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L'assassinat de Samuel Paty
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18/11/21 dans "Le Monde" (abonnés) : "« Cela devient une rumeur malfaisante… » : dans ses derniers messages à sa hiérarchie et ses collègues, le désarroi de Samuel Paty"
« Le Monde » a eu accès aux e-mails envoyés par le professeur, ses collègues et sa hiérarchie, la semaine précédant son assassinat par un terroriste islamiste près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
Par Nicolas Chapuis et Elise Vincent
Publié le 18 novembre 2020 à 05h05 - Mis à jour le 18 novembre 2020 à 15h29
Ce sont des échanges d’e-mails, presque banals, comme il en existe des dizaines chaque jour entre professeurs d’un même établissement. Ils racontent la vie interne d’un collège de banlieue parisienne, secouée par une affaire locale, dont chacun croit qu’elle aura tôt fait d’être oubliée. Le Monde a eu accès aux messages envoyés par Samuel Paty, ses collègues et sa hiérarchie, la semaine précédant son assassinat par un terroriste islamiste près de son collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre.
On y lit les explications et l’incompréhension d’un professeur pris malgré lui dans une polémique qui le dépasse, le soutien sans faille de la principale du collège, quelques messages de soutien de parents et de collègues mais aussi de vifs reproches adressés par deux autres enseignants qui se désolidarisent.
En creux, on y perçoit tout le débat sur la liberté d’expression, la laïcité, l’enseignement des caricatures, auquel Samuel Paty explique vouloir renoncer à l’avenir.
« Absurdité de la situation »
Les échanges commencent le jeudi 8 octobre, soit deux jours après la session lors de laquelle Samuel Paty a montré deux caricatures de Mahomet à une classe de 4e, proposant aux élèves qui le souhaitaient de fermer les yeux ou de sortir de la classe. Une attitude qui a troublé certains d’entre eux. Une réunion d’explication a été organisée avec la classe le matin même.
Mais c’est à l’extérieur du collège que les choses s’enveniment. « La situation relative à votre cours sur la liberté de la presse s’est accélérée et aggravée aujourd’hui tout au long de la journée », écrit alors la principale, Mme F., en précisant : « Un individu a menacé de faire venir des musulmans devant le collège et d’alerter la presse. »
La responsable de l’établissement indique qu’elle a signalé la situation à la direction des services départementaux de l’éducation nationale, qui a diligenté l’inspecteur R. sur place. Un cours de Samuel Paty avec la classe de 4e est annulé le lendemain pour pouvoir discuter avec le fonctionnaire. Par ailleurs, des rendez-vous avec des parents d’élèves qui souhaitent avoir des éclaircissements sont organisés.
« Madame F., il me manque peut-être des éléments, répond Samuel Paty. Si je comprends bien, un individu menace de faire venir des musulmans devant le collège pour que leurs enfants (qui sont eux aussi je suppose musulmans) soient obligés de regarder les caricatures du prophète (me dictant au passage ce que je dois dire ou ne pas dire, ce qui n’est franchement pas laïc) (…) et il menace d’alerter la presse de cette situation !!! L’absurdité de la situation touche comme bien souvent au comique !!! »
Dans un autre message, il se désole de l’ampleur prise par les événements : « C’est vraiment affligeant d’autant plus que cela provient d’une famille dont l’enfant n’a pas assisté à mon cours et que je ne connais pas… Cela devient une rumeur malfaisante… Il n’y a aucune réaction dans la classe quand j’ai fait mon cours ni ce matin après notre intervention ! »
A plusieurs reprises il paraît désabusé et assure qu’à l’avenir il changera son sujet de cours : « Je travaillerai l’année prochaine sur la liberté de circulation ou, peut-être, sur la censure d’Internet en Chine », écrit-il. Dans un autre message, il confirme son désarroi : « Je ne ferai plus de séquence sur ce thème. Je choisirai une autre liberté comme objet de séquence. »
Dissensions au sein du collège
Vendredi 9 octobre au soir, la principale, Mme F., s’adresse à l’ensemble de la communauté éducative pour clarifier les circonstances dans lesquelles M. Paty a montré les dessins : « Dans le but de protéger les enfants qui auraient pu être offensés par cette caricature (et seulement dans ce but), il leur a été proposé de sortir quelques minutes, accompagnés d’un adulte, ou de détourner le regard quelques secondes. Sans vouloir froisser qui que ce soit, il s’est avéré qu’en proposant cette possibilité aux élèves il a tout de même froissé. »
Selon elle, « M. Paty a tout de suite reconnu sa maladresse (…) Nous sommes bien conscients que M. Paty n’a pas cherché à discriminer quiconque, ce qui laisserait sous-entendre la volonté de rabaisser les élèves, bien au contraire, il a voulu les protéger ». Mme F. conclut avec ce message de soutien : « Je pense pouvoir dire que M. Paty a vécu une semaine difficile et qu’il est important qu’il puisse compter sur chacun d’entre nous. »
Lire aussi Enseignant décapité à Conflans-Sainte-Honorine : face à la terreur, défendre la liberté d’expression
Au cours du week-end, Samuel Paty reçoit plusieurs messages de soutien de parents d’élèves. Mais, contrairement au souhait de la principale, la solidarité n’est pas au rendez-vous au sein du collège.
