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Le décrochage dans le secondaire
- Loys
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Raccrocher à l'école... mais en laissant en dehors de l'école, donc.Ces expérimentations poussent également à s’interroger sur les nouvelles situations d’enseignement, socialisées, se poursuivant hors du temps et de l’espace de l’école grâce au numérique.
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Ces jeunes ne sont évidemment pas tous des décrocheurs.
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Et ce titre dans le "Café pédagogique" du 22/01/14 : "L'enseignement supérieur participera à la lutte contre le chômage"
C'est fou ce que l'idéal universitaire a changé...
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Le problème est forcément la transition elle-même, pas l'incapacité de l'élève à suivre dans une nouvelle structure.Or pour A. Armand et C. Bisson-Vaivre, la prévention passe par des évolutions dans l'Ecole. Ils énumèrent dans leur rapport les nombreux facteurs internes au système éducatif dans le décrochage. D'abord l'orientation car le décrochage se nourrit des "déliaisons" qui se produisent lors des changements de structure : passage de maternelle au CP, de Cm2 à la 6ème etc., sans parler des orientations subies.
Quelqu'un qui sait conduire s'adapte facilement à un changement de véhicule.
L'expérience montre plutôt que les décrocheurs sont ceux qui ne travaillent pas. Les professeur sont parfaitement capables de distinguer les élèves qui travaillent et éprouvent des difficultés et ceux qui ne travaillent pas, ne rendent pas de devoirs, n'apprennent pasS'y ajoute le décrochage cognitif non traité. " Si des conditions de décrochage s’installent dès le premier degré, des scolarités peuvent se dérouler en apparence normalement à l’école primaire, voire au collège, le processus de décrochage s’installant plus tardivement. Par exemple, des élèves décrochés ont fait savoir à la mission que leurs difficultés étaient apparues dès les premiers mois de la classe de seconde, faute de réponses à des questions de méthode posées, faute de sécurisation dans leurs parcours : « je ne savais pas comment faire », « je n’ai trouvé personne pour m’aider à faire le devoir » ou « alors que je travaillais chez moi le soir, était écrit sur mon bulletin “doit travailler davantage” ».
Quant à la "sécurisation des parcours", expression culpabilisante à souhait pour les enseignants accusés de ne pas donner d'outils méthodologiques aux élèves, elle montre surtout que certains élèves entrent en seconde sans le niveau requis. Bonjours la "sécurisation" !
Quel rapport entre les passerelles et l'exclusion ? Et entre l'exclusion et le décrochage ?Les auteurs soulignent aussi les rigidités du système éducatif. Les passerelles mises en place dans le cadre de la réforme des lycées ne fonctionnent pas. L'Ecole exerce "un recours abusif à l'exclusion".
Les élèves exclus ne concernent qu'une infime minorité des élèves décrocheurs. Accuser les procédures disciplinaires n'est non seulement pas pertinent mais culpabilisant pour les équipes éducatives et insultant pour les autres décrocheurs.La réforme des sanctions de 2011 a abouti à ce que 85% des conseils de discipline se terminent par elle (81% avant la réforme).
Il fallait y penser !Que faire ? IL faut d'abord repérer le plus tôt possible les risques de décrochage grâce à des "observatoires du décrochage" installés dans chaque école et établissement. Et proposer une prise en charge efficace.
Rien de plus simple à mettre en place dans un contexte où tous les postes ne sont déjà pas pourvus, notamment dans les établissements défavorisés.Pour les auteurs c'est "un élève, un projet, une équipe". C'est à dire que le traitement efficace doit être personnalisé et doit entrainer une équipe pluridisciplinaire incluant des spécialistes non enseignants. Ils s'appuient sur l'expérience des LATI, des structures installées en Alsace.
Vis ma vie !L'Inspection veut-elle changer la notation ?
Mais c'est surtout la pédagogie qu'il faut changer. C'est dans la classe qu'il faut lutter contre le décrochage et les auteurs invitent à la rendre bienveillante et à vivre le vécu de l'élève.
Si le but de la lutte contre le "décrochage" est de garder les élèves en classe, le but est facile à atteindre en renonçant à toute exigence. Mais si le but est d'élever les élèves en revanche...
Non, elle indique leur niveau de réussite par rapport à un exercice donné. Je ne suis pas sûr qu'il soit si bienveillant de cacher à un élève ce que vaut son travail."Aujourd'hui la notation sur 20 trie les léèves.
Quelle étude en atteste ?Les classes sans notes marchent bien", affirme C Bisson-Vaivre.
Qu'est-ce que ça peut bien changer, à part rendre la notation moins personnalisée puisque moins fine ?"Faut-il des notes partout, tout le temps, dans toutes les disciplines", demande A Armand. Le rapport préconise, comme cela avait été fait après 1968, l'introduction de la notation sur 5 (type ABCDE) en place de la note sur 20.
Parce qu'un élève n'est pas une personne ?Il faut considérer l'élève comme une personne...
Que signifie exactement cette expression dépourvue de sens et culpabilisante ?
