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"Ecole et e-learning : un duo gagnant pour libérer l'apprentissage ?" (RSLN)
- Loys
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Bon, quand on connaît la ligne éditoriale (appelons ça comme ça) de "RSLN", on se demande pourquoi ils continuent de poser des questions dans les titres de leurs articles...
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Quel suspens insoutenable…Ecole et e-learning : un duo gagnant pour libérer l'apprentissage ?
Et voilà la réponse à la question précédente… Fin de l’article, merci d’avoir lu. Non ? Zut…Proposées par l'école en complément des cours classiques, les applications éducatives améliorent les compétences en maths des élèves : c’est ce que révèle le New York Times en nous faisant découvrir une expérience en cours dans une école de Manhattan. Si certains élèves font de vrais progrès, d’autres se sont purement et simplement réconciliés avec l’école. Visite guidée.
Petite recherche sur Internet : CFY – Computer for Youth – est une association à but non lucratif (un bon point) qui aide les élèves dans les communes à « faible revenus ». A noter que CFY donne sur son site Internet des liens vers lesdites études prouvant l’intérêt de leur outil. J’ai parcouru rapidement les deux disponibles, et il semble que les pourcentages soient calculés en fonction de ce que les enfants eux-mêmes affirment. X% affirment qu’ils écoutent plus, sont plus curieux avec cet outil… Y% affirment qu’ils utilisent leur ordinateur pour travailler ou réviser pour un examen... Un groupe témoin est utilisé dans un seul et unique cas : les enseignants notent les efforts des élèves en cours avant et après avoir reçu leur ordinateur. Pour tous les autres tests, le groupe témoin n’est plus mentionné. De plus, aucune évaluation « pseudo – objective », comme un examen commun n’a été réalisée (ou alors je ne l’ai pas trouvée). Bref… Cette association a le mérite de mettre à disposition les études (réalisées par elle-même…) mais à des chiffres on fait dire ce que l’on veut. Le lien vers les études : cfy.org/impact/Le quotidien des élèves de sixième d'une l’école de New York a changé en novembre 2011, le jour où CFY, association qui promeut l’éducation, a attribué un ordinateur à chacun d’entre eux et les a fait participer à son programme-phare de e-learning, « PowerMyLearning ».
PowerMyLearning est en effet une plateforme disponible sur Internet gratuitement, contre une simple inscription. Je l’ai testée, et c’est mignon, avec des jolies couleurs. Les exercices pour les tous petits sont classiques (Aide le singe à compter les grenouilles ! ) et quand on monte dans les niveaux, on trouve des équations à résoudre, des poèmes ou des livres à écrire. Bref, ma première réaction en voyant ça est : c’est mignon pour les petits, pourquoi pas… Les grenouilles sautent, les bulles de savon explosent, c’est amusant, ça bouge et c’est donc, peut-être, plus attractif que les cahiers de vacances.Il s’agit d’une plateforme en ligne, gratuite, qui contient pas moins de 1000 jeux et activités sélectionnés par des professeurs et des spécialistes de l’éducation. Et le programme n’oublie pas les profs : un tutoriel les aide à intégrer cet outil dans la préparation de leurs cours.
Pas forcément pertinent pour cet article, mais une petite imprécision : sixième grade américain ou l’équivalent de notre sixième française ? De plus, je n’ai pas trouvé de résultats ni d’étude ou de protocole opératoire sur cette étude.Près d’un an après, l’école rapporte que le pourcentage des élèves de sixième qui atteignent ou dépassent la moyenne en maths a augmenté de 36%. Quant à la part d’élèves qui restaient en dessous de la moyenne, elle est passée de 23% l’an dernier à zéro aujourd’hui !
C’est vrai qu’un enseignant ne pouvait pas aller voir les élèves avant pour leur dire quel exercice faire et l’adapter à tous. C’est vrai qu’il n’existe pas d’exercice « type » qui convient à tous les élèves.Comment expliquer d’aussi bons résultats ?
Pour les professeurs interrogés, l’e-learning augmente tout d’abord l’engagement des élèves en classe. Mais il leur permet aussi d’adapter le cours à chacun, sans intimider ou embarrasser ceux qui ont des difficultés.