Le samedi matin, deux professeurs expriment leur malaise. « J’écris aujourd’hui ce message car j’éprouve le besoin de dire que je ne soutiens pas notre collègue, explique une enseignante expérimentée. Je refuse de me rendre complice par mon silence, d’une situation dans laquelle je me retrouve plongée malgré moi. A mes yeux, cette situation altère le lien de confiance que nous essayons de renforcer chaque jour avec les familles qui ont choisi l’école publique pour leurs enfants et, au vu du contexte dans lequel elle s’inscrit, met en danger l’ensemble de la communauté du collège. »
Un autre enseignant s’en prend à Samuel Paty en des termes plus virulents. « Non seulement notre collègue a desservi la cause de la liberté d’expression, il a donné des arguments à des islamistes et il a travaillé contre la laïcité en lui donnant l’aspect de l’intolérance, mais il a aussi commis un acte de discrimination : on ne met pas des élèves dehors, quelle que soit la manière, parce qu’ils pratiquent telle ou telle religion ou parce qu’ils ont telles ou telles origines, réelles ou supposées. Mon éthique m’interdit de me rendre complice de ce genre de choses. »
Les explications de Samuel Paty
Le samedi soir, Samuel Paty apprend par l’inspecteur de l’académie que son nom est associé à une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Il est incité vivement à porter plainte. Le dimanche 11 octobre au soir, vers 22 heures, il adresse un long e-mail à ses collègues, dans lequel il décrit précisément le déroulé des faits. « Le lundi 5/10, en 4e 5, j’ai fait un cours sur la liberté d’expression. Dans ce cours, vingt minutes sont consacrées à une situation de dilemme autour de la question des caricatures de Mahomet : faut-il ne pas publier ces caricatures pour éviter la violence ou faut-il publier ces caricatures pour faire vivre la liberté ? »
Dans ce même e-mail, le professeur assume avoir montré, durant la deuxième partie de son cours, « une caricature “trash” pendant quelques secondes ». « Je propose aux élèves qui auraient peur d’être choqués de ne pas la regarder (et pas seulement aux élèves musulmans) ou de sortir quand une auxiliaire de vie scolaire est présente. Cette image n’est pas expliquée, elle illustre la dimension très émotionnelle de ce qui s’est passé. Un travail sur les arguments est ensuite mené où je déconstruis les arguments islamistes. Par exemple, il n’y a pas de blasphème car la République est laïque. »
Samuel Paty remonte ensuite le fil de la rumeur. « Une mère d’élève a mal compris ma démarche et a cru à la discrimination, ce qui juridiquement n’est absolument pas le cas. (…) j’avoue cependant que c’est confus et très maladroit, et qu’il y a un implicite qui pourrait froisser les musulmans. Cette partie de ma séquence sera retirée et je me suis excusé auprès de la mère de famille qui a très bien pris mon coup de téléphone. »
Mais la mécanique est enclenchée. « Elle en a parlé au père de Z. en 4e 4, qui semble d’opinion radicale. J’ai fait ce cours en 4e 4 le lendemain et Z. était absente toute la journée. Elle a apparemment raconté n’importe quoi à son père sur le cours sans y avoir assisté. » Le parent d’élève Brahim C. poste des messages et une vidéo sur Facebook, dont le futur tueur aura connaissance le 9 octobre. Il dépose aussi plainte contre l’enseignant.
« L’affaire est prise en charge par l’inspection académique (…), précise M. Paty. Il n’y a pas de discrimination, ni d’absence de respect de la laïcité, mais il y a un sérieux doute sur ce qu’il conviendrait de faire pendant ces quelques secondes où j’ai choisi de montrer cette image (faut-il ne pas froisser ou être totalement neutre ?). Peu importent les questions juridiques, j’aurais dû dépasser ces arguties juridiques et éviter de faire une erreur humaine. »
Le professeur d’histoire-géographie explique qu’il y aura deux dépôts de plainte contre Brahim C., par l’établissement et par lui-même. Il semble en vouloir également aux deux collègues qui se sont désolidarisés, dénonçant « les allégations sans preuves » du second, et indique qu’il demandera à un huissier de saisir ces courriers « à titre de preuves éventuelles ».