Pour le généraliser il faudrait déjà qu'il fonctionne ponctuellement.... et généraliser le tutorat dans le second degré.
Pour une réforme des rythmes dans le secondaire : c'est vrai que c'est le vrai problème des décrocheurs.Le temps scolaire doit être construit en fonction de l'enfant.
Le lycée unique et l'orientation choisie sont de bonnes solutions.Il faut aussi travailler l'orientation et lutter contre la hiérarchie des filières.
Les inspecteurs doivent fortement s'impliquer dans la lutte pour cette prévention alors que le pilotage de la lutte contre le décrochage reste "très peu pédagogique". Le rapport donne des anecdotes sur le fait que les Cardie ne se sentent pas concernés. Ou sur le fait que le site ministériel sur le décrochage comporte "tout et n'importe quoi", la grande masse des documents ayant peu de rapport avec le sujet...
Un énième rapport pour rien, en somme.Au total, le rapport aligne 17 préconisations, toutes à mettre en application dès cette année. Mais les rapporteurs y croient-ils ? "Si on dit "l'Inspection veut l'abolition des notes ça ne marchera pas", lâche A Armand devant les députés."On ne veut pas écrire une circulaire" dit-elle devant l'OZP. "Il en faut pas compter que tous les enseignants s'y mettent mais s'appuyer sur certains", confie-t-elle. On touche là l'ambiguité de ce rapport qui conclue sur des préconisations, la plupart déjà connues, voire déjà expérimentées, alors que le rapport lui-même recense les 165 préconisations faites sur ce sujet depuis 5 ans...
Une nouvelle politique se met en place
Mais si les auteurs semblent aussi convaincus de la relativité de leur rapport, c'est peut-être pour mieux éviter de parler de ce qui se prépare en réalité sur le terrain.
Le combat pour le raccrochage sera confié par la loi sur la formation professionnelle, qui entre en débat à l'Assemblée nationale, aux régions. Elles en auront la responsabilité et elles dirigeront l'action du réseau des MGI, des Espi etc. Par contre l'Etat est en train de préparer la prévention du décrochage. Anne Armand et Claude Bisson-Vaivre participent aux groupes de travail installés dans le cadre de la modernisation de l'action publique (MAP). Le 4ème Comité interministériel pour la MAP, réuni le 18 décembre 2013, a travaillé sur la lutte contre le décrochage. Un diagnostic devrait être prochainement rendu public et un programme sera rendu public en mai. Inefficaces ou pas, la question du décrochage va revenir vers l'éducation nationale après ce détour sous forme de décisions politiques dans les mois à venir.
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En fonction des institutions et des critères qu’elles retiennent le terme « décrocheur » revêt des significations et des réalités différentes.
Entre absentéisme lourd, sortie prématurée du système scolaire ou absence de diplôme et de qualification, la notion de « décrocheur » fait débat entre spécialistes et varie selon les critères retenus par les institutions et les organismes confrontés à cette question.
« Non décrochés », « décrocheurs », « décrocheurs passifs », « décrocheurs actifs »
Les critères de l’Éducation nationale et du code de l’éducation
Le ministère de l’Education nationale parle généralement de décrochage lorsqu’un élève « quitte l’institution scolaire, abandonne ses études, arrête le cursus en cours avant qu’il ne soit terminé ». Certains professionnels de ce champ considèrent que l’absentéisme lourd établi à partir de 10 demi-journées d’absence non justifiée par mois constitue un critère objectif de décrochage.
D’autres se fondent sur les indicateurs de sortie sans diplôme de niveaux 4 ou 5, ou Bac, pointant implicitement les 140 000 jeunes qui sortent du système éducatif chaque année sans diplôme et sans formation. D’autres encore désignent comme décrocheurs les 600 000 jeunes de 18 à 24 ans qui n’ont aucun diplôme.
Ces conceptions se heurtent à celles du code de l’éducation, pour qui être décrocheur c’est ne pas avoir terminé avec succès une formation de second cycle du second degré. Un titulaire d’un CAP qui arrête sa scolarité en Bac professionnel est considéré comme décrocheur. Autrement dit, selon les critères du code de l’éducation, on peut être diplômé… et décrocheur.
Les critères européens
Enfin, l’Europe, pour sa part, fait correspondre la notion de décrochage à la proportion des 18-24 ans présentant seulement un petit niveau de formation secondaire et en dehors de toute formation professionnelle ou du système éducatif.
Certains « distinguent les « non décrochés » qui ne s’intéressent pas aux cours dispensés, les « décrocheurs » qui prennent de plus en plus de distance, notamment en s’absentant et les « décrochés » qui ont perdu tout lien avec l’institution scolaire », peut-on lire dans la revue Education & Formation de décembre 2013. Certains opposent encore les « décrocheurs passifs » aux « décrocheurs actifs ». Les premiers restent scolarisés mais participent de moins en moins aux cours, les seconds sont déscolarisés et ont quitté le système éducatif avec un niveau jugé insuffisant.
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