L'enquête PIAAC

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08 Oct 2013 19:28 - 10 Mai 2018 13:59 #7867 par Loys
La note pour la France de l'enquête PIAAC 2013 de l'OCDE .

L’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC) mesure les compétences des adultes français âgés de 16 à 65 ans dans les domaines suivants :
- littératie : la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits
- numératie : la capacité d’utiliser des concepts numériques et mathématiques
- résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique : capacité d'accéder à des informations trouvées, transformées et communiquées dans des
environnements numériques, de les interpréter et de les analyser


Les deux générations comparées sont donc :
- Les 16-44 ans nés entre 1968 et 1996.
- Les 45-65 nés entre 1947 et 1967.

A lire dans le "Café Pédagogique" du 08/10/13 :
- "Les compétences des adultes français nettement en dessous de celles des autres pays"

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- "PIAAC : Nous avons passé les tests" .

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Et sur "Rue89" du 8/10/13 : "Lecture, calcul : un adulte sur 5 rame en France contre un sur 20 au Japon" .
Dernière édition: 10 Mai 2018 13:59 par Loys.

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09 Oct 2013 10:37 - 11 Déc 2018 13:45 #7884 par Loys
Et dans les "Cahier pédagogiques" du 09/10/13 : "Plus que jamais, développer les compétences en lecture !"

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"Cahiers" ou "Café", on retrouve la même récupération un peu hâtive de ces chiffres pourtant globalement mauvais.

François Jarraud écrit: Le score moyen des 16-24 ans est à 275 quand celui des 55-64 ans est à 243. Dans un pays qui a glorifié l'époque du certificat d'étude, la preuve est faite que le niveau des jeunes est meilleur que celui des plus âgés.

"Cahiers écrit: les compétences des jeunes de25 à 34 ans sont bien plus élevées que celles de la génération 55-65 aussi bien en France qu’en Finlande. Plutôt un bon point pour notre système éducatif et un démenti à l’idée reçue « c’était mieux avant ! »

Les 55-64 ans sont nés en 1949-58 : pour la période 1968-1977, le taux moyen d'accès d'une génération au Bac était de 22% (sans parler de la partie de la population qui n'a pas été scolarisée en France, voire qui n'a pas été scolarisée). Pour les 16-24 ans, nés en 1989-1997, le taux moyen d'accès au Bac pour la période 2006-2013 est de 67,5%...
En conclure donc que nous vivons actuellement un âge d'or de l'efficacité scolaire semble donc très hasardeux... :santa:
Voilà qui est de nature à interroger le système éducatif tel qu'il est devenu.
Dernière édition: 11 Déc 2018 13:45 par Loys.

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09 Oct 2013 11:34 - 09 Oct 2013 11:36 #7886 par mewtow
Quel est le rapport entre le taux de réussite au bac, et l'apprentissage de la littératie et de son utilisation dans des situations habituelles (ce qui est testé par l'étude) ?
Que je sache, la littératie s'apprend en primaire, pas en lycée. L'apprentissage de la littératie s'est effectué de la même manière dans toutes les cohortes, méthodes d'apprentissages et horaires mises à part (et vu la diminution de ces horaires avec le temps, héhé).
Et puis le fait que les taux de réussite au bac augmentent est impossible à interpréter sur de longues durées. Le fait qu'un bac ancien ne vaut pas un bac actuel (et sans que cela signifie automatiquement une dévalorisation des bac actuels) empêche toute comparaison entre cohortes.
En tout cas, les résultats de l'étude citée vont dans le sens des études de l'INSEE sur l’illettrisme. Et elle conforte encore plus les observations faites par Estabet et al., faites sur la base des résultats aux tests du service militaire et de la JAPD, résumées dans leur libre "le niveau monte". Dans ces études, le fait que les jeunes réussissent mieux que les vieux dans des taches de littératie avait déjà étè observé.
Dernière édition: 09 Oct 2013 11:36 par mewtow.

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09 Oct 2013 12:08 - 09 Oct 2013 12:23 #7887 par Loys

Que je sache, la littératie s'apprend en primaire, pas en lycée.