« Terrible nouvelle »
Joint par Le Monde, le rectorat de l’académie de Versailles minimise ces dissensions. « Des enseignants ont réagi, dans la journée du samedi, dans la boucle de mails créée par la principale pour expliquer sa gestion de la situation et son soutien à Samuel Paty. Dans cette boucle de mails, une discussion s’est engagée entre les enseignants sur les modalités pédagogiques de la séquence de Samuel Paty. Il est tout à fait normal que des enseignants débattent entre eux des modalités pédagogiques à adopter en classe. »
Selon le rectorat, la vidéo s’en prenant directement à l’enseignant a modifié la donne. « A partir du moment où Samuel Paty partage cela avec ses collègues, et lors de l’échange du lundi organisé par l’équipe Valeurs de la République avec les enseignants, Samuel Paty bénéficie du soutien unanime de tous ses collègues. »
Le lundi 12 octobre au matin, il reçoit ainsi un petit message de soutien d’une professeure : « On commet tous des maladresses. On fait tous des erreurs, même si je pense que ça n’en est pas une de défendre nos libertés en expliquant aux ados d’aujourd’hui des choses qui les dépassent sûrement. Monter les choses en épingle de telle sorte, c’est abusif. Quant aux réactions de certains collègues, que dire ? Rien me semble préférable. »
Au cours de la semaine, les messages se tarissent. L’affaire semble s’estomper. Mais le vendredi, à 23 h 29, les enseignants reçoivent un dernier message. Il est signé de la principale, Mme F., et s’intitule « Terrible nouvelle ». Quelques heures plus tôt, Samuel Paty a été décapité par Abdouallakh Anzorov, ce jeune de 18 ans d’origine tchétchène, convaincu qu’il devait « venger » son prophète.
20/11/20 dans "Le Point" (abonnés) : "L'erreur de Samuel Paty selon l'inspection académique"
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4/12/20 dans "Le Monde" (abonnés) : "Après la mort de Samuel Paty, l’« enchaînement des faits » détaillé par l’inspection générale"
Un rapport rendu public le 3 décembre souligne la réactivité de l’institution, mais pointe du doigt son impuissance face aux messages et vidéos postés sur les réseaux sociaux.
Par Violaine Morin et Mattea Battaglia
Publié le 04 décembre 2020 à 12h04
Personne n’aurait pu imaginer qu’un rapport de l’inspection générale, rédigé dans la langue institutionnelle de l’éducation nationale, puisse transmettre autant d’émotion. C’est pourtant bien cela qui se dégage à la lecture de l’enquête divulguée le 3 décembre, signée de deux inspecteurs – Roger Vrand et Elisabeth Carrara – sur les jours qui ont précédé l’assassinat de Samuel Paty, ce professeur d’histoire-géographie décapité par un terroriste islamiste, le 16 octobre, à proximité du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il exerçait.
Un mois et demi après le drame, les conclusions de l’inspection générale clarifient deux points sur lesquels toute la communauté éducative s’interroge : oui, l’institution, en particulier la chef d’établissement, a été suffisamment réactive dans la prise en charge et le soutien plein et entier apporté au professeur pris pour cible sur les réseaux sociaux. Et oui, il y a bien eu, pour l’inspection générale mais aussi pour l’équipe du collège, des débats sur la manière dont Samuel Paty a conduit son cours sur la liberté d’expression. Pas sur le contenu – et le choix de montrer une caricature en classe –, mais sur le déroulement de la séquence.
Samuel Paty l’a proposée à deux reprises, le lundi 5 et le mardi 6 octobre, à deux classes de 4e. Il s’agit d’un cours d’enseignement moral et civique intitulé « Situation dilemme : être ou ne pas être “Charlie” », et qui s’inscrit bien dans une séquence dédiée à la liberté d’expression. Durant un « temps très bref », écrivent les rapporteurs, M. Paty a montré une des caricatures publiée par Charlie Hebdo, « l’une de celles qui avaient suscité des réactions violentes et fait du journal la cible des djihadistes en 2015 », précisent-ils.
Des récits divergents
Lors de la première séquence, le 5 octobre, Samuel Paty suggère à ses élèves qui pourraient être choqués de quitter la salle. Les conditions dans lesquelles certains le font ont fait l’objet de récits divergents, notent les rapporteurs : il y a celui de l’AESH (une assistante qui suit deux élèves en situation de handicap), qui a accompagné cinq élèves hors de la classe et n’a fait état d’« aucun signe de tensions à quelque moment que ce soit ». Et puis il y a le récit de Samuel Paty, qui, en début d’après-midi ce même lundi, s’est confié auprès d’un collègue. « Il lui a indiqué que certains élèves n’avaient pas bien réagi à son cours car ils avaient mal vécu d’être mis en situation de sortir de la classe. » Auditionné par les inspecteurs, cet enseignant d’histoire-géographie a précisé que « connaissant Samuel Paty, il considère que le fait de proposer aux élèves de sortir n’était pas improvisé, mais un acte pensé dans le souci de [les] protéger ».
