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"7 bonnes raisons d’utiliser les tablettes à l’école" (EducaVox)
- Loys
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C'est curieux, il n'y a jamais d'article critique sur les écrans sur "EducaVox"...
Bien sûr. Critiquer la tablette à l'école, c'est forcément n'avoir aucun degré de réflexion.Il y a peu, j’ai eu l’occasion de lire sur un site un article intitulé « 7 bonnes raisons de ne pas utiliser les tablettes à l’école ». Il m’a fait beaucoup sourire et c’est clairement un texte rédigé par quelqu’un qui n’a pas cherché très loin avant de se prononcer.
En ajoutant cette précision importante : l'enseignant est également consultant et formateur « Apple Professional Development » et « Evernote Education Ambassador ».Cet article regorgeant d’idées reçues basées sur des à priori et des impressions m’a donné envie de passer point par point sur ces arguments qui pourraient, si on les lisait vite, sembler intéressants . Je reprends donc le même plan, mais j’y apporte mon humble vision (d’enseignant) des choses.
C'est presque la publicité d'Apple...1. L’écriture
Il ne faut avant tout pas oublier que la tablette, comme n’importe quel outil vient en plus des autres outils de classes déjà présents. Il a pour avantage d’être fin, léger, consultable à tout moment et surtout il cohabite à merveille avec les cahiers.
C'est faux : un clavier virtuel est nécessairement moins ergonomique qu'un vrai clavier. Sinon Apple ne vendrait pas de vrais claviers en complément de ses tablettes...Besoin de rédiger un document numérique ? Le démarrage est instantané, le clavier est de la même taille que les petits netbooks qu’on peut trouver dans certaines classes. Certains se sentent gênés par le clavier virtuel, mais passé un temps d’adaptation on y tape aussi bien que sur un clavier standard. Au final avec un peu d’entrainement (et c’est encore plus rapide pour les enfants) on tape aussi vite et aussi bien sur une tablette que sur un clavier.
On est quand même très loin d'une réflexion pédagogique, avec ce genre de considérations.
Laquelle de ces fonctions ne peut pas être remplie par un ordinateur ?2. La créativité
Pour ce qui est de la production de contenus, je renvoie à ces articles qui parlent d’eux-mêmes.
Création d’une BD
Le cahier de poésie numérique
Skitch, le top de l’annotation
Prise de clichés et expo photo dans l’école.
Je ne parle même pas de capture vidéo et de montage pour la création de films et des applications de création musicales (le groupe Gorillaz, internationalement connu a réalisé en intégralité son dernier album avec un iPad).
Les systèmes d'exploitation des tablettes sont dérivés des téléphones portables, d'où leur infériorité logicielle. Même la version Windows 8 pour tablette n'est pas un vrai Windows.
C'est vrai.3. L’intégration du numérique et du B2i dans les apprentissages quotidiens
L’avantage de la tablette, c’est qu’elle permet, au même titre qu’un compas, une règle, ou une calculatrice de s’intégrer aux apprentissages sans passer par tout un cérémonial avant de se lancer dans une tâche.
On peut même faire plein de choses qui n'ont rien à voir avec la pédagogie.Recherche documentaire, publication d’écrit, prise et annotations de photos tout y est à portée de doigt. Il faut pour cela avoir exploré un peu le champ des applications disponibles. Mais en se donnant la peine, on trouve des applications fantastiques.
Ça c'est une vraie raison qui justifie la présence du numérique : valider les items d'un brevet numérique.On ne perd pas un temps infini pour démarrer les machines, on ne tombe pas en panne de batterie au bout d’une heure et demie. On peut se permettre d’oublier les aspects techniques pour aller à l’essentiel : les apprentissages.
L’usage des tablettes permet ainsi de désacraliser « l’informatique » et de ne pas avoir à en faire une matière, mais réellement ce qu’elle doit être : un outil au service des apprentissages. Grâce à la tablette, tous les items du B2i peuvent être validés.
C'est tout à fait ça.4. Un outil de production
Certains considèrent que la tablette ne permet que la consommation et pas la production.
C'est bien ça...Alors forcément au début, moi le premier, j’ai eu du mal à envisager mon iPad comme ma machine principale. C’est tout simplement parce que la tablette n’est pas un ordinateur.