C'est là que vous allez peut-être un peu vite. :xx:
Et attention : je ne parle pas de taux de réussite, mais de taux d'accès au bac d'une génération (on pourrait même parler de taux d'accès au niveau Bac, encore plus élevé puisque actuellement de l'ordre de 85%). Vous ne disconviendrez pas que l'allongement de la scolarité devrait - en bonne logique - jouer favorablement en faveur des compétences de lecture, non ?

En tout cas, les résultats de l'étude citée vont dans le sens des études de l'INSEE sur l’illettrisme. Et elle conforte encore plus les observations faites par Estabet et al., faites sur la base des résultats aux tests du service militaire et de la JAPD, résumées dans leur libre "le niveau monte".

Si tel est le cas, pourquoi des observations si tardives dans la scolarité pour des compétences si basiques ? Pour comparer ce qui est comparable et en suivant votre raisonnement, il faudrait évaluer ces compétences à l'issue de l'école primaire.
Dernière édition: 09 Oct 2013 12:23 par Loys.

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09 Oct 2013 12:26 - 09 Oct 2013 12:41 #7889 par mewtow
Et alors ? Que cet apprentissage censé être effectué en primaire rate sur certains élèves n'est pas nouveau du tout.
Il y a toujours eu une certaine proportion d'élève qui n'a jamais su écrire ou lire convenablement, et vos copies sont loin d'être une nouveauté. La dyslexie et les difficultés de lecture ne sont pas apparues dans les années 1990.
Ce qui importe, c'est de savoir si la situation s'est améliorée ou pas, ce qui demande de faire des comparaisons. Vous avez pensé à comparer avec des copies d'une classe d'élève de 1950, histoire de comparer si il y a eu amélioration ? Évidemment, non, mais c'est à peu prêt ce genre de comparaison qui avait étè faite dans "le niveau monte". C'était pas glorieux pour les anciens...
Sinon, vérifier les acquis en sortie de primaire serait une bonne idée, mais je me demande si cela a déjà étè fait dans les normes. Il me semble que non, ce qui fait qu'on doit se débrouiller avec ce que l'on a.
Je me souviens juste d'une "étude" d'un de vos collègue sur une de ses classes qui semble avoir fait cela, mais je ne sais plus si c'était au collège ou au primaire. Je vais tenter de retrouver. En tout cas, cette étude" disait qu'il n'y avait pas vraiment de différences notables.
Mais dans les faits, les compétences en lecture et en écriture sont censées être fortement dépendantes de la qualité de l'apprentissage primaire : les élèves ayant des difficultés de lecture et d'écriture au secondaire, voire plus loin, avaient déjà ces lacunes au primaire.
Quand à savoir quel est l'importance de l'effet de l’allongement de la scolarité, c'est une autre histoire. On peut surement déterminer la part qui provient de l'allongement de la scolarité en utilisant les outils statistiques qui vont bien : il faudrait voir si cela a déjà étè fait. Mais vu ce que j'ai dit au paragraphe précédent, l'effet doit être relativement faible, et inférieur à celui de la réussite et de la qualité de l'apprentissage en primaire.
Après, cela ne signifie pas que l'allongement de la scolarité aie des effets bénéfiques sur le niveau des élèves : les études PISA montrent que les systèmes éducatifs avec collège et lycée unique sont les plus performants (alors que la France n'a aucun des deux).
Sinon, pour le fait que l(étude évalue des compétences technologique, je vais regarder en détail. Il faudrait voir ce que cela donne en ne prenant pas en compte ces tests, et re-comparer les cohortes.
Dernière édition: 09 Oct 2013 12:41 par mewtow.

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09 Oct 2013 14:08 - 10 Mai 2018 10:17 #7891 par Loys

Vous avez pensé à comparer avec des copies d'une classe d'élève de 1950, histoire de comparer si il y a eu amélioration ?

Se référer au Niveau monte (1989) de Baudelot et Establet n'est peut-être pas une bonne idée...

De fait, pas besoin de remonter à 1950, quand l'école était inégalitaire. Les chiffres dont disposons permettent des comparaisons précisément depuis 1987 : je vous renvoie aux études alarmantes menées par la DEPP (calcul, lecture, orthographe) en fin de primaire par exemple.