Le rapport d’inspection revient sur des éléments déjà appris de l’enquête en cours : le rôle central des parents d’une élève de 4e-4, du père mais aussi de la mère, qui ont couvert la « version mensongère » de leur fille – par ailleurs absente de la séquence du 6 octobre durant laquelle Samuel Paty n’a pas, cette fois, invité d’élève à sortir. Il rappelle aussi le rôle primordial d’un militant islamiste, qu’il ne nomme pas mais dont on devine qu’il s’agit d’Abdelhakim Sefrioui, venu au collège avec le père en se faisant passer pour un représentant des imams de France. Il retrace également les dépôts de plainte, ceux des parents mais aussi de Samuel Paty et de sa chef d’établissement. Et insiste sur l’emballement de l’affaire, à la suite des vidéos ciblant Samuel Paty et le collège du Bois-d’Aulne postées sur les réseaux sociaux et repérées par les parents et les élèves avant de l’être, semble-t-il, par l’institution. Voilà, reconstitué sur 22 pages, jour après jour, presque heure par heure, l’enchaînement des faits ayant conduit à l’attentat pour lequel six collégiens ont déjà été mis en examen.
Ce que l’on ignorait et que reconstituent dans le détail les inspecteurs, c’est la pression que subit le collège dans les jours qui ont suivi la séquence problématique ; l’émotion et les débats qui traversent l’équipe enseignante. Le Bois-d’Aulne a reçu plusieurs messages anonymes, dont des menaces, ainsi que des appels de parents inquiets. « Des professeurs expriment leur malaise, leur inquiétude, voire pleurent », lit-on dans le rapport. Ils évoquent la possibilité d’exercer leur droit de retrait, ce qu’ils ne feront pas. Un référent laïcité est dépêché. Le rectorat de Versailles et le renseignement territorial sont en lien régulier. Une présence policière est installée, dans et aux abords de l’établissement. Dès le 7 octobre, « tous les dispositifs d’alerte au sein de l’établissement vis-à-vis de la chaîne hiérarchique, de la police et de la mairie se mettent en place », font valoir les rapporteurs.
Un « défaut de surveillance »
Mais, en parallèle, l’affaire a gagné les réseaux sociaux, via des messages vidéo très partagés. Et, à lire les inspecteurs, c’est bien sur ce point qu’il y a eu un « défaut de surveillance » de la part de l’institution. Le rapport estime qu’il « apparaît nécessaire de mettre en place ou de faire monter en puissance des cellules de veille des réseaux sociaux ». Il recommande également d’« accroître la fluidité et la réciprocité des échanges d’information entre les différents échelons des services du ministère de l’éducation nationale et ceux du ministère de l’intérieur de façon, notamment, à permettre une évaluation du degré de gravité d’un événement ».
Interrogé dans Le Figaro du 4 décembre, Jean-Michel Blanquer a défendu une « bonne réactivité » et des « réflexes professionnels » du côté de l’éducation nationale. Il s’est aussi engagé à ce que la « protection des enseignants » soit « accentuée ». « Il est indispensable de signaler tout fait et de se faire aider dès qu’on se sent en difficulté », défend le ministre de l’éducation. Dans les jours qui ont suivi l’hommage rendu à Samuel Paty, le 2 novembre, ses services avaient fait état de quelque 400 signalements d’incidents et d’atteintes à la laïcité, lors de la minute de silence faite dans tous les établissements scolaires. Ce recensement vient d’être revu à la hausse : près de 800 incidents leur sont remontés dans les jours qui ont suivi, a-t-on appris, le 3 décembre.
Violaine Morin et Mattea Battaglia
4/12/20 dans "CheckNews" ("Libération") : "Attentat de Conflans : le rapport du référent laïcité était-il critique sur Samuel Paty ?"
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Alors que la venue d’un référent laïcité pendant la semaine précédant l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine a suscité beaucoup d’interrogations, le rapport de l’inspection générale éclaircit son rôle.
publié le 4 décembre 2020 à 17h37
Question posée par Catherine le 22/11/2020
Bonjour,
Après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine et l'assassinat de Samuel Paty, des rumeurs ont circulé sur une menace de sanction envers l'enseignant de la part de sa hiérarchie. Une confusion entre des propos tenus par le prédicateur Abdelhakim Sefrioui (qui assurait dans une vidéo que l'académie avait indiqué à Brahim C., le père d'une élève de Paty, qu'ils allaient «sévir» contre l'enseignant) et une information du Point sur la venue d'un référent laïcité dans l'établissement. CheckNews était revenu sur le sujet, en s'appuyant sur la note du renseignement territorial et le démenti de l'Académie.