J’ai comme des doutes. Je ne pense pas qu’un travail sur ordinateur au lieu de papier leur fasse moins regarder autour… Au contraire, un écran de PC est plus lumineux, plus coloré qu’une feuille, et donc attire plus facilement le regard. Après, que ce soit l’attractivité des exercices qui les maintient concentrés, et donc les « empêche » de regarder ce que fait le voisin, peut-être. Mais cela ne dépend pas d’un ordinateur. Et puis d’un autre côté, confronter ses résultats, discuter avec les autres élèves sur un exercice peut être particulièrement enrichissant et plus instructeur que d’écouter ce que vous dit un PC.En effet, lorsque les enfants travaillent sur leur ordinateur, ils ne se soucient pas de savoir ce que leurs camarades sont en train de faire. Au contraire, ils se concentrent davantage sur leurs propres activités…
C’est vrai que le but premier d’un professeur qui reprend un élève devant une classe est de l’humilier, de bien faire remarque à tout le monde qu’il s’est trompé et qu’il est nul. C’est vrai que ce n’est pas du tout pour expliquer l’erreur à tous pour qu’ils n’en fassent pas une similaire, c’est vrai que ce n’est pas du tout pour analyser pourquoi il s’est trompé et qu’il mette le doigt sur ce qu’il n’a pas compris, c’est vrai que ce n’est pas du tout pour qu’il retienne qu’il a fait une erreur ici et qu’il ne doit pas refaire la même.De même, si un enfant se trompe, l’ordinateur lui fournit la bonne réponse et une explication, « en toute discrétion ». Une expérience plutôt positive, par rapport à celle qu’il pourrait vivre en classe, devant tout le monde !
Et c’est aussi vrai que dans la vie, on ne lui fera jamais remarquer en public qu’il s’est trompé, et il n’aura jamais besoin d’accepter ses erreurs, que l’erreur est humaine.
Pourquoi toujours vouloir cette continuité entre l’école et la maison ? Ce sont deux endroits différents où l’on y apprend des choses, certes complémentaires, mais différentes.Autre bon point souligné par les élèves : l’outil permet à chacun d’apprendre à son rythme, et sans discontinuité entre l’école et la maison.
Une institutrice m'a dit il n'y a pas longtemps qu’elle avait un élève en CP qui n’arrivait pas à apprendre à lire, et la mère de lui dire « Ah mais il ne faut pas le forcer, il apprendra quand il en aura envie ». Ben non. Ne pas forcer mais aider un élève qui a des difficultés, oui, laisser faire chacun à sa convenance, non. Moi quand j’entends ce « il faut le laisser apprendre à son rythme » je comprends un « je vais attendre qu’il en ait envie car c’est plus simple » et ce politiquement correct m’énerve.
Quand je lis ça, j’ai peur. L’Intelligence Artificielle est en plein progrès, on fait des choses magnifiques avec, mais expliquer un exercice mieux qu’un enseignant, ça c’est loin d’être au point. Alors soit son enseignant est très mauvais, soit elle n’ose même pas lui demander des explications, soit je ne sais pas, mais dans tous les cas il y a un problème.« Parfois, le professeur ne peut pas nous expliquer aussi bien que l’ordinateur, confie une élève. Au moins, là, il n’y a pas d’interruptions. Et personne ne crie les réponses ».
Encore cette volonté de faire « quand on en a envie ». Mais dans la vie il y a plein de choses qu’il faudra faire même si on n’en a pas envie, et où on ne pourra pas faire de pause, même si on est fatigué ! Et puis quand les profs vont trop vite pour moi, je leur demande de ré-expliquer. C'est peut-être dur devant tout le monde, mais ça fait aussi partie de l'apprentissage de la vie.Un autre garçon, devenu fan d’un jeu de baseball pour apprendre les maths, il semble lui aussi conquis :
« Parfois, les profs vont trop vite pour moi. Mais j’adore PowerMyLearning parce que je peux faire une pause quand je fatigue. En fait, c’est comme si je n’étais pas à l’école. Je joue juste à un jeu vidéo. Mais quand j’ai terminé la partie, je me rends compte que j’ai appris quelque chose. C’est bizarre ! »
Ouf, au moins un sursaut de lucidité dans cette dernière phrase qu’il est bon de lire. Les professeurs ont encore de beaux jours devant eux.« Bizarre », pas tant que ça, quand on sait à quel point les jeux vidéo peuvent faciliter les apprentissages. Mais « prometteur » ? Pas de doute : si Internet ne remplacera jamais les professeurs, utilisé en complément de l'école, le e-learning pourrait bien les aider dans leur tâche !
J’aimerais finir par une remarque d’une amie sur le numérique chez les tous-petits que je trouve très vraie : « Pour qu’un gamin se développe correctement, il a besoin d’essayer de mettre le rond dans le carré, de se rendre compte que ça marche pas, mais aussi que le carré est juste assez grand, et que s’il force un peu, ça passe ! »
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- Loys
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Je vais un tour sur le site de CFY. Il y a sans doute des choses intéressantes, mais l'article hagiographique (non pas du NYT mais d'un blog hébergé) ne joue pas en leur faveur.
Par contre je ne saurais trop recommander la lecture d'un véritable article du NYT de l'an dernier : "In Classroom of Future, Stagnant Scores" (3/09/2011). Il s'agit cette fois de résultats véritablement constatés d'un district entier, le district de Kyrene, passé au numérique en 2005 : l'expérience est déjà plus probante en terme d'échantillon et d'évaluation. Les résultats, comparés dans leur évolution à ceux de l'Etat (Arizona) et mesurés à partir des test nationaux, sont parlants ] graphics8.nytimes.com/images/2011/09/04/...ls-graphic-popup.jpg [/img]
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