs a encore progressé. Le pourcentage d'élèves faisant moins de 6 fautes est passé de 31 % en 1987 à 16% en 2007 et 8% en 2015. L'erreur orthographique, longtemps discriminante socialement, est maintenant socialement très partagée. C'est bien le statut de l'orthographe classique dans la société qui est interrogé.

Par "orthographe classique", il faut donc comprendre par exemple l'accord de "tombait" avec "le soir".
Quelle bonne nouvelle !Ce qui est nouveau c'est que les écarts sociaux sont toujours présents mais n'évoluent pas. En 2015 un enfant de retraité ou d'ouvrier fait entre 19 et 20 fautes quand un enfant de cadre en fait 13. Mais ce qui a changé depuis 1987 c'est que le nombre de fautes a doublé chez les enfants de cadre alors qu'il n'a fait qu'augmenter de 3 points chez les retraités.

Si la réduction des écarts prime sur la dégradation généralisée...L'enquête Depp montre même que l'éducation prioritaire réduit l'écart avec le non prioritaire. : 19 fautes contre 13 en non prioritaire en 2007, 21 contre 17 en 2015.
Ne nous interrogeons pas sur les programmes précédents (2002 et 1995)...Le déclin des compétences orthographiques est continu et avéré. En 2007 déjà c'était l'orthographe grammaticale qui avait décliné par rapport à 1987. Ni la "refondation" de l'orthographe lancée par Luc Chatel en 2012, ni les programmes de 2008, qui pourtant insistent sur l'orthographe, n'ont changé les choses. Rappelons que les élèves de Cm2 évalués en 2015 n'ont connu que ces programmes de 2008.
Les mêmes déclinistes qui s'inquiétaient "bruyamment" du niveau quand les anti-déclinistes s'en amusaient.Cela n'empêchera probablement pas les adeptes du traditionalisme de se manifester bruyamment...
C'est intéressant puisque les programmes viennent d'être mis en application.La ministre réunit le 9 novembre une grande conférence sur l'apprentissage du français, réunissant de nombreux spécialistes, parmi lesquels de véritables spécialistes de l'apprentissage de l'orthographe, comme Catherine Brissaud et Michel Fayol.

On ne sait puisque l'AFEF ne représente qu'elle-même...V Youx : Faire un choix de société
Pour Viviane Youx, présidente de l'Association française des professeurs de français (AFEF), interrogée par le Café pédagogique...
Bien sûr : les terminaisons de l'imparfait sont très complexes....cette baisse des performances orthographiques tient à "un système orthographique très complexe...
De quelle façon simplifier l'imparfait ou les règles d'accord ?...qui gagnerait à être simplifié

Visiblement, pour Vivianne Youx, l'accord de l'imparfait reste une "exigence orthographique […] très forte". A noter qu'on ne parle pas de "la société" ici, mais du niveau orthographique à la sortie du primaire....et en parallèle une société française dans laquelle la vigilance orthographique baisse alors que l'exigence orthographique reste très forte.
Un bel effort de relativisme, très contant chez l'AFEF.
Car les règles n'ont pas de sens : un verbe ou un adjectif qui s'accorde, ça n'a évidemment pas de sens.L'orthographe est encore largement enseignée par des règles à appliquer alors qu'il faudrait l'enseigner comme un système qui ait du sens pour les élèves.
Tout va bien, alors ! Mais pourquoi réunir une conférence avec des spécialistes aujourd'hui ?Les nouveaux programmes vont dans ce sens".

En réalité, ce point mériterait à lui seul un long examen.
La tournure "Si on considère que la question de l'orthographe est essentielle (et elle l'est)" est rassurante pour l'enseignement du français.Mais V Youx interroge aussi la société. "Si on considère que la question de l'orthographe est essentielle (et elle l'est, non en soi comme le respect d'une norme, mais comme élément de compréhension de l'écrit et comme moyen de communication,...
Mais, mais... et les nouveaux programmes ?...les carences orthographiques sont pénalisantes) alors, il faut y consacrer des moyens forts au détriment d'autre chose. Si la société ne veut pas faire ce choix, la situation a peu de chances de se renverser".
Orthographe : Oser une vraie réforme ?
Avec la publication de la récente évaluation de l'orthographe des écoliers de Cm2, le moment est-il venu d'une vraie réforme orthographique ? C'ets à dire pas seulement des améliorations marginales de l'écriture des mots mais une refonte des méthodes d'apprentissage de l'orthographe et une nouvelle définition des règles adaptées à la communication de masse. Car qui aujourd'hui a encore le temps de vérifier l'orthographe exacte des innombrables textes qu'il publie quotidiennement sous des formes variées (Sms, mails, notes, lettres, listes, articles etc.).
Pas qu'une affaire de règles
La question de l'apprentissage de l'orthographe, est clairement posée depuis 2007. Elle a suscité des travaux poussés qu'il n'est pas inutile de rappeler pour comprendre la crise orthographique.
Danièle Cogis et Catherine Brissaud, co-auteures avec JP Jaffré, C Pellat et M Fayol de "Comment enseigner l'orthographe aujourd'hui", expliquaient que l'apprentissage de l'orthographe n'est pas qu'une simple affaire d'apprentissage des règles. " C’est un point important : l’idée qu’il ne suffit pas d’avoir des connaissances mais qu’il faut savoir les utiliser dans le feu de l’écriture, quand on a plein d’autres choses à gérer, a fait son chemin", disaient-elles. "Les enseignants avec lesquels nous travaillons nous interrogent souvent : leurs élèves savent les règles, ils ont des connaissances mais tout se passe comme s’ils les oubliaient quand ils écrivent un texte. L’école doit apprendre aux élèves à mobiliser leurs connaissances dans des tâches d’écriture variées de plus en plus longues, à utiliser les outils que les adultes (nous en tout cas !) utilisent quotidiennement (correcteur, dictionnaire, grammaire, etc.).