Vous avez alors été plusieurs à signaler qu'une visite d'un référent laïcité n'était pas anodine, et pouvait être vue comme une menace de sanctions. Quelques semaines plus tard, un autre article du Point revenait sur des mails envoyés par le référent laïcité à la principale du collège et à sa hiérarchie, évoquant une «erreur» du professeur et «les règles de laïcité et de neutralité que ne semble pas maîtriser M. Paty». Vous nous avez alors posé cette question : «Concernant Samuel Paty, que sait-on aujourd'hui du rapport du référent laïcité et du soutien de la hiérarchie ? Dispose-t-on d'éléments nouveaux ?»
Le rapport de l'inspection générale, rendu public jeudi soir, permet aujourd'hui d'en savoir un peu plus. Comme le rappelle Libération dans un article consacré aux conclusions de ce document, le ministre «avait chargé deux inspecteurs généraux d'établir un rapport sur les jours précédant l'attaque, dans l'idée d'identifier ce qui éventuellement aurait pu être fait ou mieux fait pour éviter l'escalade».
Les deux auteurs retracent le fil des événements, jour par jour, en s'appuyant sur des entretiens et différents documents, dont des copies de mail. CheckNews résume ici les principaux enseignements de ce rapport à propos de la venue du référent laïcité.
Comme le raconte Libé, la principale donne la première alerte tôt, dès le matin du jeudi 8 octobre. Le cours de Samuel Paty a eu lieu trois jours auparavant. A 8h35, elle envoie, inquiète, un mail au conseiller technique départemental Etablissements et Vie scolaire. «A ce stade, sa crainte se porte sur un risque de manifestations, voire d'intrusions, au sein du collège et de réactions d'insultes ou de manifestations hostiles à l'égard de Samuel Paty.» En l'absence de réponse, elle appelle le directeur académique adjoint des services de l'éducation nationale (Daasen) qui lui recommande de se «mettre en relation avec le référent académique laïcité […] afin, notamment, de préparer les éléments de langage à destination des familles.» Le même jour, «le Daasen provoque une réunion téléphonique avec le directeur de cabinet de la rectrice et le référent académique laïcité. Au cours de cet échange il est convenu que : – le problème concerne avant tout le fait que les élèves de confession musulmane aient été invités à sortir du cours ; – le sujet pédagogique sera traité ultérieurement, lors de la réunion de la cellule laïcité du 3 novembre à laquelle la principale sera conviée ; – l'urgence justifie une intervention immédiate et doit se porter sur la nature et l'enchaînement des réactions, les risques qu'ils induisent.»
Interrogations sur la venue de l’inspecteur
Le référent laïcité prévient ensuite la principale de sa venue au collège le lendemain. Le même jour, ajoute le rapport, le directeur académique «s'est entretenu dans l'après-midi avec le père de l'élève qui avait appelé la DSDEN [direction des services départementaux de l'Education nationale, ndlr] des Yvelines. Le Daasen lui a indiqué, dans l'intention de tempérer la colère du père et d'apaiser la situation, que cette dernière était prise en compte par l'académie et qu'un inspecteur se rendrait sur place.» Un élément qui peut expliquer la confusion sur la menace de sanction, relayée par Brahim C. et Abdelhakim Sefrioui.
Le vendredi 9 octobre, la principale organise une réunion avec l'équipe d'histoire-géographie du collège, «ébranlée» selon les auteurs : la principale y annonce la venue du référent académique laïcité. «Cette annonce suscite des interrogations. Pourquoi le référent laïcité ? Le cours mis en cause concerne la liberté d'expression au programme des classes de 4e alors que la laïcité relève pour eux du programme de 6e. Pourquoi un IA-IPR [Inspecteurs d'académie - Inspecteurs pédagogiques régionaux] vie scolaire ? Les professeurs ignorent ce que recouvre cette spécialité (établissements et vie scolaire). Mais cette venue est perçue comme une aide. Une discussion sur les évènements de la semaine s'engage avec Samuel Paty lorsqu'il rejoint la réunion.»
A propos du soutien de ses collègues, il est noté : «Bien que des interrogations s'expriment, la nécessité de se montrer solidaire du professeur prédomine.»
«Samuel Paty reconnaît une maladresse»
Un long passage du rapport est ensuite consacré à cet entretien avec le référent académique laïcité, qui se déroule en présence de Samuel Paty, la principale et la CPE. «Il permet de reprendre l'enchaînement des faits depuis le lundi 5 octobre et d'apporter des précisions sur ce que recouvre la notion de laïcité au sens de la loi. L'échange est ouvert, Samuel Paty a du mal à percevoir qu'en proposant aux élèves de sortir il a fait une erreur, il pense qu'en cela son comportement est conforme aux principes de la laïcité. Toutefois, il est dans une attitude d'écoute. Il perçoit que cette démarche vise à l'accompagner, que le soutien de l'institution lui est réaffirmé même si le contexte mérite une réflexion.
