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"Comment j'ai pourri le web"
Je n'ai pas bien compris l'intérêt de votre démarche.
C'est juste une question de paresse des étudiants tout à fait compréhensible et pardonnable.
De toute façon, le plus important est de savoir chercher l'information et de la retranscrire de manière la plus claire possible.
Moi je me marre quand je vois les fonctionnaire de l'éducation national en train de se plaindre de la triche. Ils n'ont qu'à faire des sujets intelligents faisant réfléchir le candidat plutôt que de lui demander de recracher du cours. Il préfère mettre le problème sur les étudiants, plutôt que de remettre en cause leurs sujets d'examen, leurs cours etc ...
Demander des choses intelligentes à vos étudiants et ils vous le rendront bien.
Excusez moi mais le commentaire de texte je trouve ça d'une nullité absolue !!! On ergote autour d'un petit texte (le plus souvent extirpé d'une œuvre plus grande, rien de mieux pour trahir l'auteur) pendant des pages et des pages (on fait un roman de dix pauvres lignes), encourageant les élucubrations les plus débiles !
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Je ne vois pas pourquoi telle ou telle interprétation vaudrait mieux selon l'appréciation hautement subjective du prof (ou pire, selon une grille de notation de l'éducation nationale) !
Bon après on peut toujours juger sur les fautes d’orthographe de l'élève !
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- Loys
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Je vois que vous n'avez rien compris à l'exercice du commentaire.aggripa écrit: Je ne vois pas pourquoi telle ou telle interprétation vaudrait mieux selon l'appréciation hautement subjective du prof (ou pire, selon une grille de notation de l'éducation nationale) !
Une interprétation n'est subjective que si elle n'est pas justifiée. Ce qui n'est pas dans le cas dans un commentaire, puisqu'il consiste précisément à justifier une interprétation.
Oui, le bac de français est une imposture.aggripa écrit: Seul l'auteur du texte étudié est capable de juger de la qualité d'un commentaire.
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- Loys
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Extrait p. 11 :
Une acculturation de plus en plus précoce des usages numériques
Les habitudes de travail héritées de l’enseignement scolaire sont également mises en cause par les interlocuteurs universitaires de la mission. Si on y apprend comment aller chercher des informations sur internet, on y apprend beaucoup moins les règles d’utilisation des ressources écrites ou iconographiques, même si, dès le collège, les documentalistes et les enseignants s’efforcent de sensibiliser les élèves à la notion de propriété intellectuelle. A ce niveau académique, le plagiat, même bref, est aisément identifiable, mais l’enseignant est souvent partagé entre l’envie de le sanctionner et le souci légitime de ne pas décourager un travail de recherche bien mené au sein des ressources numériques.
Une dépêche d’agence de presse (AFP) en date du 23 mars 2012 relate ainsi le stratagème imaginé par un professeur de lettres de lycée confronté au plagiat élevé de ses élèves. On laissera chacun se faire son propre jugement sur l’opportunité du stratagème mais le résultat est édifiant :
LB, 36 ans, professeur de lettres au lycée Chaptal à Paris (VIIIe), relate ce qu'il décrit comme une "petite expérience amusante" sur son blog "La vie moderne".
Il a d'abord distillé des informations sur internet, dont certaines fausses, à propos d'un poème "introuvable" du XVIIe siècle, puis il a demandé à ses élèves de première un commentaire à la maison, en les invitant à "fournir un travail exclusivement personnel". Au final, 51 d'entre eux sur 65 "ont recopié à des degrés divers ce qu'ils trouvaient sur internet", a résumé M. B., avec force précisions, à l'adresse. Parmi ses inventions figure, sur Wikipedia, une amoureuse tout à fait imaginaire du poète, citée ensuite par plusieurs élèves. Le professeur a aussi livré aux sites Oboulo.com et Oodoc.com un commentaire corrigé en ligne de cette poésie "avec des contre-sens complets", repris ensuite "parfois au mot près" par des élèves. Les comités de lecture des sites avaient "validé" le commentaire "sans barguigner". « J'ai voulu tirer la sonnette d'alarme, car quelque chose ne va plus dans l'Ecole et il faut s'en rendre compte", a-t-il expliqué vendredi à l'AFP, alors que son histoire faisait le tour de la Toile. "Je ne suis plus professeur, je suis devenu détecteur de fraudes. C'est une rupture de confiance entre le professeur et l'élève qui est très triste", a-t-il ajouté, tout en précisant qu'il ne voulait pas stigmatiser les élèves mais plutôt montrer qu'il faut "une éducation à internet". "J'ai rendu les copies corrigées, mais non notées bien évidemment -le but n'étant pas de les punir-, en dévoilant progressivement aux élèves de quelle supercherie ils avaient été victimes. Ce fut un grand moment: après quelques instants de stupeur et d'incompréhension, ils ont ri et applaudi de bon coeur. Mais ils ont ensuite rougi quand j'ai rendu les copies en les commentant individuellement...", a-t-il écrit sur son blog. En revanche, il veut "dénoncer les sites de corrigés, parfois payants" comme Oboulo.com et Oodoc.com, a-t-il souligné auprès de l'AFP: "mes faux corrigés y sont restés pendant un an et demi et n'en ont été retirés que ces derniers jours", quand l'histoire a été rendue publique.
