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La fraude au bac
- Loys
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Les nouvelles technologies, avec des inventions toujours plus perfectionnées comme les lunettes avec caméra intégrée ou les oreillettes intra-auriculaires, constituent un vrai défi à la lutte contre la triche au baccalauréat.
[...]
A la suite du rapport confidentiel sur la sécurisation du bac, remis à Chatel en juillet, des consignes plus générales ont été édictées dans une nouvelle circulaire, de 26 pages, publiée en avril. La préparation, l’élaboration et l’envoi des sujets, leur diffusion et leur conservation, le déroulement des épreuves elles-mêmes : tout a été passé en revue. Mais les techniques sont très sophistiquées, explique Amar Zendik, président de la société Mind-Technologies, citant la montre-téléphone, le stylo-téléphone, l’oreillette intra-auriculaire ou encore les lunettes avec caméra intégrée. Des gadgets qui sont une aubaine pour des sites internet qui proposent les corrigés des épreuves « en temps réel ».
Des centres d’examen ont opté pour le brouillage des téléphones portables, mais cela pose un problème technique et juridique. « C’est très délicat car il faut éviter que le brouilleur ne perturbe le réseau autour de l’établissement scolaire », précise Zendik, qui suggère d’installer des portiques détecteurs de métaux comme dans les aéroports.
Le projet de Chatel de mettre en place un « système de veille sur internet » pour détecter les fuites et les rumeurs n’a pas vu le jour.
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Extrait :
Le ministère a aussi présenté mercredi un document qui sera affiché dans les salles d’examen pour rappeler les conditions de déroulement des épreuves. « L’utilisation des téléphones portables et, plus largement, de tout appareil non autorisé permettant des échanges ou la consultation d’informations est interdite (…). Tous ces appareils doivent être impérativement éteints et rangés dans le sac ou remis aux surveillants », peut-on y lire.
Reste que la fouille des candidats comme de leurs affaires est interdite. Et que, passé la première heure, chacun est autorisé à se rendre aux toilettes, où la consultation de l’Internet à partir d’un téléphone, par exemple, est relativement aisée…
« Frauder constitue non seulement une faute morale, mais aussi un énorme risque », a malgré tout insisté Jean-Michel Blanquer. L’an dernier, sur les 650 000 candidats, 400 environ ont été suspectés de fraude et 250 ont fait l’objet d’une sanction : un blâme et, la plupart du temps assortie d’un sursis, l’interdiction de subir tout examen conduisant à l’obtention du baccalauréat ou d’un titre ou diplôme délivré par un établissement public du supérieur pour une durée maximale de cinq ans. La triche était, dans un tiers des cas, liée à l’usage de téléphones ou d’appareils électroniques.
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Extrait ]Ca doit choquer, ce que je raconte. Entendons-nous bien. Je n’encourage pas la tricherie, ce n’est pas une solution. Mais je répugne aux sanctions brutales et arbitraires, je me sens illégitime de dire aux gosses que c’est une “faute morale” de tricher car je l’ai déjà fait étant gamin et je ne le regrette pas. Il doit être possible de faire, j’en suis persuadé, une poétique de la triche. Mais tolérer l’intolérable, ce qui est sûr c’est qu’on le fait déjà quand on reçoit des consignes aberrantes lors des corrections de bac et de brevet (“vous compterez juste telle réponse, et telle réponse, et puis ça aussi, et puis ça, et ça, et ça à la rigueur, même si c’est le contraire du bon sens et de la rigueur”), et se déculpabiliser en promettant des sanctions terribles contre le mauvais élève, c’est de l’hypocrisie, au sens étymologique: hypo-krinein: c’est une interprétation.[/quote]
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Extrait :
C’est le système même du type d’épreuves proposé au baccalauréat, comme d’ailleurs dans la très grande partie des évaluations ordinaires, des moments longs de restitution individuelle de connaissances, sur des journées prévues à cet effet, qui est un substrat favorable à l’utilisation de méthodes malhonnêtes et à « la triche ».
Et si on se préoccupait enfin de changer ce baccalauréat qui a bien vieilli ? Déjà, les pays scandinaves se sont penchés, eux, sur la mise en place d’épreuves différentes aux examens où les candidats peuvent accéder à des bases documentaires en ligne, non pour y copier-coller ce qu’on y trouve, mais pour utiliser ces savoirs disponibles à la résolution raisonnée de problèmes. C’est aussi ce qui se fait maintenant chez nous, de manière heureusement plus fréquente, dans bien des examens universitaires ou dans certaines épreuves de recrutement des professeurs, Capes ou agrégations. Peut-être serait-il possible enfin d’évaluer les compétences des candidats à la publication et au travail collectif collaboratif ?
Pourquoi ne pas y réfléchir, dès maintenant, pour ce qui concerne le bac 2013 ?
Le Dgesco a tenu à rappeler, à l’occasion d’une conférence de presse pour lancer le baccalauréat 2012, que la triche était une « faute morale ». Certes. Mais c’est, à mon avis, une bien plus grosse faute morale que de ne pas tenir compte, d’années en années, des évolutions de la société numérique, des modes nouveaux de transmission des connaissances et des savoirs, des pratiques numériques médiatiques des jeunes, tels qu’ils sont, tels que nous les avons faits.
Une faute morale contre la société et sa jeunesse.