Le référent laïcité développe une argumentation autour de deux axes : le fait d’avoir montré des caricatures n’est pas remis en cause ; en revanche avoir fait sortir des élèves pour leur épargner la vue des caricatures, même avec les meilleures intentions et dans le cadre d’une démarche pédagogique construite, est une erreur. Reprenant à l’appui de son propos les termes de la lettre de Jules Ferry aux instituteurs, il explique au professeur qu’en voulant le contraire, il a "froissé" les familles. Au final, Samuel Paty reconnaît une maladresse dans la mesure où ce qui était pensé comme un moyen de protéger les élèves a finalement froissé. Lors de l’entretien, il est redit qu’il n’a pas demandé explicitement aux élèves musulmans de sortir mais qu’ils se sont sentis désignés implicitement. Samuel Paty remercie pour cet entretien.
Il lui est demandé de rester en retrait lors de l’échange avec les familles. L’objectif est d’affirmer qu’il n’a pas à rendre compte aux parents de ses choix pédagogiques. Avant l’entretien avec les parents, le référent laïcité et la principale conviennent du message qui peut être adressé aux parents pour leur préciser que l’incident a été traité, ceci afin d’écarter tout risque de division entre les parents d’élèves. L’opportunité d’un message aux enseignants est également envisagée.
Les échanges permettent au référent laïcité de se rendre compte que parallèlement aux faits, une affaire est montée par le père de l’élève. Un relevé de conclusions est rédigé par le référent laïcité et partagé avec la principale.»
Compte rendu du référent
Dans ce mail envoyé à sa hiérarchie, le référent laïcité appelle à «distinguer une situation individuelle, attisée» par le père de famille et «une situation collective de la classe et du collège». A propos de Brahim C., le référent note qu'il «essaye de monter une affaire qui dénature les faits en faisant passer l'enseignant comme ayant agi contre les musulmans et en faisant état d'une exclusion de deux jours de sa fille». Sur «la situation de classe et du collège», il résume : «M. Paty a reconnu avoir fait une erreur. Il ne voulait pas froisser les élèves en utilisant une caricature comme support pédagogique et il les a froissés en laissant supposer qu'il s'adressait aux musulmans. Il a été maladroit et il a laissé penser qu'un critère religieux pouvait induire des activités pédagogiques différentes pour une même classe. Mais si l'effet est celui d'un manquement à la laïcité-neutralité, à aucun moment le manquement n'a été intentionnel et cela a été très ponctuel dans une séance d'une heure d'une séquence pédagogique de sept séances. L'erreur a été reconnue dès les premiers appels de parents tant par la principale que par l'enseignant.»
Durant le week-end, la principale reçoit un message de la présidente de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) pour le collège qui l’alerte sur la diffusion via YouTube d’une vidéo, citant nommément Samuel Paty. Dès le lundi, sur conseil du directeur académique, la principale appelle le commissariat pour aller déposer plainte avec Samuel Paty. Au même moment, la salle des professeurs s’agite un peu.
«Médiation» avec le référent, la principale et les professeurs
Le lundi 12 octobre après-midi, un temps de «médiation» demandé par les professeurs est organisé, en présence du rapporteur laïcité. Après un rappel des événements par la principale, «le référent laïcité confirme que l'usage des caricatures n'est aucunement remis en cause et appelle l'équipe pédagogique à la cohésion face aux difficultés rencontrées et à la solidarité avec un collègue qui est contesté pour son enseignement, quelque maladresse qu'il ait pu commettre en croyant bien faire de distinguer des élèves. Le référent laïcité annonce qu'une réflexion pédagogique sera engagée sur la conduite de ce type d'enseignement dans le cadre d'une réunion de travail de l'équipe académique Valeurs de la République de novembre à laquelle participeront la principale et Samuel Paty.»