N'importe quel professeur peut s'en rendre compte dans ses classes, en éducation prioritaire comme dans des lycées plutôt favorisés.

Mais dans les faits, les compétences en lecture et en écriture sont censées être fortement dépendantes de la qualité de l'apprentissage primaire : les élèves ayant des difficultés de lecture et d'écriture au secondaire, voire plus loin, avaient déjà ces lacunes au primaire.

L'enseignement de la lecture déborde largement sur le collège désormais et la durée de la scolarisation (âge de la scolarité obligatoire, démocratisation du lycée et des études supérieures) devrait - en principe - influer sur l'acquisition de compétences les plus élémentaires par des élèves qui vont désormais tous au collège au collège et, pour une grande partie, jusqu'au lycée (voir l'évolution des générations accédant au niveau bac ; un triplement depuis le début des années 1980).

Par ailleurs, une partie importante des adultes n'ont pas été scolarisés dans des écoles françaises.

Bref, en conclure que le niveau de baisse pas paraît bien hasardeux.

Après, cela ne signifie pas que l'allongement de la scolarité aie des effets bénéfiques sur le niveau des élèves : les études PISA montrent que les systèmes éducatifs avec collège et lycée unique sont les plus performants (alors que la France n'a aucun des deux).

Pas de collège unique en France ? :shock:
Dernière édition: 10 Mai 2018 10:17 par Loys.

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16 Oct 2013 16:22 #7989 par Loys
Une analyse sur "L'Education déchiffrée" du 16/10/13 : "Décryptage des résultats de la France" .

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18 Déc 2013 20:08 #8895 par Loys
Complément : "Deux fois plus d'illettrés en zone urbaine sensible (ZUS) que dans le restant du pays" sur "VousNousIls" du 18/12/13.

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03 Nov 2017 14:18 - 21 Juil 2022 19:12 #19928 par Loys
Sur le blog de Lucien Marbœuf du 27/10/13 : "Idée reçue (1) : « le niveau baisse »"

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Entendons-nous bien : le niveau baisse, ma p’tite dame, c’est un fait et personne ne va tenter de prouver le contraire. Mais de quel niveau parle-t-on ? De quelle baisse parle-t-on ?
On a tous entendu, à la machine à café ou chez mémé le dimanche midi, que « le niveau a bien baissé depuis mon époque », que « de mon temps, c’était bien mieux que ça, je vous le dit », etc. Or, si on se fie aux spécialistes, aux chiffres, aux historiens de l’éducation, il s’avère que :
OUI, le niveau des écoliers français est en baisse depuis une quinzaine d’année. Toutes les études le montrent, et sur le terrain on peut le sentir également.
NON, le niveau n’a pas baissé...

Oui, non... Curieuse valse-hésitation de Lucien Marbœuf pour reconnaître la dégradation des compétences des élèves. Le titre de son article est quand même : "Idée reçue (1) : « le niveau baisse »"... :roll:

Le raisonnement est par ailleurs quelque peu contradictoire : il s'agit d'une part de montrer que les générations antérieures n'avaient pas autant de compétences que la génération actuelle (sur la base de l'enquête PIAAC) et d'autre part de montrer que les compétences se sont déplacées.

NON, le niveau n’a pas baissé si l’on compare aux générations plus éloignées, si on remonte à plusieurs décennies.

Peut-on comparer des générations qui n'ont pas eu le même destin scolaire (démocratisation du collège, du lycée ou même scolarisation en France) ?

Quant au sociologue Vincent Troget, il propose de changer de perspective : « Compte tenu du rôle autrement symbolique qu’avaient acquis l’orthographe, les dates de l’histoire de France et la liste des départements dans le processus de scolarisation, le sentiment d’une baisse générale de niveau se répand ainsi dans l’opinion publique. Si l'on change de critères, tout indique au contraire que le niveau a augmenté. De nombreuses connaissances nouvelles ont été introduites : géométrie et, désormais, langue vivante à l'école primaire, biologie, histoire contemporaine, géographie économique, approche linguistique de la littérature, sciences économiques et sociales, etc. (…). Certains critères d'évaluation sont devenus plus exigeants. Dans les années 30, par exemple, il suffisait qu'un élève sache déchiffrer à haute voix un texte simple et répondre à quelques questions de vocabulaire pour être jugé bon lecteur à la fin du primaire. Aujourd'hui, un élève n'est reconnu lecteur à l'entrée en sixième que s'il peut répondre par écrit à des questions montrant qu'il a compris le sens d'un texte après l'avoir lu silencieusement ».