Il faut simplifier la langue, a dit Vivianne Youx !Mais ces compétences de haut niveau ne peuvent s’exercer que si préalablement des connaissances existent. Les connaissances de base sont celles, précisément, que nous avons ciblées dans notre ouvrage : l’accord dans le groupe nominal, l’accord sujet-verbe, les formes en /E/, la distinction de certains homophones. C’est un programme déjà conséquent !
Oui, enfin l'effondrement est constaté en fin de primaire par la DEPP...Il y a aussi et surtout la manière de se mobiliser sur ces compétences et c’est pour nous très important. Si l’on admet qu’apprendre à faire l’accord sujet-verbe dans des contextes variés prend plusieurs années (nos propres travaux l’ont montré, tout comme ceux de la psychologie cognitive), on peut travailler progressivement en sériant les problèmes".
Elles posent ainsi la question de l'investissement du système éducatif dans ce travail orthographique. Or dès 2007, Danièle Manesse, co-auteure avec D Cogis de "Orthographe à qui la faute", montrait que la rupture entre école et collège nuit à un apprentissage de l'orthographe.
Le reste de la société ne se préoccupait pas de l'orthographe avant la "société de communication".Une question de statut
Mais c'est aussi le statut de l'orthographe qui est interrogé. Jean-Pierre Jaffré nous disait : "Le statut social de l'orthographe n'est plus aujourd'hui comparable à ce qu'il fut naguère, les demandes faites désormais à l'école ne sont plus du même ordre et le profil des enfants auxquels l'école à affaire n'est plus le même non plus. Pour relativiser cette notion de baisse de niveau, il convient par conséquent de ne pas se laisser enfermer par la relative objectivité des chiffres mais d'accepter l'idée d'une société en mouvement qui, sans renoncer à certaines options traditionnelles, accentue leurs limites."
C'est que pendant longtemps la production écrite , et donc l'orthographe, a été une affaire de corps spécialisés (clercs, imprimeurs, correcteurs etc.). Or la société de communication fait exploser le statut de l'écrit. Jamais il n'a eu l'importance qu'il a aujourd'hui.

En supprimant ce qui fait la difficulté, on supprime la difficulté : il fallait y penser !Une mutation orthographique nécessaire
Pour lui, " les sociétés futures vont devoir apprendre à ne plus raisonner en termes de monographie, avec une orthographe officielle valant pour toutes les situations.
Finalement, un effondrement vertueux, en somme !Ce faisant, l'écrit exploite un potentiel qui l'apparente aux divers registres de l'oralité : la forme d'un message peut varier avec les situations. Plus que d'un déclin orthographique, finalement très relatif, nous avons plutôt affaire à une mutation orthographique qui retrouve les vertus de la variation, sinon dans un même texte, comme ce fut le cas jadis, du moins dans des textes dont le but et le statut social sont distincts...
Car la "masse" est capable de "variations", mais pas d'une orthographe commune.L'iconoclasme relativisme dans tous ses ravages...
Je ne trouve personnellement pas aberrant de considérer que toute époque doit disposer des outils les mieux adaptés à ses modes de vie et plus généralement aux besoins qui sont les siens. Or l'orthographe du français, sous la forme que lui ont donné les grammairiens, les imprimeurs, les Académiciens, etc., n'est pas adaptée aux besoins d'une communication de masse".
Visiblement, une toute petite place.Par ces mots, JP Joffré interroge aussi l'apparente permanence de l'orthographe à travers les siècles. Voilà l'Ecole mise devant des choix et à travers elle toute la société. Devant l'étendue croissante des connaissances à transmettre, quelle place doit être donnée à l'orthographe et comment l'ajuster à cette place ?
Au contraire, de grands "progrès" ont été menés dans ce sens : jamais les "variations" vertueuses n'ont été aussi nombreuses dans l'école moderne, comme en témoigne cette étude de la DEPP. La "sensation de pluriel", par exemple, a été valorisée dans les formations de collège 2016.C'est ce débat là que la société française n'a pas réussi à mener depuis 30 ans.
Quelle belle opportunité !Le fait que la crise orthographique touche maintenant tous les jeunes , y compris ceux des milieux les plus privilégiés, nous donne peut-être l'opportunité de poser la question ?
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Oui : donnons la parole à ceux qui sont moralement responsables de la situation de l'orthographe. @LEXPRESS twitter.com/dalizsghaier/s…
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Article non daté (dans Google 10/11/16) : www.meirieu.com/ARTICLES/ENTREE_ECRIT.pdf
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"L'orthographe française était beaucoup plus libre au XVIIe siècle. Racine aurait sûrement raté son baccalauréat !"… twitter.com/i/web/status/7…
Le relativisme orthographique, tel qu'il est ensuite décliné dans les formations enseignantes. Et on cherche les ca… twitter.com/i/web/status/7…
Eclairage :
Le Robert lance une certification pour évaluer la maîtrise du français bfmtv.com/societe/le-rob… via @BFMTV
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