Dans leur synthèse, les inspecteurs notent que le statut du référent laïcité, «inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional établissements et vie scolaire, a pu le cas échéant donner lieu à des malentendus sur le sens et la portée de sa démarche» mais rappelle «que la mission d’un inspecteur ne se limite pas, loin s’en faut, à des visites d’évaluation, ni a fortiori de sanction des enseignants. En l’occurrence, c’est bien exclusivement dans le cadre d’une démarche d’accompagnement, en qualité de référent académique laïcité, que l’inspecteur est intervenu auprès du professeur d’abord, de la principale, et plus largement de l’équipe pédagogique. Dans cette démarche, il a pu amener Samuel Paty à réfléchir sur la façon dont il avait conduit son cours et la maladresse qu’il avait pu commettre en croyant bien faire de proposer aux élèves musulmans de quitter la salle s’ils craignaient d’être choqués. Les témoignages recueillis par la mission de la part du référent laïcité, de la principale, de ses collègues convergent pour montrer que c’est bien en ce sens que Samuel Paty a reçu ses conseils et nullement comme une remise en cause. En présence des professeurs, le référent laïcité a de surcroît rappelé sans ambiguïté l’entier soutien qui devait être apporté à Samuel Paty, au moment où des interrogations, voire des dissensions, se faisaient jour entre les collègues professeurs».
5/12/20 : www.clionautes.org/samuel-paty-assassine...ection-generale.html
10/12/20 : "Attentat de Conflans : « Les institutions n’ont pas su protéger Samuel Paty », dénonce l’avocate de sa famille"
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14/12/20 dans "L'Express" : "Rapport sur la mort de Samuel Paty : l'Education nationale a-t-elle tiré les leçons ?"
Selon une enquête de l'Inspection générale, il n'y aurait pas eu de dysfonctionnements notables dans l'affaire Paty. Pourtant, de nombreuses zones d'ombre subsistent.
"Ce rapport montre tout le soutien et l'accompagnement dont a bénéficié Samuel Paty", insiste la rectrice de l'académie de Versailles, Charline Avenel. Mais d'autres voix pointent les nombreux non-dits de ce récit officiel.
Par Amandine Hirou
Publié le 14/12/2020 à 12:46, mis à jour à14:14
Les services de l'Education nationale sont formels. "Tant au niveau de l'établissement qu'aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty", conclut le rapport d'enquête de l'Inspection générale rendu public le 3 décembre dernier. Il émet, toutefois, quelques "préconisations" pour mieux prévenir la reproduction d'actes analogues.
Ce document de 22 pages décrit l'enchaînement chronologique des faits qui se sont déroulés du 5 au 16 octobre au collège du Bois-d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). A commencer par le cours dispensé par Samuel Paty à une classe de 4e pendant lequel il montre une caricature de Mahomet. Par souci de ne pas choquer les élèves, le professeur d'histoire-géographie propose préalablement, à ceux qui le souhaitent, de sortir quelques minutes. Cette séquence suscitera l'incompréhension de la mère d'une jeune fille musulmane qui se serait sentie "discriminée". L'enseignant s'en explique auprès d'elle, dès le lendemain, et met fin au malentendu. En parallèle se joue un autre événement : le ton monte entre la principale et la famille d'une autre élève exclue deux jours du collège pour son comportement. Ces parents vont multiplier les accusations mensongères à l'égard du collège et de Samuel Paty. Des propos diffamatoires relayés sur les réseaux sociaux. La situation s'envenime... jusqu'à la décapitation du professeur par Abdoullakh Anzorov, convaincu qu'il devait "venger" son prophète.
Dans ce fameux rapport, l'action de chacun - rectorat, direction académique des services de l'Education nationale, référent laïcité, principale, enseignants, conseillère principale d'éducation, parents d'élèves... - est passée en revue. "Il montre tout le soutien et l'accompagnement dont a bénéficié Samuel Paty", insiste la rectrice de l'académie de Versailles, Charline Avenel. Mais d'autres voix pointent les nombreux non-dits de ce récit officiel. Bruno Modica, porte-parole des Clionautes, association de professeurs d'histoire-géographie, est l'un des premiers à avoir fait part de ses doutes. "Mon sentiment est que cette 'enquête' s'apparente à une formidable ouverture de parapluie, dénonce-t-il. Pour moi, il est clair que l'institution cherche à se protéger." Bien sûr, il est primordial de rappeler le climat d'extrême tension dans lequel se trouvaient les différents acteurs à ce moment-là, et de reconnaître que personne ne pouvait pressentir une issue aussi tragique. Evidemment, il ne s'agit pas ici de déterminer les responsabilités individuelles des uns et des autres - une instruction judiciaire est en cours. Faut-il, pour autant, passer sous silence la somme des dysfonctionnements, révélatrice d'un glissement qui ne date pas d'hier et que cette tragique affaire a mis au jour ?