Euh non, autant comparer une mobylette et une voiture.Vouloir comparer ces 2 machines est un pur non-sens. Autant comparer un grille pain et une tondeuse…
Des photos légendés, des tableurs complétés : c'est quand même léger comme production... Taper un texte et le mettre en forme sur une tablette est d'une incroyable lenteur.Utiliser une tablette au quotidien implique de sortir de la logique du clavier et de la souris, de la conception d’un document comme on l’a toujours fait. C’est difficile, mais tellement riche, au final le temps gagné est énorme. Il n’y a qu’à voir le nombre de productions d’écrit, de photos légendées, de tableurs complétés que mes élèves réalisent sur tablette (je vous laisse visiter le blog). Dire qu’on ne peut pas produire sur tablette est faux. Il faudrait peut-être nuancer et dire « Je n’ai pas réussi à produire sur ma tablette »
L'article que nous lisons a-t-il été tapé sur tablette ?De son côté, mon ordinateur, lui, prend beaucoup plus la poussière qu’avant.
Surtout Apple qui ne permet pas d'utiliser de clefs USB.5. Un gain de temps pour les enseignants
Avec les différents systèmes de Cloud disponibles, envoyer un document sur une tablette se fait en quelques secondes et sur tous les modèles.
On se répète un peu, ici.Pour les enseignants, c’est la possibilité d’avoir absolument tous leurs travaux dans quelques grammes, sur une machine plus fine qu’un cahier et d’y avoir accès en quelques secondes.
Un simple ordinateur ne permet évidemment pas tout cela.On peut récuperer des travaux instantanément, les corriger, les exposer au reste de la classe. Pour peu qu’on se soit renseigné, les impressions se lancent instantanément (mes élèves savent imprimer leurs évaluations eux-mêmes depuis les tablettes). J’utilise quotidiennement la recopie d’écran instantanée pour illustrer mes cours et faire manipuler les enfants en direct sur le tableau.
Vu le coût d'un iPad, heureusement.La plus value est inestimable !
Mais au fait, la plus-value pédagogique, est-il question d'en parler ?
Une paille pour mettre entre les mains d'un enfant. Vive la société de consommation.6. Le même prix qu’un ordinateur
Alors, forcément, si on s’oriente vers des netbooks premier prix, la tablette est plus chère. Mais si on parle d’un vrai ordinateur qui ne tombera pas en panne au bout de 6 mois et dont la batterie tiens plus d’une heure, la tablette fait jeu égal (on trouve la Galaxy Tab à 350€ et l’iPad Mini à 340€).
J'adore cette dernière phrase...Ajoutons à cela que la tablette embarque appareil photo, caméra et microphone. Enfin le taux de panne est ridiculement bas. Dans ma classe, il y a des iPads de première génération (presque 3 ans)...
...dont la batterie se porte comme au premier jour et qui n’affichent aucun ralentissement par rapport à leurs premières utilisations. On peut également parler des antivirus qu’il est inutile d’installer et du fait qu’aucune maintenance n’est nécessaire. Là aussi, l’économie est substantielle.
Car bien sûr les produits Apple sont immunisés contre les virus, c'est bien connu.
Sans écran, les enfants ne sont pas motivés, forcément.7. Des projets innovants
Par son format, la tablette permet des usages nouveaux, des approches différentes dans les apprentissages. Je pense au travail de langage de Véronique Favre en maternelle avec Book Creator ou Puppet Pals, je pense à Twitter, je pense aux dictées en autonomie, je pense aux livres enrichis qui passionnent nos élèves et qui leur donnent envie d’aller à l’école qui les rendent curieux, qui les motivent et qui leur donnent envie de produire, de créer d’inventer.
La réflexion est assez légère ici.Conclusion
Bien sûr, tout ce que je viens de décrire est possible avec un ordinateur (enfin un vrai ordinateur, laissons les jouets en plastiques à leur place). Mais là où la tablette se démarque, c’est par son instantanéité, son faible encombrement, son autonomie et son utilisation naturelle par les élèves. Elle se fond dans le paysage, elle n’est pas lourde d’utilisation, on oublie même que c’est un outil numérique. C’est seulement un outil de classe.
Alors bien sûr aussi, cela demande une certaine ouverture d’esprit et au départ, il faut bien l’avouer, une certaine réflexion sur l’outil informatique et sur ses pratiques d’enseignants.
"au moins aussi bien acquises", voilà qui est convaincant pour un investissement de plusieurs milliers d'euros par classe.Mais à l’arrivée, le résultat est là : le B2i est validé, les apprentissages sont enrichis et les compétences au moins aussi bien acquises.
Valiser le B2i et des résultats identiques, quel progrès extraordinaire !Ce n’est pas ça l’objectif du numérique ?
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