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Extrait :
Le boum des fraudes au smartphone faussant la mise, la question est posée d'une remise à plat de l'organisation du baccalauréat. Les partisans du contrôle continu sont de plus en plus nombreux [...]
Plus de huit Français sur dix (85%) souhaitent une part de contrôle continu dans l'examen du baccalauréat, selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche, alors que le coup d'envoi lundi du bac 2012, avec son cortège de mesures destinées à limiter la fraude, est l'occasion pour les partisans du contrôle continu de faire entendre leur voix.
Si l'Ifop note une augmentation de 25 points des partisans de cette proposition par rapport à février 2005, l'institut de sondage note par ailleurs que la part des opposants est quant à elle descendue de 34% à 14% (-20 points) en l'espace de sept ans.
L'Ifop observe dans le détail que plus les interviewés sont âgés, plus ils ont tendance à se prononcer en faveur de l'introduction d'une part de contrôle continu dans le baccalauréat.
Les plus concernés, à savoir les 15 à 24 ans, sont tout de même 80% à l'approuver, mais ils représentent la tranche d'âge qui adhère le moins à ce projet, contre 89% des 50 à 64 ans par exemple.
Au regard de la profession exercée par la personne interrogée, l'Ifop remarque que les catégories populaires (88%), en particulier les ouvriers (91%) sont parmi les plus favorables à une réforme du baccalauréat.
Où l'on voit que la fraude au bac sert la disparition programmée du baccalauréat.
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- Loys
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Extrait :
Bref : en fait, le bac ne valide rien, ne prépare à rien, et a une a une valeur très exactement nulle.
A part dans l’imaginaire collectif, ce qui, traduit autrement, signifie que l’on fait stresser des marmots durant des semaines, pourrit le journal télévisé (quoique, en général, il n’y a pas besoin du bac pour le coup pour que le niveau y soit pas), oblige des lycéennes à s’asseoir dans des couloirs en lisant leurs “fiches” (comme déjà évoqué ici, chez la lycéenne, cela signifie “Mon cours écrit en plus petit et avec du fluo“) en jurant devant tous les passants qu’elles n’arriveront jamais à savoir tout ça, pour très exactement du vent. A part faire tourner quelques boites de bachotage, ce qui certes encourage l’économie, mais probablement moins que le budget investi dans l’organisation des épreuves, et qui s’avère en général assez conséquent, même si au final, tant que l’on n’aura pas donné une télécommande à chaque enseignant surveillant l’épreuve permettant de faire tirer un satellite en orbite pour qu’il envoie un coup de canon à Ions sur l’Iphone discrètement caché sous sa table de Jean-Kévin, on ne mettra jamais assez dans la lutte contre la triche.
Ou à la limite, juste un intérimaire Tchétchène avec une batte à la porte de chaque salle. Je suis sûr que ça marcherait bien.
Rappelons d’ailleurs, en parlant de triche, qu’il est soigneusement rappelé aux surveillants de l’épreuve qu’à part s’ils surprennent Eudes-François avec les réponses tatouées sur son dos parce qu’il avait trouvé l’idée trop géniale après avoir regardé Prison Break (il a donc désormais la liste des verbes irréguliers quelque part au-dessus de son rectum), ou autre preuve formelle qui ne nécessite pas un épisode entier des Experts pour confirmer ce que le surveillant prétend avoir vu, il vaut mieux pour eux dire qu’ils n’ont rien vu. Sinon s’enclenche toute une procédure particulièrement lourde qui s’achève généralement par un procès intenté par les parents dudit Eudes-François qui ne peuvent imaginer que leur Choubidou puisse avoir triché (la preuve, les réponses étaient dans son dos, ce qui prouve qu’il était de bonne foi ou alors juste particulièrement con, mais les lois de l’ADN poussent ses géniteurs à supposer qu’il s’agit de la première solution quand ils sont eux-mêmes victimes de la seconde), et finissent donc généralement par gagner. A moins, bien sûr, que le canon à Ions en orbite n’ait raté l’Iphone du brigand et n’ait transformé le vil tricheur en pulpe sanglante, auquel cas, tout va bien. Mieux, même dirais-je.
On pourrait donc résumer la chose ainsi : le baccalauréat en France est une chose si mauvaise que le diplôme a non seulement une valeur nulle, mais qu’en plus l’épreuve en elle-même frise le ridicule.
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Car si seulement 400 tentatives de tricherie ont été déjouées en flagrant délit l'an dernier chez les 650 000 candidats au bac, la généralisation de ces téléphones sophistiqués lève aujourd'hui un vent soupçonneux au-dessus de l'emblématique examen à la française.
Jusqu'alors considéré comme une tentation fort logiquement assez répandue, le passage à l'acte tricheur restait pourtant rarissime. À moins qu'il n'ait été totalement mésestimé. « Dès le collège, presque tous les élèves ont un smartphone », raconte Solen, jeune professeur de physique. « Des enfants qui en maîtrisent bien mieux l'usage, et le camouflage, que nous. Et si parfois nous en attrapons un resté trop longtemps tête baissée et main sur la cuisse, ce n'est à mon avis que la face émergée de l'iceberg. » Pour autant - et selon les statistiques officielles de l'édition 2011 -, 35 % des fraudes bachelières ont encore révélé la présence d'une bonne vieille antisèche à la papa. Gravée au dos d'une règle, dissimulée dans la manche d'un pull trop large ou même dans les sous-vêtements, celle-ci traverse ainsi les générations autant que les tentatives de répression.
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