Comme le relate le dossier, Brahim C., père à l'origine des troubles, se rend au collège du Bois-d'Aulne le 8 octobre, accompagné d'un autre homme, et exige de rencontrer la principale. La chef d'établissement, avec qui ils n'avaient pas rendez-vous, leur demande de patienter. Lorsqu'elle les reçoit, en fin de matinée, l'accompagnateur se présente comme étant le "représentant des imams de France" - la principale apprendra plus tard qu'il s'agit de l'activiste islamiste Abdelhakim Sefrioui. Très vite, le père se montre virulent. Il prétend qu'on les aurait traités "comme des chiens" et précise que "s'ils avaient été juifs, ils auraient pu entrer sans attendre". "Mais pourquoi ne pas avoir mis à la porte, directement, ces personnes qui, d'emblée, tiennent des propos antisémites et se montrent menaçantes ?", s'insurge Fatiha Boudjahlat, professeure d'histoire-géographie de Toulouse. "D'autant que celui qui met en avant ses fonctions religieuses n'est ni du collège, ni du quartier, ni de la ville !" poursuit-elle. Le Code de l'éducation stipule qu'en cas de litige avec l'institution, rien n'empêche un parent d'être accompagné dans ses démarches par une tierce personne. "Oui, quand il s'agit d'un représentant de parents d'élèves, d'un traducteur, voire d'un avocat. Mais ce qui est décrit dans cette affaire est parfaitement anormal", estime Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur.
Trois enseignants interrogés... contre quatre parents d'élèves
Le drame de Conflans-Sainte-Honorine illustre aussi l'érosion progressive de la confiance entre les enseignants et les familles. "De plus en plus de parents craignent que l'école n'empiète sur leur intimité et sur leurs valeurs familiales, culturelles ou religieuses. D'où une montée des crispations", expliquait déjà à L'Express, il y a deux ans, Jean-Louis Auduc, membre du Conseil des sages de la laïcité. Dans le rapport, il est beaucoup question de concertation, de volonté d'apaisement, de justification auprès des familles. Le lendemain de son fameux cours, Samuel Paty, à la demande de la principale, va lui-même s'expliquer auprès de la première mère d'élève qui avait manifesté son inquiétude. "Or ce n'était pas à lui de faire cette démarche", estime Bruno Modica qui, en quarante ans de carrière, a déjà dû faire face à des situations du même ordre. "A partir du moment où un enseignant met le doigt dans cet engrenage, il s'expose personnellement et donne du grain à moudre à ses détracteurs, poursuit le porte-parole des Clionautes. Les individus mis en cause dans cette affaire ont pu y voir une première victoire sur l'institution et une forme d'encouragement."
Symptôme de ce déséquilibre : au cours de leur enquête, les inspecteurs généraux de l'Education nationale ont interrogé trois enseignants seulement (sur les 51 que compte le collège)... contre quatre représentants de parents d'élèves. Les démarches des deux principales fédérations que sont la Peep et la FCPE y sont détaillées. Le texte précise, notamment, que le président du conseil départemental de la FCPE Val-d'Oise, informé le premier de cette affaire, prévient la coordinatrice régionale "aux fins de vérification". Cette dernière prend contact avec Corinne Grootaert, à la fois présidente de la FCPE des Yvelines et représentante au collège, pour lui relater ce qui lui a été dit. A savoir "qu'un professeur avait demandé à des élèves musulmanes de sortir de cours" et que "des inspecteurs étaient sur place pour examiner cette situation". Corinne Grootaert interroge alors la principale et des parents. Puis elle rappelle la coordinatrice régionale pour lui donner l'explication du collège : le professeur en question n'a pas exclu des élèves de son cours, mais il leur a proposé de sortir s'ils le souhaitaient. Et la sanction d'exclusion temporaire de la jeune fille au centre de la polémique n'a aucun rapport avec cette séance.
La FCPE du collège prévient, à plusieurs reprises, que des vidéos circulent sur Internet. Elle s'entretient aussi avec Brahim C., qui refusera d'admettre les véritables raisons de la sanction et invoquera de façon insistante un "harcèlement" exercé par le collège à l'encontre de sa fille. "La FCPE estim
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Les écoles et établissements pourront rendre hommage à la mémoire de Samuel Paty et consacrer la dernière heure de cours à un temps d’échanges, dont le contenu sera laissé au choix des équipes en fonction de leur situation respective.
Ce moment est ouvert à l’ensemble des professeurs qui, selon leur discipline ou leur formation, le mèneront selon différentes modalités avec leurs élèves. L’heure n’a pas vocation à être un retour sur ce qui s’est passé il y a un an, ni une évocation de Samuel Paty ou de sa mémoire, mais doit porter sur les questions que pose cet assassinat sur le rôle et la place du professeur
Sur "Europe 1" du 25/01/21 : "Assassinat de Samuel Paty : Jean-Michel Blanquer dénonce une "volonté de faire scandale""
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Vendredi 7 avril, le parquet national antiterroriste (Pnat) a demandé que huit adultes soient jugés devant une cour d’assises spéciale et que six mineurs soient renvoyés, eux, devant un tribunal pour enfants, pour un procès à huis clos.
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