S'il suffit de "changer de perspective" pour se convaincre que "le niveau a augmenté"... Après tout, peu importe la maîtrise de la langue en fin de primaire si les élèves font de l'anglais en primaire !

A relire : la curieuse tribune anti-décliniste de Vincent Troget, maître de conférences à l'IUFM de Versailles, en 2001 .

Et quand les indicateurs deviennent trop criants pour empêcher le déni, il suffit d'en relativiser l'importance : "Ah l’orthographe, ce juge de paix… Pourtant Claude Lelièvre, l’historien de l’éducation, note que "si vous mettez entre parenthèses la question de l'orthographe..."

Du reste, les indicateurs concernent également la lecture, le calcul etc.

On avait déjà abordé en détails, il y a deux ans ici-même, la question de la baisse du niveau scolaire. On avait entre autres compilé un certain nombre de commentaires de toutes les époques, plus désabusés les uns que les autres, sur le sujet. Plus que la baisse du niveau (alors que jamais dans l’histoire de l’humanité une si grande partie de la population n’avait atteint un tel niveau d’éducation), c’est le sentiment de la baisse qui semble universel, l'idée que les générations nouvelles ne sont pas à la hauteur des anciennes !...

Donc, parce qu'il y aurait toujours eu un discours sur la baisse du niveau, la dégradation objective des compétences des élèves sur une période donnée récente serait réfutée ? Curieux raisonnement...

Edition de 2018 :

Remontons le temps ensemble (toute ressemblance avec des propos récemment entendus à la machine à café serait totalement fortuit)… [...]
Socrate (470-399 av. JC) : "Notre jeunesse [...] est mal élevée, elle se moque de l'autorité et n'a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d'aujourd'hui [...] ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans la pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais."

Lucien Marbœuf serait avisé de ne pas se référer à ces citations apocryphes, voire parodiques . :transpi:
Dernière édition: 21 Juil 2022 19:12 par Loys.

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10 Mai 2018 09:52 - 10 Mai 2018 15:50 #20941 par Loys
En 2014, cet article de "L'Obs" s'appuie sur l'enquête PIAAC sans la nommer : "Education : l’école à Papa ? C'était la cata !" par Véronique Radier.

Les jeunes plus compétents que les seniors… en moyenne

Ils ont tout faux ! L’OCDE nous révèle en effet dans son édition 2014 de Regards sur l'Education, que les jeunes générations à travers le monde sont en réalité bien plus compétentes que leurs aînés, formés à cette fameuse école "d'avant".



Et en 2018 de nouveau :

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"Donc en fait, le niveau en lecture ne baisse pas ?

Curieuse conclusion de Delphine Guichard puisque cette enquête de l'OCDE de 2013 ne porte absolument pas sur une évolution. De plus, elle ne tient compte ni de la scolarisation en France ou non ni de l'allongement de la scolarité (voir l'étude sur les compétences fondamentales des adultes de l'INSEE en 2011 ). Enfin la cohorte des plus "jeunes" (16-44 ans) dans l'enquête est née à partir de... 1968.

Nous avons déjà vu plus haut comment l'enquête PIAAC est récupérée régulièrement ("Café pédagogique", "Cahiers pédagogiques", "L'Obs", Lucien Marbœuf) pour réfuter précisément la dégradation des compétences des élèves.

Vive l'anti-déclinisme : tout va bien dans nos écoles ! :cheers:

Si les comparaisons doivent avoir lieu, c'est à même niveau de scolarité : en se référant à une enquête ne concernant que des adultes, on fait tout pour ne pas voir la perte d'efficacité sidérante de notre école, malgré une formation pédagogique initiale et des toute une cohorte de formateurs brillants pour former les enseignants depuis trente ans.
Dernière édition: 10 Mai 2018 15:50 par Loys.

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