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Loys écrit:
Je vois que vous n'avez rien compris à l'exercice du commentaire.aggripa écrit: Je ne vois pas pourquoi telle ou telle interprétation vaudrait mieux selon l'appréciation hautement subjective du prof (ou pire, selon une grille de notation de l'éducation nationale) !
Merci pour votre amabilité, je me souviens d'avoir pourtant eu toujours d'excellentes notes sur le commentaire J'exprimais mon ressenti personnel global sur le texte, je pense que cela était apprécié ! J'évitais à tout prix de "tronçonner" le texte pour décrire chaque phrase une à une ! Dés qu'on ne va pas dans votre sens, vous aimez bien rabaisser votre contradicteur (bel exemple d’ouverture d'esprit pour un professeur).
Loys écrit: Une interprétation n'est subjective que si elle n'est pas justifiée. Ce qui n'est pas dans le cas dans un commentaire, puisqu'il consiste précisément à justifier une interprétation.
Comprendre un texte n'est pas le disséquer de manière froide, en essayant de replacer la propre subjectivité de l'auteur dans une objectivité artificielle (de plus qui peut prétendre faire une distinction nette entre subjectivité et objectivité ?).
Il est indispensable de voir quelles émotions un texte littéraire développent en nous.
Loys écrit:
Rires.aggripa écrit: Seul l'auteur du texte étudié est capable de juger de la qualité d'un commentaire.
Quand je constate le nombre d'écrivains qui se sont plaints des analyses (de soi-disant hommes de lettres) sur leurs textes, je ne vois rien d'hilarant.
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- Loys
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Soyons logique : si vous ne voyez pas "pourquoi telle ou telle interprétation vaudrait mieux selon l'appréciation hautement subjective du prof", pourquoi vous félicitez-vous de vos notes ?aggripa écrit: je me souviens d'avoir pourtant eu toujours d'excellentes notes sur le commentaire J'exprimais mon ressenti personnel global sur le texte, je pense que cela était apprécié ! J'évitais à tout prix de "tronçonner" le texte pour décrire chaque phrase une à une !
Je cite votre propos très modéré et donnant l'exemple de l'ouverture d'esprit : "Excusez moi mais le commentaire de texte je trouve ça d'une nullité absolue !"aggripa écrit: Dés qu'on ne va pas dans votre sens, vous aimez bien rabaisser votre contradicteur (bel exemple d’ouverture d'esprit pour un professeur).
L'objectivité en commentaire, c'est la construction d'une interprétation à partir d'observations. La subjectivité, c'est plaquer sur un texte des choses sans rapport avec lui.aggripa écrit: Comprendre un texte n'est pas le disséquer de manière froide, en essayant de replacer la propre subjectivité de l'auteur dans une objectivité artificielle (de plus qui peut prétendre faire une distinction nette entre subjectivité et objectivité ?).
Et quand un élève n'a pas d'émotion, il a zéro ?aggripa écrit: Il est indispensable de voir quelles émotions un texte littéraire développent en nous.
Dommage que tous ces écrivains ne vous aient pas connu donnant libre cours à votre "ressenti personnel global" sur leurs textes.Loys écrit: Quand je constate le nombre d'écrivains qui se sont plaints des analyses (de soi-disant hommes de lettres) sur leurs textes, je ne vois rien d'hilarant.
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Je suis une de vos anciennes élèves - j'avais 11 ans quand je vous ai eu comme professeur, j'en ai 24 aujourd'hui - et je suis très admirative de ce que vous avez fait pour aider les élèves. Venant de vous, ça ne me surprends pas car vous étiez déjà un bon professeur à l'époque.
C'est une bonne iniative que de les prendre "à leur propre jeu" afin de leur faire comprendre qu'il est plus intelligent de réfléchir par soi-même.
J'espère que grâce à vous, il y aura un changement d'attitude et une prise de conscience des élèves.
Vous souhaitant bonne continuation.
Cordialement
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- Loys
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Je vous ai vu un jour à la télé et je vous ai reconnu de suite, ça m'a fait drôle, mais vous n'avez pas beaucoup changé!
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c'est une expérience très intéressante par le fait que cela montre non pas la fainéantise des élèves mais qu'au lieu de fournir un travail personnel il préfère
donner un truc pompé pour éviter que quelques neurones (s'ils en ont) grillent sous l'effort.
le gros problème vient aussi du problème du système éducatif qui fonctionne un peu comme si on controlait qu'un robot a bien assimilé sa programmation.
On copie le cours (moine copiste) , jusque là travail passif ; on nous dit à une date donnée le contrôle et sur quoi cela portera ; et on est noté plus par la méthode qu'on a utilisé que par le résultat obtenu.
Et bien sur on élimine au fur et à mesure ceux qui ne rentrent pas dans le calibre et tout cela pour sélectionner "l'élite" ...
A force de ne pas les pousser à se créer de nouvelles connections synaptiques , faut pas s'étonner du résultat de cette expérience.
De plus les gens n'ont plus aucun sens critique ; cela me fait penser au cours de philo où la note était en fonction du nombre de citations plutôt que de la pertinence du raisonnement.
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